- Titre :
- ECHO DU CEDAPA (L'), N° 161 - Juillet / Août 2022 - Bulletin N° 161
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, Auteur
Éric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Il a converti la ferme en agriculture biologique en 2019. La ferme se situe sur un secteur très propice à la pousse de l’herbe. Cette dernière occupe la grande majorité de la SAU (53 ha sur les 56 ha que compte la ferme). Tout au long de l’année 2022, cet éleveur explique, dans « L’écho du Cédapa », comment il gère le pâturage et son troupeau. Dans cet article, écrit à la fin du mois de mai 2022, il détaille comment il a géré la pleine pousse de l’herbe. Avec la faible pluviométrie et les températures clémentes, le pic de pousse de l’herbe a été atteint avec 15 jours d’avance, à la fin du mois d’avril. Pour faire face au manque de pluie, Éric Le Parc, qui pratique le pâturage tournant, a préféré sécuriser son système fourrager en augmentant le temps de retour à la parcelle. Afin de gérer l’épiaison et de limiter les refus, cet éleveur a également mis en place la fauche-broute (il fauche à une hauteur de 7 cm et laisse l'herbe sur place, avant de mettre ses vaches sur la parcelle). Il garde aussi de l’herbe sur pied pour la faire manger plus tard (plutôt que de la faucher et de la récolter), même si l’herbe perd en qualité. Une dizaine d’hectares avaient néanmoins déjà été récoltés en foin et en enrubannage, début mai.
De l'herbe stockée sur pied pour prolonger le pâturage
Anaïs KERNALEGUEN, Auteur
Installé depuis 2004 en Bretagne, Michel Hamon conduit son troupeau laitier en agriculture biologique. Il a réfléchi son système herbager (SAU 100 % herbe) de manière à optimiser son temps de travail. La pluviométrie annuelle (760 mm), le climat (températures peu contrastées) et la profondeur de sol suffisante permettent à l’herbe d’être verte toute l’année. Cet éleveur profite de cet avantage pour stocker de l’herbe sur pied, et ainsi alléger le travail de fauche. Courant mai, si les conditions le permettent (bonne pousse de l’herbe), il met ainsi quelques paddocks de côté (ils ne seront ni pâturés, ni fauchés au printemps). Ces paddocks sont réintroduits dans le cycle de pâturage fin juin ou début juillet, en fauche-broute si l’herbe est déjà épiée (fauchage de l’herbe avant de mettre les vaches dans la parcelle). Parallèlement, cet éleveur cherche quand même à récolter du foin, et ne commence à faucher les parcelles dédiées à la fauche qu’à partir de fin mai – début juin.
Le maïs grain humide pour complémenter l’herbe
Cindy SCHRADER, Auteur
Christian Salaun, éleveur laitier (conventionnel) dans le Finistère, a utilisé du maïs grain humide, pendant plusieurs années, pour compléter sa ration à base d’herbe (avant de passer en vêlages groupés au printemps et à une ration 100 % herbe). Plusieurs avantages l’ont amené à utiliser du maïs grain humide : son appétence, sa bonne complémentarité avec l’herbe ou les fourrages, sa bonne conservation (1,5 an, voire plus) et sa facilité de distribution. L’itinéraire technique du maïs grain humide est le même que celui du maïs ensilage (d’ailleurs, si Christian Salaun ne récoltait pas assez de fourrage, il changeait de destination son maïs grain humide en le récoltant en ensilage). La récolte du maïs grain est plus souple que celle du maïs ensilage. Elle s’effectue en novembre. Le grain est apporté à la ferme pour être broyé, puis stocké en silos. Ces derniers sont plus petits et donc plus faciles à mettre en place que ceux des ensilages.
Dossier : Quelles cultures implanter entre deux prairies ?
Morgane COULOMBEL, Auteur
Il est parfois difficile de maîtriser le salissement de ses prairies et de maintenir une bonne productivité. Dans cet article, plusieurs éleveurs laitiers du Cédapa (Centre d’études pour un développement plus autonome), basés en Bretagne, expliquent les stratégies qu’ils ont mises en place pour renouveler leurs prairies. Il s'agit de défaire une prairie au printemps, d’installer un couvert ou une autre culture, puis de resemer une prairie. Ces éleveurs sont tous en systèmes herbagers, et certains d’entre eux sont en agriculture biologique. Les différents témoignages apportent des informations sur l’implantation : d’un colza fourrager ; de deux colzas fourragers successifs ; d’un mélange de colza fourrager - radis fourrager (suivi d’une prairie implantée sous couvert d’avoine) ; d’un mélange colza fourrager - vesce - avoine ; de betteraves fourragères (récoltées et distribuées aux vaches, l’hiver) ; de sorgho ; de blé panifiable. À chaque fois, les agriculteurs expliquent comment ils ont détruit leur ancienne prairie, ainsi que la manière dont ils ont implanté et valorisé la culture de substitution. Un encart apporte également des informations sur une autre technique : le bale grazing (ou sursemis de prairie en déroulant des bottes de foin).