- Titre :
- BIOFIL, N° 138 - Novembre / Décembre 2021 - Bulletin N° 138
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Plantes à parfum, aromatiques et médicinales : Une filière toujours en croissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) biologiques poursuit son envolée : 562 t ont été collectées en 2020, soit 28 % de plus que l’année précédente, pour un chiffre d’affaires estimé à 5,5 millions d’euros. La bio représente maintenant 15 % des volumes et 20 % en valeur de la filière PPAM. Même si la lavande et le lavandin représentent près de la moitié des surfaces biologiques, la filière bio se caractérise par une grande diversité d’espèces cultivées. Plus de 1 050 préparateurs sont certifiés pour produire des huiles essentielles bio. Les conversions ont ralenti en 2021 et les opérateurs de l’aval cherchent tout de même de nouveaux producteurs. Ils sont stimulés par des perspectives de développement favorables : l’aromathérapie bio devient la norme et, parallèlement, les cosmétiques, ainsi que les parfums se tournent vers des approvisionnements bio et français. Ces opérateurs cherchent plutôt des exploitations agricoles bio (céréalières, d’élevage ou arboricoles) qui souhaitent se diversifier en créant un atelier PPAM, en se basant sur une contractualisation pluriannuelle et des appuis techniques ciblés.
Provence-Alpes-Côte d'Azur : Prems ! avec 32 % de SAU bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Alors que la France compte 9,5 % de sa surface agricole utile (SAU) en bio, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur se démarque avec ses 32 %. Les conversions s’envolent sur ce territoire depuis cinq ans, et le rythme semble se poursuivre en 2021. Selon Sandrine Faucou, agricultrice biologique et présidente de la commission agriculture biologique de la Chambre régionale d’agriculture de PACA, cette région compte de nombreux atouts pour la bio, notamment un climat sec, favorable à ce mode de production d’un point de vue sanitaire. Mais, ce sont également les difficultés qui ont fait évoluer les producteurs vers des systèmes biologiques, afin de conserver une agriculture viable et rémunératrice sur ce territoire compliqué et touché par les évolutions climatiques. Cet essor est aussi stimulé par un marché porteur, avec la proximité des bassins urbains de consommation et des circuits courts dynamiques. La bio doit maintenant répondre à des enjeux de structuration des filières, afin de maintenir les activités et une rémunération juste pour les producteurs.
Centre-Val de Loire : Un partenariat structurant
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Bio Centre Loire est né en 2017, grâce à la volonté d’une poignée de producteurs biologiques, alors adhérents à Val Bio Centre (groupement plutôt tourné vers la vente directe) qui souhaitaient élargir leur réseau de commercialisation, notamment en s’ouvrant aux plateformes de distribution. Bio Centre Loire s’est ensuite développé : il est devenu une coopérative en 2020 et regroupe maintenant 35 producteurs de fruits et légumes bio. La coopérative a ainsi commercialisé 2 590 t de fruits et légumes bio en 2020, générant quatre millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour se développer de manière cohérente, Bio Centre Loire souhaite consolider ses valeurs et sécuriser les revenus de ses adhérents. En septembre 2021, il a été le second groupement à signer un contrat de commerce équitable avec Biocoop, selon le référentiel Bio Équitable en France. Ce contrat, d’une durée de trois ans, engage les deux parties sur des volumes par produit, des prix planchers (sous lesquels rien ne sera vendu) et des prix d’objectifs équitables. Les coûts de production servant au calcul de ces prix peuvent être rediscutés chaque année en cas de fluctuation.
