- Titre :
- VOIX BIOLACTEE (LA), N° 102 - Mars 2021 - Bulletin N° 102
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Bilan carbone : ça carbure dans le Sud-Ouest : Zoom sur le travail des éleveurs du Sud-Ouest, accompagnés par Xavier Barat d'Innov-Eco2
Xavier BARAT, Auteur ;
Céline MEFFE, Auteur ;
Mathieu RENAUD, Auteur ;
ET AL., Auteur
Ingénieur agronome basé dans le Sud-Ouest de la France, Xavier Barat a développé, via sa SCOP de formation et de conseil Innov-Eco2, un outil carbone adapté aux systèmes d'élevages herbivores biologiques et pâturants. S'appuyant sur les outils existants que sont CAP'2ER, pour les valeurs d'émissions de carbone, et DIALECTE, pour le fonctionnement du système et son niveau de dépendance à l'énergie et aux intrants, Xavier Barat aborde également, via son outil, le bilan humique et un calcul du potentiel de stockage des prairies. Dans une démarche de formation-action, l'objectif est ainsi d'aider les éleveurs à mieux comprendre le fonctionnement de leur système vis-à-vis du carbone et à élaborer des scénarios d'amélioration. Trois éleveurs laitiers bio du Sud-Ouest ayant bénéficié de cet accompagnement témoignent.


Dossier : La méthanisation
Sabine BOURGOIS, Auteur ;
Théo MAUNOURY, Auteur ;
Aurélie RINGARD, Auteur ;
ET AL., Auteur
Il existe différents types de méthanisation : méthanisation par voie sèche ou par voie liquide, individuelle ou collective, autonome (en matière dapports) ou reposant sur des apports extérieurs, en cogénération et/ou avec une utilisation du biogaz
En France, depuis quelques années, les projets de méthanisation se multiplient. Ces installations, qui permettent de produire de lénergie renouvelable, alimentent les débats et ne conviennent pas à tout le monde. Ce dossier balaye une diversité détudes et de retours dexpériences, afin que chacun puisse se faire une idée sur la méthanisation. Il rassemble des témoignages dagriculteurs qui ont installé divers systèmes de méthanisation. Il retrace également le développement de la méthanisation en France, de 1970 à nos jours. Il apporte aussi le point de vue de lun des principaux acteurs de ce secteur, GRDF, à travers linterview de Vincent Jean-Baptiste, Responsable des Affaires Agricoles, direction biométhane. Par ailleurs, ce dossier aborde les impacts des digestats de méthanisation sur la qualité biologique des sols agricoles et appuie sur la nécessité de générer de nouvelles données à ce sujet. Il évoque également les enjeux sociétaux de la méthanisation dans les territoires et étudie le cas dun méthaniseur industriel qui pose localement question.


Chemin faisant, rester producteur de lait dans lAude, lhistoire de la famille Maurette
Céline MEFFE, Auteur
Jean-Claude Maurette sest installé, en 1982, sur une ferme laitière, dans lAude. Il a été rejoint par sa femme, Dominique. Ces deux éleveurs ont augmenté la productivité de leurs vaches (lalimentation était basée sur du maïs, du ray-grass et du soja) jusquen 2009, année où ils se sont retrouvés en difficultés financières : le prix du lait était alors inférieur à leur coût de production. Comme ils ne se retrouvaient plus dans leur système de production assez intensif, ils ont fait le choix de le changer et de développer lautonomie de la ferme. Depuis, lalimentation repose sur de la luzerne, du foin et des céréales. Petit à petit, lidée de passer en bio sest imposée et ils ont commencé à convertir leur ferme en 2016. La Chambre dagriculture a réalisé une étude comparative de leurs coûts de production en 2014 (système conventionnel) et en 2019 (système bio). Le coût alimentaire est passé de 105 /1000 L à 48 /1000 L. Les frais délevage ont également été divisés par deux. La rémunération du travail est passée de 131 à 320 /1000 L. De plus, leur ferme est devenue transmissible : Jean-Raymond, leur fils, sest installé en 2020.


