- Titre :
- VITISBIO, N° 6 - Janvier / Février / Mars 2020 - Bulletin N° 6
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ;
Arnaud FURET, Auteur
Les vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille plus amplement les pratiques de deux domaines en AB. Pablo et Vincent Chevrot sont frères et sont tous deux nologues. En 2004, ils ont repris le domaine familial de 18 ha (domaine Chevrot, créé en 1930, situé au Sud de la Côte de Beaune) et l'ont converti en bio. Ils ont également réintroduit la traction animale pour gérer lenherbement dans les vignes basses de leur domaine. Dans les autres parcelles, des engrais verts sont implantés afin de maintenir la fertilité des sols. Au chai, les cuvées se font à la parcelle, avec une recherche de vins précis et aromatiques. Laurent Habrard est basé dans les Côtes-du-Rhône (domaine Laurent Habrard, 15 ha, dans sa famille depuis cinq générations). Il est en bio depuis plus de dix ans et cherche constamment à améliorer ses pratiques. Sur ses parcelles en fortes pentes non mécanisables, il teste un paillage à base de miscanthus afin de contrôler le développement des adventices et de maintenir une humidité adéquate. Avec dautres vignerons, il se penche également sur la mise en place de pratiques biodynamiques. Il fait aussi évoluer ses pratiques au chai en travaillant sur ses assemblages. Autre point important dans son travail : le lien social.


Vignerons du monde : Domaine Château lEvêque : Alexandre Mévaux et Martine Saucy Mévaux : Des sols et des vins vivants
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Alexandre Mévaux et son épouse cultivent sept hectares de vignes sur les coteaux de Genève (Suisse). Ce vigneron a repris le domaine familial en 2007 et la aussitôt converti en bio. Il conduit maintenant ses vignes en biodynamie. Pour lui, la gestion de lenherbement est la clé de voûte de la viticulture biologique et il faut tâtonner pour le gérer correctement. Sa gestion repose sur un travail du sol sur le rang et sur la mise en place dun couvert sur linterrang en été. En hiver, des moutons viennent désherber les parcelles. Pour limiter le rendement de ses vignes et obtenir un raisin de qualité, Alexandre Mévaux pratique lébourgeonnage (taille en vert). Son crédo est de produire des vins vivants, sans intrants, à partir de raisins issus de vignes en pleine santé. En plus des vignes, le domaine comporte 35 ha de grandes cultures (maïs, soja, tournesol, blé, prairies
). Pour Alexandre Mévaux, ces différentes productions se complètent et lui permettent de diversifier ses sources de revenus en cas daléa climatique. Il veille à avoir une vision globale de son exploitation et, grâce aux pratiques biodynamiques, il arrive pour linstant à contenir limpact du changement climatique sur ses productions.


Coût de production des raisins bio : Entre surcoût et rentabilité
Frédérique ROSE, Auteur
Le 27 novembre 2019, au Sitevi à Montpellier, Anne Claire Durel a présenté les résultats dune étude menée par le centre de gestion Cerfrance Gard sur les coûts économiques de la production de raisins biologiques. Il faut noter que les coûts en bio et en conventionnel sont difficiles à comparer car il faudrait quils soient calculés sur une même exploitation avec un même millésime, ce qui nest pas possible. Néanmoins, cette étude des coûts, basée sur 624 exploitations viticoles, dont 31 en AB, met en avant un surcoût global en bio de 800 à 1000 /ha (main duvre beaucoup plus importante, engrais et amendements organiques onéreux, poste phytosanitaire proche des conventionnels en matière de coûts, amortissement lié aux outils de travail du sol
), sans compter les dépenses de certification. Par ailleurs, une baisse de rendement den moyenne 20 % a été observée durant la conversion. Pour être rentable, il est donc important que le prix du vin bio compense ces différents surcoûts de production et cette baisse de rendement. Anne Claire Durel encourage dailleurs les producteurs bio à ne pas avoir honte du prix de leurs vins.


Gestion de lherbe : Anticiper et trouver le compromis
Frédérique ROSE, Auteur
La gestion de lenherbement en viticulture biologique est complexe et chronophage. Selon Christophe Gaviglio, ingénieur dexpérimentation à lIFV en charge de la mécanisation du vignoble, la grande problématique reste le ratio temps passé - efficacité. Certains viticulteurs font le choix de limiter leurs surfaces pour quelles restent compatibles avec un tracteur, un outil et un chauffeur ; tandis que dautres sagrandissent en se posant la question daugmenter les équipements et les salariés. Une des pistes pour concilier ce ratio est de mettre en place des systèmes plus simples (voire non spécifiques) et de combiner des opérations pour optimiser le temps de travail. Bernard Bagy, vigneron bio qui cultive 11 ha dans le Haut-Rhin, témoigne sur sa gestion de lenherbement : construction dun outil de travail du sol pour ses vignes en terrasses, choix des outils, nombre de passages, installation dengrais verts en hiver
En parallèle de cet article, un encart décrit un outil de désherbage interceps électrique développé par la société suisse Zasso et New Holland.