- Titre :
- BIOFIL, N° 142 - Juillet / Août 2022 - Bulletin N° 142
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Chiffres 2021 de l'Agence Bio : La SAU bio française passe le cap des 10 %
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2021, les surfaces bio ont continué de croître sur le territoire français : elles ont atteint 2,78 millions dhectares, soit 10,34 % de la SAU française. Lagriculture bio est pratiquée par 58 413 fermes. Une légère baisse est observée au niveau des fermes en première année de conversion : - 5 %. Contrairement aux rumeurs, aucun phénomène de déconversion nest observé : les arrêts de certification sont de 4,17 % (contre 4,02 % en 2020) et sont, pour la moitié, des départs à la retraite et non des agriculteurs qui renoncent au bio. Désormais, 80 % des produits bio (hors produits tropicaux) sont dorigine française. Le marché de la bio représente 13,27 milliards deuros. Il accuse, pour la première fois, un recul : 0,5 %. Cette diminution sinscrit dans une tendance générale de recul des achats alimentaires (- 2,3 %). La bio conserve ainsi une part de marché de 6,63 % dans les courses alimentaires des Français.


Pac : lécorégime valorise la bio de 30 /ha vs la HVE
BIOFIL, Auteur
Les derniers arbitrages de la France sur la future Politique agricole commune (PAC 2023-2027), effectués le 1er juillet 2022, sont plus favorables à la bio. Pour rappel, dans son projet initial de Plan stratégique national (PSN), lÉtat français ne différenciait quasiment pas les aides directes pour lAgriculture Biologique et celles pour la Haute Valeur Environnementale (HVE). Or, la HVE est bien moins contraignante que la bio. En mars 2022, la Commission européenne a retoqué ce projet initial de PSN : elle a estimé que ces propositions étaient insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés par lUnion européenne (lUE a notamment pour objectif datteindre 25 % de surfaces en bio dici 2030). Suite à cela, lÉtat français a fait de nouvelles propositions dont notamment de valoriser la bio de 30 /ha supplémentaires par rapport à la HVE.


16e Congrès dIfoam organics Europe à Bordeaux : Accélérer la transition vers la bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Pendant deux jours, les 16 et 17 juin 2022, Bordeaux a accueilli le Congrès annuel dIfoam Organics Europe. Ce congrès a été co-organisé avec Interbio Nouvelle-Aquitaine. Cet évènement a été loccasion de réaffirmer lurgence daccélérer la transition vers lagriculture biologique. La bio fait, en effet, partie des solutions pour sattaquer aux crises du climat et de la biodiversité : elle préserve le sol, leau, lenvironnement et la santé. Il est donc nécessaire de la développer, dautant que les politiques curatives coûtent cher, notamment pour rétablir la qualité. Ainsi, malgré un contexte perturbé par une inflation galopante et un marché alimentaire au ralenti, il ne faut pas que lUnion Européenne revoit à la baisse ses objectif en matière dAB (objectif de 25 % de surfaces en bio, dici 2030, au sein de lUE). La PAC (Politique agricole commune) reste le principal outil pour développer la bio : les aides à la conversion et au maintien (aides du 1er pilier) sont, en effet, indispensables pour stimuler lagriculture bio et soutenir les services quelle rend. En 2020, les 27 pays européens comptaient, en moyenne, 9 % de leurs surfaces en bio. Pour atteindre lobjectif des 25 % dici 2030, il faudra convertir 25 millions dhectares supplémentaires. Mais, cela a un coût et nécessite un budget annuel de 9 à 15 milliards deuros pour 2023-2027. Or, cest à chaque pays dinscrire les moyens quil va flécher sur la bio dans son PSN (Plan stratégique national). Il est donc important que lÉtat français ne se désengage pas de la bio dans son PSN... En complément de cet article, un encart est réservé à « lAppel de Bordeaux » : Jacques Caplat (président dIfoam France) explique pourquoi Ifoam France et la Maison de la Bio ont profité de ce Congrès pour réclamer un nouveau plan ambitieux de soutien à la bio en France.


