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Les acheteurs de vin bio en France : Quelles dynamiques ? Quelles perceptions ?
Dans un contexte délicat, à la fois pour le vin en général et pour les produits biologiques, les ventes de vins bio se maintiennent, et elles étaient même en hausse de 6.3% en 2022. Selon les circuits de distribution, la situation nest, cependant, pas identique : en baisse dans les grandes surfaces et les magasins bio, les ventes sont en augmentation chez les cavistes, en vente directe ou à lexportation. Dans cette étude Millésime Bio Circana, les acheteurs de vin bio ont été interrogés. Cinq tendances favorables ont été identifiées : 1 - 39% de nouveaux acheteurs, avec des profils plus jeunes et plus diversifiés socialement ; 2 - 37% des acheteurs ont augmenté leurs achats en 2022 ; 3 - Les acheteurs bio consommant aussi des vins conventionnels, il apparaît que la majorité dentre eux souhaitent augmenter leurs achats de vins bio ; 4 - 71 % des acheteurs de vin bio se disent motivés par des préoccupations environnementales ; 5 - Plus les acheteurs cherchent des vins de qualité, plus ils considèrent que le vin doit être bio. Les acheteurs de vin bio préfèrent lachat en vente directe ou chez les cavistes. Ils estiment aussi que la restauration pourrait mieux valoriser les vins bio (23% des achats de vins bio se font en restauration, prioritairement dans les restaurants).
Comment la diversification accroît la résilience des systèmes herbagers européens, sans constituer une stratégie universelle
B. DUMONT, Auteur ; A. FRANCA, Auteur ; C-M. PAULER, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification des systèmes herbagers constitue un des principes-clés de l'agroécologie, de l'agriculture biologique et des autres formes d'agriculture régénérative. À partir dexemples pris en zones de plaine, de montagne ou méditerranéennes, cet article montre que la diversification des exploitations herbagères offre des leviers pour faire face aux aléas du marché, climatiques ou liés au collectif de travail. Cependant, la diversification nest pas une stratégie « clé en main » et il est essentiel de tenir compte des conditions propres à chaque exploitation, afin que les processus écologiques recherchés fournissent les bénéfices escomptés. Faute de quoi, la diversification du système peut entraîner une perte defficience globale du fonctionnement de lexploitation. Cet article est illustré par des exemples de diversification à différents niveaux, allant des pâturages et des ressources fourragères jusqu'à l'ensemble de l'activité de l'exploitation. Certains antagonismes qui se manifestent entre ces niveaux peuvent nuire à la biodiversité et aux services écosystémiques fournis par les prairies. Par exemple, lorsque la diversification des activités de lexploitation dilue la main-d'uvre agricole, une simplification du mode de conduite des prairies peut faire régresser des communautés végétales à haute valeur écologique. En revanche, une diversification raisonnée au cas par cas permet de tirer parti des ressources fourragères disponibles, dopportunités locales pour commercialiser les produits, et de différentes aides publiques. La diversification préserve alors les services écosystémiques fournis par les prairies et améliore la résilience socio-économique des exploitations.
Débouchés : La bio locale en GMS, une opportunité ?
