- Titre :
- PROFILBIO, N° 12 - Mars 2021 - Bulletin N° 12
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Kiwis biologiques : Fertilité et fertilisation
Séverine CHASTAING, Auteur ;
Margot ARCHAMBEAU, Auteur
Le kiwi a de forts besoins en azote : une fois arrivée à lâge adulte, cette liane demande environ 150 unités dazote par hectare et par an. Cette quantité, qui est relativement importante pour l'agriculture biologique, est nécessaire pour garantir un bon rendement, mais aussi pour obtenir des fruits de bon calibre, ce qui permet doptimiser le prix et de faciliter la commercialisation. De manière classique, deux apports organiques sont réalisés au printemps : un sortie hiver (avant débourrement) et lautre avant floraison. Comme les racines des kiwis sont très superficielles, les engrais ou amendements organiques sont directement déposés sur le sol. Néanmoins, comme le processus de minéralisation est difficile à maîtriser et que le kiwi demande de lazote sous forme de nitrates dès début mars, il est nécessaire danticiper cette fertilisation et de prendre en compte les conditions pédoclimatiques qui vont directement influencer cette minéralisation. La disponibilité en calcium est également très importante, notamment pour obtenir des fruits fermes. En complément de cet article, les programmes de fertilisation et damendements de deux vergers bio sont présentés (lun est basé dans les Pyrénées-Atlantiques et lautre dans le Lot-et-Garonne).


Dossier spécial : Viticulture
Laurent COLOMBIER, Auteur ;
Sidonie GUEGNIARD, Auteur ;
Séverine DUPIN, Auteur ;
ET AL., Auteur
Ce dossier regroupe trois articles dédiés à la réduction des intrants en viticulture biologique, en région Nouvelle-Aquitaine. Le premier sintéresse aux cépages résistant aux principales maladies annuelles de la vigne (mildiou, oïdium). Ces cépages peuvent permettre de diminuer les traitements fongicides de plus de 90 % et sont testés dans le Bergeracois (Dordogne). Larticle aborde les points suivants : les freins législatifs qui ralentissent lutilisation de ces variétés dans les AOP, les mécanismes impliqués dans la résistance génétique de ces cépages, le rôle et les suivis mis en place par lObservatoire national du déploiement des cépages résistants (OSCAR), ainsi que le témoignage des viticulteurs du Château Grinou qui ont intégré le réseau OSCAR. Le deuxième article est consacré aux expérimentations conduites par le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine et ses partenaires. Il présente les résultats obtenus avec lOAD DeciTrait® pour moduler les doses de cuivre (projet Opticuivre Viti Bio) et les essais visant à intégrer des produits alternatifs pour lutter contre le mildiou (projet AltFongi Biocontrôle). Le dernier article porte sur limportance des collectifs dagriculteurs pour aller de lavant en matière de réduction dintrants. La Nouvelle-Aquitaine compte 13 réseaux viticoles DEPHY, 23 groupes 30 000 viti et 20 GIEE en lien avec la viticulture. Les principales thématiques travaillées en bio sont le désherbage, les couverts végétaux, la gestion du cuivre, loptimisation du choix de matériel


Micro-organismes pathogènes : Les mécanismes de résistance des plantes
François HIRISSOU, Auteur
Les végétaux doivent faire face à des agressions de toutes sortes, notamment des attaques de micro-organismes pathogènes (champignons, bactéries, virus). Pour se protéger, les plantes ont mis en place des mécanismes de résistance : une barrière défensive physique (paroi des cellules) et une barrière défensive chimique (molécules toxiques pour les pathogènes). Si le pathogène arrive à percer ces barrières, les végétaux peuvent répondre de quatre manières : limmunité (absence de symptômes) ; la résistance qualitative (après infection, aucune trace de maladie nest visible et seul un petit nombre de cellules est affecté) ; la résistance quantitative (le développement de la maladie est ralenti et limité) ; la sensibilité (la plante na pas réussi à contrôler lattaque et la maladie se développe). Ainsi, en observant des petites tâches nécrosées sur une plante, il est possible de penser quelle est malade, alors quau contraire, ces tâches indiquent quelle a contrôlé lattaque du pathogène en sacrifiant une petite partie de son tissu pour arrêter sa progression. Cet article décrit plus amplement ces différents mécanismes de résistance et de réactions des plantes. Il évoque également lintérêt des Stimulateurs de Défense Naturelle, ainsi que la nécessité de mettre en place une approche globale pour assurer une bonne santé des végétaux.


