- Titre :
- QUATRE SAISONS DU JARDIN BIO (LES), N° 241 - Mars / Avril 2020 - Bulletin N° 241
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dossier : 40 ans !
Marie ARNOULD, Auteur ;
Véronique BUTHOD, Auteur ;
Perrine DUPONT, Auteur ;
ET AL., Auteur
Ce numéro 241 marque les 40 ans de la Revue des "4 Saisons du Jardin bio", parue pour la première fois en mars-avril 1980 avec un dossier consacré aux engrais verts. Depuis, de nombreuses thématiques ont fait l'objet d'articles dédiés au jardinage bio, à ses techniques, mais aussi à ses valeurs, à la place de l'agriculture dans la société, au lien agriculture/santé, etc. Ce dossier, qui met en lumière l'engagement de la Revue des Quatre Saisons au service du développement de la bio, rend hommage aux femmes et aux hommes qui ont contribué au développement des connaissances en agriculture biologique grâce à leurs témoignages, au partage de leur expérience et de leur expertise, à travers 241 numéros et 21 hors-séries... 10 thèmes, emblématiques de l'histoire du magazine dans sa façon d'aborder et de diffuser les techniques du jardinage bio, ont été choisis et font l'objet de focus avec retours dans le passé : 40 ans de... Lune, mais aussi 40 ans de... mulching et paillage, de permaculture, de purins, de compost, de biodiversité potagère, d'engrais verts, de travail du sol, d'auxiliaires, d'associations. Les 4 Saisons, c'est aussi un espace d'expression des pionniers de la bio. Dans un deuxième article, Claude Aubert, co-fondateur de Terre Vivante et des 4 Saisons, membre d'instances fondatrices de la bio, est mis à l'honneur. Il partage sa vision de la bio et de son développement passé et à venir. Ce dossier donne aussi la parole aux lecteurs des 4 Saisons. Tout au long de ces 40 années, ils ont posé de très nombreuses questions pratiques, mais ils ont aussi régulièrement, dans leur courrier, témoigné de leur lien au jardin ou à la nature, et exprimé leur attachement au magazine, comme l'illustre ce florilège de lettres choisies présenté dans le troisième article. Une liste "40 ans de partenariat" termine ce dossier anniversaire.


L'oseille donne du peps
Josiane GOEPFERT, Auteur
L'oseille (Rumex acetosa L.) fait partie de la famille des polygonacées, comme la rhubarbe. Originaire d'Asie et d'Europe, elle a fait son entrée dans les potagers français au Moyen Âge, très prisée pour sa saveur acidulée. Selon les espèces, l'oseille appréciera les sols plus ou moins équilibrés. Elle se sème en pépinière de mars à mai et, une fois repiquée, ne nécessite que peu de soins, excepté un arrosage au début et par temps sec. Les larves de chrysomèles, principales ennemies de l'oseille, seront éliminées facilement à la main. Des conseils de culture sont fournis, notamment pour réussir la division des touffes et aider les plants d'oseille à se développer. Les variétés les plus cultivées sont la "Large de Belleville", la "Blonde de Lyon" et la "Verte de Nonay" (la plus rustique). L'oseille est considérée comme une plante détoxifiante et antioxydante, mais la présence d'acide oxalique, bien que nécessaire à certaines fonctions, peut nuire à l'assimilation du calcium dans l'organisme.


"Le lippia contre les mauvaises herbes"
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, Auteur
Agnès Roddon a découvert le monde du jardinage grâce à un oncle horticulteur chez qui elle a passé beaucoup de temps à l'adolescence. Des années plus tard, l'acquisition d'une maison avec terrain, dans le Var, lui a donné l'occasion de mettre ses connaissances en pratique. Dans son terrain en pente d'environ 3000 m2, elle a créé un jardin méditerranéen en terrasses avec des plantes vivaces. Pour "boucher les trous" entre les massifs et protéger le sol le plus longtemps possible avec des végétaux esthétiques, tout en limitant le désherbage, elle a opté pour le Phyla nodiflora, aussi appelé Lippia. Agnès Roddon présente les avantages et les limites de cette plante et donne quelques conseils pour la cultiver.