Maude CHABERT, AuteurSi les producteurs bio qui souhaitent vendre en circuits courts se tournent assez peu vers les grandes et moyennes surfaces (GMS), ces dernières n'en restent pas moins un débouché qui peut permettre de vendre en direct, tout en diversifiant les points de vente. 88 % des consommateurs font la majorité de leurs courses dans ce type de magasins qui, par ailleurs, représente le marché le plus conséquent de la bio (7 millions d'euros en 2021). La GMS apparaît donc comme une opportunité intéressante pour toucher une nouvelle clientèle, dans un contexte où les produits locaux ont la cote. Des prérequis sont toutefois à avoir en tête avant de se lancer, comme être en capacité de livrer des volumes conséquents, avec une qualité constante et une régularité, avoir un packaging adapté, maîtriser les techniques et les codes de la vente et de la négociation, connaître son prix de revient... Vendre directement à un ou plusieurs magasins, et non pas à une centrale d'achat, est généralement plus simple, aussi bien d'un point de vue logistique qu'humain.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Recensement agricole 2020 : Commercialisation : Près d'une exploitation sur quatre vend en circuit court
Catherine BARRY, AuteurEn 2020, lors du Recensement agricole, des questions plus détaillées ont été posées sur le mode de commercialisation. Les résultats montrent que presque un quart des exploitations de France métropolitaine (90 000 fermes) vendent au moins une partie de leur production en circuits courts. Globalement, ces exploitations réservent les circuits courts à une seule catégorie de produits. Ce mode de commercialisation est, par ailleurs, plus ou moins répandu selon les productions : ce sont les apiculteurs, les horticulteurs et les maraîchers qui commercialisent le plus en circuits courts. Les élevages spécialisés utilisent moins ces circuits. Ceci sexplique, en partie, par les contraintes en matière de conservation et de transformation de la plupart des produits animaux. La vente en circuits courts est plus fréquente dans les exploitations conduites en agriculture biologique : 53 % des producteurs bio commercialisent au moins une partie de leur production en circuit court, contre 19 % des exploitants conventionnels. L'écart est particulièrement marqué chez les viticulteurs spécialisés : 62 % des viticulteurs bio vendent en circuit court, contre 24 % en conventionnel. La vente directe à la ferme est le circuit court le plus répandu : elle concerne près des deux tiers des exploitations vendant en circuits courts. La vente à un commerçant détaillant concerne, quant à elle, un tiers des exploitants qui vendent en filière courte. La vente sur les marchés est présente, surtout chez les maraîchers. Les autres modes de commercialisation en circuits courts (AMAP, restauration collective) sont moins répandus.
Biopresse Hors-série : Diversification et agriculture biologique - 2022
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Héloïse BUGAUT, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2022La diversification fait partie des leviers mobilisables par les agriculteurs pour augmenter la durabilité de leurs exploitations. Il peut sagir de diversification au sein de leurs productions (ex : plusieurs ateliers de productions animales et/ou végétales), ou dactivités qui ne relèvent pas de la production alimentaire, mais qui prennent appui sur lexploitation (ex : accueil pédagogique ou social, production dénergie, vente directe ). Pour identifier plus facilement des documents portant sur la diversification au sein des fermes biologiques (descriptions de systèmes diversifiés, témoignages dagriculteurs, fiches, études, guides ), ABioDoc, le Centre national de ressources en agriculture biologique, a publié un numéro Hors-série de sa revue Biopresse sur ce sujet. Ce Hors-série est composé de références bibliographiques extraites de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique. Il compile environ 380 références sur la diversification, publiées entre 2012 et 2022, classées par grands thèmes (élevage, grandes cultures, maraîchage, arboriculture, viticulture, agriculture et environnement ). Cette sélection de références est le fruit dune recherche large sur la diversification, mais non exhaustive sur certains thèmes (ex : agroforesterie, circuits courts, agritourisme ). Précision supplémentaire pour les références en lien avec lélevage : elles portent aussi bien sur les systèmes délevage diversifiés, que sur les élevages mixtes et le pâturage mixte. Ce Hors-série a été réalisé dans le cadre du projet BioRéférences 2017-2022. Lobjectif de ce projet est dacquérir des références (notamment technico-économiques) sur les systèmes de production biologiques dans le Massif Central. Un volet sest intéressé à la diversification des systèmes, afin de voir comment mieux les accompagner et d'acquérir des références spécifiques.
