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Cohérence et rentabilité en élevage laitier : "Le système naisseur-engraisseur est le plus abouti"
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn bio depuis 1996, le GAEC Les Rocs, basé en Vendée et adhérent à Biolait, a fait le choix, 7 ans auparavant, de ne pas augmenter sa production laitière, mais plutôt de se lancer dans lengraissement. Aujourdhui, les 4 associés et un salarié pilotent une ferme de 205 hectares, dont 65 % de la surface est en herbe, avec un troupeau de 75 vaches laitières Monbéliardes (qui produisent 500 000 litres de lait/an) et valorisent tous les animaux nés sur lexploitation dans la filière viande bio. Comme lexplique Jean-Marie Roy, un des associés, vice-président dUnébio, ce choix a été notamment motivé par le souhait davoir une bonne qualité de vie et de ne pas sendetter avec de nouveaux bâtiments, ce qui aurait été nécessaire si la production laitière avait été augmentée jusquà 700 ou 800 000 litres, comme le permettait la surface en herbe disponible. Les bufs (castrés à 15 jours) peuvent être finis entre 26 et 32 mois, voire plus si besoin en fonction de la disponibilité en herbe. Pour le renouvellement du troupeau, une quarantaine de vaches sont inséminées en Montbéliard. Le reste des vaches sont inséminées en Charolais. Les veaux issus des génisses croisées en monte naturelle avec un taureau Bazadais sont valorisés en viande. Pour ces éleveurs (qui ont aussi fait le choix dintégrer des pommes de terre et des poireaux dans leur rotation), le système laitier naisseur-engraisseur est le plus résilient. Ils ont ainsi choisi un système qui se tient au niveau agro-écologique, mais aussi avec une capacité à ne pas trop subir les crises d'où qu'elles proviennent.
Dossier spécial : L'énergie sur nos fermes
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Sophie TIRARD, Auteur ; Anne-Laure DUTERTRE, Auteur ; ET AL., AuteurAu carrefour entre crise énergétique et réchauffement climatique, la clé de ladaptation des fermes laitières bio repose, en particulier, sur la recherche de la sobriété et de l'autonomie énergétique. Ce dossier spécial regroupe 11 articles qui permettent daborder différents aspects de la question de lénergie sur les exploitations laitières : 1 Dans l'article "Sobriété des consommations d'énergie dans les fermes laitières bio", le Réseau Inosys Bovins Lait Ouest fournit son analyse, par systèmes laitiers (bio et non bio), des données relatives à la consommation de carburant et d'électricité ; 2 "Les consommations d'électricité en élevage laitier" fait le point sur les principaux postes de consommation électrique (bloc traite, refroidissement du lait, chauffe-eau) ; 3 L'article suivant fournit des pistes pour diminuer la consommation électrique de son tank à lait ; 4 L'article intitulé "La ferme de Tayer : La maîtrise des charges avant tout" propose le témoignage d'Emmanuel Tuaux, éleveur bio en Ille-et-Vilaine (35), qui a arrêté le maïs pour passer à un système tout herbe, afin de diminuer ses charges ; 5 Dans "Monotraite : De la décision au bilan, jusque sur la question de l'énergie", Anne-Marie Lelièvre, éleveuse bio dans le Calvados (14), apporte son témoignage sur la mise en place de la monotraite sur son exploitation ; 6 "Limiter l'impact environnemental de notre ferme, notamment dans le bloc traite" présente les adaptations réalisées au GAEC du Bois du Cep, en Loire-Atlantique (44) ; 7 Dans l'article "Quand économie rime avec efficience", Michel Nedellec, du GAEC de Loran, dans le Gers (32), explique comment l'irrigation sur la ferme a évolué ; 8 "Combiner photovoltaïque et bâtiment d'élevage, un bon compromis avec le recul" présente le témoignage de Loïc Toullier, éleveur bio dans la Manche (50), qui explique tout le processus de mise en place de panneaux photovoltaïques sur la ferme ; 9 "De l'énergie solaire jusque dans le Nord !" : témoignage d'Isabelle et de Jean-Michel Lepage, éleveurs bio dans le Nord (59), qui ont sauté le pas du photovoltaïque, ce qui leur permet d'être à 96 % autonomes en énergie ; 10 Dans larticle suivant, le GAEC de Ker Marie, dans le Morbihan, fait le bilan après un an dutilisation, dun ballon deau chaude thermosiphon pour le bloc traite ; 11 Le dernier article est une interview, réalisée par Johann Raymond, éleveur bio dans la Sarthe (72), auprès dun promoteur en agrivoltaïsme.
Fiches références systèmes CAP'2ER - édition 2023
La démarche Ferme Laitière Bas Carbone a pour objectif de réduire de 20 % l'empreinte carbone des fermes laitières françaises entre 2015 et 2025. Pour ce faire, des diagnostics environnementux ont été réalisés, entre 2013 et 2021, grâce à l'outil CAP'2ER® (diagnostic de niveau 2). Au total, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les contributions positives (ex : stockage de carbone, maintien de la biodiversité ) de 8 324 élevages laitiers ont été quantifiées. Ces diagnostics ont permis de réaliser des états des lieux diffusés sous forme de fiches signalétiques. Ces fiches offrent ainsi un état des lieux global, à partir des données de toutes les fermes diagnostiquées (fiche « Résultat système national »), et six états des lieux par typologie dexploitations : 1 - les fermes en agriculture biologique ; 2 les systèmes herbagers situés en plaine ; 3 - les systèmes reposant sur du maïs en plaine ; 4 les systèmes combinant herbe et maïs en plaine ; 5 - les systèmes herbagers en zone de montagne ; 6 - les systèmes combinant herbe et maïs en zone de montagne. Ces différentes fiches sont toutes construites de la même manière : le recto présente les principales caractéristiques des exploitations diagnostiquées, leurs émissions brutes de GES, leur stockage de carbone, leur contribution au maintien de la biodiversité et leur performance nourricière ; le verso se focalise sur les ateliers laitiers de ces exploitations, en apportant des données chiffrées plus détaillées sur leurs résultats techniques et environnementaux.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2023 : Exercice comptable 2021
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Laurent BAILLET, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2023Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières du Réseau d'Information Comptable Agricole (RICA). L'ensemble de ces fermes est situé dans le Grand Ouest (Bretagne, Normandie et Pays de la Loire). Dans cette édition 2023, s'appuyant sur les données 2021, l'Observatoire démontre qu'avec un système de production plus petit, les systèmes en agriculture durable obtiennent un résultat proche de celui des fermes RICA grâce à leur conduite économe et autonomie. Un dossier complémentaire, intitulé « L'attractivité des systèmes pâturants », présente les systèmes pâturants comme une voie d'avenir, de par leur durabilité économique, sociale et environnementale, et particulièrement dans un contexte où la transmission des fermes est un enjeu majeur. Des éleveuses et des éleveurs installés en systèmes pâturants témoignent de leur plaisir au travail et racontent comment ils réussissent à concilier projet professionnel, projet de vie et projet citoyen.
Organic farming offers promising mitigation potential in dairy systems without compromising economic performances
Mathieu LAMBOTTE, Auteur ; Stéphane DE CARA, Auteur ; Catherine BROCAS, Auteur ; ET AL., AuteurFace au manque de données claires (taille réduite des échantillons, omission des émissions liées à l'utilisation des terres ) comparant lempreinte carbone des produits alimentaires biologiques et celle des produits conventionnels, en particulier dans le secteur des produits laitiers, des chercheurs français ont souhaité combler cette lacune en mobilisant un ensemble de données de 3074 exploitations laitières françaises. En utilisant la pondération par score de propension, ils ont constaté que l'empreinte carbone du lait biologique est inférieure de 19 % à celle de son homologue conventionnel, sans tenir compte du changement indirect d'affectation des terres, et de 11 % avec des changements indirects d'affectation des terres. Dans les deux systèmes de production, la rentabilité des exploitations est similaire. Les chercheurs ont simulé les conséquences de l'objectif du Green deal de 25 % des terres agricoles consacrées à lagriculture biologique et ont montré que cette politique réduirait les émissions de gaz à effet de serre du secteur laitier français de 9,01 à 9,64 %.
Sobriété et consommation d'énergie dans les fermes laitière bios
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Coralie ZIELINSKI, Auteur ; Guillaume CHEVALIER, Auteur ; ET AL., AuteurA partir du Réseau Inosys Bovins Lait Ouest, l'équipe régionale Lait réseaux d'élevages des Pays de la Loire a réalisé une étude exploratoire sur les consommations énergétiques de 79 élevages laitiers de cette région, ainsi qu'en Bretagne, en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, sur l'année 2021. Dans un contexte d'inflation, cette étude vise à évaluer la dépendance énergétique de ces exploitations. Les principaux résultats sont exprimés en mégajoules par 1000 L de lait et concernent l'énergie directe (électricité et produits pétroliers) et l'énergie indirecte (liée à la fabrication et au transport des aliments et des engrais minéraux). En moyenne, les élevages biologiques consomment légèrement moins d'énergie : 2550 MJ/1000 L, contre 2700 MJ/1000 L pour les élevages conventionnels. Chez ces derniers, la consommation diminue lorsque la part de maïs produit baisse. Chez les bio, du fait notamment de l'absence d'engrais de synthèse, la part de l'énergie indirecte consommée (un tiers de la consommation totale) est plus faible qu'en conventionnel. La consommation d'électricité, quant à elle, varie peu entre les systèmes, et dépend plus particulièrement des équipements propres à chaque exploitation.
Transmission : Transmettre dans une zone céréalière
Amaury GONTHIER, AuteurAmaury Gonthier, éleveur de bovins lait bio dans l'Aube, a été salarié agricole pendant 8 ans, avant que l'opportunité de s'installer ne se présente, grâce au bouche-à-oreille. Dans cet article, Amaury Gonthier raconte son parcours à l'installation (démarches, aides...) et la reprise de la ferme d'Éric et de Lionel Robert, anciennement le GAEC de Beaufort, pour créer l'EARL Gonthier.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
Vers une vache idéale pour la pâture
Ann SCHÄRER, Auteur ; Sonja WOPFNER, AuteurEn Suisse, deux projets menés en parallèle, l'un par trois éleveurs bio de la région de Lucerne (Peter Heller, Andi Nussbaumer et David Bründler) et l'autre par le FiBL et Bio Suisse (projet Taureaux bio d'IA), s'intéressent à la sélection animale pour l'élevage bovin laitier bio. Leur objectif commun est de pouvoir sélectionner des taureaux dont la descendance sera la plus adaptée possible à une conduite au pâturage, voire à la pâture intégrale, tout en n'oubliant pas la bonne santé, la fertilité et la productivité. Si ce n'est pas un critère de sélection dans le projet Taureaux bio d'IA, les trois éleveurs sélectionnent également des animaux sans cornes. Par ailleurs, l'utilisation de taureaux issus de croisements n'est pas un souci pour eux, à l'image de leur taureau phare, Campus P, un Holstein néo-zélandais, alors que le projet Taureaux bio d'IA ne s'intéresse qu'à des taureaux de race pure. Ces projets de sélection pourraient permettre de mieux répondre aux besoins des éleveurs laitiers suisses en agriculture biologique.
Alterfixe : Le camp qui propose de s'installer autrement
Marianne DE WAVRECHIN, AuteurDu 30 juillet au 21 août 2022, 45 personnes se sont réunies pour la première édition du camp Alterfixe, installé au GAEC du Mont Hardy, dans l'Orne. Ce camp d'été, créé par la Coop des Territoires (un bureau d'étude local), avait pour objectif de faire découvrir des fermes laitières du bocage ornais et de faciliter les rencontres entre cédants et porteurs de projet qui souhaitaient s'installer en collectif. Une quinzaine d'agriculteurs bio ont accueilli visites, ateliers thématiques et chantiers collectifs, permettant aux candidats à l'installation hors cadre familial de se confronter à la réalité du terrain. La deuxième phase du camp Alterfixe, de décembre 2022 à avril 2023, avait pour but de permettre aux repreneurs de construire leur projet. Cet article, qui raconte la naissance du projet, est complété par des témoignages d'organisateurs et de participants.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998, même si ce n'était pas sa vocation première. A l'époque, ses envies d'indépendance et d'autonomie pour la ferme sont vite réprimées par un contexte agricole qui s'y prêtait peu, jusqu'à la crise laitière de 2009. C'est alors que la rencontre avec des éleveurs conduisant des systèmes plus herbagers et plus autonomes lui a ouvert de nouveaux horizons. Depuis, Éric a arrêté les céréales au profit de l'herbe (53 de ses 56 ha sont en herbe), il s'est formé aux médecines vétérinaires alternatives, et a converti sa ferme à l'agriculture biologique en 2019. Malgré ses craintes initiales, ses résultats économiques se sont améliorés.
Autonomie en protéines : un enjeu pour sécuriser son système en bovins lait bio
Jean-Pierre MONIER, AuteurEn élevage biologique, autonomie et maîtrise du coût alimentaire sont fortement corrélées à l'obtention de bons résultats technico-économiques. Pour les éleveurs de bovins laitiers, la conjoncture tendue observée en 2022 rend la sécurisation des systèmes d'autant plus cruciale. Dans cet article, Jean-Pierre Monier, de la Chambre d'agriculture de la Loire et référent technique bovins lait bio pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, présente un ensemble de conseils et de repères pour aider les éleveurs à ajuster au mieux leurs rations, notamment en protéines, dans l'optique d'optimiser les performances des vaches laitières. Les stratégies à mettre en uvre dépendent évidemment du potentiel de chaque exploitation. L'une des clés est de maximiser l'apport de protéines par le pâturage - l'herbe étant la première ressource des élevages de ruminants bio - et d'envisager la mise en culture de protéagineux utilisables en substitution du tourteau de soja.
Bilan carbone : des atouts confirmés pour la bio
Vianney THIN, Auteur ; Adrien LISEE, Auteur ; Adèle VERNOUX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Pays de la Loire, 58 fermes laitières bio ont réalisé des diagnostics CAP'2ER avec l'appui de leurs conseillers des GAB 44, GABBAnjou et GAB 85. L'outil CAP'2ER permet d'évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le stockage de carbone sur une exploitation agricole. Les résultats de ces fermes ont été comparés à ceux de 1104 fermes laitières diagnostiquées dans la région. A l'hectare, les fermes bio rejettent beaucoup moins de GES : 4340 kg équivalents CO2/ha, contre 7611 dans les autres fermes. En revanche, avec une productivité moindre en AB, les tendances s'inversent pour les résultats rapportés à l'unité de production : 0,96 kg éq. CO2/litre de lait, contre 0,92. Cependant, la meilleure capacité, en moyenne, des fermes laitières bio à stocker du carbone (plus forte présence de prairies et de haies) leur permet de dégager une meilleure empreinte carbone (émission - stockage : 0,61 kg éq. CO2/litre de lait, contre 0,82 pour les autres fermes).
