- Titre :
- LA LUCIOLE, N° 30 - Hiver 2021 - Bulletin N° 30
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 21/12/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Le tracteur électrique ALPO en maraîchage, une nouvelle alternative durable
LA LUCIOLE, Auteur
La Ferme des Volonteux, dans la Drôme, conduite en agriculture biologique, produit du maraîchage et de l'arboriculture sur une SAU de 10 ha. Pour mettre en place une agriculture plus durable, les propriétaires de cette ferme souhaitent peu à peu remplacer leurs tracteurs thermiques par la traction animale et par un tracteur électrique. Pour le tracteur électrique, ils ont opté pour le modèle ALPO, conçu par la société SABI AGRI. Grâce à ses batteries, il a une autonomie de 4 à 8 h et se recharge en 1h-1h30. Dans cet article, ces agriculteurs effectuent un retour dexpérience : ils expliquent pourquoi ils ont choisi ce modèle, présentent les travaux quils réalisent à laide de ce tracteur et décrivent quels sont ses avantages (absence de bruit, recharge rapide, modèle adaptable selon les besoins des producteurs).


Évaluer, comprendre, connaître son sol : Le sol : pilier des agro-éco-systèmes biologiques
Samuel L'ORPHELIN, Auteur ;
Rémi COLOMB, Auteur ;
Alexandre BARRIER-GUILLOT, Auteur
Le sol est la clé des agro-écosystèmes : il faut nourrir le sol pour nourrir les plantes, pour nourrir les hommes et les animaux. En maraîchage bio, des analyses de sol, réalisées régulièrement, permettent de mieux appréhender lévolution de la fertilité dun sol, dajuster ses apports, ainsi que ses pratiques. Pour cela, deux grand types danalyses sont préconisés : 1 - une analyse chimique et physique complète, qui apporte des informations sur les macroéléments, les oligo-éléments et sur les caractéristiques physiques du sol (cest lanalyse minimale à effectuer) ; 2 - une analyse biologique complète, qui reprend les résultats dune analyse chimique et physique, tout en mesurant en plus le potentiel dévolution de la matière organique et de la vie du sol (cette analyse plus globale doit permettre de faire évoluer ou de conforter ses pratiques). Pour observer, comprendre, anticiper et mieux piloter un sol, il est possible dappliquer la méthode Hérody. Cette méthode associe des observations de terrain et des analyses spécifiques en laboratoire. Les principes sur lesquels elle repose sont détaillés et un focus est réalisé sur les différentes fractions de la matière organique (MO), identifiées et analysées avec cette méthode : MO actives, humus stable, MO fugitives, MO inactives, MO insolubilisées.


Amendements : Pratiques dengrais verts en 2019 dans la Drôme
Julia WRIGHT, Auteur
Dans la Drôme, de plus en plus de viticulteurs bio mettent en place des engrais verts pour améliorer la structure de leurs sols et éviter le développement des adventices (ex : chiendent). Cet article offre une synthèse des techniques mises en place par 19 viticulteurs bio de ce département, en expliquant les différences de pratiques entre les divers territoires qui le composent : le Nord, le Sud et le Diois. A laide dun schéma, il commence par détailler les deux itinéraires techniques majoritairement employés : à lautomne, un tiers de ces viticulteurs pratiquent le semis direct, tandis que les autres effectuent un semis après enfouissement. Les engrais verts sont ensuite détruits entre mi-mars et début juillet par roulage, broyage, ou les deux. Les engrais verts sont souvent semés un rang sur deux, mais cette règle est adaptée selon les besoins de la parcelle. Les mélanges sont toujours constitués de légumineuses et de graminées (excepté dans le Diois où les viticulteurs privilégient lenherbement naturel pour mieux lutter contre lérosion). Les espèces majoritairement employées sont la vesce, le seigle, la féverole et la moutarde (leurs caractéristiques sont récapitulées dans un tableau). Pour faciliter lapprovisionnement des viticulteurs en semences, Agribiodrôme organise, depuis 2018, une commande groupée auprès de céréaliers bio drômois.


Journée régionale : Arboriculture bio et expérimentation
Coralie PIREYRE, Auteur ;
Céline VENOT, Auteur ;
Pauline BONHOMME, Auteur ;
ET AL., Auteur
Le 10 décembre 2020, une vingtaine darboriculteurs bio dAuvergne-Rhône-Alpes se sont réunis au Verger Expérimental de Poisy, en Haute-Savoie (verger conduit en AB). La matinée a été consacrée aux visites des expérimentations : une vingtaine de variétés de pommiers et de poiriers ont pu être observées et différents critères liés à leur conduite ont été commentés et comparés ; les résultats obtenus avec deux types de conduite en biaxe ont également été présentés (la productivité a été doublée durant les quatre premières années en biaxe ; et un biaxe élagué serait plus productif quun biaxe avec arcure) ; des essais de porte-greffes sur un sol fatigué, en pommes et poires, ont aussi été décrits. Laprès-midi a été consacré à des échanges sur les besoins et les difficultés rencontrées sur le terrain (problèmes climatiques, maladies, ravageurs, problèmes de vigueur). Claude-Éric Parveaud, du GRAB, a également présenté les résultats dessais menés sur la station expérimentale de Gotheron, en lien avec la gestion du monilia, de lhoplocampe et des pucerons.