Fruits et légumes : Biobreizh et Poder consolident la filière bretonne
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Partenaires historiques basés dans le Finistère, Biobreizh (coopérative de fruits et légumes bio) et Poder (distributeur de fruits et légumes bio) ont signé leur première convention de mise en marché. Ces deux acteurs travaillent ensemble depuis 24 ans et sont déjà très engagés sur des aspects éthiques et responsables. Ils ont néanmoins décidé d’aller plus loin avec cette convention, afin de renforcer la filière des fruits et légumes bio bretons, tout en sécurisant les quantités et la qualité des approvisionnements. Pour Biobreizh, cette convention permet d’assurer une rémunération équitable de ses producteurs : ces derniers se sont fixés des normes exigeantes (fermes 100 % bio, interdiction d’utiliser des variétés obtenues à partir des nouvelles biotechnologies…), ce qui implique des coûts de production plus élevés. Ils doivent donc être rémunérés en conséquence. Pour sécuriser ses débouchés, Biobreizh a également signé une convention équivalente avec son autre client historique, le grossiste spécialisé dans la bio, Pronatura.
Michel Reynaud, vice-président d’Ecocert : « Agir ensemble à tous les niveaux »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Dans cette interview, Michel Reynaud revient sur l’édition 2021 d’OWC (Congrès Mondial de la Bio), qui s’est tenu pour la première fois en France, du 6 au 10 septembre, à Rennes. Impliqué dans le développement de l’agriculture biologique depuis plus de trente ans et membre du comité d’organisation de cet évènement, il en expose les enjeux. Egalement membre du bureau d’IFOAM Organics Europe, il revient sur le rôle de la fédération auprès des différentes instances européennes (Commission, Conseil, Parlement) afin de soutenir le développement de l’agriculture biologique. Enfin, il fait un point sur les enjeux agricoles à venir, ainsi que sur les impacts de la prochaine PAC sur le développement d’une agriculture durable, et plus particulièrement sur le développement de l’agriculture biologique. Cet article est accompagné de deux encarts : le premier explique pourquoi, selon Michel Reynaud (également vice-président d’Ecocert), certains aspects de la nouvelle réglementation bio n’ont pas été assez creusés ; le second est réservé à la première journée européenne de la bio, qui a eu lieu le 23 septembre 2021.
Salon Space : Une bio dynamique face aux enjeux d’avenir
Frédéric RIPOCHE, Auteur
L’un des principaux enjeux de toutes les filières animales bio est l’introduction de la viande en restauration collective. Une conférence a été organisée sur cette thématique, durant le Space (salon professionnel dédié à l’élevage), par IBB et Inter Bio des Pays de la Loire. Les objectifs fixés par la loi Egalim sont encore loin d’être atteints en restauration collective. La restauration scolaire reste la plus avancée, notamment en matière d’achats de viande bio. Il existe différents leviers pour limiter les surcoûts des produits bio : moins de viande mais de meilleure qualité, introduction de protéines végétales, plus de produits bruts, recours à la cuisson lente, moins de gaspillage alimentaire, formation des cuisiniers… L’un des problèmes reste l’équilibre matière. Pour le favoriser, Interbev a créé des fiches recettes qui permettent de valoriser plusieurs morceaux de viande en même temps. Afin de faciliter l’approvisionnement en viande bio, la coopérative Unébio a créé le Comptoir des viandes bio (CVB), un atelier de transformation situé dans le Maine-et-Loire, et elle compte en déployer de nouveaux dans d’autres régions. Le service public local Eau du Bassin Rennais a lié qualité de l’eau et restauration collective, via son projet Terres de Sources, en favorisant l’intégration, dans la restauration collective, de viandes bio produites par 35 fermes du groupement Bretagne Viande Bio basées sur le territoire de Terres de Sources. Un encart est également réservé à la situation du collecteur Biolait.
