- Titre :
- BIOACTUALITES, N° 3/22 - Avril 2022 - Bulletin N° 3/22
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Mildiou et vigne: Que retenir de 2021? - Quelques pistes concrètes pour une meilleure maîtrise des risques
Claire MULLER, Auteur ;
Mathias LUDWIG, Auteur
L'année 2021, avec un mois de mai froid et un été pluvieux, a été particulièrement favorable au mildiou. Les vignerons suisses, quel que soit leur territoire, ont dû s'adapter en permanence à cette saison exceptionnelle, mais qui pourrait se reproduire à l'avenir. Il leur a fallu traiter rapidement, au bon moment, et surtout à de nombreuses reprises. Si cela s'est avéré d'autant plus difficile dans les vignobles qui sont peu ou pas mécanisés, ces systèmes ne sont pas pour autant à oublier. Des adaptations sont possibles, comme passer en vignes hautes ou mi-hautes, ou encore implanter des variétés plus résistantes. Dans un second article, trois vignerons romands en agriculture biologique présentent les stratégies qu'ils ont mises en place pour faire face à la situation de 2021 : - Eric Meylan, à Mont-sur-Rolle, mise sur la portance et donc sur la qualité de ses sols, et a adapté un quad pour appliquer certains traitements avec du matériel plus léger ; - André Bélard, à Chexbres, a pu agir en temps et en heures pour protéger ses vignes mais, à l'avenir, il souhaite développer plus de biodiversité via un projet de vitiforesterie ; - Damien Mermoud, à Lully, s'en est sorti grâce à une bonne maîtrise de la vigueur de ses vignes. Celles-ci sont cultivées mi-hautes et traitées avec des préparations biodynamiques.


Nouvelle technique sur vieilles roues
Aline LÜSCHER, Auteur
Andreas Baumgartner, issu d'une famille d'agriculteurs, a conçu un atelier particulier dans lequel il met au goût du jour de vieux matériels agricoles, en particulier destinés aux traitements des vignes. L'objectif est de réutiliser de vieilles machines toujours fonctionnelles en y installant du matériel moderne, type capteurs de mesures et buses, pour optimiser l'efficacité des traitements et limiter les dérives. L'une de ces machines, conçue sur mesure, est utilisée au FiBL. Il s'agit d'un Turbomobil de trente ans rééquipé à neuf. Toujours en collaboration avec Andreas Baumgartner, le FiBL a aménagé une place de lavage pour son matériel de pulvérisation. Les eaux de traitements sont stockées dans un réservoir avant de traverser un mur végétal qui sert de biofiltre et qui permettra de traiter une partie des polluants contenus dans ces eaux.


La Cream de la cream
René SCHULTE, Auteur
Éleveur de poules pondeuses bio sur la commune de Blauen, dans le canton suisse de Bâle-Campagne, Alvar Aebi élève, depuis décembre 2021, des poules Cream, issues d'un croisement entre les races Bresse Gauloise et White Rock réalisé spécialement pour l'agriculture biologique par l'organisme Ökologische Tierzucht-Gesellschaft (ÖTZ). Cette nouvelle race vise plusieurs objectifs : la double fin, afin d'éviter de tuer les poussins mâles (ce qui sera interdit en Suisse à partir de 2026), mais aussi la robustesse et la résilience. Les poules Cream apprécient particulièrement l'herbe du pâturage et les fourrages grossiers, les vers et les insectes. Leur régime est complémenté par de l'aliment (140 g maximum par jour pour que les poules n'engraissent pas trop). Avec des ufs vendus entre 0,70 et 1,10 franc suisse, Alvar Aebi rentabilise son atelier à hauteur de 30 francs/heure environ.


L'agricultrice qui protège le paysage
Beat GROSSRIEDER, Auteur
Esther Scherz élève, en bio, 14 bovins de race Highland et une douzaine de moutons, et cultive également des arbres fruitiers. Installée sur la ferme familiale à Wädenswil (Suisse), dans une région où l'agriculture biologique est encore rare, cette agricultrice se démarque sur plusieurs plans : d'abord, c'est une femme, comme seulement 6 % des chefs d'exploitations suisses ; elle est double active, n'a pas le permis et elle attache une importance toute particulière au maintien de la biodiversité et des paysages sur sa ferme. Elle a ainsi mis en place un système extensif, autonome en fourrages, et où de nombreux aménagements ont été faits pour maintenir la biodiversité (haies, mares, abris pour les animaux sauvages...).