- Titre :
- ECHOS DES PRAIRIES BIO, N° 13 - Octobre 2022 - Bulletin N° 13
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Loi EGAlim 2 : la contractualisation
Lisa AUBRY, Auteur
La loi EGAlim 2 a été promulguée au Journal officiel le 19 octobre 2021. Elle fait suite à la loi EGAlim 1 (novembre 2018) et a pour but de protéger la rémunération des agriculteurs. Elle oblige à établir un contrat pluriannuel, entre un agriculteur et un « premier acheteur » (cest-à-dire un opérateur qui achète un produit agricole directement à un agriculteur), qui intègre les coûts de production pour calculer le prix dachat. Deux options sont envisageables pour la clause « prix » du contrat : soit le contrat prévoit un prix déterminé, avec une révision automatique du prix en fonction de certains indicateurs (coûts de production, prix du marché, qualité et origine) ; soit le contrat ne prévoit pas de prix déterminé, mais il se base sur une formule de prix, qui doit prendre en compte ces mêmes indicateurs. Il existe des dérogations à la mise en place de tels contrats, par exemple : pour la vente directe au consommateur ou si un accord interprofessionnel a été établi. Les coopératives et les organisations de producteurs commerciales ne sont pas non plus tenues de conclure de tels contrats. La date dentrée en vigueur de ce nouveau cadre juridique est le 1er janvier 2023. Un décret du 29 octobre 2021 établit toutefois une liste de produits agricoles pour lesquels le dispositif de contractualisation obligatoire s'est appliqué de manière anticipée dès 2022.


Santé animale : les maladies réglementées ; Maladies réglementées - Catégories E : maladies soumises à surveillance
Lisa AUBRY, Auteur
Ces deux articles traitent des maladies réglementées dans les élevages. Le premier apporte des renseignements sur la Loi européenne sur la santé animale (LSA), qui détermine la réglementation qui encadre la surveillance et la gestion des maladies animales afin de « protéger la sécurité sanitaire européenne tout en facilitant le commerce ». Elle a été mise à jour en avril 2021. Les maladies animales réglementées en France appartiennent maintenant à cinq catégories : catégories A, B, C, D et E. Cet article revient sur la définition de ces cinq catégories, et explique les obligations quelles engendrent (exemple pour la catégorie E : maladie soumise à surveillance, avec obligation de déclaration et de surveillance). Le deuxième article apporte des informations sur deux maladies appartenant à la catégorie E et présentes dans des élevages de ruminants français : la paratuberculose et la fièvre Q. Il explique les symptômes liés à ces deux maladies, leur mode de transmission à lhomme, et ce quil faut faire en cas de détection dans son troupeau.


Rénover les prairies naturelles avec des semences locales
INTERBIO FRANCHE-COMTÉ, Auteur
Interbio Franche-Comté travaille sur le réensemencement de prairies naturelles dégradées avec des semences « locales ». Une journée déchanges, coorganisée avec plusieurs partenaires, sest tenue, en juillet 2022, sur cette thématique. Le réensemencement de prairies naturelles avec des semences locales repose sur des prairies « donneuses ». Les graines de ces dernières sont collectées à laide dune brosseuse lorsquelles sont à maturité, puis elles sont semées sur des prairies « receveuses » (prairies naturelles en état de dégradation) du même type. Cette technique ne pénalise pas le rendement fourrager de la prairie donneuse, puisquelle peut quand même être fauchée (le foin perd juste un peu de qualité, avec la perte de lénergie contenue dans les graines). Cette technique permet de préserver le patrimoine génétique local, qui est plus à même de sadapter aux aléas climatiques locaux que les semences fourragères du commerce, et de moins dépendre des groupes semenciers. Une brosseuse coûte entre 15 000 et 25 000 . Cest pourquoi les agriculteurs qui utilisent cette méthode ont tendance à sassocier en CUMA ou non - pour lachat de ce matériel.


Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ;
Lola JEANNINGROS, Auteur
En élevage bio, produire des bufs peut permettre de créer de la valeur économique sur lexploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, dabord, de la demande du marché pour des bufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état dengraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le buf augmente le chargement global, si on nopère pas une réduction des vêlages. Le type de buf produit (période de naissance et âge à labattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. Cest ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou, qui montrent lintérêt doptimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier dune alimentation riche à moindre coût) ; limportance dun pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes lhiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, laide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à lengraissement. Au final, la production de bufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.