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Le portrait du mois : Ecrire pour exister
Amandine LEDREUX, AuteurAmande Gat et Damien Franco Sanchez sont éleveurs à la ferme Les Trognes, en conversion bio, en Ille-et-Vilaine. Sur 52 ha, ils élèvent des vaches allaitantes Armoricaines, en tout herbe, et des cochons Duroc, en plein air. Leur parcours est assez atypique : Amande est une ancienne chargée de communication originaire de Haute-Savoie et Damien un gaufrier originaire de Belgique. Ils ont repris la ferme anciennement laitière, grâce à l’accompagnement de la coopérative Lisières. La commercialisation se fait essentiellement en vente directe, mais également par le biais de restaurants et de boucheries. Amande met en avant l’importance d’une bonne communication dans le fonctionnement de la ferme. Elle raconte la vie de paysan et de paysanne au travers d'une lettre d'info mensuelle, envoyée à 800 adresses ; elle utilise les réseaux sociaux pour se faire connaître du grand public comme des professionnels, via LinkedIn, Instagram, etc. ; elle s’appuie sur la presse locale pour valoriser ses événements. D’une manière plus globale, elle estime que la filière bio a tout intérêt à développer une communication positive pour faire connaître les pratiques de la bio.
Rapport synthétique de mission d'ingénieur général territorial : Valorisation de l'élevage bovin allaitant du Massif central
Thierry Turlan a mené une mission d’ingénieur général territorial, entre 2021 et 2023, dans le Massif central. L’objectif de cette mission était de contribuer à améliorer les revenus des éleveurs, en bovins allaitants, tout en favorisant les pratiques vertueuses. Concrètement, différents projets économiquement intéressants ont été identifiés, de l’amont jusqu'à l’aval de la filière ; les différents opérateurs ont été incités à suivre des valeurs de développement durable (agroécologie, produits sains pour tous, bien-être animal, etc.) ; les systèmes à l’herbe et favorables à l’autonomie fourragère ont été encouragés. Plusieurs leviers d'action mobilisables à court terme ont été identifiés : la maîtrise des coûts de production, l’application de la loi Egalim 2, la dynamisation de la filière jeunes bovins, etc. Sur le long terme, d’autres évolutions de la filière sont proposées : développement de l’agroécologie, travail en sélection génétique, étoffement des liens avec la filière laitière, mise en place d’un marketing territorial, etc.
"80 000 euros de revenu pour 40 heures de travail hebdomadaires à deux"
Annick CONTÉ, AuteurQuand Franck Le Breton a repris la ferme familiale en 2012, dans les Côtes d'Armor, son projet d’installation était « classique », avec 350 000 litres de lait conventionnel, sur 69 hectares de maïs/céréales/herbe et des vaches à 7500 litres, amenant à une charge de travail et à des annuités importantes, sans rémunération au final. En 2013, suite à un témoignage d’éleveur au cours d’une formation, la décision a été prise de changer du tout au tout, pour aller vers un système tout herbe, totalement autonome, des vêlages groupés au printemps et en monotraite. La transition s’est faite en plusieurs années, avec le passage de toutes les parcelles en prairies, la mise en place d’un nouveau plan de sélection et de croisement (notamment avec des races à viande pour les animaux à engraisser) et le groupement des vêlages. En 2016, la femme de François l’a rejoint au sein du Gaec et la conversion en bio a été décidée. Aujourd’hui, les vêlages ont lieu entre le 1er mars et le 15 avril et la salle de traite est arrêtée 2 mois, à partir du 20 décembre. Les vaches produisent, en moyenne, 4200 litres / an, avec uniquement de l’herbe pâturée (pâturage tournant simplifié) et un peu de foin. Les charges de mécanisation sont réduites (foins faits par une entreprise). Le chargement de 1.2 UGB/ha permet de vendre l’équivalent de 12 hectares de foin, qui peuvent servir de sécurité en cas d’aléas climatiques. Le couple veille à la fois à maîtriser la reproduction et la valorisation de la pousse de l’herbe. Les résultats économiques sont là et, en 2022, une salariée à mi-temps a été recrutée, afin de permettre de dégager du temps à ces éleveurs pour prendre au moins 6 semaines de vacances par an et passer plus de temps avec leurs enfants.
