- Titre :
- PROFILBIO, N° 14 - Novembre 2021 - Bulletin N° 14
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Filière fruits rouges bio en Nouvelle-Aquitaine : Un développement mais encore quelques freins
Séverine CHASTAING, Auteur ;
Myriam CARMENTRAN DELIAS, Auteur
La production de fruits rouges bio (fraises, myrtilles, cassis, framboises…) progresse en Nouvelle-Aquitaine. Elle représente 230 ha, soit 0,1 % des surfaces bio de cette région. Cependant, la conversion en bio pose des problèmes aux producteurs de fruits rouges conventionnels. Ces derniers, souvent en hors-sol, auraient des difficultés pour passer leur production en pleine-terre, ce qui complique aussi le travail des salariés obligés de plus se baisser. Il faudrait aussi changer ses débouchés. Ainsi, le plus souvent, les producteurs préfèrent créer une ferme bio, en convertissant le terrain dans un premier temps, puis en implantant des plants qui donneront directement des fruits bio. L'obligation de rotation pour les fraisiers est aussi vécue comme une contrainte par les producteurs conventionnels.
Méthode Lean : Améliorer l’efficacité et le confort de travail en maraîchage bio diversifié
Amandine GATINEAU, Auteur
En maraîchage bio diversifié, la charge de travail est importante et impacte directement la rentabilité des fermes, ainsi que la santé des producteurs. Il faut donc réussir à être le plus efficient possible. Pour cela, il est possible d’appliquer la méthode Lean. Cette dernière a été développée dans les entreprises Toyota lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle repose sur trois étapes : 1 – Organiser la ferme : trier et choisir les bons outils ; les ranger à un endroit adéquat ; ordonner le travail entre les différentes personnes, tout en améliorant la communication et la compréhension des consignes par la mise en place d’aides visuelles ; avoir des espaces de travail lumineux et faciles à ranger ; 2 – Identifier d’où vient la valeur : comme ce sont les acheteurs qui donnent de la valeur aux produits, il faut chercher à savoir ce qu’ils attendent, afin de guider la production et l’organisation du travail ; 3 – Améliorer la production de valeur en rendant plus efficaces les actions qui créent directement de la valeur (ex : semer), en réduisant le temps accordé aux actions qui ne créent pas de valeur mais qui sont nécessaires à la production (ex : administratif) et en supprimant les actions qui n’ont aucune utilité (ex : déplacements inutiles). Jean-Marie Lebeau, du GAEC Légumes & Co, illustre cette méthode en apportant son témoignage.
Le chanvre : Une filière en devenir
Vaiolini TRAVERS, Auteur
En France, la culture du chanvre a connu son apogée au XIXème siècle. Cette plante a ensuite été fortement concurrencée par de nouvelles fibres (nylon, coton). Elle retrouve néanmoins sa place dans les champs (20 000 ha en 2021) grâce au développement de nouveaux débouchés. Les différentes parties du chanvre peuvent être valorisées : la graine (chènevis) dans l’alimentation ou les cosmétiques, et les pailles (chènevotte, fibre et poussière issue du défibrage) dans l’isolation, la papeterie, les plastiques biosourcés, la litière des animaux… Le chanvre présente également de nombreux atouts agronomiques et environnementaux : plante couvrante, peu sensible aux maladies et aux ravageurs, tolérante à la sécheresse, qui permet de diversifier les rotations, de stocker du carbone et de favoriser la biodiversité… Grâce à ces atouts, cette culture de printemps ne nécessite quasiment aucune intervention entre le semis et la récolte. L’étape la plus délicate est la récolte : selon la valorisation de la plante, la gestion du chantier ne sera pas la même. Pour une bonne rentabilité en bio, il est préférable de valoriser la graine. Il est alors possible d’atteindre une marge brute moyenne de 1 260 €/ha, contre 675 €/ha en conventionnel. Une aide couplée est également dédiée à cette culture (96 €/ha en 2020).
Les vins bio en 2020 : Quelles évolutions depuis la crise ?