En bio, produisez-vous du lait d'hiver ?
Costie PRUILH, AuteurEn élevage laitier biologique, la production de lait peut être très liée à la pousse de l'herbe, qui connaît son pic au printemps. Afin de pouvoir proposer du lait toute l'année à leurs clients, les laiteries mettent en place des prix incitatifs pour le lait d'hiver. Dans cet article, trois éleveurs bio, installés en Mayenne, en Loire-Atlantique et dans l'Oise, expliquent comment et pourquoi ils produisent ou non du lait d'hiver.
Contrer le parasitisme en bio par la prévention
Véronique BARGAIN, AuteurDans les systèmes d'élevage biologique, souvent très herbagers, la maîtrise du parasitisme est essentielle pour assurer une bonne santé du troupeau. Pour ce faire, quelques règles de base, axées principalement sur la prévention et rappelées dans cet article, sont à respecter. Cela passe, en particulier, par une hygiène correcte et une bonne alimentation du troupeau et par une gestion du pâturage adaptée (temps de retour sur les parcelles suffisamment long notamment).
Dossier : Des chemins qui tiennent la route
Costie PRUILH, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurPour valoriser au mieux l'ensemble des pâtures d'une exploitation laitière, les vaches doivent pouvoir y avoir accès dans de bonnes conditions. Ainsi, les chemins ont une importance particulière et il ne faut pas les négliger. Dans ce dossier, sont présentés les grands principes à respecter pour la conception de chemins de qualité, mais aussi de boviducs. Quelques témoignages, en France, en Angleterre et en Irlande, viennent illustrer cela : mélange terre-chaux recouvert de mâchefer, mélange chaux-ciment, dalles alvéolées, béton, ou encore pierres de carrière et finition en sable gris chez Nicolas Rubin, éleveur bio en Ille-et-Vilaine.
Dossier : Le croisement laitier est-il fait pour vous ?
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurEn élevage bovin laitier, le croisement de races séduit certains éleveurs. Sur la période 2018-2020, 6 % des inséminations premières (IAP) étaient en croisement, et les veaux croisés sont de plus en plus souvent nés de mères croisées elles-mêmes. Dans ce dossier, éleveurs et experts apportent leur éclairage et leurs expériences sur les différentes pratiques, ainsi que sur leurs avantages et les limites de celles-ci. Parmi ces témoignages, deux sont issus de systèmes pâturants et économes conduits en agriculture biologique dans le Finistère : le Gaec des Camélias, à Plogastel-Saint-Germain, qui élève 93 vaches 100 % croisées avec du croisement trois voies jersiaise x rouge scandinave x Holstein néozélandaise ; et la ferme expérimentale de Trévarez, avec du croisement trois voies Holstein x jersiaise x normande.
Dossier : Le pâturage
Nathalie DELAGNES, Auteur ; ÉQUIPE DE CONSEILLERS TECHNIQUES BIOLAIT, Auteur ; Erwan LE ROUX, Auteur ; ET AL., AuteurL'herbe, et notamment le pâturage, est une des clés de voûte de l'élevage de bovins biologiques. Dans ce dossier, réalisé après un été 2022 sec et chaud partout en France, des conseillers, des experts techniques et des agriculteurs partagent leurs expériences autour de la gestion du pâturage en bio, et ce, à différents stades de vie des bovins. Bien qu'étant une pratique ancestrale, le pâturage n'en requiert pas moins une certaine technicité, et il ne cesse d'être testé et évalué. Sont ainsi abordées différentes thématiques et techniques : les principes de base à respecter, les différentes techniques (libre, au fil, topping...), l'aménagement du parcellaire (sur le GAEC du Coteau de l'Aber, dans le Finistère), le pâturage tournant et ses variantes (dynamique ou simplifié), les points de vigilance quant à la couverture des besoins alimentaires et à la gestion des risques sanitaires, la gestion du parasitisme lors de la mise à l'herbe des génisses (chez Jean Raynal, éleveur dans le Doubs), le pâturage des veaux dès le plus jeune âge (sur la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, et chez Mathias Ploteau et Noémie Richard, en Loire-Atlantique), la complémentation de la ration avec des feuillages d'arbres (chez Joël Clavel, éleveur en Haute-Loire), le technopâturage (sur la SCEA de la Ferme du Parc dans l'Aube, chez Emmanuel Desbois en Loire-Atlantique et sur le GAEC de la Renardière dans la Manche), l'élevage de bufs croisés à l'herbe en complément d'un système laitier (chez Stéphane Mancel dans la Manche), le pâturage des vaches taries (au GAEC les Prés de Trégréhen dans le Morbihan), le pâturage régénératif pour les taries et les génisses (chez Jean-Marc Huet, en Sarthe), le pâturage toute l'année (sur l'EARL du Grand Molard, dans le Rhône), et le co-pâturage, pâturage de plusieurs espèces d'herbivores (au GAEC du Coudray, dans l'Eure).
Dossier : Paysannes et paysans engagés pour le climat
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-François PÉRIGNÉ, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte daléas météorologiques de plus en plus forts et impactants, lagriculture paysanne est porteuse de solutions, à la fois, pour sadapter, mais aussi pour lutter contre le changement climatique et contribue à lemploi, à une alimentation saine et à la protection de la biodiversité. Ce dossier, au travers de témoignages divers, allant de lélevage bovin lait à lostréiculture, en passant par le maraîchage ou larboriculture, montre que nombre de paysan.nes font évoluer leurs pratiques pour, à la fois, sadapter, mais aussi pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre ou leurs consommations de ressources, comme leau. Face aux retards pris dans la lutte contre le changement climatique, aux mesures insuffisantes ou aux solutions proposées souvent très technico ou/et ressources-dépendantes, les auteurs prônent plus de moyens et de visibilité donnés à une agriculture paysanne qui « propose un ensemble de pratiques culturales et délevage cohérentes, viables et propres, en constant dialogue avec les réalités biologiques, économiques et humaines ».
Elevage : la betterave fourragère, un fourrage de qualité
La betterave fourragère présente des avantages aussi bien zootechniques (bonnes valeurs alimentaires, sécurisation du bilan fourrager...) qu'agronomiques (culture piège à nitrates, racine pivot qui structure le sol...). De plus, elle résiste relativement bien aux conditions séchantes. Dans le cadre du programme AccéLaiR (Action pour le climat et l'économie Laitière Régionale), les Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine ont enquêté sept élevages laitiers biologiques à propos de leurs itinéraires techniques et de leurs usages de la betterave fourragère. Les résultats de cette enquête sont rapportés dans cette publication : semis, fertilisation, gestion des maladies, des ravageurs et des adventices, rendements... En 2021, en Nouvelle-Aquitaine, les rendements ont atteint, en moyenne en bio, 6,7 tMS/ha en non-irrigué et 9,7 tMS/ha en irrigué. Ils peuvent potentiellement atteindre près de 16 tMS/ha. Il est possible de faire pâturer la culture de betterave, et ce, dès le mois d'août. Les animaux pourront consommer les feuilles, mais aussi les racines qui ressortent en partie du sol (1/2 à 2/3).
Élevage laitier et changement climatique : Une boîte à outils pédagogiques
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurDans le cadre du projet Life Carbon Dairy, la Bergerie nationale de Rambouillet, l'Idele-Institut de l'Élevage et Reso'Them ont co-construit une boîte à outils pédagogiques pour mieux aborder la question de l'élevage laitier et du changement climatique. Disponible en ligne et mobilisable par un large public, ce contenu pédagogique, découpé en huit modules, est plus particulièrement adapté aux apprenants en lycée agricole (BTS Productions animales, BTS ACSE, Bac pro CGEA...).
Elevage des veaux laitiers sous la mère : Une expérience innovante à la Ferme d'Esclaye-Henin
Mathilde RODA, Auteur ; Marc-André HENIN, Auteur | JAMBES (520 Rue de Dave, 5100, BELGIQUE) : NATURE & PROGRÈS BELGIQUE | 2022La ferme d'Esclaye-Henin est une ferme familiale belge, située à Pondrôme, dans la Province de Namur, convertie à l'agriculture biologique depuis 2009 et certifiée Nature & Progrès depuis 2018. Attachée à son terroir, la famille Henin vise l'autonomie alimentaire pour son troupeau laitier : les vaches pâturent pendant sept à huit mois et les concentrés sont produits sur la ferme, à l'exception des tourteaux de lin et de tournesol. Le lait est transformé sur la ferme en beurre et en fromages à pâte dure au lait cru. Dans ce document, les quatre associés (le père de famille et ses trois enfants) présentent leur projet d'élevage de veaux laitiers sous la mère. Depuis quelques années, en effet, ils élèvent des veaux sous vaches nourrices, à raison de quatre veaux par vache. Leurs objectifs : optimiser le bien-être animal, en particulier des veaux, mais aussi améliorer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de la ferme. Leur cheminement et leurs essais sont explicités : contexte de départ, méthodologie mise en place et objectifs, résultats obtenus en matière de production et de qualité du lait, de fertilité des vaches, de croissance des veaux et de production de viande, de santé des veaux et de bien-être animal, d'organisation du travail et de qualité de vie des éleveurs.
Évoluer vers un système plus herbager, les bases
Cindy SCHRADER, AuteurL'herbe pâturée est le fourrage le moins coûteux à produire en élevage. Toutefois, valoriser au mieux cette ressource tout en assurant la pérennité des prairies ne s'improvise pas. Dans ce dossier, l'équipe du Cedapa apporte de nombreux conseils sur la gestion du pâturage pour aller vers des élevages laitiers plus herbagers. Il convient, dans un premier temps, de définir la surface accessible, pour les laitières, aux abords des bâtiments d'élevage puis, dans un second temps, de définir un calendrier de pâturage en fonction de la pousse de l'herbe. Dans les Côtes d'Armor, il est préconisé de prévoir une surface de base (accessible) de 30 ares par vache pour du 100 % pâturage au printemps, surface qui sera découpée en paddocks permettant aux vaches de ne pas rester plus de trois jours sur une même zone. Des indicateurs, visuels ou de type herbomètre, peuvent aider l'éleveur.
Farm level environmental assessment of organic dairy systems in U.S.
Horacio A. AGUIRRE-VILLEGAS, Auteur ; Rebecca A. LARSON, Auteur ; Nicole RAKOBITSCH, Auteur ; ET AL., AuteurAfin de mieux connaître les impacts environnementaux de l'élevage laitier biologique et d'évaluer les pratiques alternatives, cette étude a évalué, par une analyse de cycle de vie (ACV), 14 types d'élevages laitiers biologiques dans quatre régions des États-Unis. Ses auteurs ont pour cela utilisé un modèle d'ACV à l'échelle de la ferme pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre, la séquestration du carbone par les prairies et les cultures, les émissions de NH3, l'utilisation de diverses ressources (énergie fossile, terres et eau) et le potentiel d'eutrophisation. Des pratiques comme le stockage du fumier et la production d'énergie renouvelable présentent un fort impact. D'un point de vue méthodologique, les résultats des quatorze systèmes étudiés présentent des tendances différentes selon l'unité d'étude choisie (/ha, /animal, /kg de lait produit). Cette étude présente une procédure qui pourra être mise en uvre dans d'autres études ACV liées au secteur laitier ou à l'agriculture et qui peut être à l'origine de discussion sur le sujet.
Fraise : Se diversifier pour être plus résilient
Véronique BARGAIN, AuteurDans le Finistère, la SCEA Le pépin et la plume est une ferme biologique très diversifiée : fraises, pommes, 40 à 50 espèces de légumes, prairies et grandes cultures y côtoient les élevages de poules pondeuses et de vaches laitières. L'objectif pour les deux associés, Mickaël Pont et Mathieu Guyomard, est d'assurer l'autonomie et la résilience de l'exploitation de 96 hectares face aux risques techniques, mais aussi économiques. Les débouchés sont tout autant diversifiés, avec de la vente en circuits courts et longs, et la mise en place d'une activité de restauration (foodbus) depuis 2022.
Gestion des ressources fourragères : quels outils daide à la décision sont à disposition des éleveurs laitiers ?
C. BATTHEU-NOIRFALISE, Auteur ; A. LEFEVRE, Auteur ; E. FROIDMONT, Auteur ; ET AL., AuteurEn élevage laitier, une valorisation optimale des fourrages permet d'obtenir de bonnes performances économiques et environnementales. Cette synthèse propose une méthode pour catégoriser les outils daide à la décision (OAD) en lien avec la valorisation des fourrages en élevage laitier. Lobjectif étant de guider les éleveurs et leurs conseillers vers le(s) type(s) dOAD le(s) plus adapté(s) à chaque situation. Ces OAD peuvent intervenir à différents niveaux (pâturage, système fourrager, alimentation, troupeau, technico-économique et système délevage) et, donc, influencer directement ou indirectement la valorisation des fourrages. La temporalité sur laquelle sappuie lOAD permet différentes actions : prévoir (gestion prévisionnelle), contrôler (rétrospective) et repenser (analyse stratégique). Le niveau technique (indicateur, programme, outil automatisé) reflète le degré délaboration du conseil fourni par lOAD. Ainsi, en fonction du niveau de l'OAD, l'éleveur prend une posture différente par rapport à la prise de décision (interprétation du résultat d'un indicateur ; contrôle lors de l'utilisation d'outils automatisés...).
Grouper les vêlages : exemple au printemps
Solène ROUSSELET, AuteurEn élevage bovin laitier, grouper ses vêlages au printemps peut permettre de fermer la salle de traite pendant deux mois, lors du tarissement du troupeau, et ainsi de gagner en qualité de vie au travail pour les éleveurs. La mise en place d'un tel système repose sur plusieurs points-clés présentés dans cet article : la valorisation maximale du pâturage pour une économie de concentrés et, donc, de charges ; et une bonne génétique du troupeau, avec des vaches sélectionnées pour leur fertilité et des croisements de races permettant de bénéficier de l'effet d'hétérosis. Si chaque système est unique, la participation à des groupes d'échange contribue fortement à la bonne réussite de cette pratique. Un exemple de calendrier type, des vêlages en mars-avril à la période de tarissement en janvier-février, est présenté.
