- Titre :
- REUSSIR LAIT, N° 361 - Octobre 2021 - Bulletin N° 361
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Comment stopper la déprise en lait de montagne ?
Costie PRUILH, Auteur
Hors AOP, les revenus des producteurs laitiers situés en zone de montagne sont faibles. Deux parlementaires, Jean-Pierre Vigier et Pascale Boyer, ont présenté, durant lété 2021, treize propositions pour aider ces filières à relancer une dynamique. En 2019, la commission Montagne du Cniel tirait déjà la sonnette dalarme et appelait à se mobiliser collectivement pour compenser le surcoût de production et de collecte du lait de montagne. Cette commission appelait également à créer plus de valeur autour de ce lait. Les coûts de production sont, en effet, plus élevés en montagne que dans les plaines de lOuest, en raison de contraintes plus importantes (climat, relief, isolement géographique
). Ce surcoût est partiellement compensé par lICHN, mais pas totalement. De plus, en agriculture biologique comme en agriculture conventionnelle, les produits laitiers ne valorisent pas assez laspect montagne.


Trois quarts des élevages laitiers sont producteurs nets de protéines
Costie PRUILH, Auteur
Le projet Casdar Eradal, qui sest terminé fin 2021, avait pour objectif de calculer lefficience nette des troupeaux laitiers français. Lefficience nette correspond au rapport entre les protéines ou lénergie alimentaire fournies par les produits animaux (dans ce cas, le lait et la viande) et les protéines ou lénergie ingérées par le troupeau qui pourraient être consommées par lHomme. Elle permet ainsi dappréhender la concurrence entre lalimentation des vaches et lalimentation humaine. Le projet Eradal a ainsi calculé quen moyenne, en France, les produits animaux fournis par les élevages laitiers offrent autant dénergie quils en consomment. Concernant lefficience nette en protéines, trois quarts des élevages laitiers sont fournisseurs nets de protéines. Cette efficience est plus élevée dans les systèmes herbagers : ces derniers entrent très peu en concurrence avec lalimentation humaine en transformant lherbe en protéines consommables par lHomme sous forme de lait et de viande. Toutefois, la compétition pour les surfaces na pas été prise en compte dans cette évaluation : quels seraient les impacts si toutes les surfaces cultivables étaient consacrées à lalimentation humaine ? Et, sans amendements animaux, quels seraient les rendements des cultures ?


« L'affouragement en vert est délégué à la Cuma »
Cécile JULIEN, Auteur
En Ille-et-Vilaine, un groupe déleveurs a investi en commun et a embauché un chauffeur pour assurer laffouragement en vert dune quinzaine de fermes. Ces dernières, en conventionnel et en bio, sont majoritairement adhérentes à la Cuma La Gourmande. Quelques fermes non adhérentes, situées à proximité, ont également pris part à ce projet. Laffouragement en vert permet de distribuer lherbe de parcelles non accessibles par les vaches (ex : parcelles séparées par une route fortement fréquentée) et de valoriser plus facilement des cultures dérobées. Cette technique est également plus souple quun chantier densilage et moins coûteuse que lenrubannage (même en intégrant le coût du chauffeur). Cet article détaille plus particulièrement le cas de Jérémy Hurel, éleveur laitier (conventionnel) et Président de la Cuma. Entre la valorisation de ses prairies et de ses cultures dérobées, laffouragement en vert ne sarrête quen janvier et en février sur son exploitation.


« Avec la bio, nous vivons bien avec 60 vaches »
Bernard GRIFFOUL, Auteur
Le GAEC des Gauds, géré par Bénédicte et Philippe Chausse, est basé dans les Monts du Pilat (Loire), entre 900 et 1 000 mètres daltitude. En 2015, malgré une bonne production de lait, les résultats économiques de la ferme nétaient pas satisfaisants en raison des fortes variations du prix du lait conventionnel et des coûts élevés engendrés par leur système laitier intensif en zone de montagne. Les éleveurs ont alors entamé une conversion à lagriculture biologique avec laide de Jean-Pierre Monier, référent bovin lait bio à la Chambre dagriculture dAuvergne-Rhône-Alpes. Cette conversion sest bien déroulée, sans baisse de productivité (8 500 L/vache). Elle a toutefois nécessité une forte réorganisation des rotations de cultures (pour sortir du système maïs sur maïs), avec une introduction massive de légumineuses. Bénédicte et Philippe Chausse arrivent ainsi à avoir de faibles coûts alimentaires. Leur coût de concentrés (51 /1 000 L) est dailleurs équivalent, voire inférieur, à celui des éleveurs conventionnels, alors quen bio, laliment coûte deux fois plus cher. Cet article explique plus amplement le système fourrager mis en place sur cette ferme depuis sa conversion à la bio. Il détaille également les résultats technico-économiques (année 2020), et apporte des données sur les principaux produits et charges (ramenés aux mille litres pour pouvoir les comparer avec d'autres fermes laitières). Les résultats technico-économiques sont comparés à un cas-type bio AuRA (2019).


Ils ont inventé le yaourt bio écoresponsable en vrac
Véronique BARGAIN, Auteur
Eric Lepage, éleveur bio de 90 vaches normandes à la Ferme des glycines, à Saint-Jean-dElle (Manche), sest lancé dans la fabrication de yaourts bio vendus en vrac pour des GMS et pour la restauration collective. Les yaourts, confectionnés à base de lait pasteurisé, sont conditionnés dans des poches en plastique (munies dun bouchon verseur) de 1,2 kg à 5 kg. Ce conditionnement permet de réduire les emballages de 44 % par rapport à des yaourts en pots, et permet aussi daugmenter la DLC du produit à 30 jours (contre 21 normalement). Les distributeurs et les collectivités sont donc intéressés par ce produit bio, local, fermier, écoresponsable, qui peut être conservé plus longtemps. Ces yaourts sont commercialisés sous la marque « Simple comme bonjour ». Ils sont actuellement vendus à des collectivités et à des GMS de la Manche et du Calvados, et dans quelques grandes surfaces à Paris. Les commandes sont passées le lundi matin, pour une livraison à partir du mercredi (la livraison et la confection des étiquettes sont externalisées). Eric Lepage cherche maintenant dautres éleveurs pour dupliquer cette initiative dans dautres départements, afin de répondre aux demandes en dehors de la Manche.