8e Salon Tech&Bio : Le plein en références techniques et économiques ; Pôle Élevage : Des repères dans toutes les filières ; Création de filières agroalimentaires : « Un long fleuve pas si tranquille »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Frédéric RIPOCHE, Auteur ;
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Ces trois articles effectuent un retour sur la 8ème édition du salon Tech&Bio, qui s’est tenue du 21 au 23 septembre 2021, sur le Lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence (Drôme). Cette édition a regroupé 18 000 visiteurs. Le premier article revient sur ce rendez-vous incontournable qui permet de faire le plein en références techniques et économiques, et de voir les dernières innovations. Au total, 375 exposants de l’amont et de l’aval étaient présents, une centaine de démonstrations de matériels innovants ont été organisées, ainsi que de nombreuses conférences, dont certaines ont été prises d’assaut. Le fil vert de cette édition a été le Village du Biocontrôle (nouveauté 2021), qui a réuni plus de 16 entreprises. Le second article est consacré au Pôle Élevage. Divers ateliers et conférences ont abordé les principales préoccupations des éleveurs bio. Cet article revient plus précisément sur les conférences consacrées à l’autonomie alimentaire des élevages bio, l’actualisation des références en ovins lait bio, l’adéquation entre l’offre et la demande pour la filière ovins viande bio (projet Casdar ReVABio), ainsi qu'au nouveau bâtiment d’élevage de la ferme du Lycée agricole du Valentin, qui illustre comment réduire les conséquences des évolutions climatiques sur un troupeau laitier. Pour finir, le dernier article regroupe les témoignages de trois opérateurs qui ont participé à la création de filières agroalimentaires bio issues en grandes cultures : la coopérative agricole Duransia (filière légumes secs), le transformateur Ekibio (filière blé dur) et le distributeur Carrefour (filières blé dur et blé tendre).
Le point avec Ecocert : Herbivores : nouvelles règles
ECOCERT, Auteur
Cet article synthétise les principaux changements dans la nouvelle réglementation bio concernant l’élevage d’herbivores (hors cervidés). Ces modifications, applicables au 1er janvier 2022, sont à retrouver dans le nouveau règlement de base R(UE) 2018/848, et dans les deux actes secondaires R(UE) 2020/464 et R(UE) 2020/2146. Elles concernent : le renforcement de l’autonomie alimentaire (au 1er janvier 2024) ; la diminution d’aliments en conversion provenant de l’extérieur ; les aliments d’allaitement autorisés avant le sevrage ; le bien-être animal (la mutilation – coupe des queues chez les ovins et écornage -, l’attache des bovins et la fin de l’engraissement en intérieur) ; le logement des animaux (le cas du pâturage sur sol humide, l’obligation d’avoir des espaces ombragés en extérieur, les conditions de logement des veaux) ; les pratiques dérogatoires (les achats d’animaux, les achats de races menacées, le recours à de l’alimentation non bio en cas de perte de production suite à certains aléas, l’accès au pâturage et la densité des animaux dans les bâtiments et au pâturage en situation de catastrophe, la possibilité de diminuer le pourcentage de matière sèche dans les rations sous certaines conditions).
En direct de l'Inao : Gérer la transition en douceur
Olivier CATROU, Auteur
Le nouveau règlement relatif à la production biologique entrera en application le 1er janvier 2022. Ce nouveau règlement (connu sous le numéro 2018/848) met un terme au règlement n°834/2007, qui a été en vigueur durant douze années. Néanmoins, comment va s’effectuer la transition ? Contrairement aux directives européennes, les règlements européens entrent directement en application, sans requérir de transposition en droit national. Le Guide de lecture tenu par l’Inao ne vient qu’expliquer les zones floues du règlement, et, même sans clarification dans le Guide, les règles doivent s’appliquer. Comme la continuité de l’activité doit être assurée, les opérateurs n’ont pas besoin de se notifier de nouveau auprès de l’Agence Bio, et les certificats délivrés par les organismes certificateurs resteront valides jusqu’à leur renouvellement. Concernant les produits, les produits certifiés bio avant le 31 décembre pourront continuer à être mis sur le marché jusqu’à épuisement des stocks. En revanche, ceux préparés à partir de 2022 doivent respecter la nouvelle réglementation. Comme la conversion bio a pu générer des investissements importants, notamment dans des bâtiments d’élevage, les éleveurs pourront, dans certains cas particuliers, garder leurs installations existantes jusqu’au 1er janvier 2030. Par ailleurs, l’Inao pourra continuer à délivrer des dérogations individuelles pour certaines situations strictement encadrées par la nouvelle réglementation.