Jeu des 6 familles ERADAL « Les aliments utilisés en élevages laitiers plus ou moins en compétition avec lalimentation humaine »
Benoît ROUILLE, Auteur ; Bertrand BLUET, Auteur ; Barbara FANCA ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022La compétition entre l'alimentation animale et l'alimentation humaine est réelle mais reste faible pour les ruminants laitiers en France. Afin de faire découvrir ce concept de façon ludique, l'Idele - Institut de lÉlevage a créé un jeu de 6 familles. Il comporte 30 cartes à jouer, réparties en 6 familles comptant 5 aliments chacune. Chaque famille regroupe soit 5 fourrages, soit 5 aliments concentrés ou co-produits, utilisés pour lalimentation des troupeaux laitiers (bovins, ovins et caprins). Ces 6 familles daliments diffèrent entre elles selon leur niveau de compétition Feed/Food, c'est-à-dire selon le niveau de valorisation possible en alimentation humaine des aliments distribués aux animaux.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2022 : Exercice comptable 2020
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Alain DAVY, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2022Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières moyennes du Grand Ouest (RICA). Dans cette édition 2022, s'appuyant sur les données 2020, l'Observatoire démontre, à nouveau, que les fermes en agriculture durable permettent aux éleveurs de dégager plus de résultats, pour mieux rémunérer le travail. Elles sont également plus autonomes énergétiquement, et donc, plus résilientes en cas de crise. Un dossier complémentaire, intitulé « Les bonnes énergies des systèmes pâturants », met notamment en perspective les conséquences de la crise énergétique sur les résultats économiques des exploitations en 2022.
"Organisons collectivement le développement des conversions"
Costie PRUILH, AuteurLa commission lait de "Bio en Hauts de France" a organisé ses premières assises de l'élevage laitier bio. L'objectif, pour les acteurs présents, était de proposer des solutions à la filière qui doit faire face à un certain contexte de crise et notamment au déclassement de lait au printemps. Parmi les solutions rapportées dans cet article par Sophie Tabary, administratrice de cette commission lait, figurent, par exemple, l'organisation collective, à l'échelle nationale, des conversions, ou encore la mise en place d'une caisse de solidarité ou de péréquation pour maintenir un prix du lait minimum toute l'année.
Quelle place pour les animaux mâles dans l'organisme agricole ?
Marion LEBRUN, AuteurDans les élevages laitiers, le devenir des mâles est source d'importants questionnements. Les mâles qui ne restent pas pour la reproduction sont, dans la pratique courante, engraissés dans la filière longue intensive. Cette situation ne correspond pas à l'éthique de l'agriculture biodynamique et du pacte de domestication entre l'homme et l'animal. Réfléchir sur la taille du troupeau est important pour proposer un système naisseur-engraisseur plus juste. L'abattage à la ferme permettrait aussi de s'interroger sur le devenir de l'ensemble des animaux. L'écopâturage est aussi une solutions pour les mâles.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
S'adapter aux évolutions du climat
François D'ALTEROCHE, AuteurMarc Dumas, éleveur de vaches laitières en agriculture biologique installé dans la Loire à 500 m d'altitude, présente les pratiques qu'il a mises en uvre sur sa ferme pour s'adapter au mieux aux aléas climatiques : assolement, achats de fourrages sur pied chez un céréalier, mise en place d'une réserve collinaire, etc.
Et si les veaux laitiers étaient élevés au pis de leur mère ? : Essai à la Ferme d'Esclaye
Mathilde RODA, AuteurTenir compte, jusquau bout, du devenir des veaux en élevage laitier, de leur bien-être, tout en veillant à la viabilité de lexploitation, aussi bien en termes économiques que de qualité de vie de léleveur, autant denjeux qui ont amené la Ferme d'Esclaye, en bio et située en Belgique, à mener un essai sur lélevage au pis de veaux issus de son troupeau de 60 vaches Holstein. Cet essai, réalisé grâce à un financement participatif, a porté sur cinq couples mères-veaux, ces derniers étant nés entre le 13 février et le 10 mars 2021. Sevrés à huit mois, les trois mâles du lot furent abattus pour produire de la viande et les deux femelles ont intégré le troupeau de renouvellement. Restés constamment avec leurs mères jusquau 13 mars, les cinq veaux ont ensuite passé la nuit en case commune pour rejoindre leurs mères et le troupeau au pré, après la traite du matin. Des observations rigoureuses sur le comportement des animaux, leur état de santé et les performances ont été réalisées tout au long de cet essai. Les cinq mères ont montré une perte de 35 % de volume de production et de 10 % de matière grasse, en moyenne. Cependant, les veaux ont représenté une nouvelle source de revenu, avec une viande produite à un coût minimal. Les animaux ont été en bonne santé et ont montré un comportement plus riche en interactions sociales. L'apprentissage du pâturage a été plus rapide pour les veaux. Autant déléments qui poussent ces éleveurs à vouloir approfondir ce système, en associant à cette pratique des vêlages groupés au printemps pour profiter de la pousse de lherbe. Ce système permettrait aussi de réduire la charge de travail et de renforcer lautonomie de la ferme, d'autant plus que la ferme dispose d'un atelier de fromagerie.
Suivi herbe : Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc est éleveur laitier en agriculture biologique dans le Trégor, dans les Côtes d'Armor. Dans ce deuxième article qui lui est consacré (premier article dans le numéro 158 de l'Echo du Cedapa), il explique sa gestion du troupeau et des prairies en période hivernale, en s'appuyant sur le contexte de l'hiver 2021-2022. La monotraite à partir de début décembre, l'absence de vêlages à cette saison et l'arrêt du pâturage mi-décembre facilitent le travail. La gestion du pâturage sur la ferme vise à permettre une bonne pérennité des prairies avant d'assurer une certaine productivité laitière.
Afterres2050 : La place de l'élevage face aux enjeux actuels : Eléments de réflexion
Christian COUTURIER, Auteur ; Michel DURU, Auteur ; Antoine COUTURIER, Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2021Selon les auteurs de cette note, le débat sur lélevage doit sémanciper des postures pro/anti et retrouver de la nuance. Pour cela, le débat devrait se focaliser sur la comparaison de scénarios contrastés de réduction de lélevage dans une large plage, par exemple de -30 %, -50 % ou -70 %. Par ailleurs, il est indispensable de distinguer systématiquement les différents types de productions (lait/viande, ruminants/monogastriques) et les formes délevage (extensif/intensif), et de ne pas simplifier la réalité de manière outrancière, car chaque système présente ses avantages et ses inconvénients. En outre, il existe un continuum entre les différents systèmes. De plus, le débat ne doit pas être centré sur un seul enjeu. Il doit intégrer lensemble des problématiques, notamment le climat, la biodiversité, les enjeux déconomie rurale et déquilibre des territoires. Sur la question climatique, la discussion ne doit pas porter uniquement sur les questions datténuation, mais aussi sur la vulnérabilité, ladaptation et la résilience des agricultures. Ainsi, le document aborde différentes questions sur lesquelles les auteurs apportent des chiffres et des éléments de réflexion : Les animaux sont-ils indispensables au maintien de la fertilité des sols ? ; Produire bio sans élevage est-il possible ? ; Consommations de viande et de lait : Peut-on réduire l'une sans l'autre ? ; etc.
Analyse des logiques de conduite d'élevages bovins laitiers biologiques en zone de plaine (Sud Lorraine)
Corentin CHAPEL, Auteur ; Kristen HOURMANT, Auteur ; Inès NÉRI, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2021Le projet de recherche BIOSYLF, mené par plusieurs équipes de recherche d'Inrae dans le cadre du métaprogramme Métabio, s'intéresse aux systèmes délevage biologiques et à leur aptitude à la transformation fromagère. En 2020-2021, la mission a été confiée, à un groupe d'étudiants ingénieurs de VetAgro Sup, d'analyser un échantillon d'élevages bovins laitiers biologiques de plaine, dans le sud de la Lorraine, et dans une démarche de transformation fromagère. L'objectif était de mieux connaître la diversité de ces élevages, ainsi que leurs logiques de fonctionnement face aux aléas, en particulier climatiques, mais aussi économiques, sanitaires, organisationnels et techniques. Dans ce rapport, les étudiants présentent leur problématique, la méthodologie qu'ils ont mise en place pour y répondre, ainsi que les résultats obtenus (description de l'échantillon, conduites d'élevage, aléas rencontrés et leviers mobilisés). 17 exploitations, dont la station expérimentale Inrae de Mirecourt, ont été enquêtées. La diversité des prairies et la diversification des espèces cultivées, par exemple via l'agroforesterie, sont les principaux leviers identifiés.
Bilan carbone : ça carbure dans le Sud-Ouest : Zoom sur le travail des éleveurs du Sud-Ouest, accompagnés par Xavier Barat d'Innov-Eco2
Xavier BARAT, Auteur ; Céline MEFFE, Auteur ; Mathieu RENAUD, Auteur ; ET AL., AuteurIngénieur agronome basé dans le Sud-Ouest de la France, Xavier Barat a développé, via sa SCOP de formation et de conseil Innov-Eco2, un outil carbone adapté aux systèmes d'élevages herbivores biologiques et pâturants. S'appuyant sur les outils existants que sont CAP'2ER, pour les valeurs d'émissions de carbone, et DIALECTE, pour le fonctionnement du système et son niveau de dépendance à l'énergie et aux intrants, Xavier Barat aborde également, via son outil, le bilan humique et un calcul du potentiel de stockage des prairies. Dans une démarche de formation-action, l'objectif est ainsi d'aider les éleveurs à mieux comprendre le fonctionnement de leur système vis-à-vis du carbone et à élaborer des scénarios d'amélioration. Trois éleveurs laitiers bio du Sud-Ouest ayant bénéficié de cet accompagnement témoignent.
Caractérisation des facteurs de la résilience des exploitations bovines et ovines laitières biologiques françaises
Les exploitations bovines et ovines laitières biologiques évoluent dans un contexte incertain, caractérisé par de multiples perturbations. Ce contexte pose la question de leur résilience, cest-à-dire de leur capacité à faire face à ces perturbations. La thèse dAugustine Perrin a visé à caractériser les facteurs de résilience. Quatre dispositifs ont permis de recueillir et de croiser des données qualitatives et quantitatives sur des élevages laitiers bio. 128 entretiens semi-directifs ont notamment été conduits auprès déleveurs laitiers bio, dans le cadre du projet Casdar Résilait. Différents facteurs de résilience (évoqués par ces agriculteurs) ont été mis en évidence : lorientation vers des systèmes herbagers autonomes et économes, la structuration des filières, lassurance de prix stables et rémunérateurs. Cette résilience est perçue différemment selon lexpérience des éleveurs (conversion récente ou ancienne) et selon les filières (bovins ou ovins). Les facteurs de résilience de chacune de ces filières ont été étudiés séparément et font lobjet de chapitres spécifiques. Comme cette thèse a été marquée par le Covid-19, la résilience des exploitations et de la filière laitière bio face à cette pandémie (1er confinement) a également été étudiée. Globalement, la pandémie a eu un impact nul ou réduit sur la plupart des exploitations, grâce à leur faible dépendance aux intrants (comparativement, le changement climatique est plus redouté par les éleveurs). La pandémie a également eu un impact modéré sur laval de la filière grâce à la flexibilité de cette dernière. Par ailleurs, limpact de lorganisation du travail sur la résilience des fermes laitières bio a été analysé, en se focalisant sur les bovins lait. Diverses organisations du travail, qui concernent aussi bien le travail dastreinte (ex : supprimer lastreinte de la traite une partie de lannée) que le travail de saison (ex : déléguer les travaux des champs), donnent lieu à des systèmes sereins et résilients.
Conversion : Une opportunité pour les fermes en situation financière fragile ?
Guillaume MICHEL, AuteurIl est fréquent de penser qu'une conversion à l'agriculture biologique ne peut aboutir si la ferme en question ne se trouve pas, au préalable, dans une situation financière solide. Pourtant, plusieurs vagues de conversion à l'AB se sont déclenchées justement quand la conjoncture en agriculture conventionnelle était difficile, particulièrement en production laitière. Dans cet article, le Groupement des agriculteurs biologiques des Côtes-d'Armor partage son expérience et ses réflexions, et explique en quoi une conversion à l'AB peut être une opportunité pour les fermes en difficulté financière. La réussite de telles démarches est grandement conditionnée par l'accompagnement dont pourra bénéficier l'exploitation. Sur le terrain, le GAB 22 s'associe, pour cela, à l'association Solidarité Paysans 22, pour apporter, aux candidats à la conversion qui en ont besoin, un appui complet, aussi bien sur les aspects techniques que sur les aspects économiques et humains.
Dossier : L'eau
Jean-Luc DENIS, Auteur ; Audrey VINCENT, Auteur ; Aurélie RINGARD, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier consacré à l'eau, des témoignages illustrent les enjeux actuels et futurs d'une gestion de la ressource en eau en cohérence avec le changement climatique : - L'AB pour faire face aux problèmes de pollution de l'eau (ISARA) ; - Gagner en autonomie sur la ferme par le traitement de l'eau (GAEC dans le 01 et dans le 42) ; - A la ferme de Grand Lieu, la moitié de la surface inondée 6 mois de l'année (44) ; - Le Parc et les agriculteurs, partenaires des mares (PNR des marais du Cotentin et du Bessin) ; - Augmenter la capacité de rétention en eau du sol en travaillant sur la matière organique (35) ; - Et si l'irrigation et les vaches sauvaient la planète ? (32) ; - Les pieds dans les prés, même en été, grâce au sorgho irrigué (46) ; - De la tempête de 1999 à l'autonomie fourragère, par la réhabilitation de sources en parcours forestiers (43) ; - Irriguer tout en préservant la ressource et l'énergie (79) ; - Un système d'irrigation qui permet de faire pâturer le troupeau même en période de sécheresse (10) ; - Assurer l'autonomie alimentaire en zone de montagne via l'irrigation (48) ; - Sécuriser les fourrages grâce à l'irrigation (35) ; - L'eau, la pluie, les sécheresses, les inondations... (29).
