- Titre :
- BIODYNAMIS, N° 119 - Septembre 2022 - Bulletin N° 119
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Mon jardin est un organisme - 3 : Les humeurs d'un jardin biodynamique
Jean-Marc BABOUT, Auteur
Dans ce troisième volet, Jean-Marc Babout, installé en biodynamie dans les Deux-Sèvres (79), souligne l'importance de l'élément Eau dans le vivant. En effet, l'eau, présente dans tous les tissus et dans toutes les cellules, occupe une place centrale dans l'organisme jardin : elle est le support du vivant en ce qu'elle permet la circulation des humeurs (sève, lymphe, sang). Pour mieux comprendre le rôle d'une zone humide dans un domaine, comme une prairie inondable ou une mare, Jean-Marc Babout utilise une analogie avec le système digestif : aménager une zone humide permettra de canaliser les microbes (bactéries et champignons) dans l'organe et de les confiner à un endroit où ils s'épanouiront, ce qui limitera leur "errance" sur les cultures. Pour finir, il explique comment créer une mare dans son jardin.


La pomme de terre, une culture à choyer
Bernard SCHMITT, Auteur
Dans cet article, Bernard Schmitt, maraîcher en biodynamie à la retraite, partage ses conseils en culture de pommes de terre. Gélives à 0°C, les pommes de terre primeur se plantent dès janvier, sous abri (ou en pleine terre si le climat le permet), et les pommes de terre de conservation (pour une consommation hivernale) à partir de fin mars. L'application de bouse de corne le jour de la plantation permettra de faciliter le démarrage de la culture et de favoriser le processus de croissance. Plus tard, lorsque le feuillage sera bien développé, on pourra pulvériser de la silice de corne pour favoriser les processus de photosynthèse. Pour bien entretenir la culture, le désherbage sera nécessaire pour limiter les adventices et, plus important encore, le buttage protégera les tubercules de la lumière (qui les fait verdir et les rend toxiques). Une décoction de prêle pourra être épandue en soin préventif, afin de lutter contre l'apparition du mildiou. Pour lutter contre le doryphore, qui s'attaque aux jeunes plants, une plantation pas trop tardive et l'usage des préparations biodynamiques pour booster le processus de croissance seront bénéfiques.


Le cheminement dune maraîchère de montagne
Marion HAAS, Auteur ;
Stéphane COZON, Auteur
Leslie Guyomard, maraîchère en biodynamie dans le canton de Bourdeaux (26), sest installée en montagne, en 2007, sur 5 ha . Avec Michaël Cardew, son compagnon, elle a créé, au fil des années, un maraîchage diversifié avec transformation sur 7 000 m², dont 750 m² de serres froides, entourés de prairies naturelles, de landes et de bois. Quelques animaux sont présents sur la ferme : deux ânes, utilisés pour le travail mais en demi-retraite depuis la mise en place dun maraîchage sur sol vivant ; une petite basse-cour qui protège aussi quelques colonies d'abeilles des frelons asiatique. Par ailleurs, des nichoirs et des abris à chauve-souris ont été installés dans les arbres et sur les bâtiments. Des caves semi-enterrées ont été construites pour la conservation des légumes et Leslie s'est dotée d'armoires de forçage pour les endives. Les légumes sont commercialisés en paniers à la ferme, dans un magasin de producteurs et en livraison à trois restaurants et à une épicerie. Les agriculteurs produisent une partie des semences utilisées sur la ferme, le reste provenant de semenciers bio ayant une gamme en biodynamie. Afin dalléger le travail physique, Leslie sest équipée dun dynamiseur mécanique pour réaliser les préparations biodynamiques.


Une histoire vigneronne en Catalogne
Soazig CORNU, Auteur
Jaume Gramona, vigneron en biodynamie à Sant Sadurní d'Anoia, en Catalogne espagnole, s'est associé à son cousin au sein de l'entreprise familiale qui emploie, en 2022, 70 salariés, entre vignes, cave, administratif et commerce. Le domaine est constitué de 65 ha de vignes et de 35 ha de forêt avec, à son cur, des bâtiments de ferme pour accueillir les animaux : une dizaine de chevaux pâturent sous les pins ; un troupeau de moutons permet de gérer l'enherbement des rangs et de réguler les engrais verts ; des oies et des chiens gardent le lieu ; d'autres volailles animent l'espace ; un troupeau de vaches Albera habite dans la forêt. Jaume, conscient de la nécessité de travailler collectivement, partage ses connaissances, son expérience et ses pratiques respectueuses de la nature, à son équipe, à ses élèves (il est professeur chargé de cours dnologie à l'Université Rovira Virgili de Tarragone) et au sein du groupe Alianzas por la Tierra (« Partenariats pour la Terre »), une association de vignerons créée en 2015. La cave actuelle a été construite, en 2002, avec une architecture bioclimatique, afin de réduire son impact environnemental et sa consommation énergétique. Les raisins y sont vinifiés, 20 % provenant des vignes de la famille Gramona, le reste des vignerons du groupe Alianzas por la Tierra. Chaque année, 850 000 bouteilles (deux tiers en vins effervescents, un tiers en vins tranquilles) sont produites et commercialisées en Catalogne (70 %), dans le reste de l'Espagne (17 %) et à l'export (13 %).


Quelle place pour les animaux mâles dans l'organisme agricole ?
Marion LEBRUN, Auteur
Dans les élevages laitiers, le devenir des mâles est source d'importants questionnements. Les mâles qui ne restent pas pour la reproduction sont, dans la pratique courante, engraissés dans la filière longue intensive. Cette situation ne correspond pas à l'éthique de l'agriculture biodynamique et du pacte de domestication entre l'homme et l'animal. Réfléchir sur la taille du troupeau est important pour proposer un système naisseur-engraisseur plus juste. L'abattage à la ferme permettrait aussi de s'interroger sur le devenir de l'ensemble des animaux. L'écopâturage est aussi une solutions pour les mâles.