Potimarrons et butternuts : Avancer leur récolte pour mieux les conserver
Marion COISNE, Auteur
Le projet Opti’pot s’intéresse à la production de courges, notamment de potimarrons et de butternuts. Si les problèmes sanitaires sont rares au champ, la conservation de ces fruits est plus compliquée, avec des problèmes de pourriture. La durée de conservation est variable : elle est, en moyenne, de deux à quatre mois, mais elle peut aller jusqu’à six mois. Cette variabilité peut être expliquée par différents facteurs. Le projet Opti’pot s’est plus particulièrement intéressé à la date de récolte. Quatre dates de récolte ont été testées à la station expérimentale de Bretagne Sud. Ces dates ont été choisies en fonction de l’accumulation de températures après floraison, calculée à l’aide de degrés jours base 8 °C. Ainsi, des butternuts ont été cueillis en sous-maturité le 7 août (287 °C jours), à l’optimum le 13 août (379 °C jours), le témoin le 8 octobre (870 °C jours) et en sur-maturité le 19 octobre (906 °C jours). Si, selon les dates de récolte, aucune différence n’apparaît en matière de rendement (en poids et en nombre de fruits), une différence nette a été observée au niveau de la conservation : plus les fruits sont ramassés tôt, plus ils se conservent. L’objectif n’est pas de récolter toutes les courges durant l’été (en plein pic de production), mais plutôt de récolter 10 ou 15 % de la production (qui sera vendue en dernier). Par ailleurs, les fruits récoltés en sous-maturité restent moins sucrés, mais ne sont pas pour autant mauvais.
Agrinichoirs : Réinstaller les oiseaux dans les vignes et les vergers
Frédérique ROSE, Auteur
Premier prix de la catégorie intrants et services au concours des Technovations, lors de l’édition 2021 du salon Tech&Bio, la société Agrinichoirs propose une prestation d’installation de nichoirs dans les vignes et les vergers. En général, sept nichoirs à mésanges sont installés par hectare, ainsi que sept à chauves-souris. Le service inclut également une géolocalisation des nichoirs, ainsi qu’un suivi annuel. Lors de sa première année d’activité, en 2016, Agrinichoirs a installé 40 nichoirs et a observé un taux d’occupation de 45 %. En 2021, la société en a installé environ 9 000, sur 350 parcelles appartenant à 150 producteurs, dont les deux tiers en bio. Brice Le Maire, fondateur de la société et ancien salarié d’Agribiodrôme, rappelle que le taux d’occupation des nichoirs est variable et dépend beaucoup de l’environnement. En général, ce taux augmente chaque année sur une même parcelle et peut atteindre jusqu’à 90 %. Brice Le Maire vise également la montée en compétence des producteurs, en leur apprenant à mieux connaître et observer les oiseaux, à les repérer dans les parcelles et à faire le lien avec la régulation des ravageurs.
Atelier fauchage-andainage : Une technique en plein essor
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
En grandes cultures, la technique du fauchage-andainage est encore peu répandue en France, mais elle a le vent en poupe. Elle présente, en effet, des avantages non négligeables dans certaines conditions. Un atelier-discussion a été organisé sur cette thématique, lors de l’édition 2021 du salon Tech&Bio. Le fauchage-andainage permet de faire sécher la culture en andain avant la récolte. En conditions humides, il peut ainsi permettre de gagner des points d’humidité (jusqu’à douze points sur du sarrasin), et c’est pourquoi cette technique a été plébiscitée en 2021 (année aux conditions particulièrement humides). Cette technique est également employée en cas de forte présence d’adventices : le séchage en andain permet de se libérer plus facilement des impuretés. Elle permet également d’avancer la date de récolte de certaines cultures (ex : blé, orge, triticale), dans le but d’implanter plus précocement une culture dérobée (ex : soja), dans une logique économique. Cette technique est également intéressante pour les plantes à floraison indéterminée (ex : sarrasin, pois chiche), qui ont tendance à repartir en végétation lorsque les étés sont humides : la fauche permet d’arrêter la fructification et de mettre les graines au même stade d’humidité.
