- Titre :
- LE MAG DE LA BIO, N° 20 - Décembre 2021 - Bulletin N° 20
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Quelles pistes pour mieux valoriser et différencier la viande bio de lEst-Pyrénéen ?
Amandine MAUGER, Auteur ;
Andréa CASSAGNES, Auteur
En 2021, une étude a été réalisée sur les filières viandes biologiques bovines et ovines de lEst-Pyrénéen, à partir de la méthode Reloc' de lINRAE. Cette méthode de diagnostic territorial vise à encourager la transition des filières et repose sur « lhypothèse que des transitions peuvent sopérer en renforçant ou en créant des synergies entre acteurs qui partagent des visions similaires ou complémentaires ». La méthode Reloc' compte 4 grandes étapes : I) comprendre le contexte (territoire et filières) par exemple à l'aide d'enquêtes ; II) identifier les positions stratégiques (groupes dacteurs ayant des pratiques/visions similaires) ; III) identifier les relations entre acteurs ; IV) co-construire les pistes de développement avec les acteurs locaux. 83 entretiens ont été menés dans les départements de lAude, de lAriège, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées. Cinq grandes conceptions ou positionnements stratégiques ont été mis en évidence pour produire de la viande bio dans lEst-Pyrénéen : I) défendre les valeurs de la bio locale ; II) proposer un produit viande bio dexcellence ; III) standardiser la viande bio pour répondre aux attentes du marché ; IV) soutenir le local en priorité et la bio si opportunité ; V) valoriser le territoire par ses produits locaux de qualité. De là, notamment en analysant les jeux dacteurs portant ces postures ou encore les dynamiques en cours sur les territoires, 3 pistes de développement ont été identifiées : I) développer loffre de viande bio en boucherie ; II) développer loffre de viande bio en restauration hors domicile ; III) communiquer, sensibiliser sur la viande bio des Pyrénées.


Affichage environnemental : un défi pour les produits alimentaires !
Amélie BERGER, Auteur
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, votée en février 2020, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur les produits afin de fournir des informations aux consommateurs et de leur permettre dorienter leurs choix vers une consommation plus respectueuse de lenvironnement. Les produits alimentaires sont fortement concernés par la mise en place de cet affichage. En 2021, le gouvernement a lancé une expérimentation, coordonnée par lADEME et Inrae, afin de concevoir une méthode pour calculer limpact environnemental des produits alimentaires et pour le traduire en affichage. Cette méthode devait obligatoirement reposer sur une analyse du cycle de vie (ACV). Mais, comme lACV rapporte les impacts environnementaux au rendement, elle favorise ainsi les systèmes les plus intensifs. Elle présente aussi linconvénient de ne pas prendre en compte des critères importants de durabilité, comme le bien-être animal ou la biodiversité. Face à ces constats, lITAB et ses partenaires ont proposé un autre format daffichage, le Planet Score, qui prend également en compte, outre l'ACV : limpact sur le climat, le niveau de pesticides utilisés, limpact sur la biodiversité et le bien-être animal.


Label Territoire Bio Engagé
Laureline TERRIS, Auteur ;
Nancy FAURÉ, Auteur
Le label Territoire Bio Engagé a initialement été créé par Interbio Nouvelle-Aquitaine, en 2012. Depuis septembre 2020, il a une portée nationale et peut être délivré dans cinq autres régions : Occitanie, Bretagne, Pays de la Loire, Hauts-de-France et Centre-Val de Loire. Il est géré par les interprofessions bio régionales et sadresse aux collectivités territoriales, ainsi quaux établissements de restauration scolaire. Il a pour but de valoriser les territoires qui uvrent pour le développement de la bio. Fin 2021, 290 communes et établissements ont été labellisés "Territoire Bio Engagé". Pour obtenir ce label, les collectivités doivent atteindre au minimum lun des deux critères suivants : 15 % de leur surface agricole en bio et/ou 22 % dapprovisionnement bio dans leurs services de restauration (en valeur dachat). Pour les établissements de restauration scolaire, il faut atteindre 22 % dapprovisionnement bio (ce seuil sera augmenté à 25 % en 2025). Plusieurs niveaux de labellisation sont proposés pour valoriser les collectivités et les établissements qui sengagent davantage, avec des pourcentages de bio plus élevés. Ces niveaux sont symbolisés par des épis et des fourchettes selon le critère concerné.