Hauts-de-France : TerrEau Bio relie producteurs et consommateurs
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Lédition 2022 du salon TerrEau Bio, organisée par Bio en Hauts-de-France et le Parc naturel régional des Caps et Marais dOpale, sest tenue, les 3 et 4 juin 2022, sur la ferme de Sylvie et Laurent Dumont. Ces polyculteurs-éleveurs bio du Pas-de-Calais élèvent des vaches laitières et des volailles de chair et cultivent 110 ha. Ce rendez-vous, habituellement réservé aux professionnels de la bio, a, pour la première fois, été ouvert au grand public. Lobjectif était de proposer un espace déchanges, dinformations et de transmission autour de lagriculture biologique, afin de remobiliser les consommateurs. Christophe Caroux, président de Bio en Hauts-de-France, explique quil est également essentiel de sappuyer sur les filières, les élus et les agents des collectivités pour développer la bio dans la restauration collective (application de la loi Egalim 2). Malgré le contexte économique difficile, la bio continue à se développer sur ce territoire, avec notamment la création de la SAS coopérative La Fabrique à sucres, qui sera la première micro-sucrerie territoriale, durable et équitable en France. Autre sujet dactualité : labattage de proximité ou à la ferme, afin de trouver des solutions durables et respectueuses de lanimal face à des outils industriels trop éloignés.


Pays de la Loire : Ecimer la féverole pour améliorer le blé
Tanguy DHELIN, Auteur
En Vendée, lédition 2022 de la journée Cultures et fourrages, organisée par la Chambre dagriculture le 15 juin, a réuni plus dune centaine de producteurs. Cette journée a notamment été loccasion daborder les challenges de la culture du blé bio. Lune des principales problématiques rencontrées sur ce territoire est le faible taux de protéines des blés bio. Si ce taux est trop bas, le blé est déclassé en fourrager, et sa valorisation économique diminue considérablement. Lune des solutions pour augmenter ce taux est dassocier le blé avec de la féverole. Néanmoins, si les conditions sont trop séchantes et que la densité de semis de la féverole est importante, le rendement du blé va baisser, ce qui engendre une marge brute inférieure à celle dune culture de blé pur. Des essais ont montré que cest le mélange avec 8 grains/m2 de féverole qui offre la marge brute la plus intéressante (les modalités 14 et 20 grains/m2 avaient également été testées). Il est également recommandé décimer la féverole dès quelle dépasse 20 cm (souvent vers la fin avril) afin de diminuer la concurrence quelle exerce sur le blé.


#BioRéflexe : une campagne de com collective pour soutenir la bio
BIOFIL, Auteur
LAgence BIO a initié une campagne collective pour promouvoir la bio auprès du grand public. Cette campagne était très attendue par les filières, notamment dans ce contexte de rétractation du marché bio. Elle rassemble ainsi dautres acteurs, tels que des interprofessions (Cniel, Cnipt, Cnpo, InterApi, Interbev, Intercéréales, Interfel, Synalaf, Terres Univia) et la Maison de la Bio (Synabio, Forebio, Natexbio, Synadis Bio, Synadiet, Cosmébio). Cette campagne de communication a démarré le 30 mai 2022, notamment sur les radios, avec pour slogan « Pour nous et pour la planète, #BioRéflexe ». Les atouts de la bio y sont déclinés autour de trois axes : zéro pesticide de synthèse, lobligation dun contrôle par an pour tous, l'impact positif sur la biodiversité. LAgence BIO rappelle que, si 94 % des Français connaissent le label AB, la moitié estime ne pas avoir assez dinformations sur la bio. Face à ce constat, « léquipe de France du bio » a pu dégager un budget dun million deuros. La filière bio espère pouvoir pérenniser cette campagne. Pour cela, une meilleure répartition des COV (Contributions volontaires obligatoires) issues de l'agriculture biologique a de nouveau été demandée.


