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Agir collectivement pour la capitalisation, lappropriation et la diffusion des connaissances et des savoirs autour de la production de viande biologique produite à base dherbe
Produire de la viande de ruminants, en particulier biologique, à base dherbe sous-entend de nombreuses compétences et savoirs ou savoir-faire. Aussi, lenjeu de la capitalisation, de lappropriation et de la diffusion des connaissances et des savoirs en la matière, ainsi que le rôle-clé du conseiller agricole ou encore du collectif, ont été identifiés comme importants à consolider par les acteurs du projet BioViandes. Léquipe-projet BioViandes (ou collectif BioViandes) a ainsi été mobilisée en tant que « support détude », pour la mise en uvre de la méthodologie Agri-Savoir, qui sappuie sur les grands principes de gestion des connaissances. Celle-ci a permis : dans un premier temps, didentifier des thématiques "critiques" pour le groupe (connaissances peu ou pas maîtrisées du collectif qui cherche à monter en compétences sur lélevage biologique de ruminants engraissés majoritairement à lherbe) ; puis, dans un deuxième temps, de définir et de mettre en uvre un plan dactions pour combler ces lacunes. Pour cela, deux volets ont été explorés : 1 - la montée en compétences par la capitalisation et la diffusion de documents au sein du collectif ; 2 la construction et la réalisation dun programme dapprofondissement des connaissances basé sur des échanges entre pairs. Le présent document revient sur lapproche méthodologique mise en uvre, sur les résultats obtenus et sur les recommandations issues de ce travail.
Agroforesterie : Le retour des arbres dans la Beauce
Alexandra CEALIS, AuteurLe GIEE "Terres vivantes" est né en 2020, en Eure-et-Loir, à l'initiative de l'Adear 28. Il réunit 16 agriculteurs (céréaliers, maraîchers, polyculteurs-éleveurs), dont 10 en agriculture biologique, deux en conversion, et tous acteurs de l'agroécologie. En plein cur de la Beauce, les enjeux sont forts, notamment en ce qui concerne la place de l'arbre dans les systèmes agricoles. Les actions du GIEE en faveur de l'agroforesterie sont présentées : organisation de journées d'échanges sur un lycée agricole, de conférences, vastes chantiers de plantation... De nombreux publics sont visés, et en particulier les apprenants, futurs agriculteurs.
Aude : Les producteurs de plantes médicinales et aromatiques se structurent
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurDans l'Aude, en 2022, un collectif de producteur·rices de PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) s'est constitué et a répondu à un appel à projets GIEE Émergence. À cette occasion, une charte permettant de définir les valeurs du collectif a été construite et a permis aux 6 producteur·rices impliqué·es de définir la principale mission du collectif : rendre visible et pérenniser la filière PPAM diversifiée comme source de valorisation du territoire audois. Les objectifs de travail du collectif pour 2023 sont présentés dans cet article.
Chaire agriculture bio : 1er séminaire scientifique sur la biodiversité
BIOFIL, AuteurCréée en 2022, la Chaire agriculture bio a pour vocation de rapprocher les entreprises avec les acteurs de la formation et de la recherche pour accompagner le développement des filières biologiques. Elle est financée par une dizaine dentreprises et d'organismes mécènes, en partenariat avec Inrae, lUniversité de Bordeaux et Interbio Nouvelle-Aquitaine. Des ateliers thématiques sont organisés dans ce cadre, sur des axes de travail considérés comme prioritaires à questionner et à explorer : la fertilité des sols, le changement climatique, la biodiversité, la résilience des fermes, la consommation et la formation. Cette Chaire travaille également sur la structuration dune offre de formation (initiale et continue) sur lagriculture biologique. Des webinaires sont également proposés pour diffuser des résultats de recherche. Le premier séminaire de vulgarisation scientifique a été organisé le 28 juin 2023, à Bordeaux Sciences Agro. Il a questionné les liens entre agriculture biologique et biodiversité. La bio favorise labondance des espèces et, parallèlement, ce mode de production dépend étroitement des services rendus par la biodiversité. AB et biodiversité se rendent donc des services mutuels, mais comment valoriser ces interactions ? Lors de la certification bio, la biodiversité nest pas contrôlée. Le cas des labels bio mieux-disants, axés sur la biodiversité, a été abordé, ainsi que loutil Biodiv-score dInrae.
Cheminer de vigne en vigne
Soazig CORNU, AuteurSuite à une semaine d'échanges avec des vignerons et des vigneronnes biodynamiques du pourtour méditerranéen, sur le terrain, à partager expériences, pratiques et questionnements, cet article restitue un florilège d'idées et de pratiques qui viennent répondre aux problématiques rencontrées. Il fournit des pistes de réflexion sur, notamment, les alternatives au soufre pour le traitement des maladies, la gestion de l'enherbement, le matériel, mais aussi sur des pratiques telles que les vendanges de nuit, la création de haies, les complantations, le pâturage des parcelles par les ovins...
Dossier : Lagriculture biologique de conservation des sols : Allons vers des systèmes grandes cultures autonomes !
Julie GALL, Auteur ; Yoan MICHAUD, Auteur ; Aurélie PARANT-SONGY, AuteurLAgriculture Biologique de Conservation (ABC) met la fertilité du sol au centre du système et vise une réduction des travaux entre le semis et la récolte (réduction du travail du sol, du désherbage ). Ceci peut se faire grâce à lintensification végétale et à la redéfinition des successions de cultures. Le groupe technique ABC du Grand Est se penche également sur des itinéraires particuliers : couverts permanents, destruction sans labour, utilisation dhoméopathie ou de biodynamie pour stimuler les cultures ou, au contraire, ralentir les couverts Les 25 et 26 janvier 2023, ont eu lieu les 4èmes rencontres nationales de lABC, dans la Meuse. Ce dossier permet de revenir sur certaines thématiques abordées. Ainsi, pour réussir en ABC, il est nécessaire de mieux connaître les plantes afin de choisir les bonnes associations. Les travaux de Vladimir Goutiers (INRAE de Toulouse) sur la construction de loutil daide à la décision CAPFLOR ont été exposés, ainsi que les travaux des Décompactés de lABC (réseau dobservations de couverts). Deux agriculteurs ont également témoigné. François Marchand, qui a vu la matière organique de ses parcelles se réduire de moitié en 30 ans, pratique maintenant lABC sur une partie de sa ferme pour maximiser lautofertilité des sols. Pour cela, il a implanté un maximum de trèfle blanc sous couvert de céréales au printemps (avec restitution au sol à 18 mois par un mulchage de surface). La dernière coupe de fourrages est assurée par des moutons en transhumance : « le broute-crotte ». Stéphane Brodeur, agriculteur bio en grandes cultures (08), prône aussi lautofertilité. Pour y arriver, il réduit le travail du sol, en pratiquant des semis sous couvert ou des associations de cultures avec des légumineuses. Il met aussi en place lagroforesterie et utilise la biodynamie. Ses couverts sont très diversifiés. Son principal levier est lintensification végétale.
Mission Perpet : analyser entre éleveurs ses prairies
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurL'outil "Mission Perpet" a été développé par l'Institut de l'Élevage, Inrae et des animateurs et des agriculteurs du réseau Civam. Son objectif est d'accompagner des groupes d'éleveurs autour de la question des prairies et de leur vieillissement. En s'appuyant sur les nombreuses ressources de l'outil (jeux de cartes, fiches...), mais aussi sur les connaissances propres des participants, il est possible de réaliser une animation, en trois temps, sur une ferme qui servira de support : 1 - réalisation d'un diagnostic prairial ; 2 - définition, avec l'agriculteur-hôte, de la ou des fonction(s) souhaitée(s) pour la prairie étudiée (fauche, pâture...) et mise en relation avec la prairie idéale ; 3 - mise en discussion des pratiques existantes et de celles à mettre en uvre pour atteindre les objectifs définis.
PNPP : Actes du colloque « Cultivons avec le vivant des alternatives aux pesticides » 29-30 novembre 2022, Villeurbanne (Rhône)
Jean-François LYPHOUT, Auteur ; Bruno PRINTZ, Auteur ; Hélène TIBON, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : CONFÉDÉRATION PAYSANNE | 2023Afin de favoriser l'autorisation et pour la reconnaissance des alternatives naturelles aux pesticides que sont les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), un colloque a été organisé, les 29 et 30 novembre 2022, à Villeurbanne (69), par la Confédération paysanne nationale, l'ASPRO-PNPP (ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) et Trame, en partenariat avec la FNAB, le Grab Avignon et AVSF. Ce colloque avait pour objectif de faire le point sur la réglementation, les pratiques et les recherches associées aux PNPP. Les interventions ont porté sur les thèmes suivants : 1 - La France veut réduire les pesticides mais elle bloque toujours les alternatives ; 2 - Subtilités et contradictions de la réglementation ; 3 - "Nous nous sentons dans notre droit, sinon dans notre devoir" ; 4 - PNPP en arboriculture ; 5 - PNPP et jardin créole ; 6 - Plaidoyer pour les hydrolats ; 7 - PNPP et ravageurs du pommier. En plus de la synthèse des présentations et des témoignages, ce document restitue également les échanges entre les participants et les pistes de développement qui ont été proposées.
Région : Arbres et polyculture-élevage, une association qui fonctionne
Lucille PITON, Auteur ; Bénédicte SANSEAU, AuteurAu nord du département des Deux-Sèvres (79), une petite région, appelée le Haut Bocage, souffre des conséquences des remembrements et des agrandissements parcellaires. Depuis 2022, deux associations locales (le CIVAM du Haut Bocage et l'association Bocage Pays Branché) ont allié leurs forces pour lancer un groupe d'échanges entre paysan·nes (majoritairement en élevage de bovins laitiers ou allaitants), portant sur la place de la haie dans les fermes, l'organisation du pâturage sur une exploitation bocagère, ou encore sur le rôle de la haie pour lutter contre l'érosion... et pour réaliser des actions sur le terrain (plantation de haies, actions de communication auprès du grand public et des publics agricoles). Dans leurs témoignages, Joël Bernard, éleveur de bovins lait bio à Courlay, et Thomas Keep, éleveur laitier bio à Boussais, tous deux Deux-Sévriens, soulignent tout l'intérêt et toute l'importance de la présence de haies sur les exploitations.
Se réapproprier les prairies naturelles dans le Pilat
Yasmina LEMOINE, AuteurAu cur du Parc naturel régional du Pilat, plusieurs éleveurs se sont réunis au sein de l'association Pâtur'en Pilat. Créée en 2019, mais issue d'une dynamique plus ancienne (2014), son objet est d'aider les éleveurs à optimiser l'utilisation de ressources fourragères issues de prairies naturelles et de parcours, tout en favorisant la biodiversité, à travers les échanges d'expériences et la mutualisation de moyens. Pour ce faire, les éleveurs sont accompagnés par Caroline Champailler, animatrice du Parc, qui témoigne dans cette interview, aux côtés de Philippe Brun, éleveur membre du collectif. Les éleveurs bénéficient aussi de l'expertise, au travers de formations par exemple, de Scopela et du réseau Pâtur'Ajuste. Les pratiques de pâturage sont diverses - report sur pied, pâturage en sous-bois... - et s'appuient sur le triptyque végétation-troupeau-éleveur.
Utilisation des PNPP : Sinspirer de la biodynamie pour améliorer ses pratiques ?
Frédérique ROSE, AuteurInrae de Colmar porte le projet VitiREPERE PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes). Débuté en 2023 et financé par Ecophyto 2022-2025, il a pour objectif de valoriser les pratiques et les connaissances des vignerons sur lutilisation de PNPP (dont les préparations biodynamiques) en viticulture. Pour cela, ce projet se base sur la méthode de recherche-action participative REPERE, et mobilise à la fois des sciences humaines et la biologie. Il sappuie aussi sur un réseau de vignerons biodynamiques, par le biais d'un partenariat avec Biodynamie recherche et le Syndicat international de vignerons en culture biodynamique. Les partenaires du projet souhaitent aussi mobiliser des vignerons conventionnels et biologiques qui utilisent des PNPP. Au total, le projet devrait impliquer une quinzaine de groupes de viticulteurs, constitués chacun de 15-20 vignerons, répartis sur le territoire national. Les vignerons seront dabord interrogés individuellement sur les PNPP quils utilisent : Lesquelles ? Pourquoi celles-là ? A quel moment les appliquent-ils ? Dans quelles conditions ? Comment sont-elles préparées ? Doù viennent-elles ? Avec quels résultats ? Ils discuteront et débattrons ensuite ensemble sur les PNPP lors dateliers, afin de mettre en évidence les points communs, les désaccords et les différences dutilisation. Ces différents points seront ensuite étayés et mis en résonance avec la littérature scientifique.
Un voyage d'étude au carrefour des préoccupations des groupes petits fruits du réseau
Myriam DESANLIS, Auteur ; Pauline BONHOMME, Auteur ; Fleur MOIROT, AuteurUne vingtaine de producteurs de petits fruits, membres de groupes d'échanges animés par Agribio Rhône & Loire, Agribio Ardèche et la FRAB AuRA, se sont retrouvés pour un voyage d'étude dans le Cantal et en Nouvelle-Aquitaine. Outre les échanges entre groupes, ce fut l'occasion de rendre visite à d'autres producteurs. Ils se sont notamment rendus chez Jean Chirent, qui produit des plants de fraisiers bio et certifiés Nature & Progrès sur quatre hectares, soit 100 000 plants/an, dans le Cantal. L'itinéraire technique qu'il pratique, intégré dans une rotation prairie-céréales-fraisiers-prairie, est présenté dans cet article. Le GAEC des Délices, en Dordogne, a également accueilli le groupe pour des échanges autour de la culture des fraisiers : itinéraire technique, fertilisation, gestion sanitaire et de l'enherbement, commercialisation... Enfin, les producteurs ont pu bénéficier d'une intervention de Céline Sindou, de la Fredon Nouvelle-Aquitaine, autour des actions de cette structure en lien avec la protection sanitaire de la myrtille et, en particulier, dans le cadre de la lutte contre Drosophila suzukii.
Agriculture Biologique de Conservation : Débuter & progresser en ABC en Pays de la Loire
Julien BOURIGA, Auteur ; Adrien LISEE, Auteur ; Thomas QUEUNIET, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (Pôle Régional Bio, 9 Rue André Brouard - CS 70510, 49 105, FRANCE) : CAB PAYS DE LA LOIRE | 2022Ce document, édité par la CAB Pays de la Loire, a pour objectif de regrouper les informations partagées par les participant·es aux Rencontres nationales de l'agriculture biologique de conservation (ABC), qui se sont tenues les 14 et 15 février 2022, à Laval (53). Il constitue une première base pour débuter et progresser en ABC. La première partie du document propose une définition de l'ABC et présente le déroulé des Rencontres nationales de l'ABC 2022. La deuxième partie fait la synthèse des échanges, entre conférenciers, agriculteurs et groupes d'échanges, autour de leurs pratiques en ABC et des perspectives de développement. La troisième partie de ce document retranscrit les conseils techniques proposés en ateliers, par les agriculteurs, suite à l'exposition d'un cas particulier.
Lagroécologie en groupe : un modèle à transférer
Yasmina LEMOINE, AuteurPour nombre dagriculteurs engagés dans la transition agroécologique, le travail en collectif (GIEE, Cuma, Geda ) est un plus, un élément facilitant, source de réassurance ou de motivation notamment. Le projet multipartenaire TransTrae, piloté par la FR Cuma Auvergne-Rhône-Alpes, vise à sappuyer sur des collectifs dagriculteurs déjà existants pour en entraîner dautres dans la transition agroécologique. Ce projet a démarré ses premières actions fin 2021, dont une journée le 15 octobre dans la Loire, qui avait pour objectif de faire le point sur les acquis des collectifs partenaires du projet et sur les éléments transférables à dautres groupes susceptibles dêtre intéressés. Cette journée a montré limportance du transfert de connaissances, dautant plus efficace quil sappuie sur des sujets techniques et des résultats très concrets, facteur indispensable pour mobiliser des agriculteurs. Autre point-clé pour Mathieu Razy, trésorier dune des Cuma présentes à cette journée : « limportance du lien entre acteurs du territoire ».
Better Gardens Guide de l'atelier : Un guide pour l'organisation de cours pratiques pour des jardins familiaux proches de la nature et cultivés de manière biologique
Mirjam SCHLEIFFER, Auteur ; David FREY, Auteur ; Kathrin HUBER, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022En Suisse, de nombreux jardiniers et jardinières amateur·es s'intéressent à la biodiversité et aux interactions écologiques et souhaitent contribuer à la préservation de la biodiversité par la gestion de leur jardin. L'échange avec d'autres personnes intéressées par cette thématique, ainsi qu'avec des expert·es de la pratique et de la recherche, peut les aider à développer des idées et à mettre en uvre des pratiques de jardinage respectueuses de la nature. Ce guide d'atelier, réalisé dans le cadre du projet « Lets talk about Better Gardens », porté par le FiBL et l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et financé par le Fonds national suisse, décrit comment organiser un tel échange et transfert de connaissances. Il s'adresse aux administrations publiques, aux associations de jardins familiaux, aux jardiniers et aux jardinières amateur·es engagé·es, aux associations de quartiers et aux autres organisations actives dans le domaine de la gestion des jardins ou de la protection de la nature. Les ateliers abordent les thèmes de la biodiversité, de la qualité du sol et de la qualité de vie dans les jardins urbains...
Du bien-être et des animaux en BIOnne santé sur nos territoires
Charlotte DOR, Auteur ; Cécile CARCELLE, Auteur ; Cloé MONTCHER, AuteurNombre déleveurs sinvestissent dans la gestion de la santé et du bien-être de leur troupeau par le biais du recours à des pratiques de soins dites alternatives, souvent avec la volonté dêtre autonomes en la matière. Lidée nest pas de réaliser des actes vétérinaires, mais dagir au quotidien pour une meilleure immunité de son cheptel via des soins et des actions diverses. Ainsi, en 2019, selon les résultats du projet Casdar Otoveil, 65 % des éleveurs de ruminants bio français utilisaient la phyto-aromathérapie. Pourtant, le cadre législatif nest pas favorable à ces démarches, comme le montrait récemment larrêt du financement des formations sur des « soins aux animaux » non délivrées par des vétérinaires. Malgré ce contexte, des groupes déleveurs sorganisent pour travailler collectivement sur ces pratiques. Ainsi, un GIEE est en cours démergence en Haute-Loire, regroupant des éleveurs, la plupart déjà formés à lhoméopathie ou à lacupuncture par exemple, et qui veulent aller plus loin dans leur capacité à gérer le bien-être de leur troupeau. En Isère, un collectif déleveurs caprins se réunit régulièrement pour parler santé du troupeau et pratiques de prévention. En Haute-Loire, une formation a été mise en place sur lusage de la biokinésiologie, dont les grands principes sont présentés dans cet article. Autre exemple : le développement, en Isère, dateliers déleveurs pour fabriquer des produits à base de plantes à des fins de complémentation de lanimal, ateliers permettant de gérer au mieux les approvisionnements en matières premières ou encore loptimisation des recettes. Ce collectif isérois utilise aussi loutil Panse-Bêtes, développé dans le projet Otoveil, pour une approche globale de la santé du troupeau.