Agro-écologie : Les apiculteurs-rices se regroupent en région Auvergne-Rhône-Alpes !
Cloé MONTCHER, Auteur ;
Fleur MOIROT, Auteur
Suite à une dynamique forte des apiculteurs de Haute-Loire et dArdèche, les GAB de ces deux départements (à savoir Haute Loire BIO et Agri Bio Ardèche) ont, chacun, déposé une demande de GIEE. Lobjectif est que ces collectifs dapiculteurs soient reconnus par lÉtat. Ces producteurs vont ainsi sengager dans un projet de trois ans visant à modifier ou à consolider leurs pratiques pour mettre en uvre une transition agro-écologique, avec à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Dans un premier temps, des diagnostics agro-écologiques ont été réalisés chez chaque apiculteur, ce qui a permis deffectuer un état des lieux concernant le volet technique, le volet économique, les conditions de travail et les évolutions souhaitées. Plusieurs pistes de travail ont ainsi pu être définies : améliorer les conditions de travail et réduire la pénibilité, optimiser et limiter le nourrissement, mieux appréhender les problèmes sanitaires (varroa), travailler sur la sélection des souches pour obtenir des colonies adaptées
Plusieurs travaux de groupes et des formations ont ainsi pu être mis en place, notamment autour du varroa, de la sélection génétique et de lenvironnement des ruchers (recensement d'emplacements, meilleure connaissance des plantes mellifères, liens entre apiculteurs et agriculteurs bio).


Diversification : Cultiver et valoriser des légumes secs bio en Auvergne-Rhône-Alpes
Samuel L'ORPHELIN, Auteur ;
Romain COULON, Auteur ;
Elodie DE MONDENARD, Auteur ;
ET AL., Auteur
Cet article effectue un point sur les différents travaux menés en Auvergne-Rhône-Alpes sur les conduites culturales et la valorisation de légumes secs bio (pois secs, haricots secs, pois chiches, lentilles, féveroles et fèves). Dans cette région, trois secteurs sont historiquement reconnus pour leurs productions de légumes secs : le Puy (lentille verte), St Flour (lentille blonde et pois blond), Mollans (haricot coco). Bien que les surfaces en lentilles et pois chiches se développent depuis 2018, elles ne suffisent pas à répondre à la demande qui est en augmentation. Le contexte régional est donc porteur. Après avoir détaillé le contexte, cet article effectue un bilan de la campagne 2020 : elle a été médiocre en lentille et mitigée pour le pois chiche, en raison de plusieurs aléas climatiques, de ravageurs et de maladies. Il fournit ensuite des éléments sur la conduite de ces cultures : fiches techniques disponibles (itinéraires techniques et recueil de pratiques), programme dexpérimentations PEPIT LegSecAuRA, leviers agronomiques pour lutter contre les adventices, conseils sur la récolte, le stockage et le tri (certains GAB prévoient dailleurs daccompagner les producteurs dans la mise en place doutils de tri et de conditionnement collectifs). Enfin, les débouchés sont abordés, avec des réflexions autour de la structuration des filières pour approvisionner la restauration collective.


Priméal : le plaisir végétal made in France !
LA LUCIOLE, Auteur
Ekibio (Compagnie Léa Nature) détient la marque « Priméal », spécialisée dans la transformation de céréales et de légumineuses bio. Cette marque est engagée dans la production française et vient de créer une nouvelle usine destinée à la production de mélanges gourmands précuits conditionnés dans un sachet souple recyclable. Priméal est également engagée dans des filières bio, équitables et solidaires. Par exemple, elle a dernièrement développé une filière maïs doux, labellisée Biopartenaire, avec des producteurs du Centre Loire, ce qui permet aux agriculteurs de bénéficier dun engagement sur le volume, la durée (six ans) et le prix. De la même manière, Priméal avait aussi participé à l'introduction du quinoa (bio et équitable) en France et au développement du petit épeautre bio en Haute-Provence, du riz de Camargue bio, du chanvre bio du Sud-Ouest, de la châtaigne bio dArdèche, des haricots beurre ou des épinards bio en France


Commercialisation : Quest-ce quune stratégie commerciale ?
Elodie ROLLAND, Auteur
Alors que de nombreux maraîchers bio s'interrogent régulièrement sur le processus de production, ils se posent beaucoup moins de questions sur la vente. Dans un contexte favorable aux produits bio et locaux, il ne suffit pas seulement de vendre ses produits, mais il faut plutôt arriver à bien les vendre. Or, vendre est un métier. En octobre 2020, Charles Souillot est intervenu sur ces questions, lors dun module de formation en maraîchage bio, organisé par lARDAB (association des producteurs biologiques du Rhône et de la Loire). Les maraîchers présents ont trouvé cette formation très utile et certains dentre eux ont totalement revu leur approche. Dans cet article, quatre dentre eux apportent leurs témoignages. Quelques notions liées à la stratégie commerciale sont également détaillées : la cible, la gamme, le prix et la communication.