Circuits courts : Produire, transformer et commercialiser de la viande bovine en circuits courts
Le CERD (Centre détude et de Ressources sur la Diversification) et le réseau des Chambres dagriculture ont conduit une enquête auprès de 71 producteurs de viande bovine, dont certains en bio, commercialisant, en moyenne, une vingtaine de bovins par an en circuits courts. Cette enquête, réalisée en 2019, fournit des repères sur différents modes dorganisation pour commercialiser en circuits courts (transformation à la ferme ou via un prestataire de service), sur différentes stratégies commerciales, ainsi que sur le temps de travail. Elle a également permis de recueillir des données économiques. Ce document présente une synthèse de ces résultats. Il est structuré en six parties : 1 - Structure, trajectoire et place de latelier viande bovine sur les exploitations ; 2 - Commercialisation ; 3 - Organisation de labattage, de la découpe et de la transformation ; 4 - Choix des animaux pour les circuits courts et gestion de la qualité ; 5 - Organisation du travail ; 6 - Rentabilité de lactivité viande bovine en circuits courts.
COVID Fuels Historic Growth in Organic Sales
L'Allemagne est le deuxième plus grand marché biologique au monde. Ce marché affiche des taux de croissance énormes, avec des produits biologiques de plus en plus populaires. Le nouveau gouvernement allemand semble vouloir appuyer cette tendance. La nouvelle coalition gouvernementale allemande, composée des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux-démocrates, a, en effet, clairement indiqué que la lutte contre le changement climatique et la réalisation des objectifs de protection du climat de l'accord de Paris étaient une priorité absolue. Ce gouvernement souhaite ainsi rendre l'agriculture plus durable, notamment en limitant l'utilisation des pesticides et en augmentant la part de l'agriculture biologique. Ce rapport contient des informations sur le marché biologique allemand. Réalisé par le Département de l'Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture, USDA), il montre également que le marché biologique allemand offre de bonnes perspectives pour lexportation de produits biologiques américains. Il présente les perspectives et les opportunités liées à ce marché, dont BioFach, le salon mondial de lalimentation biologique, qui se tient chaque année à Nuremberg.
Les fiches filières du réseau GAB/FRAB AuRA : Légumes secs 2022
En 2020, la région Auvergne-Rhône-Alpes représentait 4 % des surfaces de légumes secs bio françaises et 0,8 % des surfaces de légumes secs totales en France. Dans cette région, 789 ha sont consacrés à la production de lentilles biologiques, surtout concentrée dans le département de Haute-Loire, et 280 ha à la culture de pois chiches bio, avec des surfaces plus importantes dans la Drôme. L'ensemble des producteurs de lentilles bio ou en conversion cumulent cette culture avec d'autres productions, la majorité étant également éleveurs bovins (40 %) ou céréaliers (38 %). Concernant les producteurs de pois chiches bio ou en conversion, 74 % sont des céréaliers. À l'échelle nationale, la lentille verte domine le marché des légumes secs : 3 713 tonnes ont été vendues en 2020, alors que les volumes de vente pour les autres légumes secs ne dépassent pas, pour chacun, les 1 000 tonnes. Cette fiche filière, réalisée par le réseau GAB/FRAB AuRA, fournit des informations sur les différents acteurs de la filière (trieurs, collecteurs, négociants, transformateurs) et leur aire d'influence. Elle présente aussi les données 2020 relatives à la commercialisation des légumes secs (circuits de commercialisation, répartition des ventes, débouchés, demande, prix d'achat...).
Filières territoriales : Autonomie de la fourche à la fourchette
Pascal AUBREE, Auteur ; Stéphanie PRESTAVOINE, Auteur ; Aurore PUEL, AuteurFace à l'intensification des systèmes agricoles, certains agriculteurs, estimant avoir perdu la maîtrise de leur production, ont cherché des alternatives pour répondre aux attentes des consommateurs. Ils ont, depuis plusieurs années, développé les circuits courts (vente à la ferme, magasins de producteurs, AMAP), limitant ainsi le nombre d'intermédiaires et assurant une relation producteur consommateur renforcée, ainsi qu'une meilleure rémunération des producteurs. Cette démarche a conduit à l'émergence de filières territoriales, une nouvelle forme d'organisation collective qui permet de relocaliser l'alimentation à son territoire, par le biais d'intermédiaires opérant à l'échelle locale. Les réseaux CIVAM partagent, dans cet article, des points de repère et de vigilance pour structurer une filière de proximité.
