- Titre :
- LE TAUPIN DU MARAÎCHER, N° 26 - Avril 2021 - Bulletin N° 26
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


La biodiversité fonctionnelle en maraîchage : tout faire pour ne plus rien avoir à faire !
Fabien BOCQUET, Auteur
La biodiversité fonctionnelle permet deffectuer de la lutte biologique de manière autonome. En maraîchage, les fermes bio regorgent souvent dune grande diversité de prédateurs naturels. Cest une porte dentrée non négligeable pour lutter contre les ravageurs : il vaut mieux favoriser cette biodiversité avant de se tourner vers des solutions commerciales de lutte biologique. Pour reconnaître les auxiliaires dans les cultures, il est important de se former et de se ménager du temps pour l'observation (ex : les ufs de coccinelles sont souvent confondus avec ceux des doryphores). Par ailleurs, les maraîchers peuvent créer et gérer des niches écologiques qui sont favorables aux auxiliaires (haies, bandes fleuries, bandes enherbées
). Cet article est accompagné de deux tableaux : le premier récapitule les grandes caractéristiques des principales familles dauxiliaires, et le second présente les auxiliaires permettant de lutter contre les pucerons, thrips, lépidoptères, diptères, coléoptères, limaces, aleurodes et acariens. Un producteur bio du Calvados, qui favorise la biodiversité dans son système en maraîchage agroforestier, apporte également son témoignage.


La culture sur buttes, ça vous botte ?
Pierre LEPELLETIER, Auteur
En 1924, dans son « Cours aux agriculteurs », Rudolf Steiner soulignait les bénéfices de la culture sur buttes en matière de fertilité. Récemment, la culture sur billons a suscité de l'intérêt, notamment pour limiter le retournement de la terre. La méthode Kemink, issue de maraîchers allemands, consiste à réaliser plusieurs passages, espacés denviron deux semaines, avec un outil muni de buttoirs et de socs (cette méthode est détaillée à laide de schémas). Elle laisse ainsi le temps à la vie du sol de se réorganiser entre chaque passage, et permet de déstocker les graines dadventices, tout en mélangeant la matière organique au sol. Ainsi, la réussite de la culture sur buttes réside dans le soin particulier apporté à la vie du sol et au processus de compostage des matières organiques. Autre avantage de cette méthode : elle est particulièrement bien adaptée pour les systèmes maraîchers en traction animale.


Le panais : les clés de la réussite
Maxime RENOU, Auteur ;
Edouard MEIGNEN, Auteur ;
Amélie VIAN, Auteur
Le panais est une culture rustique de plus en plus plébiscitée par les consommateurs. Il est devenu un classique dans lassolement des maraîchers. Cette culture est peu exigeante en matière de fertilisation, mais, en revanche, la gestion de lenherbement est délicate : elle sapparente à celle de la carotte. Il est donc important danticiper la mise en place du panais (place dans la rotation, faux semis
). De plus, la faculté germinative des graines de panais est courte et la gestion de la levée est une étape assez difficile : faut-il faire des semis en graines prégermées, graines enrobées ou graines nues ? Dans cet article, trois maraîchers bio diversifiés du Grand Ouest décrivent leur stratégie : Christophe Asseray (Mayenne) effectue des faux semis traditionnels et sème des graines de panais prégermées ; Yoann Loyen, du GAEC du Friche Blanc (Loire-Atlantique), réalise de loccultation grâce à une toile tissée et du désherbage thermique sur le rang ; Stéphane Le Blanc (Indre) implante ses panais en mini-mottes à laide du Paperpot, un chariot de transplantation rapide originaire du Japon.


Tout feu tout flamme pour le désherbage thermique !
Eva CARRIÇO, Auteur
En maraîchage biologique diversifié, il est essentiel de maîtriser le temps consacré au désherbage. Parmi les différentes solutions à disposition, le désherbage thermique est un levier puissant qui permet de limiter le désherbage manuel. Le principe est simple : créer un choc thermique afin de faire éclater les cellules des adventices. Le principal avantage de cette méthode réside dans labsence de travail du sol. Les petites exploitations ont tendance à privilégier les désherbeurs thermiques manuels (portés sur le dos ou tirés sur un petit chariot), tandis que les producteurs qui cultivent des surfaces plus importantes ont tendance à utiliser un désherbeur thermique attelé (il permet de gagner du temps, mais nécessite une surface ressuyée pour pouvoir passer avec le tracteur). Aurélien Moreau, maraîcher bio à Baule (Loiret), explique comment il a intégré le désherbage thermique dans sa stratégie de contrôle des adventices dans ses carottes : il lutilise après les faux semis et durant la période entre le semis et la levée. Grâce à cette technique, il estime avoir divisé par quatre le temps quil consacre au premier désherbage manuel de ses carottes.


