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Cohérence et rentabilité en élevage laitier : "Le système naisseur-engraisseur est le plus abouti"
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn bio depuis 1996, le GAEC Les Rocs, basé en Vendée et adhérent à Biolait, a fait le choix, 7 ans auparavant, de ne pas augmenter sa production laitière, mais plutôt de se lancer dans lengraissement. Aujourdhui, les 4 associés et un salarié pilotent une ferme de 205 hectares, dont 65 % de la surface est en herbe, avec un troupeau de 75 vaches laitières Monbéliardes (qui produisent 500 000 litres de lait/an) et valorisent tous les animaux nés sur lexploitation dans la filière viande bio. Comme lexplique Jean-Marie Roy, un des associés, vice-président dUnébio, ce choix a été notamment motivé par le souhait davoir une bonne qualité de vie et de ne pas sendetter avec de nouveaux bâtiments, ce qui aurait été nécessaire si la production laitière avait été augmentée jusquà 700 ou 800 000 litres, comme le permettait la surface en herbe disponible. Les bufs (castrés à 15 jours) peuvent être finis entre 26 et 32 mois, voire plus si besoin en fonction de la disponibilité en herbe. Pour le renouvellement du troupeau, une quarantaine de vaches sont inséminées en Montbéliard. Le reste des vaches sont inséminées en Charolais. Les veaux issus des génisses croisées en monte naturelle avec un taureau Bazadais sont valorisés en viande. Pour ces éleveurs (qui ont aussi fait le choix dintégrer des pommes de terre et des poireaux dans leur rotation), le système laitier naisseur-engraisseur est le plus résilient. Ils ont ainsi choisi un système qui se tient au niveau agro-écologique, mais aussi avec une capacité à ne pas trop subir les crises d'où qu'elles proviennent.
Dossier spécial : L'énergie sur nos fermes
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Sophie TIRARD, Auteur ; Anne-Laure DUTERTRE, Auteur ; ET AL., AuteurAu carrefour entre crise énergétique et réchauffement climatique, la clé de ladaptation des fermes laitières bio repose, en particulier, sur la recherche de la sobriété et de l'autonomie énergétique. Ce dossier spécial regroupe 11 articles qui permettent daborder différents aspects de la question de lénergie sur les exploitations laitières : 1 Dans l'article "Sobriété des consommations d'énergie dans les fermes laitières bio", le Réseau Inosys Bovins Lait Ouest fournit son analyse, par systèmes laitiers (bio et non bio), des données relatives à la consommation de carburant et d'électricité ; 2 "Les consommations d'électricité en élevage laitier" fait le point sur les principaux postes de consommation électrique (bloc traite, refroidissement du lait, chauffe-eau) ; 3 L'article suivant fournit des pistes pour diminuer la consommation électrique de son tank à lait ; 4 L'article intitulé "La ferme de Tayer : La maîtrise des charges avant tout" propose le témoignage d'Emmanuel Tuaux, éleveur bio en Ille-et-Vilaine (35), qui a arrêté le maïs pour passer à un système tout herbe, afin de diminuer ses charges ; 5 Dans "Monotraite : De la décision au bilan, jusque sur la question de l'énergie", Anne-Marie Lelièvre, éleveuse bio dans le Calvados (14), apporte son témoignage sur la mise en place de la monotraite sur son exploitation ; 6 "Limiter l'impact environnemental de notre ferme, notamment dans le bloc traite" présente les adaptations réalisées au GAEC du Bois du Cep, en Loire-Atlantique (44) ; 7 Dans l'article "Quand économie rime avec efficience", Michel Nedellec, du GAEC de Loran, dans le Gers (32), explique comment l'irrigation sur la ferme a évolué ; 8 "Combiner photovoltaïque et bâtiment d'élevage, un bon compromis avec le recul" présente le témoignage de Loïc Toullier, éleveur bio dans la Manche (50), qui explique tout le processus de mise en place de panneaux photovoltaïques sur la ferme ; 9 "De l'énergie solaire jusque dans le Nord !" : témoignage d'Isabelle et de Jean-Michel Lepage, éleveurs bio dans le Nord (59), qui ont sauté le pas du photovoltaïque, ce qui leur permet d'être à 96 % autonomes en énergie ; 10 Dans larticle suivant, le GAEC de Ker Marie, dans le Morbihan, fait le bilan après un an dutilisation, dun ballon deau chaude thermosiphon pour le bloc traite ; 11 Le dernier article est une interview, réalisée par Johann Raymond, éleveur bio dans la Sarthe (72), auprès dun promoteur en agrivoltaïsme.
Fiches références systèmes CAP'2ER - édition 2023
La démarche Ferme Laitière Bas Carbone a pour objectif de réduire de 20 % l'empreinte carbone des fermes laitières françaises entre 2015 et 2025. Pour ce faire, des diagnostics environnementux ont été réalisés, entre 2013 et 2021, grâce à l'outil CAP'2ER® (diagnostic de niveau 2). Au total, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les contributions positives (ex : stockage de carbone, maintien de la biodiversité ) de 8 324 élevages laitiers ont été quantifiées. Ces diagnostics ont permis de réaliser des états des lieux diffusés sous forme de fiches signalétiques. Ces fiches offrent ainsi un état des lieux global, à partir des données de toutes les fermes diagnostiquées (fiche « Résultat système national »), et six états des lieux par typologie dexploitations : 1 - les fermes en agriculture biologique ; 2 les systèmes herbagers situés en plaine ; 3 - les systèmes reposant sur du maïs en plaine ; 4 les systèmes combinant herbe et maïs en plaine ; 5 - les systèmes herbagers en zone de montagne ; 6 - les systèmes combinant herbe et maïs en zone de montagne. Ces différentes fiches sont toutes construites de la même manière : le recto présente les principales caractéristiques des exploitations diagnostiquées, leurs émissions brutes de GES, leur stockage de carbone, leur contribution au maintien de la biodiversité et leur performance nourricière ; le verso se focalise sur les ateliers laitiers de ces exploitations, en apportant des données chiffrées plus détaillées sur leurs résultats techniques et environnementaux.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2023 : Exercice comptable 2021
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Laurent BAILLET, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2023Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières du Réseau d'Information Comptable Agricole (RICA). L'ensemble de ces fermes est situé dans le Grand Ouest (Bretagne, Normandie et Pays de la Loire). Dans cette édition 2023, s'appuyant sur les données 2021, l'Observatoire démontre qu'avec un système de production plus petit, les systèmes en agriculture durable obtiennent un résultat proche de celui des fermes RICA grâce à leur conduite économe et autonomie. Un dossier complémentaire, intitulé « L'attractivité des systèmes pâturants », présente les systèmes pâturants comme une voie d'avenir, de par leur durabilité économique, sociale et environnementale, et particulièrement dans un contexte où la transmission des fermes est un enjeu majeur. Des éleveuses et des éleveurs installés en systèmes pâturants témoignent de leur plaisir au travail et racontent comment ils réussissent à concilier projet professionnel, projet de vie et projet citoyen.
Organic farming offers promising mitigation potential in dairy systems without compromising economic performances
Mathieu LAMBOTTE, Auteur ; Stéphane DE CARA, Auteur ; Catherine BROCAS, Auteur ; ET AL., AuteurFace au manque de données claires (taille réduite des échantillons, omission des émissions liées à l'utilisation des terres ) comparant lempreinte carbone des produits alimentaires biologiques et celle des produits conventionnels, en particulier dans le secteur des produits laitiers, des chercheurs français ont souhaité combler cette lacune en mobilisant un ensemble de données de 3074 exploitations laitières françaises. En utilisant la pondération par score de propension, ils ont constaté que l'empreinte carbone du lait biologique est inférieure de 19 % à celle de son homologue conventionnel, sans tenir compte du changement indirect d'affectation des terres, et de 11 % avec des changements indirects d'affectation des terres. Dans les deux systèmes de production, la rentabilité des exploitations est similaire. Les chercheurs ont simulé les conséquences de l'objectif du Green deal de 25 % des terres agricoles consacrées à lagriculture biologique et ont montré que cette politique réduirait les émissions de gaz à effet de serre du secteur laitier français de 9,01 à 9,64 %.
Sobriété et consommation d'énergie dans les fermes laitière bios
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Coralie ZIELINSKI, Auteur ; Guillaume CHEVALIER, Auteur ; ET AL., AuteurA partir du Réseau Inosys Bovins Lait Ouest, l'équipe régionale Lait réseaux d'élevages des Pays de la Loire a réalisé une étude exploratoire sur les consommations énergétiques de 79 élevages laitiers de cette région, ainsi qu'en Bretagne, en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, sur l'année 2021. Dans un contexte d'inflation, cette étude vise à évaluer la dépendance énergétique de ces exploitations. Les principaux résultats sont exprimés en mégajoules par 1000 L de lait et concernent l'énergie directe (électricité et produits pétroliers) et l'énergie indirecte (liée à la fabrication et au transport des aliments et des engrais minéraux). En moyenne, les élevages biologiques consomment légèrement moins d'énergie : 2550 MJ/1000 L, contre 2700 MJ/1000 L pour les élevages conventionnels. Chez ces derniers, la consommation diminue lorsque la part de maïs produit baisse. Chez les bio, du fait notamment de l'absence d'engrais de synthèse, la part de l'énergie indirecte consommée (un tiers de la consommation totale) est plus faible qu'en conventionnel. La consommation d'électricité, quant à elle, varie peu entre les systèmes, et dépend plus particulièrement des équipements propres à chaque exploitation.
Transmission : Transmettre dans une zone céréalière
Amaury GONTHIER, AuteurAmaury Gonthier, éleveur de bovins lait bio dans l'Aube, a été salarié agricole pendant 8 ans, avant que l'opportunité de s'installer ne se présente, grâce au bouche-à-oreille. Dans cet article, Amaury Gonthier raconte son parcours à l'installation (démarches, aides...) et la reprise de la ferme d'Éric et de Lionel Robert, anciennement le GAEC de Beaufort, pour créer l'EARL Gonthier.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
Vers une vache idéale pour la pâture
Ann SCHÄRER, Auteur ; Sonja WOPFNER, AuteurEn Suisse, deux projets menés en parallèle, l'un par trois éleveurs bio de la région de Lucerne (Peter Heller, Andi Nussbaumer et David Bründler) et l'autre par le FiBL et Bio Suisse (projet Taureaux bio d'IA), s'intéressent à la sélection animale pour l'élevage bovin laitier bio. Leur objectif commun est de pouvoir sélectionner des taureaux dont la descendance sera la plus adaptée possible à une conduite au pâturage, voire à la pâture intégrale, tout en n'oubliant pas la bonne santé, la fertilité et la productivité. Si ce n'est pas un critère de sélection dans le projet Taureaux bio d'IA, les trois éleveurs sélectionnent également des animaux sans cornes. Par ailleurs, l'utilisation de taureaux issus de croisements n'est pas un souci pour eux, à l'image de leur taureau phare, Campus P, un Holstein néo-zélandais, alors que le projet Taureaux bio d'IA ne s'intéresse qu'à des taureaux de race pure. Ces projets de sélection pourraient permettre de mieux répondre aux besoins des éleveurs laitiers suisses en agriculture biologique.
Alterfixe : Le camp qui propose de s'installer autrement
Marianne DE WAVRECHIN, AuteurDu 30 juillet au 21 août 2022, 45 personnes se sont réunies pour la première édition du camp Alterfixe, installé au GAEC du Mont Hardy, dans l'Orne. Ce camp d'été, créé par la Coop des Territoires (un bureau d'étude local), avait pour objectif de faire découvrir des fermes laitières du bocage ornais et de faciliter les rencontres entre cédants et porteurs de projet qui souhaitaient s'installer en collectif. Une quinzaine d'agriculteurs bio ont accueilli visites, ateliers thématiques et chantiers collectifs, permettant aux candidats à l'installation hors cadre familial de se confronter à la réalité du terrain. La deuxième phase du camp Alterfixe, de décembre 2022 à avril 2023, avait pour but de permettre aux repreneurs de construire leur projet. Cet article, qui raconte la naissance du projet, est complété par des témoignages d'organisateurs et de participants.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998, même si ce n'était pas sa vocation première. A l'époque, ses envies d'indépendance et d'autonomie pour la ferme sont vite réprimées par un contexte agricole qui s'y prêtait peu, jusqu'à la crise laitière de 2009. C'est alors que la rencontre avec des éleveurs conduisant des systèmes plus herbagers et plus autonomes lui a ouvert de nouveaux horizons. Depuis, Éric a arrêté les céréales au profit de l'herbe (53 de ses 56 ha sont en herbe), il s'est formé aux médecines vétérinaires alternatives, et a converti sa ferme à l'agriculture biologique en 2019. Malgré ses craintes initiales, ses résultats économiques se sont améliorés.
Autonomie en protéines : un enjeu pour sécuriser son système en bovins lait bio
Jean-Pierre MONIER, AuteurEn élevage biologique, autonomie et maîtrise du coût alimentaire sont fortement corrélées à l'obtention de bons résultats technico-économiques. Pour les éleveurs de bovins laitiers, la conjoncture tendue observée en 2022 rend la sécurisation des systèmes d'autant plus cruciale. Dans cet article, Jean-Pierre Monier, de la Chambre d'agriculture de la Loire et référent technique bovins lait bio pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, présente un ensemble de conseils et de repères pour aider les éleveurs à ajuster au mieux leurs rations, notamment en protéines, dans l'optique d'optimiser les performances des vaches laitières. Les stratégies à mettre en uvre dépendent évidemment du potentiel de chaque exploitation. L'une des clés est de maximiser l'apport de protéines par le pâturage - l'herbe étant la première ressource des élevages de ruminants bio - et d'envisager la mise en culture de protéagineux utilisables en substitution du tourteau de soja.
Bilan carbone : des atouts confirmés pour la bio
Vianney THIN, Auteur ; Adrien LISEE, Auteur ; Adèle VERNOUX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Pays de la Loire, 58 fermes laitières bio ont réalisé des diagnostics CAP'2ER avec l'appui de leurs conseillers des GAB 44, GABBAnjou et GAB 85. L'outil CAP'2ER permet d'évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le stockage de carbone sur une exploitation agricole. Les résultats de ces fermes ont été comparés à ceux de 1104 fermes laitières diagnostiquées dans la région. A l'hectare, les fermes bio rejettent beaucoup moins de GES : 4340 kg équivalents CO2/ha, contre 7611 dans les autres fermes. En revanche, avec une productivité moindre en AB, les tendances s'inversent pour les résultats rapportés à l'unité de production : 0,96 kg éq. CO2/litre de lait, contre 0,92. Cependant, la meilleure capacité, en moyenne, des fermes laitières bio à stocker du carbone (plus forte présence de prairies et de haies) leur permet de dégager une meilleure empreinte carbone (émission - stockage : 0,61 kg éq. CO2/litre de lait, contre 0,82 pour les autres fermes).
En bio, produisez-vous du lait d'hiver ?
Costie PRUILH, AuteurEn élevage laitier biologique, la production de lait peut être très liée à la pousse de l'herbe, qui connaît son pic au printemps. Afin de pouvoir proposer du lait toute l'année à leurs clients, les laiteries mettent en place des prix incitatifs pour le lait d'hiver. Dans cet article, trois éleveurs bio, installés en Mayenne, en Loire-Atlantique et dans l'Oise, expliquent comment et pourquoi ils produisent ou non du lait d'hiver.
Contrer le parasitisme en bio par la prévention
Véronique BARGAIN, AuteurDans les systèmes d'élevage biologique, souvent très herbagers, la maîtrise du parasitisme est essentielle pour assurer une bonne santé du troupeau. Pour ce faire, quelques règles de base, axées principalement sur la prévention et rappelées dans cet article, sont à respecter. Cela passe, en particulier, par une hygiène correcte et une bonne alimentation du troupeau et par une gestion du pâturage adaptée (temps de retour sur les parcelles suffisamment long notamment).
Dossier : Des chemins qui tiennent la route
Costie PRUILH, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurPour valoriser au mieux l'ensemble des pâtures d'une exploitation laitière, les vaches doivent pouvoir y avoir accès dans de bonnes conditions. Ainsi, les chemins ont une importance particulière et il ne faut pas les négliger. Dans ce dossier, sont présentés les grands principes à respecter pour la conception de chemins de qualité, mais aussi de boviducs. Quelques témoignages, en France, en Angleterre et en Irlande, viennent illustrer cela : mélange terre-chaux recouvert de mâchefer, mélange chaux-ciment, dalles alvéolées, béton, ou encore pierres de carrière et finition en sable gris chez Nicolas Rubin, éleveur bio en Ille-et-Vilaine.
Dossier : Le croisement laitier est-il fait pour vous ?
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurEn élevage bovin laitier, le croisement de races séduit certains éleveurs. Sur la période 2018-2020, 6 % des inséminations premières (IAP) étaient en croisement, et les veaux croisés sont de plus en plus souvent nés de mères croisées elles-mêmes. Dans ce dossier, éleveurs et experts apportent leur éclairage et leurs expériences sur les différentes pratiques, ainsi que sur leurs avantages et les limites de celles-ci. Parmi ces témoignages, deux sont issus de systèmes pâturants et économes conduits en agriculture biologique dans le Finistère : le Gaec des Camélias, à Plogastel-Saint-Germain, qui élève 93 vaches 100 % croisées avec du croisement trois voies jersiaise x rouge scandinave x Holstein néozélandaise ; et la ferme expérimentale de Trévarez, avec du croisement trois voies Holstein x jersiaise x normande.
Dossier : Le pâturage
Nathalie DELAGNES, Auteur ; ÉQUIPE DE CONSEILLERS TECHNIQUES BIOLAIT, Auteur ; Erwan LE ROUX, Auteur ; ET AL., AuteurL'herbe, et notamment le pâturage, est une des clés de voûte de l'élevage de bovins biologiques. Dans ce dossier, réalisé après un été 2022 sec et chaud partout en France, des conseillers, des experts techniques et des agriculteurs partagent leurs expériences autour de la gestion du pâturage en bio, et ce, à différents stades de vie des bovins. Bien qu'étant une pratique ancestrale, le pâturage n'en requiert pas moins une certaine technicité, et il ne cesse d'être testé et évalué. Sont ainsi abordées différentes thématiques et techniques : les principes de base à respecter, les différentes techniques (libre, au fil, topping...), l'aménagement du parcellaire (sur le GAEC du Coteau de l'Aber, dans le Finistère), le pâturage tournant et ses variantes (dynamique ou simplifié), les points de vigilance quant à la couverture des besoins alimentaires et à la gestion des risques sanitaires, la gestion du parasitisme lors de la mise à l'herbe des génisses (chez Jean Raynal, éleveur dans le Doubs), le pâturage des veaux dès le plus jeune âge (sur la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, et chez Mathias Ploteau et Noémie Richard, en Loire-Atlantique), la complémentation de la ration avec des feuillages d'arbres (chez Joël Clavel, éleveur en Haute-Loire), le technopâturage (sur la SCEA de la Ferme du Parc dans l'Aube, chez Emmanuel Desbois en Loire-Atlantique et sur le GAEC de la Renardière dans la Manche), l'élevage de bufs croisés à l'herbe en complément d'un système laitier (chez Stéphane Mancel dans la Manche), le pâturage des vaches taries (au GAEC les Prés de Trégréhen dans le Morbihan), le pâturage régénératif pour les taries et les génisses (chez Jean-Marc Huet, en Sarthe), le pâturage toute l'année (sur l'EARL du Grand Molard, dans le Rhône), et le co-pâturage, pâturage de plusieurs espèces d'herbivores (au GAEC du Coudray, dans l'Eure).
Dossier : Paysannes et paysans engagés pour le climat
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-François PÉRIGNÉ, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte daléas météorologiques de plus en plus forts et impactants, lagriculture paysanne est porteuse de solutions, à la fois, pour sadapter, mais aussi pour lutter contre le changement climatique et contribue à lemploi, à une alimentation saine et à la protection de la biodiversité. Ce dossier, au travers de témoignages divers, allant de lélevage bovin lait à lostréiculture, en passant par le maraîchage ou larboriculture, montre que nombre de paysan.nes font évoluer leurs pratiques pour, à la fois, sadapter, mais aussi pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre ou leurs consommations de ressources, comme leau. Face aux retards pris dans la lutte contre le changement climatique, aux mesures insuffisantes ou aux solutions proposées souvent très technico ou/et ressources-dépendantes, les auteurs prônent plus de moyens et de visibilité donnés à une agriculture paysanne qui « propose un ensemble de pratiques culturales et délevage cohérentes, viables et propres, en constant dialogue avec les réalités biologiques, économiques et humaines ».
Elevage : la betterave fourragère, un fourrage de qualité
La betterave fourragère présente des avantages aussi bien zootechniques (bonnes valeurs alimentaires, sécurisation du bilan fourrager...) qu'agronomiques (culture piège à nitrates, racine pivot qui structure le sol...). De plus, elle résiste relativement bien aux conditions séchantes. Dans le cadre du programme AccéLaiR (Action pour le climat et l'économie Laitière Régionale), les Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine ont enquêté sept élevages laitiers biologiques à propos de leurs itinéraires techniques et de leurs usages de la betterave fourragère. Les résultats de cette enquête sont rapportés dans cette publication : semis, fertilisation, gestion des maladies, des ravageurs et des adventices, rendements... En 2021, en Nouvelle-Aquitaine, les rendements ont atteint, en moyenne en bio, 6,7 tMS/ha en non-irrigué et 9,7 tMS/ha en irrigué. Ils peuvent potentiellement atteindre près de 16 tMS/ha. Il est possible de faire pâturer la culture de betterave, et ce, dès le mois d'août. Les animaux pourront consommer les feuilles, mais aussi les racines qui ressortent en partie du sol (1/2 à 2/3).
Élevage laitier et changement climatique : Une boîte à outils pédagogiques
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurDans le cadre du projet Life Carbon Dairy, la Bergerie nationale de Rambouillet, l'Idele-Institut de l'Élevage et Reso'Them ont co-construit une boîte à outils pédagogiques pour mieux aborder la question de l'élevage laitier et du changement climatique. Disponible en ligne et mobilisable par un large public, ce contenu pédagogique, découpé en huit modules, est plus particulièrement adapté aux apprenants en lycée agricole (BTS Productions animales, BTS ACSE, Bac pro CGEA...).
Elevage des veaux laitiers sous la mère : Une expérience innovante à la Ferme d'Esclaye-Henin
Mathilde RODA, Auteur ; Marc-André HENIN, Auteur | JAMBES (520 Rue de Dave, 5100, BELGIQUE) : NATURE & PROGRÈS BELGIQUE | 2022La ferme d'Esclaye-Henin est une ferme familiale belge, située à Pondrôme, dans la Province de Namur, convertie à l'agriculture biologique depuis 2009 et certifiée Nature & Progrès depuis 2018. Attachée à son terroir, la famille Henin vise l'autonomie alimentaire pour son troupeau laitier : les vaches pâturent pendant sept à huit mois et les concentrés sont produits sur la ferme, à l'exception des tourteaux de lin et de tournesol. Le lait est transformé sur la ferme en beurre et en fromages à pâte dure au lait cru. Dans ce document, les quatre associés (le père de famille et ses trois enfants) présentent leur projet d'élevage de veaux laitiers sous la mère. Depuis quelques années, en effet, ils élèvent des veaux sous vaches nourrices, à raison de quatre veaux par vache. Leurs objectifs : optimiser le bien-être animal, en particulier des veaux, mais aussi améliorer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de la ferme. Leur cheminement et leurs essais sont explicités : contexte de départ, méthodologie mise en place et objectifs, résultats obtenus en matière de production et de qualité du lait, de fertilité des vaches, de croissance des veaux et de production de viande, de santé des veaux et de bien-être animal, d'organisation du travail et de qualité de vie des éleveurs.
Évoluer vers un système plus herbager, les bases
Cindy SCHRADER, AuteurL'herbe pâturée est le fourrage le moins coûteux à produire en élevage. Toutefois, valoriser au mieux cette ressource tout en assurant la pérennité des prairies ne s'improvise pas. Dans ce dossier, l'équipe du Cedapa apporte de nombreux conseils sur la gestion du pâturage pour aller vers des élevages laitiers plus herbagers. Il convient, dans un premier temps, de définir la surface accessible, pour les laitières, aux abords des bâtiments d'élevage puis, dans un second temps, de définir un calendrier de pâturage en fonction de la pousse de l'herbe. Dans les Côtes d'Armor, il est préconisé de prévoir une surface de base (accessible) de 30 ares par vache pour du 100 % pâturage au printemps, surface qui sera découpée en paddocks permettant aux vaches de ne pas rester plus de trois jours sur une même zone. Des indicateurs, visuels ou de type herbomètre, peuvent aider l'éleveur.
Farm level environmental assessment of organic dairy systems in U.S.
Horacio A. AGUIRRE-VILLEGAS, Auteur ; Rebecca A. LARSON, Auteur ; Nicole RAKOBITSCH, Auteur ; ET AL., AuteurAfin de mieux connaître les impacts environnementaux de l'élevage laitier biologique et d'évaluer les pratiques alternatives, cette étude a évalué, par une analyse de cycle de vie (ACV), 14 types d'élevages laitiers biologiques dans quatre régions des États-Unis. Ses auteurs ont pour cela utilisé un modèle d'ACV à l'échelle de la ferme pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre, la séquestration du carbone par les prairies et les cultures, les émissions de NH3, l'utilisation de diverses ressources (énergie fossile, terres et eau) et le potentiel d'eutrophisation. Des pratiques comme le stockage du fumier et la production d'énergie renouvelable présentent un fort impact. D'un point de vue méthodologique, les résultats des quatorze systèmes étudiés présentent des tendances différentes selon l'unité d'étude choisie (/ha, /animal, /kg de lait produit). Cette étude présente une procédure qui pourra être mise en uvre dans d'autres études ACV liées au secteur laitier ou à l'agriculture et qui peut être à l'origine de discussion sur le sujet.
Fraise : Se diversifier pour être plus résilient
Véronique BARGAIN, AuteurDans le Finistère, la SCEA Le pépin et la plume est une ferme biologique très diversifiée : fraises, pommes, 40 à 50 espèces de légumes, prairies et grandes cultures y côtoient les élevages de poules pondeuses et de vaches laitières. L'objectif pour les deux associés, Mickaël Pont et Mathieu Guyomard, est d'assurer l'autonomie et la résilience de l'exploitation de 96 hectares face aux risques techniques, mais aussi économiques. Les débouchés sont tout autant diversifiés, avec de la vente en circuits courts et longs, et la mise en place d'une activité de restauration (foodbus) depuis 2022.
Gestion des ressources fourragères : quels outils daide à la décision sont à disposition des éleveurs laitiers ?
C. BATTHEU-NOIRFALISE, Auteur ; A. LEFEVRE, Auteur ; E. FROIDMONT, Auteur ; ET AL., AuteurEn élevage laitier, une valorisation optimale des fourrages permet d'obtenir de bonnes performances économiques et environnementales. Cette synthèse propose une méthode pour catégoriser les outils daide à la décision (OAD) en lien avec la valorisation des fourrages en élevage laitier. Lobjectif étant de guider les éleveurs et leurs conseillers vers le(s) type(s) dOAD le(s) plus adapté(s) à chaque situation. Ces OAD peuvent intervenir à différents niveaux (pâturage, système fourrager, alimentation, troupeau, technico-économique et système délevage) et, donc, influencer directement ou indirectement la valorisation des fourrages. La temporalité sur laquelle sappuie lOAD permet différentes actions : prévoir (gestion prévisionnelle), contrôler (rétrospective) et repenser (analyse stratégique). Le niveau technique (indicateur, programme, outil automatisé) reflète le degré délaboration du conseil fourni par lOAD. Ainsi, en fonction du niveau de l'OAD, l'éleveur prend une posture différente par rapport à la prise de décision (interprétation du résultat d'un indicateur ; contrôle lors de l'utilisation d'outils automatisés...).
