- Titre :
- VOIX BIOLACTEE (LA), N° 105 - Décembre 2021 - Bulletin N° 105
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dossier : Atouts des élevages
Eric ZINS, Auteur ;
Jacques CAPLAT, Auteur ;
Katja KLUMPP, Auteur ;
ET AL., Auteur
Malgré la mise en place de quelques politiques publiques pour limiter le changement climatique, ce dernier ne fait quempirer. La population peut toutefois agir, notamment par le biais de ses actes dachats, en soutenant des filières respectueuses de lenvironnement. Le système de production biologique et le label AB garantissent justement le respect de lenvironnement : préservation des sols, de la qualité de leau, de la biodiversité
Ces externalités positives sont encore peu connues par le grand public. Ce dossier vise justement à les mettre en avant, et plus particulièrement dans le cadre de lélevage laitier biologique. Dans un contexte où la place de lélevage est de plus en plus questionnée par la société, Jacques Caplat (agronome et ethnologue) rappelle les bienfaits de lélevage bio, des prairies et du pâturage. Des ingénieurs de recherche dINRAE reviennent ensuite sur les avantages offerts par le pâturage sur le stockage de carbone et la fertilité des sols, ainsi que sur lesthétisme des espaces ouverts permis avec les prairies. Un naturaliste, Jean-Pierre Laffont, détaille les atouts des élevages laitiers bio en matière de biodiversité. Plusieurs associations environnementalistes ou de consommateurs (Greenpeace France, WWF France, Basic et UFC-Que Choisir) reviennent ensuite sur une étude quelles ont menée sur différents labels et expliquent pourquoi le bio reste lunique valeur sûre en matière de préservation de lenvironnement. Plusieurs articles sont également consacrés à limportance de la communication pour valoriser lélevage laitier bio : ils apportent des conseils aux éleveurs pour savoir se présenter et expliquer leurs pratiques ; des témoignages déleveurs qui ouvrent régulièrement leurs portes au grand public ; des arguments et des paroles déleveurs permettant de déconstruire des idées reçues ; des propositions pour réconcilier le monde agricole et la société civile. Les aides à la communication mises en place par Biolait sont aussi présentées.


Retour sur lopération « Un samedi nature à la ferme »
BIOLAIT, Auteur
En octobre 2021, Biolait a organisé des fermes ouvertes sur le thème de la biodiversité. Au total, 25 fermes, réparties sur tout le territoire français, ont participé à cette opération intitulée « Un samedi nature à la ferme ». Plus de 400 visiteurs ont ainsi pu découvrir les pratiques vertueuses des éleveurs laitiers biologiques, ainsi que le modèle bas carbone mis en place par tous les adhérents de Biolait (250 jours de pâturage par an en moyenne, une alimentation des vaches 100 % origine France
). Cette action a dailleurs contribué à faire connaître cette société grâce à la parution darticles dans la presse locale, à des publications sur les réseaux sociaux et aux relais réalisés par les différents clients et partenaires. Les fermes qui ont participé à cet évènement ont été accompagnées par le service communication de Biolait, notamment via des visioconférences de préparation, puis de bilan, et à travers un kit de communication (affiches, flyers, supports de présentation, idées pour animer les visites
). Le GAEC Naturellement Normande (Calvados) et le GAEC du Thielley (Manche) ont participé à cette action. Ils apportent leur témoignage.


Anticiper pour mieux préparer l'avenir
Clémentine ROBIN, Auteur
Luc et Françoise Pavageau racontent leur parcours, de leur installation à la future transmission de leur ferme bio basée en Loire-Atlantique. Luc sest installé une première fois en GAEC, de 1989 à 1996, avant de décider de partir et de sinstaller de son côté. Il a alors cherché une autre ferme, en a visité sept avant de trouver celle sur laquelle il sest installé en 1997. Françoise a, quant à elle, démissionné de son travail et est devenue salariée de la ferme. Après deux congés parentaux, elle sest installée en 2006 en créant un atelier de veaux de boucherie. Cet atelier les a bien aidés pendant la crise laitière de 2009. Face à la quantité de travail et aux nombreux intrants utilisés, ils ont commencé à sintéresser à lagriculture biologique. Ils ont arrêté les veaux de boucherie en 2015 et ont converti leur ferme en 2016. Ils sont également passés, petit à petit, en monotraite davril à août, afin de se libérer du temps. En 2019-2020, cinq ans avant leur retraite, ils ont fait le choix de participer à une formation sur la transmission des fermes. Cette formation leur a permis davoir des repères (dans le temps et d'un point de vue économique), dentendre des témoignages (notamment sur le système de parrainage), de savoir comment conduire leur ferme jusquà la retraite (ex : maintenir une certaine rentabilité car les banques feront attention à ce point lors de la reprise).


