- Titre :
- VITISBIO, N° 7 - Avril / Mai / Juin 2020 - Bulletin N° 7
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Vrac : vendre au bon prix
VITISBIO, Auteur
Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine a étudié, pour le vignoble bordelais, la construction des prix de vente des vins bio vendus à des GMS. A l'échelle nationale, une étude pour l'Agence BIO a révélé une différence notable du prix de vente au départ du chai, entre les différents circuits de distribution, allant de 7 en moyenne en vente directe (pour une bouteille de 0,75 L) à 3,10 en GMS, en passant par 4,90 en magasins bio. Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine a évalué les marges prises par les différents intermédiaires. En moyenne, le prix de 0,75 L de vin revient à 1,67 au vigneron, si lon se base sur un coût de production de 2 000 pour un tonneau de 900 L (les coûts de production varient en fonction du rendement obtenu par le producteur). A ce prix, il faut ajouter les frais de mise en bouteilles (qui sont souvent à la charge du producteur), estimés entre 0,65 et 1 par bouteille. Une bouteille revient alors autour de 2,67 au producteur. Cette bouteille sera vendue un peu plus de 6 en GMS, une fois les marges de négoce (x 1,3), les marges de la grande distribution (x 1,5) et la TVA (x 1,2) ajoutées. Une étude menée en 2013 a néanmoins montré que 36 % des consommateurs sont prêts à payer une bouteille de vin bio entre 6 et 9 .
Yves Dietrich, président de la commission vin bio de lInao
Frédérique ROSE, Auteur
Yves Dietrich est un vigneron alsacien, en bio depuis 1999 et en biodynamie depuis 2003. Il est également le président de la commission vin bio de lInao, depuis sa création en 2007. Ses objectifs sont de faire remonter les problématiques rencontrées par les producteurs des différentes régions viticoles, de les traiter, et surtout, de ne pas laisser des viticulteurs dans des impasses. Pour Yves Dietrich, lInao et la commission vin bio sont des lieux privilégiés où les professionnels ont la main. Dans cette interview, il explique plus particulièrement pourquoi une commission vin bio a été créée, ainsi que son fonctionnement. Il décrit les sujets quelle a traités en 2020 et, parmi ces différents sujets, en quoi la question de lacidité volatile est particulièrement compliquée à gérer et pourquoi le dossier sur les vins nature avance doucement. Yves Dietrich aborde également le sujet du cuivre : il explique comment la commission interpelle les instances sur les règles dutilisation et les ZNT. Pour finir, il effectue un point sur lutilisation de ce métal en tant quengrais foliaire.
Plants de vigne bio : Le dossier avance
Frédérique ROSE, Auteur
Comment avoir des plants de vigne bio disponibles en 2035 ? La Fnab avait lancé la réflexion, en organisant un colloque sur ce sujet en janvier 2019. Depuis, les professionnels du secteur se sont emparés de la problématique. La Fédération française de la pépinière viticole a notamment créé une commission technique nationale chargée daborder les problèmes rencontrés par les pépiniéristes, avec un sous-groupe plants de vigne bio. Ce dernier a commencé par réaliser un état des lieux des pratiques françaises et européennes. La prochaine étape est de déposer un dossier Casdar avec la Chambre dagriculture du Var, afin dexpérimenter de nouvelles pratiques pour trouver des alternatives aux impasses techniques actuelles (ex : gestion du mildiou et de la flavescence dorée, alternatives aux paraffines hormonées pour le greffage). Du côté des vignerons, un comité de pilotage a été créé sur le bassin du Val de Loire et de la région Centre-Val de Loire. Il est animé par Bio Centre, la Cab des Pays de la Loire et un conseiller du Gabbto (groupement des agriculteurs bio de Touraine). Ce groupe réalise des actions de sensibilisation sur limportance de la qualité du matériel végétal auprès des vignerons. Il organise également des visites chez des pépiniéristes pour mieux appréhender leurs problématiques et mène des réflexions autour des porte-greffes.
La charte Vin méthode Nature adoptée : Enfin, une reconnaissance officielle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Syndicat de défense des vins nature, créé en septembre 2019, a adopté la charte dengagement et les deux logos Vin méthode Nature. Il sagit de la première reconnaissance des vins nature. Cette charte privée contient douze engagements, dont lobligation pour le vin et le process dêtre certifiés bio, l'obligation de vendanger manuellement, de vinifier aux levures indigènes, sans intrants ajoutés, sans modification volontaire de la constitution du raisin, sans recours aux techniques physiques brutales ou traumatisantes (ex : filtration), sans sulfites ajoutés avant ou après la fermentation. Il est toutefois possible deffectuer des ajustements en utilisant au maximum 30 mg/L de SO2 total. Doù la création de deux logos : un pour les vins contenant moins de 10 mg/L de SO2 (seuil minimal de détection des sulfites) et lautre pour les vins contenant moins de 30 mg/L de SO2. Cette charte compte déjà plus de 200 adhérents répartis dans toute la France.
Dossier : Parcours de vignerons
Arnaud FURET, Auteur ;
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur
Les vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le Domaine Pignier, de 14,5 ha en AOP Côtes-du-Jura, situé à Montaigu, au sud du Jura, est géré par la fratrie Pignier (deux frères et une sur). Il a été créé en 1794 et appartient à la même famille depuis sept générations. Ces vignerons mettent en avant le terroir de leur domaine, en s'appuyant sur de nouvelles plantations, ainsi que sur des principes agronomiques poussés, renforcés par la biodynamie (le domaine est certifié bio et Demeter depuis 2003). Ils élaborent leurs vins dans les caves séculaires des Chartreux et, pour obtenir différentes expressions de leurs produits, ils nhésitent pas à expérimenter en diversifiant les contenants. Du côté des contreforts du Pic Saint-Loup, dans lHérault, Sylvie Guiraudon et son équipe, composée dOlivier Rabasa et de Lucie Hiolet, ont repris un domaine en plaine. Ils ont également planté de nouvelles vignes à 300 m daltitude avec des cépages locaux. Ce domaine, La Chouette du chai, composé de 16 ha de vignes, est en AOC Pic Saint-loup. Les viticulteurs ont également entrepris de gros travaux pour créer une cave, un espace de vente et un bureau dans de vielles pierres. Sur les parcelles, ils axent leurs recherches sur la fertilité des sols, la biodynamie et la lutte contre le mildiou.