Grouper les vêlages : exemple au printemps
Solène ROUSSELET, AuteurEn élevage bovin laitier, grouper ses vêlages au printemps peut permettre de fermer la salle de traite pendant deux mois, lors du tarissement du troupeau, et ainsi de gagner en qualité de vie au travail pour les éleveurs. La mise en place d'un tel système repose sur plusieurs points-clés présentés dans cet article : la valorisation maximale du pâturage pour une économie de concentrés et, donc, de charges ; et une bonne génétique du troupeau, avec des vaches sélectionnées pour leur fertilité et des croisements de races permettant de bénéficier de l'effet d'hétérosis. Si chaque système est unique, la participation à des groupes d'échange contribue fortement à la bonne réussite de cette pratique. Un exemple de calendrier type, des vêlages en mars-avril à la période de tarissement en janvier-février, est présenté.
Jeu des 6 familles ERADAL « Les aliments utilisés en élevages laitiers plus ou moins en compétition avec lalimentation humaine »
Benoît ROUILLE, Auteur ; Bertrand BLUET, Auteur ; Barbara FANCA ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022La compétition entre l'alimentation animale et l'alimentation humaine est réelle mais reste faible pour les ruminants laitiers en France. Afin de faire découvrir ce concept de façon ludique, l'Idele - Institut de lÉlevage a créé un jeu de 6 familles. Il comporte 30 cartes à jouer, réparties en 6 familles comptant 5 aliments chacune. Chaque famille regroupe soit 5 fourrages, soit 5 aliments concentrés ou co-produits, utilisés pour lalimentation des troupeaux laitiers (bovins, ovins et caprins). Ces 6 familles daliments diffèrent entre elles selon leur niveau de compétition Feed/Food, c'est-à-dire selon le niveau de valorisation possible en alimentation humaine des aliments distribués aux animaux.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2022 : Exercice comptable 2020
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Alain DAVY, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2022Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières moyennes du Grand Ouest (RICA). Dans cette édition 2022, s'appuyant sur les données 2020, l'Observatoire démontre, à nouveau, que les fermes en agriculture durable permettent aux éleveurs de dégager plus de résultats, pour mieux rémunérer le travail. Elles sont également plus autonomes énergétiquement, et donc, plus résilientes en cas de crise. Un dossier complémentaire, intitulé « Les bonnes énergies des systèmes pâturants », met notamment en perspective les conséquences de la crise énergétique sur les résultats économiques des exploitations en 2022.
"Organisons collectivement le développement des conversions"
Costie PRUILH, AuteurLa commission lait de "Bio en Hauts de France" a organisé ses premières assises de l'élevage laitier bio. L'objectif, pour les acteurs présents, était de proposer des solutions à la filière qui doit faire face à un certain contexte de crise et notamment au déclassement de lait au printemps. Parmi les solutions rapportées dans cet article par Sophie Tabary, administratrice de cette commission lait, figurent, par exemple, l'organisation collective, à l'échelle nationale, des conversions, ou encore la mise en place d'une caisse de solidarité ou de péréquation pour maintenir un prix du lait minimum toute l'année.
Quelle place pour les animaux mâles dans l'organisme agricole ?
Marion LEBRUN, AuteurDans les élevages laitiers, le devenir des mâles est source d'importants questionnements. Les mâles qui ne restent pas pour la reproduction sont, dans la pratique courante, engraissés dans la filière longue intensive. Cette situation ne correspond pas à l'éthique de l'agriculture biodynamique et du pacte de domestication entre l'homme et l'animal. Réfléchir sur la taille du troupeau est important pour proposer un système naisseur-engraisseur plus juste. L'abattage à la ferme permettrait aussi de s'interroger sur le devenir de l'ensemble des animaux. L'écopâturage est aussi une solutions pour les mâles.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
S'adapter aux évolutions du climat
François D'ALTEROCHE, AuteurMarc Dumas, éleveur de vaches laitières en agriculture biologique installé dans la Loire à 500 m d'altitude, présente les pratiques qu'il a mises en uvre sur sa ferme pour s'adapter au mieux aux aléas climatiques : assolement, achats de fourrages sur pied chez un céréalier, mise en place d'une réserve collinaire, etc.
Et si les veaux laitiers étaient élevés au pis de leur mère ? : Essai à la Ferme d'Esclaye
Mathilde RODA, AuteurTenir compte, jusquau bout, du devenir des veaux en élevage laitier, de leur bien-être, tout en veillant à la viabilité de lexploitation, aussi bien en termes économiques que de qualité de vie de léleveur, autant denjeux qui ont amené la Ferme d'Esclaye, en bio et située en Belgique, à mener un essai sur lélevage au pis de veaux issus de son troupeau de 60 vaches Holstein. Cet essai, réalisé grâce à un financement participatif, a porté sur cinq couples mères-veaux, ces derniers étant nés entre le 13 février et le 10 mars 2021. Sevrés à huit mois, les trois mâles du lot furent abattus pour produire de la viande et les deux femelles ont intégré le troupeau de renouvellement. Restés constamment avec leurs mères jusquau 13 mars, les cinq veaux ont ensuite passé la nuit en case commune pour rejoindre leurs mères et le troupeau au pré, après la traite du matin. Des observations rigoureuses sur le comportement des animaux, leur état de santé et les performances ont été réalisées tout au long de cet essai. Les cinq mères ont montré une perte de 35 % de volume de production et de 10 % de matière grasse, en moyenne. Cependant, les veaux ont représenté une nouvelle source de revenu, avec une viande produite à un coût minimal. Les animaux ont été en bonne santé et ont montré un comportement plus riche en interactions sociales. L'apprentissage du pâturage a été plus rapide pour les veaux. Autant déléments qui poussent ces éleveurs à vouloir approfondir ce système, en associant à cette pratique des vêlages groupés au printemps pour profiter de la pousse de lherbe. Ce système permettrait aussi de réduire la charge de travail et de renforcer lautonomie de la ferme, d'autant plus que la ferme dispose d'un atelier de fromagerie.
Suivi herbe : Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc est éleveur laitier en agriculture biologique dans le Trégor, dans les Côtes d'Armor. Dans ce deuxième article qui lui est consacré (premier article dans le numéro 158 de l'Echo du Cedapa), il explique sa gestion du troupeau et des prairies en période hivernale, en s'appuyant sur le contexte de l'hiver 2021-2022. La monotraite à partir de début décembre, l'absence de vêlages à cette saison et l'arrêt du pâturage mi-décembre facilitent le travail. La gestion du pâturage sur la ferme vise à permettre une bonne pérennité des prairies avant d'assurer une certaine productivité laitière.
Afterres2050 : La place de l'élevage face aux enjeux actuels : Eléments de réflexion
Christian COUTURIER, Auteur ; Michel DURU, Auteur ; Antoine COUTURIER, Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2021Selon les auteurs de cette note, le débat sur lélevage doit sémanciper des postures pro/anti et retrouver de la nuance. Pour cela, le débat devrait se focaliser sur la comparaison de scénarios contrastés de réduction de lélevage dans une large plage, par exemple de -30 %, -50 % ou -70 %. Par ailleurs, il est indispensable de distinguer systématiquement les différents types de productions (lait/viande, ruminants/monogastriques) et les formes délevage (extensif/intensif), et de ne pas simplifier la réalité de manière outrancière, car chaque système présente ses avantages et ses inconvénients. En outre, il existe un continuum entre les différents systèmes. De plus, le débat ne doit pas être centré sur un seul enjeu. Il doit intégrer lensemble des problématiques, notamment le climat, la biodiversité, les enjeux déconomie rurale et déquilibre des territoires. Sur la question climatique, la discussion ne doit pas porter uniquement sur les questions datténuation, mais aussi sur la vulnérabilité, ladaptation et la résilience des agricultures. Ainsi, le document aborde différentes questions sur lesquelles les auteurs apportent des chiffres et des éléments de réflexion : Les animaux sont-ils indispensables au maintien de la fertilité des sols ? ; Produire bio sans élevage est-il possible ? ; Consommations de viande et de lait : Peut-on réduire l'une sans l'autre ? ; etc.
Analyse des logiques de conduite d'élevages bovins laitiers biologiques en zone de plaine (Sud Lorraine)
Corentin CHAPEL, Auteur ; Kristen HOURMANT, Auteur ; Inès NÉRI, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2021Le projet de recherche BIOSYLF, mené par plusieurs équipes de recherche d'Inrae dans le cadre du métaprogramme Métabio, s'intéresse aux systèmes délevage biologiques et à leur aptitude à la transformation fromagère. En 2020-2021, la mission a été confiée, à un groupe d'étudiants ingénieurs de VetAgro Sup, d'analyser un échantillon d'élevages bovins laitiers biologiques de plaine, dans le sud de la Lorraine, et dans une démarche de transformation fromagère. L'objectif était de mieux connaître la diversité de ces élevages, ainsi que leurs logiques de fonctionnement face aux aléas, en particulier climatiques, mais aussi économiques, sanitaires, organisationnels et techniques. Dans ce rapport, les étudiants présentent leur problématique, la méthodologie qu'ils ont mise en place pour y répondre, ainsi que les résultats obtenus (description de l'échantillon, conduites d'élevage, aléas rencontrés et leviers mobilisés). 17 exploitations, dont la station expérimentale Inrae de Mirecourt, ont été enquêtées. La diversité des prairies et la diversification des espèces cultivées, par exemple via l'agroforesterie, sont les principaux leviers identifiés.
Bilan carbone : ça carbure dans le Sud-Ouest : Zoom sur le travail des éleveurs du Sud-Ouest, accompagnés par Xavier Barat d'Innov-Eco2
Xavier BARAT, Auteur ; Céline MEFFE, Auteur ; Mathieu RENAUD, Auteur ; ET AL., AuteurIngénieur agronome basé dans le Sud-Ouest de la France, Xavier Barat a développé, via sa SCOP de formation et de conseil Innov-Eco2, un outil carbone adapté aux systèmes d'élevages herbivores biologiques et pâturants. S'appuyant sur les outils existants que sont CAP'2ER, pour les valeurs d'émissions de carbone, et DIALECTE, pour le fonctionnement du système et son niveau de dépendance à l'énergie et aux intrants, Xavier Barat aborde également, via son outil, le bilan humique et un calcul du potentiel de stockage des prairies. Dans une démarche de formation-action, l'objectif est ainsi d'aider les éleveurs à mieux comprendre le fonctionnement de leur système vis-à-vis du carbone et à élaborer des scénarios d'amélioration. Trois éleveurs laitiers bio du Sud-Ouest ayant bénéficié de cet accompagnement témoignent.
Caractérisation des facteurs de la résilience des exploitations bovines et ovines laitières biologiques françaises
Les exploitations bovines et ovines laitières biologiques évoluent dans un contexte incertain, caractérisé par de multiples perturbations. Ce contexte pose la question de leur résilience, cest-à-dire de leur capacité à faire face à ces perturbations. La thèse dAugustine Perrin a visé à caractériser les facteurs de résilience. Quatre dispositifs ont permis de recueillir et de croiser des données qualitatives et quantitatives sur des élevages laitiers bio. 128 entretiens semi-directifs ont notamment été conduits auprès déleveurs laitiers bio, dans le cadre du projet Casdar Résilait. Différents facteurs de résilience (évoqués par ces agriculteurs) ont été mis en évidence : lorientation vers des systèmes herbagers autonomes et économes, la structuration des filières, lassurance de prix stables et rémunérateurs. Cette résilience est perçue différemment selon lexpérience des éleveurs (conversion récente ou ancienne) et selon les filières (bovins ou ovins). Les facteurs de résilience de chacune de ces filières ont été étudiés séparément et font lobjet de chapitres spécifiques. Comme cette thèse a été marquée par le Covid-19, la résilience des exploitations et de la filière laitière bio face à cette pandémie (1er confinement) a également été étudiée. Globalement, la pandémie a eu un impact nul ou réduit sur la plupart des exploitations, grâce à leur faible dépendance aux intrants (comparativement, le changement climatique est plus redouté par les éleveurs). La pandémie a également eu un impact modéré sur laval de la filière grâce à la flexibilité de cette dernière. Par ailleurs, limpact de lorganisation du travail sur la résilience des fermes laitières bio a été analysé, en se focalisant sur les bovins lait. Diverses organisations du travail, qui concernent aussi bien le travail dastreinte (ex : supprimer lastreinte de la traite une partie de lannée) que le travail de saison (ex : déléguer les travaux des champs), donnent lieu à des systèmes sereins et résilients.
Conversion : Une opportunité pour les fermes en situation financière fragile ?
Guillaume MICHEL, AuteurIl est fréquent de penser qu'une conversion à l'agriculture biologique ne peut aboutir si la ferme en question ne se trouve pas, au préalable, dans une situation financière solide. Pourtant, plusieurs vagues de conversion à l'AB se sont déclenchées justement quand la conjoncture en agriculture conventionnelle était difficile, particulièrement en production laitière. Dans cet article, le Groupement des agriculteurs biologiques des Côtes-d'Armor partage son expérience et ses réflexions, et explique en quoi une conversion à l'AB peut être une opportunité pour les fermes en difficulté financière. La réussite de telles démarches est grandement conditionnée par l'accompagnement dont pourra bénéficier l'exploitation. Sur le terrain, le GAB 22 s'associe, pour cela, à l'association Solidarité Paysans 22, pour apporter, aux candidats à la conversion qui en ont besoin, un appui complet, aussi bien sur les aspects techniques que sur les aspects économiques et humains.
Dossier : L'eau
Jean-Luc DENIS, Auteur ; Audrey VINCENT, Auteur ; Aurélie RINGARD, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier consacré à l'eau, des témoignages illustrent les enjeux actuels et futurs d'une gestion de la ressource en eau en cohérence avec le changement climatique : - L'AB pour faire face aux problèmes de pollution de l'eau (ISARA) ; - Gagner en autonomie sur la ferme par le traitement de l'eau (GAEC dans le 01 et dans le 42) ; - A la ferme de Grand Lieu, la moitié de la surface inondée 6 mois de l'année (44) ; - Le Parc et les agriculteurs, partenaires des mares (PNR des marais du Cotentin et du Bessin) ; - Augmenter la capacité de rétention en eau du sol en travaillant sur la matière organique (35) ; - Et si l'irrigation et les vaches sauvaient la planète ? (32) ; - Les pieds dans les prés, même en été, grâce au sorgho irrigué (46) ; - De la tempête de 1999 à l'autonomie fourragère, par la réhabilitation de sources en parcours forestiers (43) ; - Irriguer tout en préservant la ressource et l'énergie (79) ; - Un système d'irrigation qui permet de faire pâturer le troupeau même en période de sécheresse (10) ; - Assurer l'autonomie alimentaire en zone de montagne via l'irrigation (48) ; - Sécuriser les fourrages grâce à l'irrigation (35) ; - L'eau, la pluie, les sécheresses, les inondations... (29).
Dossier : Valoriser les jeunes animaux de la filière laitière
Annabelle WÜRBEL, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique LEON, Auteur ; ET AL., AuteurQue faire des jeunes mâles en élevage laitier, aussi bien les veaux, les chevreaux que les agneaux ? Majoritairement vus comme des « sous-produits » de la production laitière, ils sont globalement envoyés en systèmes dengraissement, organisés diversement selon les filières. Or, ces animaux sont achetés à des prix de plus en plus bas aux éleveurs, souvent en deçà du coût de production. Dans un contexte global de moindre consommation de viande en France, la crise Covid, synonyme de baisse des débouchés (ralentissement des exportations de ces jeunes animaux, ou de la restauration hors domicile), a mis en lumière la dépendance des éleveurs envers les engraisseurs, ainsi que la question plus globale de la cohérence des filières laitières aujourdhui. Les modèles actuels de production laitière, basés notamment sur lhyperspécialisation, ne sont-ils pas à questionner ? Quid du bien-être animal, de lengraissement industriel à la poudre de lait, des schémas de sélection de races, ou encore du manque doutils dabattage/transformation de proximité ? Ce dossier, via plusieurs témoignages, se fait le relai de questionnements de producteurs ou encore dinitiatives de certains pour trouver, seuls ou collectivement, des alternatives : lélevage des cabris sous la mère pour cette éleveuse productrice de fromages en Aveyron ; le passage de lélevage caprin laitier à lengraissement de veaux, de chevreaux et de cochons pour ce couple de producteurs dans lIndre ; une dynamique collective dans les Hautes-Alpes pour une filière « chevreaux » locale autour dun abattoir de proximité géré par des éleveurs ; le projet de création dun label rouge « chevreau lourd » par le Syndicat caprin de la Drôme ; lallongement des lactations, voire le développement de la lactation induite (stimulation de la production de lait par la traite sans mise bas) ; ou encore la mise en place dun système engraisseur à lherbe de veaux laitiers par un producteur du Pas-de-Calais qui achète les veaux à des éleveurs près de sa ferme Au-delà de ces initiatives locales, aller plus loin demandera échanges, réflexions et aussi un engagement des pouvoirs publics.
Des estimations de revenus 2020 en baisse généralisée
Annick CONTÉ, AuteurDans cet article dédié aux revenus 2020 des exploitations laitières françaises, globalement en baisse par rapport à 2019, un encart est consacré aux systèmes laitiers bio. Pour ces derniers également, les revenus ont diminué, en lien avec un prix du lait qui stagne, des charges d'alimentation qui augmentent et des aides qui baissent. A noter qu'il existe de fortes disparités entre élevages.
Éviter la présence d'eau accidentelle dans le lait
Cécile JULIEN, AuteurLa présence d'eau dans le lait, mesurée par cryoscopie, est l'un des critères de qualité du lait scrutés par les laiteries. Cet article présente les différents points de vigilance auxquels les éleveurs doivent prêter attention pour éviter la présence d'eau accidentelle. Ils concernent le matériel de traite et la vidange du tank, mais aussi l'apport de sel (50g/jour/vache) et l'abreuvement des vaches, notamment au pâturage. En effet, si les vaches n'ont pas suffisamment accès à de l'eau toute la journée, elles risquent de boire beaucoup juste avant la traite. En encart, Guillaume Bigot, éleveur bio dans le Finistère, témoigne.
HappyGrass : Tirer le meilleur parti de l'herbe ; Témoignages d'utilisateurs : Le numérique pour optimiser ses choix
Frédéric RIPOCHE, AuteurHappyGrass est une application numérique développée par sept structures partenaires - dont l'Institut de lÉlevage et le Conseil Élevage 25-90 - et qui fournit une gamme d'outils aux éleveurs de ruminants, principalement en bovins lait, pour les accompagner dans la gestion de leurs prairies. De la composition de ces dernières à la gestion du pâturage et/ou de la fauche, plusieurs modules sont disponibles sur smartphone ou sur ordinateur. Les nouveautés disponibles sont présentées dans cet article. Elles permettent notamment de prévoir les besoins de surfaces en herbe d'un troupeau, ou encore de recevoir des alertes en fonction des prévisions météorologiques. Trois éleveurs de vaches laitières bio, plus ou moins novices sur l'application HappyGrass, témoignent sur les usages qu'ils en font.
Renouer le cordon entre les vaches et les veaux
Bérangère CAREL, AuteurEn élevage laitier, et en particulier en élevage biologique, de plus en plus d'exploitations s'essayent à l'allaitement naturel pour les veaux, soit par leur mère, soit par des vaches nourrices. Plusieurs projets européens se sont aussi penchés sur cette pratique. Les principales observations qui en ressortent sont présentées dans cet article. La santé des veaux en est améliorée, de même que le bien-être animal (dans une certaine mesure, le sevrage restant une étape délicate) et celui de l'éleveur (avec un sentiment de revalorisation de son travail). D'un point de vue économique, les résultats sont mitigés.
Revenus agricoles et place des éleveurs dans la filière : Echo d'un groupe de réflexion depuis les Pays de la Loire
Philippe TANGUY, AuteurEn Pays de la Loire, un groupe d'éleveuses et d'éleveurs membres du Gradel (Groupe de Recherche en Agriculture Durable, qui fait partie du Réseau Civam) s'est constitué autour de la double thématique des revenus agricoles et de la place des éleveurs laitiers dans leur filière. Quels sont réellement les revenus des agriculteurs ? Quels sont les rapports de force qui déterminent ces revenus ? Qu'est-ce qui pourrait rééquilibrer ces rapports de force pour que les agriculteurs puissent vivre décemment de leur travail ? Quelle est la place de la filière laitière dans notre société à l'heure de la transition écologique ? Ce compte-rendu pose le problème et partage les réflexions et les pistes de solutions formulées lors de la journée d'échange qui a réuni les éleveurs de ce groupe, le 9 mars 2021. Dans une première intervention, par exemple, Romain Dieulot (Civam) a démontré que la stratégie consistant à réduire les charges, notamment en maximisant le pâturage, s'avérait plus payante que celle qui vise à faire du volume. Plus précisément, les données économiques indiquent une baisse importante des coûts de culture à l'ha pour les systèmes herbagers. En matière de rémunération, quand le revenu disponible dans les fermes du RICA est de 17 915 en moyenne, il augmente (avec un prix du lait identique) de 7 000 pour les fermes herbagères en agriculture durable non bio, et passe à 30 866 dans les fermes bio.
Les surcoûts du robot mobile sont amortis par le 100 % pâturage
Cécile JULIEN, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, compte deux principaux sites d'exploitation situés à 4,5 km l'un de l'autre. Afin de valoriser, par le pâturage, le site le plus éloigné, et ainsi réduire les coûts alimentaires du troupeau laitier conduit en agriculture biologique, le choix a été fait d'investir dans un robot de traite mobile. Après plusieurs années de transhumance estivale du troupeau et du matériel de traite (robot et tank), le bilan technique est bon, mais le bilan économique est plus mitigé. En effet, les surcoûts induits par cette organisation originale ne sont amortis que grâce à la réduction des coûts alimentaires.
Le bio, entre prévention et médecines alternatives
Bernard GRIFFOUL, AuteurEn Rhône-Alpes, une enquête a été réalisée auprès de 17 éleveurs laitiers bio afin de cerner les évolutions de leurs pratiques vétérinaires depuis leur conversion. Globalement, les antibiotiques et les traitements systématiques sont moins utilisés en AB. Les éleveurs bio misent beaucoup sur la prévention : alimentation, propreté des logements, gestion des parasites Par ailleurs, ils ont davantage recours aux médecines alternatives : phytothérapie, homéopathie et aromathérapie. Cet article présente les méthodes préventives et alternatives utilisées en bio en matière de santé mammaire, de santé des veaux, de gestion du parasitisme et de prévention des boiteries. Il apporte aussi quelques données économiques sur les frais vétérinaires (en /VL, et en /1000 L) ainsi que sur les coûts des traitements.
Bourgogne-Franche-Comté : Salon Tech&Bio Elevage : une première édition réussie !
Frédéric RIPOCHE, AuteurMalgré la crise sanitaire, l'édition du salon Tech&Bio Elevage a été un succès puisquelle a attiré près de 3 000 visiteurs. Ce salon régional sest tenu les 9 et 10 septembre 2020, en Haute-Saône, sur la ferme dArgirey (des informations sur cette ferme bio en polyculture-élevage sont apportées en fin darticle). Les 3 ha mis à disposition ont accueilli pas moins de 110 exposants, 150 intervenants et 43 structures. De nombreuses conférences, tables-rondes et démonstrations ont également été organisées, ainsi quun concours : le concours régional de lEtable rentable. Ce dernier avait pour objectif de montrer au public que les élevages laitiers bio peuvent être très techniques et obtenir des résultats économiques intéressants. Quatre critères, évalués à travers plusieurs indicateurs, ont été retenus : la production laitière, la qualité du lait, la reproduction et lautonomie de lexploitation. Les éleveurs avaient dailleurs été consultés sur la pertinence des indicateurs choisis. Cest Laurent Dodane, un éleveur basé en Haute-Saône, qui a remporté ce concours.
Dossier : Veaux mâles
Jean-François DEGLORIE, Auteur ; Jean-Louis PEYRAUD, Auteur ; Paul-Marie AUBERT, Auteur ; ET AL., AuteurLe devenir des veaux mâles laitiers dans la filière biologique devient un sujet de préoccupation. L'absence de débouchés est un problème, peut-être plus éthique qu'économique. Dans la majorité des cas, ces veaux sont orientés vers des élevages conventionnels de type industriel. Pourtant, la viande issue du cheptel laitier offre des réponses très pertinentes aux défis écologiques actuels. Alors, pourquoi cette question a-t-elle du mal à progresser ? La réponse est complexe, tenant à la fois du politique et du culturel. Pour comprendre les enjeux et tenter de saisir toute la complexité du sujet des veaux mâles en élevage laitier bio, ce dossier alterne interviews de scientifiques et témoignages d'éleveurs qui ont mis en place des ateliers de valorisation de ces animaux.
Evolution de la réglementation pour le logement des veaux
Olivier CESBRON, Auteur ; Jean-Claude BESNARD, Auteur ; Grégory BEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa réglementation de l'agriculture biologique est en cours d'évolution. Les changements à venir devraient notamment concerner l'accès à une aire d'exercice extérieure pour les veaux. Dans cet article, des éleveurs laitiers bio, partout en France, présentent les adaptations qu'ils ont d'ores et déjà mises en place sur leurs fermes : création d'ouvertures dans les bâtiments d'élevage pour donner accès à une aire paillée ou bétonnée, élevage des veaux sous leurs mères ou par des nourrices, accès aux pâtures pendant leurs premiers mois de vie, etc.
Fermoscopie : Les vêlages groupés dautomne au GAEC du Perray
Olivier JOSSET, AuteurDidier Motais sest installé dans les Côtes dArmor, en 1981, sur 17 ha, avec quelques vaches laitières, sur une ferme qu'il a ensuite développée. En 1994, il a été rejoint par son épouse, Sylvie, puis son fils en 2017, a repris une ferme de 42 ha. Dès le début des années 2000, ils ont fait le choix de passer en système pâturant avec 83 ha dherbe, dont 65 ha facilement accessibles. Ils ont également changé de race : ils ont remplacé les Primholsteins par des Montbéliardes. Ils ont profité de ce changement pour mettre en place des vêlages groupés dautomne. Pour cela, ils ont commencé à effectuer des inséminations artificielles. Ces dernières sont toutes réalisées entre fin novembre et mars pour avoir des vêlages de septembre et à novembre. Les vêlages groupés dautomne présentent, pour eux, plusieurs avantages : fermeture de la salle de traite en août (saison sèche où le pâturage est difficile), meilleure organisation du travail, volume de lait vendu en hiver plus important (prix élevé). En revanche, la charge de travail est intense pendant la période de vêlage et il faut prévoir un stock de fourrages plus conséquent. Ils réfléchissent à traire toute lannée, mais ne comptent pas arrêter les vêlages groupés. La ferme est également en conversion bio depuis un an.
Les filières laitières, dont le lait bio, toujours dans la tourmente du Covid-19
Tendances Lait Viande est une lettre mensuelle éditée par lInstitut de lÉlevage (Idele) et la Confédération Nationale de lÉlevage (CNE). Elle explique la conjoncture des marchés de la viande et du lait. Durant la crise de la Covid-19, des numéros hors-série ont été réalisés chaque semaine afin danalyser limpact de cette crise sur les marchés français et européens. Ce numéro spécial, datant du 14 mai 2020 et sous forme de diaporama, est dédié à lévolution des marchés laitiers durant cette période avec une partie consacrée au lait bio. Il a été réalisé par Gérard You et Benoît Baron, respectivement responsable du service Économie des filières et chef de projet Conjoncture Lait à lIdele. Après une première partie consacrée à la filière conventionnelle (marché des produits laitiers, prix, collecte, débouchés, exportations ), la seconde partie est dédiée à la filière bio. Durant le confinement, la consommation de lait bio a été boostée même si le marché a été chahuté. Des données plus précises sont apportées sur lévolution de la collecte, des prix, les produits transformés, le lait déclassé, les débouchés et la consommation française. Des focus sont ensuite réalisés sur les filières lait bio de pays voisins : Allemagne, Autriche, Danemark, Pays-Bas. Il est également possible de visionner le webinaire (séminaire en ligne) lié à ce diaporama, afin de bénéficier des explications et commentaires de Gérard You et de Benoît Baron (http://idele.fr/no_cache/recherche/publication/idelesolr/recommends/les-filieres-laitieres-dont-le-lait-bio-toujours-dans-la-tourmente-du-covid-19.html).
