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Bien manger pour vivre mieux : Manifeste pour un monde plus bio et plus juste
Alors que la désinformation autour de la bio, linflation et le greenwashing brouillent les pistes et menacent le développement d'un système agro-alimentaire durable, Pierrick de Ronne, à Biocoop depuis 2009, montre, dans cet ouvrage, que les enseignes ont un rôle à jouer dans la transition alimentaire. D'après lui, de la même manière que, après la Seconde Guerre mondiale, des moyens gigantesques et des législations hors norme ont été mobilisés pour développer lagriculture intensive et garantir la souveraineté alimentaire, il est temps, à lheure de la crise écologique, de mettre les sociétés et les institutions en action pour réussir une nouvelle transition alimentaire.
Le bio peut-il nourrir le monde ? Position de la recherche et de la pratique
Beat GROSSRIEDER, AuteurLes aléas climatiques récurrents et le conflit russo-ukrainien ont fait remonter les questions de sécurité alimentaire dans l'ordre des priorités des agendas politiques. Dans ce contexte, la place de l'agriculture biologique et le rôle qu'elle peut jouer font débat. Si certains estiment que ce mode de production n'est pas en capacité de nourrir le monde, plusieurs chercheurs et experts expliquent, dans cet article, comment l'agriculture biologique peut, au contraire, contribuer à la sécurité alimentaire, voire en quoi elle peut être essentielle. Adrian Müller, du FiBL, reprécise notamment que faire de l'agriculture bio ne consiste pas "juste" à se passer d'engrais chimiques et de pesticides. C'est une agriculture qui s'appuie sur des connaissances et des pratiques indispensables pour optimiser la fertilité des sols ou encore la présence d'auxiliaires, limitant ainsi les baisses de rendements par rapport au conventionnel. Autre point-clé souligné par Hans Herren, fondateur de Biovision : la nécessité de revoir notre système alimentaire dans son ensemble, pour limiter le gaspillage, ou encore produire des protéines végétales directement destinées à l'alimentation humaine et non pas à celle du bétail.
Les chiffres du bio : Panorama 2022
En 2022, linflation a mis à mal le pouvoir dachat des Français et les a conduit à devoir dépenser plus pour leurs achats, ce qui a eu pour conséquence de réduire la consommation. Si les chiffres des ventes de produits alimentaires de 2022 (conventionnels et biologiques confondus) sont en hausse de 3 milliards d'euros par rapport à 2021, c'est du fait de la hausse des prix car, ramenés sur la base des prix de l'année 2021, ces chiffres indiquent qu'en réalité la consommation alimentaire est en baisse (-5,1 %) par rapport à 2021. Dans ce document, l'Agence BIO dévoile les chiffres 2022 du secteur bio. La part de produits bio dans les courses alimentaires des Français est en recul (de 6,44 % en 2021 à 6,06 % en 2022). Le nombre d'exploitations bio s'élève à 60 483 (+3,5 % par rapport à 2021, mais des conversions au bio en baisse), tandis que le nombre d'entreprises engagées en bio (préparateurs, distributeurs, importateurs et exportateurs) est en recul de 2,2 % par rapport à l'année précédente. Au sommaire de ce dossier de presse : - Bio et consommation ; - Bio et production agricole ; - Bio et souveraineté alimentaire ; - Bio et local : Territoire bio engagé et Établissement bio engagé ; - Bio en France et ailleurs ; - Bio et viticulture.
Dossier : Main basse sur les terres
Michel MERLET, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; AMIS DE LA TERRE (LES), Auteur ; ET AL., AuteurCrise climatique, défrichement massif des forêts, pollutions, chute de la biodiversité, accroissement des inégalités et de la faim, conflits Pour les auteurs de ce dossier, toutes ces dérives sont liées, de façon directe ou indirecte, à la mainmise sur les terres et les ressources. Pour comprendre laccaparement des terres, il faut faire le lien avec la concentration, la financiarisation et la numérisation à outrance des oligopoles agro-industriels mondiaux, qui contrôlent toujours plus les différents maillons agricoles et alimentaires. Ainsi, 4 multinationales détiennent, à ce jour, 50 % du marché des semences et 62 % de lagrochimie, à léchelle mondiale En pharmacie animale, ce sont 6 firmes qui contrôlent 72 % du marché mondial Et leurs lobbies sont très puissants. Aujourdhui, ces géants agricoles restructurent lensemble de leurs activités autour des Big Data Par ailleurs, lartificialisation des sols a concerné 7 % des terres agricoles, ces 30 dernières années, en France. Ses impacts à court et long terme sur les propriétés des sols (capacité à retenir leau, à stocker les matières organiques ou le carbone ) et sur la biodiversité sont importants. Pour faire face à tout cela, des leviers existent : la SAFER, outil de service public mais dont le financement public réduit limite ses possibilités daction ; lassociation Terre de Liens, qui favorise laccès à la terre à de nouveaux agriculteurs ; ou sont à mettre en place, comme la création de nouveaux communs, la reconnaissance de lexistence de droits de différentes natures sur la terre et dayants droit multiples, individuels et collectifs, etc. De plus, des citoyens se mobilisent pour laccès aux ressources naturelles (sol, eau ) : les soulèvements de la terre, les collectifs bassines non merci, le forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles avec des alliances citoyennes campagne-ville pour stopper laccaparement des terres à léchelle mondiale
Dossier de presse : Élevage en France : Des fermes, pas des usines !