Gwénaëlle LE GUILLOU, Auteur
Les vins bio se développent à un rythme soutenu en France, malgré la crise sanitaire. Si la consommation générale de vin diminue, la part de vins bio ne cesse d’augmenter. Pour assurer la pérennité économique de leur exploitation, la plupart des vignerons bio visent l’autonomie commerciale en gérant eux-mêmes la vente de leurs vins. Pour cela, ils utilisent cinq principaux canaux de distribution : la vente directe, la restauration, les cavistes, les magasins spécialisés et la grande distribution. En moyenne, un viticulteur bio en utilise au moins quatre. De plus, le contexte incroyablement compliqué engendré par la crise Covid-19 a fortement renforcé l’importance de l’autonomie commerciale. Une étude interne, réalisée par Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, montre que, durant la crise sanitaire, les vignerons bio ont largement investi la vente directe (clientèle habituelle et vente en ligne), ainsi que le négoce. A la sortie de cette crise, les vignerons interrogés souhaiteraient plutôt privilégier l’export (74 %) et continuer la vente directe (63 %).
La biodynamie : de la culture de la vigne à l’élaboration du vin
Thierry TRICOT, Auteur ;
Laurent COLOMBIER, Auteur
La biodynamie est un mode de production qui prend en compte l’influence des rythmes cosmiques, lunaires et planétaires, tout en respectant un équilibre entre la terre, les végétaux et les animaux. En viticulture, elle s’applique aussi bien aux méthodes de culture de la vigne qu’à l’élaboration du vin. Elle n’est pas encadrée par une réglementation européenne, mais les produits viticoles issus de ce mode de production peuvent être certifiés par deux labels : Demeter et Biodyvin. Pour être certifié en biodynamie, il faut que la totalité du vignoble soit en biodynamie et respecter un cahier des charges. L’une des règles communes aux deux labels est l’application, au minimum une fois par an, des préparations biodynamiques : 500 (bouse de corne) qui a un effet structurant sur le sol et 501 (silice de corne) qui va structurer la plante. Avant d’être appliquées, les préparations 500 et 501 doivent être dynamisées. Le compost est, quant à lui, enrichi à l’aide de préparations à base de plantes médicinales : achillée millefeuille, camomille matricaire, ortie dioïque, écorce de chêne, pissenlit et valériane. Cet article est complété par les témoignages d’Alain Ferran (vigneron biodynamique) et de Jacques Foures (conseiller et formateur en biodynamie).
Elevage porcin : La biosécurité au service de la gestion des maladies contrôlées
Tiffany MASSALVE, Auteur
Afin de faire face à plusieurs maladies susceptibles de toucher les élevages porcins, dont la peste porcine, qu'ils soient en bâtiments ou en systèmes plein-air, un arrêté ministériel relatif à la biosécurité a été pris le 16 octobre 2018. Dans cet article, sont explicitées les mesures à prendre par les éleveurs en matière de prophylaxie et de dépistage pour la maladie d'Aujeszky (ou pseudorage), le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP), la trichine ou encore la brucellose. À noter que, pour les adhérents à l'ASPNA, l'association sanitaire porcine de Nouvelle-Aquitaine, les analyses à effectuer de manière périodique peuvent être prises en charge.
Dossier spécial Elevage herbivore : Arbres fourragers : Un levier face au changement climatique ? ; Pâturages : Des prairies pâturées à haute densité de mûriers blancs ?
Laurence VIGIER, Auteur ;
Philippe DESMAISON, Auteur
Ce dossier se penche sur l'utilisation des arbres comme fourrage pour les élevages herbivores. Cette alternative séduit, en effet, de plus en plus d'éleveurs, ces derniers devant faire face à des aléas climatiques récurrents. Un premier article met en avant les atouts de cette pratique agroforestière (production de fourrages d'appoint en cas de sécheresse, appétence accentuée par la diversification de la ration, déparasitage naturel par les tanins présents dans les feuilles...) et présente quelques retours d'expériences et résultats issus d'exploitations ou de la station expérimentale Inrae de Lusignan. Ce fourrage peut être consommé directement sur l'arbre (table d'alimentation), posé au sol après une coupe (rame au sol), voire même en affouragement après séchage ou ensilage. Un second article s'intéresse plus particulièrement à l'expérimentation mise en place chez un éleveur bio ariégeois (le GAEC Authier), dans le cadre du programme Agrosyl : des mûriers blancs destinés à être pâturés ont été implantés dans une prairie à raison de 25 000 tiges/ha. La conduite de la parcelle, les résultats sur trois ans d'expérimentation et les perspectives pour l'avenir sont présentés.