Comment appuyer l'émergence d'une dynamique collective au sein des Paysan·ne·s-/Meunier·e·s-/Boulanger·e·s bio accompagné·e·s par Bio 63, sur le territoire du Puy-de-Dôme ?
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à Bio 63, l'association de développement de l'agriculture biologique du Puy-de-Dôme, dans le cadre de la Licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABcd). Une dynamique collective au sein des paysan·ne·s-meunier·ère·s-boulanger·ère·s (PMB) bio du Puy-de-Dôme a vu le jour en 2018. Depuis septembre 2021, Bio 63 accompagne ce mouvement et a souhaité lui consacrer une animation spécifique. Cette dernière est l'objet de ce mémoire. Après un travail de recueil des attentes des PMB à laide dentretiens semi-directifs, des actions menées ont été menées qui ont permis de répondre à divers objectifs daccompagnement, notamment : - favoriser la mise en réseau des PMB ; - mettre en place une filière graines bio locales ; - animer des journées techniques
Des débuts en bio en demi-teinte
Nicolas ROVERCH, Auteur ; Christine ROVERCH, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurNicolas et Christine Roverch se sont installés, en 2008, dans les Côtes d'Armor, créant ainsi l'EARL de Gliz ar Hant. En 2022, ils y élèvent 65 vaches laitières croisées, dont les 300 000 litres de lait sont collectés par Biolait. Si, dès son installation, le couple s'est orienté vers un système herbager et autonome, accompagné par le CEDAPA, franchir le pas de l'agriculture biologique leur a demandé plus de temps et a nécessité de lever certains freins humains, notamment la crainte de ne pas réussir à désherber les quelques parcelles de maïs restantes. Ce fut chose faite en 2020 (début de conversion en 2018). Malheureusement, la conjoncture défavorable aux filières biologiques a quelque peu terni le tableau : malgré la satisfaction de ne plus utiliser de pesticides, l'amélioration des résultats économiques repose essentiellement sur la baisse des charges et le prix du lait n'est pas au rendez-vous.
Dossier : Volailles de chair : Les leviers pour traverser les turbulences
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa filière volailles de chair bio est malmenée par les hausses des coûts alimentaires, énergétiques et par la grippe aviaire. Tour dhorizon auprès déleveurs, de fabricants daliments, d'un accouveur et d'un vétérinaire et identification de leviers permettant de passer ces turbulences. Concernant la grippe aviaire, pour faire face aux conséquences économiques, plusieurs acteurs se sont engagées : lÉtat a versé une aide aux éleveurs ; les coopératives ont proposé des reports de factures, et des prêts-relais ont pu être mis en place avec les banques. Sur le volet sanitaire, les éleveurs prônent des mises à labri sur parcours réduits plutôt que des confinements. Dominique Balloy, vétérinaire du groupe dexperts sur la grippe aviaire, souhaiterait la mise en place de vrais plans de surveillance vétérinaire, adaptés à chaque zone selon les risques et les espèces, avec des claustrations proportionnées selon les risques. Pour lui, les sorties sur parcours réduits ont aussi du sens tant quil ny a pas de foyer détecté pour les poulets, les dindes et les pintades, mais cest moins évident pour les palmipèdes, plus sensibles et plus excréteurs. Les fabricants daliments ont également été fortement impactés par la grippe aviaire, avec une forte réduction de leur activité en 2022. De plus, le prix de laliment a augmenté de 20 % et, ceci, dans un contexte où lévolution de la demande ne va pas dans le bon sens, ce qui est source dinquiétude. Heureusement, pour lun de ces fabricants, lEspagne a permis un relais de croissance. Un accouveur (Couvoir Hubert) témoigne : il a aussi été fortement impacté, de façon indirecte, par la grippe aviaire, avec une activité réduite de moitié. Sa crainte est de ne pas toucher daides comme il est hors de la zone Influenza. Pour Benoit Drouin, éleveur de volailles de chair bio et vice-président du Synalaf, concernant les hausses de prix des matières premières, chacun doit réfléchir à sa part de marge et à la répartition de la valeur au sein de la filière. Pour faire face aux baisses de vente de 15 %, la production devrait également être un peu réduite dans les élevages. Enfin, pour certains acteurs, le consommateur doit également payer le juste prix et arbitrer entre ses loisirs et son alimentation.
Echanger et partager ses résultats entre groupes de maraîchers ; Le Tour de Provence des collectifs maraîchers
Agnès CATHALA, AuteurLe Groupement régional des Civam de Provence-Alpes-Côte dAzur anime un programme déchanges de pratiques entre collectifs de maraîchers en transition agroécologique (AB, Groupe Dephy ). Il pilote le projet « Systèmes maraîchers agroécologiques en Méditerranée » (SMAEM), en lien avec la fédération régionale des Civam dOccitanie qui pilote une action similaire. Le projet SMAEM compte 3 objectifs : favoriser léchange entre collectifs de maraîchers engagés dans une démarche agroécologique, faire connaître ces collectifs et leurs résultats auprès des producteurs en zone méditerranéenne, et compléter un outil de diagnostic de durabilité adapté au maraîchage. Une brochure a été diffusée suite à un recensement conduit en 2020, en interrégional, sur les collectifs existants et leurs objectifs. Ainsi, 23 groupes de maraîchers ont été identifiés, travaillant sur trois grands thèmes : les pratiques agroécologiques, lévaluation de la durabilité et la coopération entre maraîchers. Des rencontres intergroupes ont été réalisées : un séminaire interrégional en distanciel en 2021 et une série de 4 journées de rencontre, « le Tour de Provence des collectifs Maraîchers », toutes organisées dans une exploitation et dans un département différents, au sein de la région PACA. Ces journées permettent de mettre en avant le collectif « local » et ses résultats. Organisées en invitant à chaque fois une classe de BPREA, ces journées permettent aussi de faire le lien avec lenseignement. Ces temps de partage, bien accueillis, ont été riches en échanges et les maraîchers en redemandent : un bon augure pour la suite du projet.
Golfe du Morbihan : La bio dessinera-t-elle le territoire de demain ?
Lise SPENCER, AuteurEn 2021, le GAB 56 et le Parc National Régional (PNR) du Golfe du Morbihan ont lancé un projet, pour traduire en image un avenir possible pour le territoire, intitulé « La Campagne des paysages d'Afterres 2050 ». Un groupe de 40 citoyens a été mobilisé pour mener, pendant 6 mois, une enquête de terrain (visites de fermes, rallyes filières bio, échanges, etc.) qui a permis d'aboutir à des projections paysagères réalistes. Ces projections ont, ensuite, été traduites sous forme d'une image, faisant figurer des propositions innovantes et des améliorations possibles en matière de transition agricole et alimentaire. Ce travail a pour objectif de continuer à engager le dialogue et le travail pour une meilleure démocratie alimentaire. Pascal Barret (maire d'Arradon et délégué à la Valorisation économique : transition agroécologique et alimentaire et tourisme durable pour le PNR du Golfe du Morbihan), Christophe Lefèvre (éleveur d'ovins viande bio à Vannes) et Rosélène Pierrefixe (maraîchère bio à Monterblanc) partagent leurs témoignages.
Inviter la nature en grandes cultures
Mélissa DUMAS, AuteurDepuis une vingtaine dannées, Stéphane Mainsant travaille, avec ses associés et avec le Civam Oasis, sur la réintroduction de la biodiversité « sauvage » dans son système en grandes cultures. Naturaliste de formation, il est revenu sinstaller sur la ferme familiale, située dans les plaines céréalières de Champagne-Ardennes, avec son père, en conventionnel. Ils ont alors rapidement signé un CTE pour créer des corridors écologiques, en mettant en place des bandes enherbées. Avec dautres agriculteurs de la région, en partenariat avec des associations naturalistes, ils ont aussi monté un projet (Arc-en-ciel) pour essayer de comprendre et dévaluer les effets de ces bandes enherbées. Ce projet a permis de constater que certaines espèces de plantes sauvages revenaient au bout de 3-4 ans, ce qui ramenait aussi des insectes. Très vite, ils ont constaté que des interactions entre les zones cultivées et les zones non cultivées se créaient. Par exemple, les syrphes (auxiliaires) ont besoin de bandes enherbées pour se reproduire, mais ils vont pondre leurs ufs dans les grandes cultures, où se trouve le garde-manger (pucerons) de leurs larves. Dautres questions se sont ensuite posées : Quelles espèces sauvages sont intéressantes pour les cultures ? Comment les favoriser dans les bandes enherbées ? Cest à partir de ces réflexions que le Civam Oasis est né. Par souci de cohérence (arrêter dutiliser des insecticides), Stéphane Mainsant et ses associés sont également passés en bio.
Knowledge networks in organic fruit production across Europe: A survey study
Eligio MALUSA, Auteur ; Ewa M. FURMANCZYK, Auteur ; Malgorzata TARTANUS, Auteur ; ET AL., AuteurLes ressources et les méthodes mobilisées par les arboriculteurs biologiques pour se tenir informés sur les pratiques de production sont assez peu connues. Pourtant, elles sont essentielles à un bon transfert des connaissances entre acteurs du monde agricole. Dans cet article, les résultats d'une étude, menée dans 21 pays européens et du bassin méditerranéen, sont rapportés. Ils concernent l'organisation structurelle, les actions et les méthodes de communication des réseaux de connaissances liés à la production de fruits biologiques. 56 réseaux ont ainsi pu être identifiés, agissant pour la majorité à des échelles régionales ou nationales, et regroupant agriculteurs, conseillers et chercheurs. De par les connaissances explicites et tacites qui s'y échangent, souvent via des contacts directs, de tels réseaux jouent un rôle majeur dans le développement de systèmes agricoles plus résilients. Le réseautage est également un processus qui encourage la participation active des agriculteurs à l'expérimentation et à l'innovation en appliquant une méthode de partage des connaissances ancrée dans le fondement même de l'agriculture biologique.
Monotraite et bon usage des ressources en système pâturant
Mathilde LEFEVRE, AuteurLe groupe déleveurs « Adage de Bain », basé en Bretagne, sest réuni, fin mars 2022, autour de la question « Comment ne plus traire deux fois par jour ? ». Des études montrent que le choix de la monotraite est fait pour répondre à des aspects techniques (écrêter les pics de lactation, provoquer un tarissement naturel...) ou pour répondre à des aspects liés au travail (réduire le temps de travail et améliorer son efficacité, limiter le coût dun remplacement ). La monotraite entraîne, en général, une baisse de 25 à 30 % de la production laitière, mais augmente la qualité du lait (+ 2,8 g/kg de TB et + 1,5 g/kg de TP). Le lait, plus qualitatif, peut ainsi être mieux rémunéré (grilles de valorisation des taux par les coopératives et les laiteries), ce qui permet de compenser, en partie, la perte de production. En revanche, pour rester rentable, un passage en monotraite ne doit en aucun cas saccompagner dinvestissements impactant les charges de structure. Pour des membres du groupe « Adage de Bain », la monotraite a permis : de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle ; de limiter les astreintes et de pouvoir se focaliser plus longtemps sur dautres tâches laprès-midi ; de développer dautres produits (vente de viande et/ou de céréales) ; de reprendre la main sur certaines tâches qui étaient habituellement déléguées (ex : la comptabilité)
Projet « TRAPPAPAE » : TRAnsfert Par et Pour les Agriculteurs, Pour une transition Agro-Ecologique
Le projet TRAPPAPAE "TRAnsfert Par et Pour les Agriculteurs, Pour une transition Agro-Écologique", lauréat de l'appel à projets ARPIDA 2019, avait pour objectif de contribuer à l'accélération de la transition agroécologique des systèmes agricoles en misant sur la formation, en amont de l'installation, mais aussi tout au long de la vie professionnelle des agriculteurs, et sur le rôle central du "paysan-formateur" comme vecteur des changements de pratiques. Afin d'analyser les processus de transfert entre pairs, une fois l'installation faite, ce projet a permis d'étudier les pratiques de conseillers, d'animateurs et de techniciens organisant des formations en agriculture biologique, montrant la possibilité de les transposer à l'accompagnement d'agriculteurs conventionnels vers la transition agroécologique. Le projet a ainsi permis de démontrer le rôle central joué par les "paysans-formateurs" lors de formations (partage d'expériences, transfert de pratiques...) et, plus globalement, l'importance de la formation dans le parcours de changement des agriculteurs, bien qu'elle ne soit pas le seul élément (l'accompagnement individuel et les échanges entre pairs sont aussi importants, notamment pour mieux prendre en compte le temps nécessaire à chacun dans son parcours de transition). Les principaux enseignements et préconisations issus de cette étude sont présentés dans ces trois documents.
Réseau DEPHY FERME Légumes-Fraise-Framboise : Gestion de lenherbement : Des combinaisons de leviers remarquables
Cathy ECKERT, Auteur ; Jean GUYOT, Auteur ; Nicolas CHARTIER, AuteurLe réseau DEPHY légumes permet de favoriser les échanges dexpériences entre producteurs, de faciliter la prise de risques et de susciter lanticipation des pratiques, afin de mieux gérer les bioagresseurs, dont les adventices. Au travers dun certain nombre de documents produits dans le cadre de ce réseau, cet article synthétise et caractérise les combinaisons de leviers alternatifs aux herbicides les plus utilisées et présentant des performances intéressantes dans la gestion des adventices en systèmes légumiers, ainsi quen fraise et framboise (désherbage mécanique, faux semis, occultation, rotation des cultures, désherbage thermique, paillage plastique et organique, engrais verts, culture sur buttes ). Les retours des fermes DEPHY, dont une partie sont en agriculture biologique, montrent que certaines combinaisons alternatives fonctionnent pour gérer les adventices, et apportent satisfaction dun point de vue économique et social. Le circuit de commercialisation conditionne fortement le choix des leviers utilisés, ainsi que leurs combinaisons. Comparés aux herbicides chimiques, les leviers actionnés demandent souvent plus de main duvre, et impactent donc la gestion et les besoins en travailleurs. Ils demandent également plus dadaptation. De plus, la mobilisation dune combinaison de leviers alternatifs met du temps à se stabiliser (la technicité sacquiert jour après jour). Il est également intéressant décrire et de capitaliser les règles de décision des combinaisons de leviers, afin de pouvoir les partager plus facilement.
Territoires bio pilotes : Une action du réseau FNAB : Dossier de presse 03/11/2022
Créé et animé par la FNAB depuis 2020, le réseau des Territoires bio pilotes rassemble plus de trente collectivités locales françaises (communautés de communes ou d'agglomérations, métropoles, parcs naturels régionaux (PNR), ou encore aires d'alimentation de captages ou bassins versants) qui déploient des actions novatrices pour le développement de l'agriculture et de l'alimentation biologiques. Ce réseau a pour objectif de favoriser les échanges d'expériences (réunions, séminaires, voyages d'études...), de documenter et de capitaliser les connaissances, de mettre en uvre des expérimentations visant à lever les freins au changement et de faire connaître les projets exemplaires en faveur de l'agriculture et de l'alimentation biologiques, dans le but de démultiplier leur mise en uvre sur d'autres territoires. Ce dossier de presse présente des actions et des témoignages de collectivités du réseau des Territoires bio pilotes.
Transition agroécologique : "Le plus dur pour les conseillers est de changer de posture"
Elsa EBRARD, AuteurDans cet interview, Elsa Ebrard, déléguée régionale de Trame pour la région Nouvelle-Aquitaine et formatrice, expose comment elle accompagne des groupes d'agriculteurs, mais aussi des conseillers agricoles, eux-mêmes amenés à animer des collectifs. Ces derniers sont généralement engagés dans une démarche de transition agroécologique. Outre les apports techniques qu'ils sont à même de fournir, les conseillers doivent aussi être en capacité de se positionner dans une posture d'accompagnant, et donc de gérer des situations liées au groupe humain. Pour les aider dans cette démarche, plusieurs outils d'animation sont à leur disposition. Certaines ressources sont présentées dans cet article. Elles sont issues des projets Dynamitae, Cotrae et Cap vert.
Vignes rouges et co-produits
Véronique BAILLON, AuteurEn phytothérapie, les feuilles de vigne rouge sont utilisées pour leur action sur les troubles veineux grâce à leurs propriétés astringentes et protectrices. Les feuilles de vigne doivent être issues de cépages vitis vinifera, dont les feuilles se parent de rouge après les vendanges. La Nouvelle-Aquitaine, région très viticole, pourrait-elle devenir un lieu d'expérimentation pour valoriser ce co-produit en tant que plante médicinale auprès des transformateurs de PPAM bio de la région ? D'après l'enquête annuelle, réalisée par INTERBIO Nouvelle-Aquitaine auprès des entreprises régionales, au moins 5 entreprises en PPAM bio ont un besoin de feuilles sèches, s'élevant en tout à plus de 7 tonnes. Des essais ont été réalisés, depuis 2020, sur deux cépages intéressants pour l'herboristerie, le Gamay fréaux, utilisé pour les vins rouges et rosés, et l'Egiodola, qui est utilisé pour faire du jus de raisin. Les essais se poursuivent en 2022.
En zone séchante : Le pâturage broute un peu
Lauriane PLÉNIÈRE, AuteurEn Bretagne aussi, il existe des territoires où « faire de lherbe » nest pas chose facile pour cause de pluviométrie relativement faible, associée à des sols très séchants. Cest le cas notamment dans le sud de lIlle-et-Vilaine, territoire où le pâturage en été reste très aléatoire, même hors période de sécheresse. Sinspirant de démarches comparables menées dans le Tarn, lAveyron ou le Gers, un groupe déleveurs d'Ille-et-Vilaine sest engagé, depuis 3 ans, dans des essais sur des prairies temporaires multiespèces en sappuyant sur loutil et la méthode Capflor®, qui permet de concevoir des mélanges adaptés localement, à partir des retours de terrain, le tout avec laccompagnement dINRAe. Les mélanges testés ont amené ces producteurs dIlle-et-Vilaine à se questionner : des mélanges sans RGA ? Pourquoi des doses en trèfle blanc si basses ? Comment gérer le pâturage sur ces prairies ? Cependant, les premiers résultats rassurent, avec des valeurs alimentaires intéressantes, même si lexpérimentation doit se poursuivre pour connaître le comportement, sur le long terme, de ces mélanges Capflor®.