Dans ce dossier de presse, Greenpeace France dénonce l'industrialisation de la production animale et, en particulier, le phénomène des fermes-usines. Après une présentation des chiffres-clés de ce phénomène en France (répartition par territoire, répartition par filières, nombre d'animaux...), ce dossier fait le point sur ses impacts sur l'environnement (pollution de l'eau, de l'air, émissions de gaz à effet de serre, déforestation importée), sur le bien-être et la santé des animaux (confinement, entassement, diffusion des maladies animales et des zoonoses...), sur la situation économique des éleveurs (perte d'autonomie, endettement, intransmissibilité des fermes...) et sur les territoires (disparition des fermes, hyper-concentration des productions, accaparement des terres...). Le cas emblématique de la méga-porcherie "Avel Vor", à Landunvez (29), est relaté. Face aux crises actuelles, Greenpeace France recommande la mise en place d'un "Plan Marshall" visant à mettre fin à l'élevage industriel au profit d'un modèle d'élevage écologique, local et indépendant.
Eau & agriculture : Point de vue
Emma HAZIZA, AuteurEmma Haziza, chercheuse pluridisciplinaire et hydrologue, était linvitée de lAG du Réseau Civam. Elle a affirmé que la France est le pays qui se réchauffe le plus rapidement au monde. Passée la période de novembre à mars, les pluies servent plus aux premières couches de sol quà recharger les nappes. Si on prélève un maximum deau sous terre, la nappe phréatique va se déconnecter du cours superficiel et les sols vont devenir secs plus rapidement dans la saison. Pour sadapter et être plus résilient, il faut commencer par devenir autonome sur le plan alimentaire (interaction avec les élus locaux ) et aménager les terres pour permettre à leau de pluie de pénétrer dans les sols.
Mémoires terrestres
Depuis les forêts himalayennes de son enfance jusquaux tribunes de lONU, Vandana Shiva offre, pour la première fois, le récit de son combat pour la vie et pour la Terre. Dans une écriture à la fois sensible et rebelle, elle revient sur près de cinquante années de lutte contre la déforestation et contre laccaparement de leau et des semences. Défenseuse infatigable de lautonomie alimentaire, des connaissances autochtones et de la démocratie directe, elle établit, par ses actes et par sa pensée, les liens entre crise écologique, patriarcat et capitalisme. Lutte contre les OGM, catastrophe de Bhopal, mouvement Chipko : ces Mémoires terrestres font retraverser un demi-siècle de résistances planétaires en faveur de lécologie et de la Terre-Mère. Par son destin hors du commun, la militante indienne incarne lidée, aux côtés de tant dautres, que les femmes sont « les véritables gardiennes des connaissances liées à la biodiversité ».
Partie 1 : Les acteurs s'emparent de la problématique de l'autonomie protéique
Damien HARDY, Auteur ; Jérôme PAVIE, Auteur ; Julie PEYRAT, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce numéro de la revue Fourrages consacré à l'autonomie protéique en élevage, trois articles présentent des initiatives d'acteurs de la recherche et du développement. Initié fin 2020 par le gouvernement français, le programme Cap Protéines, porté par Terres Inovia et l'Institut de lÉlevage (Idele), a permis la mise en uvre de plus de 80 essais agronomiques et zootechniques, le suivi de 330 fermes pilotes (conventionnelles et biologiques) et la création d'une vingtaine de plateformes de démonstration sur des lycées agricoles. Les résultats obtenus et les références ainsi produites permettent d'outiller les conseillers et les éleveurs. De son côté, le groupe RAGT Plateau central, en Occitanie, va créer deux filières d'oléo-protéagineux : l'une concernant du tourteau de colza local, et l'autre des complémentaires protéiques extrudés locaux à base de soja, lin, féverole et pois. Dans un troisième article, l'expérimentation système mise en place sur l'installation INRAE ASTER, à Mirecourt, est présentée. Sur un système en agriculture biologique depuis 2004, l'expérimentation PAPILLE visait la mise en uvre d'un système en polyculture-polyélevage autonome. L'autonomie azotée y est construite exclusivement à partir des complémentarités cultures-élevages et des intrants renouvelables. Côté végétal, une vingtaine d'espèces destinées exclusivement à l'alimentation humaine sont cultivées. Côté animal, sont élevés des vaches laitières (en monotraite) et des ovins allaitants - tous en herbivorie stricte -, ainsi que quelques porcs charcutiers engraissés au pâturage et grâce aux productions non-commercialisables (tri des cultures, légumes non consommables, colostrum). Dans la recherche d'autonomie, s'appuyer sur des processus naturels (fixation symbiotique) et gérer finement les stocks sont deux leviers majeurs. Ces choix impliquent une certaine hétérogénéité inter et intra-annuelle des productions (croissance, qualités de carcasse), avec des conséquences sur les autres acteurs du système agri-alimentaire (en amont et en aval).