Transmettre sa ferme et son expérience sans imposer une ligne de conduite, un vrai défi !
Charlotte JUDE, Auteur
François était installé sur la ferme de la Fontenelle (une ferme laitière biologique basée dans les Vosges) avec son frère et sa belle-sur. Suite au départ à la retraite de ces deux derniers en 2012, François a continué le travail sur la ferme tout en pensant à sa transmission. Pour cela, il a embauché et a mis en place des contrats dapprentissage. Lors dun salon, François a échangé avec Benjamin, un client qui venait acheter des fromages à la ferme, sur leur vision de lagriculture. Après cette discussion, François a proposé à Benjamin de soccuper de la transformation laitière de la ferme, soit en sassociant avec lui, soit en externalisant la transformation. Cest ainsi que Benjamin est entré dans le GAEC en 2018, en apportant quelques modifications au système de production. Au départ en retraite de François, Benjamin a repris la partie élevage et sa femme a pris le relai pour la transformation laitière. Selon François, pour transmettre une ferme, il faut savoir rester humble : il faut partager son expérience sans imposer ses idées, ce qui demande de « faire un gros travail sur soi ».


Cow Calf Dairies, une initiative britannique pour mettre en avant lélevage des veaux avec leur mère en élevage laitier
Guillaume JOURDAIN, Auteur
Cow Calf Dairies est une initiative britannique qui réunit une dizaine délevages laitiers et met en avant leur engagement à élever leurs veaux sous leur mère. La majorité de ces fermes adhèrent à la Soil Association (principal organisme de promotion et de contrôle de la bio au Royaume-Uni) et ont le label Pasture for Life (label qui garantit une alimentation tout herbe, sans concentrés, et qui oblige à garder les veaux sur la ferme jusquà leur sevrage). En plus de nourrir les veaux sous leur mère, les fermes du réseau Cow Calf Dairies doivent ainsi garder les veaux jusquau sevrage (minimum 12 semaines). Certains éleveurs vendent les mâles sevrés à des élevages allaitants, mais la plupart les élèvent jusquà labattage et les valorisent en vente directe, comme le reste de leurs produits, afin de créer de la valeur ajoutée. Sam Bullingham fait partie de ce réseau. Il est installé, avec sa compagne, sur une exploitation laitière biologique au Sud-Ouest de lAngleterre. Il souhaite avoir une conduite délevage la plus éthique et la plus respectueuse de lanimal possible. Les prix des produits de sa ferme sont assez élevés, mais la démarche éthique associée ne fait pas reculer les consommateurs, bien au contraire.


Arrêter l'écornage pour moins de stress
Gwénolé LE QUINTREC, Auteur
Lécornage est souvent une pratique traumatisante pour lanimal, mais aussi pour léleveur qui la réalise. Stéphane Henry, éleveur laitier biologique dans le Morbihan, a décidé de sen passer il y a trois ans. Actuellement, un tiers de son troupeau a des cornes, et la cohabitation se passe bien avec les autres vaches. Une des raisons est qu'il existe, dans le bâtiment, plus de places disponibles que danimaux : les vaches peuvent ainsi séviter et se dégager facilement. Après la traite, Stéphane Henry donne accès aux cornadis à toutes les vaches en même temps et les libère aussi toutes en même temps : les vaches dominantes ne peuvent donc pas venir chahuter les autres. Enfin, cet éleveur pratique lépointage des cornes dès que nécessaire.


Biolait à la pointe de la surveillance sur les chlorates
Camille PHILIPPOT, Auteur ;
Christèle GAUVIN, Auteur
La réglementation sur les quantités de chlorates contenus dans le lait nest pas récente, mais la bio évolue vers des produits plus exigeants en matière de qualité. Les chlorates sont issus de loxydation du chlore que lon trouve dans de nombreux désinfectants. En élevage laitier, un grand nombre de machines à traire et de tanks sont lavés avec un détergent ou un produit désinfectant chloré. Des résidus de ces produits peuvent donc se retrouver dans le lait. Ces derniers sont néfastes pour la santé humaine : une intoxication chronique aux chlorates peut entraîner des troubles de fixation de liode par la thyroïde, ce qui est particulièrement dangereux pour les nourrissons. Cest pourquoi les taux de chlorates doivent être extrêmement bas dans le lait en poudre infantile. Pour limiter lapparition de chlorates, les conseillers techniques de Biolait accompagnent les éleveurs dans une démarche de substitution des produits chlorés par des produits non chlorés.