Marketing channels and the adoption of organic certification in the French fruit sector
Magali AUBERT, Auteur ; Geoffroy ENJOLRAS, Auteur ; Zouhair BOUHSINA, AuteurPour les agriculteurs, le choix de l'agriculture biologique est dicté par plusieurs facteurs (structure de l'exploitation, situation financière...). Parmi ces facteurs, l'influence du ou des circuits de commercialisation a été étudiée à travers une enquête réalisée par l'Insee auprès d'arboriculteurs français en 2012 (enquête "Vergers"). Cette étude s'est appliquée à considérer à la fois les circuits courts et longs, ainsi que leurs hétérogénéités. La forte corrélation entre circuits courts et agriculture biologique a pu être confirmée, ces deux stratégies étant orientées vers une amélioration de la qualité des produits. Concernant les circuits longs, les résultats montrent que lorsqu'un agriculteur connaît la destination de ses produits, il est plus impliqué dans la qualité de ceux-ci et plus enclin à adopter des pratiques respectueuses de l'environnement. Une relative transparence dans la chaîne de distribution est donc un critère-clé pour favoriser l'adoption de pratiques biologiques. Les auteurs concluent sur la pertinence de renouveler cette enquête pour s'appuyer sur des données plus récentes et de l'étendre à d'autres productions végétales.
Production et marché toujours au vert
VITISBIO, AuteurDans un contexte national difficile, où la consommation bio (hors restauration) a diminué de 1,34 % en 2021 par rapport à 2020, la viticulture bio continue son essor. Cest lune des seules productions dont les ventes continuent à augmenter (+ 9 % en 2021 vs 2020). Les Français ont ainsi dépensé 1,2 milliard deuros pour du vin bio. La vente directe reste le circuit de commercialisation majoritaire (elle représente 560 millions deuros). Les surfaces viticoles conduites en bio sélèvent à 159 868 ha en 2021, ce qui représente plus de 20 % du vignoble français et une croissance de 16 % par rapport à 2020. Plus de 1 510 producteurs ont rejoint les rangs de la bio en 2021. Les surfaces en C1 (première année de conversion) atteignent 25 776 ha. Les départements avec le plus de surfaces viticoles bio restent les mêmes : Gironde, Gard, Hérault, Vaucluse, Aude
Produire ensemble des connaissances pour l'avenir des territoires : Le Programme Pour et Sur le Développement Régional
André TORRE, Auteur ; Sabine NGUYEN BA, Auteur ; Frédéric WALLET, Auteur | PARIS Cedex 05 (Agroparistech - UMR SADAPT, 16 Rue Claude Bernard, 75 231, FRANCE) : INRAE | 2022Des fonds de vallée du Grand-Ouest à la Savoie et ses fromages, des pâturages du bocage Bourbonnais aux filières agro-alimentaires du Gers ; des espaces ruraux isolés où lattractivité du territoire est une question de pérennité aux aires urbaines peuplées quil faut alimenter ; de la parcelle agricole ou forestière aux territoires agri-urbains Cet ouvrage, dédié à la 4ème génération du PSDR (2014-2020), présente, à travers une série d'entretiens, les analyses de chercheurs, ainsi que les initiatives dacteurs, autour de trois thématiques du programme de recherche en développement régional : - Lien rural-urbain (foncier, attractivité et bien-être) ; - Transition agroécologique et territoires ; - Systèmes alimentaires et forestiers, circuits et circularités.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
Stratégie de commercialisation des exploitations du Massif Central : 5 monographies délevages bovin viande biologiques à lherbe commercialisant tout ou partie de leurs productions en circuit court