Propositions dhypothèses pour le scénario AMS de la SNBC 3 pour le secteur Agriculture
Suite à une demande du Ministère en charge de lagriculture, un groupe de travail, composé dexperts INRAE, a produit des éléments permettant détablir des scénarios et des hypothèses de trajectoire pour réduire les émissions de gaz à effets de serre pour les secteurs de lélevage et des grandes cultures, à lhorizon 2030 et 2050. Ces travaux ont été menés dans le cadre de la nouvelle version de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC3) et portent uniquement sur la faisabilité technique et agronomique de ces évolutions. Concernant les trajectoires de lélevage français dici 2050, trois hypothèses ont été étudiées : 1 une baisse des émissions directes pilotée par les tendances socioéconomiques, accompagnée dune réduction de la consommation de produits animaux ; 2 - une réduction de 40 % des émissions directes et indirectes (liées à l'alimentation animale), accompagnée dune baisse de la consommation qui s'ajuste à cet objectif ; 3 - une augmentation du taux dautoapprovisionnement en produits carnés issus délevages français (dans un objectif de souveraineté alimentaire), tout en veillant à ce qu'il soit compatible avec une baisse des émissions directes et indirectes de 40 %. Côté grandes cultures, le scénario étudié prédit une légère progression des rendements dici 2050, grâce à des investissements en matière dadaptation au changement climatique, mais avec des pertes de récolte accrues sous leffet de chocs climatiques. Le rapport met en avant le potentiel de stockage de carbone dans les sols, notamment grâce aux cultures intermédiaires. Par ailleurs, le potentiel de réduction des pertes dazote (minéral et organique) est estimé à 50 %. A léchelle nationale, le bilan dazote pourrait être bouclé grâce à la réduction de ces pertes combinée à dautres leviers (ex : le développement des légumineuses). Toutefois, la spécialisation des régions agricoles nécessite des études complémentaires sur le bouclage du cycle de lazote.
Prospective : Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050 - Résumé
Olivier MORA, Auteur ; Jeanne-Alix BERNE, Auteur ; Jean-Louis DROUET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2023A travers ses stratégies "De la ferme à la table" et "Biodiversité", l'Union Européenne s'est fixé l'objectif ambitieux de réduire de 50 % l'usage des pesticides chimiques d'ici 2030. Si les impacts de ces produits sur l'environnement et la santé sont en effet devenus une préoccupation majeure, s'en passer totalement reste malgré tout une problématique forte : dans quelles conditions et suivant quelles modalités une telle transition de nos modèles agricoles est-elle réalisable ? Avec quelles conséquences sur la production agricole, les régimes alimentaires et la souveraineté alimentaire de l'Europe ? Dans le cadre du programme prioritaire de recherche (PPR) "Cultiver et protéger autrement", et s'appuyant sur la littérature et sur huit groupes d'experts, une étude prospective a été réalisée. Elle propose trois scénarios pour une agriculture européenne sans pesticides chimiques à l'horizon 2050 : - Des chaînes alimentaires mondiales et européennes basées sur les technologies numériques et l'immunité des plantes pour un marché alimentaire sans pesticides chimiques ; - Des chaînes alimentaires européennes basées sur les holobiontes des plantes, les microbiomes du sol et des aliments, pour des aliments et des régimes sains ; - Des paysages complexes et diversifiés et des chaînes alimentaires régionales pour un système alimentaire européen une seule santé. Ce document en est le résumé.
Recommandations pour une Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles ambitieuse
Face à un changement climatique rapide et à un déclin de la biodiversité sans précédent, le modèle agricole productiviste, dont les conséquences sont désastreuses pour la nature, doit laisser place, pour Générations Futures, à une nouvelle organisation reposant sur lagronomie et la protection du vivant. La concertation sur la Loi dOrientation et dAvenir Agricoles a été lancée, en décembre 2022, autour de trois axes de travail : - lorientation et la formation ; - la transmission et linstallation des jeunes agriculteurs ; - la transition et ladaptation face au climat. Dans ce document, Générations Futures formule des recommandations et des alternatives afin de répondre aux enjeux alimentaires, sanitaires, climatiques, sociétaux et environnementaux actuels.
Sustainable food systems law: Policy recommendations for a meaningful transition
La loi-cadre de lUnion Européenne (UE) sur les systèmes alimentaires durables (SFS - Sustainable Food Systems) constitue une occasion unique dinitier un important changement vers un système alimentaire européen plus durable qui garantirait également, à terme, une équité sanitaire et sociale. Ce rapport présente des recommandations pour que lUnion Européenne construise une approche politique globale et cohérente, réunissant tous les secteurs et acteurs du système alimentaire, de la production à la consommation. Il a été rédigé par la Coalition européenne pour la politique alimentaire (EU Food Policy Coalition) et a été approuvé par de multiples organisations (ONG, associations ) engagées dans la préservation de lenvironnement et dans le développement dune agriculture plus durable. Cette Coalition apporte des recommandations, regroupées sous quatre grandes thématiques : 1 Utiliser une approche systémique pour travailler sur les systèmes alimentaires ; 2 Mettre en place un nouveau cadre de gouvernance pour le système alimentaire de lUE (principe de la démocratie alimentaire) ; 3 Développer des environnements alimentaires favorables (notamment grâce à des plans nationaux et en mettant en place des mesures au niveau de lapprovisionnement et du marketing) ; 4 - Garantir une forte responsabilité et équité tout au long de la chaîne alimentaire.