Méthode MERCI : Actualisation des références et nouvelles fonctionnalités
Sébastien MINETTE, Auteur
Une nouvelle version de la méthode MERCI (Méthode dEstimation des Restitutions par les Cultures Intermédiaires) est disponible depuis 2020. Cette méthode permet de connaître limpact agronomique des couverts végétaux et propose une estimation simple et rapide des quantités dazote, de phosphore, de potasse, de soufre et de magnésium restituées au sol. Elle permet ainsi : daméliorer la précision des quantités dazote restituées à la culture suivante, de mieux connaître la dynamique de restitution sur les 4-5 mois qui suivent la destruction du couvert, en prenant en compte linfluence des différents sols et climats français. Ces calculs sont possibles pour plus de 65 espèces végétales. La deuxième version de la méthode MERCI permet de prendre en compte de nouvelles techniques qui se sont développés à la suite de la première version : destruction tardive (avril), exportations sous forme de fourrages dérobés ou de CIVE (cultures intermédiaires à vocation énergétique), destruction précoce (interculture courte), etc. Elle est mise à disposition gratuitement sous la forme dune plateforme internet qui regroupe le module de calcul, des ressources bibliographiques et une foire aux questions. Pour illustrer cette méthode, la destruction dun couvert de phacélie à deux dates différentes est prise pour exemple.


Composts et composts : Intérêts et intérêts
Jean-Michel LHOTE, Auteur
Le compost est principalement utilisé dans un objectif de fertilisation des cultures, mais il peut également présenter un intérêt pour le contrôle de pathogènes telluriques. En attendant la finalisation du projet Casdar Synergies (Maîtriser les fusarioses dans les systèmes légumiers selon la diversité des sols), qui étudie entre autres leffet suppressif de plusieurs composts pour lutter contre les Fusarium de lail et du melon, cet article reprend différentes données issues de travaux menés par le FiBL, ainsi que différents éléments bibliographiques portant sur cette thématique. Des apports importants de compost peuvent en effet contribuer à lactivité suppressive des sols via différents mécanismes : la compétition, lantibiose, lhyperparasitisme et linduction dune résistance systémique sur la plante (chacun de ces mécanismes est détaillé). Pour optimiser cet effet suppressif, il est nécessaire dapporter un compost de qualité (la réalisation dun compost exige des savoir-faire), en grande quantité, et daccompagner ces apports de pratiques culturales adaptées.


Consommation des produits bio et enjeux : La crise sanitaire accentue les tendances alimentaires émergentes
Flavie TIRET, Auteur
Une étude, menée par le CREDOC (Centre de Recherche pour létude et lobservation des conditions de vie), sur les comportements et les consommations alimentaires en France a montré que les consommateurs formulent de nouvelles attentes : lattente « santé » est repartie à la hausse depuis 2016 et la préoccupation environnementale grimpe depuis 2018. Concernant les risques liés à la consommation daliments, différents facteurs de préoccupation ont été identifiés : les antibiotiques et le bien-être animal pour les viandes, les conservateurs et les additifs pour les produits industriels, et les pesticides pour les fruits et légumes. Ces résultats expliquent lengouement des consommateurs pour les produits bio. Et cet engouement a été renforcé par la crise Covid-19 : gain de 20 % de chiffre daffaires et de 8 % dacheteurs. Du côté des points de vente spécialisés en bio, 90 % souhaitent prioriser les produits en vrac ou « zéro déchet », et 32 % les produits locaux (durant le premier confinement, 83 % des magasins spécialisés bio ont effectué des changements de fournisseurs, en faveur dopérateurs locaux et de filières courtes). La grande distribution continue à développer son chiffre daffaires en bio : si lécart sétait stabilisé entre les grandes surfaces et les magasins spécialisés, il se creuse de nouveau au profit de la grande distribution.