Dossier : Sol, un nouvel horizon ?
Guylaine GOULFIER, Auteur
Le sol est un continent encore méconnu qui réserve bien des surprises. Pour apprendre ou continuer d'apprendre comment le sol fonctionne et comment l'améliorer, ce dossier présente 5 articles : - Tous les sols sont bons ! ; Connaître la structure (compacte ou meuble) de son sol et savoir comment l'améliorer ; - Les indices sortent de l'ombre ; Gérard Ducerf explique sa méthode, aboutissement de 40 années de recherche, pour déterminer les caractéristiques d'un sol à partir des plantes qui s'y développent naturellement ; - Huit plantes bio-indicatrices ; Gérard Ducerf propose une sélection de plantes bio-indicatrices courantes pour identifier les défauts de son sol et savoir y remédier en travaillant sur les causes ; - Les astuces d'un paresseux ; Dans son jardin alsacien, "Le Potager du paresseux", Didier Helmstetter cultive des légumes sans le moindre travail du sol et en utilisant le foin comme couvre-sol permanent, dont il recharge la couche tous les 6 mois. Il explique les avantages et les limites de cette technique, mais aussi l'importance de l'observation et l'approche globale de la biodiversité dans son jardin ; - La révolution des sols ; Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et à l'université de Gdansk, présente quelques-unes de ses découvertes sur la vie microbienne des sols, à laquelle il a consacré un livre ("Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations"). Il explique notamment comment fonctionne la rhizosphère, cette portion du sol affectée par la présence des racines, ainsi que le rôle de captation et de stockage du CO2 des sols cultivés sans intrants chimiques.


La méthode asimine
Omar MAHDI, Auteur
L'asimine, fruit de l'asiminier, arbre tropical, présente une texture crémeuse qui rappelle un peu celle de l'avocat, et ses arômes évoquent la mangue, la banane et l'ananas. L'asiminier, cultivé par des jardiniers amateurs dans de nombreux pays, est de culture assez facile, à condition de respecter certaines conditions, en particulier lors de la plantation. Il est possible de choisir un plant vendu greffé, qui aura un coût supérieur à celui d'un plant issu de semis, mais garantira une mise à fruits plus rapide (en moyenne 3 ans). Il existe de nombreuses variétés. Raphaël Colicci, créateur d'un verger conservatoire dans l'Hérault, explique que cet arbre, résistant à de grandes amplitudes thermiques, présente de nombreux avantages face au changement climatique. Par ailleurs, ses fruits, concentrés de vitamines A et C et d'oligo-éléments, possèdent des propriétés prometteuses en matière de santé. Selon Gilbert Flabeau, qui en possède 2 dans son jardin, près de Tours, la culture de l'asiminier a vocation à se développer en Europe car il a les capacités de résister aux "nouvelles saisons", et l'asimine pourrait bien être le fruit de demain.


Le Jardin des possibles : Belles, ces buttes
Aino ADRIAENS, Auteur
Au Jardin des possibles, situé à 800 m d'altitude aux portes de Gruyère (Suisse), l'exubérance est de rigueur. Depuis 2013, Winde Decoster et Michel Rossignol, paysagistes, cultivent des fruits et des légumes sur d'immenses buttes qu'ils façonnent avec des déchets verts récupérés dans les jardins où ils travaillent. Ils ont déjà pratiquée cette culture sur andain avec succès, de 2002 à 2008, lorsqu'ils étaient employés à l'entretien d'un jardin de 7 ha, près du Lac Léman. Ils expliquent la technique qu'ils ont mise au point pour confectionner leurs buttes et les 5 stades, un par an, qui correspondent chacun à une utilisation particulière des buttes, depuis la création de l'andain jusqu'à la stabilisation de la butte et à son désherbage.


