- Titre :
- LA LETTRE DE L'AGRICULTURE DURABLE, N° 97 - Juillet / Août / Septembre 2021 - Bulletin N° 97
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Systèmes pâturants : Revenus agricoles et place des éleveurs dans la filière
Philippe TANGUY, Auteur
A la demande d'éleveurs adhérents au Civam GRADEL (Groupe de Recherche en Agriculture et Économie Locale), une journée collective a été organisée pour aborder les revenus agricoles et la place des agriculteurs au sein des filières. Cette journée a réuni une trentaine d’éleveurs de Loire-Atlantique et de Vendée. Sur un panier alimentaire d’un ménage de 100 €, seuls 6,50 € constituent la valeur ajoutée (VA) qui revient à l’agriculture, alors que cette valeur était de 12 € en 2000. Le partage de la valeur ajoutée est donc de moins en moins en faveur des agriculteurs. Romain Dieulot, du réseau Civam, a également montré que la stratégie « volume » n’est pas en mesure d’apporter des revenus décents aux agriculteurs ; tandis que la stratégie « réduction de charges », qui s’appuie sur l’optimisation des processus biologiques, crée davantage de revenu, même si les fermes génèrent moins de produits. Les exploitations conduites en agriculture durable (bio et non bio) créent également plus d’emplois, que ce soit à l’hectare ou concernant le montant d’aides reçues.
Le colza bio : faisable… en bonne compagnie ; Colza d’hiver bio sans labour : « 80 % de la réussite, c’est le démarrage »
L'ATOUT TREFLE, Auteur ;
Tiphaine TERRES, Auteur ;
LA LETTRE DE L'AGRICULTURE DURABLE, Auteur
Le colza est connu pour être une culture consommatrice de pesticides. Il trouve néanmoins sa place dans les systèmes biologiques en polyculture-élevage diversifiés de Vendée. Le GAEC des Rocs a, par exemple, développé une association de cultures (colza – sarrasin - trèfle nain blanc) qui permet de réaliser trois récoltes en deux ans. Tout est semé à la mi-mai, à 1 cm de profondeur, avec un semoir en ligne combiné à une herse rotative. Les associés du GAEC surveillent ensuite la bonne levée du colza (objectif de 15 pieds/ha en début d’hiver), et réalisent, si besoin, un ou deux passages d’orthophosphate de fer pour lutter contre les limaces. Le sarrasin est ensuite récolté au mois de septembre. Le colza peut alors se développer et le trèfle nain blanc couvre le sol. Le colza est ensuite récolté l’année suivante (fin juin). Le trèfle peut alors soit être pâturé, soit servir d’engrais vert. Le GAEC Ursule implante, quant à lui, son colza derrière un méteil blé-féverole. Un faux semis est réalisé 48 h après que le méteil soit récolté (fin juillet), puis du lisier (60 unités d’azote) est apporté avant le semis de colza. Le semis est réalisé autour du 15 août, 24 heures après le passage d’une herse rotative. Le GAEC utilise des semences fermières, ce qui lui permet de réaliser des économies. Le sol n’est pas labouré afin de conserver sa fraîcheur. Si la culture du colza n’est pas assez belle au mois de novembre, les associés sèment de l’orge à la volée, puis le tout est récolté à la même période.
Rencontres interassociatives : S’installer paysanne
Sixtine PRIOUX, Auteur
Le 8 juin 2021, une dizaine d’associations (représentant.e.s de Gab, d’Amaps, de l’Atelier Paysan, de Terre de Liens…) se sont réunies à Paris afin d’échanger sur les difficultés liées à l’installation agricole pour les femmes et sur des actions mises en œuvre pour pallier ces difficultés. Cette journée a été organisée par la Fadear et le Réseau Civam. Le fil rouge de la journée était les résultats d’une enquête, réalisée par la Fadear, qui s’intitulait « Femmes paysannes : s’installer en agriculture. Freins et leviers ». Le Graap des Hautes-Alpes a également indiqué comment le prisme du genre a fait évoluer son guide de l’installation agricole (qui a été réalisé avec l’appui d’un sociologue). L’Amap d’Ile-de-France a présenté divers outils mis en place sur son territoire, dont le groupe non mixte les Josianes (Joyeuses et SIngulières paysANNES). L’Adage Civam 35 propose trois à cinq formations par an, en non mixité, sur des thématiques techniques (afin d’être en confiance et de prendre confiance). Autre constat discuté lors de cette journée : les femmes sont fortement minoritaires dans les instances de gouvernance des associations agricoles. Des pistes ont été évoquées pour y remédier.