Le travail du sol en viticulture biologique en Occitanie
Emma CARROT, Auteur ;
Christophe AUVERGNE, Auteur ;
Nicolas CONSTANT, Auteur ;
ET AL., Auteur
Quil soit réalisé sous le rang ou sur la totalité de la parcelle, le travail du sol est une pratique importante en viticulture biologique. Il permet de désherber, dameublir le sol, de le décompacter, denfouir les amendements et de maintenir un sol plat entre les inter-rangs. Toutefois, sil est mal réalisé, il peut engendrer une baisse de la portance du sol, un risque accru dérosion, la destruction des racines superficielles, une consommation importante en gazole, ou encore une accélération du processus de minéralisation (impliquant une perte de carbone). Afin dallier performances techniques et économiques, il est important de choisir un outil de travail du sol adapté. Ce dernier dépendra des objectifs recherchés, de la configuration de la vigne, de la nature du sol et de la pente, de lorganisation du travail, de la facilité de réglage de l'outil
Les caractéristiques, les avantages et les inconvénients de neuf outils (travaillant le rang ou linter-rang) sont détaillés. Même si les coûts liés au travail du sol peuvent être très variables dune exploitation viticole à une autre, notamment en fonction de leurs conditions pédoclimatiques, un tableau apporte quelques références technico-économiques (coûts de production, temps de travail). Enfin, il est rappelé que, pour maîtriser ses coûts de production, il est possible de limiter sa consommation de carburant en jouant sur le choix de loutil de travail du sol, la période de reprise du sol et la profondeur de travail.


Peut-on se passer du cuivre en production de raisin de table biologique ?
Marc MIETTE, Auteur
Les groupes DEPHY Ferme (financés par le plan ECOPHYTO) ont pour objectif de diminuer lusage des produits phytopharmaceutiques. Dans le Tarn-et-Garonne, un groupe DEPHY Ferme constitué de onze arboriculteurs dAgribio82, a débuté, en 2016, des travaux pour diminuer les doses de cuivre du groupe en production de raisins de table biologiques. Trois stratégies différentes ont notamment été testées chez trois producteurs situés près de Moissac : 1 - le programme « usuel », qui est basé uniquement sur des apports optimisés de cuivre ; 2 - le programme « biostimulant », qui associe un engrais foliaire à de faibles doses de cuivre (deux types dengrais foliaires ont été testés) ; 3 - le programme « de substitution », qui associe de faibles doses de cuivre à du talc et du vinaigre. En 2021, une année de forte pression en mildiou, ces producteurs ont réduit lutilisation de cuivre métal à : 3,78 kg/ha dans le cadre du programme usuel (le mildiou a été maîtrisé) ; 2,87 kg/ha dans le cadre du programme biostimulant (le mildiou a été maîtrisé) ; 0,91 kg/ha dans le cadre du programme de substitution (les feuilles ont été fortement impactées et une perte de 8 % sur les grappes a été enregistrée). Ces essais montrent néanmoins que certaines stratégies de réduction du cuivre fonctionnent, que la pression en mildiou soit faible ou forte.


Gestion du rumex en agriculture biologique
Ingrid BARRIER, Auteur
Les rumex sont des adventices problématiques, aussi bien dans les systèmes prairiaux que dans les systèmes de grandes cultures biologiques. Le rumex est une plante vivace, qui est présente toute lannée. Les deux espèces les plus communes sont le Rumex à feuilles obtuses et le Rumex crépu. La multiplication de cette adventice se fait à travers ses graines ou par multiplication végétative (régénération dun fragment de racine pivot). A noter quun plant produit 60 000 graines par an, et que ces graines ont une capacité partielle à pouvoir germer avant maturité. Les méthodes de gestion du rumex se focalisent ainsi sur la réduction du stock semencier (qui est très persistant), et sur lextraction des racines pivots. Comme pour la plupart des adventices vivaces, il est conseillé dintervenir aux périodes où les réserves racinaires du rumex sont au plus bas, cest-à-dire au tout début de la floraison et avant la fin de lété, car le rumex refait ses réserves dans sa racine pivot à lautomne. Il est possible dallier plusieurs méthodes (préventives ou curatives) pour contrôler le développement de cette adventice : faux semis, déchaumages durant linterculture, passage de herse étrille, binage, implantation de cultures ou de couverts étouffants, écimage, nettoyage des semences de ferme, compostage, arrachage manuel
Ces données ont été recueillies dans le cadre du projet CAPABLE : Contrôler vivAces et Pluriannuelles en Agriculture BioLogiquE.