Dossier : Valoriser les jeunes animaux de la filière laitière
Annabelle WÜRBEL, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique LEON, Auteur ; ET AL., AuteurQue faire des jeunes mâles en élevage laitier, aussi bien les veaux, les chevreaux que les agneaux ? Majoritairement vus comme des « sous-produits » de la production laitière, ils sont globalement envoyés en systèmes dengraissement, organisés diversement selon les filières. Or, ces animaux sont achetés à des prix de plus en plus bas aux éleveurs, souvent en deçà du coût de production. Dans un contexte global de moindre consommation de viande en France, la crise Covid, synonyme de baisse des débouchés (ralentissement des exportations de ces jeunes animaux, ou de la restauration hors domicile), a mis en lumière la dépendance des éleveurs envers les engraisseurs, ainsi que la question plus globale de la cohérence des filières laitières aujourdhui. Les modèles actuels de production laitière, basés notamment sur lhyperspécialisation, ne sont-ils pas à questionner ? Quid du bien-être animal, de lengraissement industriel à la poudre de lait, des schémas de sélection de races, ou encore du manque doutils dabattage/transformation de proximité ? Ce dossier, via plusieurs témoignages, se fait le relai de questionnements de producteurs ou encore dinitiatives de certains pour trouver, seuls ou collectivement, des alternatives : lélevage des cabris sous la mère pour cette éleveuse productrice de fromages en Aveyron ; le passage de lélevage caprin laitier à lengraissement de veaux, de chevreaux et de cochons pour ce couple de producteurs dans lIndre ; une dynamique collective dans les Hautes-Alpes pour une filière « chevreaux » locale autour dun abattoir de proximité géré par des éleveurs ; le projet de création dun label rouge « chevreau lourd » par le Syndicat caprin de la Drôme ; lallongement des lactations, voire le développement de la lactation induite (stimulation de la production de lait par la traite sans mise bas) ; ou encore la mise en place dun système engraisseur à lherbe de veaux laitiers par un producteur du Pas-de-Calais qui achète les veaux à des éleveurs près de sa ferme Au-delà de ces initiatives locales, aller plus loin demandera échanges, réflexions et aussi un engagement des pouvoirs publics.
Des estimations de revenus 2020 en baisse généralisée
Annick CONTÉ, AuteurDans cet article dédié aux revenus 2020 des exploitations laitières françaises, globalement en baisse par rapport à 2019, un encart est consacré aux systèmes laitiers bio. Pour ces derniers également, les revenus ont diminué, en lien avec un prix du lait qui stagne, des charges d'alimentation qui augmentent et des aides qui baissent. A noter qu'il existe de fortes disparités entre élevages.
Éviter la présence d'eau accidentelle dans le lait
Cécile JULIEN, AuteurLa présence d'eau dans le lait, mesurée par cryoscopie, est l'un des critères de qualité du lait scrutés par les laiteries. Cet article présente les différents points de vigilance auxquels les éleveurs doivent prêter attention pour éviter la présence d'eau accidentelle. Ils concernent le matériel de traite et la vidange du tank, mais aussi l'apport de sel (50g/jour/vache) et l'abreuvement des vaches, notamment au pâturage. En effet, si les vaches n'ont pas suffisamment accès à de l'eau toute la journée, elles risquent de boire beaucoup juste avant la traite. En encart, Guillaume Bigot, éleveur bio dans le Finistère, témoigne.
HappyGrass : Tirer le meilleur parti de l'herbe ; Témoignages d'utilisateurs : Le numérique pour optimiser ses choix
Frédéric RIPOCHE, AuteurHappyGrass est une application numérique développée par sept structures partenaires - dont l'Institut de lÉlevage et le Conseil Élevage 25-90 - et qui fournit une gamme d'outils aux éleveurs de ruminants, principalement en bovins lait, pour les accompagner dans la gestion de leurs prairies. De la composition de ces dernières à la gestion du pâturage et/ou de la fauche, plusieurs modules sont disponibles sur smartphone ou sur ordinateur. Les nouveautés disponibles sont présentées dans cet article. Elles permettent notamment de prévoir les besoins de surfaces en herbe d'un troupeau, ou encore de recevoir des alertes en fonction des prévisions météorologiques. Trois éleveurs de vaches laitières bio, plus ou moins novices sur l'application HappyGrass, témoignent sur les usages qu'ils en font.
Renouer le cordon entre les vaches et les veaux
Bérangère CAREL, AuteurEn élevage laitier, et en particulier en élevage biologique, de plus en plus d'exploitations s'essayent à l'allaitement naturel pour les veaux, soit par leur mère, soit par des vaches nourrices. Plusieurs projets européens se sont aussi penchés sur cette pratique. Les principales observations qui en ressortent sont présentées dans cet article. La santé des veaux en est améliorée, de même que le bien-être animal (dans une certaine mesure, le sevrage restant une étape délicate) et celui de l'éleveur (avec un sentiment de revalorisation de son travail). D'un point de vue économique, les résultats sont mitigés.
Revenus agricoles et place des éleveurs dans la filière : Echo d'un groupe de réflexion depuis les Pays de la Loire
Philippe TANGUY, AuteurEn Pays de la Loire, un groupe d'éleveuses et d'éleveurs membres du Gradel (Groupe de Recherche en Agriculture Durable, qui fait partie du Réseau Civam) s'est constitué autour de la double thématique des revenus agricoles et de la place des éleveurs laitiers dans leur filière. Quels sont réellement les revenus des agriculteurs ? Quels sont les rapports de force qui déterminent ces revenus ? Qu'est-ce qui pourrait rééquilibrer ces rapports de force pour que les agriculteurs puissent vivre décemment de leur travail ? Quelle est la place de la filière laitière dans notre société à l'heure de la transition écologique ? Ce compte-rendu pose le problème et partage les réflexions et les pistes de solutions formulées lors de la journée d'échange qui a réuni les éleveurs de ce groupe, le 9 mars 2021. Dans une première intervention, par exemple, Romain Dieulot (Civam) a démontré que la stratégie consistant à réduire les charges, notamment en maximisant le pâturage, s'avérait plus payante que celle qui vise à faire du volume. Plus précisément, les données économiques indiquent une baisse importante des coûts de culture à l'ha pour les systèmes herbagers. En matière de rémunération, quand le revenu disponible dans les fermes du RICA est de 17 915 en moyenne, il augmente (avec un prix du lait identique) de 7 000 pour les fermes herbagères en agriculture durable non bio, et passe à 30 866 dans les fermes bio.
Les surcoûts du robot mobile sont amortis par le 100 % pâturage
Cécile JULIEN, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, compte deux principaux sites d'exploitation situés à 4,5 km l'un de l'autre. Afin de valoriser, par le pâturage, le site le plus éloigné, et ainsi réduire les coûts alimentaires du troupeau laitier conduit en agriculture biologique, le choix a été fait d'investir dans un robot de traite mobile. Après plusieurs années de transhumance estivale du troupeau et du matériel de traite (robot et tank), le bilan technique est bon, mais le bilan économique est plus mitigé. En effet, les surcoûts induits par cette organisation originale ne sont amortis que grâce à la réduction des coûts alimentaires.
Le bio, entre prévention et médecines alternatives
Bernard GRIFFOUL, AuteurEn Rhône-Alpes, une enquête a été réalisée auprès de 17 éleveurs laitiers bio afin de cerner les évolutions de leurs pratiques vétérinaires depuis leur conversion. Globalement, les antibiotiques et les traitements systématiques sont moins utilisés en AB. Les éleveurs bio misent beaucoup sur la prévention : alimentation, propreté des logements, gestion des parasites Par ailleurs, ils ont davantage recours aux médecines alternatives : phytothérapie, homéopathie et aromathérapie. Cet article présente les méthodes préventives et alternatives utilisées en bio en matière de santé mammaire, de santé des veaux, de gestion du parasitisme et de prévention des boiteries. Il apporte aussi quelques données économiques sur les frais vétérinaires (en /VL, et en /1000 L) ainsi que sur les coûts des traitements.
Bourgogne-Franche-Comté : Salon Tech&Bio Elevage : une première édition réussie !
Frédéric RIPOCHE, AuteurMalgré la crise sanitaire, l'édition du salon Tech&Bio Elevage a été un succès puisquelle a attiré près de 3 000 visiteurs. Ce salon régional sest tenu les 9 et 10 septembre 2020, en Haute-Saône, sur la ferme dArgirey (des informations sur cette ferme bio en polyculture-élevage sont apportées en fin darticle). Les 3 ha mis à disposition ont accueilli pas moins de 110 exposants, 150 intervenants et 43 structures. De nombreuses conférences, tables-rondes et démonstrations ont également été organisées, ainsi quun concours : le concours régional de lEtable rentable. Ce dernier avait pour objectif de montrer au public que les élevages laitiers bio peuvent être très techniques et obtenir des résultats économiques intéressants. Quatre critères, évalués à travers plusieurs indicateurs, ont été retenus : la production laitière, la qualité du lait, la reproduction et lautonomie de lexploitation. Les éleveurs avaient dailleurs été consultés sur la pertinence des indicateurs choisis. Cest Laurent Dodane, un éleveur basé en Haute-Saône, qui a remporté ce concours.
Dossier : Veaux mâles
Jean-François DEGLORIE, Auteur ; Jean-Louis PEYRAUD, Auteur ; Paul-Marie AUBERT, Auteur ; ET AL., AuteurLe devenir des veaux mâles laitiers dans la filière biologique devient un sujet de préoccupation. L'absence de débouchés est un problème, peut-être plus éthique qu'économique. Dans la majorité des cas, ces veaux sont orientés vers des élevages conventionnels de type industriel. Pourtant, la viande issue du cheptel laitier offre des réponses très pertinentes aux défis écologiques actuels. Alors, pourquoi cette question a-t-elle du mal à progresser ? La réponse est complexe, tenant à la fois du politique et du culturel. Pour comprendre les enjeux et tenter de saisir toute la complexité du sujet des veaux mâles en élevage laitier bio, ce dossier alterne interviews de scientifiques et témoignages d'éleveurs qui ont mis en place des ateliers de valorisation de ces animaux.
Evolution de la réglementation pour le logement des veaux
Olivier CESBRON, Auteur ; Jean-Claude BESNARD, Auteur ; Grégory BEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa réglementation de l'agriculture biologique est en cours d'évolution. Les changements à venir devraient notamment concerner l'accès à une aire d'exercice extérieure pour les veaux. Dans cet article, des éleveurs laitiers bio, partout en France, présentent les adaptations qu'ils ont d'ores et déjà mises en place sur leurs fermes : création d'ouvertures dans les bâtiments d'élevage pour donner accès à une aire paillée ou bétonnée, élevage des veaux sous leurs mères ou par des nourrices, accès aux pâtures pendant leurs premiers mois de vie, etc.
Fermoscopie : Les vêlages groupés dautomne au GAEC du Perray
Olivier JOSSET, AuteurDidier Motais sest installé dans les Côtes dArmor, en 1981, sur 17 ha, avec quelques vaches laitières, sur une ferme qu'il a ensuite développée. En 1994, il a été rejoint par son épouse, Sylvie, puis son fils en 2017, a repris une ferme de 42 ha. Dès le début des années 2000, ils ont fait le choix de passer en système pâturant avec 83 ha dherbe, dont 65 ha facilement accessibles. Ils ont également changé de race : ils ont remplacé les Primholsteins par des Montbéliardes. Ils ont profité de ce changement pour mettre en place des vêlages groupés dautomne. Pour cela, ils ont commencé à effectuer des inséminations artificielles. Ces dernières sont toutes réalisées entre fin novembre et mars pour avoir des vêlages de septembre et à novembre. Les vêlages groupés dautomne présentent, pour eux, plusieurs avantages : fermeture de la salle de traite en août (saison sèche où le pâturage est difficile), meilleure organisation du travail, volume de lait vendu en hiver plus important (prix élevé). En revanche, la charge de travail est intense pendant la période de vêlage et il faut prévoir un stock de fourrages plus conséquent. Ils réfléchissent à traire toute lannée, mais ne comptent pas arrêter les vêlages groupés. La ferme est également en conversion bio depuis un an.
Les filières laitières, dont le lait bio, toujours dans la tourmente du Covid-19
Tendances Lait Viande est une lettre mensuelle éditée par lInstitut de lÉlevage (Idele) et la Confédération Nationale de lÉlevage (CNE). Elle explique la conjoncture des marchés de la viande et du lait. Durant la crise de la Covid-19, des numéros hors-série ont été réalisés chaque semaine afin danalyser limpact de cette crise sur les marchés français et européens. Ce numéro spécial, datant du 14 mai 2020 et sous forme de diaporama, est dédié à lévolution des marchés laitiers durant cette période avec une partie consacrée au lait bio. Il a été réalisé par Gérard You et Benoît Baron, respectivement responsable du service Économie des filières et chef de projet Conjoncture Lait à lIdele. Après une première partie consacrée à la filière conventionnelle (marché des produits laitiers, prix, collecte, débouchés, exportations ), la seconde partie est dédiée à la filière bio. Durant le confinement, la consommation de lait bio a été boostée même si le marché a été chahuté. Des données plus précises sont apportées sur lévolution de la collecte, des prix, les produits transformés, le lait déclassé, les débouchés et la consommation française. Des focus sont ensuite réalisés sur les filières lait bio de pays voisins : Allemagne, Autriche, Danemark, Pays-Bas. Il est également possible de visionner le webinaire (séminaire en ligne) lié à ce diaporama, afin de bénéficier des explications et commentaires de Gérard You et de Benoît Baron (http://idele.fr/no_cache/recherche/publication/idelesolr/recommends/les-filieres-laitieres-dont-le-lait-bio-toujours-dans-la-tourmente-du-covid-19.html).
Impact de la crise Covid-19 sur les élevages et la filière laitière biologique (Résultats issus du projet Casdar Résilait)
Ce diaporama a été présenté à loccasion de lédition 2020 des BioThémas, un cycle de conférences organisé chaque année par lITAB et le Pôle Bio Massif Central dans le cadre du Sommet de lÉlevage. Cette présentation évalue les impacts de la crise Covid-19 sur les élevages laitiers bio et la filière lait biologiques. Elle sappuie, pour cela, sur les résultats obtenus dans le cadre du projet Casdar Résilait et montre comment les différents acteurs de cette filière ont fait face à cette perturbation imprévue. Pour analyser les conséquences sur les élevages, les résultats de deux enquêtes en ligne (conduites auprès déleveurs bovins laitiers) ont été croisés et des articles issus de la presse professionnelle ont été étudiés. Les résultats ont mis en évidence la résilience des fermes laitières biologiques (face aux impacts à court terme de la pandémie) due à leur autonomie, à leur capacité dabsorption et dadaptation, à leur diversité et à leur connectivité. Pour analyser les conséquences à léchelle de la filière, les données production/consommation ont été analysées, une revue de presse a été effectuée et des enquêtes téléphoniques ont été réalisées auprès de différents acteurs. Les résultats montrent une communication active entre les opérateurs et les producteurs durant cette crise. Différentes modifications sur les chaînes de production, ainsi que des innovations au niveau des circuits de distribution ont permis de faire face à la crise. Toutefois, les impacts à plus long terme restent difficiles à cerner : quelle sera lévolution de la demande, des volumes et du prix ? Comment évoluera le pouvoir dachat des ménages ?
