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D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Alternatives au désherbage chimique et au travail du sol en fortes pentes
Amandine FAURIAT, AuteurPour certains vignobles situés dans des zones en fortes pentes, la mécanisation, notamment pour le désherbage, est très difficile, voire impossible. Les vignerons du groupe DEPHY Côtes du Rhône Septentrionales ont testé plusieurs alternatives au désherbage chimique ou au treuil : paillage de chanvre, paillage au miscanthus, paillage de laine, enherbement au sédum (petite plante grasse locale). Les avantages et les inconvénients de chacune sont présentés. Aucune alternative ne s'est avérée réellement satisfaisante et le groupe poursuit ses investigations.
Des alternatives aux paillages en plastique à l'étude sur le melon : Paillages biodégradables en cultures maraîchères
Margaux KERDRAON, Auteur ; Christine FOURNIER, AuteurLes paillages biodégradables représentent une alternative intéressante aux paillages plastiques, dont l'utilisation augmente toujours, mais les références manquent pour fiabiliser leur utilisation. C'est d'autant plus le cas pour les paillages non plastiques biodégradables, pour lesquels la dégradation et l'impact sur la culture sont encore plus méconnus. En 2022, la station expérimentale CTIFL de Balandran a mené un essai sur melon, visant à évaluer la dégradation, l'impact économique et agronomique de plusieurs types de paillages. Le chanvre, le papier enduit et la fibre de pin enduit ont présenté les résultats les plus prometteurs, avec notamment de bons résultats de dégradation. À noter que 2022, année très sèche, a favorisé la tenue de ces paillages. Une partie des résultats de cet essai est présentée dans cet article. Des doutes subsistent concernant le chanvre, pour lequel la pose a été fastidieuse. En 2023 et 2024, d'autres stations expérimentales doivent ajouter l'évaluation de ces paillages non plastiques biodégradables à leur programme.
Castration des porcelets en bio : Le nouveau cadre réglementaire et les alternatives
Le cahier des charges bio impose depuis longtemps une prise en charge de la douleur lors de la castration des porcelets. Toutefois, un nouveau règlement, appliqué depuis le 1er janvier 2022 et qui interdit la castration à vif des porcelets en agriculture conventionnelle, induit aussi des modifications dans le protocole de prise en charge de la douleur dans les élevages biologiques. La prise en charge de la douleur lors de la castration chirurgicale nécessite désormais obligatoirement une utilisation combinée dun produit anesthésique et dun anti-inflammatoire (contre la douleur post-opératoire). Ces traitements anesthésiques et analgésiques sont assimilés à des traitements obligatoires et ne sont pas comptabilisés dans le nombre limité dinterventions allopathiques de synthèse pour les élevages bio. Par ailleurs, lusage de la bombe à froid nest plus considéré comme une méthode analgésique suffisante. Deux protocoles sont désormais homologués par le Ministère en charge de lagriculture : le protocole Lidocaïne et le protocole Tri-Solphen. Dans les faits, seul le protocole Lidocaïne est actuellement praticable, puisquune demande dAutorisation de Mise sur le Marché (AMM) est en cours pour le Tri-Solphen. Un référent bien-être animal doit également être désigné dans chaque élevage. Ce référent doit vérifier que le protocole de castration est bien respecté, assurer la partie traçabilité des médicaments, et veiller à leur stockage. Par ailleurs, le projet Farinelli (2020-23) recherche des alternatives à la castration. Il vise notamment à développer lélevage des porcs mâles non castrés.
Cheminer de vigne en vigne
Soazig CORNU, AuteurSuite à une semaine d'échanges avec des vignerons et des vigneronnes biodynamiques du pourtour méditerranéen, sur le terrain, à partager expériences, pratiques et questionnements, cet article restitue un florilège d'idées et de pratiques qui viennent répondre aux problématiques rencontrées. Il fournit des pistes de réflexion sur, notamment, les alternatives au soufre pour le traitement des maladies, la gestion de l'enherbement, le matériel, mais aussi sur des pratiques telles que les vendanges de nuit, la création de haies, les complantations, le pâturage des parcelles par les ovins...
Contre le carpocapse sur pommes : Associer des sucres
Marion COISNE, AuteurLe carpocapse arrive à contourner les moyens de lutte actuellement disponibles en bio : des résistances au virus de la granulose sont apparues et des carpocapses plus petits, capables de se reproduire sous les filets de protection, ont aussi été observés. Doù la nécessité de trouver de nouvelles solutions de lutte, comme lapplication de sucres (fructose et saccharose) à très faible dose sur le feuillage. Ces deux substances de base viennent perturber la ponte du ravageur : les sucres se fixent sur des récepteurs à la surface des feuilles, ce qui entraîne des réactions en chaîne, avec pour conséquence un changement de composition de la feuille qui devient moins attirante pour les femelles carpocapses. Le Grab a réalisé des essais en verger bio de 2013 à 2021, sur Gala, Golden et Akane. Globalement, le bilan pluriannuel est positif : lassociation fructose et saccharose se montre intéressante, et offre de meilleurs résultats que ces sucres appliqués seuls. La meilleure efficacité a été observée à un dosage de 1 g/10 L, avec une fréquence de traitement de 21 jours, à démarrer à partir de la chute des pétales des fleurs de pommier. Néanmoins, il faut que la pression en carpocapse ne soit pas trop forte pour observer une efficacité. Par ailleurs, ce traitement alternatif a mieux fonctionné certaines années que dautres, ce qui laisse quelques questions en suspens. Le mélange de sucres a aussi été testé en association avec un produit à base de virus de la granulose, mais les résultats ont été moins intéressants que ceux obtenus avec le virus seul ou le mélange de sucres seul.
Dossier : Économies dénergies à la ferme
Cathy PICHON, Auteur ; Caroline CHAVRIER, Auteur ; Elodie JOUBREL, AuteurCe dossier regroupe différents retours dexpériences menées dans le Finistère autour de lempreinte bas-carbone et des économies dénergie en agriculture. Ainsi, la MAB 29 a participé au projet européen Cool Food Pro et a accompagné des sites de restauration collective vers un changement de pratiques pour lutter contre le gaspillage alimentaire et introduire davantage de produits bio, locaux et de saison. Un calculateur en ligne permet de mesurer, tous les mois, les gains positifs sur lenvironnement, suite à ces nouvelles pratiques. Le CHU de Brest et Jonas Le Gall (29), paysan meunier bio, témoignent. Un zoom est, ensuite, fait sur la réduction du paillage plastique en maraîchage, suite à des diagnostics Dialecte réalisés sur 9 fermes en bio, par le Gab 29. Plusieurs pratiques alternatives sont mises en avant (couverture à base de paillage végétal, binage ). Valériane et Niels, de la ferme des BAPA (29), font part de leur expérience. Pour faire face à lenvolée des prix du carburant, la FR CUMA de lOuest et Cléo (réseau dentreprises de Travaux Agricoles) proposent différents services pour accompagner les agriculteurs dans leurs économies de carburant. Plusieurs leviers existent (éco-conduite, adaptation de ses pratiques, adéquation entre la puissance du tracteur et les outils utilisés ). Pour finir, la question de la réduction des consommations délectricité en élevage laitier bio se pose. Différents leviers existent, en agissant notamment sur le refroidissement du lait (emplacement du tank, tank à eau glacée, pré-refroidissement ), le chauffage de leau sanitaire (dimensionnement adapté des ballons, isolation ) et le talon de consommation (repérage des appareils défectueux, vérification de la qualité du réseau électrique ).
Des écorces de bois comme alternative à la paille
François D'ALTEROCHE, AuteurSur la Ferme expérimentale des Bordes, dans l'Indre, et en bio, une expérimentation a permis d'évaluer l'intérêt d'une litière à base d'écorces de bois broyées comparativement à la paille classiquement utilisée. Le prix de cette dernière étant de plus en plus élevé, les agriculteurs sont, en effet, à la recherche d'alternatives. Cet essai a été conduit sur deux lots de taurillons limousins en cours de finition. Les principaux résultats, rapportés dans cet article, concernent les performances zootechniques, le bien-être animal, la facilité de curage des cases et les caractéristiques fertilisantes des différents fumiers ainsi obtenus. Ils permettent de conclure sur l'intérêt d'une litière à base d'écorces de bois.
