- Titre :
- PROFILBIO, N° 10 - Juin 2020 - Bulletin N° 10
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/06/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Semis direct en bio : Utopie ou réalité ?
Mathieu DEMON, Auteur
Le semis direct est délicat à mettre en place en bio (interdiction ddes herbicides chimiques). Plusieurs leviers agronomiques peuvent toutefois être mobilisés pour arriver à maîtriser les adventices. Il est tout dabord conseillé deffectuer du semis direct sur des sols sains, plutôt drainants (pour que les semis se développent vite et quils concurrencent rapidement les adventices) et contenant peu dadventices vivaces. Des couverts permanents à base de légumineuses pérennes (luzerne) peuvent être utilisés pour diminuer la pression en adventices. Dans ce cas, pour éviter que la luzerne ne se développe trop et ne concurrence la culture, il est possible dutiliser loutil Rolln sem. Autre méthode pour éviter le salissement des parcelles : la mise en place de cultures relais (relay cropping) afin de maintenir le sol couvert au maximum. De plus, au semis, pour favoriser une levée rapide de la culture, les semences peuvent être enrobées dargile. Cette dernière aura pour effet de capter leau de la rosée et de favoriser la germination. Néanmoins, les références sur lefficacité de cette pratique sont peu nombreuses. Dautres pistes sont également évoquées afin de gérer au mieux la compétition pour la ressource en eau, en lumière et en azote lors de la pratique de semis direct.


Dossier spécial : Viticulture
Etienne LAVEAU, Auteur ;
Sylvain FRIES, Auteur ;
Adrien RUSCH, Auteur ;
ET AL., Auteur
Ce dossier spécial est dédié à la protection de la vigne en agriculture biologique, et plus particulièrement à la lutte biologique par conservation. Il commence par présenter comment la faune auxiliaire, naturellement présente dans les parcelles participe à la lutte contre les ravageurs (ex : les typhlodromes contre les acariens rouges sur les feuilles, les larves de chrysope et les perce-oreilles contre les acariens, les tordeuses, les cicadelles). Il explique ensuite comment renforcer la biodiversité dans une parcelle (infrastructures agroécologiques, enherbement
) afin de favoriser léquilibre ravageurs/auxiliaires. Un focus est également réalisé sur le dispositif de recherche-action BACCHUS qui a pour objectifs de : 1 - produire des connaissances sur les effets des pratiques viticoles et des changements environnementaux sur la dynamique de la biodiversité dans la vigne ; 2 accompagner les viticulteurs vers des pratiques plus agroécologiques. Le rôle des chauves-souris dans la régulation des ravageurs est ensuite plus amplement détaillé, via les résultats de deux études : le programme BatViti étudie le rôle de ces mammifères contre la tordeuse de la grappe ; la seconde étude porte sur la régulation du ver de la grappe. Enfin, ce dossier est clôturé par un article sur la gestion du mildiou : il présente comment la Cave dIrouléguy gère ce ravageur omniprésent via une approche globale et préventive.


Ardèche/Haute-Loire : Les petits fruits rouges à lhonneur
Séverine CHASTAING, Auteur ;
Myriam CARMENTRAN DELIAS, Auteur ;
Karine BARRIERE, Auteur ;
ET AL., Auteur
Des agents des Chambres dagriculture de Nouvelle-Aquitaine sont allés visiter trois exploitations produisant des petits fruits bio, en Ardèche et en Haute-Loire. Leur objectif était dacquérir plus de connaissances sur les itinéraires techniques mis en uvre par ces producteurs aguerris. Christophe Frances est installé depuis 1989. Il élève des bovins et produit des petits fruits sur 2,5 ha, dont 1,2 ha de framboises, fraises et myrtilles (les itinéraires techniques quil applique à ces trois productions sont présentés). Valérie Courbon est installée depuis 2012. Elle loue 6,5 ha de terre sur lesquels elle cultive 1,9 ha de petits fruits : framboises, myrtilles, cassis, groseilles (litinéraire technique des myrtilles et celui des cassis sont donnés). Enfin, Christophe Hemar sest installé en ovin et en petits fruits (framboises) en 1996. Il a arrêté lélevage en 2003 et cultive actuellement 5 ha darbres fruitiers, 6 ha de châtaigniers (avec un atelier de transformation) et 0,58 ha de framboisiers. Litinéraire technique des framboises est précisé et des informations sont apportées sur le GIE des Monts du Velay (Christophe Hemar commercialise la totalité de ses petits fruits via ce Groupement dIntérêt Économique).


Melon bio : Réussir sa production
Stéphanie GAZEAU, Auteur
Le melon est un produit dappel intéressant car il est fortement plébiscité par les consommateurs. Néanmoins, sa conduite en bio nest pas toujours facile : défauts gustatifs, attaques sanitaires
Cet article sattache à détailler les principaux facteurs-clés de réussite de la culture du melon bio (il ne décrit pas lintégralité de son itinéraire technique). Tout dabord, il faut veiller à choisir une parcelle au sol profond et meuble, et un créneau de production bien adapté à sa région (le melon se développe bien entre 18 et 30 °C). La qualité des plants est un autre point important (des conseils sont apportés pour effectuer un choix entre plants greffés et non greffés), tout comme le stade de plantation (1 à 2 feuilles vraies). Il faut ensuite arriver à gérer la vigueur des melons pour concilier précocité, qualité et rendement. Pour cela, il est essentiel de bien maîtriser la fertilisation et lirrigation. Concernant la gestion des maladies et des ravageurs (fusariose, bactériose, cladosporiose, mildiou, oïdium, pucerons, acariens), différentes mesures prophylactiques sont décrites dans un tableau récapitulatif. Des conseils sont également apportés sur la récolte.