Accompagner techniquement ses salariés : Exemple du groupe déchanges insertion
Maxime RENOU, AuteurLe groupe déchanges « Insertion », animé par le GAB 44, rassemble une dizaine de fermes biologiques maraîchères qui ont la particularité dêtre des structures dinsertion ou de travailler avec un public handicapé. Les encadrants se sont regroupés (organisation de quatre rencontres annuelles), afin de travailler sur leurs techniques et sur laccompagnement de leur public. Ces échanges ont mené à la construction doutils permettant daméliorer lautonomie et la technicité des personnes en voie dinsertion ou handicapées. Sept fiches, détaillant des techniques à mettre en uvre, ont ainsi été créées pour la plantation, le désherbage, lentretien de la tomate (version enroulement et version clips), la préparation de la récolte, la récolte de légumes bottes, la récolte de légumes fruits, ainsi que la récolte de légumes feuilles. Ces fiches ont été adaptées, tant dans leur rédaction que dans leur mise en page, au public visé. Ce dernier est parfois non lecteur, non francophone, ou a besoin dune simplification maximale des tâches. Pour cela, les fiches ont été réalisées via la méthode FALC facile à lire et à comprendre et sont un maximum illustrées. Ces différentes fiches sont disponibles sur le site internet du GAB 44.
Approches complémentaires en santé animale ; L'acupuncture et le reiki pour le troupeau
Loan Pascale JÉRÔME, Auteur ; Agnès CATHALA, AuteurFace au développement des formations et des échanges de pratiques sur des approches complémentaires et alternatives en santé animale (ex. acupuncture, phytothérapie, homéopathie ), des questions se posent sur la diffusion de connaissances "non stabilisées" et sur le respect de la réglementation. Dans ce contexte, avec lappui de Trame et à linitiative de la FRGeda de Bourgogne-Franche-Comté, a été lancé le projet ACSA (Approches Complémentaires en Santé Animale), basé sur un large partenariat. Ce projet qui vise à favoriser linterconnaissance et le partage de visions, à réaliser un état des lieux des formations, des études, ou à mettre en place des collectifs déchanges entre éleveurs. Des enquêtes, menées dans ce cadre, ont montré que le premier gain des éleveurs formés à ces méthodes alternatives était le développement de compétences dobservation, danticipation, avec une approche globale de lanimal. Il existe notamment des demandes pour des pratiques sans usage de substances comme lostéopathie, lacupuncture ou le Reiki (soin basé sur léchange dénergie). Ainsi, en 2020, Trame et la FRGeda de Bourgogne-Franche-Comté ont organisé des visio-conférences sur ces deux dernières pratiques avec, à chaque fois, la présentation de la méthode par un praticien, des témoignages déleveurs formés et une phase déchanges. Ces éleveurs ont ainsi témoigné sur les difficultés rencontrées vis-à-vis du regard des autres, sur leurs doutes, mais aussi surtout sur leur enthousiasme à développer leur "boîte à outils" pour intervenir auprès des animaux, avec comme finalité le bien-être de ces derniers et le leur.
Ça bouge en Auvergne-Rhône-Alpes
Alexandre BARRIER-GUILLOT, Auteur ; Samuel L'ORPHELIN, Auteur ; Céline DÉPRÉS, Auteur ; ET AL., AuteurLes installations en maraîchage biologique sont en progression. En Auvergne-Rhône-Alpes, des maraîchers se retrouvent au sein de groupes afin d'échanger, expérimenter, s'entraider. Ces groupes peuvent bénéficier de financements pour leur accompagnement et le développement de leurs actions collectives. Dans cet article, plusieurs groupes de maraîchers bio accompagnés par les structures du réseau de la FRAB AuRA sont présentés : - le groupe Ecophyto 30 000 MaraîSol 74 ; - le groupe DEPHY Légumes BIO Auvergne ; - le Groupe Technique des Maraîcher.e.s BIO d'Auvergne ; - le groupe Organisés pour un maraîchage bio vivable et intégré au territoire ; - le groupe Semences maraîchères ; - le Groupe informel Maraîchage bio 69-42 ; - le GIEE Émergence Maraîchage sur sol vivant ; - les maraîchers du Haut-Diois (Drôme) ; - la SMACC : Synergie des Maraîcher(e)s Auvergnat(e)s face aux Changements Climatiques. Ces différents groupes comptent de 8 à 85 agriculteurs membres.
Conférence : Usages du numérique en agriculture biologique : Une diversité doutils au service des producteurs, de la communication digitale à la robotique
Noémie BERNARD LE GALL, Auteur ; Jean-Marc GAUTIER, Auteur ; Régis HELIAS, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ACTA - LES INSTITUTS TECHNIQUES AGRICOLES | 2021A loccasion de lédition 2021 du salon Tech&Bio, lACTA a organisé une conférence sur les usages du numérique en agriculture biologique. Pour cela, lACTA sest appuyé sur les travaux du RMT NAEXUS (Réseau Numérique Agricole pour lEnseignement, leXpérimentation et les USages de lagriculture numérique), dont l'association assure la coordination. Après avoir présenté ce RMT, trois intervenants ont été invités à apporter leurs connaissances : 1 - Régis Hélias, dArvalis-Institut du végétal, a présenté les apports du numérique en grandes cultures bio en fournissant un panorama de technologies ; 2 - Jean-Marc Gautier, de lIdele-Institut de lélevage, a apporté des informations sur lutilisation des nouvelles technologies dans les élevages bio ; 3 Laetitia Fourrié, de lITAB-Institut de lagriculture et de lalimentation biologiques, a détaillé les contributions des médias sociaux à la transition agroécologique.
Deux jeux sérieux pour parler des prairies
Damien HARDY, AuteurDeux jeux sérieux, Perpet et Aeole, vont permettre aux étudiants et aux groupes dagriculteurs de mieux appréhender le monde des prairies. Ils ont été présentés lors des Journées de printemps de lAFPF, mais sont encore en cours de développement. Perpet a été imaginé dans le cadre du projet PEI 4ageprod SP3 Perpet. Il sagit dun jeu de cartes permettant dapprendre à reconnaître les espèces prairiales et à estimer si une prairie est dégradée ou non. Ce jeu, finalisé à lautomne 2021, devrait être diffusé par le réseau Civam. Aeole a été développé dans le cadre dun projet qui porte le même nom et qui vise à mieux faire connaître les grands types de prairies du Massif Central. Lobjectif de ce jeu est de montrer la diversité de ces prairies et leurs intérêts face à différents évènements imprévus. Chaque joueur prend la place dun éleveur (bovins lait, bovins viande, ovins lait, mixte bovins lait/ovins viande) et possède une exploitation avec différents types de prairies, aux divers avantages et inconvénients. Dans un premier temps, les joueurs discutent entre eux pour échanger des prairies en fonction de leurs attentes. Dans un second temps, ils sont confrontés à des évolutions nécessaires : aléas climatiques, demande dautonomie fourragère, diversification Ils doivent alors sadapter au mieux à ce contexte changeant, notamment en collaborant.
Diagnostic des besoins en termes de compétences des agents du développement agricole pour accompagner la transition agroécologique à léchelle du système socio-technique
Ce mémoire a été rédigé par Marine CNUDDE, étudiante à lESA (Ecole supérieure dAgricultures dAngers), à lissue de son stage de fin détudes réalisé à lITAB (Institut de lagriculture et de lalimentation biologique). Durant ce stage, Marine CNUDDE a réalisé un diagnostic des besoins, en matière de compétences des agents du développement agricole (conseillers), afin quils puissent accompagner la transition agroécologique en sappuyant sur une démarche de conception dinnovations couplées. Cette démarche permet de reconcevoir des systèmes agricoles en se basant sur une réflexion prenant en compte plusieurs échelles et sur lintégration de divers acteurs dans un cadre participatif. Elle a jusqualors principalement été mise en uvre par des chercheurs, mais ces derniers souhaitent transférer ce rôle aux conseillers agricoles. Lobjectif de ce stage était donc didentifier les besoins des conseillers agricoles pour quils puissent mettre en uvre cette démarche. Pour cela, Marine CNUDDE sest appuyée sur le cadre théorique et méthodologique de la didactique professionnelle. Des enquêtes ont, tout dabord, permis didentifier les nouveautés induites par ces situations de travail pour les conseillers. Puis, une mise en situation a permis didentifier les compétences à développer par ces conseillers pour accompagner la conception dinnovations couplées. Ces deux étapes ont montré que laccompagnement à la conception dinnovations couplées implique une évolution du travail des conseillers. Pour sadapter à ces nouvelles situations, ils peuvent sappuyer sur des compétences déjà mobilisées lors de laccompagnement de collectifs dagriculteurs, mais ils doivent également en développer de nouvelles. Certaines sont plus difficiles à acquérir et nécessitent dexpérimenter la situation.
Le GIEE « Lautonomie alimentaire des élevages face au changement climatique »
CIVAM AGRIBIO ALPES-MARITIMES, AuteurDans les Alpes-Maritimes, cinq éleveurs de petits ruminants bio ont formé un groupe afin déchanger sur leurs pratiques agro-environnementales. Ils souhaitaient notamment optimiser leur gestion de lalimentation afin daméliorer leurs performances économiques, environnementales et dans le but de faire face au changement climatique. Agribio Alpes-Maritimes les a aidés à créer un GIEE (groupement dintérêt économique et environnemental) afin que le groupe soit reconnu et quils puissent davantage travailler ensemble et partager les compétences et les connaissances acquises. Les premières actions de ce GIEE, nommé « Lautonomie alimentaire des élevages face au changement climatique », ont débuté en novembre 2020 avec une formation sur le diagnostic des prairies bio à laide des plantes bio-indicatrices. Dautres actions sont déjà prévues pour 2021 : analyses de poils, de fourrages, journées techniques, formations, commandes groupées... Ce GIEE pourra être amené à évoluer (il nest pas exclusivement réservé aux éleveurs bio).
La Grange® : Un jeu pour débattre des enjeux des territoires délevage
Sylvain DERNAT, AuteurLe jeu sérieux La Grange® a été développé par Inrae et a pour objectif dimaginer le futur de lélevage dans un territoire en sappuyant sur une approche socio-écologique. Cest un jeu de plateau qui se joue de trois à sept joueurs et qui dure, en moyenne, une heure et demi. La première phase du jeu est dédiée à la construction du système délevage (construction de La Grange®) et à la réalisation dun diagnostic territorial. Chaque joueur a la responsabilité de construire une ou plusieurs dimensions du système (en fonction du nombre de joueurs) : parcellaire, animaux, infrastructures industrielles, infrastructures paysagères Dans un deuxième temps, les joueurs sont invités à imaginer ladaptation de La Grange® lorsque cette dernière est soumise à un évènement externe. Cet évènement peut être tiré au hasard via des cartes ou choisi par les joueurs. Une variante consiste à envisager lévolution la plus probable de ce système à moyen terme si aucun évènement majeur naffecte le territoire. Le troisième et dernier temps est une phase de débriefing. Ce jeu a notamment été utilisé sur le territoire de lAOP Fourme de Montbrison. Lobjectif était dimaginer le futur de ce territoire dans 10 ans. La Grange® a permis de favoriser les échanges et de discuter des priorités de chacun.
Une installation atypique à Saint-Aubin-de-Luigné
Axel DUSSER, AuteurJulian Berthelot et Marie Chazerault-Peaudeau sont deux jeunes paysans qui se sont installés, début 2021, sur un tiers-lieu, le Clos des Saulaies, dans le Maine-et-Loire. Ils y cultivent un hectare de maraîchage et élèvent des poules pondeuses. L'existence de ce tiers-lieu a été une réelle opportunité - mais aussi un coup de cur - pour les deux agriculteurs qui recherchaient, en vain, des terres agricoles. L'association "Les Saulaisiennes", qui gère le lieu, compte aujourd'hui vingt membres : paysans, mais aussi tatoueur, pâtissières, apiculteurs, musiciens... Julian et Marie font aussi partie du groupe d'échange des porteurs de projets en maraîchage animé par le GABB Anjou : les Jeunes pousses.
Médias sociaux et transition agro-éc@logique
Agnès CATHALA, AuteurLe projet Casdar Agor@gri (2019-2022), piloté par lActa, avait pour objectif doptimiser lutilisation des médias sociaux pour le déploiement de lagroécologie. En mars 2021, Agreenium et lActa ont organisé un webinaire pour restituer les premiers résultats de ce projet. Magali Prost, enseignante-chercheuse à lUniversité de Bretagne Occidentale, a tout dabord présenté les résultats dune enquête menée auprès de 112 agriculteurs, qui avait pour objectif de mieux appréhender le profil des utilisateurs des médias sociaux, de savoir comment ils les utilisent et pourquoi. Globalement, les agriculteurs utilisent plusieurs médias sociaux, notamment des groupes de discussions privées (Facebook, WhatsApp). Les informations recherchées sont diverses, aussi bien en matière de contenu (échanges sur le métier, échanges techniques, évènements à venir ), que sur la forme (écrits, photos, vidéos). Benoit Chorro a effectué un retour dexpérience sur le groupe WhatsApp quil animait au sein dune coopérative céréalière. Ce groupe réunissait 150 personnes sur la thématique de la réduction des pesticides. Pour lanimer, Benoit Chorro prenait régulièrement des photos et des vidéos lorsquil allait voir des fermes ou faire des tours de plaine, afin de partager des innovations, des réussites, échecs Brice Thollet (stagiaire) a analysé les données de cette conversation WhatsApp. Il a montré que, selon lapproche utilisée pour animer le groupe, il était possible de faire réagir un nombre plus ou moins important de personnes engagées dans la communauté.
Semer l'échange, récolter la durabilité
Karin NOWACK, AuteurEn Suisse, le FiBL, Bio Suisse et SFS (Sustainable Food Systems) ont cherché à examiner la durabilité de certaines filières. Après sêtre penchés sur le cas de la filière lait en 2020, ils ont souhaité étudier la durabilité de la filière céréales panifiables bio. Une douzaine de producteurs bio, un moulin et une boulangerie se sont prêtés au jeu. La durabilité de ces diverses entreprises a été analysée avec loutil SMART (Sustainability Monitoring and Assessment RouTine), développé par le FiBL. Globalement, les divers acteurs ont obtenu de très bons niveaux de durabilité. Ce diagnostic leur a offert un miroir avec une image détaillée de lentreprise, ce qui permet aussi denvisager des améliorations. Par exemple, le meunier Urs Brunner envisage de diminuer la quantité de film plastique utilisé pour les emballages tertiaires, de remplacer progressivement les moteurs de ses moulins par dautres moteurs plus économes et de vérifier la politique des placements financiers de sa banque et de sa caisse de pension. Après cette phase de diagnostics individuels, les résultats ont été discutés en commun, lors dun atelier. Ceci a permis de créer des liens et des échanges, de sinspirer mutuellement et daméliorer ensemble la durabilité de la filière.
Systèmes maraîchers agro-écologiques : démarches et résultats de collectifs en PACA & en Occitanie
Jessy JUILLARD, Auteur ; Marion MORTIER, Auteur ; François MARCADE, Auteur | CAVAILLON CEDEX (MIN 13, 84 953, FRANCE) : GR CIVAM PACA | 2021En régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, les systèmes maraîchers sont soumis, de plus en plus fréquemment, à des épisodes climatiques difficiles. En parallèle, les maraîchers doivent aussi répondre aux attentes sociétales concernant la qualité des produits et la proximité de leur provenance. Ainsi, la nécessité de réfléchir ensemble à l'évolution des pratiques maraîchères a mené à la naissance du projet SMAEM (Systèmes Maraîchers Agro-Écologiques en Méditerranée). Une vingtaine de groupes de maraîchers, accompagnés par différentes structures d'encadrement, bio et non bio, se sont rassemblés pour travailler sur ce projet, avec les objectifs suivants : dresser un état des lieux des démarches collectives existantes en Méditerranée, diffuser les résultats de ces initiatives, évaluer la durabilité des systèmes maraîchers et, pour finir, favoriser les échanges entre les différents collectifs. Ce document présente les expérimentations et les résultats partagés par les groupes de maraîchers.
Des vaches bio qui vieillissent bien
Laurence JOUET-ELIE, AuteurLe GAB 44 a organisé deux journées collectives autour du thème du vieillissement des vaches laitières. Deux vétérinaires, partenaires du GAB, ont apporté leur expertise en complément des échanges dexpérience et des réflexions menés entre éleveurs. Les éleveurs souhaiteraient que leurs vaches fassent, en moyenne, 4 à 5 lactations alors qu'elles nen font que 3,2 en moyenne sur le groupe. Une marge de progrès existe donc bien. Des éleveurs ont témoigné de la remise à plat de leur gestion du renouvellement. Puis, chaque éleveur a repris les motifs principaux de réforme de ses vaches et une réflexion collective a été menée sur les origines probables de ces réformes, afin de déterminer les leviers à actionner pour améliorer la situation. Enfin, le groupe a réfléchi à la sélection des génisses afin quelles soient bien adaptées au système délevage de chacun.
Les arbres et lagriculture
Tiphaine TERRES, AuteurLa valorisation des arbres dans les systèmes agricoles, pratiques ancestrales, est aujourd'hui mise en avant notamment avec lagroforesterie. Ce terme peut être employé pour tous les systèmes qui associent délibérément des ligneux avec des cultures et/ou des animaux. Larbre apporte de nombreux services dans ces systèmes : il favorise lactivité biologique des sols, améliore leur structure, aide à lutter contre lérosion, filtre leau, stocke du carbone, apporte de lombre aux animaux, crée un microclimat favorable à une pousse dherbe précoce au printemps et à une pousse tardive en automne. L'arbre peut être valorisé de différentes manières (bois de chauffe, litière, bois duvre, piquets ). Après avoir détaillé ces différents avantages, cet article apporte des conseils concrets sur la plantation darbres ou de haies. Il présente la réglementation française qui encadre le droit de planter et fournit des informations sur la valorisation des arbres et des haies à travers les aides du second pilier de la PAC. Il donne ensuite quelques conseils sur les essences darbres à planter, avant didentifier des acteurs qui peuvent accompagner un projet de plantation en Vendée, ainsi que des moyens pour financer un tel projet. Enfin, il informe que le GRAPEA lance un groupe déchanges autour de larbre et de la haie.
CollInnov : une démarche pour innover en collectif
Claire RAMETTE, AuteurSi laccompagnement au changement des pratiques agricoles au sein des collectifs dagriculteurs est reconnu pour ses résultats, il existe peu de démarches formalisées pouvant appuyer le travail des accompagnateurs. Coll-Innov est une de ces démarches, issue dun travail mené entre 2014 et 2020 par Agro-Transfert Ressources et Territoires, avec des collectifs dagriculteurs des Hauts-de-France. Cette méthode sappuie sur 4 étapes : i) la mise en place du groupe de travail entre pairs (avec création dune identité collective), ii) la constitution dun socle de connaissances communes, via lexploration de solutions innovantes en lien avec la problématique commune, iii) la conception de nouveaux modes de production, cadencée par des ateliers de co-conception au cours desquels les agriculteurs conçoivent des solutions adaptées à leurs fermes, avec une approche systémique, iv) le maintien de la dynamique de changement, via la mise en place et la validation des nouveaux systèmes. Les retours des agriculteurs et des conseillers ayant participé à la construction de la méthode, comme, par exemple le GIEE « Synergies Cultures et Elevages », sont positifs. Les agriculteurs trouvent en particulier que cette méthode les met au centre de laction, en utilisant les compétences de chacun. Aujourdhui, la démarche CollInnov a été formalisée et peut être mobilisée pour différentes problématiques de collectifs dagriculteurs voulant faire évoluer leurs systèmes.