Avis 90 : Nouveaux comportements alimentaires : Propositions d'actions pour une alimentation compatible avec des systèmes alimentaires durables
Le Conseil National de l'Alimentation (CNA) est une instance consultative, placée auprès des ministres chargés de l'Environnement, de la Santé et de l'Agriculture. C'est un outil d'aide à la décision publique. En juillet 2021, le CNA s'est auto-saisi pour mener une réflexion sur les nouveaux comportements alimentaires. L'objectif de ce travail était de réfléchir à des pistes d'action et à des modalités d'adaptation des acteurs de la chaîne alimentaire et des politiques publiques qui permettraient d'accompagner et de favoriser l'évolution des comportements alimentaires vers une alimentation compatible avec des systèmes alimentaires durables, en France. Ainsi, le CNA a orienté ses réflexions autour de 4 objectifs communs : 1 - Favoriser le rééquilibrage entre la consommation d'aliments d'origine végétale et d'origine animale, en particulier à travers la modération dans la consommation de viande ; 2 - Développer et faire connaître les modes de production et de logistique répondant aux attentes de la société, en matière de durabilité et déquité, et limitant le gaspillage alimentaire ; 3 - Encadrer le développement des outils numériques afin de favoriser des comportements alimentaires durables ; 4 - Agir sur les contraintes limitant les possibilités de transition vers des systèmes alimentaires durables. Cet avis présente les 49 recommandations du CNA, dont 12 recommandations-clés à prioriser.
Crise agricole et crise alimentaire : Une alternative est possible : Des mesures concrètes pour répondre aux conséquences de la guerre et garantir une souveraineté alimentaire aux pays du Nord comme du Sud
Elyne ETIENNE, Auteur ; Alain DUCOS, Auteur ; Valentin BROCHARD, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL (MUNDO M, 47 Avenue Pasteur, 93 100, FRANCE) : AMIS DE LA TERRE (LES) | 2022Si le conflit russo-ukrainien va avoir de lourdes conséquences sur la sécurité alimentaire mondiale, notamment via une flambée des prix, le contexte alimentaire qui préexistait va empirer les impacts de ce conflit. Avant lagression russe de lUkraine, linsécurité alimentaire dans le monde était déjà en hausse pour la sixième année consécutive : en 2020, 2,4 milliards de personnes en souffraient, que ce soit en Europe (10 % de la population touchée) ou ailleurs. LONU avait dailleurs tiré le signal dalarme quant au risque de crise alimentaire mondiale en 2022. Face à cette situation, lurgence, à court terme, est avant tout liée à laccessibilité à certaines denrées alimentaires pour les populations les plus vulnérables. Les Amis de la Terre, ainsi que 20 autres organisations signataires, saccordent à souligner que des mesures productivistes ne sauraient répondre aux enjeux de la crise alimentaire. Dabord parce que la corrélation entre disponibilité physique et accessibilité économique des aliments nest pas linéaire, et ensuite parce que la production agricole dans les pays du Nord est déjà très intensive (les marges de manuvre pour produire plus sont donc extrêmement faibles). De plus, les productions destinées directement à lalimentation humaine sont, aujourdhui, minoritaires en Europe : 63 % des terres arables sont destinées à lalimentation animale (hors prairies permanentes) et 5 % à des cultures de céréales pour les agrocarburants. Dans ce document, sont présentées des mesures qui permettraient d'atteindre la souveraineté alimentaire dans les pays du Nord comme du Sud, via une véritable transition, autour des points suivants : régulation des prix agricoles et alimentaires, mobilisation et juste répartition des stocks de céréales existants, réorientation vers lalimentation humaine des cultures utilisées en élevage industriel et pour la fabrication dagro-carburants.
Demain, quel système agricole et alimentaire pour quelle société ?
Les 52 organisations rassemblées au sein du Collectif Nourrir sont toutes convaincues qu'une refonte du système agricole et alimentaire français est nécessaire. Cette publication décrit la vision du Collectif Nourrir d'un système souhaitable. Revenu, emplois, territoires, alimentation, santé, bien-être animal, environnement, résilience, autonomie, démocratie, solidarité, approche collective : pour que la transition soit systémique, le Collectif Nourrir donne sa vision des changements à opérer pour répondre à chacun de ces enjeux.
Dossier du mois : Commerce alimentaire : Des chemins tortueux jusquà notre assiette
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Elisa OUDIN, AuteurLa guerre en Ukraine a mis en évidence la forte prédominance de quelques grands groupes sur le commerce alimentaire mondial et les faiblesses de ce système. Limpact de cette guerre tient au fait que les belligérants sont des fournisseurs majeurs de blé, d'orge, de tournesol et de maïs. Sajoutent à cela les conséquences de ce conflit sur le coût des énergies. Ceci amène à une flambée des prix et à des risques de pénuries, dautant plus que le commerce alimentaire est devenu mondial. Dans ce système, les denrées, devenues sources de spéculation, font des kilomètres à travers la planète avant darriver par cargos géants dans nos ports, puis dans nos assiettes. Connaître lorigine des produits que lon consomme devient souvent quasi impossible, surtout avec un étiquetage aux mentions obligatoires très parcellaires. Le but ? Tirer les prix vers le bas et répondre aux demandes de lagroalimentaire et de la grande distribution qui veulent des produits standardisés et peu chers. Ce système, opaque, est aussi plus à risques en termes de fraudes. En plus de présenter les coulisses du marché mondial des denrées alimentaires, ce dossier fait des focus sur certains produits de base comme le blé ; les huiles de tournesol, de colza, de palme ; le poulet ; le sucre ; la viande de buf ; le lait ; les tomates fraîches ; le cacao et le café : origine, traçabilité, qualité selon lexistence de signes de qualité ou non, part de production et de consommation en France, risque de pénurie ou dinflation suite à la guerre ou au changement climatique . Pour faire face à ces risques de chocs, la souveraineté alimentaire devient un enjeu majeur. Certains présentent alors le productivisme agricole comme la solution, quitte à faire fi des questions environnementales ou de santé. Dautres dénoncent le lobbying de lagrochimie qui cherche à « instrumentaliser la guerre » à son bénéfice. Stocker, réguler pour sadapter aux crises, réduire les importations, favoriser les filières plus modestes, mieux tracées et rémunérant mieux les producteurs sont les moteurs dune autre approche, basée sur une résilience alimentaire réfléchie à léchelle des territoires, à partir daliments locaux diversifiés.