Obsalim® : Les galettes de bouse crottes
La méthode Obsalim® de diagnostic et de réglage alimentaire, fondée sur lobservation des bovins, des ovins ou des caprins, a été créée par le docteur Giboudeau, vétérinaire dans le Doubs. Dans le cadre de la méthode, afin d'évaluer la dégradation des fourrages, il est possible de mesurer la quantité de résidu fibreux dans les bouses ou les crottes du troupeau par le système des galettes de bouses. Cette fiche illustrée présente le mode demploi de cette mesure.
Projet PERLAIB : Quelle attractivité pour une ferme laitière bio ?
Jean-Claude HUCHON, AuteurEn Pays de la Loire, ce sont plus de 700 élevages, soit environ 1500 éleveurs, qui livrent du lait bio. La moitié des éleveurs prendront leur retraite dans les 10 années à venir. C'est autant d'emplois à pourvoir, avec un large panel de projets personnels et professionnels possibles. Dans le cadre du projet PERLAIB, pour faciliter le maintien et le développement de la filière laitière bio, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire a conduit différents travaux sur les questions de l'installation, et notamment sur les facteurs d'attractivité d'une ferme laitière bio. Parmi ces facteurs, les personnes interrogées, étudiants d'une part (Bac pro et BTS), et porteurs de projets d'autre part, ont cité le montant de la reprise et les investissements, les conditions de travail sur la ferme et l'autonomie du système. Les résultats économiques ont été mis en avant dans une moindre mesure. En revanche, les porteurs de projets soulignent l'importance qu'ils accordent à la structure de l'exploitation, le morcellement du parcellaire étant éliminatoire dans de nombreux cas. Le fait que la ferme soit en bio est plutôt un atout, mais sans être indispensable, pour 1/3 des porteurs de projets qui considèrent que s'installer sur une ferme conventionnelle pour la convertir ensuite est aussi envisageable. D'autres informations ont été collectées dans le cadre du projet PERLAIB pour aider les postulants à se projeter dans la reprise d'une ferme laitière bio, informations mises à leur disposition sur le site internet de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire.
Ressources supports des différentes interventions du colloque de restitution du projet CasDar Résilait
Jérôme PAVIE, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; Augustine PERRIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2020Le projet CasDar Résilait s'est déroulé de 2016 à 2020. Il visait à étudier la résilience des systèmes laitiers biologiques bovins, ovins et caprins, en France. Ce projet a permis d'étudier ce sujet sous des angles variés. Les vidéos traitent des facteurs de résilience des élevages laitiers bio ; des risques et freins perçus par les éleveurs quant à l'installation ou la conversion en bio ; et de l'enseignement en lycée agricole. Des éleveurs témoignent, un état des lieux des filières bio est dressé, ainsi que des perspectives pour l'avenir, différentes pour les trois types délevages. Parmi les principaux résultats présentés, des tendances montrent que les systèmes les plus résilients comprennent en majorité une main duvre familiale, sont plus petits, avec des charges de structure (surtout de mécanisation) plus faibles. Ensuite, l'un des principaux freins à la conversion mis en évidence est le manque de connaissances techniques nécessaires à la gestion d'un élevage en bio.
Accompagnement des producteurs laitiers mayennais en transition vers des systèmes biologiques multi-performants
LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, AuteurLes collectifs sont des lieux propices à linnovation et aux transferts de pratiques entre agriculteurs bio et conventionnels. Plusieurs groupes ont répondu à un appel à communication de la FNAB, avec le soutien dEcophyto, pour valoriser les démarches innovantes quils mènent sur des thématiques liées à la réduction dusage des produits phytosanitaires et du désherbage chimique, ou en vue dinnover sur des techniques compatibles avec la réglementation de lagriculture biologique. C'est le cas d'un groupe de 11 éleveurs laitiers mayennais qui se sont réunis, en 2018 (6 éleveurs conventionnels et 5 en conversion bio), en s'appuyant sur l'accompagnement du Civam Bio 53. Pour soutenir les réflexions des producteurs, plusieurs formations techniques ont été mises en place : conversion ; gestion des adventices sans herbicides par une lutte préventive et curative ; comprendre et gérer ses sols pour produire sans polluer avec lapproche HERODY...
Un accord cadre entre l'OP bio Seine et Loire et Lactalis
Annick CONTÉ, AuteurUn accord-cadre a été signé entre Lactalis et quatre partenaires (OP bio Seine et Loire, OP bio de lEst, Unicoolait, Ucanel) sur le projet de marque de lait bio Lactel « Bio engagé ». Deux années de travail ont été nécessaires pour transformer une initiative des producteurs de lOP bio Seine et Loire en un projet de marque. Cette OP avait, dès 2016, élaboré une charte qui allait au-delà de la réglementation bio. Les producteurs de cette OP, Lactalis et les 3 autres partenaires sen sont inspirés pour mettre en place et valoriser une démarche de progrès volontaire dans les exploitations. Elle se base sur un plan de cinq ans avec des objectifs précis : un minimum de 180 jours de pâturage et de 75 % dherbe dans la SFP ; une place par vache à létable et à lauge ; moins de 300 000 cellules en moyenne sur lannée ; moins de 30 % de mammites, de 10 % de boiteries et de 5 % de boiteries sévères ; une sensibilisation aux gaz à effet de serre (diagnostic Cap2ER niveau 1) ; la plantation darbres ; des formations aux médecines complémentaires. Lengagement dans cette démarche est valorisé par une prime de 5 /1000 L. Laccord-cadre lié à cette démarche porte également sur la détermination du prix du lait bio : il sera adapté tous les trimestres en fonction des risques climatiques (suivant lindice Isop de pousse de lherbe et lindice Ipampa de lévolution des coûts de production).
Adopter les stratégies techniques des éleveurs laitiers bio : Un choix gagnant pour lenvironnement, et la durabilité économique et sociale de sa ferme L'expérience dans les Hauts de France
Déborah DECAYEUX, Auteur ; Raphaël DELVA, Auteur ; Bertrand FOLLET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Ce document a été réalisé dans le cadre du dispositif Transferabio soutenu par Ecophyto et géré par le réseau FNAB. 12 fermes laitières engagées en bio ont été suivies en 2017 par les conseillers bio des Hauts-de-France afin de relever des données technico-économiques et danalyser leurs performances environnementales, techniques et économiques. La SAU moyenne des 12 fermes est de 94 ha, dont près de 80 % en herbe. En plus de la moyenne des 12 fermes, les résultats de 3 fermes ayant des stratégies variées en matière dalimentation des animaux sont présentées : maximisation du pâturage, affouragement en vert ou mixte (stockage et pâturage).
Adopter les stratégies techniques des éleveurs laitiers bio : Un choix gagnant pour lenvironnement et la durabilité économique et sociale de sa ferme L'expérience de la FRAB Bretagne
Ce document a été réalisé dans le cadre du dispositif Transferabio, soutenu par Ecophyto et géré par le réseau FNAB, qui vise à fournir les transferts de savoir-faire entre producteurs. Il s'intéresse au passage en bio de systèmes laitiers de lOuest. En Ille-et-Vilaine, Bernard Delaunay est en phase de conversion de sa ferme laitière et il apporte son témoignage sur les changements techniques. Plus généralement, le passage en bio saccompagne dune évolution vers plus dherbages et donc moins de cultures. Les principaux impacts techniques et environnementaux des conversions en bio des systèmes laitiers du Grand Ouest sont présentés. Économiquement, le développement de lautonomie alimentaire et la réduction des coûts vétérinaires (parce que les animaux sont moins sollicités en termes de performances) permettent des résultats économiques des systèmes en bio meilleurs qu'en conventionnel. En effet, les prix supérieurs du lait bio servent à compenser les baisses de volume de production laitière et de cultures de vente.
Lagriculture suédoise : Agriculture la plus propre du monde ?
Guillaume EVAIN, AuteurDébut septembre 2019, un groupe déleveurs laitiers bio et conventionnels, nommé « Prospective IdréA » et basé dans le Morbihan, sest rendu en Suède pour découvrir la filière lait de ce pays. Guillaume Evain (éleveur bio) effectue un retour sur ce voyage détude. Ils ont commencé par rencontrer le seul syndicat agricole suédois (Lanbrukarnas Risk Forbund) qui joue un rôle important dans la promotion des produits agricoles. Un conseiller agricole leur a également présenté la coopérative Växa. Cette dernière regroupe de nombreux services : contrôle laitier, centre dinsémination, vétérinaires, GDS. Ils ont également pu visiter la plus grosse laiterie suédoise collectant du lait bio (ARLA), ainsi que des exploitations laitières bio et conventionnelles. Ces dernières affichent de très fortes productions par vache (entre 9 000 et 12 000 L) et très peu décarts sont observés entre les systèmes bio et conventionnels. La production moyenne par vache, selon l'organisme Växa, est de 8 900 L. Le prix moyen du lait conventionnel est de 372 / 1000 L et de 462 / 1000 L en bio. Les coûts de production sont très élevés en raison du haut niveau de production (le ratio fourrage/concentré est quasiment de 50/50, même en bio) et les conditions climatiques de la Suède (froid, pluie, neige) obligent à affourager les animaux doctobre à fin avril.
Aléas climatiques : Un système tous temps à lépreuve du temps
Mélissa DUMAS, AuteurEn Vendée, le GAEC Ursule (exploitation en AB, 8 UTH, 280 ha, 110 VL) travaille depuis longtemps sur ladaptation de son système de production aux aléas climatiques. Son système repose sur quatre grands principes : diversifier lassolement, cultiver des mélanges despèces et de variétés (dilution des risques), utiliser des espèces et des variétés qui tolèrent mieux la sécheresse, profiter un maximum des pousses de printemps et dautomne pour les ressources fourragères. Cependant, même si ces stratégies ont été efficaces durant une quinzaine dannées, de nouvelles adaptations sont nécessaires pour faire face à des aléas climatiques de plus en plus réguliers : printemps très humides, étés et automnes très secs. Pour sécuriser leur système, les associés ont tout dabord décidé daugmenter la part des cultures dhiver. Toutefois, ce choix a entraîné un déséquilibre dans les rotations et a causé des problèmes de gestion des adventices. Pour y remédier, ils envisagent dinvestir, dici un à deux ans, dans du matériel dirrigation et de rétablir leur ratio à 50 % de cultures dhiver et 50 % de cultures de printemps (les cultures de printemps seront ainsi sécurisées par le système dirrigation). En parallèle, ils maximisent la couverture du sol en implantant des dérobées afin davoir une ressource fourragère supplémentaire en automne.
Analyse des freins à linstallation en élevage bovin lait des personnes non issues du milieu agricole
Le constat est là : peu de porteurs de projet dinstallation sont à la recherche de fermes laitières, alors que cette production est prédominante en Ille-et-Vilaine. Ce désintérêt pour lélevage laitier est encore plus marqué parmi les porteurs de projets non issus du milieu agricole (NIMA), souvent plus attirés par les productions végétales. Pourquoi ? Dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne », une étude a été menée, en 2018, sur les freins à linstallation en bovins lait des NIMA. Cette étude, basée sur des entretiens menés auprès de 12 NIMA à divers niveaux davancement de leurs projets, projets en bovins lait ou non, a permis de montrer que la construction du choix de production pour ces personnes dépendait de 4 grands types déléments : la dimension éthique et politique du choix de production (amélioration de la société, proposition dalternative au modèle dominant ), la dimension du mode de vie impliqué par le choix de production (image dun volume horaire important en élevage laitier, par ex.), laccessibilité technico-économique du choix de production (les élevages laitiers sont vus comme trop grands et demandant un investissement trop important), et lacceptabilité sociale de la production choisie (lélevage nest pas toujours bien perçu). Les NIMA ont aussi des difficultés à se projeter dans lélevage bovin lait, pour diverses raisons : absence déleveurs sur des systèmes bio-herbagers dans leur « champ de vision », méconnaissance des bovins ou absence dexemples de reprises en bovins lait portées par des NIMA. Plusieurs préconisations peuvent être faites à lissue de cette étude, autour de 4 grands axes : faire évoluer les perceptions sur lélevage bovin lait, rendre plus accessible la découverte du métier, permettre le changement de choix de production pour le NIMA et transformer limage médiatique des éleveurs laitiers.
Analyse technico-économique d'une exploitation agricole en production laitière avec un projet de vente directe pour assurer l'arrivée d'un troisième associé
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement", suite à un stage dans une exploitation agricole en production laitière bio. Le GAEC des Iversonnes, situé dans la commune d'Arsac en Velay (Haute-Loire), est en bio depuis avril 2018. Le lait représente le produit principal de la ferme, mais l'exploitation vend aussi des veaux d'un mois en circuit conventionnel (pas de filière locale bio structurée), des veaux de lait et des génisses pour la viande. 72 ha sont consacrés aux prairies permanentes et 16 ha aux prairies temporaires. Des cultures complètent l'activité d'élevage : blé panifiable (5 ha), méteil (14 ha), maïs (10 ha) et Lentille Verte du Puy en AOP (2 à 3 ha). Le stage a porté sur la réalisation d'une analyse technico-économique du GAEC Iversonnes dans le but d'envisager une nouvelle activité en vue d'accueillir un nouvel associé. De plus, des pistes d'actions ont été étudiées pour comprendre comment sécuriser le système : Vaut-il mieux développer la vente directe de lait cru ? Renforcer la vente directe de Lentilles Vertes du Puy ?...
Bio portrait de David Duhail (53)
Alain GRASTEAU, AuteurCet article est une interview de David Duhail, éleveur laitier bio, âgé de 37 ans et basé en Mayenne. Fils déleveur, il a toujours été attiré par le métier dagriculteur. Il a effectué des études agricoles en commençant par un BEP. A seize ans, suite à un accident avec un produit phytosanitaire (projections dherbicide qui lont laissé aveugle durant trois jours), il a commencé à sintéresser à des systèmes de production basés sur moins dintrants. En BTS ACSE, il découvre la production biologique grâce à un module spécifique (une heure par semaine). Il fait alors le choix de réaliser son stage dans une ferme laitière bio qui effectue également de la transformation. Il y sera employé durant sept ans, jusquà ce que les associés décident darrêter dexploiter. Avec le soutien de sa femme, il cherche alors une ferme pour sinstaller. Il en trouve une à 15 km de chez eux, dont la configuration lui permet de mettre en place un système herbager. Il la convertit à la bio et réimplante plusieurs kilomètres de haies. Suite aux différentes sécheresses, David traverse quelques difficultés économiques (achats de fourrages importants). Pour y remédier, il espère pouvoir agrandir sa SAU. Cependant, il est satisfait davoir réussi à mettre en place un système qui lui permet de se dégager du temps libre pour sa famille et pour des activités extérieures.
