- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 366 - Novembre 2020 - Bulletin N° 366
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Le marché associatif bio entre dans la cour des grands
Sylvie COLAS, Auteur ;
Benoît DUCASSE, Auteur
Une nouvelle halle a été construite à Billère (banlieue de Pau) pour accueillir un marché bio. Ce bâtiment résulte dune démarche citoyenne cohérente : bois des forêts du Béarn et artisans locaux (scierie, charpentier et architecte). Il est aussi multi-usage : quand il ny a pas de marché (qui est organisé deux fois par semaine), cette halle sert de site de distribution à une Amap et dhébergement pour les activités associatives de la commune. Le maire de Billère, Jean-Yves Lalanne, est dailleurs très fier de cette synergie qui permet d'enrichir le patrimoine de la ville. Une association, ouverte à lensemble de la société et déjà existante, gère ce marché. Elle regroupe actuellement 200 membres, dont 40 paysans et artisans. Un conseil dadministration et une coprésidence, mixtes et paritaires, garantissent lexpression et le partage. Ce système favorise aussi lémergence de solidarités : un chantier solidaire a, par exemple, été organisé lorsquune tempête a détruit les tunnels dun maraîcher. Il permet également dorganiser des actions déducation populaire et culturelles.


Drôme : Agriculture et biodiversité, des services réciproques
Cécile KOEHLER, Auteur
Valéry Martineau est un ancien cadre du secteur industriel. A 35 ans, il ne souhaitait plus autant cautionner la société de consommation. Il a alors quitté son travail et a passé un brevet professionnel, option responsable dentreprise agricole en maraîchage biologique. Grâce à certaines rencontres (ses maîtres de stage et des paysans de la Confédération paysanne), il a assez facilement trouvé du foncier dans la Drôme (4 ha). Après trois années de statut cotisant solidaire, il est devenu agriculteur bio, à 40 ans. Au début, lorsquil menait plusieurs batailles de front (installation agricole, construction dune maison, enfants
), il utilisait du paillage plastique et des intrants phytosanitaires (utilisables en bio). Maintenant quil nest plus dans lurgence économique, il en utilise moins et a pour objectifs de rendre sa ferme plus résiliente au changement climatique et de favoriser la biodiversité. Pour cela, il sappuie sur deux associations : lHirondelle aux champs et lAdaf. Avec la première association, il a réalisé plusieurs aménagements en faveur de la biodiversité (haies, nichoirs, abris, mare). Avec lAdaf, il a travaillé sur la mycorhization, le maraîchage sur sol vivant et la création dun verger maraîcher. Grâce à lAdaf et à des financements de la Caisse des dépôts et consignations, une zone agroécologique de 60 ha, regroupant sa ferme et celles de deux amis, va aussi être créée. Un suivi global de la biodiversité y sera assuré jusquen 2050.


A la rencontre des paysannes et des paysans de Galice
Coralie PASQUIER, Auteur
En Espagne, la Galice néchappe pas à lindustrialisation de son agriculture. 21 % de sa superficie est consacrée aux activités agricoles. Les exploitations sont majoritairement familiales et de petite taille : 8 ha en moyenne (seulement 20 % des fermes dépassent les 20 ha). Toutefois, le nombre de fermes a diminué de 67 %, en trente ans. Actuellement, elles ne sont plus que 75 000. De nombreux changements sont notamment survenus lorsque lEspagne a intégré lUnion européenne : la Galice est passée d'une agriculture familiale en polyculture-élevage (privilégiant lautoconsommation et la vente directe) à une forte spécialisation laitière, ce qui a fortement réduit le nombre de paysans. Des producteurs tentent toutefois de préserver une agriculture paysanne, notamment au travers dune activité syndicale. Cest le cas, par exemple, de Conchi Docampo et Gabriel Lopez, deux maraîchers bio qui se sont installés après une reconversion professionnelle. Durant létat durgence lié à la Covid-19, ils se sont mobilisés pour faire lever linterdiction sur les marchés locaux.