- Titre :
- SYMBIOSE, N° 288 - Avril 2023 - Bulletin N° 288
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2023
- Année de publication :
- 2023
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Filières biologiques : Conjoncture, analyse, enseignements et prospectives
Niels BIZE, Auteur
Alors que les filières biologiques traversent un contexte difficile, le réseau GAB-FRAB Bretagne se fait accompagner par les agences Ecozept et Good pour prendre du recul et analyser le marché et son évolution. Cet article présente un condensé des enseignements issus de leurs analyses. Dans un contexte de crises multiples - climatiques, sanitaires, inflationnistes -, la bio souffre de ses faiblesses : stratégies instables dans la grande distribution, concurrence d'autres labels... Toutefois, ces experts estiment que la bio n'a pas atteint un plafond, mais un palier, et ils présentent cinq préconisations pour accompagner son rebond.
Heureux qui communique
Amandine LEDREUX, Auteur
Dans les Côtes d'Armor, à Montstéru, Yann Chéritel a repris la ferme laitière familiale en 2016. Très vite, il prend conscience que le système en place ne lui convient pas et entame une conversion à l'agriculture biologique. La ferme est certifiée AB depuis 2019. Yann s'oriente également vers un système plus herbager, accompagné par le CEDAPA, et met en place la transformation à la ferme : la moitié des 220 000 litres de lait produits sont ainsi transformés en yaourts et commercialisés localement dans différents réseaux (GMS, épiceries locales, restauration collective, vente directe). Le reste du lait est vendu à Biolait. Autre fer de lance de Yann : la communication. Présent sur différents réseaux sociaux, sur lesquels il partage le quotidien de sa ferme, l'éleveur est convaincu que, pour vendre sa production, il faut savoir se faire connaître.
Débouchés : La bio locale en GMS, une opportunité ?
Maude CHABERT, Auteur
Si les producteurs bio qui souhaitent vendre en circuits courts se tournent assez peu vers les grandes et moyennes surfaces (GMS), ces dernières n'en restent pas moins un débouché qui peut permettre de vendre en direct, tout en diversifiant les points de vente. 88 % des consommateurs font la majorité de leurs courses dans ce type de magasins qui, par ailleurs, représente le marché le plus conséquent de la bio (7 millions d'euros en 2021). La GMS apparaît donc comme une opportunité intéressante pour toucher une nouvelle clientèle, dans un contexte où les produits locaux ont la cote. Des prérequis sont toutefois à avoir en tête avant de se lancer, comme être en capacité de livrer des volumes conséquents, avec une qualité constante et une régularité, avoir un packaging adapté, maîtriser les techniques et les codes de la vente et de la négociation, connaître son prix de revient... Vendre directement à un ou plusieurs magasins, et non pas à une centrale d'achat, est généralement plus simple, aussi bien d'un point de vue logistique qu'humain.
Conduite technique : Verger mon beau verger, les exigences des poires de table bio
Claire SALLIBARTAN, Auteur
La conduite de vergers de poiriers en agriculture biologique présente des exigences particulières. Dès l'implantation, il convient de choisir le bon porte-greffe en fonction des objectifs recherchés : le cognassier, qui permet le raccourcissement du délai d'entrée en production et l'abaissement de la hauteur de l'arbre, et le poirier, plus utilisé sur les verges de poires à poiré. Du côté des maladies et des ravageurs, les plus spécifiques sont la cécidomyie des poirettes et la tavelure du poirier (Venturia pirina). Les besoins en nutriments et les objectifs de la taille de l'arbre sont également abordés. Enfin, la poire étant un fruit fragile, certains critères sont à respecter pour une récolte de qualité (fermeté de la chair) et sa bonne conservation (besoin de températures négatives).
Sols : Déchets coquilliers, une valorisation possible ?
Sarah CHOUPAULT, Auteur
En agriculture, les amendements calcaires sont nécessaires pour corriger l'acidification naturelle des sols. Dans les Côtes d'Armor, le GAB22 s'est intéressé à une potentielle nouvelle ressource : les coquilles Saint-Jacques concassées. Celles-ci pourraient représenter une alternative intéressante au calcaire de carrière et au trez (issu de l'extraction de sables coquilliers au large des côtes), dont les processus d'extraction sont énergivores et écologiquement discutables. Un processus de concassage, visant à obtenir un produit d'une granulométrie de 0 à 6 mm, a été mis au point. Les expérimentations, réalisées sur cinq fermes-pilotes, ont permis de définir une dose d'épandage optimale de 8 tonnes de produit brut par hectare, pour une efficacité du produit de 5 à 7 ans. Ces essais sont, toutefois, à poursuivre pour mieux connaître l'évolution du produit et de son efficacité dans les sols, pour affiner la précision de l'épandage et évaluer son coût de production ainsi que son prix pour les producteurs. Par ailleurs, il faudra aussi étudier de façon plus approfondie la disponibilité de cette ressource.
Cheptel & renouvellement : Élevage des cochettes, faut-il cocher toutes les cases ?
Cécile RICHARD, Auteur
En élevage porcin, la sélection et l'élevage des cochettes destinées à la reproduction du troupeau sont des points-clés pour avoir une bonne génétique et, donc, de bons résultats zootechniques. En agriculture biologique, où l'achat de reproducteurs doit être limité à 20 % du cheptel, l'auto-renouvellement et le croisement alternatif (inséminations alternativement avec des semences mâles de races différentes) sont les pratiques les plus fréquentes. Le choix des mères des futures cochettes est également important, avec des critères propres à chaque ferme selon ses objectifs : état de santé, qualités maternelles... Une fois les cochettes nées, plusieurs étapes de sélection sont possibles, de la naissance à la mise à la reproduction. Les conditions d'élevage ont également une importance particulière, d'une part pour assurer aux cochettes un bon état corporel et de santé, et d'autre part pour optimiser leurs relations avec l'éleveur (apprivoisement).