- Titre :
- REUSSIR LA CHEVRE, N° 367 - Novembre / Décembre 2021 - Bulletin N° 367
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Traitez-vous vos chèvres contre les parasites ?
REUSSIR LA CHEVRE, Auteur
Cet article compile les témoignages de trois fermes caprines pratiquant le pâturage sur leur gestion du parasitisme. Les éleveurs interrogés sont invités à répondre à la question : « Traitez-vous vos chèvres contre les parasites ? ». Agnès et Nicolas Armand (en système conventionnel pâturant) effectuent deux coproscopies par an. Ils décident ensuite sil faut traiter ou non avec leur vétérinaire. Ils essayent de réduire au maximum lutilisation de traitements en effectuant de la prévention avec des huiles essentielles et du pâturage tournant. Jessica Merland (en conversion bio) mélange, en préventif, du vinaigre de cidre à laliment de ses chèvres. Durant les périodes de pâturage, elle mixe également une ou deux gousses dail quelle mélange au concentré distribué le matin. Fabien et Céline Bondu (en agriculture biologique) effectuent un suivi coprologique. Ces éleveurs ne sont pas encore à leur rythme de croisière : toutes les clôtures ne sont pas encore installées et les chèvres restent parfois un peu trop longtemps sur une parcelle. Ils essayent daméliorer ce point.


Ajuster la production avec les lactations longues
Bertrand BLUET, Auteur
Depuis leur installation en 2004, les trois associés du Gaec des Cabrioles (Laurent Moreau, Séverine et Thierry Reulier) ont recours aux lactations prolongées dans leur ferme caprine. Ils élèvent 120 chèvres en bio, dans lIndre, pour une production de 100 000 L de lait transformés à la ferme en fromages AOP Pouligny Saint-Pierre (vendus en direct). Lexploitation gère une SAU de 30 ha, dont 27 ha de SFP. Pour produire du lait toute lannée, le système reposait, jusquen 2021, sur deux périodes de mises bas : une au printemps et une à lautomne. En fonction de la réussite de la reproduction, des besoins en lait et des contraintes liées au bâtiment, ces éleveurs étaient souvent amenés à équilibrer les lots, notamment en effectuant des lactations longues. Ces lactations longues représentaient une proportion plus ou moins importante au sein du troupeau (entre 35 et 100 % des chèvres suivant la période). Lorsque les chèvres étaient mises à la reproduction, les associés créaient un troisième lot, dans lequel ils sélectionnaient les meilleures chèvres à mettre au bouc, afin dassurer le renouvellement du cheptel. En 2022, lobjectif de ces éleveurs est de passer à une seule période de mise bas et des lactations longues pour continuer à avoir du lait toute lannée.


Lutter contre le parasitisme
A. T., Auteur
Le 21 septembre 2021, une conférence sur la gestion du parasitisme en élevage caprin a été organisée à loccasion du salon Tech&Bio. Cette conférence a notamment porté sur lintérêt du sainfoin en cure pour les chèvres laitières. Cette légumineuse, qui contient des tanins condensés qui ont un effet antiparasitaire, a fait lobjet dessais dans le cadre du projet Casdar Fastoche (projet piloté par lIdele et qui avait pour but de tester et de développer le pâturage de plantes riches en métabolites secondaires bioactifs). Les premiers résultats sont jugés « intéressants » sur la partie zootechnique et « optimistes » pour la partie parasitisme. Le sainfoin présente lavantage dêtre adapté aux conditions séchantes et de rester appétent à un stade avancé. Il est également possible dopter pour dautres plantes riches en tanins, comme la chicorée ou le plantain.


« Je me suis installé seul à 19 ans »
Virginie HERVÉ-QUARTIER, Auteur
Non issu du milieu agricole, Thomas Chaléac a créé son exploitation en janvier 2019, seul, à 19 ans. Il élève des chèvres en agriculture biologique et transforme leur lait en fromages AOP Picodon. Sa ferme se situe en Ardèche, près du mont Gerbier de Jonc. Thomas Chaléac a toujours été passionné par lagriculture. Il a passé un bac CGEA au Lycée agricole dAubenas et a eu, en même temps, lopportunité dacheter des terres dans son village d'origine. Son projet dinstallation sest alors accéléré. Ce jeune a monté son projet dinstallation avec le soutien de sa famille. Il a investi 400 000 pour acheter les terres, le bâtiment, les animaux, le matériel
Pour lui, en créant sa ferme, lune des difficultés a été de démontrer qu'on a des débouchés à ses produits, sans rien avoir à déguster pour les clients, afin que des financeurs acceptent de suivre son projet. Actuellement, lexploitation fonctionne bien, même sil reste du chemin à parcourir. Il élève 80 chèvres en lactation et pourra monter jusquà 130 chèvres (capacité du bâtiment). Il trait une seule fois par jour car le volume de lait produit est déjà suffisant. Thomas Chaléac assure, à lui seul, la production, la transformation et la vente. Son grand frère devrait bientôt le rejoindre, afin de développer lexploitation et de partager certaines tâches. Ceci permettra aussi au jeune éleveur de prendre un peu de repos.