Inrae au Salon de l'agriculture : Métabio explore le changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn 2019, Inrae lançait Métabio, un métaprogramme de recherche, transversal et interdisciplinaire, dédié au changement déchelle de la bio, cette agriculture étant portée par la demande sociétale et par les politiques publiques. Dans le cadre du dernier Salon de lagriculture, Inrae présentait ce programme et, à cette même occasion, le chercheur Marc Benoit revenait sur la nécessité de reconsidérer la place de lélevage. En effet, la bio présente de nombreux avantages et services mais sous-entend une productivité un peu réduite, liée à une moindre intensification et notamment à linterdiction des intrants chimiques. Face à cela, divers leviers sont possibles à léchelle de la planète : maîtriser la démographie, limiter les pertes et les gaspillages, réduire les autres utilisations de terres infrastructures, énergie -, augmenter les surfaces cultivées, adapter les régimes alimentaires et assurer une productivité suffisante des surfaces agricoles. Sur ce dernier point, la diversification des productions, en associant plus l'élevage et les cultures, est un point-clé. Cela sous-entend de revoir la carte de la production agricole en France. Par ailleurs, réduire la part de protéines animales dans le régime alimentaire des humains est aussi un levier très important, tout en maintenant un élevage à une part optimale et en produisant sans compétition entre alimentation humaine et alimentation animale. Ceci donne alors une place particulière aux ruminants, capables de valoriser lherbe. Or, ces éléments sous-entendent dimportants changements, aussi bien au niveau de la production que des systèmes de transformation et de distribution des aliments. Réfléchir et travailler alors à léchelle des territoires est crucial pour appréhender les grands enjeux (souveraineté alimentaire, valeur ajoutée, environnement, aspects sociaux ) et mettre en uvre la transition.
Peut-on se passer des engrais azotés de synthèse ?
Gilles BILLEN, Auteur ; Josette GARNIER, Auteur ; Julia LE NOË, AuteurLa crise actuelle du coût énergétique et la guerre en Ukraine viennent plus que jamais souligner limportance de travaux récents qui montrent que la France, lEurope ou même le monde peuvent nourrir, dici 2050, une population grandissante (jusquà 11 milliards dhabitants au niveau mondial), sans recours aux engrais chimiques. Trois grands leviers sont mobilisables et à associer pour y arriver : i) Des systèmes de cultures basés sur des rotations longues intégrant des légumineuses, adaptées aux territoires et qui permettent un même niveau de production en protéines que les systèmes culturaux actuels basés sur les engrais de synthèse ; ii ) Le rétablissement de la complémentarité entre systèmes de cultures et élevage, avec le retour du bétail, surtout des ruminants, en zones céréalières, mais avec une densité de cheptel fortement réduite. Cette complémentarité cultures-élevage doit être associée à un renforcement de la concordance entre production et consommation locale et à un bouclage des cycles de nutriments intégrant une valorisation significative des excréments humains, notamment lurine, comme fertilisants ; iii) Une modification du régime alimentaire humain, avec des produits animaux ne représentant que 25-35 % de la ration protéique totale. La méthode de comptabilité biogéochimique GRAFS, développée par les auteurs, montre que lon peut ainsi nourrir le monde, tout en sauvegardant lenvironnement et en limitant les gaz à effet de serre, le tout sans utiliser dengrais chimiques. Les freins à la réalisation dun tel scénario sont plutôt de lordre des verrouillages sociotechniques et politiques, en cours aujourdhui pour maintenir une agriculture industrielle.
Prospective du système alimentaire et de son empreinte énergétique et carbone : Cinq visions de l'alimentation en France vers la neutralité carbone en 2050
Carine BARBIER, Auteur ; Christian COUTURIER, Auteur ; Patrice DUMAS, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 16 (3 Rue Michel Ange, 75 794, FRANCE) : CNRS | 2022Le projet de recherche SISAE (Simulation prospective du Système Alimentaire et de son Empreinte carbone), auquel participent notamment le CNRS, le CIRED, INRAE, Solagro et le CIRED, a pour objectif de dessiner différentes visions du système alimentaire français en 2050, dans le cadre des engagements européens à la neutralité carbone à cet horizon. Il cherche à répondre aux questions suivantes : Comment faire évoluer la production et la transformation des denrées alimentaires pour répondre à la demande future de la population, tout en réduisant limpact environnemental du système alimentaire ? Quels arbitrages cette évolution suscite-t-elle aux différents niveaux du système alimentaire (partage dusage des sols, importations et des exportations des produits et le transport associé, transformation, modes dapprovisionnement des ménages...) ? Cinq scénarios du système alimentaire sont décrit dans ce rapport : Génération frugale (avec 70 % de SAU bio) ; Coopérations territoriales (avec 50 % de SAU bio) ; Technologies vertes (20 % des surfaces en AB) ; Pari réparateur ; SNBC 2019 (stratégie nationale bas carbone). La partie 1 présente lempreinte énergétique et carbone du secteur alimentaire actuel, les éléments communs aux scénarios et le scénario Tendanciel. La partie 2 décrit, dans le contexte propre à chacun des 5 scénarios visant à la neutralité carbone, le système alimentaire en 2050. En partie 3, les consommations dénergie et les émissions de gaz à effet de serre des scénarios en 2050 sont décrites de manière comparative. Une analyse des leviers principaux dévolution des systèmes alimentaires vers la neutralité carbone est présentée en partie 4.