Bovins laitiers en Auvergne-Rhône-Alpes : Clés de la réussite : la maîtrise des charges
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLors du Sommet de lÉlevage, Cerfrance Synergie Sud-Est a présenté les résultats dune analyse économique quil a menée sur la santé des fermes laitières bio en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle a porté sur les résultats 2017 de 86 exploitations laitières et a révélé une grande diversité dans leurs performances économiques. Globalement, la moyenne des résultats est correcte et les charges opérationnelles sont bien maîtrisées. La marge dorientation est par contre trop faible : elle représente en moyenne 7 % de lEBE, alors que Cerfrance recommande au moins 10 % pour les exploitations bio. Il faut rappeler que cette marge correspond aux ressources économiques destinées à préparer lavenir de la ferme (notamment la mise en place de nouveaux projets) ou à consolider la trésorerie. Concernant les écarts de performance, ils sexpliquent surtout par la gestion des coûts alimentaires : en bio, le coût de laliment est 2 à 2,5 fois supérieur au conventionnel alors que le prix du lait nest que de 1 à 1,5 fois plus élevé.
Civam de l'Oasis : Enrichir sa rotation avec les plantes à parfums, aromatiques et médicinales (PPAM)
Guillaume BEAUER, AuteurEn Champagne-Ardenne, le GAEC Duthoit-Philippoteaux est initialement une ferme laitière biologique. Depuis 2014, elle a intégré des PPAM dans son assolement. Les quatre associés ont eu cette idée après avoir rencontré un opérateur dAdatris, un transformateur de PPAM, qui cherchait à diversifier les zones de production et dapprovisionnement en PPAM afin danticiper déventuels aléas climatiques. Comme le GAEC était déjà équipé dun méthaniseur et dune unité de séchage, les associés pouvaient envisager dassurer une production, de la plantation au séchage. Ils se sont lancés en 2014 avec 1,5 ha de menthe poivrée bio. Ils ont alors acheté une petite planteuse à pinces et ont utilisé le matériel déjà présent sur la ferme pour les autres interventions culturales (herse, bineuse ). Les rendements ont été très bons : deux coupes d'une tonne chacune. Toutefois, ils ont vite compris quil fallait investir dans du matériel spécialisé. Petit à petit, ils ont acheté du matériel adéquat, et, avec dautres fermes du Civam de lOasis, ils ont créé une Cuma afin de mutualiser des matériels spécifiques. Ils ont aussi diversifié leur production de PPAM : mauve, mélisse, pissenlit, coriandre, chardon marie, thym citron et camomille.
Climat : Quels enseignements tirer dune année 2018 compliquée ?
Elisa DUBOIS, Auteur2018 a été une année difficile au niveau météorologique avec un printemps pluvieux, un été sec et un automne peu arrosé. Quelles leçons tirer pour réagir à temps face à de tels aléas ? Le premier point est détablir un bilan fourrager tenant compte du potentiel de production de son système, en intégrant une marge de sécurité, et dadapter son chargement en conséquence (par exemple : en Bretagne, en AB, il est préférable de ne pas dépasser 1 à 1.3 UGB/ha de SFP selon le potentiel de production). Il est aussi particulièrement important de suivre lévolution de ses stocks, à chaque période de constitution des fourrages (notamment au printemps). Le but est de pouvoir anticiper au plus tôt face à un aléa type baisse des foins au printemps ou consommation de stocks en été face à une sécheresse. A partir de ces éléments de pilotage (bilan fourrager et suivi des stocks), léleveur peut alors plus facilement décider de ses actions et mettre en place des leviers pour réagir : réformer, réserver des fourrages, ensiler un méteil, semer une dérobée estivale Agir sera dautant plus facile que léleveur anticipe tôt et même sur le long terme pour prévoir les années plus difficiles. Veiller à la bonne valorisation de la ration par lanimal est aussi un levier dautonomie important.
Contribution nette des productions laitières bovine, caprine et ovine à lalimentation protéique humaine en France
B. ROUILLÉ, Auteur ; M. LAURENT, Auteur ; J. JOST, Auteur ; ET AL., AuteurLa production laitière fait face à de nouveaux enjeux, notamment la valorisation des protéines végétales entre lalimentation animale et lalimentation humaine. Il est alors possible de se demander quelle est lefficience de transformation des protéines végétales par les ruminants laitiers, et dans quelle mesure les protéines utilisées dans les rations de ces ruminants sont en compétition avec lalimentation humaine. Cette étude, réalisée par l'Idele et la Chambre d'agriculture de l'Indre, a analysé des systèmes alimentaires délevages laitiers français (bovins, ovins et caprins). Elle sest plus particulièrement intéressée à leur utilisation daliments en concurrence avec lalimentation humaine (céréales, légumineuses à graines, maïs ensilage) ou non (prairies, parcours). Les efficiences protéiques brutes (protéines animales produites consommables par lhomme/protéines végétales consommées par les animaux) et nettes (protéines animales produites consommables par lhomme/protéines végétales consommées par les animaux mais consommables par lhomme) ont ainsi été évaluées. En moyenne, les systèmes laitiers sont producteurs nets de protéines pour lhomme, avec de meilleurs résultats en systèmes herbagers. À léchelle nationale, lefficience protéique nette est de 1,16 pour les brebis, 1,12 pour les chèvres et 1,88 pour les vaches. Des marges damélioration sont possibles pour ces trois filières.
Conversion à lagriculture biologique : La filière laitière interroge les facteurs de réussite
Thierry MOUCHARD, AuteurDans le cadre du Projet CASDAR Résilait, les facteurs de résilience des systèmes laitiers ont été analysés. La résilience étant la capacité dune exploitation à faire face ou à sadapter aux aléas et à retrouver sa situation initiale. Dans les trois productions laitières biologiques (bovins, ovins et caprins), deux types de risques menacent les exploitations : les perturbations externes (spécifiques à la filière bio ou non : concurrence, charges opérationnelles, etc.) et les perturbations internes (charge de travail, problèmes techniques, etc.). Deux études ont été menées pour étudier la résilience de ces exploitations, en se basant sur lautonomie, la viabilité économique et la cohérence globale dans la gestion de lexploitation comme principaux indicateurs. Chez les éleveurs bovins, un comportement réactif, une capacité danticipation, un volume de travail maîtrisé et un nombre restreint de vaches orientent vers plus de résilience. Concernant les exploitations ovines et caprines, lévolution de la satisfaction économique est liée à lévolution de la productivité individuelle des animaux. Dans tous les cas, en termes de résilience économique, avoir moins de charges de structure semble positif. Selon Maëlys Bouttes, en thèse sur la période de conversion, les éleveurs dressent un bilan positif de leur conversion, notamment concernant laccompagnement.
Converting to organic farming as a way to enhance adaptive capacity
Maëlys BOUTTES, Auteur ; Ika DARNHOFER, Auteur ; Guillaume MARTIN, AuteurLes agriculteurs sont confrontés à un contexte de plus en plus changeant (volatilité des marchés, évolution des politiques agricoles, nouvelles attentes sociétales). Analyser leur capacité d'adaptation permet de comprendre comment ils perçoivent différentes options et ce qu'ils estiment nécessaire pour permettre à leurs fermes de persister en période d'incertitude. Cette étude se focalise sur des producteurs laitiers en conversion biologique. Ces derniers ont été confrontés à une forte volatilité du marché du lait conventionnel au cours des dernières années. Vingt entrevues ont été menées avec des producteurs aveyronnais qui entamaient tous leur conversion à l'AB. L'analyse a montré que ces agriculteurs perçoivent l'agriculture bio comme moins risquée que leur ancien système, surtout en raison de la stabilité des prix et de la vision positive des consommateurs. De plus, ils s'attendent à ce que la bio augmente leur autonomie (notamment en ce qui concerne l'alimentation animale), et réduise leur exposition à la volatilité des prix des intrants. Ils sont également conscients des risques techniques liés aux nouvelles pratiques de production, mais ils sont confiants dans leur capacité à les gérer. Ils considèrent l'agriculture biologique comme un levier stimulant lapprentissage, notamment par des dynamiques collectives et des échanges d'expériences. De plus, ces agriculteurs s'attendent à ce que le prix de vente plus élevé du lait bio leur permette de réduire le nombre de vaches et la charge de travail sur leur exploitation. Cela leur donnerait plus de temps pour observer, réfléchir, expérimenter, apprendre, ce qui augmenterait leur satisfaction professionnelle et leur permettrait de mieux faire face aux changements. Dans l'ensemble, ils perçoivent l'agriculture biologique comme une option attrayante pour maintenir la viabilité de leur exploitation familiale.
Dossier : Faire face au changement climatique
Joachim PERROCHEAU, Auteur ; Cyrielle DENHARTIGH, Auteur ; Alice BOISSINOT, Auteur ; ET AL., AuteurLe partage et léchange dinformations, de réflexions et des pratiques qui marchent forment une véritable intelligence collective face au défi climatique. Les éleveurs des 1 300 fermes collectées par Biolait ne manquent pas de ressources et dimagination pour sadapter aux effets du changement climatique et aller vers plus dautonomie et de résilience sur les fermes, comme le montrent les témoignages de ce dossier. - Qu'entend-on par changement "climatique" ? ; - L'agriculture biologique : un atout face au changement climatique ; - Faire face au changement climatique : une réflexion et des actions à engager dès maintenant ; - Projet Life Agri Adapt ; - Le sorgho, une plante d'avenir face à la sécheresse ; - L'adaptation des fermes aux changements climatiques ; - Pour faire face à la sécheresse, réfléchir à son chargement et à son assolement ; - Au GAEC Cras, des bilans carbone qui confirment que... ; - Face à des étés plus secs, augmenter la surface accessible avec une salle de traite mobile ; - La monotraite en période de fortes chaleurs : "Je l'ai d'abord fait pour les vaches" ; - Revenir à la base et simplifier... Vers une recherche de cohérence et de résilience ; - Nous avons implanté des haies bocagères sur notre ferme ; - La betterave, une plante faite pour résister à la sécheresse ; - Sécuriser ses stocks et ses rendements par un déprimage de fin d'hiver ; - Le pâturage d'été possible grâce à l'irrigation ; - Quand les prix de la paille déraillent... Quelles alternatives ; - Laisser les arbres reprendre leur place dans les systèmes agricoles : Le travail du collectif "déleveurs d'arbres" de l'association "Terres et bocages" ; - Oasys : Un système laitier agroécologique adapté au changement climatique ; - Des producteurs bio solidaires face aux difficultés climatiques.
Dossier : Grouper ses vêlages au printemps : Une des réponses pour diminuer sa charge de travail en élevage laitier
Félix LEMARÉCHAL, AuteurEn 2014, un groupe de dix éleveurs laitiers du Cedapa sest formé afin de trouver des solutions pour diminuer le temps de travail sur leurs fermes. Après être partis en Irlande et avoir visité dautres élevages, ils ont retenu une solution : les vêlages groupés au printemps et la fermeture de la salle de traite durant deux à trois mois en hiver (décembre à mars). Lobjectif de ces systèmes est de pousser léconomie des charges au maximum, afin quils soient efficients et quils permettent de produire moins de lait. Pour cela, il faut caler la production sur la pousse de lherbe et faire vêler les vaches au printemps. Entre mars et août, la période de travail est chargée. En septembre, le travail diminue avec le passage en monotraite, jusquà la fermeture de la salle de traite fin décembre. Au GAEC Atout Trèfle (deux associés, 35 VL sur 35 ha), cette méthode est pratiquée depuis plus de quinze ans et permet à Pierre-Yves et Sylvie Plessix de travailler chacun 15,5 heures par semaine en moyenne sur l'année. En moyenne, le groupe déleveurs du Cedapa qui applique cette méthode a un EBE de 339 /1000 L de lait vendu grâce à une bonne gestion du pâturage et de la fertilité du troupeau.
Dossier : La place de Biolait dans les circuits courts
Jacques CHIRON, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; Clément GUÉRIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier explique pourquoi et comment le collecteur Biolait soutient ses adhérents qui effectuent de la transformation laitière. Une ferme qui transforme une partie de son volume vend moins de lait à la laiterie et les volumes vendus sont souvent plus variables. Toutefois, Biolait fait le choix de soutenir ces producteurs car la transformation laitière participe au développement de la bio et peut permettre de nouvelles installations. Ce dossier débute par les propos dYuna Chiffoleau, directrice de recherche à lINRA et co-animatrice du RMT Alimentation locale, qui définit ce que sont les circuits courts, ainsi que leurs impacts positifs (sous certaines conditions) pour les exploitations et les consommateurs. À la suite, Jean-Michel Péard, adhérent à Biolait et cofondateur, président et adhérent du réseau « Initiative À La Ferme » (SAS, à l'échelle nationale, de producteurs qui effectuent de la transformation laitière), explique en quoi consiste ce réseau et comment lui-même allie circuits courts et circuits longs sur sa ferme. Viennent ensuite les témoignages de plusieurs fermes laitières, aux situations diverses, toutes adhérentes de Biolait : La ferme des Jarouilles (Gironde) transforme une grande partie de son lait et réalise des livraisons anecdotiques à Biolait, elle décrit en quoi cette souplesse de collecte lui est favorable ; La ferme de Pincheloup (Eure) a, jusquà présent, valorisé tout son lait en direct, mais le fils qui va prochainement sinstaller va mettre en place la traite au champ et commercialiser le lait à Biolait ; Le GAEC du Pis Vert (Perche) transforme tout mais fait quand même le choix dadhérer à Biolait ; Le GAEC des Rieux (Haute-Marne) vend une partie de son lait sous STG Lait de Foin Dix autres témoignages sont apportés. Enfin, ce dossier est clôturé par un article sur Biocoop (partenaire de Biolait), qui fait également co-exister circuits courts et filières longues dans ses magasins.
