- Titre :
- BIOFIL, N° 142 - Juillet / Août 2022 - Bulletin N° 142
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Chiffres 2021 de l'Agence Bio : La SAU bio française passe le cap des 10 %
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2021, les surfaces bio ont continué de croître sur le territoire français : elles ont atteint 2,78 millions d’hectares, soit 10,34 % de la SAU française. L’agriculture bio est pratiquée par 58 413 fermes. Une légère baisse est observée au niveau des fermes en première année de conversion : - 5 %. Contrairement aux rumeurs, aucun phénomène de déconversion n’est observé : les arrêts de certification sont de 4,17 % (contre 4,02 % en 2020) et sont, pour la moitié, des départs à la retraite et non des agriculteurs qui renoncent au bio. Désormais, 80 % des produits bio (hors produits tropicaux) sont d’origine française. Le marché de la bio représente 13,27 milliards d’euros. Il accuse, pour la première fois, un recul : 0,5 %. Cette diminution s’inscrit dans une tendance générale de recul des achats alimentaires (- 2,3 %). La bio conserve ainsi une part de marché de 6,63 % dans les courses alimentaires des Français.
Pac : l’écorégime valorise la bio de 30 €/ha vs la HVE
BIOFIL, Auteur
Les derniers arbitrages de la France sur la future Politique agricole commune (PAC 2023-2027), effectués le 1er juillet 2022, sont plus favorables à la bio. Pour rappel, dans son projet initial de Plan stratégique national (PSN), l’État français ne différenciait quasiment pas les aides directes pour l’Agriculture Biologique et celles pour la Haute Valeur Environnementale (HVE). Or, la HVE est bien moins contraignante que la bio. En mars 2022, la Commission européenne a retoqué ce projet initial de PSN : elle a estimé que ces propositions étaient insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés par l’Union européenne (l’UE a notamment pour objectif d’atteindre 25 % de surfaces en bio d’ici 2030). Suite à cela, l’État français a fait de nouvelles propositions dont notamment de valoriser la bio de 30 €/ha supplémentaires par rapport à la HVE.
16e Congrès d’Ifoam organics Europe à Bordeaux : Accélérer la transition vers la bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Pendant deux jours, les 16 et 17 juin 2022, Bordeaux a accueilli le Congrès annuel d’Ifoam Organics Europe. Ce congrès a été co-organisé avec Interbio Nouvelle-Aquitaine. Cet évènement a été l’occasion de réaffirmer l’urgence d’accélérer la transition vers l’agriculture biologique. La bio fait, en effet, partie des solutions pour s’attaquer aux crises du climat et de la biodiversité : elle préserve le sol, l’eau, l’environnement et la santé. Il est donc nécessaire de la développer, d’autant que les politiques curatives coûtent cher, notamment pour rétablir la qualité. Ainsi, malgré un contexte perturbé par une inflation galopante et un marché alimentaire au ralenti, il ne faut pas que l’Union Européenne revoit à la baisse ses objectif en matière d’AB (objectif de 25 % de surfaces en bio, d’ici 2030, au sein de l’UE). La PAC (Politique agricole commune) reste le principal outil pour développer la bio : les aides à la conversion et au maintien (aides du 1er pilier) sont, en effet, indispensables pour stimuler l’agriculture bio et soutenir les services qu’elle rend. En 2020, les 27 pays européens comptaient, en moyenne, 9 % de leurs surfaces en bio. Pour atteindre l’objectif des 25 % d’ici 2030, il faudra convertir 25 millions d’hectares supplémentaires. Mais, cela a un coût et nécessite un budget annuel de 9 à 15 milliards d’euros pour 2023-2027. Or, c’est à chaque pays d’inscrire les moyens qu’il va flécher sur la bio dans son PSN (Plan stratégique national). Il est donc important que l’État français ne se désengage pas de la bio dans son PSN... En complément de cet article, un encart est réservé à « l’Appel de Bordeaux » : Jacques Caplat (président d’Ifoam France) explique pourquoi Ifoam France et la Maison de la Bio ont profité de ce Congrès pour réclamer un nouveau plan ambitieux de soutien à la bio en France.