Marché de l'huile vu par Biolintec : « Une spéculation inédite en bio »
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Biolintec est une entreprise de trituration doléagineux bio basée dans le Lot-et-Garonne. Elle transforme 8 000 t de graines de tournesol, 3 000 t de soja et produit différentes huiles. Elle travaille plutôt en B to B (business to business). Cette année, l'entreprise na pas fabriqué dhuile de colza, car la demande importante en graines de colza locales et françaises a fait fortement monter les prix. Globalement, depuis le début du conflit en Ukraine, cest lintégralité du marché des corps gras qui est déstabilisé. Tous les oléagineux sont donc plus ou moins impactés. Biolintec se fournit habituellement en filières courtes, via des contractualisations. Ses graines de soja et de tournesol proviennent ainsi majoritairement de France (seuls 15 % du tournesol vient dEspagne). Mais, cette année, avec la spéculation, il est difficile de demander à une coopérative ou à un agriculteur de conserver le prix fixé lors de la contractualisation, il faut sadapter au marché. Par ailleurs, certains clients de Biolintec, convaincus de manquer dhuile de tournesol ou de la payer trop cher, la remplacent par dautres types dhuiles. Lhuile de soja, qui était plutôt destinée à lalimentation animale, voire aux peintures bio, trouve, dans ce contexte, une place dans lalimentation humaine.


Résilience alimentaire en Occitanie : La Scic Graines équitables change déchelle
Stéphanie CAMAZON, Auteur
A sa création, en 2014, la Scic Graines équitables avait pour objectif de réhabiliter des friches viticoles abandonnées en Occitanie en les cultivant en grandes cultures biologiques. Sept agriculteurs se sont lancés dans laventure. Ils ont mis en place des rotations de cultures performantes, avec des légumineuses et des couverts végétaux, afin de pérenniser le rendement de leurs cultures bio. Depuis, la Scic a construit ses débouchés pour ces diverses cultures (produits pour lalimentation humaine et semences de couverts végétaux), et a investi dans des outils de nettoyage, de triage, de stockage et de transformation. En 2021, elle sest notamment équipée dune nouvelle unité de pré-nettoyage/triage/stockage dune valeur de 2,5 millions deuros. Avant cet investissement, les adhérents se freinaient sur les mélanges despèces quils cultivaient mais, maintenant, ils sont libres de faire les mélanges quils souhaitent. Par exemple, les blés modernes sont cultivés avec de la féverole, les blés anciens avec de la luzerne, du sainfoin, de la gesse ou de la lentille
Lassolement des différentes cultures est réfléchi à léchelle de lOccitanie afin de répartir les risques en cas daccident climatique. Vingt-deux nouveaux agriculteurs souhaitent adhérer à la structure, mais le site de stockage, qui a été conçu pour stocker 2 000 tonnes, est déjà saturé.


En direct de l'Inao : Cnab : accompagner la montée en puissance de la bio
Olivier CATROU, Auteur
Le Cnab (Comité national de lagriculture biologique) de lInao a installé une nouvelle mandature le 22 avril 2022. Cet évènement est loccasion de rappeler le rôle de cette instance. Le Cnab est systématiquement consulté par les autorités françaises lorsque celles-ci décident de réglementer, au niveau national, la production biologique. Le Cnab peut également être consulté dans dautres cas par des autorités compétentes : précisions sur les évolutions réglementaires européennes, interprétation de la réglementation européenne lorsque lon se trouve face à des zones dites « grises »
Il émet alors un avis. Dans la pratique, ceci signifie que le Cnab est systématiquement consulté pour les évolutions du Guide de lecture ou de la réglementation européenne. Depuis 2007, la composition de ce comité était stable. Cependant, pendant la dernière mandature (de 2017 à 2022), il est apparu quil manquait lavis des fédérations et des interprofessions (qui nétaient jusqualors pas membres de cette instance). La composition du Cnab a donc évolué, avec de nouveaux entrants, pour mieux intégrer la cohérence de filière dans le raisonnement sur la cohérence du label bio.