Destruction des couverts végétaux : Choisir un outil efficace
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
De plus en plus d’agriculteurs s’engagent dans l’agriculture biologique de conservation, dont l’un des piliers est de perturber le moins possible le sol, notamment lors de la destruction des couverts végétaux. A l’occasion du salon Tech&Bio 2021, une démonstration a été organisée afin de comparer cinq outils : deux combinaisons différentes de rouleau hacheur (à l’avant du tracteur) et de scalpeur (à l’arrière), un rouleau conçu pour éclater la végétation sur toute sa longueur, un mulcheur à stelles et un déchaumeur. Ces outils ont été testés sur un couvert composé de sorgho fourrager, de tournesol, de moha et de pois fourrager, qui s’était bien développé et avait atteint 10 t/ha/MS le jour de sa destruction. L’objectif était de détruire superficiellement ce couvert, avec ou sans roulage au préalable. Selon les matériels, le passage s’est effectué sur couvert développé ou broyé. Globalement, ces différents outils ont assuré une destruction rapide du couvert, mais le mulcheur à stelles d’Actisol s’est distingué par sa polyvalence.
Semences fourragères : La palette en bio s’élargit
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Durant le salon Tech&Bio (édition 2021), les semenciers ont pu présenter leurs gammes bio de mélanges et de dérobées d’été. Dans cet article, plusieurs d’entre eux présentent leurs avancées et leurs nouvelles variétés : Eliard-SPCP, semencier en Bretagne, axe ses recherches sur des mélanges visant l’autonomie fourragère et protéique et cherche à raccourcir les cycles de végétation ; Lidea, né de la fusion de Caussade Semences et d’Euralis Semences en juillet 2020, souhaite passer toute sa gamme en bio ; Barenbrug, semencier dans la Marne, élargit sa gamme bio ; RAGT Semences, en Aveyron, propose, en bio, certaines de ses variétés sélectionnées en agriculture conventionnelle, et sélectionne de nouvelles variétés plus adaptées aux critères bio français ; Saatbau, un semencier autrichien implanté en France, présente ses nouvelles variétés de seigle fourrager, de pois fourrager et de sorgho fourrager.
Vu à Innov-Agri ; Vu au Space ; Vu au Tech&Bio 2021
Gilles HARDY, Auteur ;
Frédéric RIPOCHE, Auteur ;
Frédérique ROSE, Auteur ;
ET AL., Auteur
Cet article décrit plusieurs innovations (utilisables en bio) présentées lors de différents salons professionnels qui se tenus à l’automne 2021. Les cinq premières nouveautés ont été exposées à Innov-Agri et sont des matériels destinés aux grandes cultures : broyeur, fissurateur, déchaumeur et deux outils combinés. Les nouveautés suivantes ont été présentées au Space. Ce sont, soit des matériels d’élevage (refroidisseur de lait économe, application pour ventiler les bâtiments d’élevage, nid pour porcelets en maternité libre), soit des intrants (biostimulant pour les sols, asséchant bactérien, seau à lécher à l’ail, biostimulants pour monogastriques et ruminants, différents compléments alimentaires). Pour finir, les dernières nouveautés ont été observées au salon Tech&Bio. Il s’agit d’intrants, de matériels ou de prestations développés pour des cultures spécialisées (fongicide contre le mildiou et les monilioses, brumisateur de serres, filet d’ombrage pour serres, convecteur à air chaud mobile pour lutter contre le gel, blanchiment de serre par drone, gamme de filets paragrêle/ombrage/anti-pluie pour la vigne, stimulateur de défense des plantes) ou de matériels destinés au désherbage mécanique en grandes cultures (bineuse, fraise rotative, faucheuse-andaineuse, écimeuse-préfaneuse, roto-étrille, rouleau, houe rotative).