"L’agroforesterie a été notre fil conducteur durant quarante ans"
Franck MECHEKOUR, AuteurDepuis 2022, Philippe et Marie-Claire Derouault sont retraités agricoles, anciennement éleveurs à l’EARL du Bois, dans l’Orne, qui a été transmise depuis. Le système d’élevage de bovins lait est basé sur l’agroforesterie, avec 8 km de haies diversifiées pour 53 ha de prairies, soit une moyenne de 130 m/ha de densité bocagère, et 6 ha de vergers (pommiers et poiriers) pâturés. Le troupeau de 45 vaches est conduit en bio et en tout herbe. Le couple explique que les haies demandent un temps d’entretien important (2 semaines par an à deux), avec un cadre réglementaire parfois contraignant, mais pour des intérêts agroécologiques et environnementaux majeurs (biodiversité, ombre, etc.). Les productions de la ferme sont diversifiées : les vaches produisent 230 000 l de lait par an, la transformation de cidre et de poiré représente 30% du chiffre d’affaires et les haies sont valorisées en bois de chauffe (60 stères/an), en copeaux pour la litière, etc. Certains arbres ont même servi de bois d’œuvre pour construire la future maison de Philippe et Marie-Claire. Ces pratiques ont été récompensées par le 2ème prix du concours général agricole des pratiques agroécologiques 2023, dans la catégorie agroforesterie. Yoann Quiniou, repreneur de la ferme dès 2023, a été choisi par Philippe et Marie-Claire car il souhaitait maintenir l’agroforesterie sur la ferme. Yoann envisage néanmoins d’apporter des modifications au système de la ferme, en passant notamment à la monotraite.
Une certification pour du bio produit sans céréales
Sophie BOURGEOIS, AuteurL'ADVEH, Association pour le Développement et la Valorisation de l'Élevage à l'Herbe, est née en 2020, à l'initiative de groupes d'éleveurs des Deux-Sèvres et du Sud-Ouest. Elle permet aux éleveurs de ruminants (bovins, ovins, caprins, en lait et viande), en agriculture biologique et qui ont fait le choix du tout herbe pour nourrir leurs troupeaux, de valoriser leurs systèmes à travers une certification spécifique et une marque dédiée, appelée Pâtures et Papilles. À ce jour, douze élevages sont d'ores et déjà certifiés, et dix autres ont lancé les démarches. Bien que tous soient 100 % à l'herbe, ces systèmes se distinguent par des pratiques variées. Sébastien Quinault, co-président de l'ADVEH et éleveur de Salers dans les Deux-Sèvres, apporte son témoignage.
Des croisés Angus bien finis en 100 % herbe
Costie PRUILH, AuteurSur le site expérimental INRAE du Pin, dans l'Orne, l'essai Tripl'Scotch visait à évaluer les performances d'animaux croisés Angus-race laitière (normande, holstein ou jersiaise) avec un engraissement 100 % herbager. Essai concluant puisque la trentaine d'animaux suivis ont atteint, en moyenne, un poids de 620 kg à l'âge de 24 mois, avec une alimentation 100 % herbagère, avec la moitié de leur vie au pâturage.
« Je valorise au maximum la rusticité de mes aubracs »
Cyrielle DELISLE, AuteurStéphanie Raveneau est installée à Les-Authieux-sur-Calonne, dans le Calvados, sur un terrain accidenté, avec 85 vaches allaitantes Aubrac et quelques brebis, sur 120 ha, le tout en agriculture biologique. Avec, à la base, une licence d’inséminatrice pour les équins, Stéphanie est passionnée de génétique animale. Double période de vêlages, pâturage tournant dynamique, mécanisation limitée mais bon équipement en bâtiment, vente directe constituent des points-clés pour cet élevage.
Pâtures & Papilles, un label pour la viande à l’herbe
Orlane LEU, AuteurL’association pour le développement et la valorisation de l’élevage à l’herbe (ADVEH) de Nouvelle-Aquitaine et le CIVAM de Gâtine (Deux-Sèvres) se sont associés pour proposer un label « système », dans lequel la ferme est labellisée dans sa globalité, afin de mettre en avant des animaux engraissés exclusivement à l’herbe. Pour le moment, le label « Pâtures & Papilles » est utilisé pour les viandes bovines et ovines, issues de l’ensemble du territoire français.