Rapport Planète Vivante 2022 : Pour un bilan « nature » positif
R.E.A ALMOND, Auteur ; M. GROOTEN, Auteur ; D. JUFFE BIGNOLI, Auteur ; ET AL., Auteur | GLAND (Rue Mauverney 28, 1196, SUISSE) : WWF INTERNATIONAL | 2022Nous sommes aujourd'hui confrontés à deux urgences : celle du changement climatique et celle de la perte de biodiversité. Toutes deux menacent le bien-être des générations actuelles et futures et sont intrinsèquement liées ; il est donc essentiel de comprendre le déclin de la nature et le changement climatique comme deux faces d'une même pièce. Aujourd'hui, c'est le changement d'utilisation (et particulièrement l'utilisation non soutenable) des terres qui alimente en grande partie cette double crise, puisqu'il détruit ou fragmente les habitats naturels de nombreuses espèces, végétales et animales, sur terre, en eau douce et en mer. Si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement à 1,5 °C, le changement climatique deviendra sûrement la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies. S'il n'existe pas de solution universelle, ce rapport Planète Vivante 2022 compile un très grand nombre de données relatives à lIndice Planète Vivante (qui mesure létat de santé de la nature depuis près de cinquante ans) et constitue une analyse complète de létat de la nature dans le monde, se faisant lécho de nombreuses voix et offrant différentes perspectives. Cette dernière édition du Rapport Planète Vivante confirme lampleur des crises que nous traversons ; toutefois, elle conforte aussi lidée que nous avons encore une chance d'agir.
Vers l'autonomie protéique en élevages de ruminants
Jérôme PAVIE, Auteur ; Benoît ROUILLE, Auteur ; Marie-Catherine LECLERC, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte de crise, les enjeux de souveraineté alimentaire se sont amplifiés, notamment pour de nombreux élevages français, très dépendants des concentrés protéiques importés (soja américain). Ce dossier technique, réalisé dans le cadre du projet Cap Protéines, propose une synthèse des connaissances permettant d'accompagner la réflexion autour de l'autonomie protéique en élevages de ruminants. La première partie traite de l'état du marché des ressources protéiques, en France, en Europe et dans le monde, et de la consommation des différentes ressources pour chaque type d'élevage français. La seconde partie présente des leviers techniques pour gagner en autonomie protéique, comme la valorisation de la ressource fourragère par le pâturage, l'optimisation des rations, ou encore l'introduction de mélanges céréales-protéagineux pour les concentrés... Des présentations de fermes, dont certaines en bio, décrivent des solutions techniques mises en uvre (partie 3). Des outils de conseil sont également présentés. La dernière partie met en avant le cercle vertueux de l'autonomie protéique, qui va de pair avec de meilleures performances environnementales et des résultats économiques plus stables.
En campagne pour l'agriculture de demain : Propositions pour une souveraineté alimentaire durable
Face aux bouleversements que connaît la société, notamment ceux induits par la crise sanitaire liée à la Covid-19 depuis 2020, la question de l'agriculture et de l'alimentation a retrouvé une place forte dans le débat public. Le principe de souveraineté alimentaire y est central. Si cette dernière est assurée, à ce jour, à l'échelle de la France, cet acquis reste réversible, fragile et disparate d'une filière à une autre. Dans ce rapport, l'Institut Montaigne, think tank indépendant créé en 2000, rend compte d'une importante étude sur la souveraineté alimentaire de la France, l'avenir de son agriculture et de son industrie agro-alimentaire. Après un état des lieux, des propositions d'orientations dans une optique de transition sont formulées.
Comparing productivity and feed-use efficiency between organic and conventional livestock animals
Ulysse GAUDARÉ, Auteur ; Sylvain PELLERIN, Auteur ; Thomas NESME, Auteur ; ET AL., AuteurEn agriculture biologique, les animaux d'élevage jouent un rôle important en fournissant des nutriments pour les terres cultivées (effluents délevage) et en procurant des aliments riches en nutriments pour la consommation humaine. Cependant, une vision globale sur la productivité de l'élevage bio manque. Cette étude a pour objectif de combler cette lacune en fournissant une première comparaison à léchelle mondiale des élevages biologiques et conventionnels. Pour cela, plusieurs critères ont été comparés (productivité animale, stratégie d'alimentation et efficience alimentaire) sur plusieurs espèces animales (bovins lait, porcins et volailles - poules pondeuses et poulets de chair). Les résultats montrent : 1 - une productivité animale inférieure de 12 % en bio ; 2 - des différences significatives dans la stratégie d'alimentation, en particulier en bovins lait biologiques, avec lutilisation dune proportion plus faible de concentrés et d'aliments en concurrence avec lalimentation humaine ; 3 une réduction de 14 % de lefficience alimentaire en bio (- 11 % pour les bovins lait biologiques et 47 % pour les poulets de chair) ; 4 l'efficience alimentaire réduite en bovins lait biologiques est compensée par une concurrence avec lalimentation humaine inférieure de 46 %. Ces résultats fournissent des informations essentielles pour modéliser l'expansion de l'agriculture biologique à léchelle mondiale.
