- Titre :
- LE MAG' DE LA CONVERSION, N° 14 - Décembre 2019 - Bulletin N° 14
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
- En ligne :
- https://www.interbio-occitanie.com/content/uploads/2019/12/mag-de-la-conversion-14_web.pdf
Dépouillements


Les chiffres clés 2018 des filières bio régionales
Lucie POLINE, Auteur
LObservatoire Régional de lAgriculture Biologique dInterbio Occitanie, en partenariat avec lAgence BIO, collecte des données et analyse lévolution de la bio sur ce territoire. Cet article offre une synthèse des chiffres clés de 2018. Durant cette année, lagriculture biologique a poursuivi sa progression : lOccitanie compte 9 403 exploitations bio ou en conversion, ce qui représente 14 % des exploitations de ce territoire et 476 328 ha engagés. Cette région concentre ainsi 1/5ème des agriculteurs bio et 1/5ème des surfaces bio de France, ce qui en fait la région où la proportion de bio est la plus importante. Elle représente 37 % des surfaces viticoles bio françaises, 25 % des surfaces en grandes cultures bio et 22 % des surfaces fourragères bio. Lélevage biologique est également en plein développement sur ce territoire. Les filières les plus dynamiques sont les ruminants (ovins lait, caprins, bovins lait et bovins allaitants). Concernant laval des filières, le nombre dopérateurs engagés en bio a aussi poursuivi sa progression (2 527 opérateurs). Ces derniers sont principalement engagés dans les filières viticoles, grandes cultures et fruits et légumes.


Sud de France, la marque de reconnaissance des produits dOccitanie
Nancy FAURÉ, Auteur ;
Amélie BERGER, Auteur
La marque « Sud de France » a été créée en 2006 en Languedoc-Roussillon. Depuis la fusion des régions, elle est devenue un outil de reconnaissance et de promotion des produits agricoles dOccitanie. Une déclinaison dédiée à la filière bio, « Sud de France Bio dOccitanie », est disponible depuis décembre 2018. Cette marque a vocation à être utilisée par des agriculteurs et des entreprises pour valoriser des produits bio régionaux sur différents circuits de distribution. Elle référence ainsi un produit et non une entreprise. Ladhésion est gratuite et volontaire. Pour les produits biologiques, le principal critère à respecter est lorigine des matières premières : les produits bruts doivent être cultivés ou élevés en région Occitanie ; les produits transformés composés dun produit agricole majoritaire (80 % du poids sec) doivent garantir lorigine régionale du produit majoritaire ; les produits élaborés doivent garantir lorigine régionale dau moins 50 % du produit fini. Actuellement, près de 700 produits bio sont référencés. Interbio Occitanie souhaite développer ce catalogue et le diversifier pour en faire une opportunité didentification de lorigine des produits bio régionaux.


Agribiolien, une plateforme déchanges directs entre agriculteurs bio
Théo FURLAN, Auteur
Les échanges directs entre agriculteurs (notamment entre céréaliers et éleveurs) sont intéressants pour diversifier les débouchés de certaines productions, garantir des prix dachat et de vente plus stables (voire avantageux pour les deux parties) et créer des relations de proximité. Pour faciliter ces interactions, la région Occitanie a créé une plateforme de petites annonces entre agriculteurs bio, nommée « Agribiolien ». Elle est maintenant propriété de la Fnab. Ce site gratuit permet déchanger, de vendre ou dacheter des productions agricoles certifiées AB. La gamme de produits est large : productions végétales (fourrages, grains de céréales et doléo-protéagineux, méteils...), productions animales (fumures, animaux jeunes, reproducteurs
), matériels agricoles, foncier, etc. Louverture récente de cet outil à de nouvelles productions (maraîchage, arboriculture, viticulture) devrait augmenter les échanges et intéresser encore plus de producteurs bio.