De la prairie à la fourchette : rencontre entre éleveurs et apprentis-bouchers
Albane STOFFEL, AuteurDepuis 2018, l’ADAPA organise, en partenariat avec le CFA de Tulle, des journées de découpe avec des élèves en Brevet professionnel Boucher. En mars 2022, les étudiants ont travaillé sur une carcasse particulière, provenant d’une vache de réforme Bretonne Pie Noir de 9 ans. Celle-ci était originaire du GAEC de la Tournerie, en agriculture biologique et situé en Haute-Vienne. Des échanges ont ensuite eu lieu avec les apprentis concernant cette carcasse et l’élevage d’où elle provenait, suivis d’une dégustation et d’une réflexion sur la place de ce type de viande dans les boucheries traditionnelles.
Un restaurant à la ferme pour valoriser bovins et Normandie
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2014, Nicolas Onfroy a repris la ferme familiale, alors en bovins lait, pour s'installer en bovins viande biologiques et créer, avec sa femme Elsa, leurs premiers gîtes, à Sainte-Marie-du-Mont (50). En 2019, l'opportunité s'est présentée de reprendre le restaurant et l'hôtel de charme créés dans l'ancienne ferme voisine, à proximité des bâtiments d'élevage. La viande bovine bio, issue du cheptel de Limousines (avec quelques Angus) de Nicolas, est commercialisée sous la marque Utah Beach, en référence à la plage du Débarquement de 1944, située à quelques encablures du domaine. Nicolas a dû apprendre à valoriser une carcasse, à répartir les morceaux dans ses différents circuits de commercialisation et à diversifier l'offre (bœuf fumé, terrine, saucisse sèche...) La viande a une place de choix dans le restaurant ; pour le reste, pas de grossistes : Elsa et Nicolas ont fait le choix de travailler avec des produits locaux et de saison (viande, légumes, poisson, mais aussi boissons), afin de valoriser leur région. La structure emploie 16 salariés, dont 10 pour le restaurant. Le couple propose la visite de l'exploitation, ainsi que des activités pour découvrir les alentours. Dans un deuxième article, le système d'élevage de Nicolas, tout herbe, engagé vers la neutralité carbone, est présenté.
Finition au pâturage : quels impacts sur la qualité de la viande ?
Nathan MORSEL, AuteurLa finition des bovins et des ovins au pâturage, sans concentrés, est une pratique peu courante qui présente pourtant des avantages : réduction du temps de travail, des charges alimentaires et des charges de mécanisation. Mais, quid de la qualité de la viande ? Avec cette pratique, la période de finition dépend de la pousse de l’herbe, ce qui allonge la durée d’engraissement (2 à 4 fois supérieure). La conformation et l’état d’engraissement obtenus peuvent être conformes aux attentes des filières longues, mais la finition à l’herbe est plus facile pour les bovins (où il n’y a pas d’âge limite de vente) que pour les ovins (les agneaux ne doivent pas dépasser 12 mois). Comme les animaux font plus d’exercice et sont abattus plus tardivement, la viande est souvent plus rouge, plus persillée et plus riche en omégas 3, en CLA, en vitamines (A, E, B) et en fer. En revanche, ceci entraîne aussi une diminution de la tendreté, avec une maturation de la viande moins efficace. Néanmoins, ces inconvénients peuvent être compensés par une durée de maturation plus longue et par le recours à la croissance compensatrice (augmentation de la vitesse de croissance d’un animal après une période de restriction alimentaire).
Orne : La galère de la transmission
Christian BOISGONTIER, AuteurPhilippe et Marie-Claire Derouault, agriculteurs bio dans l’Orne, souhaitent transmettre leur ferme laitière et cidricole (production de 200 000 L de lait et de 30 000 bouteilles de produits cidricoles par an), mais ils ne trouvent pas de repreneur. La ferme repose sur un système autonome et économe, avec des investissements modestes. L’atelier lait se base sur un système tout herbe, avec des vêlages au printemps, afin de pouvoir passer en monotraite de Noël à février, ce qui permet de consacrer plus de temps à l’activité cidricole durant cette période. La salle de traite, d’occasion (2 x 4 places), permet de traire 50 vaches par heure. Durant l’automne et l’hiver, il faut donc également gérer l’activité cidricole : récolte, pressage, filtration, mise en bouteille, pasteurisation, étiquetage, livraisons, facturations… Un ouvrier agricole, employé à l’aide un groupement d’employeurs, vient renforcer l'équipe durant cette période. Pour transmettre leur ferme, Philippe et Marie-Claire Derouault proposent leur terres, maison et bâtiments en location. Cependant, malgré de nombreuses annonces dans divers réseaux, journaux et dans le répertoire départ-installation, ils ne trouvent pas de repreneur : leur ferme n’est pas assez moderne et le cadre très rural fait peur aux néo-paysans.