Vignerons du monde : Römerkelter : Timo Dienhart : Pour des vignes harmonieuses
Cécile MARCUS, Auteur
Timo Dienhart a repris le domaine familial en 2007. Ce domaine est situé dans lun des cinq principaux vignobles dAllemagne, en vallée de Moselle (région Mosel-Saar-Ruwer). Le domaine Römerkelter compte 12,5 ha, dont les deux-tiers sont implantés en riesling. Il est typique des vignobles allemands : à labri du vent, logé dans une vallée, protégé par les collines alentours et installé sur un terrain pentu. Les vignes et les sols sont soignés en bio (1995) et biodynamie (2003). Concernant la conduite technique, ce viticulteur sème des couverts végétaux, plante des cépages résistants (sur lesquels il réalise deux-tiers de traitements en moins) et travaille sur la réduction de ses traitements à base de cuivre dans le but d'atteindre la dose de 1 kg/an/ha. Au chai, il vinifie 25 vins différents, de manière traditionnelle, avec des levures indigènes. Le marché allemand est très différent du marché français, avec une déclinaison des vins selon leur quantité de sucre, allant de trocken (sec) à lieblich (moelleux), en passant par feinherb (entre sec et demi-sec) et halbtrocken (demi-sec).
Régler son pulvérisateur : Pour des traitements plus efficaces
Frédérique ROSE, Auteur
La qualité de la pulvérisation en production bio, comme pour la production conventionnelle, garantit à la fois lefficacité du traitement et la réduction des doses de produit utilisé. Les conditions météorologiques sont un premier paramètre impactant : lhygrométrie joue sur la vitesse dévaporation des gouttes (en conditions chaudes et sèches, elles auront une durée de vie moins longue) et le vent entraîne des dérives. Du point de vue du matériel, il est essentiel de vérifier la vitesse davancement du tracteur et le volume pulvérisé à lhectare. Il est également important de calculer la dose de produit phytosanitaire en fonction de la surface implantée et non de la surface cadastrale (la différence peut parfois être importante). Un volume deau suffisant est nécessaire pour que la bouillie ait une couverture optimale : ce volume est à adapter au pulvérisateur en réalisant des tests ou en se fiant à des abaques. La taille des gouttes pulvérisées a également son importance : plus elles sont petites, plus elles couvrent de surface. Il est aussi possible de mesurer plusieurs paramètres pour vérifier la qualité de la pulvérisation : les tachymètres mesurent la vitesse de la prise de force, les anémomètres mesurent la force de la ventilation et les manomètres mesurent la pression. Linstallation de filtres sur les buses permet de les protéger, mais ne dispense en aucun cas dun lavage méticuleux après chaque utilisation.
Vins blancs : Préserver le potentiel aromatique des jus
Louise JEAN, Auteur
Lors de la vinification, la préservation des arômes est un enjeu crucial, notamment pour les blancs thiolés. Elle passe par une lutte efficace contre loxydation, ennemie de beaucoup darômes variétaux et fermentaires. Les sulfites demeurent le premier outil du vigneron, mais il est possible de mobiliser dautres leviers. Cet article offre un tour dhorizon des pratiques permettant de réduire loxydation, de la vigne au chai. La prévention de loxydation commence dès la vendange : il est conseillé de vendanger tôt pour éviter que des températures trop hautes ne fragilisent la pellicule des raisins. La qualité sanitaire des fruits joue également en faveur des arômes. Au chai, pour lutter contre loxygène, il est possible dinerter le pressoir. Le viticulteur peut aussi recourir à des levures non Saccharomyces pour éviter le développement de levures non souhaitées (ex : Bretts) et travailler à des températures les plus basses possible, car les enzymes (dont celles responsables de loxydation) sont dépendantes de la température. Le cuivre pose également problème : cest un oxydant naturel. Il est recommandé de ne pas trop triturer le raisin pour ne pas perdre son potentiel antioxydant naturel, qui peut contrebalancer leffet du cuivre.
Vitisbio : Annuaire des fournisseurs des vignerons bio 2020-2021
VITISBIO, Auteur
Dans son annuaire des fournisseurs des vignerons bio (édition 2020-2021), Vitisbio répertorie les coordonnées des entreprises qui proposent des matériels, des produits ou des services en lien avec : 1 Les techniques culturales : plants et pépinières, fertilisation et couverts végétaux, travail du sol et machinisme, autres matériels et protections physiques, protection sanitaire et biocontrôle, logistique et manutention, gestion des effluents ; 2 Les équipements de chais : transfert et traitement ; tonnellerie, foudrerie, cuverie ; chaudronnerie ; instrumentation et régulation ; construction et revêtements ; pompes, compresseurs et filtration ; produits nologiques ; 3 Lembouteillage et le conditionnement : impression et traçabilité ; matériels, process et ingénierie ; conditionnement et packaging ; bouchons et capsules ; 4 Les services : organismes de développement (organismes nationaux, organismes régionaux, organismes de contrôles et marques, stations dexpérimentations), formations spécialisées, conseil indépendant, viticulture et vinification connectées, salons-foires-expositions.