Ces monographies ont été réalisées par Marie Bernard, élève ingénieure à lENSAIA. Elles viennent compléter le rapport de stage de fin détudes de cette étudiante, réalisé dans le cadre du projet BioViandes (tranche 2), qui visait à analyser les choix techniques et commerciaux des éleveurs bovins allaitants bio du Massif central (étude réalisée sur huit élevages bovins bio de ce territoire, qui engraissent leurs animaux majoritairement à lherbe, et qui commercialisent au moins une partie de leur production en circuits courts). Ces monographies présentent, de manière détaillée, les stratégies de commercialisation de cinq de ces élevages, en apportant des informations sur les adaptations techniques et organisationnelles mises en place pour répondre aux besoins et/ou aux contraintes de leurs débouchés. Trois de ces élevages produisent principalement des veaux sous la mère, les deux autres produisent principalement des bufs. Chacune de ces monographies sarticule de la manière suivante : 1 Le contexte de létude et les caractéristiques de lexploitation ; 2 La description de litinéraire technique de la ferme (données techniques et schéma global de fonctionnement) ; 3 La description de litinéraire commercial (circuits de commercialisation et schéma dorganisation des différents circuits de commercialisation) ; 4 Ladaptation de la conduite zootechnique à la stratégie de commercialisation ; 5 Les résultats économiques ; 6 - Le retour de léleveur sur ses pratiques commerciales ; 7 Des éléments de compréhension (lexique et légendes).
Viande bovine bio : On se met une caisse ?
SYMBIOSE, AuteurLa vente de viande bovine bio en direct, en caissettes, reste une pratique importante, avec nombre davantages, mais ceux-ci devant être « entretenus » dans un contexte de concurrence accrue. Cet article présente divers conseils pratiques, issus notamment du retour dexpérience de cinq producteurs bio du Finistère, pour qui la vente directe représente en moyenne les 3/4 des volumes vendus, dont les 2/3 en caissettes. En plus des caissettes, ces éleveurs font aussi de la vente directe au détail, plus contraignante et plus coûteuse, mais qui apporte de la souplesse ou qui peut offrir une vitrine pour mieux toucher le consommateur. En effet, pour maintenir son volume de vente en caissettes, il est important de communiquer, pour fidéliser, mais aussi pour toucher de nouveaux clients. Il faut aussi développer ses techniques de vente avec, par exemple, une diversité de tailles de colis, un étiquetage avec quelques précisions sur la cuisson, une bonne propreté et une apparence correcte du colis, du vendeur ou de la ferme. Par ailleurs, il est important de bien veiller à la rentabilité de la vente en caissettes, en tenant compte de linvestissement, du rendement de découpe ou encore du temps de travail. Sont présentés, dans cet article, des éléments chiffrés pour aider à la réflexion. De même, la composition du colis est aussi à soigner et un tableau pour aider à répartir au mieux les morceaux à bouillir et à griller conclut cet article.
Vignoble de Bordeaux : de nouveaux volumes de vins à valoriser
VITISBIO, AuteurEn 2020, laccélération des conversions dans le vignoble bordelais est nette : plus de 6 000 ha de vignes sont en première année de conversion en Gironde et 17 % du vignoble girondin est engagé en bio. Les AOC Bordeaux Rouge et Blaye Côtes de Bordeaux sont les plus concernées par ces nouvelles conversions. Il faudra faire attention à la concurrence potentielle et aux tensions créées sur les marchés en lien avec les volumes supplémentaires. Une enquête, menée auprès des vignerons bio bordelais sur la commercialisation de leurs vins pendant la crise sanitaire, a permis de caractériser trois profils : les domaines viticoles qui ont cherché à diversifier leurs canaux de commercialisation (France et export) avec une part importante de vente directe ; ceux qui ont opté majoritairement pour le négoce (100 % vrac ou vrac et bouteilles) ; et ceux qui exportent majoritairement leurs vins (via différents circuits de commercialisation). La crise sanitaire a impacté tous les circuits de commercialisation et une baisse du chiffre daffaires a été constatée pour 75 % des vignerons enquêtés. Ces impacts ont, toutefois, été amortis lorsque les vignerons ont sollicité plusieurs canaux de distribution. Limportance de lautonomie commerciale a également largement été mise en avant par les vignerons.
