- Titre :
- BIODYNAMIS, N° 112 - Décembre 2020 - Bulletin N° 112
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Gestes de base : Le badigeon
Gauthier BAUDOIN, Auteur
En agriculture biodynamique, le badigeon, geste typique de l'arrière-saison, consiste à appliquer sur le tronc des plantes pérennes, en particulier celui des arbres fruitiers, une préparation à base d'argile et de bouse de vache, diluée avec du petit-lait et avec une décoction de prêle. En inhibant le développement des mousses et des lichens et en empêchant les insectes de se réfugier dans l'écorce, le badigeon protège l'arbre. Il contribue également à la fertilisation de l'arbre, puisque celui-ci est capable d'absorber des minéraux par son écorce. La composition du badigeon et la façon de le préparer, notamment en ajoutant d'autres ingrédients (propolis, fiente de volaille, huiles essentielles, cendre de bois...), sont expliquées.


Cultiver le poireau
Bernard SCHMITT, Auteur
La culture du poireau (Allium porrum) remonterait à 2500 avant J-C, en Grèce. Comme ses cousins du genre Allium, le poireau était vivace, pourvu d'un bulbe. Aujourd'hui, il est cultivé au jardin pour ses feuilles très développées, longues et étalées, d'un vert intense ou plus ou moins bleutées selon les variétés. Il existe des variétés adaptées pour une récolte d'été et d'autres, les plus fréquemment cultivées, pour l'automne/hiver : Géant d'Hiver, Bleu de solaize, Armor, Siegfried d'hiver, Tardona... Des indications pour le cultiver en biodynamie sont données.


L'agriculture régénératrice
Jean-Marc BABOUT, Auteur
La pratique de l'agriculture régénératrice a été introduite en Europe, à partir de 2013, par Friedrich Wenz, biodynamiste dans la vallée du Rhin, et par Dietmar Näser, agronome allemand. En France, le premier cycle de formation en agriculture régénératrice a eu lieu, en 2018, sur une ferme bio en Normandie. Une bonne compréhension du fonctionnement biologique du sol, de la composition et du rôle de l'humus est à l'origine des pratiques de l'agriculture régénératrice. Les préparations et les outils de ce mode de production viennent compléter ceux utilisés en agriculture biodynamique. Ils sont présentés, après un focus qui porte, premièrement, sur le concept de réseau alimentaire du sol, sur la base des travaux d'Elaine Ingham, agronome américaine, deuxièmement, sur le "carbone liquide", objet des travaux de la pédologue australienne Christine Jones. Comme en biodynamie, le but des pratiques préconisées est d'améliorer la fertilité des sols en les rendant plus vivants et en restaurant le taux d'humus.


Accompagner un grand domaine vers la biodynamie
Stéphane COZON, Auteur ;
Laurent DREYFUS, Auteur
En Allemagne, Christof Klemmer est conseiller agricole, spécialisé dans l'accompagnement de vastes domaines agricoles à grande technicité qui souhaitent passer en biodynamie et obtenir le label Demeter. Dans cet interview, il explique comment il travaille, montre les limites d'un "grand" domaine (jusqu'à 2 000 ha) pour travailler en biodynamie, mais aussi le changement qui s'opère au cours de la démarche. En Allemagne, ces grands domaines en agriculture biodynamique sont relativement bien acceptés par les consommateurs, à condition que les fermes soient diversifiées. A la fois conseiller et contrôleur, Christof décrit les principales difficultés qu'il rencontre. Il cite, par exemple, l'importance des relations humaines tout au long de la démarche, notamment celle de la confiance instaurée avec les agriculteurs pour une conversion réussie. Les agriculteurs apprennent à appliquer les préparations biodynamiques, mais aussi à changer leur regard sur ce qui les entoure. Christof réalise aussi un gros travail avec les distributeurs auprès desquels il défend le métier d'agriculteur biodynamique.


Les grands domaines en biodynamie : Sept dynamiseurs
Hélène DARRAS, Auteur
Aujourd'hui céréalier en biodynamie dans la Meuse, Philippe Fourmet est passé directement de l'agriculture conventionnelle à la biodynamie, à partir de 1994, dix ans après son installation. Ce sont d'abord ses 360 ha de céréales qui ont été convertis progressivement, puis, dans un deuxième temps, toute sa ferme. Appliquer les préparations biodynamiques sur 360 ha nécessite un matériel adapté et une organisation rigoureuse. Pour la dynamisation de ses préparations, Philippe Fourmet travaillait, au début, avec 7 dynamiseurs en bois de 260 l. Depuis, il a réduit leur nombre et a fait fabriquer des récipients en terre cuite, qui lui conviennent mieux que ceux en bois ou en cuivre. Il fabrique lui-même ses préparations, en collaboration avec une ferme en polyculture-élevage située à proximité. Philippe Fourmet décrit les difficultés rencontrées pour commercialiser ses céréales jusqu'à ce qu'il participe, en 2006, à la création de Demeter France Coop, première coopérative française de céréales Demeter. Depuis, il a acheté un moulin et repris en gérance une boulangerie en région parisienne... 25 ans après ses débuts, il souligne l'importance des échanges et de l'organisation de réseaux pour le développement de la biodynamie.


La bouse de corne sous le microscope
Martin QUANTIN, Auteur
En biodynamie, la bouse de corne est l'une des préparations les plus utilisées, aux côtés de la silice de corne et des préparations pour le compost. De nombreux travaux de recherche visent à caractériser ses effets et à comprendre son mode d'action. Ils montrent des résultats intéressants sur les propriétés physiques et microbiologiques et sur les qualités de la bouse de corne (préparation 500). Un groupe de chercheurs italiens a notamment mis en évidence le haut niveau d'activité enzymatique de cette préparation et a identifié plusieurs molécules qui agissent comme des hormones végétales de type auxine, intervenant dans le développement des différentes parties de la plante, ainsi que dans sa ramification. Ces chercheurs ont également travaillé sur la question des dilutions et ont montré l'activité de molécules à des concentrations femtomolaires (10 puissance -15 M). D'autres travaux ont analysé les populations bactériennes et fongiques à différents stades de maturation de la bouse pendant son séjour dans la corne, avec des résultats étonnants. Des études américaines ont comparé le résultat obtenu dans une corne de vache ou de taureau avec ceux obtenus dans des contenants en plastique ou en verre. Des essais en laboratoire, en Allemagne, ont mesuré l'effet de la bouse de corne diluée sur le développement et la morphologie du cresson...