- Titre :
- REUSSIR PATRE, N° 679 - Décembre 2020 - Bulletin N° 679
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Désaisonnez-vous vos brebis laitières ?
REUSSIR PATRE, Auteur
Le désaisonnement permet aux éleveurs de brebis laitières de produire du lait à contre-saison (en automne et en hiver), ce qui présente plusieurs avantages : en circuit long, il permet de vendre sa production lorsque les prix dachat sont plus élevés ; en circuit court, il permet de produire tout au long de lannée. Avant de se lancer, il faut toutefois bien calculer le gain économique lié à cette pratique, ainsi que son impact sur lorganisation du travail. Dans cet article, trois éleveurs d'ovins lait pratiquant le désaisonnement témoignent. Deux dentre eux sont en bio. Renaud Desbiolles élève 30 brebis Lacaune en Savoie. Il transforme le lait de ses brebis en fromages et, pour assurer une production toute lannée, il pratique le désaisonnement grâce à un traitement lumineux cumulé à un effet mâle. Émilien Chaillou est basé en Ille-et-Vilaine. Ses brebis mettent bas à la fin du mois de juillet et ses agnelles en septembre, afin de répondre aux besoins de l'entreprise Triballat Noyal. Ce calendrier lui permet également de tarir ses brebis à la mi-avril et de se dégager du temps pour la récolte des fourrages. Pour désaisonner ses brebis, Émilien Chaillou réalise un flushing et joue également sur leffet mâle.


La marque Vrai interroge les consommateurs et les producteurs
Véronique BARGAIN, Auteur
Pour repositionner et rajeunir sa marque bio « Vrai », Triballat Noyal (lune des entreprises agroalimentaires pionnières dans les produits laitiers biologiques) a organisé, du 1er juin au 31 juillet 2020, une consultation grand public sur les produits laitiers bio Vrai. Les contributions portaient principalement sur les emballages (formats, plastique
), le bien-être animal (modes délevage, devenir des mâles
), les garanties de la bio (origine du lait, ingrédients
), limpact environnemental de la marque et la rémunération des producteurs. Triballat Noyal a répondu aux principales questions et va se servir de cette concertation pour co-construire un nouveau plan dactions et de nouveaux engagements. Dun point de vue élevage, la marque Vrai travaille notamment, avec les producteurs, sur un cahier des charges privilégiant une alimentation française, le pâturage et le bien-être animal.


Naissance d'une coopérative du lait de brebis bio en Aveyron
Damien HARDY, Auteur
La coopérative Aveyron Brebis Bio (une trentaine de fermes et quatre millions de litres de lait de brebis) est officiellement née en août 2020. Pour faire partie de cette coopérative, les producteurs doivent respecter le cahier des charges bio et ne pas donner densilage ou denrubannage à leurs animaux. Leurs brebis Lacaune doivent également bénéficier de 200 jours de pâturage et dune alimentation provenant à plus de 80 % de la ferme (certification Bio Cohérence). Le lait est collecté par un transporteur partenaire, transformé, puis les produits laitiers obtenus sont, majoritairement, vendus à des magasins spécialisés.


Le boom de la collecte du lait de brebis bio
Damien HARDY, Auteur
La production de lait de brebis bio ne cesse de croître en France. La collecte a atteint 25 millions de litres en 2018, soit 9 % du volume total livré à léchelle nationale. Fin 2019, 620 élevages de brebis laitières étaient certifiés bio, ce qui représente 10 % du cheptel ovin lait (contre 3,5 % en 2010). Moins de 40 % de ces élevages livrent leur lait à un opérateur de laval. Les producteurs qui fournissent les filières longues sont principalement localisés en Aveyron et en Lozère. Si le fromage Roquefort a été le moteur historique du développement de la filière bio, cest maintenant lultrafrais qui tire la demande.


Maël Alric à Saint-Izaire en Aveyron : « Jeune éleveur, je cours toujours après mes rêves »
Clément CROS, Auteur ;
Nicolas DELPON, Auteur ;
Chrislain MOYSSET, Auteur ;
ET AL., Auteur
Maël Alric est un sportif de haut niveau (duathlon). Petit-fils et fils dagriculteurs, il ne pensait pas sinstaller sur la ferme familiale et a tout dabord suivi un cursus pour devenir kinésithérapeute. Toutefois, après être venu prêter main forte sur la ferme de ses parents en 2011 (ferme en ovins lait biologique avec transformation laitière), il a décidé de sinstaller. Comme il navait pas de formation agricole, il a tout dabord passé un BPREA au CFPPA de La Cazotte (Aveyron), ce qui lui a permis de découvrir de nouvelles pratiques, comme laromathérapie pour soigner les brebis. Il sest ensuite installé en 2015. Cependant, en devenant agriculteur, il ne voulait pas renoncer à ses compétitions et à son objectif de qualification pour les championnats du monde de duathlon. Avec laide de ses parents, il sest organisé pour arriver à sentraîner quotidiennement et à assister aux stages de préparation pour les championnats. Par rapport aux autres sportifs de haut niveau, sa principale contrainte est le manque de récupération physique.


Du fromage et des yaourts bio
Damien HARDY, Auteur
Installés en AB, depuis 2009, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Florentin Schaal et Céline Drouin, éleveurs d'ovins lait de race Lacaune, ont mis en place un système simple et performant. Avec un troupeau de 80 mères en monotraite, dont le renouvellement est assuré par achat extérieur, ils produisent 18 000 litres de lait par an quils transforment en fromages et yaourts, avec laide de deux salariés à temps partiel. Ils commercialisent en magasins de producteurs, sur des marchés, en AMAP ou encore auprès de restaurants. A leur installation sur une ferme en location comptant une bergerie, un tunnel, 30 hectares fauchables et 225 ha de parcours, ce couple a fait le choix dinvestir a minima. Leur logique est dassocier performance et simplicité. Les agneaux, nés vers la mi-février, restent avec leur mère jusquà labattage, mi-avril. Découpés dans latelier de la ferme, ils sont vendus en colis à 15 le kilo. Quelques cochons sont aussi engraissés avec le petit-lait. Les parcours sont réservés aux femelles après tarissement. En lactation, elles reçoivent du foin de luzerne, de lorge et du maïs achetés, mais aussi de la luzerne ou du sainfoin autoproduits, et sortent sur le parc de détente ou sur les prairies temporaires. Les fromages sont vendus, en moyenne, à 25 le kilo, soit une valorisation du lait à 6,10 le litre, contre une moyenne de 4,5 observée auprès d'autres éleveurs de la région. A ce jour, ce couple ne veut rien changer à leur système qui leur permet de bien vivre avec un petit troupeau.