Deux mains dans la terre
Jacques CAPLAT, Auteur ; Laetitia ROUXEL, Auteur | ARLES CEDEX (Place Nina-Berberova, BP 90038, 13 633, FRANCE) : ÉDITIONS ACTES SUD | 2021Cette bande dessinée raconte le cheminement de Fred, céréalier conventionnel, qui sinterroge sur ses pratiques, sur le modèle agricole en général et qui, au gré de rencontres, de discussions, de visites de fermes et de suivis de conférences en ligne ou en direct (dont une avec lun des auteurs, Jacques Caplat), évolue avec une prise de conscience qui le conduit à se convertir à lagriculture biologique et à transformer sa ferme (plantation darbres, introduction de moutons, cultures associées ). Après lhistoire illustrée, louvrage se poursuit par une partie, intitulée « Changer, une transition agroécologique », qui décrit les mécanismes de fonctionnement de lagriculture et les freins institutionnels et politiques au développement de lagriculture biologique et qui reprend les principes et les valeurs de la bio en sappuyant sur lhistorique et sur lapproche systémique. Le cas de lélevage est abordé, avec lintérêt de lélevage herbager pour le maintien des prairies qui régénèrent le sol et favorisent une forte biodiversité. Les auteurs stipulent quélever des animaux jusquà leur mort naturelle est possible, mais implique un autre modèle agricole pour que les paysans puissent en vivre.
Dossier : Agriculture : Gare à la propagande verte !
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Silvia PEREZ-VITORIA, Auteur ; François VEILLERETTE, Auteur ; ET AL., AuteurL'agriculture, de manière générale, se veut de plus en plus durable. En témoignent la croissance de l'agriculture biologique, certes, mais aussi l'émergence de nouvelles lois, de nouveaux labels et autres appellations. Dans ce dossier, les auteurs dénoncent, derrière tout cela, des opérations de propagande verte qui ne feraient qu'embellir l'image de l'agriculture sans en limiter réellement les impacts sur l'environnement, la qualité de vie des agriculteurs ou encore la souveraineté alimentaire.
Dossier de presse dOXFAM : Le virus de la faim se propage : Cocktail explosif : Les conflits, la Covid-19 et le changement climatique exacerbent la faim dans le monde
Dans ce rapport, Oxfam révèle que le nombre de personnes en situation de famine a été multiplié par six depuis le début de la pandémie, et que 20 millions de personnes supplémentaires sont confrontées à des niveaux dinsécurité alimentaire extrêmes, pour un nouveau total de 155 millions de personnes réparties dans 55 pays. Le rapport explore, en particulier, 3 facteurs principaux qui ont aggravé la situation de faim dans certains pays, révélant les inégalités criantes de notre monde. Premièrement, deux personnes sur trois en situation de crise alimentaire vivent dans un pays en guerre ou en conflit (notamment lAfghanistan, lÉthiopie, le Soudan du Sud, la Syrie, le Yémen, ainsi que le Sahel et en particulier le Burkina Faso). Les conséquences économiques de la Covid-19 sont le deuxième principal facteur de la crise alimentaire mondiale, aggravant la pauvreté et révélant les inégalités croissantes partout dans le monde. Le nombre de personnes en situation dextrême pauvreté devrait atteindre 745 millions fin 2021, soit une hausse de 100 millions de personnes depuis le début de la pandémie. Les femmes, les personnes déplacées et les travailleurs et travailleuses du secteur informel sont les plus durement touchés. Enfin, le troisième facteur aggravant la faim dans le monde cette année est le changement climatique. Près de 400 catastrophes météorologiques, notamment des inondations et des tempêtes record, ont continué de frapper des millions de personnes en Amérique centrale, en Asie du Sud-Est et dans la Corne de lAfrique.
Listes bibliographiques sur : les chaînes de valeurs et lagriculture biologique ; lenvironnement et lagriculture biologique ; la souveraineté alimentaire et lagriculture biologique ; la santé et lagriculture biologique
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Anna CARRAUD, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2021ABioDoc a réalisé quatre listes bibliographiques consacrées aux chaînes de valeurs dans les filières biologiques et aux impacts de lagriculture biologique sur : lenvironnement, la santé (humaine) et la souveraineté alimentaire. La liste dédiée aux chaînes de valeurs des filières biologiques apporte des renseignements sur lorganisation de ces chaînes de valeurs, la contractualisation, les relations producteurs-entreprises, les relations Nord-Nord Celle sur lenvironnement offre des éléments de comparaison entre lagriculture biologique et l'agriculture conventionnelle en matière dimpacts environnementaux (empreinte carbone, changement climatique, biodiversité, qualité de leau, qualité de lair ). La bibliographie sur la santé offre également des éléments de comparaison entre agriculture biologique et agriculture conventionnelle, mais en matière de santé (cancer, obésité, diabète ) et de qualité des produits (valeurs nutritionnelles, qualité sanitaire, présence de résidus de pesticides ). Enfin, celle sur la souveraineté alimentaire fournit des renseignements sur la capacité de lagriculture biologique à atteindre la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire. Les différentes références bibliographiques sélectionnées ont été publiées entre 2010 et 2021.