Hauts-de-France : Terr’Eau Bio relie producteurs et consommateurs
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L’édition 2022 du salon Terr’Eau Bio, organisée par Bio en Hauts-de-France et le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, s’est tenue, les 3 et 4 juin 2022, sur la ferme de Sylvie et Laurent Dumont. Ces polyculteurs-éleveurs bio du Pas-de-Calais élèvent des vaches laitières et des volailles de chair et cultivent 110 ha. Ce rendez-vous, habituellement réservé aux professionnels de la bio, a, pour la première fois, été ouvert au grand public. L’objectif était de proposer un espace d’échanges, d’informations et de transmission autour de l’agriculture biologique, afin de remobiliser les consommateurs. Christophe Caroux, président de Bio en Hauts-de-France, explique qu’il est également essentiel de s’appuyer sur les filières, les élus et les agents des collectivités pour développer la bio dans la restauration collective (application de la loi Egalim 2). Malgré le contexte économique difficile, la bio continue à se développer sur ce territoire, avec notamment la création de la SAS coopérative La Fabrique à sucres, qui sera la première micro-sucrerie territoriale, durable et équitable en France. Autre sujet d’actualité : l’abattage de proximité ou à la ferme, afin de trouver des solutions durables et respectueuses de l’animal face à des outils industriels trop éloignés.
Pays de la Loire : Ecimer la féverole pour améliorer le blé
Tanguy DHELIN, Auteur
En Vendée, l’édition 2022 de la journée Cultures et fourrages, organisée par la Chambre d’agriculture le 15 juin, a réuni plus d’une centaine de producteurs. Cette journée a notamment été l’occasion d’aborder les challenges de la culture du blé bio. L’une des principales problématiques rencontrées sur ce territoire est le faible taux de protéines des blés bio. Si ce taux est trop bas, le blé est déclassé en fourrager, et sa valorisation économique diminue considérablement. L’une des solutions pour augmenter ce taux est d’associer le blé avec de la féverole. Néanmoins, si les conditions sont trop séchantes et que la densité de semis de la féverole est importante, le rendement du blé va baisser, ce qui engendre une marge brute inférieure à celle d’une culture de blé pur. Des essais ont montré que c’est le mélange avec 8 grains/m2 de féverole qui offre la marge brute la plus intéressante (les modalités 14 et 20 grains/m2 avaient également été testées). Il est également recommandé d’écimer la féverole dès qu’elle dépasse 20 cm (souvent vers la fin avril) afin de diminuer la concurrence qu’elle exerce sur le blé.
#BioRéflexe : une campagne de com collective pour soutenir la bio
BIOFIL, Auteur
L’Agence BIO a initié une campagne collective pour promouvoir la bio auprès du grand public. Cette campagne était très attendue par les filières, notamment dans ce contexte de rétractation du marché bio. Elle rassemble ainsi d’autres acteurs, tels que des interprofessions (Cniel, Cnipt, Cnpo, InterApi, Interbev, Intercéréales, Interfel, Synalaf, Terres Univia) et la Maison de la Bio (Synabio, Forebio, Natexbio, Synadis Bio, Synadiet, Cosmébio). Cette campagne de communication a démarré le 30 mai 2022, notamment sur les radios, avec pour slogan « Pour nous et pour la planète, #BioRéflexe ». Les atouts de la bio y sont déclinés autour de trois axes : zéro pesticide de synthèse, l’obligation d’un contrôle par an pour tous, l'impact positif sur la biodiversité. L’Agence BIO rappelle que, si 94 % des Français connaissent le label AB, la moitié estime ne pas avoir assez d’informations sur la bio. Face à ce constat, « l’équipe de France du bio » a pu dégager un budget d’un million d’euros. La filière bio espère pouvoir pérenniser cette campagne. Pour cela, une meilleure répartition des COV (Contributions volontaires obligatoires) issues de l'agriculture biologique a de nouveau été demandée.
Marché de l'huile vu par Biolintec : « Une spéculation inédite en bio »
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Biolintec est une entreprise de trituration d’oléagineux bio basée dans le Lot-et-Garonne. Elle transforme 8 000 t de graines de tournesol, 3 000 t de soja et produit différentes huiles. Elle travaille plutôt en B to B (business to business). Cette année, l'entreprise n’a pas fabriqué d’huile de colza, car la demande importante en graines de colza locales et françaises a fait fortement monter les prix. Globalement, depuis le début du conflit en Ukraine, c’est l’intégralité du marché des corps gras qui est déstabilisé. Tous les oléagineux sont donc plus ou moins impactés. Biolintec se fournit habituellement en filières courtes, via des contractualisations. Ses graines de soja et de tournesol proviennent ainsi majoritairement de France (seuls 15 % du tournesol vient d’Espagne). Mais, cette année, avec la spéculation, il est difficile de demander à une coopérative ou à un agriculteur de conserver le prix fixé lors de la contractualisation, il faut s’adapter au marché. Par ailleurs, certains clients de Biolintec, convaincus de manquer d’huile de tournesol ou de la payer trop cher, la remplacent par d’autres types d’huiles. L’huile de soja, qui était plutôt destinée à l’alimentation animale, voire aux peintures bio, trouve, dans ce contexte, une place dans l’alimentation humaine.