Des ovins pour le lait et la viande : « Du fromage de brebis au pays du Pélardon »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur
Laurie Petit, ancienne fleuriste, et son époux Jean-Marc, ancien comptable, sont éleveurs, depuis 1999, dans la commune de St-André-de-Valborgne (Gard) : ils élèvent 70 brebis Lacaune bio sur 57 hectares de prés et de châtaigniers. Grâce à une bonne organisation, ils valorisent une large gamme de produits, lait et viande, issus de leur troupeau. Ainsi, ils fabriquent à la ferme et vendent (sur deux marchés et dans une boutique paysanne) plusieurs types de fromages, yaourts, et autres produits laitiers, toujours avec l’optique d’innover et de proposer des nouveautés. Les agneaux, sevrés à 16 kg, et les brebis de réforme sont valorisés en vente directe (viande en caissette ou produits élaborés type merguez, plats cuisinés en bocaux, terrines...). Pour ce faire, ils transforment leurs produits dans un atelier de transformation proche, géré en Cuma par des éleveurs de canards, de porcs et d'agneaux. Âgés tous deux de plus de 60 ans, les éleveurs préparent la transmission de leur exploitation, dont les terres et les bâtiments ont été achetés par Terre de Liens en 2016. Aujourd’hui, un jeune couple s’investit auprès d'eux pour apprendre et, si la « mayonnaise prend », la passation pourra se faire.
Recherche en alimentation animale : OK-Net Ecofeed explore le 100% bio en Europe
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le programme de recherche européen OK-Net Ecofeed (2018-2021) a porté sur la question de l’alimentation 100 % bio en monogastriques. Il a permis la mise à disposition d’un grand nombre de travaux sur cette question, disponibles et traduits sur une plateforme internet dédiée (organic-farmknowledge.org). Parmi ces travaux, notons ceux sur l’utilisation de la cameline, notamment en Italie. Source de protéines locale, cette plante semble intéressante : apports d’acides aminés soufrés, d’omégas 3 et 6, digestibilité correcte chez les volailles, utilisation possible en alimentation humaine et animale, en cosmétique… Cependant, il reste à construire une vraie chaîne de valeurs autour de l’huile de cameline, pour ainsi disposer de tourteaux en quantité. Par ailleurs, des essais d’alimentation 100% bio menés en France, dans un élevage jurassien de pondeuses, ont fourni des résultats intéressants, mais posent la question des coûts de production plus élevés à répercuter. Si, à ce jour, il n'y a pas de solution miracle pour répondre à la question du 100% bio dans l’alimentation des monogastriques, OK-Net Ecofeed permet l’accès à de nombreuses ressources, et la recherche se poursuit, par exemple, avec le projet Casdar Valorage, sur l’utilisation des fourrages et des parcours riches en protéines pour les monogastriques.
Production porcine : Le challenge : valoriser les mâles entiers
Frédéric RIPOCHE, Auteur
À travers le projet Casdar Farinelli (2020-2023) et le projet européen Ppilow (2019-2024), la recherche et les acteurs des filières étudient la question de la valorisation des porcs mâles non castrés, en particulier en bio. En effet, avec notamment le nouveau cahier des charges biologique européen et la demande sociétale d’améliorer le bien-être animal, la problématique de l’arrêt de la castration se pose. Cependant, ne pas castrer les mâles s’accompagne du risque d’avoir des carcasses odorantes, rendant leur valorisation difficile, voire impossible (odeur d’urine ou de fèces de la viande, à cause de la présence de molécules comme le scatol et surtout l’androsténone, produite par les testicules). Un des axes de travail est d’évaluer la proportion de carcasses odorantes, et d’identifier des leviers d’amélioration, via notamment la mise en place d’un observatoire au sein d’élevages. On sait déjà que l’hygiène, l’alimentation ou encore la génétique sont des leviers d’amélioration. Ainsi, des litières sales ou des températures trop élevées augmentent le risque de carcasses odorantes. L’âge ou encore le poids d’abattage jouent aussi. Des essais sont donc prévus sur l’impact du choix génétique et de la réduction du poids d’abattage, ou sur les apports d’une conduite alimentaire améliorée. Par ailleurs, il faut tenir compte de l’impact de ces pratiques sur la qualité des carcasses et des viandes (rendement moindre des carcasses de mâles entiers, viande plus maigre rendant plus compliqués certains process de transformation). Autre volet travaillé : comment transformer des carcasses odorantes ? Un bilan des résultats issus de plusieurs études conduites sur cette question montre qu’une valorisation en frais est très risquée. La dilution des viandes, avec cuisson à la salaison, est une piste à travailler, avec des produits comme le chorizo ou les rillettes.