Les vins bio français ont-ils la cote ?
Emmanuelle CHOLLET, AuteurChaque année, les vignerons bio français sont sollicités pour répondre à une enquête (envoyée par mail) afin détablir une vision du marché des vins bio en France. Cette enquête est commanditée par lAgence BIO et est réalisée par AND international. Elle est destinée à la fois aux viticulteurs, aux négociants et aux coopératives. En 2020, léchantillon touché représentait 19 % des surfaces certifiées bio et 12 % des exploitations viticoles biologiques. Le marché du vin bio représentait en valeur 1,3 milliard deuros cette année-là. Le volume mis en marché était de 2,4 millions dhectolitres de vins bio. Les viticulteurs (hors viticulteurs coopérateurs) produisent environ les trois quarts de ce volume, et les coopératives produisent le quart restant. Le négoce joue un rôle important dans les circuits de commercialisation, puisque 38 % des volumes transitent par ce biais (un schéma des flux représente les volumes de vins bio au sein des différents circuits de commercialisation). Les deux secteurs qui représentent lessentiel des ventes, en volume et en valeur sont la vente directe (18 % des volumes et 28 % en valeur) et lexport (42 % des volumes et 38 % en valeur).
Le dossier : Retour dexpérience du réseau : de lémergence dun collectif à la pérennisation dune filière
Pierre CROUZOULON, Auteur ; Louis GARRIGUES, Auteur ; Betty DEBOURG, AuteurCe dossier propose dobserver la mise en place et la structuration de filières locales et durables à travers les exemples de trois collectifs faisant partie du réseau Agriculture Durable de Moyenne Montagne (ADMM). Retracer les trajectoires et les expériences des agriculteurs à la base de ces collectifs permet de comprendre leur processus de structuration. Le premier exemple se situe dans la Loire, où lADDEAR (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural) accompagne, depuis 2014, un groupe de vingt fermes qui produisent des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM). Lobjectif de ce groupe est de structurer une filière de PPAM locale et paysanne, par le biais de la mutualisation des moyens de production, de lorganisation de circuits de commercialisation communs et d'une communication commune. Le deuxième exemple est celui de lassociation Paysans Bio dAveyron. Cette association fédère des éleveurs de bovins, dovins, de porcins et de volailles biologiques, qui se sont regroupés afin dassurer lapprovisionnement de cinq magasins spécialisés et de quinze restaurants collectifs. Ce collectif a démarré en 2013 et il est suivi par lAPABA (Association pour la Promotion de lAgriculture Biologique en Aveyron). Le dernier exemple est celui de la filière Méjeanette, qui a été fondée sur le Causse Méjean (Lozère). Des éleveurs produisent des céréales, qui sont ensuite transformées, par le moulin à vent de la Borie, en farine vendue sous la marque Méjeanette®. En 2021, la filière comptait 30 agriculteurs (bio et conventionnels), deux meuniers et une quinzaine de boulangers.
Le drive de producteurs, concept porteur et accessible
Gabriel OMNÈS, AuteurLe drive de producteurs est un circuit de commercialisation qui allie produits locaux et commerce en ligne. Ce concept est de plus en plus plébiscité et a connu un véritable essor durant le premier confinement. Marc Thibault, céréalier bio installé sur 235 ha dans lYonne, vend une partie de ses farines, légumes secs, pâtes et huiles via le drive fermier du Sénonais. Ce drive a été lancé en 2016 et regroupe actuellement treize producteurs, ainsi que trois artisans. Les clients ont jusquau mercredi pour passer leur commande, puis ils la récupèrent le vendredi suivant, sur lun des deux points de retrait. La permanence des producteurs pour distribuer les commandes est répartie selon leur chiffre daffaires. Le drive est structuré en association (pas dachat-revente) : les ventes sont payées sur le compte de lassociation, qui reverse ensuite sa part à chaque producteur. 12,5 % du chiffre daffaires hors taxe est prélevé pour payer les charges communes (communication, comptabilité ). Lassociation reverse également un pourcentage du chiffre daffaires pour lusage de la marque du « Drive fermier » et pour lutilisation du site proposé par cette structure.
