- Titre :
- SYMBIOSE, N° 269 - Juillet / Août 2021 - Bulletin N° 269
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dossier : PAC 2014-2020/2021 : Chronique dune mise à nu de lagriculture biologique
Antoine BESNARD, Auteur ;
Elsa CHANEL, Auteur
Fin mai 2021, des paysans et des paysannes ont dénoncé la politique gouvernementale appliquée aux aides bio à travers le hashtag #LaBioAPoil. Le 2 juin 2021, ils étaient 400 agriculteurs bio à manifester à Paris. Ce dossier explique pourquoi le réseau FNAB sest mobilisé au printemps dernier et rappelle les enjeux (pour la bio) de la nouvelle programmation PAC (Politique Agricole Commune). Pour cela, il retrace un historique de lévolution des aides bio, depuis 2014 jusquau printemps 2021, et met en avant leur diminution. Les changements annoncés pour la prochaine PAC (2023-2027) sont illustrés à laide dun schéma. Ce schéma symbolise également les revendications soutenues par la FNAB. Ces revendications portent sur les aides couplées (ex : garder laide veau bio
) ; le soutien à linstallation (ex : augmenter le plafond des aides DJA à 100 000 et lâge plafond à plus de 40 ans
) ; lÉcoRégime (ex : un soutien à la bio supérieur à celui de la HVE) ; laide à la conversion (ex : un budget à la hauteur des objectifs de 20 % des surfaces bio en 2027). Ce dossier revient également sur les différences de chiffres avancés par le réseau FNAB, qui dénonce une baisse de 66 % des aides destinées à la bio, et ceux avancés par le Ministre en charge de lagriculture, qui communique sur une enveloppe en augmentation. Enfin, il explique pourquoi il est anormal que le label HVE, qui est moins contraignant que la bio, soit rémunéré à la même hauteur que lagriculture biologique.


L'uf ou la poule : Des innovations pour une filière territoriale et cohérente
SYMBIOSE, Auteur
La Bretagne comptabilisait près de 2,5 millions de poules pondeuses bio en 2020 (12 % des poules bretonnes). Le principal objectif de ces élevages est de produire des ufs coquilles calibrés, de taille M (53 à 63 g) ou L (63 à 73 g). Les ufs S, XL, déformés ou avec des microfissures ne peuvent pas être vendus en ufs coquilles et sont généralement envoyés dans des casseries. Ils sont alors vendus aux alentours de 0,05 ou 0,06 /uf. Les poules de réforme sont également peu valorisées par les abattoirs (autour de 0,20 /poule) et partent principalement à lexport ou en petfood. Face à cela, certains éleveurs se mobilisent et tentent de trouver des solutions. Anne-Sophie et Cédric Laurent proposent, aux côtés de leurs volailles de chair, des poules de réforme prêtes à cuire, en faisant bien la distinction entre les deux sortes de volailles. Elodie Dragon et Aline LHomme font adopter leurs poules de réforme (vendues 5 /poule) via lassociation « Poule pour tous ». Sonia et Jean-Michel Prieur ont choisi de transformer leurs poules de réforme en rillettes. Agrobio 35 a également sensibilisé un groupe de cuisiniers issus de la restauration collective, afin quils mettent en place des recettes à base de poules réformées. Certains éleveurs font également de la pédagogie auprès de leurs clients sur les ufs de petit calibre et les leur vendent à un prix moins élevé.


Céréales et blé panifiable : Il reste du pain sur la planche
Cécile ROLLAND, Auteur ;
Goulven MARÉCHAL, Auteur
La transformation de blé meunier et dautres céréales biologiques se développe en Bretagne : le nombre dunités certifiées bio est passé de 834 à 1 236 entre 2015 et 2019 (principalement des boulangeries-pâtisseries, meuniers, biscuitiers
). Ces derniers transforment une part relativement faible de céréales bio produites localement. Une enquête, réalisée par la Maison de lAgriculture Bio du Finistère (MAB29) auprès de 116 transformateurs, a révélé lintérêt de plusieurs dentre eux de sapprovisionner plus localement. Pour répondre à ce besoin, différents schémas et échelles dapprovisionnement en blé meunier bio sont actuellement testés. Des référentiels communs sur la qualité du grain sont également en discussion. Si la teneur en protéines nest pas un critère discriminant pour les meuniers, elle lest pour tous les autres transformateurs (elle doit être au-dessus de 10,5 %). La gestion de lazote reste donc un enjeu majeur en agriculture biologique. Il faut aussi que le grain respecte dautres critères : humidité, PS, temps de chute de Hagberg et force boulangère W. Cet article est accompagné dun tableau qui synthétise des informations (semis, variétés, place dans la rotation, prix de vente
) sur plusieurs céréales bio panifiables. Deux producteurs bio et un boulanger bio apportent également leurs témoignages.


Fruits : Créer son verger bio, ça se prépare
William PARMÉ, Auteur
La demande en fruits bio ne cesse de progresser en Bretagne et loffre nest pas encore suffisante pour y répondre totalement. Actuellement, la grande majorité des vergers bretons sont composés de pommiers. Il existe trois grandes typologies de vergers dans cette région : ceux destinés à la production de fruits frais (qui demandent de la technicité et beaucoup de soins), ceux destinés à la production de fruits pour la transformation (plus mécanisés et moins gourmands en main duvre) et les vergers diversifiés composés de multiples espèces (qui imposent de maîtriser différents itinéraires techniques et de gérer la charge de travail à différentes périodes). Produire des fruits bio ne simprovise donc pas, dautant que cette production est fortement impactée par le changement climatique. Cet article fournit des éléments pour bien préparer son projet dimplantation et mettre en place un verger durable : choix de la parcelle (type de sol, topographie, exposition par rapport au soleil et au vent, accès à leau pour lirrigation
), choix du porte-greffe et des variétés, qualité des plants, préparation de la parcelle avant la plantation (implantation d'un couvert végétal et apport de fumier un an avant la plantation), points de vigilance durant les trois premières années...


Agroforesterie & élevage : Larbre, un amortisseur climatique productif
Elodie BOUDEELE, Auteur
Selon une enquête régionale de la Draaf Bretagne, 60 % du linéaire de bocage a disparu dans cette région. Ceci est notamment dû au remembrement et à lagrandissement des parcelles
De nos jours, avec des épisodes de sécheresse de plus en plus marqués, larbre reprend une place importante, en particulier dans les systèmes délevage. Larbre fournit, en effet, des services non négligeables : augmentation de la biomasse totale produite sur la parcelle, amortisseur climatique avec diminution de 30 % de lévaporation durant la période estivale, effet brise vent, effet parasol suivant lorientation des haies ou des alignements des arbres dans la parcelle
Une bonne gestion des arbres dans les prairies peut également permettre de décaler la pousse de lherbe et donc être un levier pour allonger la période de pâturage (parcelles ombragées ou non). Cet article apporte également des conseils pour mettre en place et entretenir des alignements intraparcellaires darbres, des arbres isolés (pré-vergers), ainsi que des arbres fourragers. Des encarts sont aussi dédiés au projet « Arbele et parasol », porté par INRAE de Theix, et à la perméabilité au vent suivant la composition des haies.