Matière organique : Quel taux viser pour préserver mes sols ?
Alexia GARRIDO, Auteur
Les sols sont souvent caractérisés par leur texture et leur structure. En agronomie, dautres éléments sont également pris en compte, comme le pH ou la teneur en matière organique. Cette dernière retranscrit le niveau de fertilité et dactivité biologique du sol. La présence suffisante de matière organique augmente aussi la portance et la réserve utile des sols, améliore leur structure et bien dautres paramètres utiles. Le taux de matière organique sinvite dailleurs au cur des débats agronomiques. En France, le taux de matière organique est actuellement, en moyenne, de 2% sur lhorizon 0-30 cm, soit 60 à 70% de moins quil y a deux siècles. Comment savoir quel taux de matière organique viser pour atteindre une qualité de sol satisfaisante ? Pascal Boivin, enseignant-chercheur en pédologie à la HES-SO (Genève), et son équipe se sont penchés sur cette question. Ils ont comparé des centaines de sols pour déterminer à partir de quel taux de matière organique les sols disposaient dune bonne qualité structurelle. Ils se sont alors aperçus que pour atteindre une bonne qualité de sol, il fallait avoir au minimum un ratio teneur en matière organique / teneur en argile égal à 17 %. Lutilisation de ce ratio a été validée sur tous les types de sols jusquà 60 % dargile (à lexception des tourbes et des sables). Les parcelles pour lesquelles les meilleures structures de sol ont été observées sont celles qui obtiennent un ratio supérieur ou égal à 24 %.


Lail bio : Situation de la production en Occitanie et débouchés commerciaux
Lise LAPORTE-RIOU, Auteur ;
Marie BOLLINO, Auteur ;
Anne-Laure FUSCIEN, Auteur ;
ET AL., Auteur
En 2018, la région Occitanie comptait plus de 1 750 ha dail, soit 65 % des surfaces nationales. Pour garantir une plus-value aux producteurs occitans et résister aux produits importés, des Signes Officiels de Qualité ont été mis en place : Ail rose de Lautrec Label Rouge, Ail violet de Cadours AOP et Ail blanc de Lomagne IGP. La production en agriculture biologique nest pas en reste, puisquelle représente près de 10 % des surfaces implantées (150 ha certifiés et 21 ha en conversion). En 2020, InterBio Occitanie a réalisé une enquête auprès de onze metteurs en marché du Sud-Ouest afin de mieux connaître les opérateurs et leurs attentes, dans le but daméliorer la structuration et le développement de la filière bio. Globalement, lail bio français nest présent sur les marchés que daoût à mars. Les raisons pouvant expliquer limportation dail bio sont le manque de volume produit et le manque dinfrastructures, telles que des chambres froides pour conserver lail plus longtemps. Les principaux circuits de distribution de lail certifié bio sont les magasins spécialisés et la GMS. Lindustrie est un débouché mineur, avec un prix dachat plus faible (entre 2,50 et 3,00 /kg). Lail en conversion reste difficile à commercialiser. Cet article est complété par le témoignage de Fabrice Furlan, producteur dail bio dans le Gers, et par le compte-rendu de la visite dexploitation de M. Rouet à Monfort.


Flash sur les essais de sorghos sous serres : Eté 2020
Delphine DA COSTA, Auteur ;
Alban REVEILLE, Auteur ;
Antoine BEDEL, Auteur
Satisfait par les résultats des sorghos cultivés en plein champ, un groupe de cinq fermes maraîchères bio de Haute-Garonne et dAriège (qui travaille sur les couverts végétaux) a voulu élargir ses essais à la culture sous serre. Lobjectif était de produire une importante biomasse sur un court laps de temps dans les serres, en période estivale, en vue daugmenter le taux de matière organique du sol et de concurrencer les adventices. Litinéraire technique suivant a pu être défini : 1 - préparer minutieusement le lit de semence ; 2 - semer à la volée en juin/juillet (50 kg/ha pour la variété Piper et 90 kg/ha pour la variété Lurabo F1) et enfouir les graines à 2-3 cm de profondeur ; 3 irriguer pour permettre la levée ; 4 - réaliser plusieurs coupes en cours de culture pour créer de la matière organique à faible teneur en carbone (couper lorsque le sorgho atteint un mètre de hauteur et laisser au moins une hauteur de 10 cm au sol). Si lobjectif est de produire un couvert végétal sur un intervalle de temps court, pour ensuite mettre en culture des légumes en septembre, il faut privilégier la variété de sorgho Piper. Si lobjectif est de prolonger le couvert jusquen octobre, il vaut mieux implanter Lurabo F1.