Dossier : Produire des petits fruits : De grands défis bien valorisés
Marion COISNE, Auteur ;
Tanguy DHELIN, Auteur
En agriculture biologique, la production de petits fruits est relativement bien valorisée. Possible sur de petites surfaces, cela peut être un atelier de diversification intéressant, mais la demande importante motive aussi les installations spécialisées. Dans un premier article, Jean-Luc Petit, conseiller et formateur en arboriculture biologique, fait le point sur cette filière. Avec l'Itab, il va rééditer le guide "Fruits rouges en agriculture biologique". Principale évolution depuis la première édition de 1991 : la présence de Drosophila suzukii en France, mouche qui est devenue la préoccupation première des producteurs. Un autre article de ce dossier est d'ailleurs consacré aux différentes méthodes de lutte à combiner pour y faire face. La lutte contre le Phytophthora et la bonne gestion de la fertilisation sont également abordées. Côté filière, la demande est en plein boom, aussi bien pour une consommation en frais que pour des produits transformés à la ferme ou en industries. Pour clore ce dossier, deux producteurs témoignent : Jean-Luc et Gilles Rimbaud, dans les Alpes-de-Haute-Provence, et la famille Lucas, dans l'Oise.
Variétés, densité de plantation, paillage... : Pour une patate douce en pleine forme
Marion COISNE, Auteur
Le marché de la patate douce est en croissance en France mais, à ce jour, ce sont surtout les volumes importés qui augmentent, aussi bien en bio qu'en conventionnel, et ce, malgré la faisabilité de cette culture en France. En bio, elle se valorise bien, avec un prix supérieur de 0,90 €/kg à celui du conventionnel. Pour enrichir l'offre locale, les maraîchers français manquent de références. Les stations expérimentales de Bretagne Sud et de Terre d'Essais, toutes les deux en Bretagne, ont mis en place différents essais pour combler ce manque. Les principaux résultats obtenus sont présentés dans cet article. Ils concernent : - l'implantation, avec notamment l'étude de la différence de coûts entre l'achat à des professionnels et la production de plants à la ferme ; - les rendements de différentes variétés à chair orange, blanche ou violette ; - les densités de plantation, à réfléchir en fonction du prix de valorisation de la récolte ; - les paillages (plastique, bioplastiques et à base de chanvre) ; - les dates de récolte.
Projet Elzéard : Les stratégies innovantes du retour de l'amande
Anna DUPLEIX, Auteur
L'amande, considérée dans de nombreuses études comme un alicament, est très demandée. En France, seules 300 à 500 tonnes sont produites chaque année, dont une centaine en bio, pour une consommation de 35 000 à 40 000 tonnes, le reste étant importé d'Italie et d'Espagne. Pour combler ce manque et développer une filière nationale, notamment en agriculture biologique, plusieurs acteurs sont à pied d’œuvre dans le Sud de la France. L'implantation de transformateurs peut, par exemple, permettre aux producteurs de trouver des solutions pour le séchage, étape cruciale post-récolte. Par ailleurs, l'interprofession France Amande a été créée fin 2018 et vise la mise en commun d'outils de production et de promotion de l'amande française. Côté production, plusieurs essais, dont ceux menés dans le cadre du projet Elzéard, sont en cours pour relever les défis techniques des arboriculteurs : lutte contre les ravageurs dont Eurytoma amygdali, mise en place d'engrais verts ou encore de ferti-irrigation.