- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 369 - Février 2021 - Bulletin N° 369
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/02/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dossier : Le Salon à la ferme, près de chez vous !
Isabelle BOUVIER, Auteur ;
Paul MAUGUIN, Auteur ;
Patrick HAMELIN, Auteur ;
ET AL., Auteur
En raison de la situation sanitaire, lédition 2021 du Salon de lAgriculture ne pouvait pas se tenir. Pour compenser, la Confédération paysanne a proposé damener le Salon dans les fermes en organisant des portes ouvertes, les 27 et 28 février. Ces moments de rencontres sont loccasion de montrer la réalité du travail de paysan et dengager le débat avec des citoyens et des élus. Ce dossier présente huit fermes paysannes biologiques participant à cet évènement : 1 - Dans le Morbihan, les deux associés de la ferme des prés de Trégréhen produisent, chaque année, 230 000 litres de lait, tout en alliant autonomie de la ferme, revenu et qualité de vie ; 2 - Dans le Calvados, lEARL La Boîte à Fromages emploie cinq travailleurs sur seulement 55 hectares, avec 30 vaches et 90 chèvres ; 3 - Dans les Deux-Sèvres, la ferme de la Vacherie assure à la fois la production, la transformation et la vente de porcins et de bovins ; 4 - En Ile-de-France, Alice Fumagalli sest installée, en 2015, sur deux hectares et produit des légumes et du pain bio quelle vend en Amap et à la ferme ; 5 - Dans les Monts du Lyonnais, quatre fermes laitières se sont associées pour lancer une fromagerie collective 100 % bio, locale et paysanne ; 6 En Ardèche, sur la ferme maraîchère Labeille et la blette, Marine Mazel et François Chauvin travaillent sur lautonomie de leur exploitation et favorisent la biodiversité ; 7 Dans le Minervois, entre lAude et lHérault, Irène Prioton conduit seule son domaine viticole de 6 ha et assure la vinification ; 8 Dans les Bouches-du-Rhône, la ferme de la Jacourelle a remis des terres et des terrasses en culture, élève des chèvres de race autochtone et est à lorigine de la plus petite AOP fromagère dEurope.


Rhône : Anne-Laure a rencontré ses futurs associés en luttant contre un projet dautoroute
Anne-Laure MARCADÉ, Auteur
Dans le Rhône, Anne-Laure Marcadé sest installée en maraîchage bio en 2020. Elle a rejoint le GAEC du Jardin des Balmes, au sein duquel étaient déjà associés Thomas Bouchet et Nicolas Jacouton (respectivement installés depuis quatre et dix ans). Anne-Laure Marcadé a commencé par valider un BPREA en maraîchage bio, en 2015. Elle a ensuite effectué une année de salariat, puis une année sur un espace test. En 2018, alors quelle luttait, au sein dun collectif, contre le projet dautoroute A45, elle a rencontré ses deux futurs associés qui cherchaient une personne avec qui partager leur travail. Elle a ensuite réalisé un stage test de pré-installation durant neuf mois, afin de voir si le projet dinstallation lui correspondait. Pour cela, elle a été accompagnée par une médiatrice de la Chambre dagriculture. Puis, elle sest installée. Le Jardin des Balmes travaille en collectif avec dautres fermes : il produit une partie de la gamme de légumes vendus par le magasin de producteurs Uniferme. Le GAEC produit ainsi une vingtaine despèces potagères sur cinq hectares. Quatre autres hectares accueillent du trèfle, de lherbe ou des céréales, en rotation avec les légumes.


Pays Basque : Voir ses arbres grandir
Élise VILLAIN, Auteur
Fabien Labrune a été orthoptiste durant onze ans, puis a choisi de se réorienter dans larboriculture. En 2017, il a passé un bac professionnel horticole par correspondance (tout en continuant à travailler). Il sest ensuite installé, en 2018, en récupérant les terres de ses parents situées dans le Pays Basque : 2 ha sur lesquels il a planté 1,2 ha de verger conduit en agriculture biologique (300 arbres). Sur le reste, il élève des oies, qui lui permettent aussi de gérer lenherbement du verger au printemps et durant lété. Il a planté six espèces différentes de fruitiers (pêches, abricots, pommes, poires, prunes et cerises) et différentes variétés, ce qui lui permet détaler la production dans le temps. Il a majoritairement implanté des variétés locales ou régionales, achetées au Conservatoire végétal dAquitaine. En attendant que les arbres produisent, il cultive également des fraises et des framboises. Selon lui, larboriculture présente un problème majeur : il ny a pas daides, les premières années (il faut sêtre installé et avoir planté des arbres pour demander la DJA). Pour linstant, il vit grâce au salaire de sa femme et a pu emprunter de largent à ses parents pour pouvoir débuter son projet.


Haute-Loire : Léguer ou donner sa ferme
Constance GARD, Auteur
Dici dix ans, la moitié des agriculteurs français arriveront à la retraite. La transmission ou la cession de leur exploitation peut prendre diverses formes. Il est notamment possible de céder sa ferme par legs ou donation à la Fondation Terre de Liens (fondation reconnue dutilité publique). En Haute-Loire, Gilbert Conord a fait ce choix. Il arrivait à la retraite, sans succession familiale, et souhaitait éviter de participer à la spéculation foncière, tout en essayant d'aider des jeunes à sinstaller en agriculture. Il a alors fait une donation à Terre de Liens pour transmettre sa ferme (la ferme Flaceleyre) et la sortir de sa « valeur argent ». Sa ferme était conduite en bio depuis de nombreuses années (Gilbert Conord avait créé, en 1980, le groupement des agriculteurs bio de Haute-Loire). Elle était autonome et alliait maraîchage et animaux. Lorsque Gilbert Conord a arrêté son activité, la Fondation et lassociation Terre de Liens Auvergne ont organisé la reprise du bail de la ferme en partenariat avec dautres acteurs locaux. Les fermiers qui ont repris cette exploitation ont ainsi continué à développer le maraîchage en traction animale sur les terrasses en bord de la Loire, avec des cultures de petits fruits et de lélevage.