Plantes aromatiques et médicinales bio en Nouvelle-Aquitaine : une filière exigeante mais prometteuse
Véronique BAILLON, Auteur ;
Béatrice POULON, Auteur
Cet article est constitué de deux parties. La première apporte des chiffres sur la production et les besoins régionaux en PPAM bio : fin 2018, 447 ha de PPAM bio (majoritairement des plantes médicinales) étaient cultivés en Nouvelle-Aquitaine par 286 exploitations. Ces cultures sont en forte progression puisque leurs surfaces ont été multipliées par 2,5 entre 2015 et 2018. Afin de mieux identifier les besoins en PPAM bio des entreprises régionales, INTERBIO Nouvelle-Aquitaine a réalisé une enquête auprès de 14 dentre elles. Les besoins sont importants : 124 tonnes au total (dont 26,6 tonnes en frais et 97,6 tonnes en sec). Une quarantaine de plantes sont recherchées, dont lanis vert, la stévia, le fenouil, le pissenlit, le trèfle, le basilic et la vigne rouge. Le second article décrit la coopérative BIOLOPAM. Cette dernière a été créée en 2018. Elle fait suite au GIE Biolopam 17 qui regroupait six producteurs de PPAM bio de Charente-Maritime. Face à laugmentation de la demande, ces derniers ont souhaité sagrandir et se doter dun outil plus performant, tout en incluant de nouveaux producteurs à leur projet. Aujourdhui, la coopérative regroupe 19 producteurs qui cultivent 55 ha de PPAM bio. Elle recherche toujours de nouveaux producteurs.


Complémentation des animaux à la pâture : Un choix à raisonner
Nicolas DESMARIS, Auteur
Un éleveur peut choisir de complémenter ses animaux à la pâture : cela peut permettre de réduire la durée de finition ou de compenser une herbe moindre en qualité ou/et en quantité. Cela doit être alors un choix raisonné, selon ses objectifs techniques et économiques, son système, lherbe disponible ou encore les animaux produits. Par exemple, la complémentation peut avoir un effet marqué chez les veaux, mais il semble intéressant de ny recourir que si la croissance permise par lherbe ne correspond pas aux objectifs attendus. De même, pour les bufs, cette pratique nest à envisager que si la ressource en herbe devient limitante. Dans tous les cas, et surtout en systèmes bovins allaitants biologiques où la part de lherbe est importante, la priorité est une bonne gestion de cette dernière, par le pâturage tournant par exemple.


Poulets de chair bio fermiers : Formuler les rations
Philippe DESMAISON, Auteur
En production de poulets de chair bio fermiers, avec vente directe, utiliser des aliments produits sur la ferme ou localement, dans la ration des animaux, peut être un plus pour maîtriser le coût alimentaire. Or, pour garantir des croissances correctes, une bonne finition et faire que la réduction du coût alimentaire ne soit pas synonyme de problèmes de santé ou de baisse de la qualité des produits, il faut respecter certains principes dans la conduite délevage ou dans la formulation des rations. Cet article présente une synthèse de ces principes et aborde notamment des questions-clés comme la valeur alimentaire des aliments, les compositions de ces derniers selon le stade physiologique des poulets (démarrage, croissance, finition), lâge dabattage, léquilibre en acides aminés ou les facteurs antinutritionnels. Si fabriquer ses aliments à partir de ressources produites sur la ferme peut être un plus, lachat daliments de démarrage ou de compléments vitaminés reste une option car, en cas de problèmes sur ces deux éléments, les conséquences peuvent être très importantes et non récupérables (arrêt de croissance, maladies
).


Elevage laitier : Pâturage tournant en prairies irriguées
Camille DUCOURTIEUX, Auteur ;
Laura DUPUY, Auteur
En AB depuis 2012, l'EARL de Piquemolle, dans du nord du Lot-et-Garonne, en bovins lait, a fait le choix de maximiser le pâturage, toute lannée, grâce à lirrigation en période estivale. Pour ce faire, les deux associés ont fait évoluer le système fourrager et le troupeau. Si ce dernier compte toujours 40 vaches, ce ne sont plus des Prim'Holstein à 7 260 l/an en moyenne, mais des croisées Angus/Jersiaises/Rouges Suédoises/Norvégiennes à 6 015 l/an. Le maïs a été totalement abandonné et lassolement compte maintenant 10 ha de prairies de fauche, 42 ha de prairies pâturées, dont 14 ha semés (mélange plantain/chicorée/trèfles) et irrigués et 18 ha de prairies naturelles. Les vaches pâturent 10 mois par an, au lieu de 3,5 mois dans le système précédent. Les éleveurs ont choisi de mettre en place un pâturage tournant cellulaire. En 2018, il y a eu ainsi 10 tours de pâturage sur les 10 ha de parcelles semées avec le mélange chicorée/plantain/trèfles. Avec le changement de système, une forte baisse des charges a été constatée, passant de 106 /1000 litres en 2015 à 56 /1000 l en 2017 (avec une forte baisse des concentrés, passant de 99 g/l à 29 g/l). Ceci sest traduit par une amélioration des résultats économiques, avec un EBE/1000 litres passant de 179 en 2015 à 253 en 2017.