Protection des plantes : Tout savoir sur les produits utilisables en bio
Sandrine THOMAS, Auteur
L'auteure, de l'Inao, rappelle que lun des principes de lagriculture biologique est la restriction du recours aux intrants extérieurs. Des produits de protection des plantes peuvent néanmoins être autorisés sous certaines conditions. Il faut tout dabord sassurer que toutes les mesures préventives ont été mises en uvre et quil ny a pas dalternative naturelle. En cas de nécessité avérée, lopérateur peut recourir à des substances autorisées. Lannexe I du règlement UE 2021/1165 liste les substances actives et les substances de base autorisées en bio. Ces produits ne peuvent pas être certifiés AB, mais ils sont identifiables grâce au pictogramme UAB (utilisable en agriculture biologique). Comme le marché des produits phytopharmaceutiques et les AMM (autorisations de mise sur le marché) de ces produits évoluent en permanence, lInao, lAnses, la DGAL et lItab mettent à disposition des liens sur leurs sites internet pour consulter des documents de référence : 1 - le site E-phy (Anses) compile des fiches sur les produits UAB ; 2 - les sites de la DGAL et celui de la Commission européenne listent les « dérogations dites 120 jours » ; 3 - celui de la DGAL liste les produits de biocontrôle (UAB et non UAB) ; 4 celui de lItab et la Commission européenne détaillent les substances de base UAB. LItab met également en vente (sur abonnement) son Guide pour la Protection des cultures bio.


Biodynamie : Laction structurante de la silice de corne
Arnaud FURET, Auteur
Si la préparation biodynamique 500 (à base de bouse de corne) agit sur le sol, la préparation 501 (à base de silice de corne) élève la plante. La 501 constitue ainsi le deuxième pilier fondamental de la culture biodynamique. Cette préparation ne devrait être appliquée que sur des cultures ayant déjà reçu une préparation 500 ou 500P au printemps ou à lautomne précédent. La silice est un cristal de quartz. Pour fabriquer la 501, ce minéral est réduit en poudre très fine (4 microns), qui est enterrée pendant lété dans des cornes. Une fois déterré, le préparat est dynamisé afin daugmenter sa sensibilité, puis est épandu en brouillard fin, au lever du soleil, sur des plantes en végétation ou en cours de maturation. La silice permet ainsi dapporter de la rigidité aux cellules végétales, ainsi quune plus grande résistance de la cuticule. Elle va également équilibrer la pousse de la plante, qui sera moins exubérante. Dans la seconde partie de cet article, plusieurs viticulteurs expliquent les effets de cette préparation sur leur vigne. Un encart rapporte également le témoignage dÉric Plumet. Ce viticulteur fait partie dun groupe local de biodynamie qui réalise sa silice de corne.


Rendez-vous Tech&Bio en Centre-Val de Loire : Consolider les acquis et améliorer les pratiques
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le Rendez-vous Tech&Bio Centre-Val de Loire sest tenu le 24 mai 2022. Il était dédié aux grandes cultures et aux légumes de plein champ et dindustrie biologiques. Il a eu lieu à Rians, dans le Cher, sur les terres de la SCEA de Rechignon. Cette société vient dêtre reprise par un jeune collaborateur. La structure dispose de 290 ha, compte deux associés et emploie quatre salariés. Le domaine a été converti à la bio de 2008 à 2010. Lirrigation est lun des principaux atouts de cette structure (210 ha irrigables), puisquelle a permis dallonger et de diversifier les rotations en intégrant plusieurs cultures de printemps à cycle court (haricot, flageolet et soja). En revanche, la principale préoccupation des associés est la fertilisation : la structure nest pas autonome en azote et en phosphore. Ce Rendez-vous Tech&Bio a aussi été loccasion daborder plusieurs sujets techniques, dont la fertilisation en phosphore. Les phosphates naturels, parfois employés en bio, sont inefficaces sur des sols au pH inférieur à 6. Lune des pistes est lamélioration de la solubilité du phosphore par le biais des racines des plantes. Autre thématique largement abordée : la production de semences bio. Le Centre-Val de Loire est le leader de la multiplication de semences bio. Lun des producteurs, bien connu dans la région, est le Gaec du Coudray, qui apporte des conseils via son expérience. Un focus est également réalisé sur le désherbage des porte-graines de carottes. La FNAMS teste, en effet, deux pratiques innovantes, depuis 2020, pour améliorer la gestion des adventices. Lune dentre elles semble prometteuse : limplantation de plantes de service. Enfin, un encart est réservé à la marque privée « Asperge verte Chambord », et un autre à la relocalisation (en France) de la production de cornichons bio.