Rentabilité des vins bio en Gironde : « Repenser sa stratégie commerciale est primordial »
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2014, le Cerfrance Gironde mène un observatoire auprès de vignerons bio. Léchantillon est composé dune quarantaine de producteurs qui cultivent, en moyenne, une vingtaine dhectares. Ces vignerons peuvent être répartis en trois groupes selon les circuits de commercialisation quils utilisent : les vignerons qui livrent à une coopérative (une petite dizaine) ; ceux qui vendent en vrac-négoce (une douzaine) ; ceux qui commercialisent en bouteilles (une bonne vingtaine). Globalement, le cabinet de conseil et dexpertise comptable met en évidence que, même si la bio est bien valorisée (selon les marchés, le cours des vins bio peut atteindre le double de celui du vin conventionnel), elle nest pas toujours garante de meilleurs revenus. Les vignerons bio tournent, en général, autour dun SMIC. Par rapport au conventionnel, les charges en bio sont lourdes (particulièrement en main duvre) et les rendements souvent inférieurs. Les vignerons coopérateurs sen sortent globalement bien, au vu des prix payés par les caves coopératives qui couvrent bien leur coût de production. Cependant, avoir des rendements élevés reste déterminant. Les vignerons vendant en bouteilles sen sortent mieux si le prix de leurs bouteilles est dau moins 6,80 TTC. Pour les vendeurs en vrac, les marges de manuvre ne sont pas très importantes et le cours du vin bio en vrac couvre tout juste les coûts de revient.
Auvergne-Rhône-Alpes : Auvabio rime avec demi-gros
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAuvabio est une jeune association, créée en mai 2019, qui a pour objectif de mutualiser et structurer loffre en demi-gros de fruits et légumes bio produits en Auvergne. Elle a été initialement créée et portée par huit producteurs. Ces derniers navaient pas de mal à commercialiser leurs fruits et légumes en vente directe : la demande est forte pour ces produits et lAuvergne reste un territoire délevage et de grandes cultures. Toutefois, ce mode de commercialisation présente certaines limites : il est chronophage. Par ailleurs, ces producteurs ne souhaitaient pas contractualiser leurs productions pour garder la main sur leur filière. Cest dans ce contexte quils ont entrepris de développer une offre en demi-gros. Actuellement, Auvabio regroupe une cinquantaine dadhérents pour une quinzaine de clients. Les productions sont planifiées deux fois par an afin de mieux répondre aux différentes attentes. La plateforme de cette association est basée à Clermont-Ferrand. Deux producteurs sont salariés à mi-temps pour la commercialisation et les livraisons. Les prix sont fixés en fonction des coûts de production et des aléas climatiques locaux. Lobjectif est de proposer un prix rémunérateur pour les producteurs sans déstructurer la filière locale en vente directe. Cette structuration du demi-gros est inédite en France et les producteurs ont pu constater que les collectivités locales recherchent ce type dapprovisionnement.