Impact de la crise Covid-19 sur les élevages et la filière laitière biologique (Résultats issus du projet Casdar Résilait)
Ce diaporama a été présenté à loccasion de lédition 2020 des BioThémas, un cycle de conférences organisé chaque année par lITAB et le Pôle Bio Massif Central dans le cadre du Sommet de lÉlevage. Cette présentation évalue les impacts de la crise Covid-19 sur les élevages laitiers bio et la filière lait biologiques. Elle sappuie, pour cela, sur les résultats obtenus dans le cadre du projet Casdar Résilait et montre comment les différents acteurs de cette filière ont fait face à cette perturbation imprévue. Pour analyser les conséquences sur les élevages, les résultats de deux enquêtes en ligne (conduites auprès déleveurs bovins laitiers) ont été croisés et des articles issus de la presse professionnelle ont été étudiés. Les résultats ont mis en évidence la résilience des fermes laitières biologiques (face aux impacts à court terme de la pandémie) due à leur autonomie, à leur capacité dabsorption et dadaptation, à leur diversité et à leur connectivité. Pour analyser les conséquences à léchelle de la filière, les données production/consommation ont été analysées, une revue de presse a été effectuée et des enquêtes téléphoniques ont été réalisées auprès de différents acteurs. Les résultats montrent une communication active entre les opérateurs et les producteurs durant cette crise. Différentes modifications sur les chaînes de production, ainsi que des innovations au niveau des circuits de distribution ont permis de faire face à la crise. Toutefois, les impacts à plus long terme restent difficiles à cerner : quelle sera lévolution de la demande, des volumes et du prix ? Comment évoluera le pouvoir dachat des ménages ?
Obsalim® : Les galettes de bouse crottes
La méthode Obsalim® de diagnostic et de réglage alimentaire, fondée sur lobservation des bovins, des ovins ou des caprins, a été créée par le docteur Giboudeau, vétérinaire dans le Doubs. Dans le cadre de la méthode, afin d'évaluer la dégradation des fourrages, il est possible de mesurer la quantité de résidu fibreux dans les bouses ou les crottes du troupeau par le système des galettes de bouses. Cette fiche illustrée présente le mode demploi de cette mesure.
Projet PERLAIB : Quelle attractivité pour une ferme laitière bio ?
Jean-Claude HUCHON, AuteurEn Pays de la Loire, ce sont plus de 700 élevages, soit environ 1500 éleveurs, qui livrent du lait bio. La moitié des éleveurs prendront leur retraite dans les 10 années à venir. C'est autant d'emplois à pourvoir, avec un large panel de projets personnels et professionnels possibles. Dans le cadre du projet PERLAIB, pour faciliter le maintien et le développement de la filière laitière bio, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire a conduit différents travaux sur les questions de l'installation, et notamment sur les facteurs d'attractivité d'une ferme laitière bio. Parmi ces facteurs, les personnes interrogées, étudiants d'une part (Bac pro et BTS), et porteurs de projets d'autre part, ont cité le montant de la reprise et les investissements, les conditions de travail sur la ferme et l'autonomie du système. Les résultats économiques ont été mis en avant dans une moindre mesure. En revanche, les porteurs de projets soulignent l'importance qu'ils accordent à la structure de l'exploitation, le morcellement du parcellaire étant éliminatoire dans de nombreux cas. Le fait que la ferme soit en bio est plutôt un atout, mais sans être indispensable, pour 1/3 des porteurs de projets qui considèrent que s'installer sur une ferme conventionnelle pour la convertir ensuite est aussi envisageable. D'autres informations ont été collectées dans le cadre du projet PERLAIB pour aider les postulants à se projeter dans la reprise d'une ferme laitière bio, informations mises à leur disposition sur le site internet de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire.
Ressources supports des différentes interventions du colloque de restitution du projet CasDar Résilait
Jérôme PAVIE, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; Augustine PERRIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2020Le projet CasDar Résilait s'est déroulé de 2016 à 2020. Il visait à étudier la résilience des systèmes laitiers biologiques bovins, ovins et caprins, en France. Ce projet a permis d'étudier ce sujet sous des angles variés. Les vidéos traitent des facteurs de résilience des élevages laitiers bio ; des risques et freins perçus par les éleveurs quant à l'installation ou la conversion en bio ; et de l'enseignement en lycée agricole. Des éleveurs témoignent, un état des lieux des filières bio est dressé, ainsi que des perspectives pour l'avenir, différentes pour les trois types délevages. Parmi les principaux résultats présentés, des tendances montrent que les systèmes les plus résilients comprennent en majorité une main duvre familiale, sont plus petits, avec des charges de structure (surtout de mécanisation) plus faibles. Ensuite, l'un des principaux freins à la conversion mis en évidence est le manque de connaissances techniques nécessaires à la gestion d'un élevage en bio.
Accompagnement des producteurs laitiers mayennais en transition vers des systèmes biologiques multi-performants
LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, AuteurLes collectifs sont des lieux propices à linnovation et aux transferts de pratiques entre agriculteurs bio et conventionnels. Plusieurs groupes ont répondu à un appel à communication de la FNAB, avec le soutien dEcophyto, pour valoriser les démarches innovantes quils mènent sur des thématiques liées à la réduction dusage des produits phytosanitaires et du désherbage chimique, ou en vue dinnover sur des techniques compatibles avec la réglementation de lagriculture biologique. C'est le cas d'un groupe de 11 éleveurs laitiers mayennais qui se sont réunis, en 2018 (6 éleveurs conventionnels et 5 en conversion bio), en s'appuyant sur l'accompagnement du Civam Bio 53. Pour soutenir les réflexions des producteurs, plusieurs formations techniques ont été mises en place : conversion ; gestion des adventices sans herbicides par une lutte préventive et curative ; comprendre et gérer ses sols pour produire sans polluer avec lapproche HERODY...
Un accord cadre entre l'OP bio Seine et Loire et Lactalis
Annick CONTÉ, AuteurUn accord-cadre a été signé entre Lactalis et quatre partenaires (OP bio Seine et Loire, OP bio de lEst, Unicoolait, Ucanel) sur le projet de marque de lait bio Lactel « Bio engagé ». Deux années de travail ont été nécessaires pour transformer une initiative des producteurs de lOP bio Seine et Loire en un projet de marque. Cette OP avait, dès 2016, élaboré une charte qui allait au-delà de la réglementation bio. Les producteurs de cette OP, Lactalis et les 3 autres partenaires sen sont inspirés pour mettre en place et valoriser une démarche de progrès volontaire dans les exploitations. Elle se base sur un plan de cinq ans avec des objectifs précis : un minimum de 180 jours de pâturage et de 75 % dherbe dans la SFP ; une place par vache à létable et à lauge ; moins de 300 000 cellules en moyenne sur lannée ; moins de 30 % de mammites, de 10 % de boiteries et de 5 % de boiteries sévères ; une sensibilisation aux gaz à effet de serre (diagnostic Cap2ER niveau 1) ; la plantation darbres ; des formations aux médecines complémentaires. Lengagement dans cette démarche est valorisé par une prime de 5 /1000 L. Laccord-cadre lié à cette démarche porte également sur la détermination du prix du lait bio : il sera adapté tous les trimestres en fonction des risques climatiques (suivant lindice Isop de pousse de lherbe et lindice Ipampa de lévolution des coûts de production).
Adopter les stratégies techniques des éleveurs laitiers bio : Un choix gagnant pour lenvironnement, et la durabilité économique et sociale de sa ferme L'expérience dans les Hauts de France
Déborah DECAYEUX, Auteur ; Raphaël DELVA, Auteur ; Bertrand FOLLET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Ce document a été réalisé dans le cadre du dispositif Transferabio soutenu par Ecophyto et géré par le réseau FNAB. 12 fermes laitières engagées en bio ont été suivies en 2017 par les conseillers bio des Hauts-de-France afin de relever des données technico-économiques et danalyser leurs performances environnementales, techniques et économiques. La SAU moyenne des 12 fermes est de 94 ha, dont près de 80 % en herbe. En plus de la moyenne des 12 fermes, les résultats de 3 fermes ayant des stratégies variées en matière dalimentation des animaux sont présentées : maximisation du pâturage, affouragement en vert ou mixte (stockage et pâturage).
Adopter les stratégies techniques des éleveurs laitiers bio : Un choix gagnant pour lenvironnement et la durabilité économique et sociale de sa ferme L'expérience de la FRAB Bretagne
Ce document a été réalisé dans le cadre du dispositif Transferabio, soutenu par Ecophyto et géré par le réseau FNAB, qui vise à fournir les transferts de savoir-faire entre producteurs. Il s'intéresse au passage en bio de systèmes laitiers de lOuest. En Ille-et-Vilaine, Bernard Delaunay est en phase de conversion de sa ferme laitière et il apporte son témoignage sur les changements techniques. Plus généralement, le passage en bio saccompagne dune évolution vers plus dherbages et donc moins de cultures. Les principaux impacts techniques et environnementaux des conversions en bio des systèmes laitiers du Grand Ouest sont présentés. Économiquement, le développement de lautonomie alimentaire et la réduction des coûts vétérinaires (parce que les animaux sont moins sollicités en termes de performances) permettent des résultats économiques des systèmes en bio meilleurs qu'en conventionnel. En effet, les prix supérieurs du lait bio servent à compenser les baisses de volume de production laitière et de cultures de vente.
Lagriculture suédoise : Agriculture la plus propre du monde ?
Guillaume EVAIN, AuteurDébut septembre 2019, un groupe déleveurs laitiers bio et conventionnels, nommé « Prospective IdréA » et basé dans le Morbihan, sest rendu en Suède pour découvrir la filière lait de ce pays. Guillaume Evain (éleveur bio) effectue un retour sur ce voyage détude. Ils ont commencé par rencontrer le seul syndicat agricole suédois (Lanbrukarnas Risk Forbund) qui joue un rôle important dans la promotion des produits agricoles. Un conseiller agricole leur a également présenté la coopérative Växa. Cette dernière regroupe de nombreux services : contrôle laitier, centre dinsémination, vétérinaires, GDS. Ils ont également pu visiter la plus grosse laiterie suédoise collectant du lait bio (ARLA), ainsi que des exploitations laitières bio et conventionnelles. Ces dernières affichent de très fortes productions par vache (entre 9 000 et 12 000 L) et très peu décarts sont observés entre les systèmes bio et conventionnels. La production moyenne par vache, selon l'organisme Växa, est de 8 900 L. Le prix moyen du lait conventionnel est de 372 / 1000 L et de 462 / 1000 L en bio. Les coûts de production sont très élevés en raison du haut niveau de production (le ratio fourrage/concentré est quasiment de 50/50, même en bio) et les conditions climatiques de la Suède (froid, pluie, neige) obligent à affourager les animaux doctobre à fin avril.
Aléas climatiques : Un système tous temps à lépreuve du temps
Mélissa DUMAS, AuteurEn Vendée, le GAEC Ursule (exploitation en AB, 8 UTH, 280 ha, 110 VL) travaille depuis longtemps sur ladaptation de son système de production aux aléas climatiques. Son système repose sur quatre grands principes : diversifier lassolement, cultiver des mélanges despèces et de variétés (dilution des risques), utiliser des espèces et des variétés qui tolèrent mieux la sécheresse, profiter un maximum des pousses de printemps et dautomne pour les ressources fourragères. Cependant, même si ces stratégies ont été efficaces durant une quinzaine dannées, de nouvelles adaptations sont nécessaires pour faire face à des aléas climatiques de plus en plus réguliers : printemps très humides, étés et automnes très secs. Pour sécuriser leur système, les associés ont tout dabord décidé daugmenter la part des cultures dhiver. Toutefois, ce choix a entraîné un déséquilibre dans les rotations et a causé des problèmes de gestion des adventices. Pour y remédier, ils envisagent dinvestir, dici un à deux ans, dans du matériel dirrigation et de rétablir leur ratio à 50 % de cultures dhiver et 50 % de cultures de printemps (les cultures de printemps seront ainsi sécurisées par le système dirrigation). En parallèle, ils maximisent la couverture du sol en implantant des dérobées afin davoir une ressource fourragère supplémentaire en automne.
Analyse des freins à linstallation en élevage bovin lait des personnes non issues du milieu agricole
Le constat est là : peu de porteurs de projet dinstallation sont à la recherche de fermes laitières, alors que cette production est prédominante en Ille-et-Vilaine. Ce désintérêt pour lélevage laitier est encore plus marqué parmi les porteurs de projets non issus du milieu agricole (NIMA), souvent plus attirés par les productions végétales. Pourquoi ? Dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne », une étude a été menée, en 2018, sur les freins à linstallation en bovins lait des NIMA. Cette étude, basée sur des entretiens menés auprès de 12 NIMA à divers niveaux davancement de leurs projets, projets en bovins lait ou non, a permis de montrer que la construction du choix de production pour ces personnes dépendait de 4 grands types déléments : la dimension éthique et politique du choix de production (amélioration de la société, proposition dalternative au modèle dominant ), la dimension du mode de vie impliqué par le choix de production (image dun volume horaire important en élevage laitier, par ex.), laccessibilité technico-économique du choix de production (les élevages laitiers sont vus comme trop grands et demandant un investissement trop important), et lacceptabilité sociale de la production choisie (lélevage nest pas toujours bien perçu). Les NIMA ont aussi des difficultés à se projeter dans lélevage bovin lait, pour diverses raisons : absence déleveurs sur des systèmes bio-herbagers dans leur « champ de vision », méconnaissance des bovins ou absence dexemples de reprises en bovins lait portées par des NIMA. Plusieurs préconisations peuvent être faites à lissue de cette étude, autour de 4 grands axes : faire évoluer les perceptions sur lélevage bovin lait, rendre plus accessible la découverte du métier, permettre le changement de choix de production pour le NIMA et transformer limage médiatique des éleveurs laitiers.
Analyse technico-économique d'une exploitation agricole en production laitière avec un projet de vente directe pour assurer l'arrivée d'un troisième associé
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement", suite à un stage dans une exploitation agricole en production laitière bio. Le GAEC des Iversonnes, situé dans la commune d'Arsac en Velay (Haute-Loire), est en bio depuis avril 2018. Le lait représente le produit principal de la ferme, mais l'exploitation vend aussi des veaux d'un mois en circuit conventionnel (pas de filière locale bio structurée), des veaux de lait et des génisses pour la viande. 72 ha sont consacrés aux prairies permanentes et 16 ha aux prairies temporaires. Des cultures complètent l'activité d'élevage : blé panifiable (5 ha), méteil (14 ha), maïs (10 ha) et Lentille Verte du Puy en AOP (2 à 3 ha). Le stage a porté sur la réalisation d'une analyse technico-économique du GAEC Iversonnes dans le but d'envisager une nouvelle activité en vue d'accueillir un nouvel associé. De plus, des pistes d'actions ont été étudiées pour comprendre comment sécuriser le système : Vaut-il mieux développer la vente directe de lait cru ? Renforcer la vente directe de Lentilles Vertes du Puy ?...
Bio portrait de David Duhail (53)
Alain GRASTEAU, AuteurCet article est une interview de David Duhail, éleveur laitier bio, âgé de 37 ans et basé en Mayenne. Fils déleveur, il a toujours été attiré par le métier dagriculteur. Il a effectué des études agricoles en commençant par un BEP. A seize ans, suite à un accident avec un produit phytosanitaire (projections dherbicide qui lont laissé aveugle durant trois jours), il a commencé à sintéresser à des systèmes de production basés sur moins dintrants. En BTS ACSE, il découvre la production biologique grâce à un module spécifique (une heure par semaine). Il fait alors le choix de réaliser son stage dans une ferme laitière bio qui effectue également de la transformation. Il y sera employé durant sept ans, jusquà ce que les associés décident darrêter dexploiter. Avec le soutien de sa femme, il cherche alors une ferme pour sinstaller. Il en trouve une à 15 km de chez eux, dont la configuration lui permet de mettre en place un système herbager. Il la convertit à la bio et réimplante plusieurs kilomètres de haies. Suite aux différentes sécheresses, David traverse quelques difficultés économiques (achats de fourrages importants). Pour y remédier, il espère pouvoir agrandir sa SAU. Cependant, il est satisfait davoir réussi à mettre en place un système qui lui permet de se dégager du temps libre pour sa famille et pour des activités extérieures.
Bovins laitiers en Auvergne-Rhône-Alpes : Clés de la réussite : la maîtrise des charges
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLors du Sommet de lÉlevage, Cerfrance Synergie Sud-Est a présenté les résultats dune analyse économique quil a menée sur la santé des fermes laitières bio en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle a porté sur les résultats 2017 de 86 exploitations laitières et a révélé une grande diversité dans leurs performances économiques. Globalement, la moyenne des résultats est correcte et les charges opérationnelles sont bien maîtrisées. La marge dorientation est par contre trop faible : elle représente en moyenne 7 % de lEBE, alors que Cerfrance recommande au moins 10 % pour les exploitations bio. Il faut rappeler que cette marge correspond aux ressources économiques destinées à préparer lavenir de la ferme (notamment la mise en place de nouveaux projets) ou à consolider la trésorerie. Concernant les écarts de performance, ils sexpliquent surtout par la gestion des coûts alimentaires : en bio, le coût de laliment est 2 à 2,5 fois supérieur au conventionnel alors que le prix du lait nest que de 1 à 1,5 fois plus élevé.
Civam de l'Oasis : Enrichir sa rotation avec les plantes à parfums, aromatiques et médicinales (PPAM)
Guillaume BEAUER, AuteurEn Champagne-Ardenne, le GAEC Duthoit-Philippoteaux est initialement une ferme laitière biologique. Depuis 2014, elle a intégré des PPAM dans son assolement. Les quatre associés ont eu cette idée après avoir rencontré un opérateur dAdatris, un transformateur de PPAM, qui cherchait à diversifier les zones de production et dapprovisionnement en PPAM afin danticiper déventuels aléas climatiques. Comme le GAEC était déjà équipé dun méthaniseur et dune unité de séchage, les associés pouvaient envisager dassurer une production, de la plantation au séchage. Ils se sont lancés en 2014 avec 1,5 ha de menthe poivrée bio. Ils ont alors acheté une petite planteuse à pinces et ont utilisé le matériel déjà présent sur la ferme pour les autres interventions culturales (herse, bineuse ). Les rendements ont été très bons : deux coupes d'une tonne chacune. Toutefois, ils ont vite compris quil fallait investir dans du matériel spécialisé. Petit à petit, ils ont acheté du matériel adéquat, et, avec dautres fermes du Civam de lOasis, ils ont créé une Cuma afin de mutualiser des matériels spécifiques. Ils ont aussi diversifié leur production de PPAM : mauve, mélisse, pissenlit, coriandre, chardon marie, thym citron et camomille.
Climat : Quels enseignements tirer dune année 2018 compliquée ?
Elisa DUBOIS, Auteur2018 a été une année difficile au niveau météorologique avec un printemps pluvieux, un été sec et un automne peu arrosé. Quelles leçons tirer pour réagir à temps face à de tels aléas ? Le premier point est détablir un bilan fourrager tenant compte du potentiel de production de son système, en intégrant une marge de sécurité, et dadapter son chargement en conséquence (par exemple : en Bretagne, en AB, il est préférable de ne pas dépasser 1 à 1.3 UGB/ha de SFP selon le potentiel de production). Il est aussi particulièrement important de suivre lévolution de ses stocks, à chaque période de constitution des fourrages (notamment au printemps). Le but est de pouvoir anticiper au plus tôt face à un aléa type baisse des foins au printemps ou consommation de stocks en été face à une sécheresse. A partir de ces éléments de pilotage (bilan fourrager et suivi des stocks), léleveur peut alors plus facilement décider de ses actions et mettre en place des leviers pour réagir : réformer, réserver des fourrages, ensiler un méteil, semer une dérobée estivale Agir sera dautant plus facile que léleveur anticipe tôt et même sur le long terme pour prévoir les années plus difficiles. Veiller à la bonne valorisation de la ration par lanimal est aussi un levier dautonomie important.
Contribution nette des productions laitières bovine, caprine et ovine à lalimentation protéique humaine en France
B. ROUILLÉ, Auteur ; M. LAURENT, Auteur ; J. JOST, Auteur ; ET AL., AuteurLa production laitière fait face à de nouveaux enjeux, notamment la valorisation des protéines végétales entre lalimentation animale et lalimentation humaine. Il est alors possible de se demander quelle est lefficience de transformation des protéines végétales par les ruminants laitiers, et dans quelle mesure les protéines utilisées dans les rations de ces ruminants sont en compétition avec lalimentation humaine. Cette étude, réalisée par l'Idele et la Chambre d'agriculture de l'Indre, a analysé des systèmes alimentaires délevages laitiers français (bovins, ovins et caprins). Elle sest plus particulièrement intéressée à leur utilisation daliments en concurrence avec lalimentation humaine (céréales, légumineuses à graines, maïs ensilage) ou non (prairies, parcours). Les efficiences protéiques brutes (protéines animales produites consommables par lhomme/protéines végétales consommées par les animaux) et nettes (protéines animales produites consommables par lhomme/protéines végétales consommées par les animaux mais consommables par lhomme) ont ainsi été évaluées. En moyenne, les systèmes laitiers sont producteurs nets de protéines pour lhomme, avec de meilleurs résultats en systèmes herbagers. À léchelle nationale, lefficience protéique nette est de 1,16 pour les brebis, 1,12 pour les chèvres et 1,88 pour les vaches. Des marges damélioration sont possibles pour ces trois filières.
Conversion à lagriculture biologique : La filière laitière interroge les facteurs de réussite
Thierry MOUCHARD, AuteurDans le cadre du Projet CASDAR Résilait, les facteurs de résilience des systèmes laitiers ont été analysés. La résilience étant la capacité dune exploitation à faire face ou à sadapter aux aléas et à retrouver sa situation initiale. Dans les trois productions laitières biologiques (bovins, ovins et caprins), deux types de risques menacent les exploitations : les perturbations externes (spécifiques à la filière bio ou non : concurrence, charges opérationnelles, etc.) et les perturbations internes (charge de travail, problèmes techniques, etc.). Deux études ont été menées pour étudier la résilience de ces exploitations, en se basant sur lautonomie, la viabilité économique et la cohérence globale dans la gestion de lexploitation comme principaux indicateurs. Chez les éleveurs bovins, un comportement réactif, une capacité danticipation, un volume de travail maîtrisé et un nombre restreint de vaches orientent vers plus de résilience. Concernant les exploitations ovines et caprines, lévolution de la satisfaction économique est liée à lévolution de la productivité individuelle des animaux. Dans tous les cas, en termes de résilience économique, avoir moins de charges de structure semble positif. Selon Maëlys Bouttes, en thèse sur la période de conversion, les éleveurs dressent un bilan positif de leur conversion, notamment concernant laccompagnement.
Converting to organic farming as a way to enhance adaptive capacity
Maëlys BOUTTES, Auteur ; Ika DARNHOFER, Auteur ; Guillaume MARTIN, AuteurLes agriculteurs sont confrontés à un contexte de plus en plus changeant (volatilité des marchés, évolution des politiques agricoles, nouvelles attentes sociétales). Analyser leur capacité d'adaptation permet de comprendre comment ils perçoivent différentes options et ce qu'ils estiment nécessaire pour permettre à leurs fermes de persister en période d'incertitude. Cette étude se focalise sur des producteurs laitiers en conversion biologique. Ces derniers ont été confrontés à une forte volatilité du marché du lait conventionnel au cours des dernières années. Vingt entrevues ont été menées avec des producteurs aveyronnais qui entamaient tous leur conversion à l'AB. L'analyse a montré que ces agriculteurs perçoivent l'agriculture bio comme moins risquée que leur ancien système, surtout en raison de la stabilité des prix et de la vision positive des consommateurs. De plus, ils s'attendent à ce que la bio augmente leur autonomie (notamment en ce qui concerne l'alimentation animale), et réduise leur exposition à la volatilité des prix des intrants. Ils sont également conscients des risques techniques liés aux nouvelles pratiques de production, mais ils sont confiants dans leur capacité à les gérer. Ils considèrent l'agriculture biologique comme un levier stimulant lapprentissage, notamment par des dynamiques collectives et des échanges d'expériences. De plus, ces agriculteurs s'attendent à ce que le prix de vente plus élevé du lait bio leur permette de réduire le nombre de vaches et la charge de travail sur leur exploitation. Cela leur donnerait plus de temps pour observer, réfléchir, expérimenter, apprendre, ce qui augmenterait leur satisfaction professionnelle et leur permettrait de mieux faire face aux changements. Dans l'ensemble, ils perçoivent l'agriculture biologique comme une option attrayante pour maintenir la viabilité de leur exploitation familiale.
Dossier : Faire face au changement climatique
Joachim PERROCHEAU, Auteur ; Cyrielle DENHARTIGH, Auteur ; Alice BOISSINOT, Auteur ; ET AL., AuteurLe partage et léchange dinformations, de réflexions et des pratiques qui marchent forment une véritable intelligence collective face au défi climatique. Les éleveurs des 1 300 fermes collectées par Biolait ne manquent pas de ressources et dimagination pour sadapter aux effets du changement climatique et aller vers plus dautonomie et de résilience sur les fermes, comme le montrent les témoignages de ce dossier. - Qu'entend-on par changement "climatique" ? ; - L'agriculture biologique : un atout face au changement climatique ; - Faire face au changement climatique : une réflexion et des actions à engager dès maintenant ; - Projet Life Agri Adapt ; - Le sorgho, une plante d'avenir face à la sécheresse ; - L'adaptation des fermes aux changements climatiques ; - Pour faire face à la sécheresse, réfléchir à son chargement et à son assolement ; - Au GAEC Cras, des bilans carbone qui confirment que... ; - Face à des étés plus secs, augmenter la surface accessible avec une salle de traite mobile ; - La monotraite en période de fortes chaleurs : "Je l'ai d'abord fait pour les vaches" ; - Revenir à la base et simplifier... Vers une recherche de cohérence et de résilience ; - Nous avons implanté des haies bocagères sur notre ferme ; - La betterave, une plante faite pour résister à la sécheresse ; - Sécuriser ses stocks et ses rendements par un déprimage de fin d'hiver ; - Le pâturage d'été possible grâce à l'irrigation ; - Quand les prix de la paille déraillent... Quelles alternatives ; - Laisser les arbres reprendre leur place dans les systèmes agricoles : Le travail du collectif "déleveurs d'arbres" de l'association "Terres et bocages" ; - Oasys : Un système laitier agroécologique adapté au changement climatique ; - Des producteurs bio solidaires face aux difficultés climatiques.
