- Titre :
- REUSSIR BOVINS VIANDE, N° 298 - Décembre 2021 - Bulletin N° 298
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2021
- Année de publication :
- 2021
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Dossier : Des pistes pour rénover ses prairies permanentes
Cyrielle DELISLE, Auteur ;
Sophie BOURGEOIS, Auteur
Avant d’envisager de rénover une prairie permanente, il est nécessaire d’évaluer son état de dégradation. Dix causes peuvent expliquer la dégradation d’une prairie (exploitation de l’herbe trop rase, sous pâturage, piétinement, aléas climatiques, dégâts d’animaux sauvages…). Pour y remédier, plusieurs moyens existent : revoir la fertilité du sol et/ou le mode d’exploitation, sursemer, faucher les refus, herser et ébouser… La pratique du sursemis est délicate, dans le choix des espèces et des variétés, ainsi que du matériel utilisé, et dans la gestion de la concurrence du couvert en place. En Wallonie, les éleveurs préfèrent effectuer plusieurs petits passages dans les zones où le couvert est parsemé. Parmi des témoignages d’agriculteurs, figure celui d’un éleveur laitier bio de Moselle qui a testé le sursemis de plantain dans une prairie naturelle dégradée, sans résultat probant. Dans le Cantal, Vincent Vigier, conseiller bio à la Chambre d’agriculture, suit des essais visant à semer des méteils dans des prairies naturelles dégradées. Les écarts de rendement en première coupe sont significatifs dans les prairies sursemées avec du méteil, mais les valeurs alimentaires sont similaires. Eric Fabre, éleveur bio de vaches salers dans le Cantal, témoigne de la mise en place de la pratique sur son exploitation. Par ailleurs, des essais d’égrainage naturel ont été mis en place par le réseau Civam, dans le cadre du projet Perpet. Globalement, cela a conduit à un taux de légumineuses plus faible du fait de l’étouffement par les graminées, avec une baisse de la valeur pastorale consécutive à l’augmentation des plantes diverses. Cette pratique reste donc aléatoire et nécessite une combinaison de facteurs.
Des solutions pour sauvegarder "l'abattage paysan"
François D'ALTEROCHE, Auteur
En élevage, la vente directe est très liée à la possibilité de faire abattre les animaux à proximité. Ce thème a été abordé lors d’une conférence sur l’abattage paysan, organisée par la Confédération paysanne. Les bouchers qui achètent sur pied en ferme sont aussi très investis dans la problématique des abattoirs de proximité. Si ces établissements sont intéressants, ce sont néanmoins des outils dans lesquels les éleveurs doivent s’impliquer : dans la gouvernance, mais aussi dans la réalisation de tâches, de l’abattage à l’entretien des installations. Pour certains éleveurs, ces tâches, parfois rémunérées, peuvent représenter un complément de revenu opportun. Dans un encart, l’exemple de l’abattoir de Guillestre, dans les Hautes-Alpes, est décrit par Bernard Leterrier, maire de la commune et vétérinaire retraité. Les abattoirs paysans relèvent de quatre catégories : les abattoirs fixes repris par des collectifs d’éleveurs ; les abattoirs mobiles avec des points de rassemblement des animaux ; les caissons d’abattage, qui sont le « prolongement » d’un abattoir ; les unités de mise en carcasse (abattoir fixe mais sans bouverie sur place, qui ne gère que les carcasses amenées par les caissons).
Né, élevé et abattu sur un même site
François D'ALTEROCHE, Auteur
Depuis 2021, dans le bocage bourguignon, l’abattoir mobile de la société Le Bœuf éthique passe de ferme en ferme pour abattre des bovins. Les carcasses sont ensuite conduites à l’abattoir public d’Autun où elles sont maturées dans des réfrigérateurs, avant d’être commercialisées par la société Le Bœuf éthique. Avec ce système, les animaux sont abattus sur la ferme, très rapidement et avec très peu de stress.
"Le plateau pèse le bovin sans l'immobiliser"
Cyrielle DELISLE, Auteur
Jean-Michel Poirier, éleveur bio de vaches limousines en Loire-Atlantique, décrit le système de pesée en mouvement qu’il a acquis en 2019. Les animaux, en entrant dans le parc de contention, passent sur le plateau peseur, sans être bloqués. Le poids est alors indiqué, ce qui permet à l’éleveur de contrôler les GMQ des animaux. Un équipement RFID va être mis en place (boucles sur les animaux et antenne sur le plateau peseur) afin d’obtenir un enregistrement automatique, avec transfert web grâce à une antenne wifi.
La charrue déchaumeuse en Cuma limite les coûts
David LAISNEY, Auteur
Cinq agriculteurs, dont 3 en bio, de la CUMA de la Sueurre, en Haute-Marne, ont acheté une charrue déchaumeuse. Les charrues déchaumeuses travaillent généralement entre 12 et 17 cm de profondeur et répartissent les résidus végétaux sur le flanc du labour plutôt que dans le fond, comme les charrues classiques. De plus, leur prix est souvent inférieur à ces dernières. Pour la reprise de labour, les agriculteurs de la CUMA de Haute-Marne utilisent un appareil à disques indépendants, pourvu d’un rouleau (les outils à dents risqueraient de remonter des débris végétaux).