- Titre :
- REUSSIR PATRE, N° 694 - Mai 2022 - Bulletin N° 694
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/05/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Des béliers vasectomisés pour optimiser la lutte
Mélanie FACHE, Auteur
Les brebis sont des animaux dont la reproduction est saisonnée. Pour remédier à cette saisonnalité, et étaler la production d’agneaux, il est possible de recourir à un effet bélier, c’est-à-dire d'introduire un mâle dans le troupeau pour réveiller le cycle sexuel des brebis en dehors de la saison de reproduction (automne). Cette pratique fonctionne très bien sur les races rustiques, mais elle est, dans tous les cas, à proscrire sur les agnelles (ces dernières se désaisonnent très mal). Pour optimiser cet effet mâle en ménageant les forces des béliers reproducteurs, il est possible d’introduire un bélier vasectomisé, en amont, durant 12 à 14 jours (les béliers reproducteurs prennent ensuite le relai). La vasectomie stérilise les béliers tout en conservant leur comportement sexuel. Il est conseillé d’utiliser des béliers vasectomisés de race différente des béliers reproducteurs (pour éviter de les confondre), et plutôt de race rustique pour que leurs comportements restent actifs auprès des brebis. Cette pratique permet d’éviter l’épuisement des béliers reproducteurs les deux premières semaines et de raccourcir la lutte à deux cycles (35 jours).
Pâturer en toute saison pour réduire le concentré
Véronique BARGAIN, Auteur
La journée régionale ovine de Bretagne a mis en avant l’importance de maîtriser la consommation de concentré. A cette occasion, Vincent Bellet (de l’Institut de l’Élevage) a rappelé que « la consommation de concentré par kilo de carcasse produit est le deuxième facteur de maîtrise de la marge brute, après la productivité numérique ». Selon les systèmes de production, cette consommation varie, en moyenne, de 8 à 11 kg de concentré / kg de carcasse produit. Pour réduire cette consommation, le premier levier est de développer le pâturage des animaux à forts besoins, c’est-à-dire les brebis en lactation et éventuellement les agneaux. L’idée est de caler les lactations sur la pousse de printemps, voire sur la pousse d’automne (qui est favorisée par le changement climatique). Pratiquer le pâturage tournant dynamique permet également de mieux valoriser l’herbe. Autre piste : le pâturage de couverts végétaux hivernaux sur sa ferme ou chez des voisins. Il existe aussi d’autres possibilités, comme baisser le chargement ou jouer sur la génétique, notamment sur la valeur laitière des brebis (pour diminuer les concentrés mangés par les agneaux) et la prolificité.
Dossier : La mixité ovin-bovin sécurise fourrage et exploitation
Bérenger MOREL, Auteur
Pratique oubliée, la mixité bovin-ovin revient sur le devant de la scène pour ses avantages. Cette pratique consiste à associer, sur la même parcelle, des ovins et des bovins, soit en même temps, soit en alternance. Comme le montrent les résultats de l’expérimentation menée sur ce thème par INRAE, sur le site de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, ou les témoignages d’éleveurs bourguignons ayant ce type de pratique, la conduite mixte entre bovins et ovins permet : une meilleure valorisation de la ressource herbe par les animaux (ex. pâturage d’hiver par les brebis alors que les vaches sont en bâtiment, consommation par les bovins des refus des moutons…) ; une meilleure gestion de cette ressource (le pâturage d’hiver permet de meilleures repousses au printemps, plus étalées et plus faciles à gérer) ; une moindre consommation de concentrés, une croissance améliorée pour les ovins ; une baisse des effets du parasitisme ; une diversification des ateliers et, ainsi, des revenus, des entrées financières plus étalées ; ou encore des coûts alimentaires mieux maîtrisés. Avec une gestion rigoureuse, la mixité ovin-bovin peut donc être source de sécurisation. À chacun de l’adapter selon ses choix et selon les potentiels de son système.