Dossier : Grouper ses vêlages au printemps : Une des réponses pour diminuer sa charge de travail en élevage laitier
Félix LEMARÉCHAL, AuteurEn 2014, un groupe de dix éleveurs laitiers du Cedapa sest formé afin de trouver des solutions pour diminuer le temps de travail sur leurs fermes. Après être partis en Irlande et avoir visité dautres élevages, ils ont retenu une solution : les vêlages groupés au printemps et la fermeture de la salle de traite durant deux à trois mois en hiver (décembre à mars). Lobjectif de ces systèmes est de pousser léconomie des charges au maximum, afin quils soient efficients et quils permettent de produire moins de lait. Pour cela, il faut caler la production sur la pousse de lherbe et faire vêler les vaches au printemps. Entre mars et août, la période de travail est chargée. En septembre, le travail diminue avec le passage en monotraite, jusquà la fermeture de la salle de traite fin décembre. Au GAEC Atout Trèfle (deux associés, 35 VL sur 35 ha), cette méthode est pratiquée depuis plus de quinze ans et permet à Pierre-Yves et Sylvie Plessix de travailler chacun 15,5 heures par semaine en moyenne sur l'année. En moyenne, le groupe déleveurs du Cedapa qui applique cette méthode a un EBE de 339 /1000 L de lait vendu grâce à une bonne gestion du pâturage et de la fertilité du troupeau.
Dossier : La place de Biolait dans les circuits courts
Jacques CHIRON, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; Clément GUÉRIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier explique pourquoi et comment le collecteur Biolait soutient ses adhérents qui effectuent de la transformation laitière. Une ferme qui transforme une partie de son volume vend moins de lait à la laiterie et les volumes vendus sont souvent plus variables. Toutefois, Biolait fait le choix de soutenir ces producteurs car la transformation laitière participe au développement de la bio et peut permettre de nouvelles installations. Ce dossier débute par les propos dYuna Chiffoleau, directrice de recherche à lINRA et co-animatrice du RMT Alimentation locale, qui définit ce que sont les circuits courts, ainsi que leurs impacts positifs (sous certaines conditions) pour les exploitations et les consommateurs. À la suite, Jean-Michel Péard, adhérent à Biolait et cofondateur, président et adhérent du réseau « Initiative À La Ferme » (SAS, à l'échelle nationale, de producteurs qui effectuent de la transformation laitière), explique en quoi consiste ce réseau et comment lui-même allie circuits courts et circuits longs sur sa ferme. Viennent ensuite les témoignages de plusieurs fermes laitières, aux situations diverses, toutes adhérentes de Biolait : La ferme des Jarouilles (Gironde) transforme une grande partie de son lait et réalise des livraisons anecdotiques à Biolait, elle décrit en quoi cette souplesse de collecte lui est favorable ; La ferme de Pincheloup (Eure) a, jusquà présent, valorisé tout son lait en direct, mais le fils qui va prochainement sinstaller va mettre en place la traite au champ et commercialiser le lait à Biolait ; Le GAEC du Pis Vert (Perche) transforme tout mais fait quand même le choix dadhérer à Biolait ; Le GAEC des Rieux (Haute-Marne) vend une partie de son lait sous STG Lait de Foin Dix autres témoignages sont apportés. Enfin, ce dossier est clôturé par un article sur Biocoop (partenaire de Biolait), qui fait également co-exister circuits courts et filières longues dans ses magasins.
Les éléments influençant les futurs cédants dans la perception de la transmissibilité de leur ferme laitière
Aujourdhui, la moitié des chefs dexploitation agricole ont plus de 50 ans et près de 60 % dentre eux ne savent pas encore qui leur succèdera. Lhypothèse peut être faite que nombre de futurs retraités pensent leur ferme non transmissible. Pour mieux comprendre pourquoi et comment agir, une étude a été menée, en 2018, sur la question des éléments influençant les futurs cédants dans leur perception de la transmissibilité de leur ferme, dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne ». Basée sur des entretiens auprès de 12 éleveurs en bovins lait (dont 4 en AB), installés en Ille-et-Vilaine, futurs retraités et à la tête dune petite ou moyenne ferme (surface inférieure à 58 ha), cette étude a permis dapporter des éléments sur la vision du cédant sur la transmissibilité de sa ferme. Quatre grands facteurs interviennent dans la construction de cette vision : la perception qua le cédant de sa ferme, sa perception de son territoire et de ses dynamiques dinstallation-transmission, sa vision du métier et sa représentation des repreneurs et du lien de responsabilité qu'il peut avoir envers eux. Des acteurs extérieurs influencent aussi le cédant : la famille, les professionnels para-agricoles, les groupes de pairs et les réseaux, les repreneurs, les propriétaires terriens, les voisins ou encore le contexte macro véhiculé par les médias. Mieux connaître linfluence de ces éléments peut permettre dagir, par exemple en aidant le cédant à changer de vision pour sa ferme, ou en jouant sur lenvironnement, pour faire évoluer les représentations de tous, en valorisant notamment les transmissions réussies pour « inverser le discours sur les petites fermes ».
« Fabriquer du fromage : Avoir une bonne valeur ajoutée, mais avant tout être riches de belles rencontres et dune réussite collective créant du lien Comme avec Biolait »
Marion GABORIT, AuteurEn Lozère, cinq fermes laitières (dix exploitants) se sont regroupées sous la forme dun GIE pour créer et fabriquer des fromages à partir de lait exclusivement lozérien issu de la race Brune (fromages « Saveurs Lozère »). Quatre de ces fermes sont en bio et 3 livrent à Biolait. Pour la transformation, ces éleveurs font appel à une fromagerie (fromagerie Baechler) sous forme de prestations de service. Le reste des tâches est intégralement géré par les membres du GIE. Lun deux soccupe du calendrier de collecte : comme chaque ferme ne transforme quune partie de son lait, il faut planifier les jours de collecte et les jours de transformation en fonction du calendrier de passage des laiteries. Après avoir livré le lait à la fromagerie, les éleveurs récupèrent les fromages et gèrent les stocks, les livraisons, les ventes (marchés, foires, magasins, restaurants, etc.), ainsi que la communication (page Facebook, démarchage, etc.). Ce système de transformation leur permet de mieux valoriser le lait (800 /1000 L), tout en mutualisant les moyens et en partageant les risques. Il est en partie possible grâce à la souplesse de Biolait qui accepte de collecter de plus petits volumes et de manière moins régulière.
Ils font élever leurs veaux par des nourrices
Costie PRUILH, AuteurTrois éleveurs laitiers sont interviewés sur leur manière de gérer lallaitement des veaux avec des vaches nourrices. Deux de ces éleveurs sont en bio : Thierry Couétil, éleveur dans la Manche, et Jean-François Conan, basé dans le Finistère. Le troisième, Marc Ben (installé dans le Loiret), est en conventionnel. Tous trois répondent aux questions suivantes : Est-ce que certains veaux sont élevés par leur mère ? Quelles vaches sont choisies pour faire des nourrices ? Combien de veaux par vache ? Est-ce que les nourrices sont traites ? Comment faire adopter les veaux aux nourrices ? Comment gérer le pâturage ? Comment se passe le sevrage ? Leurs réponses permettent de se rendre compte de la diversité des pratiques qui se cachent derrière lexpression « vache nourrice ». Dans tous les cas, le bilan économique est difficile à évaluer. Dune part, la quantité de lait vendu est moindre, mais dautre part, la quantité de travail est plus faible, les problèmes de santé diminuent, la croissance des veaux est meilleure, et des investissements peuvent être évités (ex : pas de nouveau bâtiment pour les veaux). Les vaches nourrices sont par contre à éviter si des cas de para-tuberculose ont été détectés dans le troupeau.
Installation/transmission en lait, un monde de représentations !!
Juliette BLANCHOT, AuteurQue ce soit en France ou en Bretagne, près de 60 % des fermes sont sans repreneur. En Ille-et-Vilaine, peu de repreneurs, dautant plus sils sont Non Issus du Monde Agricole (Nima), cherchent une ferme en bovins lait, alors que ces dernières représentent 50 % des exploitations. Ceci sexplique notamment par la perception quont de ces fermes aussi bien les cédants que les repreneurs Nima ou même lentourage familial ou professionnel (banque, laiteries ). Ainsi, une étude menée par le CIVAM 35 Installation Transmission a montré que la majorité des cédants considèrent leur ferme comme non transmissible (parcellaire non adapté, trop de capital, avenir pessimiste du métier ). De même, les porteurs de projet Nima ont souvent une vision très négative de lélevage bovin lait : pas éthique, peu rentable, surcharge de travail, méconnaissance des bovins Aussi, il est essentiel de changer les représentations de chacun pour faciliter les transmissions et les installations en lait, en agissant sur le cédant (ex. : inciter à avoir un discours positif), sur lenvironnement du cédant (ex. : montrer des transmissions réussies pour changer le regard des laiteries ou des banques ) et sur les repreneurs potentiels (ex. : montrer les modèles en élevage bovin lait bio-herbagers, durables et intéressants au niveau économique).
Le lait de sa propre herbe
Katharina SCHEUNER, Auteur ; Aline KÜENZI, AuteurEn Suisse, plus de deux tiers de la surface agricole est occupée par des cultures fourragères. Selon les estimations, un quart des exploitations délevage pourraient adopter la pâture intégrale mais très peu le font actuellement, car cette méthode est exigeante. La pâture intégrale a besoin dêtre professionnalisée d'autant plus que Bio Suisse a inscrit, dans le cahier des charges 2022, que plus aucun aliment fourrager bio ne pourra être importé pour les ruminants. La pratique de la pâture intégrale commence au printemps par du surpâturage afin de stimuler le tallage des graminées et dhabituer les animaux. Vient ensuite un important travail de planification des pâtures afin de faire correspondre les besoins en fourrage du troupeau à la production des prairies : taille des surfaces, durée et intensité du pâturage, ouverture des pâtures (au moment de la hauteur idéale de lherbe), heure de conduite des vaches au pâturage, etc. Une planification optimale nécessite plusieurs années de travail et dadaptations en fonction des observations réalisées et peut aussi être adoptée en pâture partielle pour les systèmes qui ne peuvent pas développer une pâture intégrale (éloignement des parcelles). Dautres paramètres peuvent influencer la réussite du système, comme la sélection du type de vaches et ladoption de vêlages saisonniers qui permettent de faire coïncider le besoin maximal de fourrages avec la forte croissance de lherbe et ainsi de limiter le coût daffouragement. Le producteur laitier bio Christof Widmer témoigne de son expérience en pâture intégrale et notamment de lintérêt économique (revenu de 43 CHF/heure, contre 26 CHF/h en ferme bio de plaine) et sur le temps de travail (2370 h, contre 3600 h).
Lettre Filières FNAB - Lait n° 13
Niels BIZE, Auteur ; Maëlys BOUTTES, Auteur ; Ika DARNHOFER, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 13 est composée des articles suivants : - Des producteurs bio solidaires face aux difficultés climatiques ; - La conversion à la bio pour améliorer sa situation ; - Phytothérapie : Quel contexte réglementaire en agriculture biologique ? ; - Vulnérabilité et stratégies adoptées par les fermes laitières en conversion ; - Nathalie Delahaye - Bovins lait - Val d'Oise ; - François Borel - Caprin lait et oléiculture - Bouches-du-Rhône ; - Bien-être animal en bio : Faire toujours mieux !
Lettre Filières FNAB - Lait n° 14
GAB 85, Auteur ; Julia SICARD, Auteur ; Danaé GIRARD, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 14 est composée des articles suivants : - Santé animale : Focus sur la méthode OBSALIM® ; - Le pâturage des chèvres sous toutes ses coutures ; - Didier Larnaudie et Alain Beyer - Bovins lait - Aveyron ; - L'agriculture biologique s'engage pour le climat - Tome 2 ; - Note de conjoncture du lait bio en France et en Europe - Premier semestre 2019 ; - Les freins à la conversion en élevage caprin ; - Favoriser l'usage des plantes en élevage ; - Quel foin pour quels objectifs ?
Mobilisation collective pour le lait de montagne
Annick CONTÉ, AuteurAlors que les différents atouts du lait de montagne sont en phase avec les attentes des consommateurs, les deux tiers des 3,4 milliards de litres de lait de montagne produits chaque année sont souvent insuffisamment valorisés. Une réflexion collective a démarré au sein de la filière lait de montagne pour y remédier. Depuis cinq ans, le marché du lait est dans une situation difficile liée à la fin de l'organisation commune du marché du lait. Comparés aux élevages laitiers situés en plaine, les élevages de montagne ont plus de mal à surmonter cette situation en raison de leurs coûts de production supérieurs (de 30 à 40 % supérieurs daprès le CNIEL). Les zones les plus touchées sont les Pyrénées et le Massif Central : - 22 % et 14 % de collecte en une décennie. Bien que les appellations laitières soient plus présentes dans les massifs montagnards, elles ne valorisent quun tiers du lait de montagne. Le poids des AOP est dailleurs très variable dun massif à lautre : les AOP valorisent plus de 80 % du lait en Savoie et dans le Jura, mais moins de 25 % dans le Massif Central. Il faut également noter que le maintien de ces élevages impacte aussi la dynamique de ces territoires ruraux : le lait de montagne représente 40 000 emplois directs. Les acteurs de la filière espèrent que les pouvoirs publics vont les accompagner en compensant le surcoût de production et de collecte.
Monotraite : L'essayer c'est l'adopter !
Vincent BROSSILLON, AuteurTrois éleveurs situés en Vendée effectuent des retours sur leur expérience de monotraite. Le GAEC Les Aventuriers compte 120 VL (moyenne de 4400 L/VL) et une SAU de 165 ha. Les associés ont fait le choix de passer en monotraite une fois par week-end, durant le mois de juillet, afin de pouvoir se libérer du temps. A cette période, peu de vaches sont traites (56 sur 120) et elles produisent peu de lait (12 kg). Avec une monotraite de temps en temps, la production a à peine diminué. LEARL Ecrin, 75 VL (moyenne de 7100 L/VL) et 115 ha, a choisi de passer en monotraite de mi-juillet à mi-août afin de pouvoir se dégager du temps pour les moissons ainsi que du temps libre, et afin de ne pas déranger les vaches en période de forte chaleur. Ces dernières sont passées de 16-17 kg à 12 kg, et ont augmenté de 3,5 points leur TB et de 1,5 leur TP. Le taux de cellules a par contre augmenté. Le GAEC Bioloval, 55 VL (moyenne de 5500 L/VL) et 82 ha, en bio, a choisi la monotraite afin de ne pas trop solliciter ses vaches en été. Les vaches sont passées de 14 à 12 kg, mais elles ont repris de létat, ont augmenté leur TB (+7 points) et leur TP (+ 3 points), et ont diminué leur taux de cellules (de 340 000 à 245 000).
« Notre facture délectricité a diminué dun quart »
Emeline BIGNON, AuteurDans la Manche, le GAEC Hélaine (vaches laitières) a investi dans un tracker solaire en 2017. Installé sur un mât, ce panneau solaire photovoltaïque suit la course du soleil, ce qui augmente la quantité d'électricité produite comparé à des panneaux fixes. Comme le prix de revente de lélectricité photovoltaïque est plus faible que le prix dachat, lobjectif de cette installation était dautoconsommer lélectricité produite afin de faire baisser les factures délectricité du GAEC. Dans cette optique, il fallait ainsi faire coïncider le mieux possible la production et la consommation délectricité. Cest pourquoi Stéphane Hélaine a opté pour un tracker solaire. Ce dispositif est dautant plus intéressant pour les exploitations qui ont une consommation délectricité régulière, comme les exploitations équipées dun robot de traite. Pour dimensionner la taille du tracker solaire, une étude sur la consommation électrique de la ferme a tout dabord été établie. La consommation a ensuite été comparée aux profils de production des différentes tailles de trackers solaires. Cest ainsi que Stéphane a opté pour un panneau de 80 m2. En 2018, il a consommé 85 % de lénergie produite (le reste de lélectricité intègre gratuitement le réseau), ce qui lui a permis de réaliser 2 900 d'économie sur sa facture délectricité. Pour arriver à ce résultat, il a changé quelques habitudes afin de consommer plus délectricité en journée (ex : production deau chaude en journée).
« Nous ne voulons pas être absorbés par le travail » ; Les meilleures croisées blanc bleu belge sont traites
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Loire-Atlantique, Yannick Allard, Emmanuel Erbette et Stéphane Lorand ont formé le GAEC Lusanbio, en 2014. Ils élèvent 120 vaches laitières en bio (à 7 600 kg de lait standard) sur une SAU de 190 ha. Ils ont organisé leur système de production de manière à pouvoir se dégager du temps libre tout en maintenant leurs performances économiques (le ratio EBE/produit moyen du GAEC est de 55 % depuis cinq ans). Chaque année, ils prennent léquivalent de 15 semaines de congés : de novembre à fin mars, ils travaillent deux semaines, puis prennent une semaine de congés (soit 7 semaines de vacances durant cette période) ; et le reste de lannée, ils prennent deux fois 15 jours de congés et sorganisent pour ne pas travailler les vendredis après-midi (excepté celui qui réalise la traite du soir). Toutes les traites sont assurées par un seul associé, du vendredi soir au vendredi matin de la semaine suivante. Pour arriver à se dégager du temps, plusieurs tâches ont été simplifiées (traite, renouvellement des prairies ). La gestion des prairies est amplement détaillée et des données technico-économiques sont apportées. Dans un second article, Yannick Allard aborde un autre sujet : la gestion de la reproduction du troupeau laitier. Il explique pourquoi il a choisi de croiser une partie de son troupeau avec du Blanc bleu belge et pourquoi il garde quelques femelles issues de ce croisement.
« Et pour les veaux mâles, on fait quoi ?... »
Romain DIEULOT, Auteur ; David FALAISE, Auteur ; Jean-Marie LUSSON, AuteurEn bovin lait, les veaux, notamment les mâles, qui ne restent pas pour renouveler le troupeau laitier, sont généralement envoyés dans des filières industrielles conventionnelles afin dy être engraissés. Pour de nombreux éleveurs, cela pose un souci de cohérence. À la ferme de la Pignerie, les éleveurs bio sont passés dun système allaitant à un système laitier. Les associés ont alors fait le choix de garder une partie de leurs veaux quils élèvent jusquà 2,5 mois et dont ils vendent la viande en direct. Différentes solutions sont adoptées par les éleveurs laitiers pour suivre le devenir de leurs veaux (production de veaux de lait, engraissement à lherbe et production de bufs...). Dautres solutions encore visent à diminuer le nombre de naissances de veaux en allongeant les périodes de lactation ou en utilisant des semences sexées, bien que cette dernière méthode ne diminue que le nombre de veaux mâles et non le nombre de veaux total.
Des prairies multiflores à valeur santé
Cécile JULIEN, AuteurLes prairies multiflores, encore appelées prairies pharmacies (marque Eilyps) ou parcelles alicaments, ont pour objectif de donner aux animaux un accès à une diversité de plantes riches en métabolites secondaires (flavonoïdes, polyphénols, tanins) qui présentent des intérêts bénéfiques pour leur santé. Les mélanges proposés par Eilyps sont composés, de 15 à 17 espèces, dont certaines sont connues pour leurs bienfaits digestifs (pimprenelle, achillée millefeuille), dautres pour diminuer la pression parasitaire (centaurée noire, sainfoin) ou pour améliorer le statut oxydatif. Denis Planchais, éleveur bio de 50 VL dans le Finistère, a implanté un hectare de prairie pharmacie. Cette parcelle est intégrée dans la rotation de ses paddocks et les vaches y passent une journée toutes les deux ou trois semaines. Il na pas observé de refus, les vaches produisent autant de lait que sur les autres parcelles, et il a constaté une amélioration des taux cellulaires, notamment due à une meilleure immunité. Dautres éleveurs préfèrent que les vaches aient accès à une petite surface tous les jours et implantent ces prairies de manière transversale, en bas des paddocks.
Repères de fonctionnement en élevages laitiers bio
Jean-Claude HUCHON, AuteurComme chaque année, les résultats des élevages bio des Pays de la Loire ont été publiés. En 2017, le revenu moyen était de 24 000 /UTH et le prix moyen du lait de 477 /1 000L. Les éleveurs laitiers bio misent sur une efficacité économique basée sur un minimum dintrants et un maximum dautonomie. Les résultats économiques observés montrent quun système fourrager intermédiaire (>85 % dherbe) semble être le plus résilient économiquement. La cohérence entre la part de pâturage (importante), le chargement et la conduite du troupeau est présentée comme un facteur clé de lefficacité. En 2018, suite au manque de fourrages, la baisse de revenu est estimée entre 5 000 et 10 000 /UTH. Les éleveurs sont invités à faire le point chaque année sur leur stratégie de production afin de ladapter et notamment de pouvoir prévenir les aléas.
Un réseau d'éleveurs qui grandit
Costie PRUILH, Auteur« Invitation à la ferme » est une marque de produits laitiers (yaourts, desserts et fromages) derrière laquelle trente fermes biologiques sont regroupées sous forme de réseau. Créée en 2014 par cinq éleveurs, Invitation à la ferme sest fortement développée et a accueilli dix nouvelles fermes en 2018. Elle devrait être rejointe en 2019 par des élevages de chèvres et de brebis. Cette marque, dont les produits sont vendus dans plus de 800 points de vente, appartient à 100 % aux éleveurs adhérents. Chaque producteur effectue sa propre transformation, le lait nest donc ni homogénéisé ni standardisé. La mutualisation des moyens (création de recettes, de la marque, du packaging et du site internet), ainsi que le groupement des achats de matières premières et demballages (qui permet déconomiser 20 % par rapport à des achats individuels) permettent un développement rapide des ateliers de transformation. Thierry Loiseau, éleveur laitier en Vendée, est rentré dans le réseau en novembre 2017. Un an plus tard, il transformait déjà près de 75 000 L pour une rémunération de 530/1000 L (et il lestime à 550 en 2019). Tous les membres du réseau sengagent à proposer le même tarif à leurs clients, quelle que soit leur taille. Dans un encadré, Corinne Charote, responsable commerciale de la marque, explique en quoi le cahier des charges de la marque va au-delà de la réglementation européenne bio.
Et si les vaches Biolait sauvaient la planète ?
Pédagogique, illustré, chiffré et très synthétique, ce livret "de poche" explique comment les fermes Biolait et leurs animaux participent activement à la préservation de lenvironnement : stockage du carbone par les prairies, utilisation d'eau de pluie pour les abreuvoirs, présence de haies riches en biodiversité...
Le toastage des protéagineux
Morgane COULOMBEL, AuteurFace au contexte actuel (fluctuation des prix, impacts environnementaux, etc.), lautonomie dans les élevages laitiers, notamment pour lalimentation du cheptel, est de plus en plus recherchée. La production de concentrés à partir de protéagineux se développe. Une technique se démarque : le toastage. Ce traitement permet de diminuer la dégradabilité de la protéine dans le rumen des vaches. Les protéagineux sont triés, puis la cuisson se fait à 120°C pour ne pas impacter la valeur alimentaire. Le toastage permet alors une meilleure conservation, une hausse globale de la production laitière malgré une baisse des taux, une valeur alimentaire améliorée et une autonomie pour léleveur. En revanche, lutilisation de 20L de fioul / t pour la transformation des graines questionne. Antoine Biteau, éleveur bio, utilise le toasteur mobile acheté par sa CUMA depuis 2015, et constate un gain dintérêt de la part des éleveurs. Il témoigne dune augmentation de 500 L de lait par vache à lannée sur son troupeau de Montbéliardes, sans noter un changement sur les taux. Pour lui, toaster soi-même est rentable, notamment car il est en bio. Cette affirmation est à adapter en agriculture conventionnelle. Il met cependant en garde sur la technicité requise.
Adaptations au changement climatique : fermoscopie au GAEC Bioloval
Vincent BROSSILLON, AuteurEn sud-Vendée, le GAEC Bioloval élève une soixantaine de vaches laitières et leur suite. L'élevage a été converti à l'agriculture biologique en 2009, et a été orienté vers un système herbager économe. L'assolement compte 70 ha d'herbe, dont 55 ha de prairies multi-espèces, 6 ha de maïs fourrage et 6 ha de méteil, utilisable en grain ou en fourrage. Laurent et Valérie, les éleveurs, ressentent de plus en plus les effets du réchauffement climatique sur leur système et, depuis quelques années, ils échangent sur le sujet avec un groupe d'éleveurs. Ensemble, ils réfléchissent aux adaptations possibles selon trois catégories : adaptations de court terme, de moyen terme et de long terme. Les applications concrètes mises en uvre sur le GAEC Bioloval sont décrites. Sur le court terme, Laurent et Valérie tentent d'anticiper au mieux les besoins en fourrages, ainsi que la production fourragère. A moyen terme, ils adaptent les besoins du troupeau, en tarissant, en regroupant les vêlages entre le 15 août et le 30 octobre, ou encore en mettant les vaches en fin de lactation sur des "parcelles parking" peu productives. Les espèces fourragères font aussi l'objet de réajustements, que ce soit pour les prairies ou les fourrages annuels. De plus, le méteil est parfois implanté directement dans une prairie. A long terme, le couple d'éleveurs envisage d'adapter le chargement pour avoir plus de sécurité alimentaire, soit en agrandissant les surfaces, soit en diminuant le cheptel et la production.
Arqueixal, un projet agro-touristique débordant d'idées, fait revivre le milieu rural galicien
Juliette BELLAY, AuteurEn Galice, dans le hameau d'Albacal, Xose Luis Carrera Valín gère l'entreprise familiale Arqueixal. D'abord agricole, cette entreprise s'est peu à peu diversifiée avec la mise en place d'un atelier de transformation fromagère, la rénovation puis la location de cinq gîtes ruraux, la gestion d'une maison-musée, ainsi que l'organisation d'un festival consacré au mode de vie d'antan. L'élevage laitier, certifié en agriculture biologique, permet la production sur la ferme de fromages AOP, de yaourts et de lait pasteurisé.
Caractérisation des facteurs de résilience des élevages laitiers biologiques
A. PERRIN, Auteur ; Alexandre BANCAREL, Auteur ; Guillaume MARTIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2018Dans un contexte agricole de plus en plus incertain et changeant, la question de la résilience des exploitations laitières biologiques aux aléas climatiques, économiques... mérite dêtre posée. Lobjectif de cette étude conduite dans le cadre du projet CasDar Résilait (présentée lors des Rencontres Recherches Ruminants 2018) était de caractériser les facteurs de résilience de ces exploitations. Pour cela, une enquête a été conduite dans 151 exploitations biologiques bovines, ovines ou caprines réparties dans cinq régions françaises. La première partie de lenquête avait pour objectif danalyser la perception, par les éleveurs, de la résilience et de ses facteurs favorables. Différents facteurs possibles ont ainsi été mis en évidence, comme la conversion à lAB, la diversification ou la cohérence globale du projet dexploitation (adaptation des objectifs aux moyens de production et du niveau dintensification au potentiel des ressources disponibles). La seconde partie de lenquête avait pour objectif danalyser le maintien des exploitations dans un état satisfaisant pour les éleveurs au cours du temps, et de lexpliquer par un ensemble de variables de structure dexploitation (SAU, main duvre, taille du cheptel...) et de pratiques (assolement, travail du sol, alimentation des animaux...). Les résultats montrent que les pratiques orientées vers la mise en place de systèmes plus herbagers (en augmentant la part de prairies dans la SAU, en avançant la date de mise à lherbe ou en pratiquant le plus longtemps possible le pâturage exclusif) améliorent en partie la résilience des systèmes bovins biologiques. Dans les systèmes ovins et caprins, la construction de la résilience semble davantage passer par lamélioration de la productivité individuelle des animaux.
Les clés pour une mise à l'herbe réussie
François LERAY, AuteurL'arrivée du mois de mars est synonyme de mise à l'herbe pour les éleveurs bovins bretons. Dans cet article, le Cedapa apporte quelques conseils pour réussir cette étape clé pour l'ensemble de la saison de pâturage. En effet, les enjeux sont relativement forts pour améliorer la qualité et la pousse de l'herbe. Un bon déprimage favorisera le tallage des graminées et le développement des légumineuses. Deux éleveurs laitiers, dont un en agriculture biologique, partagent leurs pratiques.
