- Titre :
- QUATRE SAISONS DU JARDIN BIO (LES), N° 240 - Janvier / Février 2020 - Bulletin N° 240
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Panique sur l'ail
Jérôme JULLIEN, Auteur
La rouille et la pourriture blanche du bulbe sont les principaux ennemis de l'ail. Les terrains lourds et humides favorisent ces maladies, tandis qu'une terre, de neutre à basique, sans excès d'humidité l'hiver et se réchauffant vite au printemps permettra de les éviter. En prévention, il est conseillé de mettre en place une rotation des cultures de 4 à 5 ans sans alliacées. Il pourra être nécessaire, dans les sols pauvres, ou après une période de gel intense, d'incorporer une fumure phospho-potassique. L'utilisation de plants d'ail certifiés assure une meilleure vigueur végétative en cas d'attaque de ces maladies. En cas d'atteinte, il faudra se débarrasser des plants malades. Les autres ennemis de l'ail sont le thrips, le mildiou, l'alternariose et le charbon foliaire.


Dossier : Se nourrir des forêts-jardins
Aino ADRIAENS, Auteur ;
Marie ARNOULD, Auteur ;
Perrine DUPONT, Auteur
Ce dossier, consacré aux forêts-jardins, s'appuie sur trois exemples de réalisations concrètes : - En liberté (peu) surveillée ; Hubert de Kalbermaten a racheté un peu plus d'1 ha de vergers intensifs conventionnels (poiriers et pommiers), dans le Valais (Suisse). Petit à petit, il a créé une forêt-jardin basée sur les principes de la permaculture ; - Objectif autonomie ; Onze ans d'efforts ont été nécessaires à Philippe Boudias pour créer sa forêt-jardin à côté d'Issoire (63) ; - La forêt gourmande ; Dans la Bresse bourguignonne, Fabrice Desjours a construit, en 10 ans, à partir d'une ancienne prairie, une luxuriante forêt avec des espèces comestibles. Un article intitulé "Étonnantes comestibles" permet d'aller à la rencontre de quelques plantes méconnues. Le dossier comprend aussi un carnet d'adresses pour se former à la forêt-jardin.


Betteraves-surprises
Xavier MATHIAS, Auteur
Bette à cardes et bette à rave ont une aïeule commune, la bette maritime. La première possède un appareil aérien hypertrophié tandis que, chez la deuxième, c'est la partie souterraine qui est développée. La betterave sucrière est arrivée il y a environ 2 siècles dans nos champs. 35 000 tonnes sont produites chaque année, sans compter celles produites dans les jardins des particuliers. La betterave est un des légumes les plus faciles au potager. Certaines variétés, comme la Crapaudine, sont plus tardives et, à l'inverse, certaines variétés, comme la "Noire plate d'Egypte", atteignent des proportions étonnantes en quelques semaines. La conservation des betteraves demande un peu d'attention si l'on veut éviter qu'elles ne gèlent ou ne se déshydratent. Attention aussi aux limaces et aux rongeurs qui en raffolent. La carence en bore peut provoquer des dégâts, auxquels un apport ponctuel en oligoéléments pourra remédier. Quelques variétés de betteraves sont présentées : "Crapaudine", "Burpee's golden", "Forono", "Tonda di Chioggia". Les feuilles ne manquent pas d'intérêt, pouvant être consommées soit cuites, comme les épinards, soit crues en salade. Certaines variétés, comme la "Bull's blood", sont d'ailleurs plus cultivées pour leurs feuilles tendres, délicieuses récoltées jeunes et mélangées à un mesclun, que pour leur partie souterraine. Des conseils culturaux sont fournis par Edouard Meignen, conseiller technique en maraîchage bio à Bio Centre (Loiret).


"Je paille avec du miscanthus"
Véronique BUTHOD, Auteur
Dans les Landes, Michèle Guingant avait déjà l'habitude de cultiver des fleurs pour embellir son cadre de vie. Depuis qu'elle est à la retraite, elle cultive un potager de 120 m2 et une parcelle de 200 m2 dans des jardins familiaux. Elle est arrivée à une autonomie de 99 % pour les légumes. Elle considère son jardin comme la "pièce principale" de sa maison et continue à attacher beaucoup d'importance à l'ornemental. Elle a découvert le miscanthus il y a plusieurs années et en a planté dans son jardin, charmée par les inflorescences et les variations de couleur du feuillage de cette graminée pouvant atteindre 2 m de haut. Il y a 5 ans, elle a eu l'idée de récupérer les tiges, qu'elle avait l'habitude de couper, une fois sèches, en hiver, et a commencé à les broyer, au même titre que les autres végétaux qu'elle a toujours recyclés au maximum. Après quelques essais, elle a mis au point une technique qui lui permet de stocker le broyat de miscanthus pour l'utiliser en paillage. Elle apprécie de pailler ainsi ses tomates, poivrons, aubergines, etc., avec ce paillage épais et léger qui limite bien l'évaporation et comporte de nombreux atouts, seul ou en mélange. Satisfaite des résultats, elle compte maintenant développer la technique de paillage avec du miscanthus dans les jardins familiaux de sa commune.