Énergies fossiles dans nos assiettes : La face cachée des engrais
Sarah CHAMPAGNE, Auteur ; Manon CASTAGNÉ, Auteur ; Catherine MOLLIERE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL (MUNDO M, 47 Avenue Pasteur, 93 100, FRANCE) : AMIS DE LA TERRE (LES) | 2023Dans ce rapport, l'association Les Amis de la Terre France met en lumière les liens étroits entre lindustrie des engrais azotés et celle des énergies fossiles. Elle indique que la fabrication des engrais renforce notre dépendance aux énergies fossiles, avec un coût environnemental exorbitant et des risques géopolitiques. De plus, indexé sur les fluctuations du prix du gaz, le prix des engrais azotés, en hausse, est un facteur-clé dans linflation des produits alimentaires. Face aux critiques sur limpact climatique et énergétique des engrais, lindustrie promeut notamment le remplacement des énergies fossiles nécessaires à la fabrication dengrais par des énergies soi-disant renouvelables, et la limitation des émissions de CO2 par des dispositifs de captation et de stockage de carbone (CCS, « carbon capture and storage »), voire même par des mécanismes de « compensation carbone ». En réalité, ces fausses solutions sont soit immatures, soit inefficaces ou nécessitent elles-mêmes beaucoup dénergies fossiles pour fonctionner. Les Amis de la Terre prônent une sortie de lagriculture intensive et de lélevage industriel pour retrouver le cycle naturel de lazote, la réforme de la PAC et le remplacement des engrais chimiques par des légumineuses.
Essais dans le bocage vendéen : Un colza sans binage est possible
Tanguy DHELIN, AuteurGuy Marionneau, technicien grandes cultures biologiques au sein de la coopérative vendéenne Cavac, a développé une technique de culture du colza « opportuniste » et adaptée aux sols du bocage vendéen. Ces derniers sont souvent humides et mettent du temps à sassainir. Le binage nest donc pas souvent possible. Cest pourquoi Guy Marionneau propose de sen passer. Lidée est de semer le colza à une densité plus élevée (puisquil ne sera pas biné), afin de concurrencer les adventices. Des points sont ensuite régulièrement effectués pour observer létat de la parcelle : si létat du colza nest pas satisfaisant au début du printemps (ex : trop dadventices), il est détruit, comme un couvert végétal. Il faut attendre la sortie de l'hiver pour prendre la décision de garder ou de détruire la culture, car le colza arrive, certaines fois, à prendre le dessus sur les adventices (ex : présence dadventices gélives ). Lobjectif est datteindre entre 10 et 44 pieds/m2 à la sortie de lhiver (à 10 pieds/m2, il faut que la parcelle soit vraiment « propre » pour continuer). Pour atteindre cette densité, un semis entre 55 et 60 pieds/m2 est préconisé. Dans tous les cas, il faut limiter les interventions sur la culture pour diminuer les charges, et donc les pertes économiques, en cas de retournement.
Farmers concerns in relation to organic livestock production
Carmen MANUELIAN, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Massimo DE MARCHI, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude décrit les perceptions déleveurs biologiques européens vis-à-vis de leur production animale, de la commercialisation de leurs produits et de lutilisation dintrants autorisés et encadrés par la réglementation bio, mais pouvant être controversés (ex : les antibiotiques, les antiparasitaires, les vitamines de synthèse, la paille conventionnelle pour la litière des animaux). Pour cela, une enquête a été menée dans 13 pays européens. Les réponses de 426 éleveurs bio ont été analysées, dont 46,2 % se situent dans le bassin méditerranéen (MED) et 53,8 % dans le Nord-Ouest de lEurope (NOE). Au travers de ce questionnaire, il a été demandé aux éleveurs dindiquer limportance de plusieurs thématiques pour leur élevage. Ces éleveurs ont identifié « lalimentation / la nutrition », la « santé animale » et le « bien-être » comme les thématiques les plus importantes. Les éleveurs du NOE ont également indiqué que la « réglementation biologique » était importante, tandis que les éleveurs de ruminants du MED ont souligné limportance de la « rentabilité » et de la « commercialisation ». Du point de vue de la santé animale, 61 % des participants n'ont pas traité leurs animaux au cours de l'année écoulée. Ceux qui ont traité ont majoritairement utilisé des traitements conventionnels (dans le respect de la réglementation bio), suivis par de la phytothérapie. Ils utilisent peu dantibiotiques. Dans le MED, les principales sources d'informations sur les traitements alternatifs sont les vétérinaires (> 60 %) et Internet (> 32 %). Dans le NOE, ces informations proviennent majoritairement d'autres agriculteurs pour les éleveurs de ruminants (> 63 %) et de vétérinaires pour les éleveurs de monogastriques (> 77 %). Les éleveurs du NOE commercialisent au travers de plusieurs canaux : vente directe, vente à des coopératives / industries alimentaires, et vente sur les marchés locaux ; tandis que, dans le MED, ils commercialisent plutôt via un seul canal, les industries alimentaires arrivant en premier, principalement pour les éleveurs de ruminants.
Gérer ravageurs et maladies : Les pistes des plantes prometteuses
Marion COISNE, AuteurEn Pays de la Loire, le CTIFL et ses partenaires testent lefficacité dextraits de plantes pour lutter contre différents ravageurs et maladies en maraîchage (bio et conventionnel). Ces essais ont démarré avec les projets Obioleg (débuté en 2019) et Pamal (2020), aujourdhui terminés. Vingt-neuf plantes ont été étudiées (elles ont été sélectionnées à laide de la bibliographie). Concernant les maladies, 23 plantes ont été testées à trois concentrations différentes sur huit pathogènes, ce qui représente en tout 552 combinaisons. Les réponses obtenues sont variées selon les agents pathogènes, les plantes et la concentration. Six plantes ont toutefois obtenu des résultats intéressants contre des maladies : la rhubarbe (en macération), la tanaisie (en infusion), le raifort (en macération), la bourdaine (en décoction), la camomille (en macération) et le noyer (en décoction). Larticle détaille plus précisément les souches de pathogènes contre lesquelles ces plantes sont efficaces. Du côté des ravageurs, 18 plantes ont été mises en contact, en laboratoire, avec trois pucerons, à deux concentrations différentes. Un effet biocide a été constaté avec la lavande, le basilic, le piment, la menthe et la mélisse. Ces 18 plantes ont aussi été testées à deux concentrations sur les altises des crucifères. Globalement, seul le Pim+ (produit à base de piment) a eu un effet sur les altises en culture de choux. Depuis 2022, le projet Supernoma a pris le relai en testant de nouvelles méthodes dapplication et en étudiant les solvants, ainsi que les métabolites.
Implantation dune culture de légume dans un couvert : Les avancées et limites
Samuel MENARD, AuteurLe projet MARCO MARaîchage sur COuverts végétaux sans herbicides cherche à développer des techniques innovantes qui sinscrivent dans le cadre de lagriculture de conservation, et plus particulièrement le roulage de couverts végétaux (afin de former un mulch en surface) pour ensuite implanter une culture de légume avec un travail du sol localisé à la ligne de plantation ou de semis. Cette technique permet de maintenir le sol couvert toute lannée et représente une alternative à lutilisation de paillage plastique pour contrôler le développement des adventices. Ce projet est porté par le GRAB et repose sur plusieurs partenaires : ACPEL, MAB16 et SERAIL. Les six années dessais ont montré que la réussite de la technique dépend fortement du couvert. Ce dernier doit être suffisamment dense pour occulter le sol et ne pas se dégrader trop rapidement (il doit rester en place jusquà ce que la nouvelle culture occulte le sol). Par ailleurs, ce couvert ne doit pas être coupé au roulage (il doit seulement être couché). Quatre graminées (seigle commun, triticale, blé, avoine) et quatre légumineuses (pois, vesce, féverole, trèfle incarnat) ont été testées en mélange. Cet article apporte les principaux enseignements des différents tests réalisés. Des essais ont également porté sur les légumes implantés dans le couvert roulé. Trois légumes plantés (courge, céleri, poireau) et trois légumes semés (carotte, haricot, courge) ont été testés. Cet article apporte également les enseignements vis-à-vis de limplantation ou du semis de ces légumes.
