- Titre :
- BULLETIN CAB, N° 132 - Avril 2020 - Bulletin N° 132
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Le programme nitrates : Une réglementation qui simpose à tous les producteurs
Patrick LEMARIE, Auteur ;
Vincent LE CAM, Auteur
La région des Pays de la Loire a été intégralement classée comme Zone vulnérable nitrates (ZVN) ; certains territoires sont même classés en Zones dactions renforcées (ZAR). À chaque zonage, correspondent des obligations de pratiques, danalyses, denregistrements et de déclarations spécifiques pour tous les producteurs qui épandent de la matière organique (éleveurs, céréaliers, maraîchers, arboriculteurs, viticulteurs
bio ou non bio). La réglementation nitrates fait partie des conditionnalités des aides PAC du premier et du second pilier (aide à linstallation, aides bio, MAEC
). En cas de contrôle administratif, il est demandé au producteur de fournir : un Cahier denregistrement des pratiques (CEP), un Plan prévisionnel de fumure (PPF) et des analyses de sols annuelles (si plus de 3 ha sont cultivés). En Pays de la Loire, beaucoup de producteurs bio ont demandé un appui à leur GAB pour réaliser leur PPF. Ainsi, le GAB 44 est en train de développer un appui technique en maraîchage à travers loutil Orgaleg (cet outil fait lobjet dun encart en complément de larticle) : il sagit dune méthodologie simple destinée à piloter la fertilisation des systèmes en maraîchage diversifié.


Conversions 2019 : Une dynamique qui perdure pour la 3ème année consécutive ; Demandes daide bio en 2020
Patrick LEMARIE, Auteur ;
Philippe CAILLAUD, Auteur ;
François VRIGNAUD, Auteur
Le premier article est dédié aux nouvelles conversions BIO en Pays de la Loire durant lannée 2019. Des chiffres-clés ont été estimés par la CAB à partir des notifications publiées par lAgence Bio et ont été complétés par une expertise locale. Globalement, la dynamique de conversion perdure au même niveau que lannée précédente, et ce, pour la troisième année consécutive, suite au pic de 2016. Des éléments explicatifs sont apportés pour chaque filière : bovins lait, bovins viande, monogastriques, viticulture, légumes, PPAM, arboriculture et petits fruits. En complément, deux référents de la CAB (Philippe Caillaud et François Vrignaud) apportent leur analyse sur le développement de la bio en Pays de la Loire. Le second article fournit des informations sur les aides bio. Depuis cette année (2020), il nest plus possible de demander des aides au maintien car le Conseil régional a arrêté de les financer. Il est toutefois possible de solliciter un crédit dimpôt bio de 3 500 (avec transparence pour les GAEC). En revanche, les aides à la conversion (engagement sur cinq ans) peuvent toujours être demandées.


Transmission des fermes bovines bio en Pays de la Loire : État des lieux et perspectives daccompagnement
Lucille GUYARD, Auteur ;
Anne UZUREAU, Auteur
La transmission des fermes est lun des enjeux majeurs du secteur agricole. Suite à un appel à projets « Filière Bio » du Conseil Régional des Pays de la Loire, la CAB a réalisé une étude sur la transmission des fermes bovines bio dans cette région. En 2019, une enquête a ainsi été menée par Lucille Guyard (stagiaire à la CAB) auprès des éleveurs bovins bio ayant plus de 55 ans. 102 éleveurs ont répondu (37 en bovins allaitants, 61 en bovins lait, 4 en système mixte). En moyenne, les éleveurs débutent leur parcours de transmission cinq ans avant leur cessation dactivité. Cette anticipation est dautant plus importante quand lintégralité de la ferme est transmise (cas de 84 % des fermes allaitantes et de 56 % des fermes laitières). La quasi-totalité des répondants souhaitent que leur ferme reste en bio (92 %). Plusieurs craintes ont également été exprimées : ne pas trouver de repreneur, le manque dattractivité de lélevage, le manque de rentabilité financière
Suite à cette enquête, trois leviers ont pu être identifiés pour faciliter la transmission : faciliter la recherche de repreneurs, faciliter le chiffrage de lexploitation et mieux former les porteurs de projet.


