- Titre :
- VEGETABLE, N° 374 - Février 2020 - Bulletin N° 374
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/02/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Agroforesterie fruitière : Des céréales entre les minivergers
Cécile PRALY, Auteur
Dans la Drôme, une des parcelles de la plateforme TAB (techniques alternatives et biologiques) est dédiée à lexpérimentation dun système en agroforesterie fruitière bio. Ce système a été implanté en 2013, sur une parcelle de 3 ha. Il est constitué dune succession de bandes de minivergers de pêchers et de cultures céréalières : blé (sur 18 m de large), pêchers (trois rangs sur 60 m de large), soja (18 m), pêchers (trois rangs sur 60 m), maïs semence (18 m). Cette parcelle est également jalonnée de haies pour accueillir des insectes et des animaux auxiliaires des cultures. Ce projet est piloté par la Chambre dagriculture de la Drôme et il a pour objectif dexpérimenter une combinaison de cultures adaptées au territoire et aux filières locales en utilisant les principes de lagroécologie et de lagroforesterie. Fin 2018, seulement deux récoltes de pêches avaient pu être ramassées (entrée en production du verger en 2015, puis grêle en 2016 et 2018). Les récoltes atteignent toutefois lobjectif visé : 15 tonnes commercialisables par hectare. Les cultures de soja, blé tendre et colza montrent également des résultats positifs, avec des rendements moyens respectifs de 42 qx/ha, 43 qx/ha et 25 qx/ha. Le maïs semence et la féverole dhiver sont en revanche un peu en deçà des objectifs (15 qx/ha et 20 qx/ha). Dun point de vue environnemental, la parcelle accueille une biodiversité remarquable : 50 espèces de carabes et 35 espèces doiseaux nicheurs ont été dénombrées.


Pommes de terre bio : Une production en hausse de 36 %
Béatrice ROUSSELLE, Auteur
En France, les récoltes de pommes de terre biologiques pour la campagne 2019-2020 sont estimées à 49 000 t. Ce volume a augmenté de 36 % par rapport à lannée précédente. Cette forte croissance est due à de meilleurs rendements et à une hausse des surfaces emblavées (+ 6,3 % par rapport à la campagne 2018-2019). Il faut rappeler que la campagne 2018-2019 avait été marquée par une forte baisse de production (- 13,5 % par rapport à 2017-2018) en raison des mauvaises conditions climatiques. Cette conjoncture avait entraîné des importations de pommes de terre bio pour équilibrer le marché national (4 800 t, soit quatre fois plus quen 2017-2018) et les prix avaient augmenté de 11 % en moyenne sur un an.


Bio : Vers les travers du conventionnel
VEGETABLE, Auteur
Le cabinet détudes Xerfi Precepta a publié une étude intitulée « La distribution de produits alimentaires biologiques Mutations de la distribution, perspectives du marché et du jeu concurrentiel à lhorizon 2022 ». Cette étude met en avant le risque grandissant de voir le bio dénaturé de ses valeurs originelles face aux offensives de la grande distribution. Le marché alimentaire bio est en pleine croissance (+ 14 % en 2019), ce qui engendre une guerre des prix et une industrialisation de la production. Pour l'auteur, le bio a ainsi tendance à se rapprocher des travers du conventionnel. Par exemple, comme la France nest pas autosuffisante en matière de produits alimentaires biologiques, elle importe des produits pour répondre à la demande, ce qui engendre du transport et impacte lenvironnement. Dun point de vue commercialisation, la grande distribution représente plus de la moitié du marché. Les GMS ont dailleurs développé des marques spécifiques (ex : Carrefour Bio) ou se sont rapprochées denseignes bio (ex : Intermarché sest allié aux Comptoirs de la Bio). Une nouvelle génération de start-up développe également le e-commerce (ex : Aurore Market). Quant aux enseignes spécialisées, certaines adoptent les codes de la grande distribution et des enseignes indépendantes disparaissent. Le marché du bio devient ainsi de plus en plus homogène.


Forum végétable : Production, sourcing, commerce : changement dépoque ?
Cécile PRALY, Auteur ;
Jean HARZIG, Auteur
Un engouement pour le sourcing local/national est actuellement observé en France. Ce mouvement vient nouer ou renouer des liens entre des acteurs qui ne se connaissaient pas ou plus, et questionne lévolution des relations entre la grande distribution et la production. Les différents articles qui composent ce dossier aident à décrypter et à illustrer les impacts de ce mouvement. Le premier article se focalise sur la vague du « local » : il définit ce que lon entend par sourcing local et rapporte une interview de Burkhard Schaer, un consultant spécialiste des filières bio et durables qui suit lévolution, depuis 10 ans, du sourcing local des magasins bio spécialisés. Le deuxième article sintéresse aux plateformes françaises de produits locaux : alors que les marchés de gros qui proposaient ce type de produits souffraient dune image désuète au début des années 2000, ils sont devenus des acteurs incontournables des circuits alimentaires régionaux. Larticle suivant rapporte les témoignages de deux grossistes spécialistes de la clientèle RHD : ils expliquent comment la demande grandissante de produits locaux fait évoluer en profondeur le travail de leurs acheteurs, ainsi que leurs partenariats avec des producteurs. Enfin, le dernier article illustre un nouveau type de partenariat entre des points de vente et des fournisseurs. Il sappuie, pour cela, sur lexemple des Alliances locales. Ces dernières sont des engagements directs et autonomes entre des adhérents E.Leclerc (points de vente) et des entrepreneurs locaux (fournisseurs), afin dassurer un approvisionnement local et de faire reconnaître ce savoir-faire par les consommateurs.