Dossier : Changement de système, développer lHerbe
Paul ROUAUD, Auteur ; Pauline USSON, Auteur ; Juliette CHOLAY, Auteur ; ET AL., AuteurPasser à un système herbager nest pas évident, même si cette transition peut être positive : meilleurs résultats économiques, moins dimpacts environnementaux par exemple. Ce changement nétant pas si évident, léchange avec des agriculteurs ayant « sauté le pas » est souvent un plus, comme le montre le témoignage dun éleveur du Sud de l'Ille-et-Vilaine. Concernant les résultats économiques, une étude, menée par lAdage auprès de 77 fermes d'Ille-et-Vilaine en bovins lait (bio ou non), montre que produire plus ne permet pas forcément de mieux rémunérer le travail. Par contre, la capacité à mieux rémunérer le travail augmente avec lefficacité économique. Or, cette dernière est améliorée si on diminue le coût alimentaire en augmentant la part pâturée. Il est donc important, pour conduire au mieux un système herbager, de maîtriser les bases du pâturage. Ces dernières ont fait lobjet dun guide produit par le Réseau CIVAM « Construire et conduire son système herbager économe ». Cinq règles dor sont à retenir : i) une mise à lherbe le plus tôt possible (déprimage), ii) respecter la hauteur dentrée dans un nouveau paddock, iii) débrayer si la hauteur dherbe est supérieure à 25 cm pour ne pas se faire déborder, quitte à sauter le paddock suivant qui sera réservé pour le stock, iv) tout paddock entamé doit être fini pour limiter les refus, v) ne pas sortir les vaches au pâturage le ventre plein si on ne veut pas pénaliser leur capacité dingestion.
Dossier : Diversité des pratiques pour des fermes plus durables, viables et vivables ?
Juliette CHOLAY, AuteurL'Adage, l'association d'éleveurs en système économe en intrants et à base d'herbe, répartis en six groupes locaux sur l'Ille-et-Vilaine, a réalisé plus de 70 diagnostics de durabilité dans ses fermes adhérentes. Trois de ces diagnostics en élevage laitier sont présentés dans cet article : - un élevage conventionnel, le GAEC Ar'Veureury, avec un grand troupeau et beaucoup de prairies (150 vaches laitières sur 217 ha dont 170 en prairies) ; - un petit élevage bio avec de l'herbe et du maïs (39 vaches laitières sur 44 ha dont 36 en prairies) chez Vincent Couvert ; - un système bio herbager sans maïs (41 vaches laitières sur 49 ha dont 43 de prairies) chez Samuel Dugas. Malgré des pratiques et des stratégies différentes, la durabilité économique de ces trois élevages laitiers semble corrélée à la création de valeur ajoutée et à la maîtrise de l'investissement : la production de lait par actif (110 000 à 150 000 L) est inférieure à la moyenne départementale (250 000 L), mais les charges bien maîtrisées permettent de dégager des revenus satisfaisants (entre 24 000 et 30 000 /actif familial en 2016). La part importante de la pâture, notamment, induit un coût alimentaire relativement faible (60 /1000 L). Les prairies constituent également un facteur clé de la durabilité environnementale de ces trois fermes. La présence de haies s'avère également bénéfique.
Dossier : Economies d'énergies en élevage laitier
Dominique MACÉ, Auteur ; Cindy SCHRADER, Auteur ; Franck LE BRETON, AuteurSelon l'Ademe, la consommation d'énergies directes (électricité, carburants...) et indirectes (aliments, engrais...) représenterait 10 à 12 % des coûts de production d'un élevage laitier, soit 34,50 /1000 L en 2008. Pour limiter ce poste de charges, développer un système pâturant économe en intrants est un levier considérable (baisse de 22 % des consommations énergétiques d'après l'Ademe). Des aménagements dans la salle de traite sont aussi possibles pour réduire la facture d'électricité : pré-refroidisseur de lait, récupérateur de chaleur du tank à lait, bon dimensionnement de la pompe à vide, etc. Du côté de la consommation de fioul, les améliorations peuvent concerner une meilleure adéquation entre tracteur, outils et chantiers, une meilleure organisation du travail, un meilleur entretien du tracteur, ou encore la mise en place d'un système de raclage automatisé. Franck et Maud Le Breton, éleveurs laitiers en conversion bio dans les Côtes-d'Armor, témoignent. Ils ont fait le choix d'un fournisseur d'énergie renouvelable. Les surcoûts liés sont compensés par certaines adaptations sur leur exploitation avec, au final, une réduction de leur facture annuelle de 2000 . Le passage à un système tout herbe en vêlages groupés de printemps a aussi permis de faire des économies de carburant.
Dossier : Zéro Antibio : Comment font-ils ?
Alain GRASTEAU, Auteur ; Jean SICOT, Auteur ; Barbara DE BRUIN, Auteur ; ET AL., AuteurDes méthodes alternatives, mises en uvre par des éleveurs laitiers bio depuis des années, montrent le chemin vers le Zéro Antibio. Certains éleveurs sont même très en avance dans ce domaine. Ce dossier, qui fait également un point sur la législation, présente des témoignages d'éleveurs et des exemples concrets d'alternatives aux antibiotiques, y compris pour passer l'étape difficile du tarissement : - SCEA ZINS (51), Zéro Antibio depuis 2014 ; - Prévention et médecines douces pour atteindre le Zéro Antibio (Véronique Le Bars, 22) ; - Les antibiotiques, ça n'est pas automatique (André Vermande, 15) ; - Tarissement sans antibiotique via la méthode Organic Valley (Rodolphe et Isabelle Doineau, 53) ; - Le sans antibiotiques, un cheminement logique devenu une conviction (GAEC Vachement Bio, 80) ; - Améliorer l'ensemble du système pour éviter le recours aux traitements (GAEC Lusanbio, 44) ; - Maintenir l'équilibre (Véronique et Michel Chevalley, 88) ; - Du changement d'alimentation au changement des pratiques de soin (GAEC Romé, 54) ; - La Ferme des Aza Lait, 15 ans d'homéopathie au quotidien (Mireille et Benoît Nys, 12) ; - Adapter son système de production pour se passer des antibiotiques (Ferme des Ptits Bio, 42) ; - L'antibiorésistance : Focus sur le phénomène et adoption dun nouveau règlement européen ; - La priorité à la prévention et aux soins alternatifs ; - Les antibiotiques, on en est où ? ; - Antibio : Point de vue des États-Unis.
EIP-AGRI Focus Group : Robust & Resilient dairy production systems : Final Report
Dans le cadre du partenariat européen dinnovation « Agriculture et innovation » (EIP-AGRI), un groupe composé d'une vingtaine d'experts s'est penché sur la question de la robustesse et de la résilience des élevages laitiers. En effet, ces systèmes de production doivent faire face à différentes sources de stress (économiques, climatiques...), susceptibles d'avoir un impact sur le bien-être des animaux, et donc sur leur santé. Dans un contexte relativement compétitif, il apparaît nécessaire pour les éleveurs de trouver un compromis entre productivité et bien-être animal. Pour ce faire, sept facteurs clés pour des systèmes laitiers plus robustes et résilients ont été identifiés. Les problèmes et solutions discutés font l'objet de ce rapport.
Étude de lInstitut de lÉlevage : La production laitière bio en plein boom en Europe
Annick CONTÉ, AuteurUne étude a été réalisée par lInstitut de lÉlevage et lITAB sur la filière lait bio en Europe du Nord (Allemagne, Autriche, Danemark et Royaume-Uni). Elle montre que : - les systèmes de production bio sont très différents dun pays à lautre (taille des cheptels et niveaux de production, cahiers des charges ) ; - lorganisation des filières est également très diverse avec un seul logo national bio au Danemark et un contrôle par LÉtat, comparé à une profusion de marques bio privées en Allemagne par exemple ; - lAllemagne devrait jouer un rôle clé dans les échanges de lait bio à lavenir, avec le Danemark et lAutriche, pays exportateurs. En effet, elle importait un tiers de sa demande intérieure mais sa production a fortement augmenté et elle pourra désormais couvrir sa demande ; les autres pays se tournent ainsi vers de nouveaux marchés (Chine, Moyen Orient, États-Unis ) ; - le véritable enjeu actuel semble non pas un éventuel déséquilibre offre/demande mais plutôt le risque de déconversion lié aux difficultés dapprovisionner les élevages en aliments bio ; - en France, le risque vient plutôt de la concurrence des autres démarches de démarcation pour le lait (lait de pâturage, sans OGM, etc.). Latout des élevages français réside dans leur autonomie alimentaire, facteur clé de résilience.
Evolution de la vulnérabilité des élevages laitiers permise par leur conversion à l'agriculture biologique
Dans une situation de forte vulnérabilité induite par les crises laitières de 2009 et 2014-2016, de nombreux éleveurs laitiers se convertissent à lAB qui semble une alternative prometteuse. Mais la conversion à lAB est une période de changement de pratiques agricoles, d'interlocuteurs de conseil, etc., source dincertitudes sans valorisation immédiate du lait au prix du lait AB avant 1 an ½ à 2 ans. Ce choix de conversion pose la question de la vulnérabilité des exploitations laitières, cest-à-dire de leur capacité à faire face, à sadapter ou à se remettre des effets de divers aléas avant, pendant et à lissue de la conversion à lAB. Cette thèse visait à évaluer si la conversion à lAB est un moyen de réduire la vulnérabilité des exploitations laitières. Pour ce faire, lauteure sest appuyée sur trois dispositifs de suivis déleveurs laitiers à différents moments de leur conversion à lAB. Au plan de la production de connaissances, ce travail montre que la conversion à lAB peut être un levier important pour la réduction de la vulnérabilité des exploitations agricoles à condition de sorienter vers un système à dominante herbagère. Au plan méthodologique, la principale originalité de ce travail réside dans le développement dune méthode dévaluation intégrée et dynamique de la vulnérabilité.
Les exploitations d'élevage économes et autonomes en intrants, créatrices de valeur ajoutée
Sophie DEVIENNE, Auteur ; Nadège GARAMBOIS, Auteur ; Christophe PERROT, Auteur ; ET AL., AuteurA la demande du ministère de lAgriculture et de lAlimentation, une étude a été consacrée au fonctionnement et aux résultats économiques des exploitations délevage économes et autonomes en intrants. Elle sappuie pour cela sur les élevages laitiers. Ce document commence par définir clairement ce quest un système « économe et autonome ». L'étude a permis d'identifier les exploitations laitières françaises qui se rapprochent le plus avant de cette définition, puis de décrire leur fonctionnement technique à laide denquêtes poussées. Ces dernières ont également conduit à une analyse des performances économiques, sociales et environnementales des exploitations observées. Létude fait ressortir que les systèmes économes et autonomes requièrent une grande technicité et de bonnes connaissances de leur agro-écosystème. Ils créent plus de valeur ajoutée que les autres et conjuguent à la fois résilience économique et performances sociales et écologiques élevées. Des recommandations sont formulées afin daccompagner et de favoriser le développement de ces exploitations.
La Ferme d'Esclaye, près de Beauraing : Une longue tradition laitière au coeur de la Calestienne
Francis GIOT, AuteurEn 2008, après des études en agronomie, Marc-André Henin a repris la ferme familiale en vaches laitières (entre la Famenne et l'Ardenne, en Belgique), transmise de père en fils depuis 4 générations. La visite de la Ferme d'Esclaye a permis de comprendre comment, malgré une absence de tradition du bio dans la famille, Marc-André et son père se sont tournés vers ce mode de production. A la crise du lait, toute la famille s'est intéressée à la bio, se renseignant, rencontrant des agriculteurs bio, se formant, etc. Aujourd'hui, Marc-André a modernisé la ferme familiale. Il la voit comme une petite entreprise. Il peut y travailler soixante heures dans la semaine, parce qu'il est passionné par son travail et ne s'ennuie pas, mais il peut aussi décider de décrocher de temps en temps pour quelques jours, pour éviter la pénibilité tant redoutée. Il souhaite accroître la cohérence de son exploitation, du point de vue énergétique notamment, et pour une meilleure gestion de la biomasse, et s'intéresse sérieusement à l'abattage à la ferme.
Fermebioscopie : Irriguer ses prairies pour maximiser le pâturage
Léo FUZEAU, AuteurCréée en 2001 dans la Sarthe, l'EARL du Logis a atteint progressivement les 56 ha et produit actuellement 440 000 litres de lait, livrés à Biolait depuis novembre 2017 (fin de la conversion en bio). C'est en 2013 que, suite à des difficultés économiques sur la ferme, les éleveurs, Marie-Yvonne et Frédéric Lethuillier, ont décidé de se tourner vers un système plus herbager. Ils ont pour cela bénéficié de l'aide de Solidarité Paysan 72 et du CIVAM AD 72, dans le cadre du projet RADITS (Recours pour les Agriculteurs en DIfficulté par la Transmission Solidaire). Ils ont pu échanger sur leurs pratiques avec un groupe d'éleveurs, et évoluer vers un système herbager économe en intrants, avec un objectif d'autonomie alimentaire et de rentabilité. Aujourd'hui, afin d'optimiser ce nouveau système herbager, les éleveurs ont décidé de profiter de leur système d'irrigation pour arroser leurs prairies et ainsi produire un maximum d'herbe toute l'année. L'article relate l'histoire de l'exploitation et les implications à chaque étape de son évolution.
Les fermes bio sont performantes, en moyenne
Costie PRUILH, AuteurL'Institut de lÉlevage, en partenariat notamment avec l'Itab et Cerfrance, s'est interrogé sur la performance économique des élevages laitiers biologiques. Ainsi, les résultats technico-économiques de 173 exploitations pour la période 2011-2015 ont été passés au crible. Les principaux enseignements qui en ont été tirés sont présentés dans cet article. L'EBE hors main-duvre sur produit brut est en moyenne de 45 %, avec des élevages qui atteignent des niveaux inconnus en conventionnel (supérieur à 60 % pour 6 % des exploitations). Par ailleurs, il a été observé que les exploitations les plus robustes (avec le moins de fluctuations de revenu) n'étaient pas nécessairement celles qui dégageaient le meilleur revenu, mais plutôt de petites exploitations aux charges de structure et de mécanisation relativement faibles. Enfin, les experts s'inquiètent de l'agrandissement et de l'intensification des élevages bio, qui pourraient mettre à mal leurs performances économiques à cause de charges plus élevées.
Le groupe XAN, un ADAGE galicien ?
Juliette BELLAY, AuteurEn Galice, Yann Pouliquen est consultant indépendant au sein de l'entreprise qu'il a créée : XAN (pour Gestion, Agro-élevage et Nature). Il accompagne ainsi un groupe de 45 éleveurs laitiers, herbagers ou non, bio ou conventionnels, extensifs ou intensifs. Le service de gestion et comptabilité proposé s'accompagne d'un appui technique au pâturage. L'objectif du consultant est de faire passer la consommation de concentrés des éleveurs bio sous la barre des 100 g/L de lait produit (aujourd'hui à 180 g/L de lait produit). Il souhaiterait aussi que les éleveurs s'impliquent davantage dans la stratégie du groupe.
Installation solaire thermique pour un élevage laitier à Saint-Ganton
Éleveur de vaches laitières en agriculture biologique, en Ille-et-Vilaine, Olivier Laurent a fait installer 7,5 m² de panneaux solaires thermiques sur la toiture de sa salle de traite. Pour ce faire, il a bénéficié d'une aide financière de la direction régionale Bretagne de l'ADEME, dans le cadre du Fonds Chaleur. Cette installation lui permet de couvrir 64 % de ses besoins annuels en eau chaude sanitaire (nettoyage de la salle de traite, nettoyage du tank à lait, hygiène lors de la traite, allaitement des veaux...), soit une économie de 2500 kWh/an, mais aussi de gagner en autonomie. Installée en 2016, l'installation devrait être rentabilisée en une dizaine d'années. Olivier Laurent a, par ailleurs, investi dans un pré-refroidisseur de lait et réfléchit à l'installation de panneaux photovoltaïques pour la production d'électricité.
Intégration culture-élevage et autonomies fourragères et alimentaires : une approche exploratoire en élevage laitier dans le Pays de Caux
Alain HAVET, Auteur ; L. PERRIN, Auteur ; Brigitte REMY, Auteur ; ET AL., AuteurLe respect des normes environnementales dans les Aires dAlimentation de Captage conduit à sinterroger sur la place des prairies dans les assolements. Celle-ci est, par exemple, très variable dans les fermes laitières du Pays de Caux, en Seine-Maritime, selon les projets délevage des agriculteurs, conduisant à des niveaux d'autonomie alimentaire divers. La diversité de ces niveaux a pu être caractérisée à partir denquêtes de fonctionnement dans sept exploitations laitières, dont une en agriculture biologique, en zone de grandes cultures. Lintégration entre cultures et élevage est estimée au travers de plusieurs indicateurs concernant lutilisation des surfaces, lautonomie alimentaire du troupeau, ou encore lautonomie en fertilisation azotée des cultures. Pour lexploitation en bio, lautonomie alimentaire est un objectif prioritaire. Pour latteindre, léleveur a mis en place un assolement diversifié, avec beaucoup de prairies en rotation. Cela peut induire une baisse de la productivité, compensée ici par une meilleure valorisation du produit. Globalement, le passage d'une juxtaposition des cultures et des animaux (gestion séparée des ateliers) à une intégration plus poussée entre les deux ateliers se traduit par des objectifs de production laitière limités et la nécessité d'une bonne valorisation des produits animaux. Pour améliorer lautonomie, des pistes sont proposées pour cette zone : cultures intermédiaires, fourrages riches en protéines et échanges avec les voisins.
Interactions cultures-élevage et autonomie alimentaire dun troupeau laitier en agriculture biologique
Jean-Louis FIORELLI, Auteur ; Jean-Marie TROMMENSCHLAGER, Auteur ; Rémi LAVÉ, Auteur ; ET AL., AuteurL'unité ASTER de Mirecourt, dans les Vosges, a mis en place un système laitier biologique. Celui-ci présente une autonomie totale de l'élevage, assurée par des rotations culturales de 6 et 8 ans qui complètent l'utilisation des prairies permanentes. Les vêlages sont groupés en fin d'été et l'alimentation du troupeau est basée prioritairement sur le pâturage. La gestion combinée du pâturage et des stocks, sur dix campagnes successives (2006 à 2015), a été passée au crible. La période d'étude commence aux premiers vêlages, en août, et se termine à la rentrée en stabulation. Malgré une stratégie d'alimentation visant à maximiser la part d'herbe pâturée, la variabilité interannuelle du régime des vaches est forte. Le pâturage des prairies a assuré 60% de l'alimentation au cours de la période, 6 années sur 10. Les prairies semées à base de luzerne sont réservées aux récoltes de foin, sauf en cas de sécheresses estivales sévères au cours desquelles elles sont pâturées, les couverts intermédiaires et les fourrages conservés complétant la ration. La production laitière a ainsi pu être maintenue. L'alimentation du troupeau en maximisant la part pâturée implique une adaptation permanente au fil de la saison.
Intérêts technico-économiques des dérobées avant maïs (Ray-grass-trèfles et méteils)
Interview d'Anaïs MASSE (AGRIAL) sur son intervention aux Journées de Printemps 2018 de l'AFPF. Le réseau Intensification fourragère (éleveurs laitiers de lOuest de la France) vise à tester des techniques innovantes chez les agriculteurs du réseau. Une des problématiques soulevées était le manque de références sur les dérobées (RGI - trèfles ou méteils) et limpact sur le maïs qui sensuit. Lobjectif était davoir des données économiques et des coûts de production, afin de mettre en évidence les points de vigilance. Par la suite, ils se sont tournés vers la mise en place de méteils, en même temps quune prairie, à lautomne. Des observations sont aussi en cours sur le maïs épis.
"J'ai optimisé mon séchage en grange avec le photovoltaïque"
Michel PORTIER, AuteurDans la Manche, Jean-François Carré, éleveur de vaches laitières en bio, a fait installer, en 2016, un système de panneaux photovoltaïques Cogen'Air sur l'un de ses bâtiments. La particularité de ce système est qu'il permet à la fois de produire de l'électricité, revendue à EDF, et de la chaleur. Cette dernière est utilisée pour optimiser le rendement du séchage en grange, installé dans le même bâtiment. Un système de régulation permet de faire fonctionner le ventilateur en fonction du niveau d'hygrométrie et du cycle de séchage (début de cycle ou fin de cycle). Avec cette installation innovante, l'éleveur a observé un séchage plus rapide et plus homogène de son foin.
Lait et fromages bio : des producteurs dynamiques
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurAprès une présentation des chiffres concernant l'agriculture biologique en France, et en particulier ceux relatifs à la production laitière, cet article rappelle les ingrédients nécessaires à la fabrication des fromages bio : lait, présure, ferments lactiques, sel, et éventuellement des ingrédients permettant de les aromatiser. Certains de ces ingrédients ne nécessitent pas de certification (comme pour le sel qui est un produit d'origine minérale), ou ne sont pas certifiables, comme les micro-organismes (présure, ferments lactiques). Deux paysans, producteurs de fromages bio, témoignent : - la ferme Durr, en Alsace, est certifiée bio depuis les années 80. Une douzaine de personnes y travaillent aujourd'hui pour assurer l'élevage, mais aussi la transformation, avec des produits laitiers divers et variés, ainsi que des produits issus de l'atelier porcin ; - à la Ferme des Clarines, dans le Rhône, aucun intrant chimique n'est utilisé depuis les années 70. Le lait est vendu frais ou transformé en crèmes et fromages, notamment lors du marché hebdomadaire organisé sur la ferme.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 10
Sandrine MALZIEU, Auteur ; Amandine CLEMENT, Auteur ; Charlotte DUMAS, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 10 est composée des articles suivants : - Autonomie protéique : Des mélanges hautement protéagineux au toastage, état des lieux des avancées sur les fermes ; - Évolution des systèmes d'élevages laitiers suite à une conversion à la bio ; - Une filière pour valoriser ses réformes laitières ; - L'élevage des génisses laitières sous la mère pendant 9 mois ; - Recueil "Pratiques favorables au climat - Tour de France des paysans bio engagés".
Lettre Filières FNAB - Lait n° 11
Raphaël DELVA, Auteur ; BIO EN GRAND EST, Auteur ; LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 11 est composée des articles suivants : - L'alimentation à l'herbe, un défi technique pour la ferme du Rivetin et ses 120 vaches ; - Concilier robot de traite et pâturage au GAEC de Rosen ; - Thierry Remy - Bovins lait et viande - Haute-Marne ; - Favoriser l'échange de fourrages bio ; - Vanessa Masto - Caprin - Alpes de Haute-Provence ; - "Élever des chèvres bio", le guide de la CAB ; - La Terre est Notre Métier - Le salon des professionnels de la bio.
Modéliser les changements mineurs et majeurs d'individus en interactions : Application à la conversion à l'agriculture biologique
Cette thèse en informatique s'intéresse aux dynamiques de changement en agriculture, plus précisément aux modes d'adaptation des agriculteurs dans un contexte incertain, face à des bouleversements climatiques, socio-économiques et sociétaux de plus en plus fréquents et intenses. L'auteure propose un modèle individu-centré de l'adaptation des agriculteurs, qui intègre les changements mineurs et majeurs, en se focalisant sur la dimension psycho-sociale de ces changements. Le modèle est appliqué à la question de la conversion à l'AB des éleveurs laitiers français.
La moitié des élevages dans cinq ans : Empreinte carbone : la filière lait passe à la vitesse supérieure
Costie PRUILH, AuteurLe 14 juin dernier, plusieurs acteurs (Cniel, Institut de lElevage, APCA, France conseil élevage) ont signé une feuille de route climatique. Cette dernière affiche des objectifs ambitieux : faire entrer 50 % des éleveurs dans la démarche dici cinq ans et 100 % dici 10 ans, afin de réduire lempreinte carbone des élevages laitiers français de 20 % à lhorizon 2025. Difficile à tenir, cet objectif sous-entend que lensemble des fermes soient toutes aussi performantes que les élevages émettant le moins de carbone aujourdhui et que de nouvelles pratiques soient mises en place. Lidée est de communiquer sur cette démarche et d'en faire un argument commercial. Mais comment éviter que leffort ne soit porté que par les éleveurs, sans quils obtiennent pour autant un meilleur prix dachat de leur lait ? Certes, des études ont montré que réduire son empreinte carbone était source déconomies (par une baisse de la consommation dénergie ou encore par loptimisation de la gestion du troupeau). Cependant, il faut malgré tout prévoir daider financièrement les éleveurs. Reste à savoir comment : une prime sur le prix du lait (si le consommateur accepte de payer plus cher), valorisation de la démarche dans les contrats entre organisations de producteurs et transformateurs, appui à certains investissements par les pouvoirs publics ?
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers : Evolution sur 10 ans - Exercices comptables de 2008 à 2017
L'Observatoire technico-économique du réseau Civam compare chaque année les performances des exploitations d'élevage herbivore en Agriculture Durable (AD) avec celles du RICA, dans le Grand Ouest. 127 fermes laitières AD ont été observées, 59 non bio et 68 bio. Les résultats sont présentés pour les différents groupes (RICA, AD non bio, AD bio). Sur la période 2008-2017, les fermes laitières du Grand Ouest se sont agrandies. Elles produisent de plus en plus, sans pour autant améliorer leurs résultats. Leur revenu est très dépendant du prix du lait, tandis quaugmentent les risques techniques, financiers et humains. Néanmoins, avec moins de terres, danimaux et dinvestissement, les systèmes herbagers dégagent autant de revenu, si ce nest plus, font vivre plus de monde sur les fermes et préservent lenvironnement. Recherchant la création de richesse plus que les quantités produites, ils résistent mieux aux aléas économiques. Tel est le constat de l'étude 2018 de lObservatoire technico-économique du Réseau CIVAM sur 10 ans.
Paroles de jeune : Un GAEC au féminin avec Pauline et Éliane
Véronique GRUBER, AuteurOriginaire de Peyrusse à Aubazat en Haute-Loire, Pauline Brugeyroux, 21 ans, s'est installée en élevage laitier en avril 2018, sur le GAEC Béfira, à Couteuges (43). Elle s'est associée avec Éliane Besson, 57 ans, qui souhaitait continuer d'exercer son métier malgré le départ à la retraite de son mari. Depuis mai 2018, le GAEC s'est engagé dans une phase de conversion à l'agriculture biologique. Le cheptel se compose de 45 vaches laitières Prim'Holstein et d'une vingtaine de génisses, avec un objectif de 300 000 litres de lait bio. Pauline et Éliane exploitent 20 ha de céréales (pois-triticale et pois-blé), 10 ha de luzerne pure, 8 de maïs et 15 de prairies temporaires et permanentes. Les deux éleveuses sont fières de représenter un GAEC féminin porteur de projets et pleinement réaliste. Pauline est actuellement en apprentissage auprès d'un inséminateur pour pouvoir prendre en charge elle-même l'insémination de ses animaux. Pour l'instant, elle nourrit une grande confiance dans l'avenir du GAEC, même si elle doit d'ores et déjà penser au futur départ à la retraite dÉliane, dans 5 ans.
Pour décrocher la lune, il faut changer d'échelle
Jacques CHIRON, Auteur ; Christophe BARON, Auteur ; Ludovic BILLARD, Auteur ; ET AL., AuteurFin 2018, Biolait regroupait plus de 1300 fermes et collectait 73 départements. Cette évolution s'est faite en parallèle de celle de la demande en produits biologiques, de plus en plus importante. En tant que groupement de producteurs, Biolait a "grossi" et s'est complexifié en tant qu'organisation. Comment garder son âme, dans ce contexte de changement d'échelle, mais aussi comment s'organiser pour garantir que le fonctionnement démocratique et humain soit toujours au cur du projet ? Biolait n'a pas esquivé la question. De nombreux changements ont permis d'adapter le fonctionnement à la réalité. Les temps d'échange avec les producteurs ont été renforcés. Le rôle et les missions des administrateurs ont évolué, avec de nouvelles commissions en phase avec les demandes des adhérents sur le terrain. L'équipe des conseillers techniques s'est agrandie, un poste dédié à la communication a été créé...
