- Titre :
- INFOS CTIFL, N° 378 - Janvier / Février 2022 - Bulletin N° 378
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Tech&Bio 2021 : Des résultats de recherche prometteurs pour une filière biologique dynamique
Juliette PELLAT, Auteur ;
Marie VINCENT, Auteur ;
Florence FÉVRIER, Auteur
La huitième édition du salon Tech&Bio s’est tenue du 21 au 23 septembre 2021, au Lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence (Drôme). Organisé tous les deux ans par la Chambre d’agriculture de la Drôme, ce salon agricole international des techniques bio et alternatives a réuni 18 000 visiteurs et 375 exposants. Cet évènement permet à tous les acteurs agricoles d’échanger et de s’informer au cours de nombreuses conférences, ateliers et démonstrations de matériel. Le fil vert de cette édition était le biocontrôle. Il a été abordé dans plusieurs conférences et ateliers. Des exposants étaient également présents pour promouvoir leurs solutions de biocontrôle (un village du biocontrôle était installé au cœur du village des exposants). Les filières maraîchage et arboriculture ont également largement été mises en avant lors de ce salon. Les principaux sujets abordés en maraîchage étaient le contrôle des adventices, l’utilisation de plantes de services et la qualité des sols. En arboriculture, les présentations ont plutôt porté sur le biocontrôle et le changement climatique. L’ensemble des diaporamas utilisés pour les conférences, ainsi que les posters présentés durant ce salon sont disponibles sur le site internet Tech&Bio.
Lutte contre l’enherbement en culture maraîchère : TENACE, un projet pour venir à bout des adventices !
Charlotte BERTHELOT, Auteur ;
Romane JEAN, Auteur ;
Mélanie RIOU, Auteur ;
ET AL., Auteur
Le projet TENACE vise à répondre aux problématiques de gestion des adventices en maraîchage dans les Pays de la Loire, en s’affranchissant des herbicides chimiques et du paillage plastique. Ce projet est financé par l’Arelpal (association régionale d’expérimentation légumière des Pays de la Loire). Différentes méthodes alternatives sont testées, sur des cultures semées (mâche, roquette, carotte) et sur des cultures plantées (salade, poireau, melon et courgette). Ces essais sont réalisés par plusieurs partenaires du projet, dont le CTIFL. Cet article présente les résultats obtenus, en 2021, sur le centre opérationnel de Carquefou, en culture de laitues. Cet essai a permis de comparer les effets de différents paillages « clés en main » (chanvre, papier et plastique biodégradable), de couverts végétaux et de mulchs organiques. Les paillages clés en main ont permis de s’affranchir des adventices, mais seul le paillage papier a obtenu un rendement commercialisable identique à la modalité de référence (paillage plastique classique). Le semis sous couvert de trèfle, le mulch de gazon et le mulch forestier ont permis d’atteindre un rendement identique ou supérieur à la référence paillage plastique. Mais, ces stratégies sont difficiles à mettre en place sur de grandes surfaces. Des essais complémentaires viendront consolider ces résultats.
Verger multi-espèces Alto : Régulation naturelle du puceron cendré du pommier
Jean-Michel RICARD, Auteur ;
Marion MICHAUD, Auteur ;
Corentin BOURDETTE, Auteur
Le centre opérationnel CTIFL de Balandran accueille le verger Alto. Ce verger multi-espèces expérimente une production fortement diversifiée à très faible niveau d’intrants phytosanitaires. Pour cela, un ensemble de moyens agroécologiques est mobilisé afin de pallier la limitation drastique des traitements phytosanitaires et d’augmenter la résilience du verger vis-à-vis des bioagresseurs : couverts végétaux, aménagements agroécologiques en faveur de la biodiversité, etc. Cet article s’intéresse plus particulièrement aux mécanismes de régulation naturelle d’un ravageur : le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea). Sa régulation naturelle a été suivie en 2019 et 2020. Les résultats montrent que la présence de nombreuses fleurs à proximité des pommiers a un effet attractif sur les principaux auxiliaires qui aident à lutter contre le puceron cendré. Cependant, en l’état actuel, les résultats de cette étude ne permettent pas de conclure à une régulation satisfaisante de ce ravageur. Le verger peut d’ailleurs être divisé en deux zones dans lesquelles la régulation naturelle a été différente. Dans l’une de ces zones, les populations de pucerons et leurs dégâts étaient très importants. La principale hypothèse pour expliquer ce phénomène repose sur l’action des fourmis, qui étaient particulièrement présentes dans cette zone. Comme ces insectes entretiennent une relation mutualiste avec les pucerons, ils peuvent défendre ce ravageur contre leurs ennemis, ce qui diminuerait les effets des auxiliaires.
A la recherche d’alternatives au cuivre : Lutte contre le mildiou en culture de melons
Marie TORRES, Auteur ;
Christine FOURNIER, Auteur ;
Maxime VANALDERWEIRELDT, Auteur
Le mildiou est devenu la maladie la plus préoccupante en culture de melons. Les attaques sont plus précoces, plus fortes et difficilement prévisibles. Si le cuivre est un moyen de protection efficace, il convient de limiter son utilisation. Un programme complet est mené par le CTIFL pour trouver des alternatives à son utilisation (dans un cadre d’agriculture conventionnelle). Ce programme vise à comprendre le mildiou, à déterminer ses conditions d’apparition et à identifier des stratégies de lutte alternatives. A plus long terme, il permettra aussi de déterminer si ce pathogène a évolué (notamment pour voir s’il est devenu plus virulent) et d’évaluer les sensibilités variétales des melons. Un essai en conditions contrôlées a, pour l’instant, permis de comparer l’efficacité de sept produits de biocontrôle : huile essentielle d’orange, COS-OGA, laminarine, yucca, parois de levure, chabazite et oxyde de potassium. Deux d’entre eux (l’huile essentielle d’orange et le COS-OGA) ont montré une efficacité similaire au cuivre. Toutefois, un essai au champ, en conditions de très forte pression de mildiou, a montré qu’aucun produit n’a permis de contrôler l’épidémie de mildiou mieux que le cuivre.