La mortalité des abeilles nest plus une fatalité
Gaëlle CHAZAL, AuteurYvon Darignac, fondateur de la société Salunature qui propose des solutions alternatives aux pesticides et aux antibiotiques, et Gilles Grosmond, apiculteur et vétérinaire spécialisé dans les méthodes alternatives à base de plantes et dhuiles essentielles, ont exploré une cause encore assez mal documentée de la mortalité des abeilles : les virus et le nosema (parasite intestinal de labeille). Lorsque que ces deux puydômois ont commencé à effectuer des recherches sur les causes de mortalité des abeilles, ils se sont vite rendus compte que les produits phytosanitaires, le manque de nourriture et le varroa (parasite très répandu) nexpliquaient pas lintégralité des mortalités brutales dabeilles. Ils ont alors cherché à savoir pourquoi est-ce quune colonie, qui paraissait en bonne santé, pouvait seffondrer assez subitement. Pour acquérir des données sur la santé des abeilles, ils ont réalisé un suivi, durant trois ans, sur les colonies de leur rucher expérimental, en cherchant et en identifiant les pathogènes des abeilles (virus et parasites) par méthode PCR. Près de 32 virus affectant les abeilles sont recensés à léchelle mondiale, dont une vingtaine sont présents en France. Les suivis réalisés par Yvon Darignac et Gilles Grosmond ont confirmé que les ruches étaient touchées par des virus et par le nosema. Ces suivis ont aussi permis didentifier les conditions dans lesquelles une colonie se trouve dans une configuration à risques pour la santé des abeilles ou dans une configuration sans risques. Avec un mélange dhuiles essentielles et doligoéléments, ils ont réussi à faire régresser les pathogènes des colonies à risques. Le niveau de mortalité du rucher expérimental, qui était au départ compris entre 30 et 70 %, est ainsi passé à zéro mortalité la dernière année de suivi. En parallèle de cet article, un encart est consacré au projet Fermes apicoles, lancé en 2023. Lobjectif est de créer un atelier de diversification (10 à 15 ruches) pour des agriculteurs déjà installés.
Plantes aromatiques en pot : Lusine flambant neuve de Bioplants
Marion COISNE, AuteurBioplants est une entreprise spécialisée dans la production de plantes aromatiques bio destinées à être vendues en pot au rayon fruits et légumes des supermarchés. Lusine, qui était auparavant localisée à Saint-Martin-du-Fouilloux (49), a déménagé sur un nouveau site de production comportant 14 500 m2 de serres, près dAngers (aux Ponts-de-Cé). Cette entreprise se porte bien : son chiffre daffaires est passé de 2,62 M en 2021, à 3,4 M en 2022 (en prévisionnel). Malgré la conjoncture, ce marché reste porteur et Bioplants ambitionne un chiffre daffaires de 6 M en 2024. Le processus de production est fortement automatisé et le nouveau site de production a été mûrement réfléchi afin d'économiser leau et lénergie. Les plants se développent grâce à de la sub-irrigation (ils baignent dans de leau avec des éléments nutritifs dorigine organique). Leau utilisée provient des toits des serres, elle est récupérée et stockée dans des bassins bâchés près du parking. Le dispositif dirrigation fonctionne en circuit fermé, ce qui permet à l'entreprise de consommer 8 à 10 fois moins deau et dêtre quasiment autonome. Lentreprise sinscrit dailleurs de manière plus large dans une démarche écoresponsable : implantation du nouveau site de production sur une friche péri-urbaine (et non sur de bonnes terres), 17 % des surfaces couvertes sont dédiées à la biodiversité, pas dutilisation du cuivre, recours limité à la tourbe, utilisation de housses (autour des plants) en papier kraft et de pots en matériaux 100 % biosourcés en France et compostables
PNPP : Actes du colloque « Cultivons avec le vivant des alternatives aux pesticides » 29-30 novembre 2022, Villeurbanne (Rhône)
Jean-François LYPHOUT, Auteur ; Bruno PRINTZ, Auteur ; Hélène TIBON, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : CONFÉDÉRATION PAYSANNE | 2023Afin de favoriser l'autorisation et pour la reconnaissance des alternatives naturelles aux pesticides que sont les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), un colloque a été organisé, les 29 et 30 novembre 2022, à Villeurbanne (69), par la Confédération paysanne nationale, l'ASPRO-PNPP (ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) et Trame, en partenariat avec la FNAB, le Grab Avignon et AVSF. Ce colloque avait pour objectif de faire le point sur la réglementation, les pratiques et les recherches associées aux PNPP. Les interventions ont porté sur les thèmes suivants : 1 - La France veut réduire les pesticides mais elle bloque toujours les alternatives ; 2 - Subtilités et contradictions de la réglementation ; 3 - "Nous nous sentons dans notre droit, sinon dans notre devoir" ; 4 - PNPP en arboriculture ; 5 - PNPP et jardin créole ; 6 - Plaidoyer pour les hydrolats ; 7 - PNPP et ravageurs du pommier. En plus de la synthèse des présentations et des témoignages, ce document restitue également les échanges entre les participants et les pistes de développement qui ont été proposées.
Sols : Déchets coquilliers, une valorisation possible ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurEn agriculture, les amendements calcaires sont nécessaires pour corriger l'acidification naturelle des sols. Dans les Côtes d'Armor, le GAB22 s'est intéressé à une potentielle nouvelle ressource : les coquilles Saint-Jacques concassées. Celles-ci pourraient représenter une alternative intéressante au calcaire de carrière et au trez (issu de l'extraction de sables coquilliers au large des côtes), dont les processus d'extraction sont énergivores et écologiquement discutables. Un processus de concassage, visant à obtenir un produit d'une granulométrie de 0 à 6 mm, a été mis au point. Les expérimentations, réalisées sur cinq fermes-pilotes, ont permis de définir une dose d'épandage optimale de 8 tonnes de produit brut par hectare, pour une efficacité du produit de 5 à 7 ans. Ces essais sont, toutefois, à poursuivre pour mieux connaître l'évolution du produit et de son efficacité dans les sols, pour affiner la précision de l'épandage et évaluer son coût de production ainsi que son prix pour les producteurs. Par ailleurs, il faudra aussi étudier de façon plus approfondie la disponibilité de cette ressource.
Technical report: Exploring opportunities to increase the synergy between Participatory Guarantee Systems (PGS) and Third-Party Certification (TPC) in organic agriculture
IFOAM Organics International et Mountain Partnership ont collaboré pour promouvoir la mise en place de systèmes alimentaires durables dans des régions aux écosystèmes fragiles, comme les montagnes et les îles, en développant des pratiques agroécologiques. Pour certifier et garantir le respect de ces pratiques, il est nécessaire de mettre en place un système de contrôle. Cependant, tous les producteurs nont pas accès à une certification individuelle par tierce partie (cest-à-dire par un organisme certificateur agréé). Il existe néanmoins des systèmes alternatifs, tels que les systèmes participatifs de garantie (SPG) et les systèmes de certification de groupe, aussi appelés systèmes de contrôle interne (SCI). Ce rapport explore le potentiel et les opportunités de synergies entre ces différents systèmes, et apporte des recommandations. Il se base sur des entretiens réalisés avec des experts et avec diverses parties prenantes impliqués dans des systèmes alimentaires durables. Dans sa première partie, il commence par définir et contextualiser les SPG et les SCI, puis décrit leurs enjeux communs. La seconde partie de ce rapport montre les synergies possibles entre les différents types de certification en se basant sur des exemples concrets. Le premier se situe en Tanzanie, où les SPG et les SCI permettent de soutenir l'adoption de pratiques agricoles durables. Le deuxième est celui de la coopérative brésilienne COOPFAM, qui, grâce aux SCI et aux SPG, offre aux femmes les moyens de cultiver et de commercialiser leurs cafés biologiques.
Tester le pâturage du sainfoin, du plantain et de la chicorée chez les petits ruminants : Résultats en ovins viande et lait
Les éleveurs de petits ruminants rencontrent de plus en plus de difficultés pour gérer les strongles gastro-intestinaux, une pathologie majeure chez les ovins et les caprins au pâturage. Des résistances à plusieurs familles dantiparasitaires apparaissent, en effet, chez ces parasites. Plus globalement, les recours à des traitements anthelminthiques de synthèse présentent dautres limites, dun point de vue environnemental et sociétal. Le projet Casdar FASTOChe (espèces Fourragères Alicaments STrongles gastro-intestinaux Ovins Chèvres), financé sur la période 2019-2023, a étudié des solutions alternatives agroécologiques basées sur le pâturage de plantes riches en métabolites secondaires bioactifs, dont les plantes riches en tanins condensés. Trois plantes ont été testées : la chicorée, le plantain et le sainfoin. De nombreuses expérimentations, des enquêtes et des suivis en élevages ont montré que les composés bioactifs de ces plantes nont pas les effets escomptés sur les parasites digestifs (contrairement à ce qui était indiqué dans la bibliographie). Toutefois, elles ne manquent pas dintérêts zootechniques et agronomiques. Cette brochure synthétise les différents enseignements tirés de ce projet. Elle apporte ainsi des conseils, des références techniques et des témoignages sur lintégration de la chicorée, du plantain et du sainfoin dans les systèmes fourragers délevages ovins viande et lait.