Dossier : Au cur du monde des PPAM
Benoît JOULAIN, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Marie-Hélène CHAMBRETTE, Auteur ; ET AL., AuteurLes plantes à parfum, aromatiques et médicinales ont une place particulière car elles se situent aux frontières entre aliment, médicament, bien-être ou encore cosmétique. Ceci amène les producteurs.trices à devoir faire face à une forte complexité juridique et réglementaire. Par ailleurs, la demande étant forte, le développement des filières se fait essentiellement par les acteurs de laval. Dans un tel contexte, les petits producteurs ou les cueilleurs de plantes sauvages ont du mal à commercialiser leurs produits, à faire face aux contrôles administratifs ou encore à vivre de leur métier. Ce dossier, à travers des témoignages de producteurs, montre les difficultés rencontrées par ces derniers et les solutions quils mettent en place. Parmi ces solutions, figure la création de dynamiques collectives (via des groupements par ex.), en divers endroits de France, pour mieux négocier face aux acteurs de laval, sentraider, échanger des expériences ou du matériel, ou simplement ne pas entrer en concurrence. Ce dossier revient aussi sur les démarches de la Confédération Paysanne pour mieux défendre les droits et les revendications de ces petits producteurs ou ceux des éleveurs qui veulent pouvoir soigner leurs animaux avec des plantes.
Dossier maraîchage : Répondre aux besoins de la profession : Essais techniques et pratiques innovantes
Elodie BERNARD, Auteur ; Philippe CAILLOT, Auteur ; Célia DAYRAUD, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré au maraîchage biologique, et plus particulièrement aux besoins en matière daccompagnement des maraîchers bio d'Occitanie. En 2019, cette région comptait environ 1 200 producteurs de légumes bio avec des profils très variés (ancienneté, surface de production, mode de commercialisation ). Ces producteurs nont donc pas tous les mêmes besoins en matière daccompagnement (formations, démonstrations, groupes déchange ). Afin de mieux connaître leurs profils et ainsi de mieux répondre à leurs attentes, les réseaux des Chambres dagriculture et des GAB dOccitanie ont lancé une enquête, dont les résultats sont présentés au début de ce dossier. Parmi les demandes exprimées par ces producteurs, certaines concernent lacquisition de données techniques. Trois études sont présentées dans ce dossier. La première est une étude comparative portant sur le travail et le non travail du sol en maraîchage biologique sous abris. Elle a été réalisée sur des cultures de laitues (type batavia), en hiver, et sinscrit dans le cadre du projet Sols Vivants Méditerranéens (SOVIMED, 2019-2023) porté par la SICA Centrex, en collaboration avec le CIVAM 66 et Sudexpé. La deuxième étude porte sur lassociation de couverts végétaux et de cultures dautomne/hiver en maraîchage diversifié. Un essai a testé la mise en place de trèfles Incarnat et dAlexandrie dans des cultures de poireaux, de choux et de courges. Cet essai a été mis en place par un GIEE situé dans le piémont pyrénéen. Enfin, la dernière étude porte sur la culture de pommes de terre bio avec pour thématique : comment arriver à proposer des pommes de terre toute lannée ?
Elever autrement
Corinne PRADIER, AuteurC'est en 1995, dans le Puy-de-Dôme, que Bruno Gourdon a repris la ferme familiale pour élever des vaches laitières. La crise du lait de 2009 a bien failli avoir raison de son activité, mais il a heureusement su se relever. La laiterie de Laqueuille (63) cherchait à l'époque des producteurs de lait bio et Bruno Gourdon a choisi de reprendre son destin en main. Il a alors commencé à suivre des formations sur des méthodes alternatives et sur de nombreux sujets en lien avec l'élevage bio. Mais il s'est rapidement heurté au manque de temps pour les approfondir et les appliquer. Il s'est alors mis en contact avec six ou sept éleveurs du département, et un réseau d'entraide et d'échange s'est alors constitué. En 2015, leur collectif a pris forme et l'association "Éleveurs autrement" est née. D'autres éleveurs les ont rejoints petit à petit, animés par la volonté de revoir leur manière de faire et de concilier approche agro-environnementale et performance économique. Ensemble, ils expérimentent des solutions concrètes et sélectionnent des pratiques alternatives accessibles, efficaces et adaptées : homéopathie, reboutage, soins énergétiques, géobiologie, régénération des prairies... pour lesquelles ils proposent des formations à leurs adhérents. Pour rétablir le lien entre alimentation et santé d'un troupeau, le collectif utilise la méthode Obsalim, mise au point par Bruno Giboudeau. Grâce à cet outil, les éleveurs ont constaté 30 % d'économie sur les concentrés alimentaires dès la première année. Dans un esprit d'échange, ils établissent des synergies, nouent d'autres formes de relations avec le vivant et retrouvent une autonomie sur leur ferme : "Ce métier, tel que nous le pratiquons à présent, nous permet de toucher à la vie complète, de recréer de l'accord entre tous les règnes du vivant. La domestication est un pacte entre l'homme et l'animal", déclare Bruno Gourdon.
Hauts-de-France : Tester lagriculture bio de conservation
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLagriculture biologique de conservation se positionne comme une solution davenir pour maintenir la fertilité des sols. Dans les Hauts-de-France, le projet Abac (Agriculture Biologique Agriculture de Conservation) a été conçu pour accompagner des producteurs dans leur changement de pratiques. Pour cela, un groupe mixte dune trentaine de producteurs bio et conventionnels en non-labour a été constitué. Lobjectif était de favoriser le dialogue et léchange de savoir-faire, de co-construire de nouveaux itinéraires techniques et de les tester. Des essais ont été lancés, dès 2019, au sein de ce groupe pour tester de nouvelles pratiques. Le premier essai vise à détruire une prairie temporaire sans labourer. Pour cela, les membres du groupe ont décidé demployer le déchaumeur Dyna-Drive et dimplanter des couverts étouffants (sarrasin, moha, seigle ). Le deuxième essai vise aussi à détruire un couvert mais en utilisant la fissuration avec linjection (ou non) de ferments lactiques pour accélérer la décomposition des végétaux. Le troisième essai porte sur un semis de blé meunier très précoce (début août) afin de favoriser le tallage et lenracinement, tout en bénéficiant de la minéralisation liée aux pluies dautomne. Enfin, le dernier essai porte sur limplantation de couverts végétaux avant maïs, en continu ou en succession, en testant des méthodes de broyage et de couchage.
Liveseed : D2.2 Report on the Cross Visits
Ágnes BRUSZIK, Auteur ; Kaja GUTZEN, Auteur ; Frédéric REY, Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : IFOAM EU GROUP | 2020Le projet européen Horizon 2020 Liveseed vise à accroître la production de semences biologiques en Europe, en recherchant l'obtention de semences de haute qualité. Afin de favoriser les échanges de connaissances, quatre visites croisées étaient prévues. La première de ces visites a été organisée en France (en 2018), la suivante en Italie (en 2019), puis une autre aux Pays-Bas (également en 2019). Chacune d'entre elles a réuni entre 14 et 24 participants issus de différents pays. La dernière visite, qui devait se tenir en Allemagne et en Suisse, na pas pu être réalisée en raison de la pandémie de Covid-19, mais des échanges ont tout de même eu lieu à distance (les enseignements tirés de cette visite virtuelle font lobjet dun rapport à part entière). Ce document effectue une synthèse des différentes visites réalisées en présentiel. Globalement, ces visites ont offert une mine de connaissances sur des questions pratiques et techniques en lien avec la production de semences biologiques. Ces connaissances ont ensuite été valorisées de diverses manières : rapports, vidéos, résumés de pratiques, livrets, articles. Elles ont aussi été intégrées dans du matériel de formation et ont conduit à des discussions lors de tables rondes d'experts en Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Pologne, Portugal, Espagne, Grèce, Lettonie, Autriche et France.
Liveseed : Report on the Cross-Visit: Germany and Switzerland
Ágnes BRUSZIK, Auteur ; Kaja GUTZEN, Auteur ; Katharina MEYER, Auteur ; ET AL., Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : IFOAM EU GROUP | 2020Ce rapport a été produit dans le cadre du projet européen Horizon 2020 Liveseed, qui vise à accroître la production de semences biologiques en Europe. Lune des actions menées au sein de ce projet s'intéressait à la multiplication et à la santé des semences bio afin dobtenir des semences de haute qualité. Pour cela, il était nécessaire de stimuler la production de semences biologiques dans les pays où le secteur était encore peu développé (Pologne, Hongrie, Roumanie ) et dencourager les échanges de connaissances, ainsi que les pratiques innovantes. Des visites croisées ont ainsi été organisées afin de favoriser ces échanges et de mettre en place des relations entre différents acteurs européens, dans le but de d'initier un réseau professionnel qui se maintiendrait après le projet. Lune de ces visites devait avoir lieu en Allemagne et en Suisse, du 12 au 14 mai 2020, mais elle a dû être annulée en raison de la pandémie de Covid-19. Quatorze experts, issus de différents pays européens, étaient conviés pour échanger sur plusieurs thématiques liées à la production de matériel végétal pour larboriculture et la viticulture : essais variétaux, aspects techniques et pratiques de sélection, protection des plantes lors de la multiplication, pratiques de conservation des variétés anciennes, organisation et contenu de la formation des agriculteurs pour la multiplication Ce rapport a pour but de compiler les connaissances qui ont été acquises malgré les circonstances, notamment à laide dentretiens approfondis réalisés à distance avec les experts.
Nouvelle-Aquitaine : Des groupes déchanges de pratiques entre conseillers
Elsa EBRARD, AuteurDepuis septembre 2019, en Nouvelle-Aquitaine, l'association Trame pilote le projet Dynamitae (Dynamiser, Appuyer et Motiver pour la transition agro-écologique) qui a été lauréat de lappel à projet ARPIDA (Animation Régionale des Partenariats pour lInnovation et le Développement Agricole). Ce projet réunit également la Chambre régionale dagriculture, la FRCuma, Coop de France, le Négoce Agricole Centre-Atlantique et la FRAB. Il a pour objectif de favoriser la transition agroécologique, au travers d'ateliers déchanges de pratiques à destination de personnes qui animent des groupes dagriculteurs engagés dans lagroécologie. Daprès les données de la Chambre régionale dagriculture, la Nouvelle-Aquitaine compte 247 groupes de ce type : 112 « groupes 30 000 », 90 GIEE et 45 groupes DEPHY. Ce projet a débuté par une identification des besoins des animateurs grâce à un questionnaire en ligne. En septembre 2020, deux ateliers déchanges ont été organisés en distanciel et une quarantaine danimateurs se sont inscrits. Lexpérience des uns, combinée au regard neuf des autres, ont permis à tous de progresser. Dautres ateliers déchanges sont prévus en 2021.
Participation au groupe européen « Santé de labeille » ; Eip Agri focus group « bee health and sustainable beekeeping » : - Partage dexpérience avec le réseau
Florence Aimon-Marie est chargée de mission Agri-environnement et Apiculture à la Chambre dagriculture de la Charente-Maritime. Dans le cadre de sa mission pour lAPCA (Assemblée Permanente des Chambres dAgriculture), elle a intégré le groupe européen « Santé de labeille et apiculture durable ». Ce groupe a été formé en 2019 et sinscrit dans le cadre du Partenariat Européen pour lInnovation « pour une agriculture productive et durable » (PEI AGRI). Après avoir donné de plus amples informations sur le PEI AGRI et sur les « Focus Groups », Florence Aimon-Marie présente les axes de travail du groupe. Le document comporte aussi des fiches de présentation des projets et expériences découverts : 1 Rencontre avec un couple dapiculteurs suédois (Kurt et Mona Oldeskog) qui a su adapter ses pratiques à son environnement : sélection des abeilles, gestion du varroa ; 2 Rencontre avec léquipe de recherche Björn Lagerman de lUniversité dUppsala (Swedish University of Agricultural Sciences) qui a mis au point une application sur smartphone, nommée Bee Scanning, pour décompter les varroas phorétiques à partir de photos des cadres dune ruche ; 3 Rencontre avec un utilisateur et avec les concepteurs de loutil NOMADI-App, développé par une association italienne, qui est destiné à faciliter le suivi de ruchers transhumants en collectant des données consultables à distance par lapiculteur ; 4 Rencontre et visite de CONAPI, la plus importante coopérative dapiculteurs en Europe ; 5 Restitution dune table ronde avec les différents acteurs de la filière apicole dÉmilie Romagne (Italie) ont présenté les multiples actions quils ont mises en place afin de soutenir une apiculture durable.
Le portrait du mois : Les grandes petites choses
Antoine BESNARD, AuteurElodie Dragon est une jeune agricultrice à la tête dune ferme bio basée en Ille-et-Vilaine. Sa ferme comprend un atelier de poules pondeuses, un de poulettes démarrées et un autre de vaches allaitantes. Après avoir travaillé dans une banque, puis avoir été salariée durant six ans dans une ferme voisine (dont lun des associés était son père), elle sest installée avec son père, en 2017, lorsque ce dernier a quitté l'association précédente. Comme il arrivait à lâge de la retraite, ils ont cherché ensemble un successeur. Cest la petite sur dElodie, Aline, qui a pris la relève. Cette dernière était coiffeuse et a dû dabord se former au métier dagricultrice. Pour se faire reconnaître comme cheffes dexploitation (et non plus comme employées de leur père ou filles de leur père), les deux surs ont dû faire preuve de pédagogie et parfois simposer. Elles savent tout faire sur la ferme et elles ont réalisé des aménagements pour se préserver physiquement. Leur organisation de travail leur permet dêtre remplaçables, notamment si lune delles part en congé maternité. Elodie Dragon a également récemment pris la tête de la commission « Place des femmes dans le développement de la bio 35 » et compte bien faire émerger des pistes dactions et des idées neuves grâce au collectif.
Productions végétales : des conseillers repensent leur métier
Elsa EBRARD, AuteurEntre 2014 et 2019, Sophie Duhamel a réalisé une thèse, dans le cadre du projet Casdar CHANGER (Échanger sur le métier de conseiller : pour accompagner plus efficacement les agriculteurs dans le changement en productions végétales), porté par la Chambre régionale dagriculture de Normandie. Elle a notamment suivi un groupe déchanges entre conseillers de la Chambre dagriculture de Bourgogne-Franche-Comté, qui, animé par deux conseillères, ont participé à un tour de plaine décalé par rapport aux habitudes (champ de cassis, à l'automne, sans la présence de l'agriculteur). Cette expérience, dont la méthode est proposée dans le Guide Agroseil, a permis aux participants de changer leur vision sur leur propre métier et de faire évoluer leurs pratiques. Sophie Duhamel sest intéressée à ces changements : certains conseillers se retrouvent plus animateurs que conseillers, tout en intégrant un apport de contenus, après avoir travaillé avec les agriculteurs.
Quest-ce quune AFOCG ?
Adèle FRANCOIS, Auteur ; Gabrielle SICARD, AuteurLes Associations pour la Formation Collective à la Gestion (AFOCG) forment et accompagnent les agriculteurs pour qu'ils réalisent eux-mêmes leur compatibilité avec un logiciel agréé. Les formations seffectuent par petits groupes de 4 à 8 personnes et sont ouvertes à tous les agriculteurs (petite ou grosse exploitation, au réel ou au micro bénéfice agricole, bio ou conventionnelle ). En plus de lautonomie acquise, ce fonctionnement permet des échanges enrichissants entre les agriculteurs autour de leur comptabilité, leur stratégie, leur fiscalité, des démarches administratives, des projets dinstallation/transmission ou de création dateliers La diversité des exploitations qui composent le groupe enrichit ces échanges. Par ailleurs, les AFOCG construisent des partenariats avec des experts comptables ou des centres de gestion pour compléter leurs formations. Elles sont regroupées dans un réseau (InterAFOCG) qui est reconnu par le ministère de lAgriculture comme un acteur du développement agricole, au titre des ONVAR (organismes nationaux à vocation agricole et rurale). En 2020, le réseau comptait 26 AFOCG, 2885 adhérents (augmentation du nombre dadhérents de 20 % entre 2014 et 2019) et 82 animateurs-formateurs. La dernière AFOCG créée se situe dans le Cantal. Un historique reprend les étapes de sa création.
Regards croisés sur la biodiversité, avec les visites "Diagnostic Partagé Biodiversité" en Pays de la Loire
Aurélie RINGARD, Auteur ; Christian BASTARD, Auteur ; Valérie CHAILLOU-FÉVRIER, AuteurBiolait, en lien avec sa démarche qualité, et la LPO (Ligue de protection des oiseaux) Pays de la Loire, dans le cadre de son programme « Paysans de nature », ont signé, fin 2019, un partenariat afin de collaborer autour de la question des pratiques agricoles et de la biodiversité. En 2020 et 2021, ce partenariat conduit à la réalisation de visites « Diagnostic Partagé Biodiversité » sur 30 fermes Biolait, en Pays de Loire. Ce sont des visites collectives, animées par un naturaliste de la LPO, en présence de léleveur Biolait mais aussi dun consommateur. Dans cet article, deux producteurs de Loire-Atlantique et une productrice de la Vienne reviennent sur leur expérience de ce « Diagnostic Partagé Biodiversité », et sur ce que cela leur a apporté : une mise en avant de leurs pratiques en faveur de la biodiversité, mais aussi des pistes pour les améliorer, ou encore, une opportunité pour senrichir, toucher et échanger avec dautres acteurs de la société civile. Cette collaboration avec la LPO en Pays de la Loire est un test qui permettra de développer de nouvelles méthodes daccompagnement pour Biolait, avec le but de les étendre au niveau national.
Santé du troupeau bovin laitier : Vers une approche innovante
Mathilde BERNOU, Auteur ; Guillaume MICHEL, AuteurLa question de la gestion sanitaire du troupeau bovin laitier peut être un frein à la conversion en agriculture biologique. Face à ce constat, le GAB dArmor a testé une approche innovante avec un groupe déleveurs, sur la période 2016-2020. Il a alors été fait un double choix : i) travailler sur divers sujets pour une approche globale (alimentation, système fourrager, santé, environnement général de la ferme ) et ii) s'appuyer sur des formations, des suivis individuels et une dynamique de groupe. Les formations ont amené à la création dun socle commun de connaissances, facilitant les échanges et permettant aux éleveurs de mieux comprendre pour mieux décider. Les suivis individuels ont aidé à la mise en pratique des acquis des formations, tout en ayant un regard extérieur sur la ferme. Les échanges au sein du groupe ont permis, tout en bousculant les acquis, un engagement sur le long terme des éleveurs et un développement de la confiance. En fin de projet, chaque participant a même pu passer 24 h sur la ferme dun autre éleveur du groupe, expérience vécue comme très forte. Les résultats sont là, positifs et visibles via des indicateurs partagés (ex : mortalité des veaux ). Si les éleveurs ont vu ainsi la santé de leur troupeau saméliorer, ils sont aussi devenus plus attentifs à leurs animaux et aux actions de prévention et, aujourdhui, ils témoignent être mieux dans leur travail. Ainsi, la réussite de ce projet tient « aux allers et retours entre dynamique collective et individuelle, entre la théorie et la pratique abordées sur plusieurs années ».