Défilé de concombres
Josselin RIVOIRE, Auteur
Parmi les 36 variétés de concombres (Cucumis sativus) inscrites au catalogue officiel, le Centre Terre Vivante en a testé 9 correspondant aux plus répandues chez les semenciers bio : Marketmore 97 ; Lemon ; Vert long maraîcher ; Tanja ; Arménien ; Rollison's Telegraph ; Marketmore 76 ; Le Généreux ; Blanc long parisien. L'objectif était d'évaluer leur levée, leur tolérance aux maladies et leur productivité. Description et résultats de cet essai.


Frelon asiatique : Une conquête fulgurante
Danièle BOONE, Auteur
Cela fait maintenant quinze ans que le frelon asiatique originaire de Chine a été découvert pour la première fois en France, dans le Lot-et-Garonne. Les scientifiques et les agriculteurs sont désormais d'accord pour dire que son éradication n'est plus envisageable, tant il est bien implanté. Alors qu'il est reconnu "espèce exotique envahissante" et classé dans la liste des "dangers sanitaires", aucun plan national de lutte ne limite aujourd'hui les dégâts économiques, sanitaires et écologiques causés par le frelon asiatique. Son impact sur la biodiversité est important. En s'invitant dans un écosystème d'où il était auparavant absent, le frelon asiatique entraîne une compétition pour la nourriture avec les espèces locales (frelon européen, mais aussi oiseaux, comme la mésange) qui doivent partager une manne déjà rétrécie avec l'effondrement des populations d'insectes. Surtout, le frelon asiatique chasse des abeilles domestiques pour quasiment deux tiers de sa nourriture. Les apiculteurs ont observé un stress notable dans les ruches ; les abeilles sortent moins et la colonie finit par s'affaiblir et par devenir une proie d'autant plus facile pour le frelon. Les chercheurs s'emploient à trouver comment affaiblir le frelon asiatique, mais les moyens financiers manquent. Sur le terrain, les apiculteurs s'impatientent ; certains trouvent des astuces pour protéger leur rucher, mais aucune des solutions ne semble pour le moment être totalement satisfaisante.


Des cours au potager
Carine MAYO, Auteur
En 2014, l'association Veni Verdi a installé une ferme urbaine de 4 800 m2 dans l'enceinte du collège Pierre-Mendès-France du XXème arrondissement de Paris. A la place de la pelouse chétive, un potager produit des légumes pour les habitants du quartier, grâce à l'association qui entretient aujourd'hui le site en y proposant du maraîchage et différentes animations. A raison de 4 ou 5 séances de jardinage par an, les élèves de 5ème, encadrés par les animateurs de l'association, apprennent le marcottage et le bouturage. Ces séances sont aussi l'occasion d'aborder le sujet de l'alimentation et de l'origine des aliments. Avec ses élèves de 3ème de la section SEGPA (Section d'enseignement général et professionnel adapté), Elsa Durand dispose de 12 heures de cours au jardin. D'autres classes du collège, avec des modalités différentes, bénéficient elles aussi des animations au potager. La ferme urbaine est également un projet fédérateur, puisqu'elle rassemble les enfants, les parents, les habitants du quartier et des bénévoles. Les diverses animations ont fait de cet endroit un lieu attractif, grouillant d'activités, comme en témoignent les nombreux aménagements réalisés en 5 ans : une mare a été creusée, une forêt comestible a été plantée avec des arbres fruitiers, des framboisiers, des plantes aromatiques... Margot-Lys Duval, titulaire d'un master en agroécologie et salariée de Veni Verdi, coordinatrice du site, explique les changements qu'elle a observés, d'un point de vue social, au sein de l'école, ainsi que le fonctionnement et la vente des productions. La ferme urbaine du collège Pierre-Mendès-France a attiré l'attention d'une équipe de chercheurs d'AgroParisTech, qui mettent en avant les services écosystémiques rendus à la ville par ce type de projets. Ils soulignent la fragilité économique et les conditions de pérennité de ces projets, ainsi que l'importance de la coopération des pouvoirs publics, notamment pour faciliter laccès au foncier, et des équipes sur le terrain.