Projet OTOVEIL : Léquilibre sanitaire en élevage biologique un idéal ? Comment y parvenir ?
Cécile CLUZET, Auteur
OTOVEIL est un projet Casdar (2016-2019) piloté par lItab. Il avait pour objectif de développer des outils techniques et organisationnels de conseil pour la surveillance et la prévention sanitaire dans les élevages biologiques. OTOVEIL sest particulièrement intéressé à la notion déquilibre sanitaire au sein dun troupeau. Les membres du projet ont notamment regardé si cet état déquilibre avait une réalité statistique et si des facteurs favorables (ou défavorables) pouvaient être précisément identifiés. Le but était ensuite de pouvoir formuler des conseils à travers une approche globale de lélevage. Lapproche globale est en effet une nécessité en bio car plusieurs pratiques et choix de léleveur peuvent éviter, ou au contraire engendrer, des pertes déquilibre sanitaire : logement, abreuvement, alimentation, pâturage, génétique
Afin de formaliser une démarche pour viser léquilibre sanitaire dun troupeau de ruminants, les membres dOTOVEIL ont élaboré loutil « Panse bête ». Cet outil vise à résoudre des déséquilibres (maladies) en remontant aux causes du problème de santé et à établir un plan dactions. Il se décline pour cinq filières : ovin lait, ovin viande, caprin lait, bovin lait et bovin viande.


Gestion du bio dans les chais mixtes
Valérie PLADEAU, Auteur
En viticulture, la conversion progressive à lagriculture biologique entraîne des situations de mixité en cave, notamment dans les coopératives viticoles. Il faut alors gérer plusieurs types de produits : biologiques, en conversion (C1, C2 et C3) et conventionnels. Cette mixité demande une réflexion sur la mise en place de mesures préventives afin déviter les contaminations entre ces différents produits. Le nouveau règlement bio, qui entrera en application le 1er janvier 2021, précise bien la responsabilité des opérateurs et la procédure à suivre en cas de contamination des produits biologiques (ou en conversion). Cest une obligation de moyens : le vigneron doit établir un plan d'analyse des risques et définir les mesures adaptées. Les principaux risques identifiés sont : les mélanges de produits lors des transferts de moûts ou de vins ; la contamination des vins bio par des résidus de pesticides via le matériel utilisé ; lutilisation dintrants nologiques interdits en bio. Afin déviter cela, un plan de gestion des risques de contamination doit être mis en place : mesures de précaution, plan dhygiène (pour éviter les contaminations via le matériel), contrôles internes, traçabilité


La pratique de lAgriculture Biologique : Pourquoi cest compliqué, comment aborder les questionnements
Charles RAZONGLES, Auteur
Charles Razongles est technicien bio depuis 1980. Il est également vice-président du Créabio et administrateur dÉrables 31. Dans cet article, dédié aux grandes cultures biologiques, il partage son expérience de terrain. Il commence par contextualiser les caractéristiques et les problèmes spécifiques liés à lAB : maîtriser lenherbement sur de grandes surfaces, pérenniser la fertilité des sols, accepter et gérer les risques. Il redéfinit également quelques notions sous « langle bio » : travail du sol, pression des adventices, désherbage manuel, fertilité du sol, repousses de la culture précédente. Il apporte ensuite des conseils techniques sur quatre leviers importants à maîtriser en bio : 1 - Lassolement et les rotations (importance de mettre en place une rotation longue incluant des prairies temporaires ou des jachères, gestion des repousses, réflexion sur lazote
) ; 2 - Le travail du sol (labourer ou non, travailler superficiellement le sol
) ; 3 - Les couverts végétaux (coûts, installation, destruction, choix des espèces, gestion des adventices, principales règles à respecter
) ; 4 - La lutte contre les adventices (rotations, pratiques culturales, dates des semis, qualité du lit de semences, combinaison doutils de désherbage, prophylaxie à la récolte
).