Témoignage : "Jai formé 400 agriculteurs au pâturage tournant dynamique"
Elsa EBRARD, AuteurAujourdhui, Xavier Barat est ingénieur-conseil dans un bureau détude, de formation et de conseil en agriculture écologique, spécialisé dans ladaptation dinnovations par et avec les producteurs en systèmes polycultures élevages herbivores. Ainsi, depuis 2012, il a formé plus de 400 agriculteurs au pâturage tournant dynamique (PTD) dans le grand Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine et Ouest-Occitanie). Ceci lui a permis de capitaliser des résultats intéressants sur les atouts de cette pratique sur ce territoire, sujet sur lequel il a fait un article dans « Agronomie Environnement et Sociétés », publié en décembre 2019. Parmi les conclusions principales, même si le Sud-Ouest nest pas une zone herbagère, il peut accueillir des élevages à lherbe viables grâce à un PTD maîtrisé, en lien avec des chargements adaptés aux potentiels des exploitations. Le PTD permet notamment de réduire les coûts de production (ex. moins dintrants tels que les concentrés). Il permet aussi de réduire les dépenses pour la récolte et le stockage des fourrages. Il conduit ainsi à une meilleure autonomie alimentaire. Par ailleurs, sur ce territoire, lintégration de dérobées ou de prairies à flore variée dans la rotation, en plus de l'apport alimentaire, contribue à la fertilisation des sols. Pour cet ingénieur, le PTD est une innovation favorable au développement délevages herbivores plus durables sur le Sud-Ouest. Des partenariats producteurs-conseillers-chercheurs peuvent aider à consolider les résultats liés à cette technique et à la diffuser.
Le travail des "pâtureur.ses" à la loupe
Olivia TREMBLAY, AuteurDans le projet Casdar Transaé (2016-2020), les questions liées à la perception et aux transformations du travail ont été abordées, notamment dans le cas de changements vers des systèmes plus agroécologiques. Des enquêtes préalables auprès d'éleveurs avaient en effet permis de montrer que le travail peut être considéré aussi bien comme un levier que comme un frein lors de transitions vers des systèmes plus économes. 66 éleveurs volontaires ont travaillé avec les partenaires du projet Transaé, ce qui a permis d'identifier leurs préoccupations, mais aussi leurs satisfactions, et d'engager avec eux un accompagnement individuel sur trois ans, ainsi que des échanges en groupe. Au-delà des questions de temps de travail, de pénibilité, etc., ces travaux ont amené les acteurs concernés - agriculteurs et équipe-projet - à mettre sur la table d'autres notions tout aussi importantes, comme le sens que l'on peut donner à son travail, les apprentissages que l'on fait, ou encore la charge mentale, et ont induit des changements aussi bien chez les agriculteurs que chez les chercheurs, enseignants et animateurs qui les ont accompagnés.
Accompagner la valorisation du projet Mélibio dans le but de créer un réseau de coopération autour de la question de l'autonomie des élevages du Massif central
Ce mémoire a été réalisé, suite à un stage au Pôle Bio Massif Central, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". Le Pôle Bio Massif Central (statut associatif) a pour mission centrale le développement de l'agriculture biologique à l'échelle du Massif Central, par la coordination de projets de recherche/développement et la valorisation/diffusion de connaissances. Parmi ces projets, le projet Mélibio (2011-2019) vise à accompagner les éleveurs (prioritairement en AB) dans leur quête d'autonomie et de sécurisation de leurs systèmes fourragers face aux aléas, notamment climatiques. La question de la co-construction des savoirs, du partage des solutions innovantes mises en uvre par les éleveurs et de la gestion de l'ensemble de ces connaissances sont aussi au centre du projet. Le stage a consisté à identifier des actions et des outils propres à favoriser l'émergence d'un "réseau Mélibio", réseau de coopération d'acteurs autour de la question de l'autonomie des élevages dans le Massif Central, avec deux grands enjeux : pérenniser les connaissances acquises et faciliter durablement la co-construction de futures connaissances.
LADAPA : une association déleveurs en recherche dautonomie dans le Limousin
Alexia ORAIN, AuteurDans le Limousin, lADAPA (Association pour le Développement dune Agriculture Plus Autonome) accompagne des agriculteurs pour construire des systèmes de production viables, cohérents avec leurs ressources et leurs valeurs. Il sagit avant tout d'une démarche ascendante et collective : des groupes déchanges se forment pour approfondir ce qui les questionne. Ces groupes sont suivis par une équipe danimateurs depuis que lADAPA a adhéré au réseau des CIVAM en Limousin. Les échanges ont principalement lieu dans les fermes des adhérents, autour dune question proposée par laccueillant. Certaines fois, un formateur est convié afin deffectuer un apport théorique nécessaire à lévolution de la réflexion. Les thématiques de travail gravitent principalement autour du développement de systèmes économes et autonomes (ex : engraissement à lherbe, intégration de végétation semi-naturelle dans les prairies ). Dautres sujets peuvent être abordés en fonction des besoins des adhérents (ex : les différentes formes de collaboration dans le travail). LADAPA est un bel exemple de réappropriation par les agriculteurs de leur outil de développement pour reconquérir leur indépendance décisionnelle.
Agro-écologie : Laccompagnement des collectifs et la prochaine PAC
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLa transition agricole sous-entend une transformation profonde des métiers de lagriculture. Pour réussir cette transition, une des pistes est de sappuyer sur des collectifs ruraux, majoritairement constitués dagriculteurs et engagés dans la recherche dune agriculture durable. Les réseaux Trame, Cuma et Civam expliquent, dans cet article, limportance de ces collectifs en matière dinnovations techniques et sociales, dadaptation, dinsertion dans les territoires, dexpérimentation. Ils insistent sur la nécessité que ces collectifs soient pris en compte dans la future PAC. Dans ce sens, ces trois réseaux font des propositions qui pourraient sinscrire dans un contrat de transition agroécologique et territorial : reconnaissance particulière du rôle de ces collectifs et apport de moyens pour leur animation ; mise en place de deux dispositifs particuliers, à savoir i) « des mesures daccompagnement à destination des collectifs dagriculteurs formalisés au travers dune personne morale » et ii) un chèque innovation pour les agriculteurs impliqués ; « Donner un droit à lexpérimentation aux collectifs [ ] qui permettrait, dans des conditions encadrées, [ ] de déroger à certaines normes et règlementations pour mener leur expérimentation ».
Autoconstruire un semoir et des étoiles de boudibinage
Agnès CATHALA, AuteurEn janvier dernier, le BioCivam de lAude et lAtelier Paysan ont organisé une formation de 5 jours sur le travail du métal, avec auto-construction de deux outils mobilisables en viticulture : un semoir qui permet de semer un couvert végétal en inter-rang de vigne, et des étoiles de boudibinage, pour lentretien de lespace entre les pieds de vigne (le cavaillon), compatibles avec un enherbement de linter-rang. Cette formation, qui a regroupé 11 stagiaires, avait trois grands objectifs : apprendre à construire, entretenir et adapter son matériel, se réapproprier les bases des outils et des techniques de la mécanique agricole et devenir acteur dans la construction collective doutils. Cette formation était ouverte sans pré-requis, du débutant au constructeur confirmé. Elle a permis de nombreux échanges et de « sessayer à tout », du travail de soudure au montage, en passant par lorganisation dun chantier dauto-construction. A la fin, les participants avaient la possibilité dacheter le matériel qu'ils avaient construit.
Colloque de restitution du projet OTOVEIL du 4 juin 2019 à Angers (ESA) : Présentations
Catherine EXPERTON, Auteur ; Olivier LINCLAU, Auteur ; Philippe ROUSSEL, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2019Organisé par lITAB en partenariat avec lESA, le colloque de restitution du projet Casdar OTOVEIL (Développer des Outils Techniques et Organisationnels de conseil pour la surVEILlance et la prévention sanitaire dans les élevages biologiques) a eu lieu le 4 juin 2019, à Angers, avec pour thème "Approche globale et équilibre en santé des ruminants bio. Quels outils ? Quels leviers ?". Les présentations ont porté sur : - Un projet pour... ; - Des grilles Panse bêtes pour renforcer la détection précoce des ruptures déquilibre sanitaire des troupeaux de ruminants ; - Diversité dintervenants et de situations de conseil en santé animale : Réflexion sur les outils et démarches de conseil au service dune approche globale de la santé animale ; - Caractériser un troupeau en équilibre sanitaire à partir de données disponibles en élevage ; - Les outils pédagogiques pour lenseignement ; - Conclusion et perspectives...
Le conseil sanitaire dans les élevages de ruminants en agriculture biologique : diversité dacteurs, de rôles et modalités dintervention
Le projet Casdar Otoveil sest penché sur laccompagnement des éleveurs en AB en matière de gestion de la santé animale. Via une vingtaine denquêtes menées de fin 2016 à début 2017, en majorité auprès déleveurs issus de lAveyron, des Deux-Sèvres et de Loire-Atlantique, létude a permis de mettre en évidence plusieurs types dintervenants et leurs approches du conseil ou encore de la santé. Ainsi, on peut distinguer le vétérinaire libéral de proximité, plutôt pour les urgences ou pour les visites sanitaires obligatoires ; le vétérinaire conseil, lui aussi libéral, mais qui centre son activité sur le conseil (pas de prescription ou de mandat sanitaire) ; le vétérinaire conventionné qui propose un service proche du vétérinaire conseil tout en assumant des responsabilités de vétérinaire traitant ; lanimateur de groupes déleveurs qui organise pour ces derniers des formations ou qui anime des collectifs sur des questions de santé et dont le rôle est surtout de faire le lien avec lexpert (type vétérinaire conseil) et avec les éleveurs ou entre éleveurs ; le technico-commercial qui associe conseil (suivant un protocole) et vente de produits, et enfin le technicien délevage (type contrôle laitier), moins sur le conseil que sur le suivi de performances. Ces acteurs portent chacun des approches différentes et assurent des rôles différents auprès des éleveurs. Cependant, tous partagent lapproche globale et préventive de la santé, même si, parfois, certains rencontrent des difficultés à la traduire dans leurs interventions. Comment, parmi cette offre, les éleveurs combinent les diverses ressources pour répondre à leurs besoins en matière de santé et de prévention ? Cette question a fait lobjet dune seconde enquête en 2018.
Devenir agricultrice bio : Les clés pour s'installer
En France, les femmes représentent 1/3 du monde agricole bio, soit environ 10 000 agricultrices (sur 36 600 producteurs et productrices bio, selon lAgence BIO). En 2018, la FNAB a organisé une grande enquête nationale auprès de ces paysannes bio pour mieux les connaître ; 2 500 ont répondu. Les réponses ont permis détablir, entre autres, que ces femmes sont en majorité non issues du monde agricole, plutôt jeunes, diplômées, et souvent seules à la tête de leur exploitation Courageuses, déterminées, engagées dans leur quotidien de cheffes dentreprises bio, mais aussi dans leur quotidien de mères, de conjointes, dassociées Souvent, elles rencontrent des difficultés plus importantes que leurs collègues masculins dans leur parcours professionnel et familial. Leurs témoignages attestent quelles ne sont pas des cas isolés. Ce guide fournira à celles qui ont un projet dinstallation ou sont en cours dinstallation des clés pour faire des choix éclairés et pour résoudre certaines difficultés en matière de formation, foncier, financement, statut, congé maternité, répartition du travail à plusieurs, accompagnement.
Dossier : La place de la femme dans l'agriculture
Alain GRASTEAU, Auteur ; Isabelle PETITPAS, Auteur ; Stéphanie PAGEOT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à la place des femmes en agriculture. En sappuyant sur les propos de Nadine Vivier, historienne et membre de lAcadémie dAgriculture de France, ce dossier commence par retracer le rôle des femmes dans lagriculture à travers les siècles (du XVème au XXIème siècle). Il se focalise ensuite sur létude effectuée par la FNAB sur la place des femmes en Agriculture Biologique. Cette enquête a mis en lumière la « double journée » des agricultrices bio : elles assurent à la fois des tâches agricoles et les tâches domestiques. Cest donc plutôt par manque de temps quelles ne prennent pas de mandats professionnels, et non par manque de confiance ou par peur de prendre des responsabilités. Les initiatives mises en place par le groupe de travail « Place de la Femme » dAgroBio 35 sont également détaillées : des saynètes, des travaux de groupe, ainsi quun plan dactions (travail sur lergonomie, travail sur la communication et la représentation des femmes à AgroBio 35, mise en place de formations ) ont été présentés lors de lAG dAgroBio 35. Des informations sont également apportées sur le Groupe Femmes du CIVAM DEFIS, en Loire-Atlantique : création, fonctionnement, témoignages dagricultrices... Enfin, dix articles sont réservés aux témoignages dagricultrices bio. Elles sont toutes éleveuses de bovins lait, passionnées et épanouies dans leur métier. Leurs situations sont diverses : installation dans le cadre familial, installation seule, installation pour rejoindre leur conjoint, reconversion Elles expliquent leur parcours, les avantages et les difficultés quelles rencontrent en tant que femmes, ainsi que leur organisation pour allier travail et vie de famille.
Echanger et se former pour progresser sur sa ferme : la force du réseau bio
Maxime RENOU, AuteurAvec quelques années de recul sur leur installation, des maraîchers en agriculture biologique témoignent de limportance que les groupes déchanges ont eu pour eux. Sur les premières années, ils permettent aux agriculteurs de voir différents systèmes et outils et de s'en inspirer pour répondre à leurs propres problématiques. Les groupes déchanges sont aussi loccasion de « faire réseau », en diffusant des pratiques et en assurant un lien social entre les adhérents. Les bulletins réguliers des réseaux bio participent également à cette dynamique de mise en valeur des expériences des agriculteurs.
ECLAT n°1 - Juillet 2019
Jean-Luc BROCA, Auteur ; Étienne GAUTRONNEAU, Auteur ; Fabrice BOUIN, Auteur ; ET AL., AuteurEn 2018, le projet ECLAT (Expérimenter avec des Collectifs Locaux une Agroécologie Territoriale) a été lauréat de lappel à projet « Mobilisation collective pour le Développement Rural » du Réseau Rural Français. Son plan daction sarticule sur trois ans et a démarré en janvier 2019. Durant le premier trimestre, cinq sites pilotes ont été retenus pour leur capacité à mobiliser des acteurs diversifiés et à avoir un projet agroécologique sur un territoire. Le 13 juin, ces sites pilotes ont été conviés à un premier séminaire afin déchanger sur leurs projets. Ce dossier décrit ces différents sites pilotes et effectue un focus sur une méthode de concertation territoriale nommée « le carrefour de la multifonctionnalité ». Il faut souligner que les sites pilotes choisis ont des problématiques variées. Le GDA de la Thiérache sur la « Mobilisation territoriale pour une transition agroécologique partagée » est basé dans les Ardennes. Il expérimentera la création dune instance de concertation territoriale multi-acteurs pour les enjeux liés à leau, la biodiversité et lagriculture. Celui de l'ADAR Civam, sur « PECAB : un projet agroenvironnemental concerté » (dans lIndre) testera une mise en uvre collective de mesures en lien avec les agriculteurs, les collectivités et les citoyens. Le site pilote ADDEAR de la Loire « Réseau territorial de semences paysannes » (dans la Loire) souhaite expérimenter plusieurs points dont la gestion collective des semences. Celui de la CUMA Lot Environnement « Agriculture rémunératrice à haute valeur environnementale » (dans le Lot) recherche des manières dinteragir avec les consommateurs afin que les changements de pratiques agricoles soient reconnus et soutenus par ces derniers. Enfin, le site pilote GRAPEA Civam « Autonomie alimentaire territoriale par les systèmes autonomes et économes » (basé en Vendée) va concevoir, gérer et évaluer une politique permettant de renforcer lautonomie alimentaire du territoire.
Élevage bio : des échanges pour viser l'autonomie
Dans le cadre du colloque Élevage « Viser lautonomie pour durer », organisé le 30 novembre 2018 par la Fédération Régionale d'Agriculture Biologique Nouvelle-Aquitaine, éleveurs et techniciens de la région se sont réunis autour de la question de la résilience des systèmes d'élevage. Ils ont abordé plusieurs sujets : le passage en bio, autonomiser lalimentation des animaux, utiliser lacupuncture, lostéopathie Le rôle de la FRAB Nouvelle-Aquitaine : mettre en relation des producteurs avec des techniciens et des conseillers, favoriser les rencontres et léchange, mais aussi organiser des cycles de formations sur plusieurs années afin daider à la réflexion.
Elevage laitier : réussir ensemble sa conversion au bio
Agnès CATHALA, AuteurEn 2014, le Groupement dAgriculture Biologique (GAB) de Haute-Saône, à larrivée dun conseiller mis à disposition par la Chambre départementale d'agriculture, proposait à ses membres de créer des groupes déchange sur les pratiques, afin daider à améliorer leurs performances. Ceci a donné lieu en 2015 à trois groupes, dont un concerne des éleveurs laitiers. Ce dernier a, depuis, évolué pour devenir le GIEE (Groupement dintérêt économique et environnemental) « Réussir sa conversion à lagriculture biologique ensemble ». Ce dernier intègre des éleveurs en bio depuis plusieurs années et dautres en conversion. Il mène, avec limplication du GAB, de la Chambre départementale et du contrôle laitier, diverses actions : la collecte de données pour calculer des coûts de production, discutés ensuite en groupe ; des formations dont le programme est défini dune année sur lautre par les éleveurs ; des tours de plaine pour discuter de cultures et, enfin, des rallyes poils (des visites de fermes pour parler notamment santé et rations des animaux). Depuis 2016, année de création de ce GIEE, on note des évolutions dans les pratiques des éleveurs, qui échangent de plus en plus entre eux et retrouvent le sourire : en effet, ils « disent souvent quils ont limpression davoir repris la main sur la ferme ».
Des femmes revisitent lagroécologie
Isabelle BARNIER, AuteurDans les Hautes-Alpes, un groupe dune dizaine de paysannes sest créé autour de lagroécologie. Aujourdhui reconnu GIEE ("Favoriser l'agroécologie de montagne" (FAM)), ce réseau promeut le lien social, léconomie circulaire, léchange et la réflexion de groupe. Ces valeurs sont portées et mises en oeuvre aussi bien lors des échanges de travail que par des échanges de matières, qui visent à favoriser lautonomie et à valoriser les productions locales.