Résultats du programme de recherche : Homéo-Iso-Viti Bio en Pays-de-Loire
Nathalie DALLEMAGNE, Auteur
Entre 2015 et 2019, la CAB Pays de la Loire a mené un programme de recherche nommé « Homéo-Iso-Viti Bio ». Son objectif était de réduire lutilisation de cuivre et dinsecticides en passant de « la lutte contre » à « laccompagnement de la vigne par des soins en vue de maintenir ou de recréer un équilibre de vitalité ». Des expérimentations ont ainsi été mises en place chez cinq vignerons biodynamistes pour répondre aux trois questions suivantes : lhoméopathie couplée à de lisothérapie (pour gérer le mildiou) ou à des poivres (pour gérer les cochylis et les cigariers) permet-elle de renforcer le programme de traitement habituel du domaine ? ; Les apports au sol renforcent-ils la résistance naturelle de la vigne aux pathogènes ? ; Peut-on envisager lhoméopathie, lisothérapie et les poivres comme alternatives pour baisser les doses de cuivre et dinsecticides ? Trois modalités ont ainsi pu être testées : une témoin (programme du domaine : biodynamie, cuivre, soufre et huiles essentielles) ; une « vigne » (programme du domaine + isothérapie ou poivres) ; et une « vigne + sol » (programme du domaine + isothérapie ou poivres + apports au sol). Les résultats montrent que ces méthodes alternatives sont des pistes prometteuses (mais il faut encore les approfondir) et que la santé du sol nest pas à négliger.


Agir face au gel : Des pistes de préventions testées en viticulture
Nathalie DALLEMAGNE, Auteur
Les gels printaniers deviennent récurrents et représentent un véritable risque en viticulture et en arboriculture. En viticulture biologique et biodynamique, il existe plusieurs méthodes pour lutter contre le gel : pulvérisation de Valériane dynamisée 20 minutes (préparation biodynamique 507), tard le soir, sur les bourgeons et, si besoin, le matin (si les plantes sont couvertes de gelées blanches) ; pulvérisation dun traitement homéopathique (Carbo Végétabilis en 200K) la veille du gel et, si nécessaire, le matin avant le lever du soleil ; poudrage la veille à laide de poudre de roche volcanique ou dargile bentonitique (ces poudres absorbent et diminuent lhumidité, mais elles sont abrasives) ; utilisation de bougies fabriquées maison (charbon de bois) ou du commerce (paraffine) ; installation de câbles chauffants.


La roto-étrille : Un outil complémentaire à la herse-étrille ?
Julien BOURIGA, Auteur
La roto-étrille (ou roto-étrilleuse) est un matériel de désherbage tracté, dont les dents droites (les soleils) travaillent le sol avec un angle de 30 degrés, ce qui a pour effet darracher et de recouvrir les adventices. Son action est donc différente de celle dune herse étrille (la roto-étrille est plus agressive). Elle se passe à laveugle et assez vite (8-12 km/h). Plusieurs producteurs bio des Pays de la Loire lont testée. Ils effectuent un retour dexpérience. Comme pour tout outil de désherbage, son efficacité est maximum si les adventices sont au stade filament ou au stade plantule. Les stades sensibles des cultures sont en revanche à éviter (ex : du stade pointant au stade 2 feuilles pour le maïs), et elle ne pourra plus être utilisée lorsque la culture est trop développée (ex : pas après le stade 5-6 feuilles pour le maïs). En TCS, la roto-étrille tolèrerait mieux les résidus de cultures que la herse étrille, mais les avis restent partagés et une différence est observée suivant les marques. Son coût est assez élevé : 2 500 /m linéaire, soit 30 000 pour une 12 m.


Autonomie des systèmes grandes cultures bio : quelle fertilisation face à la réduction des effluents délevage utilisables ? Colloque de Bio Centre du 23 janvier 2020
Florent MATOUK, Auteur
Le 23 janvier 2020, Bio Centre a organisé un colloque sur lautonomie des systèmes en grandes cultures bio en matière de fertilisation. Il avait pour objectif danticiper les conséquences de lentrée en vigueur (dans la réglementation bio) de la définition dun élevage industriel : les effluents de ces derniers ne seront plus autorisés à la vente (en bio) à partir du 1er janvier 2021, ce qui impactera principalement les systèmes céréaliers bio sans élevage et les maraîchers bio. Le colloque sest focalisé sur les systèmes en grandes cultures : contexte réglementaire, comparaison dapports (effluent/luzerne), études économiques de systèmes autonomes en azote, rôle des légumineuses fourragères, expériences dagriculteurs
Un essai de fertilisation en grandes cultures bio, mené depuis 20 ans par la Chambre dagriculture dIle-de-France, a dailleurs montré que 40 % des apports d'engrais organiques entraînaient une perte de marge brute par rapport à un témoin non fertilisé : laugmentation des rendements nest pas systématique et la fertilisation ne compense jamais un mauvais précédent cultural. Il semble alors judicieux de prioriser les apports dans les situations favorables à leur rentabilité et de bien adapter la fertilisation au contexte de la parcelle.