Résilience alimentaire en Occitanie : La Scic Graines équitables change d’échelle
Stéphanie CAMAZON, Auteur
A sa création, en 2014, la Scic Graines équitables avait pour objectif de réhabiliter des friches viticoles abandonnées en Occitanie en les cultivant en grandes cultures biologiques. Sept agriculteurs se sont lancés dans l’aventure. Ils ont mis en place des rotations de cultures performantes, avec des légumineuses et des couverts végétaux, afin de pérenniser le rendement de leurs cultures bio. Depuis, la Scic a construit ses débouchés pour ces diverses cultures (produits pour l’alimentation humaine et semences de couverts végétaux), et a investi dans des outils de nettoyage, de triage, de stockage et de transformation. En 2021, elle s’est notamment équipée d’une nouvelle unité de pré-nettoyage/triage/stockage d’une valeur de 2,5 millions d’euros. Avant cet investissement, les adhérents se freinaient sur les mélanges d’espèces qu’ils cultivaient mais, maintenant, ils sont libres de faire les mélanges qu’ils souhaitent. Par exemple, les blés modernes sont cultivés avec de la féverole, les blés anciens avec de la luzerne, du sainfoin, de la gesse ou de la lentille… L’assolement des différentes cultures est réfléchi à l’échelle de l’Occitanie afin de répartir les risques en cas d’accident climatique. Vingt-deux nouveaux agriculteurs souhaitent adhérer à la structure, mais le site de stockage, qui a été conçu pour stocker 2 000 tonnes, est déjà saturé.
En direct de l'Inao : Cnab : accompagner la montée en puissance de la bio
Olivier CATROU, Auteur
Le Cnab (Comité national de l’agriculture biologique) de l’Inao a installé une nouvelle mandature le 22 avril 2022. Cet évènement est l’occasion de rappeler le rôle de cette instance. Le Cnab est systématiquement consulté par les autorités françaises lorsque celles-ci décident de réglementer, au niveau national, la production biologique. Le Cnab peut également être consulté dans d’autres cas par des autorités compétentes : précisions sur les évolutions réglementaires européennes, interprétation de la réglementation européenne lorsque l’on se trouve face à des zones dites « grises »… Il émet alors un avis. Dans la pratique, ceci signifie que le Cnab est systématiquement consulté pour les évolutions du Guide de lecture ou de la réglementation européenne. Depuis 2007, la composition de ce comité était stable. Cependant, pendant la dernière mandature (de 2017 à 2022), il est apparu qu’il manquait l’avis des fédérations et des interprofessions (qui n’étaient jusqu’alors pas membres de cette instance). La composition du Cnab a donc évolué, avec de nouveaux entrants, pour mieux intégrer la cohérence de filière dans le raisonnement sur la cohérence du label bio.
Protection des plantes : Tout savoir sur les produits utilisables en bio
Sandrine THOMAS, Auteur
L'auteure, de l'Inao, rappelle que l’un des principes de l’agriculture biologique est la restriction du recours aux intrants extérieurs. Des produits de protection des plantes peuvent néanmoins être autorisés sous certaines conditions. Il faut tout d’abord s’assurer que toutes les mesures préventives ont été mises en œuvre et qu’il n’y a pas d’alternative naturelle. En cas de nécessité avérée, l’opérateur peut recourir à des substances autorisées. L’annexe I du règlement UE 2021/1165 liste les substances actives et les substances de base autorisées en bio. Ces produits ne peuvent pas être certifiés AB, mais ils sont identifiables grâce au pictogramme UAB (utilisable en agriculture biologique). Comme le marché des produits phytopharmaceutiques et les AMM (autorisations de mise sur le marché) de ces produits évoluent en permanence, l’Inao, l’Anses, la DGAL et l’Itab mettent à disposition des liens sur leurs sites internet pour consulter des documents de référence : 1 - le site E-phy (Anses) compile des fiches sur les produits UAB ; 2 - les sites de la DGAL et celui de la Commission européenne listent les « dérogations dites 120 jours » ; 3 - celui de la DGAL liste les produits de biocontrôle (UAB et non UAB) ; 4 – celui de l’Itab et la Commission européenne détaillent les substances de base UAB. L’Itab met également en vente (sur abonnement) son Guide pour la Protection des cultures bio.