Protection de la culture du melon en AB : Derniers résultats des essais menés par Sudexpé et Centrex
Cécile ADJAMIDIS, Auteur ;
Madeleine DE TURCKHEIM, Auteur ;
Aude LUSETTI, Auteur
Ce dossier, consacré à la protection du melon en AB, présente des résultats dexpérimentations récemment conduites en Occitanie sur trois ennemis de la culture : le taupin, la fusariose et le mildiou. Deux essais étaient destinés à évaluer différents moyens de lutte contre le taupin. Le premier a été conduit en 2017-2018 par Centrex. Il na pas porté sur le melon, mais sur la patate douce (le taupin est un ravageur commun à ces deux cultures). Trois leviers dactions ont été testés : avancer les dates de plantation pour récolter les tubercules avant la période habituelle d'attaques de taupins ; tester différents traitements biologiques administrés via lirrigation (purin de fougère, NeemAzal, Naturalis et Success granulé) ; inonder la parcelle avant la plantation pour diminuer les populations de taupins. La modalité « inondation » a présenté les meilleurs résultats. Le second essai a été mis en place par Sudexpé (sur melon). Trois barrières physiques biodégradables (planchettes, assiettes en son de blé, disques en fibres de coco) ont été placées sous les fruits après nouaison. Ces trois protections se sont avérées efficaces. Toutefois, ces méthodes sont difficilement reproductibles à grande échelle. Des essais sont en cours pour proposer des solutions transposables au terrain. Contre la fusariose, Sudexpé a mis en place une expérimentation afin de caractériser la sensibilité de cinq variétés de melons à cette maladie. Les variétés Etika et Khorum ont obtenu les meilleurs résultats : symptômes et mortalité tardifs, plus faible proportion de plants atteints. Dans un essai similaire, Sudexpé a aussi caractérisé la sensibilité de huit variétés de melons au mildiou. Toutes les variétés ont été fortement affectées. Lutilisation du levier variétal pour lutter contre cette maladie semble donc résider dans la vitesse dévolution des symptômes, afin que le producteur dispose de quelques jours supplémentaires pour réagir.


Lail bio français, situation du marché et organisation de la filière régionale
Laurence ESPAGNACQ, Auteur ;
Marie BOLLINO, Auteur
En France, la consommation dail est estimée entre 35 et 40 000 t/an (soit moins de 500 g par ménage). En bio, la consommation se situerait autour de 3 à 4 000 t/an. La production nationale dail bio est évaluée à environ 600 - 700 tonnes : la plus grande partie de lail bio consommée en France nest donc pas dorigine française. En Occitanie, les différents metteurs en marché de lail traditionnel, ainsi que les négociants spécialisés en AB saccordent pour signaler quil manque des volumes dail bio français pour répondre à la demande de leurs clients (magasins, grossistes, restauration et export). En revanche, la demande concerne uniquement des produits de qualité : lail doit être trié, brossé et éraciné. En 2018, le prix dachat au producteur se situait entre 4 et 5 /kg. La campagne de l'ail bio 2019 permettra de voir si les volumes en nette progression seront absorbés par le marché. En complément de ces données sur la filière, Fabrice Furlan (producteur dail bio dans le Gers) apporte son témoignage. Lail est la culture traditionnelle de son exploitation. Il sest converti à lAB en 2015 et explique les principaux changements induits dans son itinéraire technique (date de semis, désherbage, rotation, fertilisation).


Le radis chinois Daïkon, un couvert végétal intéressant en inter-cultures dhiver
Delphine DA COSTA, Auteur
Les maraîchers souhaitant intégrer des couverts végétaux hivernaux dans leurs rotations sont vite limités dans le choix des espèces : il faut trouver des espèces qui répondent à leurs objectifs et qui se développent sur un court laps de temps. En Occitanie, un groupe de producteurs a formé un GIEE pour travailler sur cette thématique. En 2017, ils ont testé un couvert constitué de féverole pure, mais cette culture na pas assez couvert le sol, ce qui a entraîné un salissement des parcelles. Lannée suivante, ils ont testé un couvert de féverole en association avec du trèfle incarnat ou de la moutarde blanche. Toutefois, ces mélanges se sont développés trop tardivement et nont pas eu les bénéfices escomptés. Suite aux conseils dAntoine Bedel, de Caussade Semences, ces producteurs ont testé du radis chinois Daïkon CS en 2019. Ce dernier est facile à détruire (il est gélif à -8 °C ou il peut être scalpé au niveau du collet), son cycle de développement est court et cest une CIPAN (Culture Intermédiaire Piège À Nitrates). Lexpérimentation mise en place par Alban Reveille (La Ferme Intention, en Haute-Garonne), qui a implanté ce radis dans du sorgho, sest avérée satisfaisante et a été reprise par dautres maraîchers. Un mélange radis chinois Daïkon CS, phacélie et lentille ou fenugrec devrait être prochainement testé.