Mise en place dun système de pâturage tournant dynamique
Emmanuel CAGNIN, Auteur ;
Carole MERIENNE, Auteur
Emmanuel Cagnin est éleveur laitier en Haute-Garonne. En quelques années, il est passé dun système non pâturant (conventionnel) à un système bio reposant sur du pâturage tournant dynamique. Pour effectuer cette transition, il sest fait accompagner par Carole Merienne, conseillère à la Chambre dagriculture de Haute-Garonne. Ils ont ainsi découpé les deux îlots de la ferme en différents paddocks fixes de 50 ares. En pleine période de pousse de lherbe, il arrive quEmmanuel Cagnin redécoupe ces paddocks en deux, avec des piquets en fibres et un fil électrique souple quil déroule à laide de sa voiture. Il a également aménagé un système sur un vieux 4x4 qui lui permet de soulever les fils et de passer dessous avec sa voiture. Pour labreuvement des animaux, il a installé des tuyaux à laide dune sous-soleuse et a acheté des abreuvoirs néo-zélandais quil déplace en les traînant avec sa voiture. Pour simplifier la gestion du pâturage, son troupeau est divisé en deux lots : dune part, les vaches en lactation et, dautre part, les génisses et les vaches taries. En fonction de la pousse, Emmanuel Cagnin organise le pâturage. Il va préférer donner les paddocks plus riches en ray-grass aux vaches en production et les paddocks plus fournis en fétuque aux génisses. Il pratique également le topping (fauche avant pâturage) pour éviter les zones de surpâturage et les refus.


Des méthodes simples pour travailler seul sur une ferme laitière bio : épisode 2/2
Laurent VAISSIERE, Auteur
Laurent Vaissière, installé en 1997 dans le Cantal, élève seul 25 vaches laitières en bio sur sa ferme de 31 ha. Il livre 165 000 litres de lait par an à Biolait. Pour maîtriser sa charge de travail et préserver sa qualité de vie, il a acquis une expérience dans la simplification des tâches quotidiennes. Dans un précédent article, il donnait un premier exemple de simplification du travail : nourrir ses vaches laitières l'hiver en 100 % libre-service. Dans cet article, il détaille un deuxième exemple : le semis direct. Cette technique permet de gagner du temps, tout en préservant les sols (respect de la structure du sol, mais en aérant lhorizon superficiel, ce qui permet une meilleure minéralisation en superficie) et en effectuant des économies (moins de gasoil et moins de pièces dusure).


Le projet TOFoo, mieux caractériser les produits bio, en vue de les authentifier Episode 1/2
Aurélie RINGARD, Auteur ;
Camille PHILIPPOT, Auteur
En Europe, les filières biologiques possèdent lun des meilleurs systèmes de contrôle dans le secteur de lagroalimentaire. Ce système est basé sur une obligation de moyens qui se concrétise par un cahier des charges, une réglementation européenne et un système de certification des différents opérateurs. Néanmoins, comme ces filières sinternationalisent et sallongent, il est plus facile de perdre la trace des produits (par rapport aux circuits courts). Des pratiques frauduleuses sont apparues ces dernières années et le consommateur a besoin dêtre rassuré : 60 % des consommateurs sinterrogent sur lauthenticité des produits bio, ce qui constitue le deuxième frein à lachat de produits bio, juste après le prix. Le projet TOFoo (True Organic Food) a été lancé, en 2020, afin de développer des analyses authentifiant les produits bio. Il est piloté par Eurofins, leader mondial en prestations danalyses, et regroupe neuf partenaires français (industrie de lagroalimentaire et institutions académiques) aux savoir-faire complémentaires.


La bio, pour lautonomie et lintégrité du métier de paysan
Fabien GARREAU, Auteur
Fabien Garreau est installé, en Vendée, sur une ferme laitière biologique avec sa compagne, depuis cinq ans. Si, au moment de la reprise, cette ferme navait pas déjà été en bio, ce couple laurait quand même reprise, puis convertie en bio. Cest la recherche dautonomie décisionnelle qui a les amenés à lagriculture biologique. Pour eux, la qualité de vie au travail passe avant tout par la souveraineté décisionnelle. Le fait de produire de manière plus autonome et économe, tout en respectant lenvironnement, est également une source dautosatisfaction. Le label bio leur permet davoir une reconnaissance de leurs pratiques et leur fournit un statut social, notamment auprès des consommateurs.