Biodynamie : L’action structurante de la silice de corne
Arnaud FURET, Auteur
Si la préparation biodynamique 500 (à base de bouse de corne) agit sur le sol, la préparation 501 (à base de silice de corne) élève la plante. La 501 constitue ainsi le deuxième pilier fondamental de la culture biodynamique. Cette préparation ne devrait être appliquée que sur des cultures ayant déjà reçu une préparation 500 ou 500P au printemps ou à l’automne précédent. La silice est un cristal de quartz. Pour fabriquer la 501, ce minéral est réduit en poudre très fine (4 microns), qui est enterrée pendant l’été dans des cornes. Une fois déterré, le préparat est dynamisé afin d’augmenter sa sensibilité, puis est épandu en brouillard fin, au lever du soleil, sur des plantes en végétation ou en cours de maturation. La silice permet ainsi d’apporter de la rigidité aux cellules végétales, ainsi qu’une plus grande résistance de la cuticule. Elle va également équilibrer la pousse de la plante, qui sera moins exubérante. Dans la seconde partie de cet article, plusieurs viticulteurs expliquent les effets de cette préparation sur leur vigne. Un encart rapporte également le témoignage d’Éric Plumet. Ce viticulteur fait partie d’un groupe local de biodynamie qui réalise sa silice de corne.
Rendez-vous Tech&Bio en Centre-Val de Loire : Consolider les acquis et améliorer les pratiques
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le Rendez-vous Tech&Bio Centre-Val de Loire s’est tenu le 24 mai 2022. Il était dédié aux grandes cultures et aux légumes de plein champ et d’industrie biologiques. Il a eu lieu à Rians, dans le Cher, sur les terres de la SCEA de Rechignon. Cette société vient d’être reprise par un jeune collaborateur. La structure dispose de 290 ha, compte deux associés et emploie quatre salariés. Le domaine a été converti à la bio de 2008 à 2010. L’irrigation est l’un des principaux atouts de cette structure (210 ha irrigables), puisqu’elle a permis d’allonger et de diversifier les rotations en intégrant plusieurs cultures de printemps à cycle court (haricot, flageolet et soja). En revanche, la principale préoccupation des associés est la fertilisation : la structure n’est pas autonome en azote et en phosphore. Ce Rendez-vous Tech&Bio a aussi été l’occasion d’aborder plusieurs sujets techniques, dont la fertilisation en phosphore. Les phosphates naturels, parfois employés en bio, sont inefficaces sur des sols au pH inférieur à 6. L’une des pistes est l’amélioration de la solubilité du phosphore par le biais des racines des plantes. Autre thématique largement abordée : la production de semences bio. Le Centre-Val de Loire est le leader de la multiplication de semences bio. L’un des producteurs, bien connu dans la région, est le Gaec du Coudray, qui apporte des conseils via son expérience. Un focus est également réalisé sur le désherbage des porte-graines de carottes. La FNAMS teste, en effet, deux pratiques innovantes, depuis 2020, pour améliorer la gestion des adventices. L’une d’entre elles semble prometteuse : l’implantation de plantes de service. Enfin, un encart est réservé à la marque privée « Asperge verte Chambord », et un autre à la relocalisation (en France) de la production de cornichons bio.
Fertilisation des prairies : Effluents d’élevage en pole position
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La ferme expérimentale des Bordes, située dans l’Indre, mène des essais, depuis 2018, sur la fertilisation des prairies temporaires (PT) et des prairies permanentes (PP). Cette ferme possède un système conventionnel et, depuis 1998, un système bio. Ce dernier est constitué de 23 mères limousines et de 64 ha, dont 30 ha de PP et 20 ha de PT qui rentrent en rotation avec des mélanges de pois-féverole-triticale. Un objectif d’autonomie en matière de fertilisation des prairies est recherché avec le fumier des bovins bio. Jusqu’en 2016, les parcelles étaient fertilisées tous les quatre ans, à raison de 8 tonnes de fumier par hectare et par an. Mais, la fertilité des sols s’est dégradée, avec une forte diminution des taux de phosphore et de potasse. Ces deux éléments sont utiles au développement des légumineuses, qui sont, par conséquent, moins présentes dans les prairies de la ferme expérimentale des Bordes (les graminées ont pris le dessus). Depuis 2016, des fientes de volailles et du lisier de porcs sont achetés pour compenser ces manques. Des essais de fertilisation plus larges ont également débuté en 2018. Ils ont permis de tester une dizaine d’apports. Le fumier de bovin composté, à raison de 12 t/ha est, a priori, la modalité qui ressort le mieux. Les fientes ont également donné de bons résultats, mais elles sont coûteuses et très demandées. Leur composition oblige également à les enfouir.