Weed management: Alternatives to the use of glyphosate
La décision de renouveler ou non l'autorisation dutiliser du glyphosate au sein de lUnion Européenne (UE) doit bientôt être prise. Lors de la précédente décision de renouvellement, en 2018, l'autorisation n'avait été renouvelée que pour 5 ans (au lieu de 10) en raison des inquiétudes sur les effets indésirables de cette molécule. L'autorisation aurait dû se terminer fin 2022, mais une prolongation a été accordée le temps de recueillir des preuves sur les impacts écotoxicologiques du glyphosate. Parallèlement, lUE a annoncé, dans le cadre du Pacte Vert et de la stratégie « Farm to Fork », un objectif de réduction de 50 % de l'utilisation des pesticides de synthèse. Or, lutilisation de pesticides de synthèse reste élevée. En France, les données du RICA - Réseau d'information comptable agricole - montrent que les dépenses des agriculteurs en matière de pesticides sont globalement en hausse. Il est donc nécessaire dinverser cette tendance pour respecter les objectifs de lUE. Dans ce contexte, ce rapport commence par décrire ce qu'est le glyphosate et comment il fonctionne. Il détaille ensuite les quantités utilisées en Europe, avant dexpliquer les conséquences de son utilisation massive sur les écosystèmes, que ce soit de manière directe (le glyphosate cible une voie métabolique qui est présente dans les plantes, mais aussi dans les bactéries et les champignons) ou indirecte (en raison de son application excessive liée à une approche basée sur une « tolérance zéro » vis-à-vis des adventices). Une grande partie de ce rapport est ensuite consacrée aux alternatives à lutilisation de glyphosate. Ces dernières sappuient sur de nombreuses méthodes qui ont fait leurs preuves en agriculture biologique (rotations des cultures, désherbage mécanique ). Une dernière partie présente un modèle économique permettant de soutenir la sortie du glyphosate (en sappuyant sur la PAC), ainsi que des recommandations en matière de politique agricole.
2022-2026 : Nouveau DEPHY pour la bio en Beaujolais
Brieg CLODORE, AuteurLARDAB (Agribio Rhône et Loire) accompagne un nouveau projet fermes DEPHY en viticulture. Le groupe est constitué de 12 exploitations viticoles : neuf en agriculture biologique ou biodynamique (dont le Lycée agricole de Bel Air), et trois en conversion ou au stade de réflexion à un passage en bio. Ces fermes sont réparties sur les différentes appellations du Beaujolais et représentent leurs particularités : surface moyenne, forte pente, pédologie/géologie, modes de conduite, valorisation commerciale Le groupe travaillera sur trois principaux axes : 1 « Optimiser les traitements et développer des méthodes alternatives naturelles et locales » : expérimenter pour trouver des alternatives au cuivre, au soufre et aux insecticides tel que Pyrèthres, Bt... (avec notamment lutilisation de traitements naturels), optimiser la pulvérisation, favoriser les auxiliaires, se former sur les équilibres de la vigne 2 « Comprendre et dynamiser la vie des sols pour une meilleure santé de la vigne » : établir un arbre de décision sur le travail du sol selon les différents contextes du Beaujolais, se former sur le fonctionnement des sols, travailler sur les couverts végétaux et les engrais verts, expérimenter des techniques innovantes (vitipastoralisme, lombriculture, couvert permanent ), soutiller pour vérifier la résilience des sols (sondes capacitives, tensiomètres, analyses de terre ). 3 « Produire des références pour la viticulture bio en Beaujolais et accompagner les dynamiques de conversion » : études technico-économiques, publications, portes ouvertes, échanges avec des lycéens, parrainages
Actes des conférences : La Terre est Notre Métier : Le Salon agricole de la bio : 21 & 22 septembre 2022
Ce document restitue 35 des conférences qui se sont déroulées lors du salon "La Terre est Notre Métier", en septembre 2022, en Bretagne. Les interventions ont porté sur les thématiques suivantes : - Transition écologique et agricole (biodiversité, robotique, arbres fourragers, sécurité alimentaire, changement climatique) ; - Développement (intrants controversés, fertilité des sols, séchage en PPAM et chanvre ) ; - Production animale (croisement en élevage laitier, polyélevage, alimentation 100% bio en monogastriques, castration chez le porc, parasitisme en caprins, fin de lépointage en poules bio ) ; - Production végétale « grandes cultures » (diversification, légumineuses à graines en alimentation humaine, couverts végétaux, stockage de carbone); - Production végétale « maraîchage » (fertilité des sols, microfermes, gestion de leau, PPAM bio, semences potagères) ; - Autres productions (viticulture, nouvelle réglementation, abeilles) ; - Filières de commercialisation (label + Fnab, affichage environnemental, filière lait bio).
Allergènes, vins vegan Les alternatives aux colles animales
Arnaud FURET, AuteurLes premiers travaux sur les colles végétales ont tout dabord concerné les vins blancs et rosés. Le collage est, en effet, plus utilisé sur ces types de vins que sur les vins rouges (du fait de lélevage plus long des vins rouges). Ces travaux ont débuté dès 2012, avec larrivée du cahier des charges bio pour la vinification. Il fallait alors trouver des alternatives à la PVPP (interdite en bio) et à la caséine (soumise à létiquetage allergène) utilisées sur les vins blancs et rosés. Les colles végétales à base de protéines de pois, de pomme de terre ou de chitine fongique se sont avérées efficaces. Sur les rouges, le collage se fait toujours classiquement avec de la gélatine (très largement utilisée) ou de lovalbumine (moins utilisée car soumise à létiquetage allergène). Toutefois, la demande sociétale, tendant vers des vins végan, incite à trouver des alternatives à la gélatine. Sudvinbio, lIFV et lIOC (Institut nologique de Champagne) ont mené un projet jusquen 2022 pour trouver des colles végétales ou des colles à base de substances minérales. Cet article est accompagné du témoignage de Benjamin et Sandrine Delobel, vignerons bio en Val de Loire, qui ont très peu recours au collage, mais qui gardent en tête que les aléas climatiques extrêmes pourraient les pousser à utiliser cette technique.
Alternatives aux intrants controversés en productions végétales et en élevage biologique - Résultats des projets européens Organic-PLUS et RELACS : Alternatives à lutilisation de tourbe, de paillages plastiques, de fertilisants issus de matière organique non bio, dantibiotiques
Ce diaporama présente une partie des résultats obtenus dans le cadre des projets européens Organic-PLUS et RELACS. Ces deux projets (2018-2022) visaient à réduire lutilisation dintrants controversés en agriculture biologique (ex : antibiotiques, tourbe ), afin de tendre vers des systèmes de production plus fidèles aux principes de la bio. Cette présentation se concentre sur les résultats obtenus dans Organic-PLUS sur le volet « sol » (alternatives aux effluents d'élevage non bio comme fertilisants, à la tourbe comme support de culture, au paillage plastique pour contrôler les adventices) et sur le volet « élevage » (alternatives aux antibiotiques et antiparasitaires chimiques, à la paille conventionnelle comme litière et aux vitamines de synthèse dans les rations). Les résultats obtenus par le projet RELACS viennent compléter cette partie sur lélevage. Ainsi, ce diaporama détaille, dans une première partie, les essais réalisés avec : 1 - un extrudeur de bois (visant à créer des fibres végétales utilisables comme supports de culture alternatifs à la tourbe, mulch végétal alternatif au paillage plastique et litière alternative à la paille conventionnelle) ; 2 - différents composts (comme alternatives à la tourbe) ; 3 - différentes matières fertilisantes issues de sources non controversées (origine urbaine, végan ou issues de l'agro-alimentaire) ; 4 - un nouveau type de plastique biodégradable et différents mulchs (comme alternatives aux paillages plastiques). Dans une seconde partie, il présente : 1 - un état des lieux de lutilisation des intrants controversés par les éleveurs bio français ; 2 - les différents essais mis en place par Organic-PLUS pour trouver des alternatives (avec un focus sur deux essais : leffet antibactérien dhuiles essentielles et une alimentation riche en tanins pour limiter la coccidiose chez les agneaux) ; 3 les résultats obtenus par RELACS pour trouver des alternatives aux antibiotiques pour gérer les mammites chez les vaches laitières.
