- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 368 - Janvier 2021 - Bulletin N° 368
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


HVE : lillusion de la transition
Claire GARROT, Auteur ;
Sophie CHAPELLE, Auteur ;
Cécile CLAVEIROLE, Auteur ;
ET AL., Auteur
Dans ce dossier, la Confédération paysanne critique le label HVE (Haute Valeur Environnementale) quelle estime trop laxiste. Pour elle, ce label ne protégerait ni le consommateur, ni lenvironnement, et risque de monopoliser des aides au détriment du financement de pratiques plus écologiques et sociales. A laide dexemples théoriques, détudes de cas et de témoignages (de producteurs, de France Nature Environnement, de représentants de syndicats agricoles
), ce dossier explique en quoi consiste réellement cette certification, ainsi que les impacts en matière de politique agricole.


Saffirmer antispéciste sans mordre la main qui vous nourrit
Joachim PERROCHEAU, Auteur
Joachim Perrocheau élève des vaches laitières en Loire-Atlantique. Avec ses trois associés, il conduit son troupeau en agriculture biologique avec un système herbager. Sa ferme a néanmoins été récemment la cible dattaques antispécistes : tags sur les murs, sur les véhicules et sur du matériel
Dans cet article, Joachim Perrocheau souhaite répondre aux auteurs de ces actes, en les amenant à réfléchir aux êtres vivants qui peuvent vivre et avoir un habitat grâce à sa ferme et grâce à ses pratiques respectueuses de lenvironnement. Il explique ainsi en quoi le bien-être de ses vaches est respecté, notamment au pâturage, et comment la biodiversité est favorisée sur son exploitation (pas dutilisation de pesticides, présence de prairies permanentes et de 38 km de haies, enherbement le long des chemins
).


Orne : La galère de la transmission
Christian BOISGONTIER, Auteur
Philippe et Marie-Claire Derouault, agriculteurs bio dans lOrne, souhaitent transmettre leur ferme laitière et cidricole (production de 200 000 L de lait et de 30 000 bouteilles de produits cidricoles par an), mais ils ne trouvent pas de repreneur. La ferme repose sur un système autonome et économe, avec des investissements modestes. Latelier lait se base sur un système tout herbe, avec des vêlages au printemps, afin de pouvoir passer en monotraite de Noël à février, ce qui permet de consacrer plus de temps à lactivité cidricole durant cette période. La salle de traite, doccasion (2 x 4 places), permet de traire 50 vaches par heure. Durant lautomne et lhiver, il faut donc également gérer lactivité cidricole : récolte, pressage, filtration, mise en bouteille, pasteurisation, étiquetage, livraisons, facturations
Un ouvrier agricole, employé à laide un groupement demployeurs, vient renforcer l'équipe durant cette période. Pour transmettre leur ferme, Philippe et Marie-Claire Derouault proposent leur terres, maison et bâtiments en location. Cependant, malgré de nombreuses annonces dans divers réseaux, journaux et dans le répertoire départ-installation, ils ne trouvent pas de repreneur : leur ferme nest pas assez moderne et le cadre très rural fait peur aux néo-paysans.


Drôme : Du chevreau sous la mère en système pastoral méditerranéen
Annabelle WÜRBEL, Auteur
La ferme Farigoule et Cie est basée dans le sud de la Drôme. Elle repose entièrement sur un système pastoral, avec une centaine de chèvres de race Rove conduites en agriculture biologique. Les associés de la ferme ont fait le choix délever les chevreaux sur place et de produire ainsi une viande de qualité. Les chèvres mettent bas fin février et restent dans les bâtiments durant cette période. Une fois les mises bas terminées, elles sortent dehors pour pâturer. Les chevreaux sont triés chaque jour afin que les plus âgés sortent avec le troupeau, et que les plus jeunes restent en bâtiment (ils sont trop petits pour suivre le troupeau). Une fois le poids de 10 kg atteint, vers lâge dun mois et demi ou de deux mois, les chevreaux sont amenés à labattoir, pour être vendus à lexport ou dans certaines grandes surfaces au moment de Pâques, en tant que chevreaux de lait. La viande nest toutefois pas rémunérée à sa juste valeur : 3,20 /kg vif. Dans une moindre proportion, la ferme valorise aussi quelques chevreaux lourds en vente directe (3 mois), en pré-commande via une Amap. Il serait possible de développer cette vente directe, mais le facteur limitant est labattoir, situé à plus d1h30 de route. Une fois les chevreaux élevés, la saison fromagère peut démarrer.


Vers le retour de l'élevage dans la Beauce ?
Alexandra CEALIS, Auteur
Afin dêtre plus autonomes en matière de fertilité des sols et, ainsi, moins dépendants des achats dengrais, des céréaliers dEure-et-Loir, dont plusieurs en bio, souhaitent produire eux-mêmes de la matière organique, en couvrant un maximum leur sol et en introduisant de lélevage dans leurs systèmes dexploitation. Toutefois, avant de sauter le pas, certains dentre eux se posent la question du temps de travail et des astreintes liés à lélevage ovin. Certains aimeraient mettre en place des collaborations à léchelle de deux ou trois fermes, proches géographiquement, afin de mutualiser le troupeau (500 à 800 bêtes), les bâtiments, du matériel. Ils souhaiteraient également sassocier avec un berger ou le salarier. Pour aider les agriculteurs dans ces démarches, lAdear 28 (Association départementale pour le développement de lemploi agricole et rural) a entamé un processus de reconnaissance d'un GIEE (Groupement dintérêt économique et environnemental) nommé « Fertilité des sols et réintroduction de lélevage ».