- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 381 - Mars 2022 - Bulletin N° 381
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


La Rauze s'épanouit
Patrice VIDIEU, Auteur
Dans le Lot, en 2014, deux frères, Serge et Jacques, et Pascale, l'épouse de Serge, réfléchissent à la transmission de la ferme familiale, en polyculture-élevage, alors menée en biodynamie. C'est à ce moment que Basile, le fils, et sa compagne Béryl décident de revenir dans la région et commencent à travailler dans une ferme qui transforme céréales et viande porcine. Deux ans plus tard, le couple décide de s'installer à la ferme familiale, sous forme de collectif. Aujourd'hui, six paysan·ne·s travaillent à la ferme de la Rauze et gèrent avec six ateliers différents (les cultures ; la meunerie et l'huilerie ; le pain ; le maraîchage ; l'élevage et la transformation ; la transformation des produits du verger) et un magasin à la ferme. Cet article traite des différents dispositifs qui ont permis l'installation du collectif. Un encart fournit des informations sur la transmission des terres via l'outil « La Foncière Élémentaire ».


Dossier : Irriguer oui, mais pour quoi faire ?
Isabelle HIBON, Auteur ;
Sophie CHAPELLE, Auteur ;
Jacques PASQUIER, Auteur ;
ET AL., Auteur
Depuis une quinzaine dannées, la gestion de leau et le partage de cette ressource sont devenus une source de tension. Les projets de bassines (réserves deau géantes) se multiplient pour stocker leau, sans forcément prendre en compte tous les enjeux liés à la gestion de ce bien commun, et sans questionner les pratiques agricoles actuelles. Ce dossier vise, justement, à interroger les systèmes de production et avance des propositions concrètes pour une irrigation compatible à la fois avec lagriculture et avec les écosystèmes. Il commence par une interview de Florence Habets, directrice de recherche en hydrométéorologie au CNRS, qui explique les conséquences que peuvent avoir les « bassines » sur le milieu naturel. Le second article dénonce le fait que le développement des bassines soit principalement financé par des fonds publics, alors que celles-ci tendent à une utilisation individuelle de leau. Les deux articles suivants mettent en avant des incohérences liées à des modèles de production nécessitant beaucoup deau (ex : développer des bassines pour lélevage hors-sol ou pour des cultures gourmandes en eau destinées à lexport). Dautres articles abordent des solutions. Ils reviennent notamment sur limportance du sol dans le cycle de leau (et donc sur limportance de préserver les sols), proposent des solutions pour mieux gérer laccès à leau, et décrivent des exemples dirrigation durables et responsables. Un article est également consacré à la lutte contre laccaparement de leau dans le Marais poitevin.


En chantier : Pour une meilleure valorisation des bovins mâles
Fabien CHAMPION, Auteur
En France, la majorité des bovins allaitants mâles sont destinés à lexport (en vif ou sous forme de viande). Les veaux laitiers mâles sont, quant à eux, destinés au marché du veau de boucherie ou à lexport en vif. Les incertitudes liées à ces marchés et la dépendance aux exportations questionnent les éleveurs depuis des années. En 2021, la Confédération Paysanne a analysé des initiatives conduisant à une meilleure valorisation des bovins mâles. Cette étude sest déroulée en deux phases : une enquête téléphonique auprès dune soixantaine déleveurs volontaires qui mettent en place des initiatives, et un examen technico-économique approfondi de 25 élevages. Plus de 80 % des fermes interrogées durant la première phase sont en agriculture biologique. Les mâles sont essentiellement valorisés en bufs ou en veaux sous la mère (VSLM). Les fermes qui engraissent des bufs reposent sur des systèmes très herbagers. La quasi-totalité des fermes valorisent au moins deux types de mâles (VSLM, buf, broutard
) et/ou conduisent une activité en plus de lélevage bovin (maraîchage, gîtes, élevage caprin
). Concernant la commercialisation, 44 pratiquent la vente directe, 18 la vente en circuit court avec un intermédiaire et 38 la vente en circuit long. Cette enquête a aussi mis en évidence la complémentarité entre la valorisation des mâles et les autres activités de la ferme (débouchés, fertilisation, valorisation de certaines parcelles
). Létude technico-économique approfondie montre également que ces pratiques sont rémunératrices. La Confédération Paysanne souhaite que ce travail danalyse débouche sur des propositions politiques pour lever les principaux freins au développement de ces initiatives.