Centre-Val de Loire : Forte poussée du maraîchage bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa région Centre-Val de Loire est plutôt axée sur les grandes cultures et lélevage. Néanmoins, le maraîchage bio a le vent en poupe sur ce territoire. Des légumes frais bio étaient cultivés sur 2 133 ha en 2019, ce qui représente une hausse de 14 % par rapport à lannée précédente. Face à cet engouement, Bio Centre, le réseau interprofessionnel de la filière bio, se mobilise pour accompagner au mieux les producteurs. Pour cela, trois conseillères spécialisées sont sur le terrain. Ces dernières suivent 167 fermes maraîchères aux profils diversifiés (taille, circuit de commercialisation, niveau de diversification ), et de nouvelles installations sont prévues. Au printemps 2020, le confinement et la crise sanitaire ont augmenté lactivité de cette filière : la demande en légumes a explosé et il a fallu être réactif pour aider les producteurs à adapter leurs débouchés. Lexemple des Paniers Bio du Val de Loire, portés par le groupement Val Bio Centre, est plus amplement détaillé. Ces paniers fédèrent 50 producteurs adhérents et leur fonctionnement a été interrompu durant le confinement car les points de dépôts bénévoles ont été fermés en région parisienne. Cette crise a ainsi fait prendre conscience aux producteurs quil était nécessaire de mieux se structurer et de diversifier leurs circuits de vente.
Circuits courts : Des casiers connectés pour une vente simplifiée
Alexandra LANNUZEL, Auteur ; Cathy PICHON, AuteurEn 2015, suite à la conversion de sa ferme en agriculture biologique, Paul Canévet a décidé de mieux valoriser sa production en se lançant dans la transformation (huiles, farines, graines décortiquées) et la vente directe. Toutefois, comme cet agriculteur breton est installé seul, il a dû trouver une solution qui ne lui prenait pas trop de temps pour la commercialisation. En 2018, il a acheté un distributeur automatique doté de huit casiers, mais il a très vite décelé plusieurs limites : il navait pas de visibilité sur les stocks, il devait sans cesse vérifier le contenu des casiers, le coût et les délais de maintenance étaient élevés et le système de paiement physique était source de vandalisme. Suite à cette première expérience pas tout à fait convaincante, il a créé son propre système de casiers connectés, nommés « Les casiers du coin ». Ses casiers sont connectés à une application qui gère à la fois les commandes, les stocks et le paiement en ligne. Le client commande ses produits à lavance en fonction de la disponibilité des produits, puis dispose de 10 h pour se rendre au distributeur et débloquer louverture du casier avec son smartphone. Actuellement, Paul Canévet et huit autres producteurs proposent des produits dans 400 casiers sur trois sites différents. Cet agriculteur souhaite maintenant voir son outil essaimer.
Confinement : Des consommateurs en recherche de produits bio et de proximité
Coralie PIREYRE, Auteur ; Alice ODOUL, Auteur ; Anne HAEGELIN, Auteur ; ET AL., AuteurLe 1er confinement a bousculé les habitudes de consommation des Français (lieux dachat, fréquences, types de produits ). Ils ont notamment consommé plus de produits bio tout en soutenant les producteurs locaux. Cet article donne un aperçu de limpact du confinement sur les circuits de commercialisation des produits bio en France et en Auvergne-Rhône-Alpes. Il commence par quantifier lévolution de la consommation de produits bio à léchelle nationale. Il détaille également les conséquences du confinement sur plusieurs filières longues (viande, dont veaux, viande bovine et équilibre matière, agneaux ; lait ; aliments du bétail ; grandes cultures) et courtes (PPAM, fromages, vin, fruits et légumes, farine, ufs). Il décrit ensuite des solutions mises en place durant le confinement pour que les producteurs bio puissent continuer à commercialiser leurs produits, notamment en vente directe : des tableaux en ligne ont été créés pour mettre en relation des producteurs et des magasins, des « marchés éphémères » ont été accueillis par des producteurs ou des magasins bio, des Amaps ont assoupli leurs conditions pour que des consommateurs non adhérents puissent accéder aux paniers, et des outils facilitant la commercialisation ont été relancés (ex : outil web Bon Plan Bio). Lassociation Haute-Loire Bio, qui organise depuis 17 ans une foire bio à Langeac à la mi-mai, a su réinventer le déroulement de son évènement en proposant un drive collectif 100 % bio et local.