Un printemps particulier ?!
Pauline USSON, Auteur ; François LERAY, Auteur ; Camille FAVIER, AuteurEn Bretagne, le mois de mars 2018 a été particulièrement pluvieux par rapport à mars 2017, avec des niveaux de précipitations qui ont plus que doublé entre les deux années. Côté températures, un épisode estival a rapidement fait suite aux températures froides. Dans un tel contexte climatique, quelles ont été les pratiques des éleveurs laitiers bretons ? Quatre d'entre eux, en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes d'Armor, témoignent. Un seul a pu sortir ses animaux pour le déprimage avant la fin du mois de mars. Pour les autres, des problèmes de portance ont retardé la mise à l'herbe et ils ont ainsi dû adapter l'exploitation de leurs prairies (ensilage, enrubannage...), voire même acheter du foin (pour un éleveur). Ces quatre élevages sont conduits en agriculture biologique.
Profils et stratégies des nouveaux élevages laitiers bio en Pays de la Loire : Types de fermes vulnérables
CAB PAYS DE LA LOIRE, Auteur ; GAB 44, Auteur ; GABBANJOU, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (Pôle Régional Bio, 9 Rue André Brouard - CS 70510, 49 105, FRANCE) : CAB PAYS DE LA LOIRE | 2018Suite à la crise laitière conventionnelle de 2015-2016, il y a eu un pic de conversions important. Pour mieux connaître le profil de ces nouveaux élevages en Pays de la Loire, une enquête a été menée auprès de 38 systèmes laitiers sur les 216 convertis en AB dans cette région en 2016 et 2017. Cette enquête comportait un second volet sur les stratégies mises en place pour 14 dentre eux, choisis selon deux critères de vulnérabilité : problème daccessibilité au pâturage et/ou situation économique avant la conversion ressentie comme contraignante par léleveur. Les résultats montrent notamment une forte évolution de lassolement avec la conversion, liée à une augmentation de la part de lherbe. Deux groupes peuvent être distingués : lun regroupant 70 % des élevages enquêtés, avec un profil assez proche de celui des éleveurs bovins lait déjà en AB sur la région, et, un second, se caractérisant par une taille plus grande, une production plus élevée et un système moins herbager. Pour les systèmes identifiés comme « vulnérables », létude montre diverses stratégies pour sadapter, dont la première est une optimisation du pâturage. Pour les systèmes avec une contrainte liée au pâturage, on note aussi une augmentation de la surface accessible via divers leviers (mise en place dun boviduc, échange parcellaire, changement de race ou de croisement par exemple). Pour les systèmes cherchant à sextraire de la contrainte économique préexistante à la conversion, on note aussi une baisse significative des surfaces en céréales et oléo-protéagineux destinés à la vente.
La résilience en élevage laitier biologique
L'équipe "Résilait" s'est retrouvée les 11 et 12 octobre 2018 pour un bilan à mi-parcours sur les facteurs de résilience en élevage bovin, ovin et caprin dans des systèmes laitiers biologiques. Le projet Résilait, piloté par l'ITAB et lInstitut de l'Élevage, cherche à mettre en valeur l'aspect résilience des fermes. La capacité à rebondir après un choc économique, climatique, social ... La visite de deux fermes biologiques a été un moment privilégié où l'ensemble des participants ont pu identifier les facteurs de résilience selon la zone, le climat et les finalités des éleveurs. Un bilan de mi-parcours qui s'est révélé enrichissant et très encourageant pour l'ensemble des porteurs de projet.
Résultats technico-économiques des élevages laitiers en agriculture biologique : des repères pour se situer
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Camille SERVANS, Auteur ; Charlotte MORIN, Auteur ; ET AL., AuteurLes résultats technico-économiques issus de trois années de suivi de 37 élevages laitiers biologiques des régions Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et Hauts-de-France sont présentés. Elles ont été séparées en quatre types de systèmes : - les systèmes laitiers à plus de 15 % de maïs et moins de 85 % d'herbe dans la SFP ; - les systèmes avec 1 à 15 % de maïs et 85 à 99 % d'herbe dans la SFP ; - les systèmes tout herbe ; - les systèmes avec séchage en grange. Des caractéristiques de fonctionnement (part des différents fourrages dans l'assolement, rendements, chargement...), ainsi que les principaux résultats techniques (lait produit/VL, consommation de concentrés et de minéraux...) et économiques (produit brut, charges, EBE, revenu disponible...) sont donnés. Ces résultats montrent, pour les quatre types de systèmes et malgré des écarts importants entre élevages, la possibilité de rémunérer le travail des éleveurs bio, et ce, quels que soient leurs objectifs (revenu, travail, autonomie).
Richesse créée, rémunération et transformations du travail en systèmes laitiers économes et autonomes en agriculture biologique
Xavier COQUIL, Auteur ; C. FRANCK, Auteur ; Patrick VEYSSET, Auteur ; ET AL., AuteurDeux systèmes de production économes, autonomes et certifiés en agriculture biologique ont été conçus pas-à-pas sur linstallation expérimentale INRA ASTER-Mirecourt, dans les Vosges, de 2004 à 2015 : un système laitier herbager et un système de polyculture élevage laitier. Ils sont comparés via deux indicateurs économiques : la valeur ajoutée et le résultat social (rémunération du travail). En moyenne, le système herbager et le système de polyculture-élevage (sur respectivement 80 et 104 ha) ont permis de rémunérer 1,9 et 3,0 travailleurs (à 1,5 SMIC). L'analyse des résultats montre, pour les deux systèmes : i) une forte réduction des charges opérationnelles et de structure par rapport au système non économe qui leur précédait, ii) une très forte spécialisation économique sur le lait, iii) une transformation du travail des expérimentateurs et une réorganisation du partage des tâches au sein de l'équipe.
Rien à bétonner, circulez !
Pauline USSON, AuteurA Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes, 14 des 110 ha de la Ferme de la Touche du Val sont menacés par un projet d'urbanisation (d'abord un centre commercial, puis des logements). Face à cette situation qui remettrait en question leur système d'élevage laitier biologique et autonome, Simon Lehuger et Cyril Bigot, son futur associé, se mobilisent pour sensibiliser la population autour de la question des terres agricoles. Les actions mises en place, ainsi que les petites victoires du collectif "Au pré d'chez vous", créé en 2015, sont décrites dans cet article.
La Salers : "La formule complète"
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurLa race bovine Salers, dont le berceau se situerait dans le département du Cantal, est la seule race française élevée à la fois pour sa viande (système allaitant) et pour son lait, valorisé principalement en fromage (système laitier). Aujourd'hui, on peut croiser des Salers dans 25 pays et sur les cinq continents. Cet article présente les différents systèmes d'élevage de la race Salers : - le système traditionnel, associant production laitière et production de broutards ou veaux maigres, pratiqué exclusivement en Auvergne ; - le système 100 % allaitant, dans lequel des croisements avec des Charolais peuvent être effectués ; - les systèmes intermédiaires semi-allaitants (les vaches sont traites seulement trois ou quatre mois avant de rejoindre le troupeau allaitant) ou de double troupeau (un troupeau laitier et un troupeau allaitant). Ces systèmes atypiques se sont développés autour des caractéristiques particulières de la race Salers : rusticité, qualités maternelles et qualités de production.
Social, économie, environnement : Comment devenir une ferme durable ?
Costie PRUILH, AuteurLe réseau européen Eurodairy, constitué de conseillers et déleveurs de quatorze pays européens, avait pour objectif daméliorer la résilience des exploitations laitières, cest-à-dire de les aider à faire face à des perturbations extérieures ou intérieures grâce à une capacité dadaptation portant sur des facteurs sociaux, économiques et environnementaux. La résilience a été évaluée sur cinq volets : volet stratégique, volet technique, volet économique, volet humain et social, volet environnemental. Les éleveurs français dEurodairy, en lien avec les Chambres dAgriculture, ont construit deux outils dévaluation pour situer les points forts et les points faibles de leurs exploitations : lun évalue la résilience globale et aboutit à des notes qui se lisent rapidement sur un radar à cinq axes, lautre se focalise sur la résilience sociale et place lhomme au cur des réflexions, ce qui permet dexplorer les facteurs qui influencent la qualité de vie au travail. Cette présentation des outils est accompagnée du témoignage de deux éleveurs laitiers appartenant à ce réseau. Damien Lecuir, basé dans le Calvados, cherche à dégager plus de revenu, du temps libre et à améliorer lautonomie protéique de son exploitation. Il explique comment ce groupe de travail lui permet de raisonner ses choix qui ne sont pas qu'économiques. Emmanuel Plancq, installé dans lOrne, cherche à dégager un revenu, du temps libre et à avoir un système économe et autonome. Ce groupe lui a permis détudier lintérêt dun salarié pour ne plus être tout seul.
La transformation en glace pour augmenter la valeur ajoutée du lait
Cindy SCHRADER, AuteurDans le Finistère, Sophie Bellec transforme le lait de l'exploitation laitière familiale en glaces. Elle a lancé cette nouvelle activité en 2013, lors de son installation sur la ferme gérée jusqu'alors par son mari. Environ 15 000 L par an sont transformés et valorisés sous la marque "Glace de la ferme", pour environ 260 000 L vendus en laiterie. Les glaces sont vendues à la ferme, en Amap, en grande distribution, dans des magasins de produits locaux et, en été, sur des marchés. La vente directe permet au couple d'agriculteurs d'avoir une meilleure maîtrise de leurs produits. Sur la ferme, le système est organisé de façon à pouvoir concilier au mieux production laitière, transformation et vie familiale. En 2018, la ferme est en cours de conversion à l'agriculture biologique.
Assemblée générale de Biolait : "Nous vendons du lait et de la démocratie"
Ermeline MOURAUD, AuteurLassemblée générale de Biolait, premier groupement français de producteurs de lait bio, sest tenue fin mars dans le Loir-et-Cher, à Nouan-le-Fuzelie. Elle regroupait plus de 600 producteurs qui ont contribué à définir le projet politique de la structure. La politique de Biolait va dans le sens de la bio équitable, moteur de changement, ce quapprécient les producteurs. Dans le choix et la rédaction du projet, les producteurs sont de réelles forces de proposition, ce qui a permis daboutir au texte présenté dans larticle. Cette AG a également été enrichie de lintervention de Yannick Roudaut, conférencier, auteur, entrepreneur et ancien journaliste financier, qui a salué les valeurs de Biolait ainsi que deux de ses moteurs : utopie et valeur ajoutée. Enfin, les différents partenaires de Biolait (Système U, LSDH, Biocoop, Agence Bio) ont réaffirmé leurs engagements. Les raisons de leur présence auprès de Biolait sont présentées dans un encart.
Lattrait économique du pâturage malmené par l'évolution des structures laitières. Un exemple avec le réseau Ecolait
Michel DERAEDT, Auteur ; Bruno CHEVET, Auteur ; Philippe MATHIEU, Auteur ; ET AL., AuteurLe réseau colait® France représente un échantillon de 764 ateliers bovins lait (dont 111 avec robot de traite). En 2015, le pâturage ne dépasse 10% de la ration de base annuelle en moyenne que dans les élevages de moins de 50 vaches, les élevages de montagne et ceux en agriculture biologique. En 12 ans (2004-2015), on observe une diminution moyenne de 50% de l'herbe pâturée par vache, parallèlement à une augmentation de 50% du volume de lait produit par UMO consacrée au lait. Les coûts de production calculés sur un échantillon de 314 ateliers (bovins lait de plaine en conventionnel en 2015) montrent un écart favorable aux systèmes pâturants (+ 8000 de revenu disponible/UMO lait). A dire d'experts, de nombreux aspects conduisent beaucoup d'éleveurs à préférer une conduite plus standard et mieux maîtrisée avec peu de pâturage pour les laitières.
Baie du Mont-Saint-Michel : une terre de bio
Ce reportage de la Quotidienne sur France 5 présente le développement de l'agriculture bio dans la Baie du Mont-Saint-Michel, à travers le témoignage d'Étienne Leroy, maraîcher, d'Alexis Trublet, éleveur de vaches jersiaises, et de Christophe Lésénéchal, producteur de bière.
Bio Cohérence : un label pour aller plus loin !
Bernard Gaborit témoigne de son adoption du label Bio Cohérence, considérant que le nouveau cahier des charges bio européen de 2009 n'était pas assez exigeant vis-à-vis des élevages bio. Il présente sa ferme, les exigences du label Bio Cohérence et la boutique qu'il a ouverte sur son exploitation pour commercialiser ses produits.
Bovins lait : Croisement de races. Bien définir sa stratégie
Valérian LEBON, AuteurDans le Morbihan, un groupe déleveurs laitiers du GAB 56 sest interrogé sur lintérêt ou non de faire des croisements de races dans leurs troupeaux. Pour acquérir des éléments de réflexion sur la question, ils ont visité l'exploitation bio de Jean-Yves et Élisabeth Penn. Pour ces derniers, la mise en place des croisements a démarré en même temps que le passage à un système herbager, dans le but dadapter les animaux au type de ressources produites sur la ferme, ainsi quaux vêlages de printemps (pousse de lherbe maximale) et à la monotraite (une partie de lannée). Pour mieux faire face aux aléas climatiques, les éleveurs ont aussi sélectionné sur la capacité des animaux à tolérer le manque dherbe. Ainsi, environ sept races différentes sont présentes dans la génétique du troupeau. Pour sy retrouver et poursuivre lamélioration continue du cheptel, un suivi génétique rigoureux et une bonne gestion des taureaux (saillie naturelle) sont indispensables.
Bovins lait : Robot de traite + bio + pâturage, est-ce compatible ?
David ROY, Auteur ; François PINOT, Auteur"Concilier robot de traite et pâturage en bio, est-ce possible ?", tel était le thème de la formation organisée par Agrobio 35, en juin 2016, avec l'intervention de Valérie Brocard, de l'Institut de l'Élevage. En dehors du constat que l'installation d'un robot de traite sur un système pâturant, déjà complexe, rajoute de la complexité, la technicienne a passé en revue les questions à se poser lors d'un tel projet (montant de l'investissement, coût de fonctionnement, maîtrise du coût de production...). Dans cet article, les conditions de compatibilité entre robot de traite et pâturage en bio sont analysées, puis Joël Rabot (35), producteur laitier en bio depuis 2012, apporte son témoignage sur la mise en place d'un robot de traite. Un encart présente quelques-uns des résultats d'une enquête conduite sur 20 élevages français conciliant traite robotisée et système pâturant.
Un chantier rondement mené
Ronan LOMBARD, AuteurEn Suède, la ferme en agriculture biologique gérée par Per-Ake Nilsson fait l'objet d'une organisation minutieuse, indispensable tant l'unité de production est grande : plus de 1000 hectares et un atelier laitier comptant 450 vaches. Le cahier des charges bio suivi par l'élevage nécessite une ration composée essentiellement d'herbe, dont sept mois minimum au pâturage. Concernant les fourrages conservés, c'est l'ensilage d'herbe qui est majoritaire. Dans cet article, le chantier d'ensilage est décrit. Il dure quatre jours. Comme chez 80 % des éleveurs chez qui travaille l'entreprise de travaux agricoles mobilisée, de l'acide organique de conservation est incorporé à l'ensilage. En France, ce taux serait plutôt inférieur à 10 %, d'après le fabricant du produit utilisé. Le gérant de la ferme estime son autonomie alimentaire à 93 %.
Chassons les idées reçues sur le pâturage hivernal
Pauline USSON, AuteurLe pâturage hivernal est très peu pratiqué pour de nombreuses raisons qui incitent les éleveurs à rentrer les vaches en hiver. Rémy Delagarde, chercheur à lINRA, se penche sur les a priori sur le pâturage hivernal. Ces idées reçues sont le manque dherbe pour nourrir les animaux, les risques que des vaches soient malades, que les prairies soient abîmées, une contrainte de durée de pâturage et une qualité de lherbe médiocre.
Christophe Baron : Le collectif reste en tête du président
Ronan LOMBARD, AuteurChristophe Baron est éleveur de vaches laitières en bio dans le Morbihan et a été le président du groupement de producteurs Biolait de 2010 à 2017. Cet article revient sur la création du groupement et sur la gouvernance collective qui lui permet dévoluer dans le sens des producteurs. La trajectoire de Christophe Baron est aussi retracée, depuis son arrivée au CA de Biolait, puis à la Présidence. L'appartenance à un GAEC lui a permis de dégager du temps pour assurer ses responsabilités au sein de l'organisation, son associé soccupant de la ferme lors de ses absences. Les perspectives davenir de léleveur sont présentées : reprendre sa place dans la ferme, lancer des projets dintensification fourragère, s'impliquer dans le parc éolien voisin...
Combiner les potentialités de chaque race
Annick CONTÉ, AuteurLe croisement en production laitière bovine se développe. Certains pays sont très avancés, comme la Nouvelle-Zélande, les USA ou les Pays-Bas. Ainsi, pour ce dernier pays, 12 % des vaches laitières sont croisées. Avec seulement 1.5 % des inséminations artificielles premières en croisées, la France est loin derrière, mais ce chiffre est en progression de 30 à 40 % par rapport à 2010. Les éleveurs cherchent à jouer sur leffet bonus sur la production et la fertilité de lhétérosis et sur la complémentarité entre races pour améliorer les aptitudes fonctionnelles. Cet effet est sensible dès la première génération mais, si cette dernière est homogène, les suivantes sont plus hétérogènes. Depuis 2009, un groupe déleveurs herbagers bretons sest investi dans cette voie du croisement, en adaptant leur stratégie de sélection selon les spécificités de leur système. Ils sont aujourd'hui 27, dont 14 en bio. Les résultats du groupe sont intéressants, jusquau volet économique, avec un revenu disponible de plus de 3 000 /UTH en moyenne. Par ailleurs, des simulations économiques sur quinze ans, faites dans le cadre dune thèse, montrent un gain de marge brute de + 20 à 100 euros par vache et par an avec le croisement, mais plutôt à partir de la cinquième année.
Comment convertir en bio un système robot de traite - zéro pâturage ? : Interview : Nicolas Roybin, éleveur laitier au GAEC de la Goula
Amandine CLEMENT, AuteurDans cet interview, Nicolas Roybin, éleveur laitier bio au GAEC de la Goula (38), explique comment il a mis en place un système de pâturage tournant dynamique suite à la conversion. Auparavant, un distributeur d'alimentation fonctionnait 24h/24. 22 ha de prairie temporaire ont été implantés, et le distributeur ne fonctionne plus tout le temps. Un passage a été aménagé pour permettre aux vaches d'accéder au robot de traite. Nicolas évoque les difficultés, les investissements qu'il a dû réaliser, et aussi les actions pour aller vers plus d'autonomie. Sa stratégie consiste à voir les résultats sur la production en sécurisant sa première année en bio, conscient que des progrès sont encore réalisables.
Croisements allaitants-laitiers : Une étude sur l'intérêt de jeunes boeufs et génisses croisés
Cyrielle DELISLE, AuteurDans les élevages laitiers, certains éleveurs croisent leurs vaches Prim'Holstein avec des mâles de races à viande précoces (Limousin, Angus, Hereford). L'objectif est ensuite d'engraisser les jeunes bufs et génisses issus de ces croisements pour les abattre vers 13-15 mois. Face à l'émergence de cette pratique, Interbev Bretagne a mis en place des expérimentations, notamment pour mieux cerner la place de tels produits sur le marché de la viande bovine. Les résultats obtenus pour des veaux Limousins, Angus et Hereford sont en cours de comparaison ; une analyse organoleptique auprès des consommateurs a été réalisée ; et deux modalités d'itinéraires techniques ont été appliquées, avec des différences en termes de régime alimentaire. L'analyse des premiers résultats, sur les animaux croisés Limousin x Holstein, sont concluants. Globalement, les génisses sont plus légères mais mieux conformées que les mâles. Cet essai, réalisé sur la station expérimentale de Mauron, dans le Morbihan, n'est pas conduit en agriculture biologique.
Date de semis, de sortie à l'herbe... : Le changement climatique bouleverse tous les repères
Costie PRUILH, AuteurLes effets du changement climatique, avec la hausse des températures ou laugmentation des sécheresses, impactent la production laitière (moins de lait en été, problèmes pulmonaires chez les veaux). Les éleveurs modifient déjà leurs pratiques et calendriers, afin de sadapter. Dans ce contexte, le programme de recherche Climalait sintéresse aux effets du changement climatique sur trente unités laitières, réparties sur le territoire. Il consiste, dans un premier temps, à simuler l'impact du changement climatique sur les productions fourragères, puis à réfléchir avec les éleveurs aux voies dadaptation possibles. Piloté par le Cniel, le projet est conduit par lIdele, les chambres dagriculture, Arvalis, le BTPL, lINRA et Météofrance. Les simulations pour la zone des Mauges, en Maine-et-Loire, sont terminées ; elles prédisent une diminution des précipitations lété et + 10 % de production fourragère dus à lélévation du taux de CO2 atmosphérique. Les systèmes de polyculture-élevage locaux basés sur le pâturage assurent une certaine résilience. Les évolutions envisagées sont diverses : - évolution des bâtiments pour les garder frais en été, - sélection génétique afin daméliorer la résistance des vaches. Le programme devrait livrer ses résultats à lautomne 2018 mais, dores et déjà, le maintien du lait semble compromis dans certaines régions, plus exposées à la sécheresse et spécialisées dans lélevage sans signe de qualité.
Dossier : Des actions pour limiter les cellules
Damien HARDY, Auteur ; Alice HUBERT, AuteurDans un contexte d'augmentation des cellules somatiques dans le lait de chèvre, le projet Mamovicap, mené par l'UMT Santé des petits ruminants, s'est intéressé aux leviers d'actions pour limiter les infections mammaires. Entre 2013 et 2016, ce programme a permis d'améliorer les connaissances sur la physiologie de la mamelle et va continuer d'explorer les liens entre la traite et les cellules. Ce dossier expose certaines pistes soulevées par le projet, comme alloter, réformer, réaliser des tests pendant la traite, puis entretenir et adapter les réglages de la machine à traire, au travers des articles suivants : - Les concentrations cellulaires augmentent (analyse des données depuis 15 ans) ; - Davantage de cellules dans les mamelles abîmées ; - Des liens entre cellules et morphologie ; - Six pratiques pour un parfait trayeur ; - Les mauvaises pratiques se lisent sur les courbes (des outils de tests pendant la traite) ; - Les promesses de la génétique (un index cellules dans le schéma de sélection).
Dossier : Laffouragement en vert, 4 témoignages
Eve GENTIL, Auteur ; Pauline USSON, AuteurLaffouragement en vert est une pratique de plus en plus fréquente. Cest notamment le cas chez les éleveurs laitiers bretons du réseau Civam. Dans cet article, quatre dentre eux, dont trois en agriculture biologique, installés en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-dArmor, témoignent. Cette pratique leur permet de valoriser les prairies non accessibles aux troupeaux, tout en intégrant à la ration de lherbe fraîche qui présente des qualités nutritionnelles plus importantes que des stocks de conserve (foin, enrubannage ). Côté organisation, les quatre éleveurs gèrent laffouragement en vert comme le pâturage : délais similaires entre deux passages, adaptation à la pousse, etc. Si les résultats techniques sont satisfaisants, il faut aussi penser au temps à consacrer à cette pratique environ une heure par jour ainsi quà linvestissement en matériel, à adapter notamment à la taille du troupeau. Ainsi, laffouragement en vert peut être de trois à cinq fois plus coûteux que le pâturage.
Dossier : La betterave fourragère en bio
Eve GENTIL, AuteurLa valeur alimentaire de la betterave en fait un bon fourrage hivernal, adapté aux systèmes herbagers bio, et qui peut faciliter l'arrêt du maïs. Cependant, elle est peu cultivée par les éleveurs à cause de l'important temps de désherbage nécessaire, du mode de distribution difficile, etc. Ce dossier présente, au travers de témoignages déleveurs laitiers bio qui ont choisi de cultiver de la betterave fourragère, ses intérêts et les différentes manières de la cultiver, la récolter et la distribuer. Pascal Lejeune sème les betteraves en ligne et lutte contre les adventices via deux faux semis additionnés à un épandage de sel (contre les tipules et les adventices), un binage et du désherbage manuel, effectué à des stades clés à ne pas dépasser. Au GAEC de la Belangerie, la betterave est cultivée sans désherbage manuel. Pour cela, une bonne préparation du sol et un faux semis sont nécessaires. Au GAEC des Margatiers, les betteraves sont achetées en mottes à un pépiniériste, puis repiquées au stade 3-4 feuilles, ce qui permet de réduire les risques denherbement, importants du semis au stade 2-3 feuilles. Avant la plantation, des faux semis sont réalisés et après, selon les années, hersage, binage et buttage. Ensuite, les questions de récolte, stockage et distribution sont abordées, différentes méthodes étant présentées. Au GAEC de Lermeleu, tout comme chez Julien Tallec, en vaches allaitantes, les betteraves fourragères sont pâturées. Enfin, les résultats technico-économiques de la culture de betterave chez les éleveurs interviewés sont fournis.
Dossier : Changer de système : retour d'expériences
Véronique RYCHEMBUSCH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; ET AL., AuteurUn changement dorientation ou de pratique peut impliquer l'ensemble dun système agricole. Ainsi, il convient de bien anticiper et de réfléchir à l'ensemble des impacts potentiels. Dans ce dossier, plusieurs agriculteurs témoignent des changements clés qu'ils ont opérés. Dans le Finistère, Fabrice Marchadour a orienté vers un système herbager économe l'exploitation laitière qu'il a reprise, initialement basée sur un modèle intensif. L'assolement a été revu et des races plus rustiques (Montbéliarde, Pie rouge des plaines, Jersiaise) ont rejoint le troupeau Holstein. Une conversion à la bio est envisagée, sujet pour lequel léleveur a d'ores et déjà rejoint un groupe de réflexion. Au Gaec des Vents, en Ardèche, en bio depuis 2009, un robot de traite a fait son arrivée en 2016. Pour faciliter ce changement avant l'installation du robot, les vaches ont été nourries à l'auge avec les mêmes aliments que ceux distribués ensuite au robot. En Vendée, les associés du Gaec le Moulin ont cherché à réduire leurs coûts de production en développant les prairies (plus grande surface, flore plus variée) et le travail du sol a été simplifié. Un nouvel équilibre a été peu à peu trouvé, notamment grâce à l'échange d'expériences. Ce système laitier devrait encore évoluer, vers le zéro concentré et l'agriculture bio. A lEARL de la Voix lactée, dans lEure, linstallation dun second associé a augmenté le quota. Pour le produire totalement sur la même surface, la production a été intensifiée, notamment en améliorant les bâtiments délevage (logettes, salle de traite) et en revoyant la ration. Dans le Cantal, deux ans après sa création, le Gaec Navarro sest lancé dans la transformation fromagère sous lAOP Salers. Cela a nécessité dimportants changements pour cet élevage qui sorientait dabord vers un système plus intensif.