Les groupes innovent en bio ! : Améliorer la performance des systèmes en grandes cultures biologiques : Une démarche agro-écologique en Mayenne
Depuis 2010, une dizaine d'agriculteurs biologiques en grandes cultures et en polyculture-élevage sur les départements de la Mayenne et de la Sarthe travaillent ensemble et échangent sur leurs pratiques de gestion des adventices et de fertilité des sols. Certifié groupe DEPHY Ecophyto en 2012, le groupe met ses références et ses expériences à disposition de porteurs de projets et d'agriculteurs conventionnels. La vie du groupe - et donc sa dynamique - s'articule autour de plusieurs modalités : bilan annuel, identification des thématiques prioritaires pour l'année suivante, voyages d'étude, formations, démonstrations et observations au champ, communication et diffusion via divers canaux (journées techniques ouvertes au public, interventions en lycée agricole, articles de presse...), etc.
Implanter une culture après une prairie sans labour et en bio, mission impossible ? : 8 épisodes à découvrir
FNAB, Auteur ; GAB 85, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Julien Guéneau est agriculteur au sein du GAEC Les Jonquilles, en Vendée. Cette ferme laitière est convertie en bio depuis 2010 et a cessé la pratique du labour depuis 20 ans. Un objectif : produire du fourrage pour le troupeau laitier. Un projet porté par la FNAB et le GAB 85, dans le cadre dun financement ECOPHYTO, permet au GAEC de tester trois protocoles et itinéraires différents pour implanter du maïs sans labour après un méteil ensilage semé en direct à lautomne. Fauchage du méteil, mulchage, semis du maïs, désherbage et récolte ; à travers 8 épisodes, Julien confie ses observations sur le travail réalisé en plusieurs mois. Un de ces 8 épisodes porte sur le groupe déchange Techniques Culturales Simplifiées Bio de Vendée, co-animé par le GAB et la Chambre dagriculture ; 30 fermes mutualisent ainsi les résultats de leurs essais et se nourrissent de leurs expériences. Une série qui donne à voir un exemple de techniques pour simplifier le travail du sol.
« Janime le groupe 30 000 autonomie écodurable en Indre-et-Loire »
Elsa EBRARD, AuteurDenis Thomas est conseiller en développement local à la Chambre dAgriculture dIndre-et-Loire depuis 2011. Lune de ses missions consiste à animer le GDA (Groupement de Développement Agricole) Sud-Touraine. En 2012, certains membres de ce GDA ont souhaité axer leur réflexion sur la diminution du travail du sol (la plupart dentre eux sont en agriculture conventionnelle et quelques uns sont en bio). Au-delà de cette réflexion, ce groupe approfondit la thématique de lautonomie, aussi bien dun point de vue technique, que financière et décisionnelle. Il a dailleurs été labellisé Groupe 30 000 en 2018. À titre dexemple, il a mené des projets sur : la destruction dun couvert végétal sans glyphosate avec un faible travail du sol, la conduite de la luzerne avec une diminution du désherbage, létude de profils de sol après méteils fourragers Dans cet article, Denis Thomas explique plus précisément comment le groupe sest formé, quels sont ses objectifs, comment il fonctionne, ainsi que les points forts et les points faibles de la méthode daccompagnement qu'il utilise pour animer le groupe.
Lettre Filières FNAB - Légumes n° 14
Antoine BESNARD, Auteur ; Caroline BOUVIER D'YVOIRE, Auteur ; LETTRE FILIÈRES FNAB - LÉGUMES, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Légumes n° 14 est composée des articles suivants : - Témoignage : Aude Ouvrard. L'envie du sol ; - Le désherbage thermique en maraîchage ; - Zoom sur la filière légumes de plein champ bio en Hauts de France ; - Pomme de terre bio : bilan de campagne 2018/2019 ; - Devenir agricultrice bio, les clés pour s'installer ; - Produire des légumes bio : s'installer, s'organiser et préserver son bien-être - Un guide de la CAB Pays de la Loire.
Lettre Filières FNAB - Légumes n° 15
Antoine BESNARD, Auteur ; Edouard MEIGNEN, Auteur ; Amandine GATINEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Légumes n° 15 est composée des articles suivants : - Grégory Fachon - Maraîchage - Ille-et-Vilaine ; - Conservation en maraîchage diversifié : entre compromis et optimisations ; - Comment transformer les produits bio de ma ferme ? ; - Tester des couverts végétaux en maraîchage bio : de l'engrais vert à la plantation dans un couvert ; - Serres chauffées : les évolutions règlementaires ; - L'agriculture biologique s'engage pour le climat - Tome 2.
Répondre aux bioagresseurs émergents
Maude LE CORRE, AuteurLucie de Guitaut reprend lexploitation céréalière et de noyers de ses parents en Dordogne. Les 25 hectares de noyers sont en bio depuis 2010, et même si lIFT appliqué est assez bas (autour de trois), cette jeune agricultrice a tout de même intégré le réseau Dephy pour chercher des solutions innovantes et échanger sur de nouvelles pratiques. Depuis quelques années, la mouche du brou devient une problématique croissante sur son domaine et elle cherche, avec son père, des alternatives au spinosad. Ils ne sont pas convaincus par largile (barrière physique) du fait de son seul effet répulsif et de sa difficulté de mise en uvre avec la hauteur des arbres. Ils souhaiteraient, par contre, tester des pièges. Les cinq autres nuciculteurs bio du réseau Dephy font face à la même problématique et le partage dexpériences pourrait leur permettre de trouver des solutions plus rapidement. La seconde problématique du domaine est lenherbement. Lucie est, pour linstant, équipée dun broyeur sans palpeur, ce qui loblige à passer le rotofil autour des arbres tous les deux à trois ans. Elle réfléchit à deux options : celle dacheter un broyeur avec palpeur (linvestissement est important par rapport au nombre dheures dutilisation), et celle du pâturage ovin (la main duvre et la création de sentes par le déplacement des animaux restent les freins à cette alternative). Elle souhaite aussi creuser ce sujet avec les autres membres du groupe.
41 projets européens H2020 de recherche et d'innovation pour une agriculture productive et durable
Pauline BODIN, Auteur ; Sonia RAMONTEU, Auteur ; Adrien GUICHAOUA, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ACTA - LES INSTITUTS TECHNIQUES AGRICOLES | 2018Lannée 2018 constitue une année charnière dans le cadre de la stratégie européenne de lActa-les instituts techniques agricoles et du réseau des Instituts Techniques Agricoles (ITA) car elle permet de faire un bilan à mi-parcours de l'implication dans le programme Cadre Européen de Recherche & Innovation - Horizon 2020 (2014-2020). LActa-Les instituts techniques agricoles et le réseau des ITA se sont fortement investis sur ce volet européen en faisant du programme Horizon 2020 une réelle priorité daction et de partenariat. Les 41 projets H2020 du réseau (entre 2014 et 2017) auxquels les ITA participent ou quils coordonnent sont présentés dans ce livret par fiches résumé, elles-mêmes classées selon les axes stratégiques prioritaires de la DG AGRI de la Commission Européenne qui sont : La gestion des ressources ; La santé des plantes et des animaux ; Les approches écologiques intégrées de la ferme au territoire ; De nouvelles opportunités pour la croissance rurale ; Lamélioration du capital humain et social dans les zones rurales. Plusieurs de ces projets portent sur la bio : Liveseed, Relacs, Diversifood, OK-Net Arable, Bresov...
Analyser la plus-value dun collectif
Elsa EBRARD, AuteurDans le cadre du projet COLLAGRO (le réseau des collectifs dagriculteurs pour la transition agro-écologique 2015 à 2018), a été construite et testée, via enquête, une méthode dévaluation chiffrée des bénéfices que tirent les agriculteurs adhérents dun collectif. Le questionnaire mobilisé, pouvant être rempli en dix minutes via internet, compte 32 questions en quatre thèmes : i) les bénéfices économiques et environnementaux pour lexploitation, ii) la gestion et les prises de décision, iii) le bien-être et la convivialité, iv) les connaissances agricoles et louverture desprit. Lanalyse des résultats se fait à léchelle de lindividu et du groupe (intra ou inter-groupe). Elle permet notamment à un agriculteur de prendre du recul sur ce quil retire du collectif et sur son investissement dans ce dernier. Elle peut aussi aider un collectif à identifier des évolutions ou à faire valoir ses apports auprès de nouveaux agriculteurs, de partenaires ou de financeurs. Utilisable pour tous les groupes, cette enquête peut être mobilisée en contactant TRAME pour sa mise en uvre (www.trame.org ).
Arduino : L'électronique à la ferme pour les nuls
Grégoire WATTINNE, AuteurArduino est une marque qui a développé des cartes électroniques et des composants électroniques, dont les schémas sont en licence libre. Dans ces cartes, se trouvent des données fournies par des capteurs, pouvant concerner la température, l'hygrométrie, l'ensoleillement, etc. et comportant un microprocesseur qui contient un programme à coder soi-même... Le potentiel de l'automatisation en agriculture est vaste : irrigation, élevage, contrôle thermique. Quelques exemples d'application : un pèse ruche qui envoie des SMS journaliers avec le poids de la ruche, une ouverture/fermeture automatique de poulailler, une irrigation automatisée... L'Atelier Paysan a déjà organisé des sessions de formation à l'électronique libre et espère les multiplier et constituer ainsi une communauté de paysans maîtrisant l'Arduino appliqué à l'agriculture paysanne.
Deliverable No 5.2: Handbook: RELACS-AHWP protocol
Les mammites restent l'une des principales causes dutilisation d'antimicrobiens dans les élevages laitiers biologiques européens. Des plans de santé animale existent dans plusieurs pays européens, mais ils ne conduisent pas nécessairement à une amélioration notable de la situation sanitaire dans les élevages. Au sein du projet européen RELACS (Remplacement des intrants controversés dans les systèmes biologiques), une équipe de conseillers agricoles, de vétérinaires et de chercheurs a développé un protocole pour favoriser la santé et le bien-être animal des vaches laitières, notamment en améliorant la gestion des mammites. Pour cela, léquipe sest basée sur des connaissances et des expériences antérieures (en particulier celles du projet Core Organic ANIPLAN), ainsi que sur les principes de la planification sanitaire. Ce protocole va être testé au sein du projet RELACS (2018-2022). Il va également permettre de comparer lévolution de la gestion de la santé animale au sein des fermes qui participent au « Farmer Field School » (approche FFS issue du projet ANIPLAN), à la gestion de fermes témoins non participantes. Pour chaque exploitation, des données seront collectées sur : 1 - la structure de l'exploitation ; 2 la production laitière et la fertilité ; 3 - la santé et les traitements ; 4 - le bien-être animal. L'ensemble de ces données sera collecté trois fois au cours du projet : a - immédiatement avant le premier FFS ; b - un an après le premier FFS ; c - un an après le deuxième FFS.
Dossier : Lautonomie des fermes céréalières bio du Grand Est
Y. MICHAUD, Auteur ; A. LAURENT, AuteurLa question de lautonomie, aussi bien à léchelle du système que du territoire, est un sujet de questionnement permanent pour les céréaliers bio du Grand Est. Cela touche divers points : la fertilité du sol, les semences paysannes, le triage et le stockage à la ferme, la maîtrise de la commercialisation aussi bien en circuits longs que courts, ou encore lautonomie gagnée par des échanges entre agriculteurs. Ce dossier reprend donc des questionnements ou des témoignages de céréaliers de lEst de la France autour de trois grands thèmes touchant à lautonomie : i) gérer la fertilité de son sol sur le long terme (via ses pratiques, lintroduction de lélevage, les rotations, lintroduction de légumineuses, les modalités de travail du sol ) ; ii) Pouvoir stocker et trier toutes ses cultures (Pourquoi ? Quels équipements ?) ; iii) Garder la valeur ajoutée grâce à la vente directe ou aux structures collectives de commercialisation. Sur ce dernier thème, témoigne notamment un paysan boulanger qui pousse sa recherche dautonomie jusquà la sélection de ses semences en variétés anciennes.
Dossier - Formation continue : Se former sans hésiter
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLoffre en formations continues bio se développe de plus en plus : tour dhorizon, dans ce dossier, sur les facilités et les freins observés et sur des retours dexpériences. Se former ne va pas de soi chez les indépendants. Aussi, il est important de bien communiquer, de donner envie et de cibler différents réseaux. La formation doit souvent être prescrite et conseillée et se faire sous forme conviviale, avec du concret et pas trop loin de chez les agriculteurs Lidéal serait des formations modulaires avec du collectif mais aussi de la personnalisation. Des facilités existent pour se former : financement pris en charge totalement ou partiellement, crédit dimpôt, services de remplacement avec tarifs préférentiels Un cahier des charges formation fléché bio a été initié, début 2018, en Champagne-Ardenne, par des élus Vivea en lien avec la Frab, afin de mieux cibler les formations et de répondre aux besoins des agriculteurs. Une offre très variée de formations existe actuellement et, parmi elles, des formations stimulantes. Ainsi, la kinésiologie a actuellement du succès, elle permet notamment de changer son regard sur les animaux et aide à lever des blocages physiques et comportementaux. Une formation mise en place par la FNAB pour se réapproprier son prix de vente est également source de remise en question car elle touche à la stratégie de production, à lorganisation et peut induire des changements importants de production. Enfin, certains choisissent de progresser grâce au collectif de façon plus continue en adhérant à un CETA (Centre dEtudes Techniques Agricoles). Le groupe se réunit régulièrement pour mettre en commun ses savoir-faire et réflexions dans les domaines technique, économique ou commercial. Cest un lieu de partage des réussites mais aussi des échecs et tout le monde en tire profit (les anciens comme les novices !).
Dossier : Maraîchage bio : Travailler entre collègues et non entre concurrents
N. HERBETH, Auteur ; Y. MICHAUD, Auteur ; Camille FONTENY, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier présente plusieurs expériences de mutualisation, échanges, solidarité entre maraîchers. Ainsi, lassociation Terrains visibles, qui concerne essentiellement des hors cadres familiaux, permet de faire réseau et de sentraider pour sinsérer dans le monde agricole et notamment pour laccès au foncier. Les CUMA permettent lutilisation commune de machines et sont de plus en plus utilisées pour mutualiser les moyens entre fermes maraîchères ; elles permettent aussi de créer un groupement demployeurs. Un groupe lorrain GEM bio sest développé pour gérer lenherbement en maraîchage (création dindicateurs, de références sur les temps de travaux ). Des expériences de concertations pour la commercialisation sont relatées (code de bonne conduite, répartition des circuits de commercialisation, échange de légumes, approvisionnement collectif dune Biocoop ). Enfin, en Lorraine, la solidarité et lentraide entre paysans-maraîchers se sont mises en place pour le remontage de tunnels suite aux tempêtes. Ces témoignages mettent en évidence lintérêt de mutualiser entre collègues.
Elevage : Des groupes d'échanges sur les médecines complémentaires
Cécile BODET, AuteurDepuis 2013, les éleveurs adhérents à des groupes de développement agricole (GDA) sarthois peuvent bénéficier de formations sur les médecines alternatives : aromathérapie, phytothérapie, homéopathie, acupuncture Forts de cet apprentissage et de lexpérience acquise par chacun à la ferme, ils peuvent désormais participer à des groupes déchanges sur le sujet et sur leurs différentes pratiques. Ces groupes déchanges ont aussi construit des protocoles et des fiches dévaluation de ces derniers. Cela leur permet didentifier ce qui a marché ou pas, dans quelles conditions, et de comparer les résultats obtenus à ceux des traitements allopathiques. Une évaluation des coûts directs et indirects (perte de lait) de ces différentes médecines vétérinaires a aussi été réalisée et discutée.
Faire évoluer les critères de sélection pour les variétés de fruitiers en bio
Un frein à la production dabricots et de pêches bio est le nombre restreint de variétés adaptées. La sélection variétale repose sur des critères fixés par la Charte Nationale dExpérimentation Fruitière, qui préconise une évaluation variétale en conditions dalimentation abondante et de protection phytosanitaire conventionnelle, écartant de ce fait les pratiques des arboriculteurs bio. Depuis 2017, un groupe interrégional déchanges techniques du Sud-Est travaille à provoquer la création de variétés dabricots et de pêches adaptées à la bio (à bas intrants, résistantes aux maladies et rustiques). Comment ? En commençant par recueillir les besoins des arboriculteurs bio (grille denquêtes) et en rencontrant sélectionneurs et obtenteurs pour comprendre leur mode de fonctionnement et initier un travail collaboratif.
GECO : un wiki de lagro-écologie
Elsa EBRARD, AuteurA linitiative du RMT « Systèmes de culture innovants » et dans le cadre du Plan Ecophyto, il a été développé GECO, un site web « collaboratif déchanges, de mise à disposition et de co-construction de connaissances ». GECO porte sur la protection intégrée des cultures. Outil du portail EcophytoPIC, GECO contient deux espaces qui senrichissent lun lautre : i) une base de connaissances regroupant près de 200 fiches co-construites par près de 90 contributeurs, abordant 8 thèmes (technique, culture, bioagresseur ) et ii) un forum déchanges permettant de commenter les fiches, de partager des expériences ou encore de poser des questions. Ainsi, les fiches de la base de connaissances sont évolutives, senrichissant potentiellement du forum déchanges. Si, pour être contributeur et rédiger des fiches, il faut voir son expérience reconnue, tout le monde peut participer au forum déchanges. Pouvant rendre divers services (de la recherche dinformation à lanimation de collectifs, en passant par le partage de savoirs), GECO, aujourdhui piloté par lACTA, vise à créer autour de lui une dynamique collaborative et à devenir un bien commun pour les acteurs de lagro-écologie.
Un groupe distributeurs bio spécialisés à l'IFOAM EU
BIO-LINEAIRES, AuteurLa première rencontre officielle du groupe de distributeurs bio s'est tenue en septembre 2018 en Autriche. Créé au sein d'IFOAM EU, ce groupe est né d'une volonté des distributeurs bio d'être davantage impliqués dans les affaires européennes. Huit pays étaient représentés lors de cette première rencontre. Le premier sujet abordé concernait une définition des caractéristiques d'un distributeur spécialisé bio.