Fertilisation des prairies : Effluents délevage en pole position
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La ferme expérimentale des Bordes, située dans lIndre, mène des essais, depuis 2018, sur la fertilisation des prairies temporaires (PT) et des prairies permanentes (PP). Cette ferme possède un système conventionnel et, depuis 1998, un système bio. Ce dernier est constitué de 23 mères limousines et de 64 ha, dont 30 ha de PP et 20 ha de PT qui rentrent en rotation avec des mélanges de pois-féverole-triticale. Un objectif dautonomie en matière de fertilisation des prairies est recherché avec le fumier des bovins bio. Jusquen 2016, les parcelles étaient fertilisées tous les quatre ans, à raison de 8 tonnes de fumier par hectare et par an. Mais, la fertilité des sols sest dégradée, avec une forte diminution des taux de phosphore et de potasse. Ces deux éléments sont utiles au développement des légumineuses, qui sont, par conséquent, moins présentes dans les prairies de la ferme expérimentale des Bordes (les graminées ont pris le dessus). Depuis 2016, des fientes de volailles et du lisier de porcs sont achetés pour compenser ces manques. Des essais de fertilisation plus larges ont également débuté en 2018. Ils ont permis de tester une dizaine dapports. Le fumier de bovin composté, à raison de 12 t/ha est, a priori, la modalité qui ressort le mieux. Les fientes ont également donné de bons résultats, mais elles sont coûteuses et très demandées. Leur composition oblige également à les enfouir.


La ferme de Grand Lieu en Loire-Atlantique : Six fromages « Il lait là ! » pour donner un repère
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2016, Pascal et Gwenaëlle Falchi ont repris une ferme laitière bio en Loire-Atlantique, dans le cadre dune installation hors cadre familial. La transmission sest faite en douceur. Leurs 50 vaches laitières pâturent près de 300 jours par an, sur les 110 ha de la ferme (composés de 57 ha de prairies multi-espèces et de 53 ha de prairies naturelles dans les marais du lac de Grand Lieu). Les veaux sont élevés sous leur mère ou par des vaches nourrices. En 2019, le couple choisit de se lancer dans la transformation fromagère. Ils transforment 70 000 L de lait par an. Le reste (200 000 L) est collecté par Biolait. En deux ans, ces éleveurs-transformateurs ont confectionné une gamme de six fromages vendus en direct à la ferme, dans un marché de producteurs et dans des magasins bio. Ces fromages arborent tous le repère « Il lait là ! » qui a été créé, fin juin 2022, par Biolait. Ce repère peut être affiché par tous les transformateurs qui utilisent le lait issu de fermes collectées par Biolait. Lobjectif est de communiquer et de faire connaître les pratiques des éleveurs collectés par Biolait, car ces derniers suivent une démarche qualité encore plus exigeante que le cahier des charges bio européen : les fermes sont toutes 100 % certifiées AB, avec une alimentation des animaux composée à 90 % dherbe et de fourrages (autonomie alimentaire maximale avec 250 jours de pâturage en moyenne), et lalimentation achetée devant obligatoirement être dorigine France, etc.