Dossier : L'élevage des génisses
Ludovic BILLARD, AuteurL'introduction de ce dossier rappelle l'importance de l'élevage des génisses dans une ferme laitière. Le choix de pratiques d'élevage qui visent un meilleur bien-être animal, une meilleure santé du troupeau, mais aussi de meilleures conditions de travail, sans sacrifier les performances économiques des fermes, compte dans la recherche d'équilibre de cet élevage. Le partage d'expériences entre éleveurs, dans ce cadre, présente de nombreux atouts. Ainsi, des éleveurs témoignent sur certains de leurs choix : - Vêlages 2 ans, 3 ans ? Avantages et inconvénients (Isabelle Mathy, 01) ; - Déléguer l'élevage des veaux à des vaches nourrices pour avancer dans la simplification du système (Gérard Grandin, 61) ; - Le lait fermenté (Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, 42) ; - Kéfir et élevage des génisses : deux facteurs indissociables pour moi aujourd'hui (Frédéric Thiriet, 88) ; - Le kéfir de lait (Jean-Yves Papin, 49) ; - Les veaux sous la mère (Didier Bourgeois, 89) ; - Respecter la physiologie est primordiale (résumé d'une intervention de Marine Lemasson, conseillère en systèmes ruminants bio et durables) ; - L'expérimentation des vaches nourrices (Laurent Brunet, 88) ; - Changer de mode d'élevage pour éradiquer la Cryptosporidiose (Alain Guiffès, 49) ; - Le colostrum ou l'or liquide (Nadine Savary, 53) ; - Les vaches nourrices (fermoscopies de 3 exploitations laitières).
Dossier : La Normandie
Guy BESSIN, Auteur ; Anne CRESPIN, Auteur ; Jules DUCLOS, Auteur ; ET AL., AuteurConsacré à la Normandie, ce dossier se compose de témoignages de producteurs qui présentent leur ferme et, à travers elle, décrivent l'évolution de la bio dans leur région et retracent l'historique de Biolait : - Le lait bio en Normandie (par l'Association Bio Normandie) ; - Le secret de la collecte de Biolait (GAEC des Belles Contrées, 44) ; - Biolait en Normandie (EARL des Biaux d'Elle, 50) ; - Évolution du nombre d'adhérents Biolait en Normandie (cartes : janvier 1998 à août 2017) ; - Le lancement de la collecte en Basse-Normandie (EARL Robine, 61) ; - Relais local en 2003, adhérent référent en 2017 : Dubos père et fils, une histoire de Biolait Manchots (50) ; - Arrivée des producteurs du GIE d'Athis à Biolait (GAEC la Filochère, 61) ; - La mise en place de la tournée 76... (GAEC Delahais, 76) ; - L'agroforesterie au cur du bocage Ornais (EARL du Bois, 61) ; - Une histoire familiale... Mille et Un projets (EARL Ferme de la Mare Cavelière, 76) ; - Du fromage, des Normands et un parcours engagé (EARL Moinet, 76) ; - Soigner son sol pour un cercle vertueux (EARL Mercher, 14) ; - La fromagerie Gillot (61) ; - "Reine-Mathilde", un programme pour développer le lait bio en Basse-Normandie (Idèle) ; - Le bio, ce n'est pas pour les rigolos (CERFrance) ; - Les CIVAM : un réseau qui accompagne les agriculteurs vers l'autonomie (FRCIVAM Basse-Normandie) ; - Un prescripteur actif dans le développement de la bio (Sapronat).
EARL Les Tulipes : le pari de l'herbe réussi !
Thibaut SCHELSTRAETE, AuteurLEARL Les Tulipes est un élevage vendéen de vaches laitières en système herbager, économe en intrants et en conversion bio. Auparavant, les éleveurs étaient dans un système intensif peu rémunérateur, selon le modèle « produire plus pour gagner plus », et ont vu leurs résultats économiques lourdement impactés à partir de 2006, ce qui les a poussés à changer de système. Laccompagnement du GAB 85, du GRAPEA et des éleveurs voisins en bio et/ou en système herbager a favorisé ce changement. Le parcours des associés, de 2006 à aujourdhui, est ainsi retracé en mettant en évidence les choix effectués et les difficultés rencontrées. En 2010, ce fut le début de la réflexion sur lalimentation à lherbe, pour aboutir en 2013 à un système herbager, et en 2015 à la conversion bio. Les résultats économiques se sont améliorés, lautonomie alimentaire et décisionnelle de lexploitation a été renforcée. Des améliorations sont encore en réflexion.
Efficience, résilience et robustesse en système lait bio
Une étude réalisée dans le cadre du projet Résilait montre que l'efficience globale des exploitations laitières bio est intéressante (EBE (hors MO)/produit brut = 45%), avec cependant des situations qui peuvent être très contrastées entre le groupe des exploitations les plus performantes et celui avec les moins bons résultats. La meilleure maîtrise technique explique l'efficience économique. La robustesse des exploitations (moins d'écarts de revenus pluriannuels) s'accompagne souvent de revenus globaux inférieurs et n'est donc pas liée à l'efficience. Ce diaporama a été réalisé dans le cadre des conférences BioThémas sur le thème "Références et résilience des systèmes de production de ruminants biologiques face aux aléas climatiques et économiques", un évènement ITAB Lab, coorganisé par le Pôle Agriculture Biologique Massif Central et l'ITAB lors du Sommet de lÉlevage 2017.
Elevages ruminants biologiques : Stratégies et leviers face aux changements climatiques
Loïc MADELINE, Auteur ; Aloïse CELERIER, Auteur ; Vincent THENARD, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2017Dans le cadre des programmes de recherche Optialibio et Mélibio, la vulnérabilité des systèmes d'élevage aux aléas climatiques et les stratégies mises en place par les éleveurs pour y faire face ont été étudiées. Dans Optialibio, cela a été réalisé au travers de l'étude d'un échantillon de plus de 380 élevages bovins (261 laitiers et 120 allaitants). Les déterminants de l'autonomie alimentaire pour ces élevages ont pu être identifiés (chargement apparent, diversité de l'assolement, etc.). Dans le projet Mélibio, trois cas concrets ont été virtuellement mis à l'épreuve d'aléas climatiques grâce à l'outil Rami fourrager®. Trois zones géographiques différentes étaient concernées : le Haut Limousin de Corrèze, les Causses de l'Aveyron, et les Coteaux du Tarn. Ce diaporama a été réalisé dans le cadre des conférences BioThémas sur le thème "Références et résilience des systèmes de production de ruminants biologiques face aux aléas climatiques et économiques", un évènement ITAB Lab coorganisé par le Pôle Agriculture Biologique Massif Central et l'ITAB lors du Sommet de lÉlevage 2017.
Etat des lieux et perspectives : La Bretagne se convertit au lait bio, un peu moins à la viande bio
Anne-Sophie LE BRAS, Auteur ; F. JOURDAIN, Auteur ; Sylvie CARRIAT, AuteurEn sixième position des régions françaises en nombre dexploitations conduites en AB, la Bretagne voit se poursuivre le développement de la bio sur son territoire, avec une progression de 19 % en un an des fermes engagées en AB au 11 janvier 2017. Cette progression concerne surtout le maraîchage et lélevage bovin lait. Néanmoins, les perspectives 2017 sont plus mesurées, notamment en bovins lait. Dans cette production, le cheptel breton a certes progressé de 17 % en 2016 versus 2015, mais les conversions se ralentissent en 2017, les producteurs attendant de voir comment va réagir la filière face au pic de production de lait bio attendu dans les prochains mois. La filière bovins viande reste, quant à elle, en retrait malgré la demande, avec un cheptel bio breton en hausse de seulement 1% en 2016. Ceci sexplique par des coûts de production nettement plus élevés en AB et, par conséquent, un différentiel de prix moins attractif. En filière porcine, où la demande est très forte, la production porcine bretonne a connu une croissance de 11 % en 2016 versus 2015. La forte demande fait que cette filière devrait poursuivre son développement, malgré un coût de production 3 fois plus élevé en AB et des cours du porc conventionnel nettement améliorés. Cependant, leffet daubaine économique ne semble pas être le facteur déclencheur des conversions : de plus en plus dagriculteurs, attentifs à la demande du consommateur, sont convaincus par le mode de production biologique.
Étude "fermes en transition" : résultats
Eve GENTIL, AuteurLétude « Fermes en transition » a été conduite de 2014 à 2016 dans lobjectif de constituer des références technico-économiques sur la période de transition vers un système herbager. Cet article présente les principaux résultats observés sur les 6 fermes suivies pendant ces 3 années, avec François Leray, animateur du Cedapa. Tout dabord, les raisons pour lesquelles a été menée cette étude sont abordées. Ensuite, les principales étapes de changement sont exposées (apprendre à gérer lherbe et faire du pâturage silo fermé ; Augmentation de la surface en herbe ; Affiner les choix du système), ainsi que les principales difficultés (la gestion du volume de lait et des stocks fourragers et le stress lié au changement). Enfin, les impacts économiques sont décrits, différent selon la situation de départ. Dans tous les cas, la situation après la transition est meilleure quavant et permet de redonner des perspectives dans un contexte laitier économiquement difficile.
Fermebioscopie : GAEC du Pis Vert, Adhérent BIOLAIT du département 61
Jérémie OUY, AuteurIssu d'une fratrie de 5, Jérémie Ouy reprend la ferme familiale bio au moment du départ en retraite de son père. La ferme laitière est alors déjà autonome pour l'alimentation des animaux, transforme ses produits sur place et les vend au marché. Jérémie va améliorer les conditions de travail, investir dans un séchoir en grange, trouver des associés pour former un GAEC. Son témoignage illustre la volonté de poursuivre l'objectif d'autonomie globale de l'exploitation, mais aussi les liens de solidarité entre associés. Jérémie présente quelques éléments sur l'élevage de ses animaux (alimentation/ration, vêlages, pâturage) et les résultats économiques de la ferme pour 2014 à 2016. Afin de relever le défi permanent de faire vivre deux familles, de nouveaux projets ont vu le jour (nouvelle boutique, installation d'un pasteurisateur, création d'une cave à fromages enterrée...).
Fermoscopie
Marie AUBREE, AuteurChristophe Gendron est éleveur laitier en Ille-et-Vilaine. Aujourdhui en système herbager, il met en place des chemins et des haies et a débuté la conversion bio. En 2011, cest en système maïs ensilage quil sétait installé. Pour lui, la transition a été possible grâce à un accompagnement individuel dans le cadre du projet « Fermes en transition ». Cet article présente le parcours de ce changement, depuis la découverte de lAdage 35 à la prise de décisions. Les résultats quil obtient sont également présentés.
L'herbe pousse timidement dans nos prairies
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurAprès un mois de mars 2016 exceptionnel pour les systèmes herbagers, le mois davril a été moins favorable. Les températures fraîches et le manque deau ont pénalisé la pousse de lherbe : retour dexpérience au travers de quatre témoignages déleveurs laitiers en bio. Dominique Morvan élève 42 vaches laitières dans les Côtes dArmor sur 43,5 ha dont 39 dherbe ; Alexandra Pottier et Xavier Taupin élèvent des vaches laitières en Ille-et-Vilaine sur 42 ha dont 37,5 dherbe ; Marcel, Sylvie et Thomas Tuaux ont, quant à eux, 45 VL en Ille-et-Vilaine pour 48 ha, dont 45 en herbe ; enfin, Xavier et Sylvie Le Moal ont 75 VL en Côtes dArmor pour 91 ha, dont 77 en herbe. Pour chacun, la crainte est la même : devoir augmenter la surface de pâture et pénaliser la récolte en foin et enrubannage pour les stocks, voire devoir compléter le pâturage en entamant les stocks. Malgré tout, le bon début de saison a permis de relativiser.
Un herbographe fait maison
Franck MECHEKOUR, AuteurDidier Gallot, éleveur laitier dans lOrne, a mis au point un herbographe, en ligne, qui permet aux six éleveurs bio de son groupement doptimiser la gestion du pâturage. Didier Gallot présente son fonctionnement : à laide dun tableur accessible par internet, les éleveurs rentrent leurs données de pousse dherbe, mesurées sur le terrain. La feuille de calcul produit une courbe de croissance de lherbe (kg de MS/ha/j) qui estime la consommation du troupeau lors du pâturage. Le tableur permet, en outre, de visualiser les différences entre la production laitière théorique et celle réalisée, grâce aux différentes données qui y sont renseignées.
Île-de-France : La Bergerie nationale s'allie à la filière bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÉtablissement public national destiné aux ressources et à la formation, la Bergerie nationale de Rambouillet, dans les Yvelines, poursuit sa route vers le 100 % bio, entamée en 2000. Fin 2016, le troupeau de 55 vaches laitières a été certifié bio. Pour la valorisation des 350 000 litres produits tous les ans, deux transformateurs se sont installés sur le site : la ferme de Sigy, qui transforme le lait en yaourts, fromages blancs et autres desserts lactés, et la société Ottanta, spécialisée dans les produits italiens comme la mozzarella ou la ricotta. C'est ensuite la coopérative bio d'Île-de-France qui assure la distribution pour la restauration collective et les magasins. Pour le développement de cette filière, les acteurs concernés ont bénéficié de l'accompagnement du Gab Île-de-France.
Innover pour se dégager du temps et améliorer sa qualité de vie
Bernard POUPIN, Auteur ; Nicole BOSSIS, AuteurLes innovations au GAEC Agrocap, en Vendée, ont permis aux associés datteindre leurs objectifs en matière de qualité de vie. Le passage en bio sinscrit également dans cette démarche. Éleveurs de 420 chèvres saanen, Mickaël Pasquier et Laurent Vincendeau ont installé, en 1994, leurs animaux dans un ancien bâtiment à vaches aménagé. Leurs objectifs étaient de se dégager un week-end sur deux chacun et de pouvoir prendre 3 semaines de vacances par an. Pour cela, en 2002, ils construisent un nouveau bâtiment équipé dun roto de traite et mécanisent certains travaux comme lalimentation. Leur passage en bio en 2010 répond à un objectif de production dun produit de qualité, respectueux de lenvironnement et de la santé. Lexploitation comprend également un atelier bovin viande et un atelier cunicole.
Le lait bio a du potentiel de développement
Costie PRUILH, AuteurMathilde Blanc, de lItab, et Benoît Rouyer, du Cniel, donnent leur point de vue sur le marché du lait bio. La demande est toujours croissante en Europe (France, Allemagne ), ainsi que pour le lait en poudre infantile en Chine. Cependant, laugmentation des démarches de labellisation privées, telles que « lait de pâturage », « sans OGM », « éthique », pourrait compromettre léquilibre du marché à moyen terme, notamment au Danemark et en Autriche. Lenjeu est de conserver la crédibilité du cahier des charges de lagriculture biologique par rapport aux autres démarches. Au sujet des conversions, elles restent importantes en France, même après lexplosion de la campagne 2015-2016 : 383 fermes pour 153 millions de litres entre juin 2016 et mai 2017, avec cependant une baisse de la collecte fin 2016 liée à de mauvaises conditions fourragères en 2016.
Lait biologique et pâturage : Une évidence pas toujours si accessible
Guillaume MICHEL, AuteurLatout économique de lherbe pâturée peut être important, en particulier pour les éleveurs biologiques de bovins laitiers. Aussi, la question de laccessibilité au pâturage et des moyens de l'améliorer est essentielle, en particulier au moment de la conception de son projet de conversion en AB. Cet article, après avoir fait un rappel sur le cahier des charges biologique, donne des repères et certains grands principes à respecter pour optimiser son pâturage. Des agriculteurs témoignent aussi des améliorations quils ont mises en place, en termes daménagements (ex : construction dun boviduc, réalisation de chemins ) ou de conduite du pâturage. Léchange parcellaire peut aussi être une piste à réfléchir.
Du lait pour les enfants, de la bière pour les plus grands !
Pauline USSON, Auteur ; Mathilde AOUTIN, AuteurEn 1998, Stéphane Gaultier s'est installé sur la ferme laitière familiale, qu'il a convertie à l'agriculture biologique en 2012. En 2014, il est rejoint par Bernadette Dumas, sa compagne. Pour assurer l'installation de ce deuxième UTH, le couple décide de diversifier la production avec la mise en place d'un atelier brasserie. Si les deux ateliers sont complémentaires sur les plans économique, organisationnel, et sur certains points techniques (par exemple, les drêches sont consommées par les vaches), ils sont très chronophages. Ainsi, le prochain objectif pour cette ferme est de réduire le temps de travail.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 9
Antoine ROINSARD, Auteur ; Jean GUERRIER, Auteur ; Pascale LE MEZEC, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 9 est composée des articles suivants : - Liens entre choix de conduite, génétique et résultats techniques dans les élevages de bovins lait bio en France ; - Contractualisation en lait : un appui juridique à la FNAB ! ; - Point de conjoncture laitière européenne ; - État des lieux des fermes ovins lait bio en Aveyron ; - Les petits veaux en élevage laitier : rappel réglementaire ; - Les substances à base de plantes et leur utilisation en santé animale : des évolutions réglementaires nécessaires et urgentes ! ; - Parasitisme chez les petits ruminants : quelles réponses de nos confrères européens ? ; - PAC 2014-2020 : quels soutiens à la bio dans les élevages européens ?
Manque de lait bio ? : En attendant les nouveaux volumes
Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa filière lait bio a manqué de volumes fin 2016, du fait dune augmentation importante de la consommation et de la faible production liée au printemps 2016 qui a été désastreux pour lherbe. La situation sera meilleure dans un an, avec 100 millions de litres de lait bio supplémentaires attendus fin 2017 et autant en 2018. Biolait sinquiète cependant pour la suite (2021-2022) car les fermes conventionnelles augmentent beaucoup la taille de leurs troupeaux, ce qui en fait des profils moins en adéquation avec la bio, et donc avec moins de chances de se convertir. De son côté, lorganisation de producteurs (OP) Lait bio Seine et Loire dénonce les promotions commerciales et la guerre des prix bas que se livrent les distributeurs. Le maintien dun prix rémunérateur aux éleveurs bio est au cur de leurs préoccupations.
Marie Couval, adhérente du département 03
Alain GRASTEAU, AuteurMarie Couval a quitté récemment le Conseil d'Administration de Biolait, après des années à son service. Cette interview lui est consacrée. Originaire des Vosges, elle est arrivée dans l'Allier lorsqu'elle était encore enfant, avec ses parents qui étaient à la recherche d'une ferme après avoir dû vendre la leur dans les Vosges. Plus tard, après un BTA, elle a commencé à travailler au contrôle laitier, puis elle a rencontré Marc, éleveur de brebis viande, avec qui elle s'installera en 1984. Elle raconte les différentes étapes pour finalement trouver un équilibre entre élevage de brebis et de vaches. Passés en bio en 1986, ils n'ont pas réussi tout de suite à faire collecter leur lait en bio, jusqu'au jour où Biolait les a contactés. Janvier 1998, le partenariat se noue avec Biolait. Marie Couval retrace l'aventure Biolait, en tant qu'éleveuse et, à partir de 2003, en tant qu'administratrice, avec les rencontres, les difficultés, les avancées. Elle souligne la satisfaction qu'elle a eue à participer au développement de la bio sur le terrain, à voir des collègues en conventionnel oser franchir le pas de la bio et adhérer à Biolait.
Monter un groupement de producteurs laitiers : un cheminement vers la valeur ajoutée !
Marlène GAUTIER, AuteurLe groupement dintérêt économique (GIE) La Châtaigneraie, regroupant aujourdhui 45 producteurs (dont 6 en AB ou en conversion) du Cantal, du Lot et de lAveyron, sest constitué en 1994 suite à un conflit avec la laiterie qui les collectait alors. En 2012 et 2013, nouveau changement suite à une nouvelle rupture avec la seconde laiterie alors collectrice : les éleveurs se rapprochent alors dune petite laiterie du nord-est du Cantal, qui fait de la transformation. Mais cette dernière est mise en liquidation judiciaire et le GIE décide de reprendre les salariés et lusine. Les producteurs constituent alors une SARL qui achète une partie du lait au GIE pour le transformer et le commercialiser sous forme de fromages. Aujourdhui, GIE et SARL rémunèrent 25 salariés. La production de fromages sest diversifiée et cela se poursuit avec la production dun fromage biologique suite à la conversion de 6 producteurs. Si encore une partie de la production du GIE est commercialisée en circuit long, les producteurs, très dynamiques et impliqués, veulent aller plus loin, vers de plus en plus de transformation et donc une meilleure plus value pour leur production laitière.
Du nouveau sur le pâturage des chèvres
Jérémie JOST, Auteur ; Yves LEFRILEUX, Auteur ; Charles DROUOT, AuteurEn production caprine, les données sur le pâturage (ingestion, substitution...) sont peu disponibles. Dans le cadre des projets Casdar CAPHerb et PSDR Flèche, des travaux sont menés par lInstitut de lÉlevage (station du Pradel en Ardèche) et lInra (essais analytiques à lUMR Pégase à Rennes et essais système à Patuvec-UE Ferlus à Lusignan), pour estimer de façon précise lingestion dherbe au pâturage par la chèvre et ses facteurs de variation. Cet article présente les principaux résultats, réalisés sur prairies de graminées et multi-espèces, avec des temps de pâturage différents, et des apports de concentrés modulés, le tout corrélé avec la production laitière obtenue. Enfin, le système de pâturage de Stéphanie Kaminski, éleveuse de chèvres bio en Dordogne, est présenté. Elle fait pâturer ses chèvres depuis 1995, ce qui lui permet une bonne autonomie et une rémunération liée à la vente de lait satisfaisante.
Nouvelles fermes laitières bio : La FRAB mène l'enquête
Goulven MARÉCHAL, AuteurAfin de mieux connaître les nouveaux éleveurs laitiers bio (en 2017, en Bretagne, 37 % de fermes bovines laitières engagées en bio de plus qu'en 2015), la FRAB a conduit auprès d'eux une enquête, en janvier 2017, en partenariat avec Agrocampus. Les questions portaient sur la situation de leur ferme avant la conversion, leurs motivations à passer en bio, ainsi que sur leurs objectifs après conversion (assolement, cheptels, volumes produits et laiteries). L'objectif final est de mieux les accompagner grâce à une évaluation des changements techniques envisagés, mais aussi de prévoir les volumes à venir sur les marchés. Quelques-uns des résultats sont présentés.
Obsalim® : Micro fromage
La méthode Obsalim® de diagnostic et de réglage alimentaire, fondée sur lobservation des bovins, des ovins ou des caprins, a été créée par le docteur Giboudeau, vétérinaire dans le Doubs. Dans le cadre de la méthode, afin d'évaluer la qualité du lait et son aptitude à coaguler, les éleveurs peuvent réaliser des micro fromages. La méthode est expliquée dans cette fiche.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers du réseau Civam : Exercice comptable 2016
Depuis 2000, l'Observatoire technico-économique du Réseau Civam compare, chaque année, les performances des exploitations délevage herbivore en Agriculture Durable (AD) bio et non bio avec celles du RICA (Réseau dinformation comptable agricole). Les synthèses annuelles proposent des références pour les agriculteurs et futurs agriculteurs, les accompagnants et les décideurs. Cette synthèse présente des résultats moyens comparés sur l'exercice comptable 2016 d'échantillons AD et du RICA de fermes laitières spécialisées du Grand Ouest. Elle distingue les systèmes herbagers non bio et herbagers bio. Lun des constats est que les systèmes de production herbagers créent plus de richesse et permettent de mieux rémunérer le travail. Un des enjeux majeurs dans ce territoire, la transmission des fermes laitières, fait lobjet dune étude complémentaire.
Organic and low-input dairy farming : avenues to enhance sustainability and competitiveness in the EU
Nigel SCOLLAN, Auteur ; Susanne PADEL, Auteur ; Ludwig LAUWERS, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet de recherche SOLID (2001-2016), pour soutenir linnovation dans lélevage laitier biologique et à faibles intrants, financé par la Commission européenne, a mobilisé des partenaires de 10 pays européens. L'analyse de ces systèmes d'élevage montre qu'ils sont très divers selon les pays et qu'ils requièrent des stratégies et des mesures daction publique adaptées. Les élevages à faibles intrants sont potentiellement plus compétitifs que les élevages intensifs. Quant aux élevages bio, ils reçoivent généralement un supplément de prix (prime). Par une approche participative, des méthodologies ont été élaborées pour identifier les opportunités et les nouvelles stratégies permettant daméliorer la rentabilité, telles que des changements dans les pratiques délevage et dalimentation.
Passer pour un fou n'empêche pas la réussite
Rodolphe SAUNIER, AuteurRodolphe Saunier, petit fils d'éleveur laitier des Monts du Lyonnais, a toujours souhaité être éleveur. Après une formation et un parcours d'installation "classiques", il s'installe en GAEC, en décembre 2006, à 21 ans, avec pour ambition de développer une grosse production. Des travaux sont engagés, du matériel de pointe acheté, etc. Le système mis en place fonctionnait, mais était très dépendant des fournisseurs et des banques... Au départ en retraite de son associé, Rodolphe se retrouve à faire des journées de 15 à 16 h pour élever ses 140 bêtes et garder la cadence. Il réalise rapidement que son système est arrivé à bout de souffle et se sent pris au piège. Grâce aux conseils et au soutien de son contrôleur laitier, il commence par remettre ses vaches à la pâture pour supprimer les achats d'aliments. Parallèlement, du fait de la baisse des stocks en herbe, il doit se séparer de toutes ses génisses. A partir de 2016, il s'engage en AB. Rodolphe décrit tout le cheminement qui lui a permis de changer complètement son système malgré les doutes et les critiques dont il a fait l'objet, et de se rapprocher peu à peu de Biolait. "La conversion a aussi bien été professionnelle que personnelle", déclare-t-il. Aujourd'hui, il a l'impression de faire son métier beaucoup plus sereinement et arrive à libérer du temps pour sa famille et ses amis.
Pâturer c'est militer ?
Sophie QUENTIN, AuteurCet article compare les résultats technico-économiques des fermes laitières du Réseau Agriculture Durable (RAD), en système herbager, bio ou conventionnelles, aux fermes laitières du Réseau dInformation Comptable Agricole (RICA). Il rappelle, dans un premier temps, ce que sont les systèmes bas intrants autonomes et économes. Les résultats sont en faveur des systèmes herbagers, qui permettent de « travailler moins pour gagner plus » et sur de plus petites structures. De plus, les fermes herbagères sont plus transmissibles.
Présentation des différentes techniques de pâturage selon les espèces herbivores utilisatrices
Olivier LERAY, Auteur ; Pauline DOLIGEZ, Auteur ; Jérémie JOST, Auteur ; ET AL., AuteurLe pâturage continu maintient les animaux pendant un long temps de séjour sur la même parcelle alors que le pâturage tournant cherche à optimiser la croissance et l'utilisation de l'herbe en déplaçant les animaux de parcelle en parcelle. Les critères techniques caractérisant chaque système de pâturage sont rappelés, ainsi que leurs atouts et contraintes. Le mode de pâturage utilisé peut varier selon le type d'animal (bovin, ovin, caprin, équin) et de production. De nombreux essais ont été conduits pour comparer les différentes techniques dans diverses situations et avec différents ruminants. Les résultats technico-économiques dépendent aussi de nombreux autres facteurs.
Quelle dynamique de la filière lait bio en Europe
Dans le cadre du projet Casdar Résilait, copiloté par l'Itab et l'Idele, les filières laitières biologiques en Europe ont été analysées. En Allemagne, 50 % du lait bio est produit en Bavière. L'objectif, dans ce pays, est de produire au moins 30 % de lait bio d'ici 2018. Au Danemark, la grande distribution est très impliquée dans la distribution de lait bio. L'exportation de ce produit est favorisée. Contrairement à l'Allemagne, les structures des fermes bio sont plus grandes et plus intensives (nombre de litres de lait/vache, etc.). En Autriche, 22 % de la SAU est bio, avec deux tiers des fermes en zone défavorisée (montagne notamment) et de petites tailles. Globalement, sur l'Europe, la production de lait devrait augmenter de 11 % en 2017-2018, à condition de pouvoir conserver en bio les fermes actuellement certifiées. Les filières laitières de petits ruminants bio se développent (Espagne, Italie), mais le marché devrait rester stable sur les deux années à venir. Cette présentation a été réalisée dans le cadre des conférences BioThémas sur le thème "Références et résilience des systèmes de production de ruminants biologiques face aux aléas climatiques et économiques", un évènement Itab Lab coorganisé par le Pôle Agriculture Biologique Massif Central et l'Itab lors du Sommet de lÉlevage 2017.