Comment optimiser un paillage et mettre en place une succession culturale sans reprise du sol ?
Caroline LE BRIS, Auteur
Pour éviter de travailler le sol de manière trop intensive, certains maraîchers mettent en place des successions culturales sur paillage, sans reprise du sol entre les différentes cultures. Une première culture est ainsi implantée sur une toile tissée (ex : oignon), elle est ensuite récoltée et une seconde culture est implantée directement dans le trou nettoyé (ex : salades). Afin dobtenir des données chiffrées sur cette technique, le réseau Bio Centre la testée chez deux maraîchers bio qui ne lavaient jamais mise en place. Les tests ont été effectués sur la succession oignon-épinard. Comme les épinards sont une culture exigeante, les tests ont permis de bien mesurer les éventuelles difficultés de reprise sur un sol non travaillé. Afin de fertiliser les épinards, des bouchons ont été épandus sur la toile tissée. Cet article décrit comment se sont développés les épinards (comparés aux épinards témoins), les impacts sur leurs systèmes racinaires et sur la structure du sol, ainsi que le temps nécessaire pour mettre en place cette technique comparé à une succession culturale avec travail du sol. Les toiles tissées semblent intéressantes pour de petites séries de culture, mais l'implantation est lourde sur de plus grandes surfaces.


Une filière intermédiaire entre les producteurs locaux et la plateforme
Maëla PEDEN, Auteur
Le projet dune filière légumes bio morbihannaise a débuté en 2017, suite à des échanges entre des opérateurs de laval et des producteurs. Les magasins arrivaient à sapprovisionner très localement (dans un rayon de moins de 20 km) et, une fois ce cercle épuisé, ils se tournaient vers la plateforme régionale Bio Breizh qui permet de sapprovisionner en légumes bio bretons. Il nexistait aucun intermédiaire entre ces deux échelles. Pour mettre en place une filière à léchelle du Morbihan, il a fallu que les maraîchers et les magasins spécialisés réinventent leurs relations. Après trois ans de construction et de réflexions au sein du GAB 56, un groupe dadhérents sest emparé du sujet et a lancé FLB56 (Filière Légume Bio 56). Lune des clés de réussite est la planification : les magasins font part des volumes dont ils ont besoin et les maraîchers se les répartissent en fonction de leurs possibilités. Lengagement humain est également très important. Cette mutualisation a eu plusieurs conséquences, elle a notamment permis aux producteurs de gagner du temps et a changé certaines de leurs productions tout en faisant évoluer leurs calendriers de culture.


Conférence : La contamination en AB, comment se protéger ?
Lucie DROGOU, Auteur
Afin de préserver et de sécuriser la crédibilité de lagriculture biologique, les organismes certificateurs déclassent quasiment systématiquement les produits bio contaminés par des résidus de pesticides trop élevés. En 2018, les données collectées par lINAO font ressortir 104 cas de déclassement, toutes filières confondues (cette situation est stable depuis plusieurs années). Dans 77 % des cas, les producteurs interrogés déclarent connaître lorigine de la contamination (souvent un voisin) et seulement 26 % ont été indemnisés. Cest pourquoi la FNAB travaille avec différents partenaires sur le projet GeRiCo (gestion des risques de contamination). Ce projet a pour objectifs : 1 de créer des outils pour aider les producteurs bio à mieux se protéger et à savoir comment réagir en cas de contamination ; 2 daméliorer le dialogue avec des voisins conventionnels ; 3 de réfléchir à un système dindemnisation plus efficace. Deux kits doutils ont déjà été développés : un kit axé sur « que faire pour protéger et réduire le risque de contamination ? » et un autre sur « que faire en cas de contamination avérée ? ».


Ramener sa fraise en maraîchage Partie 1 : adapter les paramètres de cette culture en système maraîcher diversifié
Vincent LE CAM, Auteur ;
Manu BUÉ, Auteur
Depuis quelques années, lintégration de fruits dans les systèmes maraîchers bio diversifiés a de plus en plus le vent en poupe. Un fruit est toutefois présent de manière historique sur ces fermes : la fraise. Parfois, elle représente même un atout majeur dans la gamme de fruits et légumes proposée par les producteurs. Ce dossier sera composé de deux parties. Cette première partie aborde la conception globale dune fraiseraie au sein dune ferme maraîchère biologique diversifiée (en prenant en compte les contraintes liées à ce type de ferme). Elle commence par traiter la question de la commercialisation : quel mode de vente : vente à la ferme, cueillette, AMAP ? A quel prix ? Elle aborde ensuite la question du dimensionnement et du lieu dimplantation des fraisiers (un tableau récapitule les critères favorables et défavorables des potentiels emplacements). Enfin, elle apporte des éléments sur les différents plants de fraisiers disponibles sur le marché : plants frais, plants frigo, plants mottes, tray-plants, plants waiting bed (WB) : Un tableau récapitule les caractéristiques, avantages et inconvénients de ces plants. Puis, le cas du GAECSQUI est illustré permet dillustrer la mise en place dune fraiseraie.