Règlementation biologique : Des évolutions à partir du 1er janvier 2021 pour les élevages monogastriques
Fabrice ROCHE, Auteur ;
Tiffany MASSALVE, Auteur ;
Dominique PLASSARD, Auteur ;
ET AL., Auteur
Cet article fait le point sur lévolution de la réglementation biologique pour les élevages de monogastriques. Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, les effluents délevages industriels ne sont plus autorisés sur les terres biologiques ; les fabricants de fertilisants disposent dun an pour vendre leurs stocks de fertilisants qui en contiennent et les producteurs de 2 ans pour les utiliser. Parmi les évolutions applicables au 1er janvier 2022, figurent : linterdiction de lintroduction de poulettes âgées de moins de 18 semaines non certifiées bio ; des changements dans les densités danimaux et les conditions de logement en élevage avicole, avec compartimentation des lots ; lobligation, dès le plus jeune âge des poulettes, dun accès continu, en journée, à un espace plein air ; le passage à un lien au sol de 30 % ; des formulations alimentaires 100% bio, avec maintien de la dérogation, jusquen 2025, des 5% dalimentation non bio pour les seuls porcs de moins de 35 kg et pour les jeunes volailles de moins de 18 semaines. Sil est prévu des périodes transitoires pour permettre aux éleveurs de sadapter, se posent de nombreuses questions relatives aux : coûts dadaptation des bâtiments ; performances technico-économiques des élevages avec le passage à des formulations 100 % bio, notamment en poules pondeuses ; valorisation des parcours pour répondre, au moins en partie, au surcoût de production lié au 100 % bio. Dautres interrogations concernent : la dépendance alimentaire, avec une demande accrue en protéines végétales biologiques, mais avec des surfaces de production insuffisantes en France et une concurrence avec lalimentation humaine ; les alternatives possibles au soja. La recherche, notamment au niveau européen, se poursuit.


Sorgho/Cowpea : Vers plus dautonomie alimentaire en élevage
Diane MAGNAUDEIX, Auteur
Face à des sécheresses récurrentes et à la question de lautonomie des élevages, notamment en fourrages pour lhiver, des essais de cultures biologiques de sorgho associé ou non à du cowpea (légumineuse exotique) ont été menés, en 2020, pour la seconde année consécutive, en Creuse, au GAEC Des Deux M. Cet article revient sur les plus (ex. bon potentiel de valorisation de leau disponible) et les moins (ex. sensibilité au froid) de ces deux espèces, seules ou en association. Il présente aussi les résultats des essais conduits en 2019 et 2020. Parmi les éléments à retenir, un des points-clés pour réussir ces cultures est le semis (modalité et date). De plus, selon la rotation, il faut bien choisir le type de culture : le sorgho multicoupe serait plus adapté à une culture courte dété, avec la possibilité de 2 coupes. Si le choix est de faire du stock en une seule exploitation, avec un temps de culture plus long, sans risque de températures inférieures à 10°C, le sorgho monocoupe semble plus adapté. Litinéraire technique est aussi essentiel, avec le choix dun outil de semis le plus adapté possible et dun roulage. Un binage permettra de limiter lenherbement, tout en aidant au réchauffement du sol. Par ailleurs, à ce jour, associer sorgho et cowpea n'est intéressant que si ce dernier représente au moins 20 % du fourrage produit : en dessous de cette valeur, le gain en MAT est trop limité et ne compense pas le coût de la culture. Par ailleurs, en labsence à ce jour dinoculum homologué sur le marché français, le cowpea ne fixe pas lazote et donc n'en restitue pas ou peu au sol.