Race locale : La Bretonne Pie-Noir à l'honneur
Frédéric RIPOCHE, AuteurLors de l'édition 2017 du Salon de l'agriculture, c'est la race bovine Bretonne Pie-Noir qui est à l'honneur, représentée par Fine, l'une des vaches du GAEC des Sept Chemins, conduit en agriculture biologique, en Loire-Atlantique. Relancée grâce à un plan de sauvegarde qui a désormais 40 ans, le premier en France pour une race bovine, cette race locale mixte ne manque pas d'atouts. Les trois associés du GAEC en témoignent. Si la productivité de la Bretonne Pie-Noir est modeste (3000 à 4500 L de lait), elle est rustique et s'accommode de peu. Son lait est facile à produire et à valoriser en transformation fromagère.
La robotisation participe-t-elle à la qualité de vie au travail des éleveurs ? : Etudes de cas dans les exploitations de production laitière lorraines et champardennaises
Aline DRONNE, Auteur ; Jean-Pierre JOLIFF, Auteur ; Grégory PLANÇON, Auteur ; ET AL., Auteur | METZ (68 Avenue de la République, 68000, FRANCE) : ARACT GRAND EST (Agence Régionale pour l'Amélioration des Conditions de Travail) | 2017Afin de mieux comprendre la place des évolutions technologiques dans les exploitations agricoles, et ainsi d'aider les exploitants et salariés à mieux appréhender ces évolutions de leur métier, l'ARACT Grand Est (Agence Régionale pour l'Amélioration des Conditions de Travail) a réalisé, en 2016, une étude dans 29 exploitations laitières lorraines et champardennaises. L'objectif était notamment de faire le lien entre robot de traite et qualité de vie au travail. Si, globalement, l'investissement dans un robot semble avoir un impact positif sur la qualité de vie au travail des éleveurs, certains éléments d'ordres organisationnels et technologiques peuvent rester contraignants.
Les sommes de températures pour exploiter l'herbe au bon stade
Bernard GRIFFOUL, AuteurDans le Puy-de-Dôme, le GAEC des Mantagines élève des vaches laitières en bio et gère le pâturage grâce au suivi des sommes de températures. Cette technique permet de sadapter aux variations climatiques annuelles et aux différences daltitude dans la gestion des prairies. Martine et Christophe Coudert, exploitants du GAEC, et Jean Zapata, conseiller fourrage de lEDE du Puy-de-Dôme présentent lintérêt de cette technique et litinéraire suivi par le GAEC dans la gestion des prairies : pâturage de la mise à lherbe à la rentrée en bâtiment et récoltes en ensilage, enrubannage et foin. Ainsi, le GAEC valorise lherbe présente et obtient une bonne autonomie. Les principaux repères de sommes de températures pour des prairies "intensives" sont présentés.
SPECIAL adaptations des systèmes fourragers
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Bertrand DAVEAU, Auteur ; Gilles LE GUELLAUT, Auteur ; ET AL., AuteurEn Pays-de-la-Loire, les agriculteurs doivent faire face, depuis plusieurs années, à un contexte climatique compliqué, avec le manque deau comme problème majeur. A travers ce numéro spécial de la revue Techni Bio, les Chambres dagriculture de la région apportent des pistes de réflexion et des conseils aux éleveurs de bovins laitiers et allaitants. Une première partie revient sur la sécheresse de 2010 et présente les pratiques mises en place dans les fermes laitières suivies dans les réseaux délevage. Pour ces éleveurs, le surcoût moyen a été estimé à 50 /1000 L. Une seconde partie présente plus en détails des adaptations envisageables en mai-juin 2017 pour les élevages bovins laitiers bio suite au contexte climatique de la période automne 2016/printemps 2017 (faibles pousses dherbe) : - faire un bilan fourrager ; - vérifier les réductions possibles de cheptel ; - introduire de la paille dans les rations ; - ensiler des mélanges céréaliers ; - semer des fourrages de substitution. Dans une troisième partie, les éleveurs laitiers bio du GAEC de la Noé, en Loire-Atlantique, apportent leur témoignage. De leur côté, ils ont revu leurs objectifs de rendement à la baisse, ont fait le point sur leurs stocks, envisagent de réduire la surface en maïs. Ils prévoient de faire le point régulièrement et de pouvoir sadapter au fil de la campagne. Dans une quatrième partie, les fondamentaux plus en lien avec lélevage allaitant bio sont exposés : - évaluer le potentiel des sols pour adapter le chargement ; - faire suffisamment de stocks ; - adapter un éventuel rationnement à certains types danimaux et à certaines périodes ; - introduire de la paille dans les rations ; - ajuster la taille du troupeau.
Stocks d'herbe sur pied : pourquoi ? pour qui ?
Thibaut SCHELSTRAETE, AuteurL'utilisation de stocks d'herbe sur pied consiste à faire pâturer de l'herbe qui aurait dû être récoltée plus tôt. Il s'agit donc d'herbe assez avancée, généralement épiée. Dans cet article, deux éleveurs vendéens témoignent : Frédéric Barreau, éleveur de bovins allaitants en agriculture conventionnelle, et Patrick Robin, éleveur de vaches laitières en bio. Si le fourrage valorisé ainsi n'est pas de première qualité, cette technique permet de maximiser l'herbe dans la ration à moindre coût. Frédéric Barreau l'utilise en été pour les vaches et génisses pleines, pendant la phase de préparation au vêlage où les besoins sont moindres. Patrick Robin utilise de telles ressources pour ses vaches en fin de lactation.
Transition vers un système herbager
Eve GENTIL, AuteurMonique et Jean-Marc Morin sont éleveurs de vaches laitières en Bretagne et engraissaient des taurillons. En 1992, le couple s'est orienté vers un système maïs et céréales avec moins de pâturage et dherbe pour toucher plus daides PAC. En 2009, suite à la crise du lait, le couple décide de diminuer le maïs et les céréales pour augmenter le pâturage et ainsi être plus autonomes. En 2014, ils achètent 10 ha, passent en système tout herbe et arrêtent latelier dengraissement. Enfin, en 2015, ils décident de passer en bio car ils en sont très proches. Cet article présente leur démarche de transition, les difficultés quils ont rencontrées, ainsi que les résultats encourageants obtenus.
A Trévarez, 150 jours de pâturage seul en robot de traite
Véronique RYCHEMBUSCH, AuteurCet article fait le point sur les trois premières années d'expérimentation, sur la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, autour de la mise en place d'un robot de traite mobile au pâturage. Chaque été, les 50 vaches bio ont pu s'alimenter en 100 % pâturage pendant environ cinq mois, pour une production moyenne de 18 kg de lait par jour. Du côté de l'organisation du pâturage et des paddocks, des ajustements ont été faits afin de réduire le temps d'attente pour l'accès au robot.
Voyage dans un autre monde... Celui de la terre et d'un élevage biologique
L'auteur, agriculteur à Hautecour, dans le Jura, partage dans ce livre plus de 20 ans d'expérience en production laitière biologique. Son récit, véritable immersion au cur de sa ferme et de son village, invite le lecteur à découvrir toute la réalité de la profession d'agriculteur. Les consommateurs, qui ont parfois une vision idéalisée ou très noire de la vie dune ferme, sont souvent éloignés de la réalité. Lauteur emmène le lecteur au rythme des saisons, raconte chaque mois dune année sur une ferme laitière biologique, où les travaux et les horaires changent continuellement. En comparant lévolution de son métier avec celui de ses ancêtres si loin des formalités administratives, de linformatique, du gigantisme des machines dune ferme aujourdhui, il commente, avec humour ou amertume, lactualité, la politique, la finance, et combien des décisions lointaines de bureaux européens ont dincidence sur sa ferme. Son regard et sa réflexion font de cet ouvrage un récit aussi bien sociologique, quécologique et économique.
L'alimentation des vaches laitières a-t-elle une influence sur les mammites ?
Philippe ROUSSEL, Auteur ; Nadine BALLOT, Auteur ; Nathalie BAREILLE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 09 (42 Rue de Châteaudun, 75 314, FRANCE) : CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière) | 2016Si l'alimentation des vaches laitières n'a pas de lien direct avec l'occurrence de mammites, certains changements ou déséquilibres peuvent fragiliser les défenses immunitaires. A travers cette fiche, rédigée dans le cadre du plan national « Les mammites, j'anticipe ! », lancé en 2013 par le CNIEL et ses partenaires (France Conseil Élevage, GDS France, Institut de l'Élevage, SIMV, SNGTV), les liens entre alimentation et mammites sont questionnés : - rationnement équilibré en énergie et en protéines ; - alimentation en vitamines et minéraux, des micronutriments impliqués dans le bon fonctionnement du système immunitaire ; - maladies métaboliques (cétose et acidose) ; - dème mammaire. Globalement, afin de favoriser une capacité correcte de réaction des vaches laitières face aux risques de mammites, il convient de respecter une bonne couverture des besoins alimentaires. Concernant la complémentation en vitamines et minéraux, il faut noter que seules certaines formes pour des éléments cités dans ce document sont autorisées en agriculture biologique (pour le zinc, par exemple).
Les approches alternatives en santé animale : processus de diffusion dans les élevages laitiers et place de l'expertise
Les approches alternatives en santé animale rencontrent un succès croissant dans les élevages, alors même que leur efficacité est contestée par nombre de scientifiques et de vétérinaires. Cette communication vise à analyser le processus de diffusion de ces approches et à penser la place des professionnels de la médecine animale dans ce processus. Pour ce faire, une enquête a été réalisée associant observations directes de formations et entretiens compréhensifs auprès déleveurs et de spécialistes des approches alternatives de la santé animale. Suivant les principes de la sociologie pragmatique, les différentes scènes au cours desquelles les éleveurs se familiarisent avec ces approches ont ensuite été reconstituées : la formation, lessai en ferme, le travail en groupe, la consultation individuelle. A partir de la description de ces scènes et de leur articulation, les chercheurs montrent que les approches alternatives en santé animale modifient les rapports entre éleveurs et vétérinaires : tout en renforçant lautonomie des premiers, elles confirment la position dexpert des seconds, qui sexerce cependant différemment de celle des vétérinaires ruraux conventionnels.
Après quota : Quelle stratégie laitière adopter ?
Guillaume MICHEL, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurLa question de l'après quota, avec les risques et les opportunités liés à la fin de la régulation de la production, ainsi que les marges de manuvre possibles pour le producteur laitier, bio ou non, sont des sujets d'actualité. Cet article reprend les temps forts d'une journée d'échanges sur cette question, qui s'est tenue au lycée agricole de la Ville Davy (22), et qui a regroupé agriculteurs et experts. Il en ressort notamment que le marché mondial n'est pas une opportunité pour la production française. Très concurrentiel avec des volumes limités, il est approvisionné essentiellement par la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et l'Europe. La production laitière sous signe de qualité et la production fromagère sont des opportunités plus sérieuses. La question de la maîtrise des coûts de production est aussi fondamentale. Il est essentiel d'optimiser au mieux ses ressources, dont l'herbe. Le pâturage et les prairies doivent être, en effet, au cur de la réflexion. Il faut aussi raisonner humain, veiller notamment à la charge de travail, aux risques liés à un capital trop important ou encore à son autonomie décisionnelle. Par ailleurs, face à un marché dérégulé où les metteurs en marché ont un pouvoir important, le développement d'organisations de producteurs (OP) peut être une solution, comme le montre la filière bovin lait bio. Dans cette dernière, 30 % des producteurs livrent via des OP commerciales et 30 % sont coopérateurs. Dans le contexte actuel, reprendre la maîtrise de la commercialisation de sa production est un enjeu majeur pour le producteur.
Ce que les légumineuses fourragères et prairiales apportent à l'environnement
P. CELLIER, Auteur ; JF. ODOUX, Auteur ; P. THIEBEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLes légumineuses représentent une source d'azote pour les écosystèmes, variable selon les espèces et les conditions de culture et qui peut atteindre 300 kg N/(ha.an) pour une luzerne ou un trèfle violet. Cet azote, produit sans utilisation de combustibles fossiles, est aussi peu lixivié (les risques existent essentiellement lors du retournement des couverts). Les légumineuses pluri-annuelles ont un ensemble d'effets positifs sur la biodiversité à différents niveaux (flore des prairies, microflore du sol, populations d'insectes et d'animaux insectivores, refuges pour la nidification...). Elles favorisent la pérennité d'écosystèmes prairiaux à bas niveaux d'intrants et le maintien de la diversité des écosystèmes à l'échelle du paysage.
Concilier robot de traite et pâturage dans un système bio en 100 % pâturage... c'est possible ! : Retour sur la conférence tenue au TECH&BIO le 2 juin 2016
Elisabeth COCAUD, AuteurEn France, on estime qu'il y a environ 4800 robots de traite dans les élevages laitiers. Les observations faites montrent que cela s'accompagne souvent d'une baisse des surfaces pâturées. Face à ce constat, la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, s'est interrogée sur l'utilisation d'un robot de traite dans un système en maxi-pâturage. Ainsi, la ferme expérimentale, certifiée bio en 2015, a mis en place un robot de traite mobile depuis 2012. Après une description de l'organisation mise en place, les premières observations sur son fonctionnement et celui du système de pâturage sont rapportées dans cet article. L'un des enjeux est d'offrir suffisamment d'herbe aux vaches laitières tout en leur donnant envie de revenir au robot. Bertrand Ronceray, éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine, a lui aussi intégré un robot de traite dans son système pâturant.
Conversion : Quelles trajectoires pour les fermes laitières ?
Elsa NAËL, AuteurCette étude réalisée par le GAB 44 porte sur dix fermes en bovins lait de Loire Atlantique, converties en bio et suivies de leur dernière année en conventionnel à leur première année en bio. Avant leur conversion, ces fermes pouvaient être classées en deux groupes : système herbager ou système maïs. Dans tous les cas, les systèmes, après conversion, se distinguent par la part de lherbe dans le système fourrager, avec trois groupes : système tout herbe, système pâturant (avec un peu de maïs ensilage) et système ensilages (dherbe et de maïs avec pâturage). Les charges sont réparties différemment selon ces trois groupes, les deux avec prédominance de lherbe ayant, par exemple, les charges de mécanisation les plus faibles. Quatre grands types de trajectoire dévolution au cours de la conversion ont été observés : (i) réorganisation des stocks fourragers, ii) optimisation du pâturage, iii) système dalimentation stable, ou encore iv) arrêt de lensilage maïs. Au final, on observe des stratégies de conversion variées, selon les systèmes et léleveur. Cependant, tous les producteurs dressent un bilan positif de leur passage en bio (notamment en gain de qualité de vie). En synthèse, il ny a pas un modèle unique pour passer en AB, mais des facteurs clés à considérer, comme lautonomie, lintérêt à plutôt optimiser le pâturage, limportance davoir une bonne situation économique au départ ou encore la formation des éleveurs.
Dossier : Cinq scénarios pour le Massif Central à lhorizon 2050
François D'ALTEROCHE, AuteurA la demande du Commissariat Général à lÉgalité des Territoires, lINRA a mené une étude prospective sur de possibles évolutions pour lélevage sur le Massif Central (MC) à lhorizon 2050. Ce dossier présente les cinq scénarios volontairement contrastés issus de ce travail et leurs impacts en termes de tonnages, doccupation du territoire ou encore demplois. Ces scénarios ont été construits en tenant compte en particulier de la consommation de viande et du changement climatique. Le scénario 1, dit dexcellence, envisage une baisse de 60 % de la consommation de viande. Dans ce contexte, les acteurs du MC sappuient sur limage de marque dune production à lherbe. Dans le scénario 2, caractérisé par une baisse de 30 % de la consommation de viande et la poursuite de la libéralisation, la tendance va vers la production de viande maigre, au coût le plus bas, avec un fort agrandissement des exploitations. Le scénario Agroécologie sappuie aussi sur une baisse de 30 % de la consommation de viande mais avec une demande des consommateurs pour une viande produite avec plus de naturalité. Lherbe et lAB ont une place importante et ce scénario est celui qui montre le meilleur impact en termes demplois. Le scénario dit partenariat, avec une baisse de 5% de la consommation de viande, est basé sur une volonté forte des régions dagir, en concertation, pour le développement dun partenariat équitable entre les maillons des filières. Enfin, le scénario « géopolitique » sappuie sur lhypothèse dun fort impact de la demande en viande de certains pays mais une baisse de 30 % en Europe : la production de viande sur le MC est dominée par le maigre au prix le plus bas, pour lexportation, avec engraissement hors du territoire et, globalement, des impacts économiques négatifs. Ces scénarios contrastés, mais tous plausibles, sont avant tout des outils pour permettre aux acteurs des filières et aux décideurs de sinterroger et danticiper face à des avenirs possibles.
Dossier : Les conversions
Alain GUIFFÈS, Auteur ; Isabelle MATHY, Auteur ; Bernard GAUBERT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier aborde de nombreux aspects de la conversion en AB. Grâce à de nombreux témoignages d'éleveurs adhérents de Biolait, mais aussi de conseillers et d'animateurs techniques, il illustre à la fois la complexité du passage en bio, la diversité des situations et la motivation des agriculteurs qui s'engagent dans toutes les régions : - Alain Guiffès, GAEC des Trois Poiriers (49) ; - Pourquoi nous ne sommes pas encore tous des agrobiologistes ? (Isabelle Mathy, (01)) ; - La complexité de la conversion bio... (Bernard Gaubert, GAEC de l'Arbiche (42)) ; - "Rappelle-toi ta conversion" (Jean-Marc Huet, (72)) ; - La filière lait bio en plein essor (Eva Lacarce, Observatoire national de la Bio, et Nour Altamimi, Agence BIO) ; - Interview d'Anthony Grolleau, EARL Prim'Vert (85) ; - "En route... Vers la bio, la Vendée et le travail en couple !" : Arnaud et Erika Simonin, GAEC Vent des Vosges (85) ; - Conversion bio des élevages laitiers : Un accompagnement renforcé en Alsace ; - Se lancer en lait bio en Sarthe : quels accompagnements ? ; - La bio : un choix et des engagements ; - "Rappelle-toi ta conversion" (Frédéric Kaak, (87)) ; - "Même d'une situation très critique, tu peux renverser la vapeur" (Laurence et Damien Legault, EARL des Deux Ruisseaux (44)) ; - "Rappelle-toi ta conversion" (Ronan Guernion, (22)) ; - Les aides bio ; - Les différentes aides proposées par Biolait pour l'installation et la conversion.
Dossier : Passer en bio, c'est pas si facile !
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Costie PRUILH, AuteurDepuis 2015, par l'effet de la crise du lait que traverse la filière lait conventionnelle, mais aussi de la forte et constante augmentation de la demande en produits laitiers bio, les demandes d'informations et de diagnostics pour passer en bio affluent vers les organismes de développement de la bio. L'association Lait bio de France, qui regroupe des OP et des organisations de coopérateurs et milite pour un marché équilibré, craint que la vague de conversions de 2016 amène trop de lait en 2018 et déstabilise la filière. Les éleveurs qui se lancent dans une conversion, particulièrement cette année, doivent être conscients des exigences de la bio et des bouleversements qui peuvent éventuellement perturber l'efficacité économique de leur système pendant la période de transition. Ce dossier propose, à partir de témoignages d'éleveurs et d'avis d'experts, d'aborder la conversion à la bio sous cet angle, pour aider les éleveurs qui souhaitent s'engager dans une démarche de conversion à anticiper au mieux les éventuelles difficultés. Au sommaire : - Des exigences réglementaires à bien connaître et à anticiper ; - Un processus en six étapes ; - "Il faut avoir de la trésorerie d'avance" ; - "Nos vaches sont passées de 8500 à 6000 kg sans souci" ; - "J'ai attendu d'avoir mûri suffisamment mon projet".
Dossier : Région Hautes-Alpes / Isère
Marie COUVAL, Auteur ; Nicolas GHIOTTO, Auteur ; Marie MALLET, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à la collecte laitière sur la région Hautes-Alpes / Isère, territoire de montagne, dans lequel BIOLAIT collecte le lait bio depuis le début de l'année 2016. Les nombreux entretiens qui émaillent ce dossier témoignent d'une grande diversité de situations, mais d'une même volonté pour peser sur un développement agricole protecteur de l'environnement et plus juste socialement. Au sommaire : - Introduction : Un travail collectif pour aboutir à la mise en place d'une collecte ; - 2 régions, 2 départements, une problématique de territoire équivalente ; - Mutualisé 14 ans, et enfin revoir le camion de BIOLAIT (GAEC des Vorsys (38)) ; - Témoignage de Christian Ville, sur l'histoire avec BIOLAIT ; - BIOLAIT, le retour... (GAEC Ferme de la Jarjatte (26)); - La bio, la montagne : système évident, mais sans valorisation avant BIOLAIT (GAEC des Counières (05)) ; - Une nouvelle dynamique sur les Hautes-Alpes avec l'arrivée de BIOLAIT (GAEC Ferme des Baumugnes (05)) ; - Après 40 ans, la valorisation du lait en AB redonne de la pérennité à notre ferme (Marie-Do et Michel Ollivier) ; - De nouveau, je vais pouvoir livrer mon lait en AB (Jean-Noël Mathieu (05)) ; - Une collecte de lait bio dans le Trièves : nous l'espérions (EARL Les Bayles (38)) ; - Une collecte bio permet d'assurer la continuité du GAEC (GAEC La Grange de Morge (38)) ; - La mise en place de la collecte facilite vraiment mon installation (GAEC Ferme de la Tuilière (05)) ; - GAEC Ferme de la Tuilière, entre Provence et Dauphiné.
Dossier : Le salariat agricole
Edith CHEMIN, Auteur ; Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Aurélien LERAY, AuteurCe dossier sur le salariat agricole présente plusieurs témoignages. Jean-Marc Restif, éleveur de vaches laitières biologiques en Ille-et-Vilaine, travaille avec un salarié depuis de nombreuses années. Si cela a d'abord permis de faire face à une charge de travail importante ponctuellement, c'est maintenant un réel choix de vie. Jean-Marc apprécie de ne pas travailler seul et d'avoir plus de disponibilités. Le deuxième témoignage est celui de Georges Etesse, éleveur laitier dans les Côtes-d'Armor. Avec six autres agriculteurs, aux productions diverses, en systèmes bio ou herbagers, il a créé le groupement d'employeurs Ecolien. Laura Pichard, la salariée du groupement, apprécie ce travail qui lui permet d'avoir des tâches variées et de ne pas toujours travailler avec la même personne. Jérôme Deregnancourt, quant à lui, est salarié. Passé par plusieurs systèmes, en bio, herbager, ou encore basé sur le maïs, il retire de ses expériences l'importance des temps d'échanges entre salarié et employeur, et la reconnaissance par ce dernier du travail et de l'implication de l'employé. Enfin, Yann Allanic, éleveur laitier en bio, décrit son organisation avec Youenn Philippe, en apprentissage pour deux ans sur la ferme. Des tableaux présentent les aides à l'emploi qui existent pour les agriculteurs.
Dossier : Santé : Méthodes alternatives
Isabelle MATHY, Auteur ; Nadine SAVARY, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; ET AL., AuteurDresser un panorama complet des multiples solutions alternatives de soin aux vaches, c'est ce que propose ce dossier. Il illustre le fait qu'il n'y a pas une seule, mais des vérités concernant la façon de traiter les problèmes de maladies. La santé animale, et celle des vaches en particulier, relève de nombreux paramètres. Les articles qui composent le dossier apportent, chacun à sa manière, un éclairage particulier sur les méthodes alternatives : - Compte-rendu du séminaire du Dr Paul Dettloff chez M. Teunis, Président de Natuurweide Pays-Bas ; - L'utilisation des produits à base de plantes est réglementée et leur utilisation est ainsi freinée en élevage (avec un rappel sur la réglementation) ; - Aromathérapie en élevage laitier : une médecine d'avenir... ou pas ; - Quels sont les principes de base pour qu'un animal soit en bonne santé ? Pour ne pas avoir à le traiter ? ; - Homéopathie ; - Places des "thérapeutiques" alternatives en élevage laitier ; - Guérir, mais aussi maintenir en bonne santé votre troupeau, rien qu'avec vos mains ; - Un système robuste pour prévenir plutôt que guérir ; - Vers une maîtrise sans antibiotique ; - Un produit miraculeux pour limiter les cellules ; - La prévention avant tout ; - Santé et chemins ? Ça n'est pas si loin ! ; - Les méthodes alternatives dans la "Voix Biolactée".
Dossier : Le travail
Mathilde FURTWANGLER, Auteur ; Isabelle PETITPAS, Auteur ; Mathilde LEFEVRE, Auteur ; ET AL., AuteurChaque personne peut avoir un rapport différent au travail. Dans ce dossier, quatre stratégies de gestion du temps de travail sont présentées, à travers les témoignages d'éleveurs laitiers installés en Bretagne : - Éric Duverger possède l'une des plus petites fermes d'Ille-et-Vilaine, avec 20 vaches laitières sur 21 ha, et il travaille "peu", 1600 h/an. Pourtant, le revenu disponible dégagé sur l'exploitation est comparable à celui des fermes voisines ; - au GAEC des Ruisseaux, les trois associés ont mis en place une organisation bien rodée pour que chacun puisse se dégager du temps libre sans que cela ne pénalise les autres ; - trois élevages, dont 2 en bio, ont fait le choix de grouper les vêlages au printemps dans le but de réduire et réorganiser le temps de travail sur l'année (fermeture de la salle de traite plusieurs semaines en hiver) ; - Françoise et Joël Guittier, quant à eux, travaillent beaucoup, avec seulement une semaine de vacances tous les deux ans, mais l'équilibre entre travail et activités extra-professionnelles au quotidien leur permet d'apprécier ce rythme.
Élevage bovin lait en agriculture biologique : Faire du lait bio avec la Simmental en profitant des atouts de la race
Michel WEBER, Auteur ; Dominique MAYANOBE, Auteur ; Marion LANSAMAN, Auteur ; ET AL., AuteurA Prades de Salars, dans l'Aveyron, le Gaec du Peyssi élève un troupeau de vaches de race Simmental, en agriculture conventionnelle. Cette race, rustique, à double finalité lait-viande, et permettant une bonne valorisation de l'herbe, pourrait s'avérer bien adaptée à une conversion à l'agriculture biologique. C'est ce qu'a voulu vérifier le syndicat Simmental de l'Aveyron, en commandant une étude à la mission Références de la Chambre d'agriculture du département. Le Gaec du Peyssi a ainsi servi de support pour une simulation technico-économique de conversion. Les principales conclusions, en termes de conduite et de résultats technico-économiques, sont présentées dans cet article. Concernant la conduite de l'élevage, les rotations seraient à revoir, pour permettre d'intégrer plus de prairies de longue durée, en diminuant les céréales et le maïs ; le nombre d'UGB, et donc le chargement, diminueraient en jouant sur le renouvellement. L'EBE pourrait se voir amélioré de 14 000 , hors aides bio.
Évaluer la performance environnementale des exploitations laitières en polyculture-élevage
Claver KANYARUSHOKI, AuteurLe projet CASDAR Qualenvic (qualité conjointe des produits alimentaires et de l'environnement) a pour objectif de fournir aux éleveurs laitiers et aux viticulteurs des méthodes et des références pour évaluer la qualité et la performance environnementale de leur exploitation. Lors des Rencontres 3R de 2015, des chercheurs, des enseignants et des conseillers agricoles ont présenté les travaux menés dans le cadre de ce projet. Des élevages du Cantal et du Finistère ont été observés. Cette étude a permis notamment d'améliorer un outil d'analyse du cycle de vie adapté aux exploitations laitières, et de l'appliquer sur de nouveaux systèmes en zone de plaine et de montagne.