La ferme de Grand Lieu en Loire-Atlantique : Six fromages « Il lait là ! » pour donner un repère
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2016, Pascal et Gwenaëlle Falchi ont repris une ferme laitière bio en Loire-Atlantique, dans le cadre d’une installation hors cadre familial. La transmission s’est faite en douceur. Leurs 50 vaches laitières pâturent près de 300 jours par an, sur les 110 ha de la ferme (composés de 57 ha de prairies multi-espèces et de 53 ha de prairies naturelles dans les marais du lac de Grand Lieu). Les veaux sont élevés sous leur mère ou par des vaches nourrices. En 2019, le couple choisit de se lancer dans la transformation fromagère. Ils transforment 70 000 L de lait par an. Le reste (200 000 L) est collecté par Biolait. En deux ans, ces éleveurs-transformateurs ont confectionné une gamme de six fromages vendus en direct à la ferme, dans un marché de producteurs et dans des magasins bio. Ces fromages arborent tous le repère « Il lait là ! » qui a été créé, fin juin 2022, par Biolait. Ce repère peut être affiché par tous les transformateurs qui utilisent le lait issu de fermes collectées par Biolait. L’objectif est de communiquer et de faire connaître les pratiques des éleveurs collectés par Biolait, car ces derniers suivent une démarche qualité encore plus exigeante que le cahier des charges bio européen : les fermes sont toutes 100 % certifiées AB, avec une alimentation des animaux composée à 90 % d’herbe et de fourrages (autonomie alimentaire maximale avec 250 jours de pâturage en moyenne), et l’alimentation achetée devant obligatoirement être d’origine France, etc.
Nouveautés : VIOLLEAU : Les fertilisants organiques d’origines animales montent en puissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le fabricant d’amendements et de fertilisants organiques Violleau propose sa gamme VIO®Orga, constituée en majorité de sous-produits animaux (farines de viande et d’os de catégorie 2, et protéines animales transformées – PAT – de catégorie 3). Ces engrais affichent des concentrations en azote allant de 3 à 13 % et des concentrations en phosphore allant de 2 à 12 %. Leur minéralisation est plus ou moins rapide en fonction de leur formulation. Les agriculteurs (céréaliers, légumiers, arboriculteurs, viticulteurs…) peuvent donc choisir la meilleure formulation en fonction de la période d’apport et des besoins spécifiques des cultures. Ce fabricant français, basé dans les Deux-Sèvres, tient à souligner l’origine française des matières premières utilisées. Des essais, menés en 2021 par Arvalis, ont montré l’efficacité de ces bouchons PAT sur la fertilisation azotée de céréales bio, aussi bien en matière de rendement qu’au niveau du taux de protéines.
