- Titre :
- ECHO DU CEDAPA (L'), N° 156 - Septembre / Octobre 2021 - Bulletin N° 156
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, Auteur
Thomas Leclerc, éleveur bio avec un troupeau dune soixantaine de vaches laitières, est installé à Plédéliac, dans les Côtes dArmor, en secteur séchant (670 mm en moyenne par an). Durant une année, il a présenté, à travers plusieurs témoignages, la manière dont il gérait le pâturage et son système fourrager, tout en expliquant ses choix stratégiques en fonction des conditions climatiques. Dans cet article, il revient sur la gestion estivale du pâturage. En 2021, les mois de juin et juillet ont été pluvieux, ce qui a dénoté comparé aux sécheresses des années précédentes. Il a même fallu faire attention à ce que les vaches ne piétinent pas trop les parcelles humides. Lherbe a bien poussé et le foin a pu être récolté en quantité. Le passage en monotraite, en août, a permis à Thomas Leclerc et à son salarié de prendre, chacun, 15 jours de vacances. La monotraite leur a également permis de dégager du temps pour les moissons qui ont été tardives en raison des conditions climatiques pluvieuses. La bi-traite a été remise en place fin août.


Sinstaller éleveurs laitiers, un choix de vie paysanne
Anaïs KERNALEGUEN, Auteur
Le CEDAPA (Cendre détude pour un développement agricole plus autonome) poursuit son tour des anciens animateurs du réseau, non issus du milieu agricole, qui ont décidé de sinstaller en élevage. Cet article rapporte le témoignage de Louis Motte et de Gwennenn Montagnon, qui ont repris une ferme en Ille-et-Vilaine, en 2018, en bovins lait bio sur 38 ha. Lorsquils cherchaient une ferme à reprendre, ces porteurs de projet avaient deux critères en tête : avoir suffisamment de terrains accessibles (système herbager) et pouvoir mettre en place un système qui leur permettrait de se dégager du temps. Ils ont visité une dizaine de fermes. Leur première piste na pas abouti : le cédant nétait pas prêt moralement à arrêter son activité et demandait un prix de reprise trop élevé. Louis Motte et Gwennenn Montagnon ont alors revu leurs critères pour privilégier une reprise qui puisse se faire dans de bonnes conditions sur le plan humain et financier. Ils ont ainsi trouvé cette ferme de 38 ha, en système conventionnel, dont il fallait optimiser le système herbager pour pouvoir sinstaller à deux. Le cédant a engagé une conversion bio avant leur installation et Serge Aubert, un voisin déjà en bio, a parrainé leur projet. Les deux jeunes repreneurs ont également été salariés six mois sur l'exploitation, en menant, en parallèle, les démarches administratives liées à l'installation.


Le déroulage de foin mûr au sol, une méthode pour régénérer ses prairies ?
Cindy SCHRADER, Auteur
Pour régénérer des prairies peu poussantes ou des zones nanifiées, Ronan Guernion, éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor, réalise du « bale grazing ». Cette pratique consiste à dérouler une botte de foin bien mûr dans une prairie, puis à la faire consommer par le troupeau avec un chargement instantané très fort. Cet éleveur avait, en effet, constaté qu'en déroulant du foin en bâtiment, une quantité de graines importante restait au sol. Il avait également observé que du trèfle violet apparaissait dans ses parcelles à l'emplacement des râteliers. Il en a donc conclu que le foin avait un potentiel semencier non négligeable. Il met en place le bale grazing durant son dernier tour de pâturage, en octobre, et, parfois, lors du premier tour de pâturage, lannée suivante. Il utilise du foin issu de la dernière coupe, récolté fin juillet-début août, dans des parcelles riches en trèfle. Il fait ensuite pâturer ses vaches taries au fil avant et arrière afin davoir un chargement très fort (près de 100 UGB/ha) sur une très courte période. Cette méthode nest applicable que sur les sols portants.


Dossier : Quelles solutions pour lever les freins au changement de système ?
Maxime LEQUEST, Auteur
En 2020, le CEDAPA (Cendre détude pour un développement agricole plus autonome) a réalisé des enquêtes auprès de 28 éleveurs laitiers afin didentifier les freins qui les empêchent dentamer une transition vers des systèmes de production plus herbagers. Les freins relevés sont dordre économique (ex : une ferme avec un niveau dannuités important souhaite maintenir un haut niveau de production pour pouvoir rembourser), technique (ex : manquer de surfaces accessibles ou manquer de compétences pour gérer le pâturage), social (ex : avoir la sensation de changer de système « seul contre tous », en désaccord avec son entourage et/ou son voisinage) ou organisationnel (ex : appréhender de déplacer ses vaches laitières sur des parcelles éloignées deux fois par jour). Lister ces freins constitue la première étape du changement. Franchir le pas pour les lever représente la seconde étape. De nombreux éleveurs y parviennent à condition dêtre accompagnés, soit individuellement, soit collectivement. Trois dentre eux expliquent comment ils ont surmonté leurs freins. Ils sont basés dans les Côtes dArmor et 2 sur 3 sont en bio.