Légumes : La belle dynamique de la conversion
Cécile PRALY, AuteurMikaël Boilloz, conseiller légumes de la Chambre d'Agriculture de la Drôme, apporte son point de vue, tiré de son expérience du terrain aux côtés des maraîchers, sur la conversion des surfaces légumières en AB. Il souligne la difficulté, pour les agriculteurs en conversion, de gérer les deux années pendant lesquelles les productions ne sont pas encore valorisables en bio. La rotation des cultures peut alors constituer une solution, mais "chaque situation est particulière", précise-t-il. C'est en tout cas de cette manière qu'a procédé Nicolas Vizier, qui exploite, avec son père, 90 ha dans le nord de la Drôme. Ils produisent des abricots, des poireaux, des poulets de chair et des céréales. Deux éléments ont été déterminants dans sa décision de passer en bio : son travail chez un agriculteur bio, d'une part et, d'autre part, la création d'un GIEE, en 2011, avec 5 agriculteurs voisins. Il a passé en conversion une grande partie de la SAU grandes cultures en 2016, puis une autre, en 2017. Deux années pendant lesquelles les poireaux ont encore été produits en conventionnel. Les premiers poireaux bio sortiront de terre en 2018. Cette façon progressive de passer en bio lui a permis de bien se former aux techniques de l'AB et de se faire accompagner. C'est aussi grâce à la dynamique collective amorcée au sein du GIEE qu'un projet de méthaniseur a pu voir le jour... Autre témoignage, celui de Roland Piaud, producteur d'ail depuis 35 ans. Il a converti 8 ha en 2016. Depuis 2018, les parcelles sont certifiées bio. Il souligne lui aussi l'importance, dans une démarche de conversion, d'être entouré de soutiens multiples, de pairs agriculteurs et de conseillers techniques, ainsi que d'avancer étape par étape.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 10
Sandrine MALZIEU, Auteur ; Amandine CLEMENT, Auteur ; Charlotte DUMAS, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 10 est composée des articles suivants : - Autonomie protéique : Des mélanges hautement protéagineux au toastage, état des lieux des avancées sur les fermes ; - Évolution des systèmes d'élevages laitiers suite à une conversion à la bio ; - Une filière pour valoriser ses réformes laitières ; - L'élevage des génisses laitières sous la mère pendant 9 mois ; - Recueil "Pratiques favorables au climat - Tour de France des paysans bio engagés".
Petits ruminants : Des rencontres pour progresser et ne pas devenir chèvre
Valérian LEBON, AuteurDe jeunes éleveurs caprins, tous installés ou salariés depuis moins de 3 ans, se retrouvent régulièrement depuis 1 an, dans le cadre dun groupe déchanges animé par le GAB 56. Pour tous, après une année, le bilan est positif. Chacun sy retrouve et peut faire évoluer ses pratiques à son rythme, tout en enrichissant son expérience des réussites et échecs de chacun. Animé par une vétérinaire, ce groupe travaille en particulier sur 2 fils rouges : lalimentation et la gestion du parasitisme.
Vade-mecum homéopathique de lélevage en milieu pastoral
A. BOUTONNET, Auteur ; Danielle MEUROT, Auteur ; Jean-Louis MEUROT, Auteur ; ET AL., Auteur | VALENCE (4 Allée Séverine, 26 000, FRANCE) : ÉDITIONS REPAS | 2018Ce vade-mecum, guide pratique, est le résultat du travail collectif de bergers et d'un vétérinaire, qui souhaitent partager leur expérience et aider d'autres éleveurs et bergers à soigner par l'homéopathie. L'ensemble des pathologies rencontrées en milieu pastoral est passé au crible : boiteries, plaies, gestation, problèmes à la mise bas, abandon du petit par sa mère, pathologies respiratoires, digestives, de la mamelle, liées à la météo, suite de peurs... Pour chacune, des remèdes sont proposés selon les symptômes observés. Lhoméopathie est vécue comme une formidable aventure humaine durant laquelle rencontres, échanges et partages se succèdent dans un esprit de solidarité et dentraide. Comme le dit l'une des auteurs de ce livre : "Déleveuse passive, soumise et ignorante, je suis devenue soigneuse réfléchie, responsable et libre".
Vignes en association
Agnès CATHALA, AuteurDans lAude, un GIEE « Vignes en association », porté par le Biocivam de lAude, sest mis en place en 2017 afin de travailler sur lenherbement des vignes et sur lassociation des vignes avec dautres plantes cultivées. Il compte aujourdhui 23 membres, quasi tous en bio, et permet un partage dexpériences riche entre ces passionnés. Le GIEE a trois axes de travail : améliorer les pratiques denherbement semé ou naturel ; tester lassociation de la vigne avec des cultures pérennes (agroforesterie) et améliorer la continuité des corridors écologiques des exploitations. Le groupe vise à améliorer lactivité biologique du sol, à augmenter la biodiversité des exploitations, à réduire lusage des produits de traitement et les phénomènes dérosion. Il cherche aussi à réduire les coûts dexploitation. Pour ces viticulteurs, lamélioration du sol ne doit cependant pas passer par une augmentation de la contrainte hydrique. Des journées de formation et déchanges sont organisées régulièrement, des commandes groupées de semences sont réalisées et un suivi de parcelles a été mis en place pour tester lenherbement. Si le principal objectif recherché est lapport de matière organique au sol, il semble que ce nest pas le bénéfice principal des couverts sur le pas de temps observé. En effet, ces derniers permettent de garder un sol humide, de décompacter le sol et de limiter lérosion. Dici 2022, le groupe souhaite mettre en place un partenariat avec la recherche pour un suivi scientifique des exploitations.
2/2 - Entretien avec Anton Sidler - La Vache Heureuse pour des Agriculteurs Heureux
Seconde partie de linterview dAnton Sidler, co-fondateur de "La Vache Heureuse" (LVH) en collaboration avec Konrad Schreiber. Dans cette vidéo, Anton Sidler discute avec Thomas, qui se met à la place d'un jeune agriculteur qui souhaite en connaître davantage sur les pratiques du sol vivant avec La Vache Heureuse. Anton lui explique les différentes étapes, en commençant par un bilan de lexploitation pour arriver jusqu'aux formations proposées tout au long de l'année et les échanges possibles au sein du groupe La Vache Heureuse.
Civam Empreinte : Pastoralisme et collectif en Languedoc
Agnès CATHALA, AuteurDans l'Aude et dans l'Hérault, 11 éleveurs (bovins, ovins, caprins) se retrouvent régulièrement au sein du Civam Empreinte. Leur point commun : la pratique du pastoralisme. Ainsi, 85 à 100 % de la ration de leurs troupeaux sont issus de la ressource pastorale locale (zones sèches de garrigue ou moyenne montagne plus froide et humide). Pour ces éleveurs, ce mode d'élevage particulier possède des atouts économiques, par exemple par l'utilisation de milieux semi-naturels, qui ne sont ni labourés ni semés, ou encore le faible recours aux intrants extérieurs. Ces élevages atteignent ainsi un bon niveau d'autonomie. Le pastoralisme est aussi une pratique bénéfique pour le territoire : les animaux entretiennent des paysages qui avaient tendance à se refermer suite à un relatif abandon de l'activité agricole, et y favorisent la biodiversité. En contrepartie, les 11 éleveurs sont confrontés à une conduite d'élevage complexe, pour laquelle il est difficile de trouver des références. Ils doivent aussi faire face à certains préjugés de la part d'autres agriculteurs et de la société civile. Dans ce contexte particulier, le groupe représente un véritable atout et un outil d'accompagnement majeur. Dans le cadre du projet Casdar Cap Vert (2014-2017), le Civam Empreinte a été étudié afin de mieux comprendre les nouvelles formes de coopération qui se tissent entre agriculteurs.
Collectifs daujourdhui, une hétérogénéité de fonctionnement
Yasmina LEMOINE, AuteurDans le cadre du projet COTRAE (Collectifs agricoles en Transition Agro-Ecologique), mené depuis 2015 en Rhône-Alpes, sont étudiés plusieurs collectifs agricoles intégrant des agriculteurs avec lappui daccompagnateurs divers, et dont le but est dexpérimenter pour faire évoluer les pratiques. Lanalyse menée est faite selon deux entrées : sociologique et agronomique. Les premiers résultats présentés en mai 2017 montrent des collectifs hétérogènes, à la fois dans leur structure et leur composition. Ces collectifs peuvent même faire partie de groupes plus vastes et peuvent alors se fédérer autour dun projet, ne nécessitant pas linvestissement de tout le groupe originel. Ces collectifs sont aussi hétérogènes dans les activités quils mènent et dans les modalités mises en place pour la dynamique de groupe. Mais le partage des connaissances reste au cur de ces collectifs. Ces derniers sont aussi « au croisement de deux modalités de mise en réseau » : des réseaux basés sur la relation personnelle (voisins, amis denfance ), non bornée dans le temps, et des réseaux fondés sur la logique de projet (acteurs se retrouvant sur une action précise, avec un début, une fin ). Ces deux logiques coexistent et salimentent lune lautre, une démarche projet savérant un plus pour structurer un groupe et le maintenir. Ce maintien est aussi, pour nombre de collectifs, lié à la présence danimateurs.
Découvrir le maraîchage biologique au Québec : Un temps autrement productif pour sa ferme !
Pauline BONHOMME, AuteurAu cours d'un voyage d'études organisé par l'ARDAB, en partenariat avec la Chambre dAgriculture du Rhône et lAtelier Paysan, 22 maraîchers ou futurs maraîchers sont allés à la rencontre d'agriculteurs bio au Québec. Un des points marquants des fermes visitées est la maîtrise de la conduite des légumes sous serre. Les participants retiendront quelques idées, nouvelles pour eux, comme la culture du gingembre sous serre, celle de la pleurote en plein champ, ou encore les boutures de patate douce. Ils retiendront aussi la place prioritaire accordée au maintien de la fertilité des sols pour aborder le maraîchage de plein champ. Les maraîchers québécois ont montré les différents tracteurs porte-outils, des plus simples aux plus élaborés, inventés et auto-construits. La rencontre avec la CAPE (Coopérative pour l'Agriculture de Proximité Ecologique) a permis d'imaginer des moyens pour porter, au Québec, une dynamique comparable à celle de l'Atelier Paysan, et des perspectives de collaboration et d'échanges. Des paroles de participants complètent ce compte-rendu.
Fermoscopie : L'histoire d'un changement de système
Antoine DELAHAIS, Auteur1999 a marqué le début dune réflexion pour Antoine Delahais, alors installé depuis 3 ans en élevage bovin lait en Seine-Maritime. Constatant que son activité devenait moins rémunératrice, il a décidé de revoir l'ensemble de son système. Il a d'abord créé, avec d'autres éleveurs, un groupe Herbe, au sein du CIVAM 76. Son frère Thomas l'a rejoint sur la ferme en 2008, dans un contexte de crise laitière. Ils ont réalisé assez vite les limites d'un système productiviste et se sont engagés, d'un commun accord, vers un système durable. Les groupes d'échanges entre éleveurs et les journées de formation ont été déterminants. Antoine raconte les différentes étapes de la transformation et les actions entreprises : maximisation du pâturage avec un système de paddocks, construction d'un séchoir en grange et passage en bio en 2012, système de vaches nourrices pour élever les veaux, arrêt des antibiotiques et utilisation des huiles essentielles en préventif... L'ensemble du système est pensé pour être efficient économiquement, notamment par une diminution des dépenses et par la recherche de valeur ajoutée (moins de frais vétérinaires, des vaches qui vieillissent bien, une alimentation basée sur l'herbe pâturée...). Cependant, l'aspect social et humain est au cur de la démarche. L'embauche d'un salarié contribue à une meilleure qualité de vie, des éleveurs et des animaux : "Quand l'éleveur va bien, tout va bien...", déclare Antoine. Il utilise le temps dégagé pour militer pour une agriculture solidaire, dont il retrouve les valeurs dans les CIVAM et Biolait. Se dégager du temps n'a pas été immédiat, il a fallu du temps pour stabiliser le système. Pour Antoine, s'enrichir des expériences des autres a été une des clés de réussite.
Groupe Dephy : Améliorer ses pratiques et optimiser les engrais verts en maraîchage
LETTRE FILIÈRES FNAB - LÉGUMES, AuteurUn groupe Dephy Ferme de maraîchers bio a été mis en place dans le Vaucluse et les Bouches du Rhône pour 4 ans à partir de 2016. Il a pour objectifs : laccompagnement individuel des maraîchers sur la gestion des bio-agresseurs ; le travail collectif sur les engrais verts et la gestion des bio-agresseurs ; la réalisation dactions de communication et de diffusion vers les bio et les conventionnels. Les engrais verts présentent différents avantages : apport déléments nutritifs pour la culture suivante, concurrence et maîtrise des adventices, protection ou amélioration de la structure du sol, stimulation de lactivité biologique. Caroline Blanc, encadrante technique dans la structure bio d'insertion le Mas de Carle (84), témoigne sur son changement de stratégie pour la protection des cultures (abandon notamment des traitements au cuivre ou au soufre), lamélioration de son sol avec les engrais verts et la richesse apportée par le groupe Dephy. Les résultats observés sur sa ferme sont satisfaisants et encourageants.
Le groupe d'échange Grandes cultures Mayenne-Sarthe
Depuis 2010, des polyculteurs-éleveurs de la Mayenne et de la Sarthe se réunissent pour échanger sur la gestion des grandes cultures en bio, en particulier sur la maîtrise des adventices et du maintien de la fertilité. Le groupe rassemble actuellement une vingtaine de producteurs. Au-delà de la gestion des adventices, lobjectif des producteurs est, plus largement, la sécurisation des rendements et leur augmentation. En 2012, le groupe est entré dans le dispositif Ecophyto DEPHY FERME, ce qui leur a permis de bénéficier de la participation dun salarié du Civam Bio 53 pour assurer lanimation du collectif et le suivi individuel de 8 de ses membres. Le groupe a été reconduit dans Ecophyto 2 en 2016. Des journées techniques et des formations sont organisées et une rencontre "bilan de campagne et projet" a lieu chaque année. Elle est notamment loccasion, pour le groupe, de définir collectivement le programme daction de lannée suivante : thématiques techniques, formats, etc.
L'interview du mois : Nicolas Sinoir, animateur national de l'Atelier Paysan : « Conjuguer innovation "low tech" et autonomie »
Jean HARZIG, AuteurL'Atelier Paysan est né de la volonté d'un groupe de maraîchers bio de Rhône-Alpes qui, au début des années 2000, se sont mis en quête d'outils adaptés à des sols lourds et difficiles et aux techniques de culture en planches permanentes. Ils ont fini par concevoir eux-mêmes, après voyages d'études et réflexions collectives, trois outils qu'ils vont fabriquer, et qu'ils feront évoluer par la suite : la butteuse à planche, le vibroplanche et le cultibutte. En 2011, portés par lidée fondatrice que beaucoup doutils pertinents sont élaborés par les paysans et que ces derniers sont un maillon essentiel dune révolution agronomique en cours, Joseph Templier, maraîcher en Isère, et Fabrice Clerc, alors technicien à lAdabio, élargissent la démarche de conception et déchange autour de la machine agricole autoconstruite. Pour lAtelier Paysan, la technique agricole sous-tend un choix de société et la machine est un vrai enjeu de politique agricole. Dans cette interview, Nicolas Sinoir, animateur national de la structure, explique en quoi le projet de lAtelier Paysan, à la fois technique et engagé, est au service dune agriculture autonome, paysanne et biologique. Il présente les actions mises en place pour accompagner, partout en France, la conception doutils adaptés, efficaces, ergonomiques, ainsi que leur fabrication en autoconstruction par des groupes dagriculteurs. L'Atelier Paysan s'engage aussi pour la relocalisation des filières alimentaires et le développement de la transformation à la ferme.
Le maïs population Rencontres nationales et échanges de pratiques ; Le maïs population du 42 : plus qu'un groupe, une dimension sociale
Dominique CHOUIN, Auteur ; Léopoldine DESPREZ, Auteur ; Raymond PITIOT, Auteur ; ET AL., AuteurAu début des années 2000, notamment suite à un problème de contamination de semences de maïs par des OGM, des agriculteurs de Dordogne sengagent dans une démarche de sélection de maïs population sur leurs fermes. La dynamique sest développée et implique maintenant plusieurs groupes de producteurs en France. En 2015, sorganisait un réseau national. 2016 voyait les premières rencontres nationales sur le maïs population en Périgord. La seconde édition a eu lieu les 7 et 8 septembre 2017, en Loire-Atlantique. Cest lhistoire de cette dynamique et de leurs expériences au sein de leur collectif que décrivent Dominique Chouin, éleveur bio de Loire-Atlantique, et Raymond Pitiot, producteur dans la Loire. Les journées nationales, ainsi que le travail en groupe au niveau local, sont essentiels daprès ces agriculteurs : ainsi, le paysan se réapproprie son métier, les prises de décision sont confortées, lautonomie de décision ou encore lautonomie de lexploitation sont renforcées et le lien social devient fondamental.
Paroles déleveurs : Etre en groupe pour progresser et porter des projets
Costie PRUILH, AuteurL'édition 2017 du Festival des groupes, organisé à léchelle nationale tous les 4 ans, a eu lieu en Bretagne, au mois de janvier. Le principe : des agriculteurs organisent des ateliers sur leurs exploitations et accueillent dautres agriculteurs, ces derniers ayant établi un programme de visites selon des circuits thématiques : travail sur les rotations, bien être-humain et bien-être animal En amont de cet évènement, lauteur de larticle, à partir de témoignages, revient sur cette dynamique de groupes dans le monde agricole. Pour les agriculteurs qui sy impliquent, le groupe, quelle que soit sa forme (CETA, GEDA, GIEE ), cest échanger, se former, mutualiser pour aller plus loin, porter des projets, oser, se rassurer, mais aussi retrouver un espace de convivialité ou encore communiquer sur son métier. Cette dynamique est telle que les groupes se sont organisés en réseau. La FNGeda (Fédération nationale des groupes détudes et de développement agricole) rassemble 450 groupes, 35 fédérations départementales, 7 régionales et un groupe thématique national (Forme en ferme). Trame, tête de réseaux associatifs de développement agricole et rural, apporte un appui à ses réseaux adhérents, dont la FNGeda fait partie. Se fédérer permet notamment daugmenter ses moyens pour, par exemple, recruter un animateur ou faire intervenir des experts. Mais aujourdhui, lenjeu pour ces groupes est de renouveler les générations, avec des jeunes exploitants moins impliqués. Lagroécologie, lAB, les nouvelles technologies ou encore les GIEE devraient contribuer à maintenir la dynamique.
Perspectives de développement pour la filière porcs bio en Auvergne-Rhône-Alpes
Agathe VASSY, Auteur ; Marianne PHILIT, AuteurUne enquête a été réalisée auprès d'éleveurs bio de la région Auvergne-Rhône-Alpes sur le porc bio. La demande en viande de porc biologique augmente, avec une préférence des consommateurs pour des produits locaux. Dans ce contexte, les salaisonniers de la région Auvergne-Rhône-Alpes souhaitent augmenter leur approvisionnement auprès de producteurs de cette région. Mais la filière porcs biologiques locale est peu développée, très orientée sur lengraissement (manque de naisseurs) et sur la vente directe. Cependant, les choses semblent évoluer. Des projets de production pour approvisionner des filières longues pourraient se développer, surtout si le frein lié au manque de porcelets biologiques venait à être levé. Or, un collectif de producteurs naisseurs se développe en Isère : cette démarche vise à organiser la production de porcelets bio sur ce département, ce qui sera un plus pour lensemble de la filière porcs régionale.