Les alternatives aux néonicotinoïdes en betterave sucrière
Camille LE POLAIN, AuteurEn agriculture conventionnelle, l'usage des néonicotinoïdes, auquel s'ajoute généralement celui d'autres substances toxiques, cause de nombreux effets négatifs : intoxication des pollinisateurs, contamination des sols, des cours d'eau et des cultures suivantes... En Belgique, la coopérative Organic Sower a trouvé des alternatives à ces substances pour lutter contre les pucerons et la maladie de la jaunisse des cultures de betteraves sucrières bio. Tout d'abord, deux espèces de pucerons ont été identifiées comme responsables de la contamination des betteraves sucrières par le virus de la jaunisse : le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae). Pour éviter la contamination par ces insectes vecteurs de la jaunisse, des mesures préventives, telles que des rotations longues, une fertilisation raisonnée, un choix de variétés résistantes ou tolérantes à la jaunisse, sont des solutions intéressantes. La création de milieux accueillants (bandes fleuries, haies, mares, cultures de bordure) pour les prédateurs des pucerons est aussi un moyen de maîtriser le ravageur. L'association des betteraves sucrières avec d'autres cultures, telles que la féverole, ou encore l'utilisation de plantes de service semblent particulièrement efficaces pour réduire la présence de populations de pucerons. Pour finir, deux producteurs de la coopérative belge Orso (Organic Sowers) partagent les ambitions, les techniques culturales et les astuces qu'ils utilisent sur les betteraves sucrières bio.
Les conduites alternatives à lutilisation dhormones pour la reproduction des brebis laitières en Nord-Occitanie et dans les Pyrénées-Atlantiques : Premiers constats issus denquêtes réalisées dans 31 fermes de février à juillet 2022
Lutilisation de traitements hormonaux pour réaliser des inséminations artificielles, dans un but de sélection et/ou pour étaler, sur lannée, la production laitière est une pratique de plus en plus souvent remise en cause par les éleveurs. Dans le projet CasDar Respol (Reconcevoir la reproduction des brebis laitières), une étude a été conduite, en 2022, sur 31 fermes de Nord-Occitanie et des Pyrénées-Atlantiques pour identifier les pratiques alternatives à ces traitements hormonaux utilisées par les éleveurs et pour approfondir, pour certaines dentre elles, leurs résultats et leurs impacts sur le système délevage. Il en ressort que le flushing et leffet bélier sont, de loin, les pratiques alternatives les plus utilisées. Néanmoins, létude montre une grande diversité de pratiques chez les éleveurs et une mise en uvre varie dun élevage à lautre. La quasi-totalité des éleveurs enquêtés sont satisfaits de leurs pratiques alternatives, qui permettent de bons résultats techniques, avec des taux de fertilité et de prolificité similaires à ceux obtenus après traitement hormonal. A contrario, elles rendent plus complexes la gestion des inséminations artificielles et du schéma de sélection.
Contenants, étiquettes et obturateurs : se démarquer par le packaging
Louise JEAN, AuteurLes innovations sur le packaging peuvent apporter un plus aux viticulteurs biologiques, que ce soit pour se démarquer ou pour diminuer lempreinte carbone de leurs produits. Daprès Sudvinbio, lemballage représente 5 à 25 % de limpact environnemental global du vin conditionné. Or, les viticulteurs bio sont sensibles à leur empreinte carbone. Le premier levier à actionner est de réduire le poids de la bouteille en verre (ce qui réduit aussi les coûts dexpédition). Toutefois, pour les vins haut de gamme (au-delà de 15 la bouteille), les clients ont du mal à accepter une bouteille légère. A linverse, il est possible de privilégier des bouteilles réutilisables, qui sont plus lourdes (pour éviter la casse) et qui reposent sur un système de consigne. Par exemple, en Pays de la Loire, Bout à Bout propose des bouteilles qui peuvent être lavées et réemployées jusquà 50 fois. En parallèle, des alternatives aux bouteilles en verre émergent. Par exemple, la start-up Green Gen Technologies a mis au point une bouteille en fibres de lin qui pèse seulement 200 g, et la start-up Le Petit Baroudeur a développé un contenant hybride entre bouteille et bag-in-box (poche souple en plastique entourée dune coquille en forme de bouteille issue de produits recyclés). Un encart est également réservé au domaine biologique du Haut Montlong, en Dordogne, qui a lancé trois types de canettes de vin de 25 cL (en rouge, blanc et rosé).
Dossier : Maraîchage écologique : Réduire au maximum son impact environnemental
Marion COISNE, AuteurLa filière maraîchage bio se mobilise pour réduire son empreinte écologique, au-delà de la certification. Réduction des plastiques et du bilan carbone, biodiversité favorisée, moindre consommation d'eau, construction de serres bioclimatiques... Tour d'horizon des leviers travaillés dans des essais et chez les maraîchers. Ce dossier inclut les articles suivants : - C. Mazollier du Grab et G. Maréchal de la Frab Bretagne : "Les tensions croissantes engendrent une envie d'aller plus vite" ; - Microferme, tunnels ou plein champ : Les fermes bio ont des impacts différents ; - Limiter les plastiques jetables : Quels paillages alternatifs choisir ? ; - De l'eau au compte-goutte : Optimiser son irrigation ; - En travaillant sur le pilotage de l'irrigation et le sol : "Je vise 30 % d'eau économisée" ; - Chauffer sans énergie : Les serres bioclimatiques pour gagner en précocité ; - Une serre bioclimatique autoconstruite : Gagner en autonomie pour les plants.
Dossier : Mildiou : Les alternatives de demain
Xavier DELBECQUE, AuteurEntre la découverte dune substance ayant des propriétés antimildiou et son application sur le terrain, le temps est long. Certaines substances, dailleurs, ne sont finalement pas développées. Ce dossier permet de faire le point sur lavancée de différents travaux expérimentaux concernant la lutte contre le mildiou et ayant donné de bons espoirs ces dernières années. Les lysats damibes devraient ainsi arriver dans les vignes en 2024 (mode daction : éliciteur et fongicide), des microalgues sont également en bonne voie (lancement prévu en 2025, mode daction : fongicide), ainsi que des extraits dinule visqueuse (lancement prévu en 2026/27, mode daction : fongicide). Dautres produits sont testés mais nont pas encore de date de lancement prévue : un biostimulant à base de stérols végétaux, leau ozonée qui pourrait agir comme fongicide de contact ou encore leau électrolysée qui pourrait agir également comme fongicide.
Elevage des chevrettes : Faut-il abuser de la poudre ?
Valérian LEBON, AuteurL'alimentation des chevrettes est complexe du fait de la prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel (CAEV, paratuberculose...). Or, le prix du lait en poudre bio a explosé du fait de sa rareté et des nouvelles exigences du cahier des charges bio (composition excluant les matières dorigine végétale). Cet article fait le point sur lutilisation de la poudre de lait bio et non bio, donne des exemples dalternatives possibles à la poudre de lait (lait maternel thermisé, lait de vache acidifié, lait maternel acidifié et allaitement maternel) en pointant les avantages et les inconvénients de chaque pratique.
Extraits végétaux : les connaissances se précisent
Adrien LASNIER, AuteurEn protection des cultures, l'utilisation d'extraits végétaux se développe. Toutefois, les connaissances sur ces substances et sur leurs effets sont encore peu nombreuses. Dans le cadre du projet Obioleg, dans la région Pays de la Loire, le CTIFL réalise des essais in vitro et sur plantes depuis 2019. De nombreux extraits végétaux sont ainsi évalués pour plusieurs cultures légumières et leurs pathogènes. Sur la station expérimentale de la Morinière (Indre-et-Loire), des essais similaires sont réalisés pour mieux lutter contre la tavelure sur pommiers. L'efficacité d'extraits végétaux est notamment comparée à celle de solutions couramment utilisées en agriculture biologique (cuivre, soufre).
La face cachée de nos consommations : Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?