Alimentation des porcs bio : Matières premières et protéines en questions ; Alimentation des porcs bio - Témoignages
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Entre flambée des prix et difficultés d’approvisionnement, notamment en apports protéïques, comment s’adaptent les éleveurs de porcs bio, dans ce contexte, d’autant plus sous pression que le marché du porc bio est en baisse (- 3 % entre 2020 et 2021, selon l'Agence BIO) ? A travers les témoignages de Pascal Petit, responsable technique du groupement Bio Direct, et d’éleveurs naisseurs plein-air ou naisseurs-engraisseurs en bâtiments, ces articles montrent un panel de solutions et d’approches mises en œuvre. Point-clé : la maîtrise des coûts de production, avec la recherche d’un niveau d’autonomie d’au moins 50 %, ou encore l’optimisation de l’alimentation via le rationnement et la chasse au gaspillage. Il est aussi important de travailler sur les performances d’élevage : réduire le nombre de porcelets à la naissance, mais avoir des nouveau-nés plus gros ; avoir des lots homogènes d’animaux ; ne pas aller chercher les derniers kilos, trop coûteux à produire… Autant d’éléments qui réduisent la consommation d’aliments. Sécuriser les approvisionnements, en privilégiant le local, est aussi un point important. Mais, le contexte amène à chercher des alternatives ou/et à retravailler les formulations des aliments pour s’adapter. Ainsi, par exemple, Bio Direct travaille sur l’utilisation de la levure de bière, incorporée jusqu’à 5 % dans ses formulations. Yannick Raud du GAEC Le Lambert, éleveur naisseur-engraisseur en Vendée, a recours à l’achat de bouchons de luzerne, tout en optimisant son outil de fabrication d’aliments à la ferme pour des rations plus précises valorisant le maïs en grain humide. Gildas Alleno, éleveur naisseur-engraisseur dans les Côtes d'Armor, préfère avoir moins de porcelets, mais des sevrés plus homogènes et de qualité. Marie Scherrier, éleveuse en plein-air, travaille à réduire la part d’aliments achetés en intégrant le pâturage ou en développant un projet de fabrication d’aliments à la ferme avec l'achat de matériel d’occasion.
Pommes à cidre : Fertilisation, enherbement et bioagresseurs à l’étude ; Pommes à cidre : traiter en curatif : "Je compte les degrés heures pour la tavelure" ; UV-C, SDP, plantes de service... : Stimuler l'immunité pour ne pas traiter
Marion COISNE, Auteur
Le premier de ces trois articles dresse un état des lieux des essais menés en pommes à cidre par la Chambre d’agriculture de Normandie (pilotage de la fertilisation, enherbement en jeunes vergers et gestion des ravageurs et de la tavelure…). Dans un autre article, sont présentés des éléments sur le projet CAP Zéro phyto. Ce projet, lancé en 2021, étudie l’action de différents leviers (seuls ou en combinaison) pour stimuler l’immunité des plantes, et notamment des pommiers : flashes UV-C, nutrition azotée, SDP (Stimulateurs de Défense des Plantes), plantes de service, biocontrôle, résistance génétique… Par ailleurs, Thomas Courtoux et Marie Bourut, qui conduisent, dans l'Eure, un verger cidricole bio depuis 2009, partagent leur expérience sur la gestion de la tavelure, de l’enherbement et des insectes (hoplocampes et anthonomes…).
Dossier : Maraîchage écologique : Réduire au maximum son impact environnemental
Marion COISNE, Auteur
La filière maraîchage bio se mobilise pour réduire son empreinte écologique, au-delà de la certification. Réduction des plastiques et du bilan carbone, biodiversité favorisée, moindre consommation d'eau, construction de serres bioclimatiques... Tour d'horizon des leviers travaillés dans des essais et chez les maraîchers. Ce dossier inclut les articles suivants : - C. Mazollier du Grab et G. Maréchal de la Frab Bretagne : "Les tensions croissantes engendrent une envie d'aller plus vite" ; - Microferme, tunnels ou plein champ : Les fermes bio ont des impacts différents ; - Limiter les plastiques jetables : Quels paillages alternatifs choisir ? ; - De l'eau au compte-goutte : Optimiser son irrigation ; - En travaillant sur le pilotage de l'irrigation et le sol : "Je vise 30 % d'eau économisée" ; - Chauffer sans énergie : Les serres bioclimatiques pour gagner en précocité ; - Une serre bioclimatique autoconstruite : Gagner en autonomie pour les plants.
Grandes cultures : Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie ; Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; Les engrais perlés végétaux : très controversés ; "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation"
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Ce dossier, consacré à la fertilisation en grandes cultures bio, comporte 4 articles : - Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie : Les fortes tensions sur les volumes et les prix des fertilisants utilisés en grandes cultures bio remettent en cause les pratiques de fertilisation en vigueur. Pour s'adapter, un nombre croissant de praticiens misent sur l'autonomie ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Les engrais perlés végétaux : très controversés : Depuis 2019, un nouveau type de fertilisant a été introduit en France : les EPV - engrais perlés végétaux -, qualifiés par certains de "billes noires". Ils sont sujets à controverse. Qu'en est-il aujourd'hui ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation" : Gilles Salitot, ingénieur méthodes et références en bio à la Chambre d'agriculture de l'Oise, interpelle sur les stratégies à adopter pour adapter la fertilisation au contexte actuel.