- Titre :
- REUSSIR LA CHEVRE, N° 359 - Juillet / Août 2020 - Bulletin N° 359
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dans la Drôme : Du picodon de qualité bien valorisé
Bérenger MOREL, Auteur
Hélène et Hervé Barnier, éleveurs de chèvres dans la Drôme, à 600 mètres daltitude et à quelques 40 km de Montélimar, commercialisent des picodons régulièrement primés, produits et transformés sur lexploitation avec lappui dune salariée. A la reprise de la ferme de ses grands parents en 1989, Hervé sest lancé dans la production de lait de chèvre pour le vendre en laiterie. Après 10 ans, il a changé dorientation pour privilégier la qualité à la quantité et sest investi dans la transformation et la vente directe. Il est passée en AB au début des années 2000. Les fromages picodons produits sont vendus à la ferme, auprès de restaurateurs, de maisons dhôtes et de gîtes locaux, mais aussi en AMAP et via des épiceries. Toute une démarche a été mise en place pour laccueil de nombreux visiteurs sur la ferme, avec une volonté de transparence importante. A ce jour, les picodons se vendent très bien et à bon prix. Pourtant, lobjectif nest pas den produire plus, mais de diversifier la gamme avec, notamment, la mise en vente de bouchons apéritifs, de tomme pressée, de yaourts (très demandés) et même la charcuterie de chèvre (terrines, saucissons faits à façon par une entreprise de découpe locale).


Dans le Nord, le déclic du bio
Bérenger MOREL, Auteur
Antoine Deltour est chevrier dans le Nord, désert caprin comme le reste de la région Hauts-de-France, doù un fort scepticisme de ses confrères à la création de sa chèvrerie, au moment de la reprise de la ferme familiale, alors en grandes cultures de vente. En labsence de laiterie, il opte pour la transformation à la ferme et la vente directe. En 2019, suite à une prise de conscience sur des impacts des pesticides sur la santé, il décide de convertir sa ferme en AB, dabord les cultures, puis le troupeau en juillet 2019. Son exploitation compte aujourdhui 112 chèvres poitevines en lactation, sur une SAU intégrant 3,5 ha en pâturage et 110 ha cultivés (17 en prairies temporaires et le reste en cultures de vente), pour 3 unités de main-duvre. Le bâtiment de la chèvrerie, construit en 2016, intègre la salle de traite et le séchage en grange. Afin de produire toute lannée, cet éleveur a installé des spots à LED dans la chèvrerie, avec un programme lumineux pour le desaisonnement. Autre changement avec la conversion : la généralisation progressive de la distribution de lait maternel aux chevrettes, préféré à lachat de lait en poudre, très cher en AB. De même, la ration a évolué vers un arrêt du maïs. Le séchage en grange permettant doptimiser les coupes de foin, au final, ce producteur est autonome en fourrages, concentrés et paille.


UMT SC3D : Des pistes pour des élevages caprins durables demain
Damien HARDY, Auteur
En 2019, lInrae et lInstitut de lélevage se sont associés pour créer une unité mixte technologique (UMT) sur les systèmes caprins durables de demain (SC3D). Son objectif est dimaginer des élevages caprins durables (aussi bien socialement que d'un point de vue économique et environnemental) et capables de sadapter au changement climatique. En juin 2020, un an après sa création, un séminaire a été organisé afin de faire un point sur les différents travaux et leur stade davancement. Pour évaluer la durabilité des élevages caprins, lUMT SC3D souhaite construire une grille dévaluation impliquant de nombreux aspects. Par ailleurs, elle travaille sur ladaptation des systèmes fourragers pour faire face au changement climatique. Il est notamment de plus en plus difficile de réussir limplantation dune prairie avec les sécheresses automnales. Pour contrer ceci, les éleveurs ont tendance à augmenter la dose de semis, mais le projet Implantec (2016-2019) na montré aucune différence de réussite en fonction de la dose. En revanche, il est envisageable de décaler la période de semis. Pour cela, certains éleveurs effectuent une implantation sous couvert dune céréale dhiver. Un essai à la ferme de Thorigné-dAnjou a montré quune prairie implantée sous couvert pouvait offrir jusquà 50 % de fourrage supplémentaire (en comptant lensilage du mélange céréales-protéagineux). Dans tous les cas, les éleveurs devront diversifier les ressources fourragères pour être plus résilients.


Chêne Vert fabrique des fromages bio pour Bel
REUSSIR LA CHEVRE, Auteur
Le groupe Bel sest rapproché de la fromagerie Chêne Vert (située en Dordogne) pour produire des fromages de chèvre et de brebis bio. Ces fromages sont commercialisés sous la nouvelle marque bio du groupe « Le fromage de Margot ». Le lait est collecté dans un rayon de 70 km autour de la laiterie (basée à Saint-Front-sur-Nizonne) et est rémunéré 1,04 /L en moyenne. Ce partenariat permet de poursuivre les installations de producteurs bio sur ce territoire.


Dossier : Méteils et prairie multiespèce : de savants mélanges
Jérémie JOST, Auteur ;
Théophane SOULARD, Auteur ;
Romain LESNE, Auteur ;
ET AL., Auteur
Ce dossier est consacré à la place des méteils et des prairies multiespèces dans les systèmes fourragers des élevages caprins. Les associations de graminées et de légumineuses permettent en effet daméliorer la durabilité des systèmes délevage et de répondre à plusieurs enjeux : recherche dautonomie alimentaire et protéique, mise en place de cultures bas intrants et vertueuses dans les rotations
Le premier article est dédié aux méteils récoltés en grain. Il apporte des recommandations techniques, établies à partir de références acquises par le réseau REDCap (qui a analysé 190 méteils récoltés, par 75 éleveurs caprins bio et conventionnels basés en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire, entre 2016 et 2019), ainsi que des témoignages déleveurs conventionnels. Larticle suivant donne des informations sur les prairies semées sous couvert de méteil. Pour cela, il sappuie sur les résultats de plusieurs expérimentations réalisées en Pays de la Loire. Le dernier article retrace les huit années de travaux nécessaires pour établir un mélange prairial garantissant des prairies multiespèces robustes (le suivi des travaux a été réalisé par le réseau REDCap). Il fournit également des préconisations, ainsi que des retours du terrain.


Production dénergie : Bien penser son installation solaire en élevage
Bérenger MOREL, Auteur
De plus en plus dagriculteurs entrent dans la dynamique de lagrivoltaïque, cest-à-dire quils intègrent des panneaux solaires sur les toits de leurs bâtiments. En France, plus de 7 500 exploitations délevage herbivore produisent de lénergie solaire. Cette production sinscrit dans une démarche de protection de lenvironnement et permet dapporter un complément de revenu en valorisant de grandes surfaces de toiture. Parallèlement, des entreprises se spécialisent dans linstallation de panneaux solaires. Lexemple de lentreprise Irisolaris est détaillé dans cet article. Cette entreprise propose trois offres : 1 Irisolaris finance la construction dun bâtiment équipé dune centrale photovoltaïque sur sa toiture (lagriculteur peut utiliser le bâtiment pour ses activités agricoles et deviendra propriétaire du bâtiment et des panneaux au bout de 30 ans) ; 2 pour des bâtiments déjà existants, Irisolaris occupe la toiture et verse un loyer annuel à lagriculteur en contre-partie (ce dernier peut devenir propriétaire des panneaux au bout de 30 ans) ; 3 Irisolaris peut conseiller et assurer le suivi technique des installations de panneaux solaires pour les exploitants qui souhaitent être propriétaires des bâtiments et de la centrale solaire dès le départ.