Pratiques et approvisionnements pour le nourrissement en apiculture biologique
Julia WRIGHT, Auteur ; Fleur MOIROT, AuteurUne journée technique a eu lieu, le 12 octobre, au GAEC "Miellerie des Gorges de la Loire" (42), consacrée aux pratiques de nourrissement des abeilles et à l'approvisionnement en sucre bio. Une trentaine d'apiculteurs y ont participé. Cet article fait le point sur l'utilisation du sucre, du sirop et du candy pour nourrir les abeilles à des périodes clés. Gilles Deshors (GAEC de Roche la Molière) a réalisé, avec ses associés, une cuve pour fabriquer le sirop. Il explique comment ils s'en servent, directement sur le rucher. Michel Isnard, de la Maison Alp'Abeille, a témoigné sur sa fabrication de candy.
Proposition de guide méthodologique pour les TRIP (Tournées de Recensement d'Innovations Paysannes) : Outils et bâtiments autoconstruits pour une agroécologie paysanne
Le recensement des innovations paysannes est une activité phare de lAtelier Paysan. Ce document sinscrit dans le projet de coopération USAGES qui mobilise des structures de développement agricole (l'Atelier Paysan, la FNCuma, la Fadear, lInterAfocg et la FRCuma AURA) et des acteurs de la recherche (UFR Sociologies dAgroParisTech et UMR Innovation du Cirad), pour réfléchir et mettre en uvre des méthodes daccompagnement des agriculteurs qui relèvent de linnovation par les usages. Chaque année, plusieurs « tournées » sont notamment organisées pour aller à la rencontre des fermiers auto-constructeurs qui innovent dans la conception de leurs outils et de leurs équipements. Ces visites font lobjet dune restitution par le biais de chroniques sur le forum en ligne de lAtelier Paysan. Ce document présente la méthodologie denquête et de rédaction utilisée jusquà présent. Loin dêtre un guide exhaustif, l'ambition de ce document est dêtre amendé par ses utilisateurs, à limage de lensemble des outils proposés par lAtelier Paysan. Sont proposées des informations concrètes sur la manière de planifier et de mener un entretien, ainsi que sur les techniques de restitution : trame, schéma, photos annotées. Lobjectif est de faire partager au plus grand nombre les innovations paysannes. Ainsi, ce document propose quelques outils visant à rendre chacun autonome et à même de recenser par lui-même les innovations paysannes qui peuvent enrichir les dynamiques liées à l'auto-construction et qui méritent dêtre diffusées.
Rapport annuel 2016 Pôle AB Massif Central
Le rapport dactivité 2016 du Pôle Agriculture Biologique Massif Central, paru à loccasion de lAssemblée Générale du 11 mai 2017, est loccasion de revenir sur les 4 projets portés par la structure (Mélibio et BioRéférences à léchelle Massif Central, BioVIA et Biovergne à léchelle auvergnate), sur les 3 projets nationaux où le Pôle AB MC est partenaire (Optialibio, Abile, Résilait) et sur les autres projets déposés. Les actions de communication et de valorisation sont ensuite développées, dont les BioThémas du Sommet de lÉlevage.
Références technico-économiques : Une expertise collective au service de l'individu
Anne-Laure CHAUVEL, AuteurCertaines difficultés rencontrées par les maraîchers bio après leur installation, pour prendre une décision, analyser une situation, etc. sont parfois plus faciles à dépasser quand il leur est possible d'échanger avec d'autres collègues maraîchers. En Bretagne, un groupe de 8 maraîchers bio s'est constitué avec pour objectif de rompre cet isolement. Similaires et différentes à la fois, les 8 fermes jouent le jeu de l'enrichissement mutuel. Par la mise en partage des interrogations spécifiques à chacune des fermes, mais pouvant trouver des réponses au sein du groupe, de nombreux aspects sont ainsi abordés : analyses des résultats technico-économiques, mécanisation, critères de choix du matériel, temps de travail... Selon Charles Souillot, initiateur de cette dynamique, un des éléments innovants de ce groupe d'échanges est l'analyse collective des marges de progression de chacun, quels que soient ses objectifs stratégiques, partagés sans tabou et dans un esprit de convivialité. Certains thèmes sont déjà identifiés pour les prochaines réunions du groupe : la commercialisation, la gamme de production, la rentabilité de certains légumes...
Replacer l'alimentation au coeur des territoires
Françoise SINOIR, Auteur ; Elisabeth HERVE, Auteur ; Stéphane FOURNIER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (18-20 Rue Claude Tillier, 75 012, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM | 2017Aborder la complexité des systèmes alimentaires, concevoir lalimentation comme moyen de repenser les politiques territoriales dans leur globalité, atteindre une réelle démocratie alimentaire permettant un accès de tous à une alimentation durable et de qualité..., telles sont les ambitions de la commission nationale Systèmes Agricoles et Alimentaires Territorialisés (SAAT) mise en place par le Réseau CIVAM. A travers la description de neuf contextes et expériences menées dans le réseau et grâce aux apports de chercheurs et dacteurs engagés sur les territoires, cet ouvrage propose de nourrir la réflexion autour de lalimentation en décrivant des expériences concrètes issues du terrain : - Favoriser linstallation agricole par lapprovisionnement local des cantines (Communauté de communes de Courpière, 63) ; - Renforcer la coopération entre acteurs grâce au réseau Saveurs du Livradois (Parc naturel régional du Livradois-Forez) ; - La concertation pour renforcer le lien ville-campagne et créer des activités agricoles (Communauté de communes du Grand Besançon, 25) ; - Créer une micro-filière territoriale autour du porc blanc de lOuest avec les restaurateurs (29) ; - Améliorer les pratiques sur des exploitations par la relocalisation des débouchés alimentaires (Collectivité Eau du Bassin Rennais, 35) ; - Développer lagriculture biologique sur les friches de lÎle et redynamiser le centre-bourg (Dolus dOléron, 17) ; - Construire des partenariats pour lapprovisionnement local de la restauration hors domicile (Montmorillonnais, 86) : - Redynamiser le territoire par le développement dune filière farine (Causse Méjean) ; - Créer un territoire panicole autour des semences adaptées aux besoins locaux (Parc naturel régional du Lubéron). Chaque expérience fait lobjet dune présentation avec lhistorique du projet, les acteurs impliqués, les résultats du projet, ses freins et ses limites.
Soigner la vigne par les plantes : Une des pistes dexpérimentation pour la flavescence dorée
Fleur MOIROT, Auteur ; Arnaud FURET, Auteur ; Marc CHOVELON, Auteur ; ET AL., AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, des viticulteurs expérimentent des pratiques alternatives au pyrèthre pour lutter contre la flavescence dorée. En Ardèche notamment, des expérimentations ont démarré et se sont inspirées des formations d'Eric Petiot avec, en premier lieu, des éléments pour renforcer le sol. Plusieurs critères ont été identifiés pour connaître et suivre le potentiel des sols : le paramagnétisme, la conductivité, le PH et le redox du sol et sa capacité à dégrader les matériaux. Pour rétablir les paramètres et équilibrer un sol, divers apports sont bénéfiques au sol : micro-organismes, fumure, engrais verts, poudre de basalte, de zéolite, de charbon de bois, extraits fermentés de consoude et/ou de luzerne... Un encadré précise quelques définitions (rédox, PH, paramagnétisme, micro-organismes efficaces (Em)). Un deuxième article présente les expérimentations en cours dans le réseau bio, notamment l'application de sucres sur la cicadelle de la flavescence dorée, et des tests de produits alternatifs ou complémentaires au pyrèthre naturel.
Vivre et accompagner la transition agroécologique en collectif : Eléments danalyse, expériences et outils issus du projet CAP VERT
De 2014 à début 2017, le projet CAP VERT sest fixé deux objectifs : comprendre les nouvelles formes de coopération entre agriculteurs au service de la transition agroécologique et produire des ressources pour accompagner leur émergence et leur développement. Le travail a reposé sur une démarche partenariale de recherche-action, pilotée par la FNCuma, en partenariat avec le Réseau Civam, Trame, Gaec & Sociétés, le Gabnor, lInra (UMR Innovation), lESA d'Angers et lInstitut de Florac (Montpellier Supagro). Cinq collectifs dagriculteurs et leurs accompagnateurs, issus des différents réseaux partenaires, ont été étroitement associés à cette collaboration. Ce document reprend les principaux enseignements du projet, autour de trois entrées caractéristiques des groupes en transition : - Lhétérogénéité des exploitations, stratégies, visions et cheminements des membres dun groupe ; - La multi-appartenance des agriculteurs membres dun collectif, qui sappuient sur une multitude de groupes et de réseaux pour avancer dans la transition agroécologique ; - Le temps long nécessaire à une transition, qui peut entrer en tension avec les progrès attendus par les agriculteurs, les accompagnants et la société, ainsi qu'avec les résultats attendus par les financeurs. Ces trois entrées sont en interaction constante et génèrent des tensions. Lobjectif de cette publication est de permettre de mieux les repérer, de comprendre comment elles interagissent au sein des groupes, comment elles les impactent et comment elles peuvent devenir des ressources pour laction, plutôt que dêtre vécues comme des freins.
Construire son matériel en toute légalité
Emmanuel DESSEIN, AuteurL'auto-construction, plus fréquemment pratiquée en maraîchage bio, présente de nombreux atouts pour répondre aux attentes des céréaliers biologiques ou conventionnels. Cette pratique permet en effet de s'équiper d'outils sur mesure, parfaitement adaptés à ses besoins, mais aussi de faire des économies ; elle est aussi source d'échange et d'innovation. L'Atelier Paysan s'est spécialisé dans l'auto-construction et propose d'accompagner les agriculteurs dans cette démarche. L'article fait le point sur cette pratique, en laissant une large part à la question de la réglementation et à l'autocertification. Il revient en effet au constructeur (fabricant ou autoconstructeur) de faire valoir la garantie d'un respect des règles de sécurité. La démarche d'autocertification est expliquée. Frédéric Bardot, céréalier bio en Indre-et-Loire, a construit lui-même son rouleau Faca, en 2009. Il a aussi entrepris la transformation d'un semoir. Pour lui, le matériel neuf, trop standardisé, nécessite souvent d'être adapté. Il apporte son témoignage.
Dossier : Le maraîchage bio fourmille de projets
Nicolas HERBETH, AuteurCe dossier donne un aperçu du maraîchage bio en Lorraine, à travers 4 articles apportant chacun un éclairage particulier : - "La Réunion annuelle : un temps de partage" ; le compte-rendu de la réunion de février 2016 permet de connaître les interrogations qui ont pu être formulées à cette occasion par les maraîchers bio de la région, par exemple sur les stratégies de commercialisation, et les sujets qui ont fait l'objet d'une présentation ; - "Projet SEMBIO : Savoir Écologique Maraîcher en Agriculture Biologique" ; cet article propose un focus sur ce projet, qui vise à mettre en partage des pratiques entre paysans et à favoriser les échanges grâce à divers outils et avec l'appui de plusieurs structures, comme par exemple l'association Geyser. Cette dernière, spécialisée dans la médiation territoriale liée à l'environnement et aux questions des savoirs écologiques paysans, accompagnera les partenaires du projet ; - "La restauration hors domicile : Témoignages" ; 28 tonnes de légumes bio lorrains sont consommées aujourd'hui par la RHD en Lorraine. 2 maraîchers bio apportent leurs témoignages sur ce débouché qui est amené à se développer ; - "Des légumes à fortes valeurs ajoutées" ; Dans le cadre des formations sur le maraîchage bio, Charles Souillot, technicien maraîcher du Finistère, est venu partager des itinéraires techniques de légumes qui permettent de diversifier les productions.
Les éco-paysans
Philippe GROS, AuteurL'Association pour la Promotion des Techniques Écologiques (APTE) est née du constat de la forte dépendance aux énergies fossiles du modèle agricole actuel. Jugeant préoccupant le fait que la souveraineté alimentaire soit dépendante de ressources non renouvelables importées, avec les conséquences sociales et les conflits que cela génère, l'APTE a décidé d'accompagner les petits cultivateurs soucieux de produire des produits de bonne qualité avec des techniques respectueuses de l'environnement, dans une démarche durable économe en énergie : aller vers plus d'autonomie en valorisant les énergies renouvelables, utiliser les matériaux biosourcés pour les bâtiments, trouver des pratiques culturales alternatives, valoriser sa production par de la transformation et vendre localement... Sous l'impulsion de l'association, un groupe technique s'est constitué, composé de Bio de Provence, de l'ADEAR 13, l'ADEAR 84 et du CFPPA du Vaucluse, rejoints plus tard par le CFPPA d'Aix Valabre. Ensemble, ces structures ont réfléchi, dès 2008, à la mise en place d'un parcours de formation destiné à accompagner des projets autonomes et innovants en agriculture. Aujourd'hui, le parcours Eco-paysans est un dispositif souple composé de formations à la carte et d'un accompagnement individualisé jusqu'à l'installation. Il comporte 4 temps forts, dont les trois premiers se déroulent en groupe : de l'idée au projet, des clés pour devenir éco-paysan, ateliers projet, parcours individuel : acquérir les compétences pour le métier. En 2016, le dispositif aura passé la barre des 100 éco-paysans accueillis.
L'enquête : Agriculture biologique : Ce qu'il faut savoir avant de franchir le pas
Catherine MILOU, AuteurEn 2015 et 2016, l'agriculture biologique a connu une vague de conversions importante, notamment en grandes cultures : + 33 % de surfaces bio pour ces productions. Cependant, un tel changement ne se fait pas en un claquement de doigts. Dans cet article, des conseillers et des experts des grandes cultures biologiques apportent leurs regards aux agriculteurs désireux de franchir le pas. Ces derniers doivent avant tout prendre conscience qu'une conversion implique un réel changement de système et de vision, il ne s'agit pas seulement de substituer certaines techniques par d'autres. Il faut voir son système comme un tout, dans l'espace et dans le temps, y compris pour des aspects aussi précis que la fertilisation azotée ou la gestion du salissement. A l'image de Claude Gibert, agriculteur en grandes cultures dans le Tarn-et-Garonne, les retours des agriculteurs passés en bio sont globalement positifs, avec le sentiment d'un meilleur confort de vie au travail.
Erwan et Marie Henry : "Passer en bio nous a permis d'arrêter d'avoir peur"
Antoine BESNARD, AuteurErwan et Marie Henry ont démarré leur conversion en AB en 2014, à un moment où la situation économique de leur exploitation était très tendue. Officiellement en bio depuis juillet 2016, en bovins lait, ils décrivent, dans cet interview, leur ferme d'avant, en systèmes lait (une cinquantaine de vaches) et porcs (atelier naisseur-engraisseur) en conventionnel, sur une exploitation de 82 ha sur deux sites. Les difficultés pour organiser le travail, ajoutées à l'insatisfaction de ne pas pouvoir valoriser leurs porcs comme ils le souhaitaient, les ont poussé à changer. Le fait d'être par ailleurs satisfaits de leur travail en lait et d'avoir déjà des pratiques comme le désherbage mécanique, les soins homéopathiques pour les vaches, la recherche de l'autonomie fourragère... les préparait au passage en bio. En 2014, ils ont participé à un colloque lait bio organisé par le réseau GAB-FRAB dans les Côtes d'Armor, et ça a été le déclic. Le couple raconte comment s'est opérée la transition. Pour Marie, passer en bio nécessite de faire sauter certains verrous, le principal étant d'arrêter d'avoir peur de ne plus faire comme avant, ou de ne plus faire comme les autres autour de soi. Dans la commune de Marie et Erwan, à Louargat (22), trois couples sont passés en bio en même temps, ce qui a créé une dynamique et les a rassurés. Les échanges avec les personnes ressources des réseaux GAB et FRAB leur permettent de ne pas se sentir isolés. Quant aux coups de main entre voisins, bio ou conventionnels, ils continuent comme avant...
Evoluer vers des systèmes agro-écologiques grâce aux collectifs dagriculteurs
Christophe LESCHIERA, AuteurDans le contexte actuel (aléas climatiques et économiques, plafonnements des rendements, épuisements des ressources naturelles ), il est nécessaire de faire évoluer les systèmes agricoles en place vers plus de résilience. Cependant, faire évoluer les pratiques interroge sur la manière de réaliser cette évolution et sur les pratiques à mettre en place. Les collectifs dagriculteurs, tels que ceux accompagnés par Trame, sont des espaces permettant de favoriser à la fois léchange de connaissances, la diffusion de nouvelles pratiques, mais aussi la réflexion pour identifier les pratiques adaptées localement. Ainsi, nombre de collectifs dagriculteurs se développent en France, autour de sujets comme le sol, les techniques culturales simplifiées, lagriculture écologiquement intensive, les pratiques vétérinaires alternatives, les systèmes fourragers autonomes, ou encore la production dénergie à la ferme.
Groupes de travail ProBétail - échange de connaissances entre agriculteurs
Avec les groupes de travail "Pro-Bétail", l'objectif est de favoriser les échanges de connaissances entre éleveurs bio et non bio. Différents agriculteurs participant aux groupes de travail présentent les bénéfices qu'ils en ont retirés et les expérience qu'ils ont pu partager.
Linnovation en agro-écologie dans les vignes dAlsace
GROUPE REPÈRE, Auteur ; VIGNERONS DU SYNDICAT DE WESTHALTEN, Auteur ; Anne MONEYRON, Auteur ; ET AL., AuteurPrécédemment publié en 2015 dans « La revue des vins dAlsace », cet article porte sur une démarche innovante de recherche-action et de co-construction de solutions techniques par un collectif de vignerons (35), en pratiques raisonnée, bio ou biodynamique, chercheurs, élus en Alsace autour du changement de pratiques pour réduire lusage des phytosanitaires sur la vigne. Ainsi, ce collectif dacteurs a développé, dans le cadre du projet « Repère », une méthode de travail et de recherche visant à développer des solutions partagées à partir des divers savoirs et points de vue des acteurs. La diversité de ces derniers, qui est en général souvent source de désaccords, est ici vue comme une richesse à mobiliser. Dans un premier temps, la méthode développée vise à comprendre la situation dans sa complexité : qui fait quoi sur le territoire de vigne concerné (200 hectares à Westhalten), pourquoi, avec quels historique et trajectoire. Dans un second temps, un travail en collectif permet didentifier les savoirs et les valeurs présents et de comprendre comment chacun fonctionne. A partir de cela, le troisième temps vise à co-construire des solutions pour faire évoluer les pratiques, mobilisant la diversité de ces savoirs et composant avec la nature. Cette démarche collective, en plus de permettre de construire une méthode, a eu comme résultat une baisse de lindice de fréquence de traitement de 1 à 1.5 point en un an sur les vignes, mais aussi de lancer une nouvelle dynamique sur la question des pratiques pour la gestion de lenherbement.