Les éléments influençant les futurs cédants dans la perception de la transmissibilité de leur ferme laitière
Aujourdhui, la moitié des chefs dexploitation agricole ont plus de 50 ans et près de 60 % dentre eux ne savent pas encore qui leur succèdera. Lhypothèse peut être faite que nombre de futurs retraités pensent leur ferme non transmissible. Pour mieux comprendre pourquoi et comment agir, une étude a été menée, en 2018, sur la question des éléments influençant les futurs cédants dans leur perception de la transmissibilité de leur ferme, dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne ». Basée sur des entretiens auprès de 12 éleveurs en bovins lait (dont 4 en AB), installés en Ille-et-Vilaine, futurs retraités et à la tête dune petite ou moyenne ferme (surface inférieure à 58 ha), cette étude a permis dapporter des éléments sur la vision du cédant sur la transmissibilité de sa ferme. Quatre grands facteurs interviennent dans la construction de cette vision : la perception qua le cédant de sa ferme, sa perception de son territoire et de ses dynamiques dinstallation-transmission, sa vision du métier et sa représentation des repreneurs et du lien de responsabilité qu'il peut avoir envers eux. Des acteurs extérieurs influencent aussi le cédant : la famille, les professionnels para-agricoles, les groupes de pairs et les réseaux, les repreneurs, les propriétaires terriens, les voisins ou encore le contexte macro véhiculé par les médias. Mieux connaître linfluence de ces éléments peut permettre dagir, par exemple en aidant le cédant à changer de vision pour sa ferme, ou en jouant sur lenvironnement, pour faire évoluer les représentations de tous, en valorisant notamment les transmissions réussies pour « inverser le discours sur les petites fermes ».
« Fabriquer du fromage : Avoir une bonne valeur ajoutée, mais avant tout être riches de belles rencontres et dune réussite collective créant du lien Comme avec Biolait »
Marion GABORIT, AuteurEn Lozère, cinq fermes laitières (dix exploitants) se sont regroupées sous la forme dun GIE pour créer et fabriquer des fromages à partir de lait exclusivement lozérien issu de la race Brune (fromages « Saveurs Lozère »). Quatre de ces fermes sont en bio et 3 livrent à Biolait. Pour la transformation, ces éleveurs font appel à une fromagerie (fromagerie Baechler) sous forme de prestations de service. Le reste des tâches est intégralement géré par les membres du GIE. Lun deux soccupe du calendrier de collecte : comme chaque ferme ne transforme quune partie de son lait, il faut planifier les jours de collecte et les jours de transformation en fonction du calendrier de passage des laiteries. Après avoir livré le lait à la fromagerie, les éleveurs récupèrent les fromages et gèrent les stocks, les livraisons, les ventes (marchés, foires, magasins, restaurants, etc.), ainsi que la communication (page Facebook, démarchage, etc.). Ce système de transformation leur permet de mieux valoriser le lait (800 /1000 L), tout en mutualisant les moyens et en partageant les risques. Il est en partie possible grâce à la souplesse de Biolait qui accepte de collecter de plus petits volumes et de manière moins régulière.
Ils font élever leurs veaux par des nourrices
Costie PRUILH, AuteurTrois éleveurs laitiers sont interviewés sur leur manière de gérer lallaitement des veaux avec des vaches nourrices. Deux de ces éleveurs sont en bio : Thierry Couétil, éleveur dans la Manche, et Jean-François Conan, basé dans le Finistère. Le troisième, Marc Ben (installé dans le Loiret), est en conventionnel. Tous trois répondent aux questions suivantes : Est-ce que certains veaux sont élevés par leur mère ? Quelles vaches sont choisies pour faire des nourrices ? Combien de veaux par vache ? Est-ce que les nourrices sont traites ? Comment faire adopter les veaux aux nourrices ? Comment gérer le pâturage ? Comment se passe le sevrage ? Leurs réponses permettent de se rendre compte de la diversité des pratiques qui se cachent derrière lexpression « vache nourrice ». Dans tous les cas, le bilan économique est difficile à évaluer. Dune part, la quantité de lait vendu est moindre, mais dautre part, la quantité de travail est plus faible, les problèmes de santé diminuent, la croissance des veaux est meilleure, et des investissements peuvent être évités (ex : pas de nouveau bâtiment pour les veaux). Les vaches nourrices sont par contre à éviter si des cas de para-tuberculose ont été détectés dans le troupeau.
Installation/transmission en lait, un monde de représentations !!
Juliette BLANCHOT, AuteurQue ce soit en France ou en Bretagne, près de 60 % des fermes sont sans repreneur. En Ille-et-Vilaine, peu de repreneurs, dautant plus sils sont Non Issus du Monde Agricole (Nima), cherchent une ferme en bovins lait, alors que ces dernières représentent 50 % des exploitations. Ceci sexplique notamment par la perception quont de ces fermes aussi bien les cédants que les repreneurs Nima ou même lentourage familial ou professionnel (banque, laiteries ). Ainsi, une étude menée par le CIVAM 35 Installation Transmission a montré que la majorité des cédants considèrent leur ferme comme non transmissible (parcellaire non adapté, trop de capital, avenir pessimiste du métier ). De même, les porteurs de projet Nima ont souvent une vision très négative de lélevage bovin lait : pas éthique, peu rentable, surcharge de travail, méconnaissance des bovins Aussi, il est essentiel de changer les représentations de chacun pour faciliter les transmissions et les installations en lait, en agissant sur le cédant (ex. : inciter à avoir un discours positif), sur lenvironnement du cédant (ex. : montrer des transmissions réussies pour changer le regard des laiteries ou des banques ) et sur les repreneurs potentiels (ex. : montrer les modèles en élevage bovin lait bio-herbagers, durables et intéressants au niveau économique).
Le lait de sa propre herbe
Katharina SCHEUNER, Auteur ; Aline KÜENZI, AuteurEn Suisse, plus de deux tiers de la surface agricole est occupée par des cultures fourragères. Selon les estimations, un quart des exploitations délevage pourraient adopter la pâture intégrale mais très peu le font actuellement, car cette méthode est exigeante. La pâture intégrale a besoin dêtre professionnalisée d'autant plus que Bio Suisse a inscrit, dans le cahier des charges 2022, que plus aucun aliment fourrager bio ne pourra être importé pour les ruminants. La pratique de la pâture intégrale commence au printemps par du surpâturage afin de stimuler le tallage des graminées et dhabituer les animaux. Vient ensuite un important travail de planification des pâtures afin de faire correspondre les besoins en fourrage du troupeau à la production des prairies : taille des surfaces, durée et intensité du pâturage, ouverture des pâtures (au moment de la hauteur idéale de lherbe), heure de conduite des vaches au pâturage, etc. Une planification optimale nécessite plusieurs années de travail et dadaptations en fonction des observations réalisées et peut aussi être adoptée en pâture partielle pour les systèmes qui ne peuvent pas développer une pâture intégrale (éloignement des parcelles). Dautres paramètres peuvent influencer la réussite du système, comme la sélection du type de vaches et ladoption de vêlages saisonniers qui permettent de faire coïncider le besoin maximal de fourrages avec la forte croissance de lherbe et ainsi de limiter le coût daffouragement. Le producteur laitier bio Christof Widmer témoigne de son expérience en pâture intégrale et notamment de lintérêt économique (revenu de 43 CHF/heure, contre 26 CHF/h en ferme bio de plaine) et sur le temps de travail (2370 h, contre 3600 h).
Lettre Filières FNAB - Lait n° 13
Niels BIZE, Auteur ; Maëlys BOUTTES, Auteur ; Ika DARNHOFER, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 13 est composée des articles suivants : - Des producteurs bio solidaires face aux difficultés climatiques ; - La conversion à la bio pour améliorer sa situation ; - Phytothérapie : Quel contexte réglementaire en agriculture biologique ? ; - Vulnérabilité et stratégies adoptées par les fermes laitières en conversion ; - Nathalie Delahaye - Bovins lait - Val d'Oise ; - François Borel - Caprin lait et oléiculture - Bouches-du-Rhône ; - Bien-être animal en bio : Faire toujours mieux !
Lettre Filières FNAB - Lait n° 14
GAB 85, Auteur ; Julia SICARD, Auteur ; Danaé GIRARD, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 14 est composée des articles suivants : - Santé animale : Focus sur la méthode OBSALIM® ; - Le pâturage des chèvres sous toutes ses coutures ; - Didier Larnaudie et Alain Beyer - Bovins lait - Aveyron ; - L'agriculture biologique s'engage pour le climat - Tome 2 ; - Note de conjoncture du lait bio en France et en Europe - Premier semestre 2019 ; - Les freins à la conversion en élevage caprin ; - Favoriser l'usage des plantes en élevage ; - Quel foin pour quels objectifs ?
Mobilisation collective pour le lait de montagne
Annick CONTÉ, AuteurAlors que les différents atouts du lait de montagne sont en phase avec les attentes des consommateurs, les deux tiers des 3,4 milliards de litres de lait de montagne produits chaque année sont souvent insuffisamment valorisés. Une réflexion collective a démarré au sein de la filière lait de montagne pour y remédier. Depuis cinq ans, le marché du lait est dans une situation difficile liée à la fin de l'organisation commune du marché du lait. Comparés aux élevages laitiers situés en plaine, les élevages de montagne ont plus de mal à surmonter cette situation en raison de leurs coûts de production supérieurs (de 30 à 40 % supérieurs daprès le CNIEL). Les zones les plus touchées sont les Pyrénées et le Massif Central : - 22 % et 14 % de collecte en une décennie. Bien que les appellations laitières soient plus présentes dans les massifs montagnards, elles ne valorisent quun tiers du lait de montagne. Le poids des AOP est dailleurs très variable dun massif à lautre : les AOP valorisent plus de 80 % du lait en Savoie et dans le Jura, mais moins de 25 % dans le Massif Central. Il faut également noter que le maintien de ces élevages impacte aussi la dynamique de ces territoires ruraux : le lait de montagne représente 40 000 emplois directs. Les acteurs de la filière espèrent que les pouvoirs publics vont les accompagner en compensant le surcoût de production et de collecte.
Monotraite : L'essayer c'est l'adopter !
Vincent BROSSILLON, AuteurTrois éleveurs situés en Vendée effectuent des retours sur leur expérience de monotraite. Le GAEC Les Aventuriers compte 120 VL (moyenne de 4400 L/VL) et une SAU de 165 ha. Les associés ont fait le choix de passer en monotraite une fois par week-end, durant le mois de juillet, afin de pouvoir se libérer du temps. A cette période, peu de vaches sont traites (56 sur 120) et elles produisent peu de lait (12 kg). Avec une monotraite de temps en temps, la production a à peine diminué. LEARL Ecrin, 75 VL (moyenne de 7100 L/VL) et 115 ha, a choisi de passer en monotraite de mi-juillet à mi-août afin de pouvoir se dégager du temps pour les moissons ainsi que du temps libre, et afin de ne pas déranger les vaches en période de forte chaleur. Ces dernières sont passées de 16-17 kg à 12 kg, et ont augmenté de 3,5 points leur TB et de 1,5 leur TP. Le taux de cellules a par contre augmenté. Le GAEC Bioloval, 55 VL (moyenne de 5500 L/VL) et 82 ha, en bio, a choisi la monotraite afin de ne pas trop solliciter ses vaches en été. Les vaches sont passées de 14 à 12 kg, mais elles ont repris de létat, ont augmenté leur TB (+7 points) et leur TP (+ 3 points), et ont diminué leur taux de cellules (de 340 000 à 245 000).
« Notre facture délectricité a diminué dun quart »
Emeline BIGNON, AuteurDans la Manche, le GAEC Hélaine (vaches laitières) a investi dans un tracker solaire en 2017. Installé sur un mât, ce panneau solaire photovoltaïque suit la course du soleil, ce qui augmente la quantité d'électricité produite comparé à des panneaux fixes. Comme le prix de revente de lélectricité photovoltaïque est plus faible que le prix dachat, lobjectif de cette installation était dautoconsommer lélectricité produite afin de faire baisser les factures délectricité du GAEC. Dans cette optique, il fallait ainsi faire coïncider le mieux possible la production et la consommation délectricité. Cest pourquoi Stéphane Hélaine a opté pour un tracker solaire. Ce dispositif est dautant plus intéressant pour les exploitations qui ont une consommation délectricité régulière, comme les exploitations équipées dun robot de traite. Pour dimensionner la taille du tracker solaire, une étude sur la consommation électrique de la ferme a tout dabord été établie. La consommation a ensuite été comparée aux profils de production des différentes tailles de trackers solaires. Cest ainsi que Stéphane a opté pour un panneau de 80 m2. En 2018, il a consommé 85 % de lénergie produite (le reste de lélectricité intègre gratuitement le réseau), ce qui lui a permis de réaliser 2 900 d'économie sur sa facture délectricité. Pour arriver à ce résultat, il a changé quelques habitudes afin de consommer plus délectricité en journée (ex : production deau chaude en journée).
« Nous ne voulons pas être absorbés par le travail » ; Les meilleures croisées blanc bleu belge sont traites
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Loire-Atlantique, Yannick Allard, Emmanuel Erbette et Stéphane Lorand ont formé le GAEC Lusanbio, en 2014. Ils élèvent 120 vaches laitières en bio (à 7 600 kg de lait standard) sur une SAU de 190 ha. Ils ont organisé leur système de production de manière à pouvoir se dégager du temps libre tout en maintenant leurs performances économiques (le ratio EBE/produit moyen du GAEC est de 55 % depuis cinq ans). Chaque année, ils prennent léquivalent de 15 semaines de congés : de novembre à fin mars, ils travaillent deux semaines, puis prennent une semaine de congés (soit 7 semaines de vacances durant cette période) ; et le reste de lannée, ils prennent deux fois 15 jours de congés et sorganisent pour ne pas travailler les vendredis après-midi (excepté celui qui réalise la traite du soir). Toutes les traites sont assurées par un seul associé, du vendredi soir au vendredi matin de la semaine suivante. Pour arriver à se dégager du temps, plusieurs tâches ont été simplifiées (traite, renouvellement des prairies ). La gestion des prairies est amplement détaillée et des données technico-économiques sont apportées. Dans un second article, Yannick Allard aborde un autre sujet : la gestion de la reproduction du troupeau laitier. Il explique pourquoi il a choisi de croiser une partie de son troupeau avec du Blanc bleu belge et pourquoi il garde quelques femelles issues de ce croisement.
« Et pour les veaux mâles, on fait quoi ?... »
Romain DIEULOT, Auteur ; David FALAISE, Auteur ; Jean-Marie LUSSON, AuteurEn bovin lait, les veaux, notamment les mâles, qui ne restent pas pour renouveler le troupeau laitier, sont généralement envoyés dans des filières industrielles conventionnelles afin dy être engraissés. Pour de nombreux éleveurs, cela pose un souci de cohérence. À la ferme de la Pignerie, les éleveurs bio sont passés dun système allaitant à un système laitier. Les associés ont alors fait le choix de garder une partie de leurs veaux quils élèvent jusquà 2,5 mois et dont ils vendent la viande en direct. Différentes solutions sont adoptées par les éleveurs laitiers pour suivre le devenir de leurs veaux (production de veaux de lait, engraissement à lherbe et production de bufs...). Dautres solutions encore visent à diminuer le nombre de naissances de veaux en allongeant les périodes de lactation ou en utilisant des semences sexées, bien que cette dernière méthode ne diminue que le nombre de veaux mâles et non le nombre de veaux total.