Philippe POINTEREAU, Auteur ; Augustin BILLETDOUX, Auteur ; Isabelle CHAROTTE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2022Cette étude, menée par Solagro, apporte un éclairage sur la question des importations françaises. Elle sest intéressée aux surfaces agricoles et forestières qui produisent des produits importés par la France pour produire des biens de consommation courants, dordre alimentaire (viande, café, cacao, etc.) et non-alimentaire (coton, caoutchouc, bois duvre, etc.). Elle présente les différents impacts (environnementaux, sociaux, économiques) induits par lexploitation de ces surfaces à lautre bout de la planète. Loriginalité de cette étude repose sur le fait quelle ne quantifie pas seulement les importations en euros et en tonnes de marchandises, mais qu'elle mesure aussi ces importations en surfaces, ce qui permet de souligner les enjeux environnementaux. La France est exportatrice nette de 2,7 millions dhectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux dimports et dexports. La France reste, en effet, très dépendante de létranger. Les produits importés nécessitent une surface de 14 millions dhectares (soit un quart de la surface de la France), et la plupart de ces produits génèrent de fortes pressions environnementales dans les pays exportateurs : déforestation, assèchement des nappes phréatiques, usage massif de pesticides... Ce document effectue un focus sur huit principaux produits importés en France (le soja, le cacao, le café, lhuile de palme, le coton, les fruits et légumes, les produits issus du bois, ainsi que les produits issus de la pêche et de laquaculture) et détaille les conséquences. Il présente également des leviers pour réduire lempreinte carbone de ces produits importés : sobriété, efficience, relocalisation, substitution et équité.
« En filière vache laitière, utilisation de sciure de bois sur logettes tapis » ; « En bovins lait, la litière malaxée compostée, une technique exigeante mais gagnante » ; « En Bovins viande, cultiver du miscanthus pour être autonome en litière » ; « En ovins, remplacer la paille de céréales par la paille de colza »
Marie-Line BARJOU, Auteur ; Aurélien LEGAY, Auteur ; Domitille RONDEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022Ces quatre fiches présentent les intérêts et les limites de l'utilisation de plusieurs substrats en litière alternatifs à la paille. Elle se basent sur les témoignages déleveurs (conventionnels) suivis dans le cadre du dispositif Inosys réseau d'élevage. Le GAEC de Chez Massiat, à Saint-Léger-Magnazeix (87), cultive du miscanthus qui servira de litière pour ses bovins viande. Le GAEC Les Écureuils, à Lamothe (40), a recours à la litière malaxée compostée pour ses bovins lait. Le GAEC Geslin, à St Germain sur Sarthe (72), utilise de la sciure de bois sur des logettes avec tapis pour ses vaches laitières. Jérôme Piton, à Chaudron en Mauges (49), a opté pour la paille de colza pour ses ovins viande.
En fruits et légumes frais : Trouver des solutions sans plastique
Marion COISNE, AuteurLe loi Agec du 10 février 2020 (n°2020-105 article 77) interdit, sauf dérogations, de vendre des fruits et légumes frais non transformés dans des conditionnements plastiques pour des volumes inférieurs à 1,5 kg. Cette loi a de forts impacts sur les fruits et légumes bio vendus en GMS, car beaucoup dentre eux sont emballés (selon le projet Analyse de loffre du CTIFL, 87,8 % des fruits bio sont préemballés dans les supermarchés de 400 à 2 500 m2). Les emballages issus de la pétrochimie sont donc bannis, tout comme les matériaux biosourcés modifiés chimiquement (ex : lamidon de maïs modifié chimiquement). Les papiers ajourés, les papiers associés avec des fibres de cellulose, les barquettes en bois thermocollé ou agrafé, les cartons ajourés, etc. sont, en revanche, conformes à cette nouvelle réglementation. Pour évaluer les performances de différents emballages, le CTIFL a fait des essais, de 2019 à 2021, sur des fraises vendues en barquettes. La barquette ouverte (barquette seule) entraîne des pertes par déshydratation, mais peu de pourriture. La barquette recouverte dun film plastique entraîne leffet inverse : peu de perte de poids par déshydratation, mais plus de pourriture. Entre les deux, les différents matériaux biosourcés séchelonnent, avec des performances différentes selon que l'on considère la perte de poids ou la pourriture des fraises. Le bois peut entraîner plus de meurtrissures, car il est abrasif.
Grandes cultures : Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie ; Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; Les engrais perlés végétaux : très controversés ; "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier, consacré à la fertilisation en grandes cultures bio, comporte 4 articles : - Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie : Les fortes tensions sur les volumes et les prix des fertilisants utilisés en grandes cultures bio remettent en cause les pratiques de fertilisation en vigueur. Pour s'adapter, un nombre croissant de praticiens misent sur l'autonomie ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Les engrais perlés végétaux : très controversés : Depuis 2019, un nouveau type de fertilisant a été introduit en France : les EPV - engrais perlés végétaux -, qualifiés par certains de "billes noires". Ils sont sujets à controverse. Qu'en est-il aujourd'hui ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation" : Gilles Salitot, ingénieur méthodes et références en bio à la Chambre d'agriculture de l'Oise, interpelle sur les stratégies à adopter pour adapter la fertilisation au contexte actuel.
Lutte contre lenherbement en culture maraîchère : TENACE, un projet pour venir à bout des adventices !
Charlotte BERTHELOT, Auteur ; Romane JEAN, Auteur ; Mélanie RIOU, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet TENACE vise à répondre aux problématiques de gestion des adventices en maraîchage dans les Pays de la Loire, en saffranchissant des herbicides chimiques et du paillage plastique. Ce projet est financé par lArelpal (association régionale dexpérimentation légumière des Pays de la Loire). Différentes méthodes alternatives sont testées, sur des cultures semées (mâche, roquette, carotte) et sur des cultures plantées (salade, poireau, melon et courgette). Ces essais sont réalisés par plusieurs partenaires du projet, dont le CTIFL. Cet article présente les résultats obtenus, en 2021, sur le centre opérationnel de Carquefou, en culture de laitues. Cet essai a permis de comparer les effets de différents paillages « clés en main » (chanvre, papier et plastique biodégradable), de couverts végétaux et de mulchs organiques. Les paillages clés en main ont permis de saffranchir des adventices, mais seul le paillage papier a obtenu un rendement commercialisable identique à la modalité de référence (paillage plastique classique). Le semis sous couvert de trèfle, le mulch de gazon et le mulch forestier ont permis datteindre un rendement identique ou supérieur à la référence paillage plastique. Mais, ces stratégies sont difficiles à mettre en place sur de grandes surfaces. Des essais complémentaires viendront consolider ces résultats.
Maintenir et valoriser le bocage grâce au bois déchiqueté
Tanguy RELAVE, AuteurDepuis bientôt 30 ans, la CUMA de Cepvil (Cuma d'Etude, de Promotion et de Valorisation des Initiatives Locales), en Mayenne (53), utilise du bois déchiqueté. Cette solution permet de valoriser, après déchiquetage, le bois issu de la taille des haies, en l'utilisant ensuite pour alimenter des chaudières à plaquettes ou pour la litière des animaux. 2006 a marqué un véritable tournant pour la CUMA de Cepvil : d'abord, l'achat d'une déchiqueteuse à grappin a rendu le travail beaucoup moins pénible qu'avec la machine précédente ; ensuite, c'est à cette époque que l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) a donné des subventions pour les chaudières à plaquettes. Les années suivantes, les installations de chaudières à plaquettes collectives et de chaudières individuelles sur les fermes ont connu un essor. En parallèle, les plaquettes de bois, utilisées en litière par certains agriculteurs depuis le début de la CUMA, ont un coût stable depuis 10 ans (15 /T, hors transport).
Palissage : des solutions en matières biodégradables !
Eva CARRIÇO, AuteurEn maraîchage, le palissage des cultures dété est très chronophage, que ce soit lors de la mise en place, lors de lentretien ou lors du retrait de la culture. De nouvelles techniques émergent régulièrement pour faciliter la tâche aux producteurs. Les innovations portent actuellement sur le recours à des matières biodégradables, qui permettent de limiter lusage du plastique et de gagner un temps précieux lors du retrait des cultures dété. Cet article apporte des précisions et des astuces de maraîchers bio quant à lutilisation de ficelles biodégradables (en jute cinq brins, en jute trois brins, en fibres de bois ) en alternative aux ficelles plastiques habituellement utilisées sur tomates, aubergines, concombres et melons. Il fournit également des informations sur les filets à ramer en coton, en alternative aux filets à ramer en plastique utilisés sur les concombres courts, les haricots à rames, les melons et les pois à ramer. Un encart est également réservé à une nouvelle technique mise en place par des producteurs bio : le palissage des aubergines sur filet à ramer (et non à laide de ficelles).