Rentabilité : Calculer son prix de revient pour positionner sereinement sa stratégie commerciale
Coralie PIREYRE, Auteur
Il existe de très nombreux outils pour calculer les coûts de production, mais peu calculent les prix de revient en intégrant le temps de travail. Depuis dix ans, la FNAB forme ses adhérents au calcul du prix de revient, afin qu'ils puissent mieux déterminer leurs prix de vente. Dans les systèmes de construction des prix classiques, lenvironnement, lemploi et le revenu des agriculteurs ne sont souvent pas pris en compte. Ils deviennent alors des variables dajustement. Pour permettre à un agriculteur davoir une rémunération satisfaisante, il faut trouver un équilibre entre les prix du marché et la réalité des fermes bio. Pour parvenir à cet équilibre, il faut connaître toutes les composantes de son prix de revient. Il est alors important de quantifier le temps de travail, même sil est difficile de laffecter à un atelier précis ou de séparer le temps « pro » et « perso ». Il faut également prendre en compte lentraide (parent, conjoint
). Une valeur (ex : smic) est ensuite associée à ce temps et intègre le prix de revient. Il est aussi important danticiper la possibilité de réparer ou de remplacer un matériel en lintégrant dans le prix de revient, et de prendre aussi en compte les volets « foncier » et « risques ».


Bovins allaitants : Produire du buf bio : une alternative à la production de broutards ?
Lise FABRIÈS, Auteur
En 2018, seuls 3 % des mâles bovins biologiques étaient valorisés en bufs (contre 43 % en broutards exportés, 44 % en jeunes bovins, 7 % en veaux de boucherie...). Quels avantages à mettre en place un atelier naisseur-engraisseur ? Pour Michel et Pierre Besson, éleveurs en AB depuis 2016 dans le Cantal, cest une solution pour engraisser tous les animaux, sans vendre de broutards hors des circuits bio. Pour sadapter au mieux aux demandes de la filière (besoin de bufs de 400 à 480 kg pour 30 à 38 mois dâge, avec une conformation R=/+ et une finition de 3), ces éleveurs ont aussi fait évoluer leur cheptel. Ils ont introduit de lAngus avec leurs Limousines pour obtenir des carcasses plus légères et des animaux plus précoces, tout en diminuant le nombre de vêlages, mais un nombre d'UGB constant. Des données économiques (INRAE et Institut de lElevage) de 2018 montrent quun système naisseur-engraisseur est un peu plus rentable quun système broutards classique. Cette production demande une autonomie alimentaire importante, de bien valoriser lherbe et le pâturage, davoir de la trésorerie en période de transition (compensable par la vente de vaches dont le nombre diminue pour rester à un niveau dUGB constant), ou encore d'avoir des bâtiments adaptés, avec assez de place pour loger tous les animaux en période dhivernage. Néanmoins, produire des bufs est peu exigeant en main duvre, avec un temps de travail moins important quen broutards (avec le même nombre d'UGB), hors phase de finition.


Élevage laitier : Elevage des génisses laitières sous la mère et par des nourrices
Lise FABRIÈS, Auteur
Le cahier des charges biologique indique que lélevage des veaux et des petites génisses doit se faire avec du lait maternel, aussi, pourquoi ne pas laisser les veaux téter ? Ainsi, lélevage des veaux sous la mère, ou avec une vache nourrice intéresse de plus en plus déleveurs bio en élevage laitier. Deux élevages bovins lait bio du Cantal témoignent de leur expérience sur la mise en place de la tétée des veaux, en parallèle de la traite, avec des modalités adaptées à leurs systèmes. Cet article revient aussi sur les premiers résultats dun projet mené sur cette question par INRAE via lHerbipôle de Marcenat, toujours dans le Cantal. Tous ces éléments montrent que cette pratique présente plusieurs avantages, malgré son impact (plutôt limité) sur les volumes et sur la qualité du lait trait (diminution du TB, augmentation du TP) : simplification du travail, gain de temps, meilleur comportement des veaux et des génisses (un passage en traite facilité, ainsi quune meilleure éducation au pâturage ou au fil
).