Des prairies multiflores à valeur santé
Cécile JULIEN, AuteurLes prairies multiflores, encore appelées prairies pharmacies (marque Eilyps) ou parcelles alicaments, ont pour objectif de donner aux animaux un accès à une diversité de plantes riches en métabolites secondaires (flavonoïdes, polyphénols, tanins) qui présentent des intérêts bénéfiques pour leur santé. Les mélanges proposés par Eilyps sont composés, de 15 à 17 espèces, dont certaines sont connues pour leurs bienfaits digestifs (pimprenelle, achillée millefeuille), dautres pour diminuer la pression parasitaire (centaurée noire, sainfoin) ou pour améliorer le statut oxydatif. Denis Planchais, éleveur bio de 50 VL dans le Finistère, a implanté un hectare de prairie pharmacie. Cette parcelle est intégrée dans la rotation de ses paddocks et les vaches y passent une journée toutes les deux ou trois semaines. Il na pas observé de refus, les vaches produisent autant de lait que sur les autres parcelles, et il a constaté une amélioration des taux cellulaires, notamment due à une meilleure immunité. Dautres éleveurs préfèrent que les vaches aient accès à une petite surface tous les jours et implantent ces prairies de manière transversale, en bas des paddocks.
Repères de fonctionnement en élevages laitiers bio
Jean-Claude HUCHON, AuteurComme chaque année, les résultats des élevages bio des Pays de la Loire ont été publiés. En 2017, le revenu moyen était de 24 000 /UTH et le prix moyen du lait de 477 /1 000L. Les éleveurs laitiers bio misent sur une efficacité économique basée sur un minimum dintrants et un maximum dautonomie. Les résultats économiques observés montrent quun système fourrager intermédiaire (>85 % dherbe) semble être le plus résilient économiquement. La cohérence entre la part de pâturage (importante), le chargement et la conduite du troupeau est présentée comme un facteur clé de lefficacité. En 2018, suite au manque de fourrages, la baisse de revenu est estimée entre 5 000 et 10 000 /UTH. Les éleveurs sont invités à faire le point chaque année sur leur stratégie de production afin de ladapter et notamment de pouvoir prévenir les aléas.
Un réseau d'éleveurs qui grandit
Costie PRUILH, Auteur« Invitation à la ferme » est une marque de produits laitiers (yaourts, desserts et fromages) derrière laquelle trente fermes biologiques sont regroupées sous forme de réseau. Créée en 2014 par cinq éleveurs, Invitation à la ferme sest fortement développée et a accueilli dix nouvelles fermes en 2018. Elle devrait être rejointe en 2019 par des élevages de chèvres et de brebis. Cette marque, dont les produits sont vendus dans plus de 800 points de vente, appartient à 100 % aux éleveurs adhérents. Chaque producteur effectue sa propre transformation, le lait nest donc ni homogénéisé ni standardisé. La mutualisation des moyens (création de recettes, de la marque, du packaging et du site internet), ainsi que le groupement des achats de matières premières et demballages (qui permet déconomiser 20 % par rapport à des achats individuels) permettent un développement rapide des ateliers de transformation. Thierry Loiseau, éleveur laitier en Vendée, est rentré dans le réseau en novembre 2017. Un an plus tard, il transformait déjà près de 75 000 L pour une rémunération de 530/1000 L (et il lestime à 550 en 2019). Tous les membres du réseau sengagent à proposer le même tarif à leurs clients, quelle que soit leur taille. Dans un encadré, Corinne Charote, responsable commerciale de la marque, explique en quoi le cahier des charges de la marque va au-delà de la réglementation européenne bio.
Et si les vaches Biolait sauvaient la planète ?
Pédagogique, illustré, chiffré et très synthétique, ce livret "de poche" explique comment les fermes Biolait et leurs animaux participent activement à la préservation de lenvironnement : stockage du carbone par les prairies, utilisation d'eau de pluie pour les abreuvoirs, présence de haies riches en biodiversité...
Le toastage des protéagineux
Morgane COULOMBEL, AuteurFace au contexte actuel (fluctuation des prix, impacts environnementaux, etc.), lautonomie dans les élevages laitiers, notamment pour lalimentation du cheptel, est de plus en plus recherchée. La production de concentrés à partir de protéagineux se développe. Une technique se démarque : le toastage. Ce traitement permet de diminuer la dégradabilité de la protéine dans le rumen des vaches. Les protéagineux sont triés, puis la cuisson se fait à 120°C pour ne pas impacter la valeur alimentaire. Le toastage permet alors une meilleure conservation, une hausse globale de la production laitière malgré une baisse des taux, une valeur alimentaire améliorée et une autonomie pour léleveur. En revanche, lutilisation de 20L de fioul / t pour la transformation des graines questionne. Antoine Biteau, éleveur bio, utilise le toasteur mobile acheté par sa CUMA depuis 2015, et constate un gain dintérêt de la part des éleveurs. Il témoigne dune augmentation de 500 L de lait par vache à lannée sur son troupeau de Montbéliardes, sans noter un changement sur les taux. Pour lui, toaster soi-même est rentable, notamment car il est en bio. Cette affirmation est à adapter en agriculture conventionnelle. Il met cependant en garde sur la technicité requise.
Adaptations au changement climatique : fermoscopie au GAEC Bioloval
Vincent BROSSILLON, AuteurEn sud-Vendée, le GAEC Bioloval élève une soixantaine de vaches laitières et leur suite. L'élevage a été converti à l'agriculture biologique en 2009, et a été orienté vers un système herbager économe. L'assolement compte 70 ha d'herbe, dont 55 ha de prairies multi-espèces, 6 ha de maïs fourrage et 6 ha de méteil, utilisable en grain ou en fourrage. Laurent et Valérie, les éleveurs, ressentent de plus en plus les effets du réchauffement climatique sur leur système et, depuis quelques années, ils échangent sur le sujet avec un groupe d'éleveurs. Ensemble, ils réfléchissent aux adaptations possibles selon trois catégories : adaptations de court terme, de moyen terme et de long terme. Les applications concrètes mises en uvre sur le GAEC Bioloval sont décrites. Sur le court terme, Laurent et Valérie tentent d'anticiper au mieux les besoins en fourrages, ainsi que la production fourragère. A moyen terme, ils adaptent les besoins du troupeau, en tarissant, en regroupant les vêlages entre le 15 août et le 30 octobre, ou encore en mettant les vaches en fin de lactation sur des "parcelles parking" peu productives. Les espèces fourragères font aussi l'objet de réajustements, que ce soit pour les prairies ou les fourrages annuels. De plus, le méteil est parfois implanté directement dans une prairie. A long terme, le couple d'éleveurs envisage d'adapter le chargement pour avoir plus de sécurité alimentaire, soit en agrandissant les surfaces, soit en diminuant le cheptel et la production.
Arqueixal, un projet agro-touristique débordant d'idées, fait revivre le milieu rural galicien
Juliette BELLAY, AuteurEn Galice, dans le hameau d'Albacal, Xose Luis Carrera Valín gère l'entreprise familiale Arqueixal. D'abord agricole, cette entreprise s'est peu à peu diversifiée avec la mise en place d'un atelier de transformation fromagère, la rénovation puis la location de cinq gîtes ruraux, la gestion d'une maison-musée, ainsi que l'organisation d'un festival consacré au mode de vie d'antan. L'élevage laitier, certifié en agriculture biologique, permet la production sur la ferme de fromages AOP, de yaourts et de lait pasteurisé.
Caractérisation des facteurs de résilience des élevages laitiers biologiques
A. PERRIN, Auteur ; Alexandre BANCAREL, Auteur ; Guillaume MARTIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2018Dans un contexte agricole de plus en plus incertain et changeant, la question de la résilience des exploitations laitières biologiques aux aléas climatiques, économiques... mérite dêtre posée. Lobjectif de cette étude conduite dans le cadre du projet CasDar Résilait (présentée lors des Rencontres Recherches Ruminants 2018) était de caractériser les facteurs de résilience de ces exploitations. Pour cela, une enquête a été conduite dans 151 exploitations biologiques bovines, ovines ou caprines réparties dans cinq régions françaises. La première partie de lenquête avait pour objectif danalyser la perception, par les éleveurs, de la résilience et de ses facteurs favorables. Différents facteurs possibles ont ainsi été mis en évidence, comme la conversion à lAB, la diversification ou la cohérence globale du projet dexploitation (adaptation des objectifs aux moyens de production et du niveau dintensification au potentiel des ressources disponibles). La seconde partie de lenquête avait pour objectif danalyser le maintien des exploitations dans un état satisfaisant pour les éleveurs au cours du temps, et de lexpliquer par un ensemble de variables de structure dexploitation (SAU, main duvre, taille du cheptel...) et de pratiques (assolement, travail du sol, alimentation des animaux...). Les résultats montrent que les pratiques orientées vers la mise en place de systèmes plus herbagers (en augmentant la part de prairies dans la SAU, en avançant la date de mise à lherbe ou en pratiquant le plus longtemps possible le pâturage exclusif) améliorent en partie la résilience des systèmes bovins biologiques. Dans les systèmes ovins et caprins, la construction de la résilience semble davantage passer par lamélioration de la productivité individuelle des animaux.
Les clés pour une mise à l'herbe réussie
François LERAY, AuteurL'arrivée du mois de mars est synonyme de mise à l'herbe pour les éleveurs bovins bretons. Dans cet article, le Cedapa apporte quelques conseils pour réussir cette étape clé pour l'ensemble de la saison de pâturage. En effet, les enjeux sont relativement forts pour améliorer la qualité et la pousse de l'herbe. Un bon déprimage favorisera le tallage des graminées et le développement des légumineuses. Deux éleveurs laitiers, dont un en agriculture biologique, partagent leurs pratiques.
Dossier : Changement de système, développer lHerbe
Paul ROUAUD, Auteur ; Pauline USSON, Auteur ; Juliette CHOLAY, Auteur ; ET AL., AuteurPasser à un système herbager nest pas évident, même si cette transition peut être positive : meilleurs résultats économiques, moins dimpacts environnementaux par exemple. Ce changement nétant pas si évident, léchange avec des agriculteurs ayant « sauté le pas » est souvent un plus, comme le montre le témoignage dun éleveur du Sud de l'Ille-et-Vilaine. Concernant les résultats économiques, une étude, menée par lAdage auprès de 77 fermes d'Ille-et-Vilaine en bovins lait (bio ou non), montre que produire plus ne permet pas forcément de mieux rémunérer le travail. Par contre, la capacité à mieux rémunérer le travail augmente avec lefficacité économique. Or, cette dernière est améliorée si on diminue le coût alimentaire en augmentant la part pâturée. Il est donc important, pour conduire au mieux un système herbager, de maîtriser les bases du pâturage. Ces dernières ont fait lobjet dun guide produit par le Réseau CIVAM « Construire et conduire son système herbager économe ». Cinq règles dor sont à retenir : i) une mise à lherbe le plus tôt possible (déprimage), ii) respecter la hauteur dentrée dans un nouveau paddock, iii) débrayer si la hauteur dherbe est supérieure à 25 cm pour ne pas se faire déborder, quitte à sauter le paddock suivant qui sera réservé pour le stock, iv) tout paddock entamé doit être fini pour limiter les refus, v) ne pas sortir les vaches au pâturage le ventre plein si on ne veut pas pénaliser leur capacité dingestion.
Dossier : Diversité des pratiques pour des fermes plus durables, viables et vivables ?
Juliette CHOLAY, AuteurL'Adage, l'association d'éleveurs en système économe en intrants et à base d'herbe, répartis en six groupes locaux sur l'Ille-et-Vilaine, a réalisé plus de 70 diagnostics de durabilité dans ses fermes adhérentes. Trois de ces diagnostics en élevage laitier sont présentés dans cet article : - un élevage conventionnel, le GAEC Ar'Veureury, avec un grand troupeau et beaucoup de prairies (150 vaches laitières sur 217 ha dont 170 en prairies) ; - un petit élevage bio avec de l'herbe et du maïs (39 vaches laitières sur 44 ha dont 36 en prairies) chez Vincent Couvert ; - un système bio herbager sans maïs (41 vaches laitières sur 49 ha dont 43 de prairies) chez Samuel Dugas. Malgré des pratiques et des stratégies différentes, la durabilité économique de ces trois élevages laitiers semble corrélée à la création de valeur ajoutée et à la maîtrise de l'investissement : la production de lait par actif (110 000 à 150 000 L) est inférieure à la moyenne départementale (250 000 L), mais les charges bien maîtrisées permettent de dégager des revenus satisfaisants (entre 24 000 et 30 000 /actif familial en 2016). La part importante de la pâture, notamment, induit un coût alimentaire relativement faible (60 /1000 L). Les prairies constituent également un facteur clé de la durabilité environnementale de ces trois fermes. La présence de haies s'avère également bénéfique.
Dossier : Economies d'énergies en élevage laitier
Dominique MACÉ, Auteur ; Cindy SCHRADER, Auteur ; Franck LE BRETON, AuteurSelon l'Ademe, la consommation d'énergies directes (électricité, carburants...) et indirectes (aliments, engrais...) représenterait 10 à 12 % des coûts de production d'un élevage laitier, soit 34,50 /1000 L en 2008. Pour limiter ce poste de charges, développer un système pâturant économe en intrants est un levier considérable (baisse de 22 % des consommations énergétiques d'après l'Ademe). Des aménagements dans la salle de traite sont aussi possibles pour réduire la facture d'électricité : pré-refroidisseur de lait, récupérateur de chaleur du tank à lait, bon dimensionnement de la pompe à vide, etc. Du côté de la consommation de fioul, les améliorations peuvent concerner une meilleure adéquation entre tracteur, outils et chantiers, une meilleure organisation du travail, un meilleur entretien du tracteur, ou encore la mise en place d'un système de raclage automatisé. Franck et Maud Le Breton, éleveurs laitiers en conversion bio dans les Côtes-d'Armor, témoignent. Ils ont fait le choix d'un fournisseur d'énergie renouvelable. Les surcoûts liés sont compensés par certaines adaptations sur leur exploitation avec, au final, une réduction de leur facture annuelle de 2000 . Le passage à un système tout herbe en vêlages groupés de printemps a aussi permis de faire des économies de carburant.