Réaliser de bons foins au GAEC le Chemin Noir
Solène ROUSSELET, AuteurLe GAEC le Chemin Noir, situé en Vendée, est conduit en agriculture biologique et repose sur un système tout herbe : les 100 vaches Charolaises de la ferme sont ainsi nourries uniquement à l’herbe. Cette ferme a fait le choix, dès les années 90, de mettre en place un système herbager. Elle est actuellement composée de 215 ha, dont 160 ha de prairies, et les vêlages s’effectuent à l’automne. Comme le foin produit sur la ferme couvre largement les besoins du troupeau, une partie de la production est vendue. La ferme réalise ainsi plusieurs types de foins destinés à différentes utilisations : le foin issu des prairies naturelles est donné aux vaches durant l’hiver, le foin plus ligneux est destiné aux génisses, celui issu de la coupe de déprimage est également distribué aux animaux, et le foin de regain est vendu (l’itinéraire technique suivi par le GAEC pour réaliser ces foins est détaillé). Les prairies temporaires sont toutes semées avec le même mélange qui convient à la fois au pâturage et à la fauche : mélange de fétuque élevée, de RGA diploïde et tétraploïde, de dactyle, de trèfle blanc, de trèfle violet et de lotier.
Les systèmes bovins laitiers bio en Normandie : Descriptif technique de 4 cas types – Edition 2021 ; Les systèmes bovins laitiers bio en Normandie : Actualisation économique de 4 cas types en conjoncture 2020 – Edition 2021
En Normandie, les systèmes de production des fermes laitières biologiques se diversifient, allant du système herbager économe jusqu'au système avec robot de traite et affouragement en vert et maïs. En 2021, quatre cas types représentatifs de ces systèmes normands ont été étudiés afin d’apporter des repères techniques et économiques pour le suivi des exploitations bio ou pour des études de conversion : 1 - Système prairie permanente et zéro concentré ; 2 - Système tout herbe et concentré autoproduit ; 3 - Système herbe et maïs, concentré autoproduit ; 4 - Système avec robot de traite, affourragement en vert et achat de correcteur. Deux documents ont été produits à partir de ces cas types. Le premier fournit un descriptif technique des exploitations : dimensions structurelles, conduite du troupeau et des surfaces, résultats environnementaux, repères en matière de travail et informations sur les équipements de ces fermes. Le second document présente les résultats économiques de chaque système, avec un compte de résultats, des indicateurs de performances économiques, des indicateurs technico-économiques, le calcul du coût de production et une estimation de la valeur économique dans le cadre d'une transmission.
De la botanique à la multifonctionnalité : témoignage sur l’évolution d’une ferme qui a intégré les aspects sociaux et écologiques
J.-F. GLINEC, AuteurJ-F Glinec, éleveur du Finistère présente son cheminement en tant que producteur laitier et botaniste bénévole au sein du Conservatoire National Botanique de Brest. Au fur et à mesure de l’apprentissage de la botanique, de l’appropriation de l’écologie au sens large et de la construction d’un nouveau réseau de personnes-ressources, la ferme est passée de la production simple et classique d’un quota laitier à un système à bas intrants entièrement au pâturage et en conversion bio depuis 2018. Les 72 ha de SAU, les 15 ha de surfaces annexes (jardins, prairies humides, etc.) et les 5 ha de boisement accueillent une forte diversité biologique. La ferme est aussi ouverte au public, notamment grâce à la création d’un lieu de promenade. De nouvelles activités ont vu le jour avec l’installation de deux porteurs de projets ayant créé une micro-ferme en maraîchage bio diversifié et une micro-brasserie. La ferme est devenue un collectif gagnant-gagnant où les témoignages, la formation et la transmission d’informations ont une place à part entière. Cette évolution basée sur une démarche holistique a ainsi permis de prendre en compte beaucoup de services écosystémiques et les a intégrés dans le fonctionnement de la ferme.