Pesticide Atlas: Facts and figures about toxic chemicals in agriculture : 2022
Johanna BÄR, Auteur ; Ulricke BICKEL, Auteur ; Silke BOLLMOHR, Auteur ; ET AL., Auteur | BERLIN (Schumannstr. 8, 10 117, GERMANY) : HEINRICH BÖLL STIFTUNG | 2022L'Union Européenne (UE) représente l'un des plus grands marchés de pesticides : près d'un quart des pesticides commercialisés dans le monde sont vendus dans l'Union Européenne. C'est également la première région exportatrice de pesticides. Elle vend dailleurs de plus en plus de pesticides aux pays du Sud (dans lesquels les pesticides interdits dans l'UE peuvent encore être exportés). Cet Atlas des pesticides, réalisé par la coordination européenne des Amis de la Terre, fournit des informations, des chiffres et des graphiques pour encourager un débat sur lutilisation des pesticides de synthèse pour la protection des végétaux au sein de lUnion Européenne. Après avoir décrit lutilisation et le marché des pesticides, ce document revient sur le processus d'approbation des pesticides par lUE (avant leur mise en marché) et explique que les risques sont bien souvent sous-estimés. En sappuyant sur des recherches scientifiques, il met également en lumière l'impact des pesticides sur les sols, les eaux, la biodiversité et la santé. Cet Atlas met aussi en avant des modèles alternatifs, (dont lagriculture biologique), où les méthodes préventives et la lutte intégrée sont privilégiées, et où les substances de synthèse ne sont qu'une option de dernier recours.
Phasing out peat in growing media results from Scandinavian studies
Susanne FRIIS PEDERSEN, Auteur ; Anne-Kristin LØES, AuteurCe rapport est composé de deux grandes parties. La première partie aborde lexploitation des tourbières dans trois pays scandinaves : le Danemark, la Norvège et la Suède. Les tourbières sont des milieux naturels sensibles quil est nécessaire de protéger dans un contexte de changement climatique et de diminution de la biodiversité. Les autorités et plusieurs organisations non gouvernementales agissent pour réduire l'utilisation de la tourbe, qui rentre notamment dans la composition des supports de culture (terreaux) en raison de ses propriétés fertilisantes et physico-chimiques uniques. En agriculture biologique, comme la tourbe ne peut pas être substituée par des engrais azotés de synthèse ; il est donc nécessaire délaborer des supports de culture adaptés au secteur bio à partir de matières organiques riches en nutriments autres que la tourbe (ex : le compost). La deuxième partie de ce rapport présente des études scandinaves sur des supports de culture contenant peu ou pas de tourbe. Ces études sont nombreuses, mais les résultats ne sont pas toujours traduits ou expliqués en anglais. Doù la publication de ce rapport. Les substrats à base de bois, éventuellement compostés, sont pertinents pour remplacer la tourbe en Scandinavie où la matière ligneuse est abondante. Divers types de composts, obtenus à partir de différentes matières organiques, ont également été étudiés. Lincorporation de ces (nouveaux) substrats dans les milieux de culture doit encore être étudiée, à la fois séparément et en mélange. La paludiculture (culture de sphaignes) est également une alternative brièvement abordée dans ce rapport. Quelques produits sans tourbe, disponibles sur le marché scandinave en 2021, sont également présentés. Ce document a été rédigé dans le cadre du projet Horizon 2020 Organic-PLUS, qui cherche des alternatives aux intrants controversés en agriculture biologique.
Des plantes à tanins, un petit plus pour la gestion du parasitisme
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLes éleveurs du Cédapa se sont interrogés sur les alternatives aux traitements antiparasitaires chez les bovins lait. Pauline Woehrle, conseillère bio chez Eilyps, a présenté des méthodes préventives. Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour diminuer lutilisation de produits antiparasitaires : sortir les génisses au pâturage dès leur première année pour développer leur immunité antiparasitaire, bien gérer le pâturage (ex : ne pas faire pâturer des génisses après des animaux plus âgés), sélectionner ses animaux sur des critères de résistance et de résilience face aux parasites, apporter des compléments alimentaires (minéraux, vitamines, tanins ). Chez les ruminants, certains tanins agissent sur les ufs des vers gastro-intestinaux (moindre développement des larves) et sur la fertilité des vers femelles. Dans les végétaux, les tanins sont présents en concentration plus importante à des stades physiologiques avancés, notamment dans les boutons floraux et dans les feuilles sénescentes. Ils sont présents dans des plantes ligneuses (noisetier, chêne, châtaignier ) et dans certaines plantes fourragères (sainfoin, luzerne lupuline, plantain ). Il faut éduquer les animaux pour quils les mangent : un apprentissage alimentaire est nécessaire dès le plus jeune âge. Il est possible dimplanter des bandes de plantes fourragères riches en tanins dans les paddocks et dimplanter des vivaces (framboisier, thym ) le long des chemins daccès.
Protection physique contre ravageurs, maladies : Imaginer des systèmes en rupture ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, de nombreuses méthodes de lutte physique sont en cours de développement pour lutter contre les ravageurs. Elles représentent de véritables alternatives aux traitements phytosanitaires. Quelle est leur efficacité ? Quelle adaptabilité possible et pour quels vignobles ? Cet article répond à ces questions pour trois nouvelles technologies : des bâches (Viti-Tunnel), des flashs UVC et un aspirateur à cicadelles. Le dispositif Viti-Tunnel est développé par la société Mo.Del. Dès que le capteur du dispositif détecte de la pluie, des bras déploient des bâches en polyane au-dessus du rang de vigne afin de former un toit. Leau de pluie sécoule entre chaque bâche, au niveau de linter-rang. Les bâches se réenroulent lorsque le capteur ne détecte plus de gouttes durant quatre minutes. Ce dispositif, encore en cours de développement, est testé, depuis 2019, sur dix propriétés girondines. La protection contre le mildiou obtenue avec Viti-Tunnel (sans autre traitement) est, pour linstant, identique, voire meilleure, que celle obtenue avec les interventions phytosanitaires des vignerons. Ce système permettrait également de lutter contre le gel, voire contre la grêle. Le travail du sol reste possible malgré ce dispositif, mais il demande quelques adaptations. Le coût serait de 15 à 20 le mètre linéaire. UV Boosting propose une technologie reposant sur des panneaux envoyant des flashs UVC pour stimuler les défenses des plantes. Le projet Casdar Oidiuv a permis de tester les effets de ce traitement sur loïdium. 25 autres sites ont testé ses effets contre le mildiou. Des essais ont aussi été menés en Suisse. Certains résultats sont bons, dautres sont plus mitigés. Pour finir, le projet Vacuum Bug a testé laspirateur à cicadelles de la flavescence dorée. Les résultats sont en cours de traitement.
Recommandations en santé environnementale : Les politiques à mettre à l'oeuvre pour un quinquennat réussi au sujet des produits chimiques dangereux
Dans ce document, l'association Générations Futures, soutenue dans cette démarche par de nombreuses ONG, s'adresse aux candidats à l'élection présidentielle de 2022. Elle les interpelle sur la nécessité de définir et de mettre en place une politique de santé environnementale forte, afin d'assurer la santé des citoyens et de tout être vivant. Ainsi, 10 mesures pour lesquelles des résultats concrets sont espérés sur le quinquennat 2022-2027 sont présentées. Parmi celles-ci, figure la révision du Plan Stratégique National pour soutenir réellement l'agriculture biologique. Puis, un programme plus complet, autour de six grands axes, est exposé. Ces axes concernent : - la réduction des expositions aux polluants chimiques dangereux des populations et des milieux ; - l'évolution et la révision des réglementations ; - l'amélioration de la recherche ; - la veille sanitaire et environnementale ; - la responsabilité des industriels ; - la promotion des alternatives, notamment l'agriculture biologique.
Réduction des produits phytosanitaires : Le nouveau visage du réseau DEPHY en arboriculture et cultures légumières
Baptiste LABEYRIE, Auteur ; Cathy ECKERT, AuteurLe Réseau DEPHY a pour finalité de tester, de valoriser et de déployer des techniques et des systèmes agricoles réduisant lusage des produits phytosanitaires. Lannée 2022 marque le renouvellement du réseau FERME DEPHY Ecophyto. Près de 2 000 exploitations sont désormais engagées dans une démarche de réduction dutilisation des produits phytosanitaires. Pour les exploitations arboricoles (200 exploitations engagées) et celles en cultures légumières (255 exploitations engagées), lobjectif est de continuer la dynamique de réduction des IFT et denrichir les connaissances sur des pratiques alternatives. En arboriculture, 40 % des fermes suivies sont en bio. Les principales thématiques de travail retenues sont la gestion des adventices, la régulation biologique et les auxiliaires, lenvironnement, loptimisation du matériel, ainsi que larboriculture de précision. En cultures légumières, la part des exploitations biologiques atteint 62 % des fermes suivies. Les principales thématiques étudiées sont la gestion des adventices, la gestion du sol et de sa fertilité, la protection biologique intégrée (PBI), les couverts végétaux (en tant que plantes de service) et lévolution de la marge.