Nouveautés : VIOLLEAU : Les fertilisants organiques dorigines animales montent en puissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le fabricant damendements et de fertilisants organiques Violleau propose sa gamme VIO®Orga, constituée en majorité de sous-produits animaux (farines de viande et dos de catégorie 2, et protéines animales transformées PAT de catégorie 3). Ces engrais affichent des concentrations en azote allant de 3 à 13 % et des concentrations en phosphore allant de 2 à 12 %. Leur minéralisation est plus ou moins rapide en fonction de leur formulation. Les agriculteurs (céréaliers, légumiers, arboriculteurs, viticulteurs
) peuvent donc choisir la meilleure formulation en fonction de la période dapport et des besoins spécifiques des cultures. Ce fabricant français, basé dans les Deux-Sèvres, tient à souligner lorigine française des matières premières utilisées. Des essais, menés en 2021 par Arvalis, ont montré lefficacité de ces bouchons PAT sur la fertilisation azotée de céréales bio, aussi bien en matière de rendement quau niveau du taux de protéines.


Alimentation des porcs bio : Matières premières et protéines en questions ; Alimentation des porcs bio - Témoignages
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Entre flambée des prix et difficultés dapprovisionnement, notamment en apports protéïques, comment sadaptent les éleveurs de porcs bio, dans ce contexte, dautant plus sous pression que le marché du porc bio est en baisse (- 3 % entre 2020 et 2021, selon l'Agence BIO) ? A travers les témoignages de Pascal Petit, responsable technique du groupement Bio Direct, et déleveurs naisseurs plein-air ou naisseurs-engraisseurs en bâtiments, ces articles montrent un panel de solutions et dapproches mises en uvre. Point-clé : la maîtrise des coûts de production, avec la recherche dun niveau dautonomie dau moins 50 %, ou encore loptimisation de lalimentation via le rationnement et la chasse au gaspillage. Il est aussi important de travailler sur les performances délevage : réduire le nombre de porcelets à la naissance, mais avoir des nouveau-nés plus gros ; avoir des lots homogènes danimaux ; ne pas aller chercher les derniers kilos, trop coûteux à produire
Autant déléments qui réduisent la consommation daliments. Sécuriser les approvisionnements, en privilégiant le local, est aussi un point important. Mais, le contexte amène à chercher des alternatives ou/et à retravailler les formulations des aliments pour sadapter. Ainsi, par exemple, Bio Direct travaille sur lutilisation de la levure de bière, incorporée jusquà 5 % dans ses formulations. Yannick Raud du GAEC Le Lambert, éleveur naisseur-engraisseur en Vendée, a recours à lachat de bouchons de luzerne, tout en optimisant son outil de fabrication daliments à la ferme pour des rations plus précises valorisant le maïs en grain humide. Gildas Alleno, éleveur naisseur-engraisseur dans les Côtes d'Armor, préfère avoir moins de porcelets, mais des sevrés plus homogènes et de qualité. Marie Scherrier, éleveuse en plein-air, travaille à réduire la part daliments achetés en intégrant le pâturage ou en développant un projet de fabrication daliments à la ferme avec l'achat de matériel doccasion.


Pommes à cidre : Fertilisation, enherbement et bioagresseurs à létude ; Pommes à cidre : traiter en curatif : "Je compte les degrés heures pour la tavelure" ; UV-C, SDP, plantes de service... : Stimuler l'immunité pour ne pas traiter
Marion COISNE, Auteur
Le premier de ces trois articles dresse un état des lieux des essais menés en pommes à cidre par la Chambre dagriculture de Normandie (pilotage de la fertilisation, enherbement en jeunes vergers et gestion des ravageurs et de la tavelure
). Dans un autre article, sont présentés des éléments sur le projet CAP Zéro phyto. Ce projet, lancé en 2021, étudie laction de différents leviers (seuls ou en combinaison) pour stimuler limmunité des plantes, et notamment des pommiers : flashes UV-C, nutrition azotée, SDP (Stimulateurs de Défense des Plantes), plantes de service, biocontrôle, résistance génétique
Par ailleurs, Thomas Courtoux et Marie Bourut, qui conduisent, dans l'Eure, un verger cidricole bio depuis 2009, partagent leur expérience sur la gestion de la tavelure, de lenherbement et des insectes (hoplocampes et anthonomes
).