- Titre :
- FOURRAGES, N° 251 - Septembre 2022 - Bulletin N° 251
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2022
- Année de publication :
- 2022
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
L’albédo, un levier d’atténuation du changement climatique méconnu : quel potentiel d’atténuation pour les prairies ?
P. MISCHLER, Auteur ;
M. FERLICOQ, Auteur ;
E. KERJOSE, Auteur ;
ET AL., Auteur
L'élevage de ruminants participe au changement climatique par le biais de l'utilisation des terres et de l’émission de gaz à effet de serre. Les modes d’élevage (à l’herbe ou non) et la gestion des prairies affectent aussi le climat en modifiant l'albédo de la surface terrestre. L'albédo correspond à la part du rayonnement solaire qui est renvoyée dans l'espace. Ainsi, la gestion de l’albédo des prairies pourrait devenir un levier d’atténuation du changement climatique, à l’instar du stockage du carbone dans le sol. Les résultats présentés ici sont issus de mesures d'albédo quotidiennes de sept prairies françaises (mesures réalisées dans le cadre du projet Albédo-prairies). Les résultats montrent que l’albédo évolue selon des pas de temps variables en fonction des conditions météorologiques. En automne et en hiver, la présence de givre génère une variabilité intra et inter-journalière d’albédo. Au printemps et en été, ce sont les pluies, après des périodes sans précipitations, qui diminuent l’albédo pendant quelques jours (- 6.9 %). De la même manière, les pratiques agricoles ont des impacts plus ou moins importants sur l’albédo. La fauche des refus a un impact assez faible : - 3.5 % pendant quelques jours. Le pâturage engendre, en moyenne, - 3.9 % pendant 2 semaines (l’impact dépend beaucoup du chargement en bétail instantané). La fauche a un effet plus marqué : - 13.7 % pendant un mois. En prenant comme référence un sol nu, le forçage radiatif (FR) des prairies (calculé à partir des dynamiques d’albédo) est négatif, c’est-à-dire qu’elles ont un effet refroidissant sur le climat. Cette valeur est, en moyenne, plus négative en été (- 11.1 W/m²) qu’en hiver (- 3.1W/m²), du fait de niveaux d’albédo plus forts en raison d’une végétation plus développée et d’un rayonnement solaire plus élevé. Pour conclure, comme l’albédo moyen d’une exploitation augmente avec la proportion de surfaces en herbe, les systèmes reposant le plus sur l’herbe auraient un forçage radiatif favorable à l’atténuation du changement climatique.
Rôle des légumineuses pérennes dans une agriculture agroécologique
Les légumineuses présentent l’avantage de fournir des produits riches en protéines et d’introduire de l’azote dans des systèmes de culture. Les espèces pérennes (luzerne, lottier, sainfoin, trèfle...) (essentiellement cultivées pour une production fourragère, mais également utilisées comme plantes de services) contribuent à l’autonomie protéique des élevages. Elles participent aussi à de nombreux autres services écosystémiques : augmentation de la fertilité des sols grâce à la fourniture d’azote et de matière organique, amélioration de la gestion des adventices, réduction des pollutions émises par les élevages de ruminants, préservation de la biodiversité… Elles sont aussi un atout pour l'adaptation au changement climatique. Les légumineuses pérennes sont donc de précieux atouts, notamment dans le cadre de la transition alimentaire. Après avoir détaillé ces divers avantages, cet article propose des pistes de recherche en agronomie, en amélioration des plantes et en zootechnie pour continuer d’accroître ces services.
Impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales d’hiver par des ovins
V. VERRET, Auteur ;
E. EMONET, Auteur ;
F. LEVAVASSEUR, Auteur
Les systèmes céréaliers peuvent fournir des biomasses importantes valorisables directement par le pâturage. Les intérêts du pâturage de surfaces céréalières par des brebis sont bien connus par les éleveurs, mais les effets sur les cultures le sont moins. A travers un dispositif expérimental mis en place chez des agriculteurs du Bassin parisien, cette étude, menée par un collectif d'acteurs de la recherche, a analysé les impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales d’hiver par des ovins. Les résultats montrent que, dans les champs étudiés, le pâturage des couverts d’interculture n’est pas pénalisant pour la culture suivante. Par rapport à un couvert d’interculture broyé, l’abondance de limaces a été réduite de 60 % après pâturage, et la disponibilité en azote minéral du sol augmente, en moyenne, de 6 kg N/ha au moment du semis de la culture suivante (culture de printemps). La structure du sol et le stockage de carbone sont, en revanche, très légèrement dégradés. Les céréales pâturées en début de tallage montrent un gain de rendement de 4,8 q/ha.
Gestion des ressources fourragères : quels outils d’aide à la décision sont à disposition des éleveurs laitiers ?
C. BATTHEU-NOIRFALISE, Auteur ;
A. LEFEVRE, Auteur ;
E. FROIDMONT, Auteur ;
ET AL., Auteur
En élevage laitier, une valorisation optimale des fourrages permet d'obtenir de bonnes performances économiques et environnementales. Cette synthèse propose une méthode pour catégoriser les outils d’aide à la décision (OAD) en lien avec la valorisation des fourrages en élevage laitier. L’objectif étant de guider les éleveurs et leurs conseillers vers le(s) type(s) d’OAD le(s) plus adapté(s) à chaque situation. Ces OAD peuvent intervenir à différents niveaux (pâturage, système fourrager, alimentation, troupeau, technico-économique et système d’élevage) et, donc, influencer directement ou indirectement la valorisation des fourrages. La temporalité sur laquelle s’appuie l’OAD permet différentes actions : prévoir (gestion prévisionnelle), contrôler (rétrospective) et repenser (analyse stratégique). Le niveau technique (indicateur, programme, outil automatisé) reflète le degré d’élaboration du conseil fourni par l’OAD. Ainsi, en fonction du niveau de l'OAD, l'éleveur prend une posture différente par rapport à la prise de décision (interprétation du résultat d'un indicateur ; contrôle lors de l'utilisation d'outils automatisés...).