RELACS: Deliverables & reports: Anthelmintics
Veronika MAURER, Auteur ; Spiridoula ATHANASIADOU, Auteur ; Francesca SHEPHERD, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022 et 2021Le projet européen RELACS - REplacement of Contentious Inputs in organic farming Systems (2018-2022) - avait pour objectif dévaluer des solutions pour diminuer, voire remplacer, lutilisation dintrants controversés dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Ce projet sest notamment penché sur les alternatives à lutilisation de produits antiparasitaires chimiques. Lusage de ces derniers engendre des résistances chez les parasites, ainsi que des impacts négatifs sur lenvironnement et la biodiversité. Cest pourquoi les acteurs en élevage biologique cherchent des alternatives basées sur la gestion du pâturage et sur l'emploi de produits plus naturels (non chimiques). Trois livrables ont été publiés sur des expérimentations réalisées dans le cadre de RELACS : 1 Un livrable sur les effets anthelminthiques de plusieurs espèces de bruyère (Calluna vulgaris et Erica cinerea), testées en condition in vitro ; 2 Un livrable sur l'efficacité d'un champignon nématophage (Duddingtonia flagrans) pour lutter contre les parasites gastro-intestinaux dovins soumis à des régimes alimentaires variés ; 3 Un livrable sur des essais en ferme, réalisés au Royaume-Uni, en Suisse, en Allemagne et en France, afin dobtenir des données quantitatives sur lefficacité de la bruyère (comme fourrage bioactif aidant à lutter contre les parasites) et du champignon nématophage Duddingtonia flagrans (comme agent de biocontrôle des parasites).
RELACS: Deliverables & reports: Mineral oil
Valerio MAZZONI, Auteur ; Vincenzo VERRASTRO, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022 et 2021Le projet européen RELACS - REplacement of Contentious Inputs in organic farming Systems (2018-2022) - avait pour objectif dévaluer des solutions pour diminuer, voire remplacer, lutilisation dintrants controversés dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Ce projet sest notamment penché sur les alternatives à lutilisation dhuiles minérales. Bien que ces dernières soient assez peu connues et utilisées en France, elles le sont dans dautres pays européens. Elles sont utilisées pour la protection des cultures biologiques et en santé animale. Ces huiles minérales, issues de ressources non renouvelables, peuvent présenter des risques pour la santé et lenvironnement si elles sont utilisées à des doses non appropriées. Cinq livrables ont été publiés sur des alternatives à leur utilisation. Trois dentre eux concernent les productions végétales : 1 Un livrable présente les résultats dessais conduits sur des fermes italiennes pour tester et valider des pratiques alternatives contre les aleurodes dans les vergers dagrumes et sous serre ; 2 Un autre livrable porte plus spécifiquement sur lutilisation d'huile essentielle d'orange et dextrait de plante Clitoria ternatea pour lutter contre les aleurodes dans les serres ; 3 Un livrable détaille des combinaisons de moyens alternatifs pour contrôler les aleurodes sous serre sans recourir aux huiles minérales. Deux autres livrables traitent des alternatives à lutilisation de ces huiles pour la gestion des mammites des vaches laitières : 1 Le premier porte sur lutilisation de lapproche « AHWP » pour limiter lutilisation dhuiles minérales (approche développée dans le cadre de ce projet, avec des groupes dagriculteurs guidés par des conseillers et des vétérinaires pour améliorer la santé globale de leurs animaux) ; 2 Le second analyse le marché des huiles essentielles pour contrôler les mammites sans recourir aux antibiotiques et aux huiles minérales.
RELACS: Deliverables & reports: Vitamins
Florian LEIBER, Auteur ; Havard STEINSHAMN, Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022, 2021 et 2020Le projet européen RELACS - REplacement of Contentious Inputs in organic farming Systems (2018-2022) - avait pour objectif dévaluer des solutions pour diminuer, voire remplacer, lutilisation dintrants controversés dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Ce projet sest notamment penché sur les alternatives à lutilisation de vitamines de synthèse dans les rations des animaux. Ces vitamines sont en effet souvent synthétisées à laide de micro-organismes génétiquement modifiés. Quatre livrables ont été publiés pour tenter de diminuer leur utilisation : 1 Lun porte sur la supplémentation en vitamine E dans les rations des ruminants biologiques, et propose notamment une révision des recommandations pour les vaches laitières ; 2 Un autre livrable porte sur lévaluation des besoins en vitamine B2 chez les volailles biologiques et sur des expérimentations visant à réviser les formulations daliments ; 3 Un autre livrable confirme, via des essais en ferme, la révision (à la baisse) des besoins en vitamine E et en vitamine B2 en production animale biologique ; 4 Un dernier livrable modélise les effets économiques et écologiques de la redéfinition des besoins en vitamine E et B2 des animaux délevage biologiques.
Du sainfoin en granulés ou en foin : des vertus antiparasitaires contre les strongles qui restent à démontrer
Le sainfoin, qui est riche en tanins condensés, aurait un effet sur les infestations de strongles chez les ovins : selon plusieurs études réalisées en conditions in vitro, la consommation de tanins diminuerait la charge parasitaire et la fertilité des strongles femelles. La diminution dufs rejetés dans les excréments contribuerait ainsi à réduire la contamination durant le pâturage et à ralentir la dynamique des infestations. Ce principe na toutefois pas été validé dans six essais réalisés en conditions délevage, dans le cadre du projet PARALUT (projet piloté par le Centre Départemental de l'Élevage Ovin 64 et financé par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine). Ces essais ont testé lefficacité du sainfoin en élevage ovin sous trois formes différentes : des granulés de sainfoin pur (contenant 3 % de tanins condensés) ; des granulés à base de sainfoin associés à des extraits de plantes (dosant 20 % de tanins condensés) ; du foin de sainfoin (dosant 0,6 % de tanins condensés). Dans tous les essais, la teneur en tanins de la totalité de la ration était inférieure à 1 %. Dans ces conditions, les effets bénéfiques du sainfoin nont pas été validés.
Synthèse technique : Utilisation de plaquettes de bois de bocage en litière
Dans un contexte où la paille devient de plus en plus rare et chère, déchiqueter du bois bocager pour en faire des copeaux pour la litière des animaux peut permettre aux éleveurs de diminuer les charges liées à la litière des animaux. Cette alternative présente des intérêts agronomiques (haies, fumier riche en humus), environnementaux (bilan carbone...) et socio-économiques (ressource locale, coût limité...). Cette synthèse fait le point sur : les intérêts techniques et les points de vigilance à l'utilisation de plaquettes de bois en litière ; la production et les coûts ; la mise en uvre technique et l'épandage du fumier incluant des plaquettes. Les témoignages de la Mission Haies et Bocage, de la CUMA Terr'EAU et du GIEE Paill'ôBois complètent le document.
Une agriculture qui répare la planète : Les promesses de l'agriculture biologique régénérative
Vandana SHIVA, Auteur ; Jacques CAPLAT, Auteur ; Andre LEU, Auteur | ARLES CEDEX (Place Nina-Berberova, BP 90038, 13 633, FRANCE) : ÉDITIONS ACTES SUD | 2021Des millions de paysans et de paysannes, notamment en Inde ou en France, expérimentent des techniques et des démarches globales qui ouvrent un espoir immense pour une autre agriculture. Ces expériences témoignent que lagriculture peut renouer avec le vivant, assurer laccès à une eau et à une alimentation saines, lutter contre la pauvreté et les inégalités et, au-delà, devenir une source de stabilité climatique, de renaissance de la biodiversité, de régénération des sols et de production vivrière performante. Ces approches sont souvent désignées sous le terme générique d"agroécologie paysanne", mais la militante indienne Vandana Shiva préfère les nommer "agriculture biologique régénérative", actant ainsi un retour aux sources historiques de lagriculture bio tout en affirmant une ambition nouvelle : réparer les dommages causés par lagro-industrie. Dans cet ouvrage, écrit à plusieurs mains, trente ans dexpérience de lassociation paysanne indienne Navdanya, fondée par Vandana Shiva, sont complétés par des exemples français et européens, et éclairés par des études scientifiques internationales et des explications agronomiques pédagogiques. En réalisant la synthèse du terrain et de la recherche scientifique, des savoirs paysans et des savoirs académiques, de lInde et de lEurope, ce livre retrouve la démarche initiale de certains fondateurs de lagriculture biologique et propose un nouvel élan pour un projet planétaire fécond.