Bio : Loffre rattrape la demande
Marc-Henri BLAREL, Auteur
Le marché de la carotte bio a connu une forte croissance ces dernières années. Les prix mieux valorisés et la recherche par laval dune production origine France ont suscité des vocations chez de nombreux producteurs et expéditeurs de carottes bio. Ce marché fortement dynamique a toutefois été marqué par une première saturation denvergure à lautomne 2019 : tous les volumes produits nont pas trouvé acheteur. Cette crise a fortement impacté les producteurs, souvent les nouveaux entrants dans la bio, qui navaient pas sécurisé leurs débouchés. Elle a été prise au sérieux par de nombreux opérateurs de la filière. Ces derniers ont listé les causes de cette saturation et pointent particulièrement labsence dorganisation de loffre. Ils se questionnent également sur les perspectives dévolution de loffre. Cette dernière pourrait se développer en restauration collective (restaurants scolaires et restaurants détablissements de santé) avec la loi Egalim. La valorisation pourrait être moindre dans ces circuits, mais ils représenteront des volumes significatifs. Concernant les circuits de vente au détail (ex : en GMS), loffre de carottes bio en vrac se développe pour limiter le plastique. Certaines fois, les carottes bio sont même proposées en substitution de loffre conventionnelle.


Bio : Un poids important dans la balance
Cécilia BENOIT-CELEYRETTE, Auteur
La banane, et notamment la banane bio, est très appréciée par les consommateurs français : la consommation nationale de bananes est passée de 550 000 t/an il y a quatre ans à 643 000 t/an actuellement, dont 100 000 tonnes de bananes bio. Ainsi, le développement de la filière biologique seffectue conjointement à celui de la filière conventionnelle. Du point de vue de la commercialisation, la banane bio est fortement présente dans les GMS, mais elle lest moins dans les magasins spécialisés. Concernant la production bio, elle est pour linstant concentrée dans quelques régions ciblées du monde. La République Dominicaine est le plus gros producteur (250 000 t/an). Lessentiel des volumes produits par ce pays est destiné au marché européen : ce dernier absorbe 95 % des exportations de bananes bio de République Dominicaine. Dans les Antilles, la production biologique reste assez faible : sur les 200 000 tonnes de bananes produites en Guadeloupe et en Martinique en 2019, seulement 1 000 tonnes sont bio. Lagriculture biologique devrait toutefois se développer grâce à de nouveaux leviers agronomiques (ex : création dune variété résistante à la cercosporiose noire). En revanche, les faibles prix pratiqués en GMS (ex : 1,29 /kg) ne permettent pas de rémunérer correctement les producteurs, et encore moins les producteurs antillais qui doivent respecter la réglementation européenne.


Biocoop : Sur tous les fronts
Cécile PRALY, Auteur
Biocoop poursuit sa croissance tout en respectant ses principes fondateurs. Ces derniers guident lentreprise depuis 35 ans. Ce groupe milite pour le développement dune agriculture bio et durable. Pour cela, il propose des produits plus exigeants que le label AB : ils sont 100 % bio, de saison, sans OGM et ne sont pas transportés en avion. Biocoop uvre aussi pour la réduction des déchets en vendant plus de 400 références en vrac. Ce qui caractérise aussi Biocoop, ce sont ses relations avec ses producteurs et fournisseurs. Il faut rappeler que Biocoop est un groupe coopératif qui rassemble plusieurs familles de sociétaires : consommateurs, magasins, salariés des magasins, groupements de producteurs (100 % bio). Les partenariats quil développe avec des producteurs sont fondés sur le principe du commerce équitable Nord-Nord et sont identifiés sous la marque « Ensemble ». Biocoop développe également un autre label commerce équitable qui est voué à être utilisé dans dautres réseaux de distribution. Les magasins Biocoop se multiplient partout en France, mais, depuis deux ans, ce groupe limite volontairement le nombre douvertures à 70 pour être sûr dapprovisionner tous ses magasins en produits de qualité (lapprovisionnement devient le facteur limitant).