Semis, l'autonomie loin des hybrides !
Elsa JIROU, Auteur ;
Thibault DUPONT, Auteur
Elsa Jirou et Thibault Dupont se sont installés en Normandie pour créer une microferme en maraîchage biologique. Dans cet article, ils partagent leur réflexion concernant le refus des hybrides et leur choix de réaliser eux-mêmes leurs semences potagères. Cela leur permet à la fois de compter sur la qualité de leurs plants et de choisir leurs variétés, en général des variétés anciennes adaptées à leur sol. Cela leur permet aussi de maîtriser avec précision le moment de la plantation. Une bonne organisation est un garant essentiel de réussite. Elsa et Thibault expliquent comment ils procèdent, de la fabrication des mottes de terreau à l'installation des plants sous leur serre, en passant par la réalisation des semis et du repiquage, en fonction des légumes.


Compost Tea Time
Josselin RIVOIRE, Auteur
Si l'on connaît le rôle du compost et du paillage dans la vie du sol et la santé des plantes, celui du thé de compost reste à explorer. Dans cet article, l'auteur explique en quoi consiste le thé de compost et comment il intervient pour nourrir le sol, en accédant directement à la rhizosphère par arrosage. Le thé de compost, parfois appelé jus de compost oxygéné ou jus de compost en aération active, peut aussi être utilisé en pulvérisation. Apportés en surnombre dans le sol ou à la surface des plantes, les micro-organismes bénéfiques entravent l'installation de pathogènes et l'activité microbiologique s'intensifie à proximité des racines. Le Centre Terre Vivante a réalisé des essais sur 45 laitues. Trois thés ont été fabriqués : un thé de compost, un thé de compost mycorhizé et un thé de turricules (rejets de vers de terre). L'expérience consistait à apporter une quantité supposée massive de micro-organismes par arrosage, afin d'en observer l'impact sur les laitues. Un autre essai a consisté à tester un thé anaérobique (Rézomes). Pour différentes raisons, pour le moment, l'analyse statistique de ces essais conclut à l'absence d'impact de ces traitements. La technique reste cependant largement à explorer, notamment en pulvérisation.


Bio jusqu'au bout de la semence
Marie ARNOULD, Auteur
En 2005, Charlotte Aichholz, sélectionneuse spécialisée en création variétale, a commencé à travailler sur la création d'une variété de salade tolérante au bremia (une forme de mildiou). Aujourd'hui, au sein de Sativa, l'entreprise semencière suisse dans laquelle elle travaille, Charlotte Aichholz a pour objectif de créer une variété de salade tolérante qui reposerait non pas sur un seul, mais sur plusieurs gènes de résistance, afin d'obtenir une tolérance au bremia sur le long terme. La sélection a été initiée à partir d'une variété de batavia d'origine autrichienne (Laibacher Eis), mais aussi de bien d'autres variétés patrimoniales que Charlotte Aichholz a trouvées dans les banques de gènes auprès de Kokopelli et de l'association suisse ProSpecies Rara. Depuis 2015, la jeune sélectionneuse a travaillé sur 150 variétés... A partir de 2019, elle a commencé à tester les variétés obtenues pour observer leur tolérance aux quelque 35 souches de bremia existantes, en partenariat avec des maraîchers et des jardiniers volontaires. A Sativa, 4 personnes travaillent sur la sélection variétale (chou, courgette, tournesol). L'entreprise se donne pour mission de fournir des variétés modernes et stables, non hybrides, que les jardiniers et maraîchers bio peuvent ressemer année après année. Sativa a déjà créé une quinzaine de variétés (3 maïs, 3 céleris, 2 choux-raves...) et développe actuellement une soixantaine de programmes. Elle peut compter sur ses partenaires allemands historiques (dont une association de sélectionneurs biodynamiques), et aimerait lancer un programme avec un semencier bio en France, où la quasi-totalité des maraîchers bio utilisent des hybrides F1.