Nantes, ville nourricière
Marie ARNOULD, AuteurHéritière d'un riche passé maraîcher, la ville de Nantes (44) se réinvente, notamment en attribuant de l'espace et des moyens à des projets d'agriculture urbaine. Loin des clichés, cette agriculture urbaine se veut avant tout productive et ancrée dans un projet de territoire. Olivier Durand, agronome de formation, gère un jardin potager en bacs, de 1 000 m2, créé en 2016, et dont les légumes alimentent une partie des besoins du restaurant/tiers-lieu la Cantine du Voyage, qui a financé le projet. Olivier Durand exploite aussi 3 000 m 2 à proximité de la ville. Pour lui, cette complémentarité ville/campagne assure à son activité la viabilité financière nécessaire. Le maraîcher s'occupe également du potager du restaurant étoilé l'Atlantide. Autre lieu dédié à l'agriculture, à deux pas de l'île de Nantes, l'Agronaute est une ferme urbaine transitoire qui préfigure la création de la Ferme des 5 Ponts, portée par 2 associations, lieu hybride qui accueillera des personnes en situation de précarité, un restaurant solidaire, une boutique Emmaüs et une ferme urbaine. Un peu plus loin, le Champignon urbain, créé en 2017, aujourd'hui GAEC de 3 personnes, produit 150 kg de champignons par semaine. Dans le quartier du Doulon, qui a donné son nom à la laitue originaire de ce quartier de Nantes, un programme d'urbanisme intègre le projet de création de 4 fermes urbaines sur 7 ha. Grâce au soutien de la Métropole envers les projets collectifs, d'autres maraîchers s'inscrivent dans cette dynamique qui cherche à allier urbanisation, restauration des écosystèmes et approvisionnement local. Citons aussi le projet de l'Etable nantaise, qui vise à faire pâturer des vaches dans l'agglomération. Aujourd'hui, avec une SAU de 13 500 ha et en inscrivant l'agriculture urbaine au cur de sa stratégie d'aménagement du territoire, Nantes est l'une des métropoles françaises les plus avancées en matière d'autonomie alimentaire.
Pour une alimentation saine et durable : Analyse des politiques de l'alimentation en France : Rapport pour l'Assemblée nationale
Julien FOSSE, Auteur ; Peggy FURIC, Auteur ; Cyril GOMEL, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS Cedex 07 (20 Avenue de Ségur, TSA 90725, 75 334, FRANCE) : FRANCE STRATÉGIE | 2021France Stratégie publie un rapport sur les politiques de lalimentation dans leurs composantes économiques, sociales, environnementales et de santé publique, réalisé à la demande de Richard Ferrand, président de lAssemblée nationale. La politique agricole et agroalimentaire fait face à de nouveaux défis : relève de générations chez les agriculteurs, impacts environnementaux des modèles de production, adaptation au changement climatique, amélioration des revenus et diminution de leur irrégularité, transformations à venir de la politique agricole commune vers un meilleur équilibre entre les considérations de production et de productivité, et celles denvironnement. Les instruments mobilisés par les politiques nationales de nutrition et dalimentation napportent que des réponses partielles à ces grands défis. Cependant, une politique de lalimentation peut contribuer à rechercher de nouvelles convergences envers laction à mener pour une alimentation plus saine, et la nécessité de produire les aliments de manière plus respectueuse de lenvironnement. France Stratégie propose, dans ce rapport, ses recommandations.
Rapport dinformation sur lautonomie alimentaire de la France et au sein de ses territoires
Pascale BOYER, Auteur ; Julien DIVE, Auteur | PARIS 07 SP (126 Rue de l'Université, 75 355, FRANCE) : ASSEMBLÉE NATIONALE | 2021Le 12 mars 2020, à la veille du premier confinement, le Président de la République a déclaré, dans son discours destiné aux Français, que " Déléguer notre alimentation [...] est une folie ". La crise de la Covid-19 a, en effet, ravivé des craintes anciennes de pénuries alimentaires, puisque les confinements successifs ont révélé un certain nombre de faiblesses structurelles et de dépendances au sein du notre système de production alimentaire. Suite à ce constat, des rapporteurs de la Commission des Affaires économiques de lAssemblée Nationale ont dressé un état des lieux autour de la question de lautonomie alimentaire de la France. Ils ont ainsi pu dégager vingt pistes dactions permettant de bâtir une stratégie pour reconquérir lautonomie alimentaire, tout en répondant à trois grands défis : celui de la compétitivité des prix et de la compétitivité hors prix (la compétitivité hors prix désigne la capacité à gagner des parts de marché en jouant sur des critères autres que le prix) ; un défi humain, puisque les secteurs agricoles et agroalimentaires font face à de profondes crises de vocation ; un défi environnemental, notamment avec les changements climatiques en cours. Ce rapport comprend, à la fois, létat des lieux et les différentes propositions dactions accompagnées de leurs explications.
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2021 : Rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients face aux chocs et aux situations de stress
Depuis deux ans, la pandémie de Covid-19 met en exergue la vulnérabilité des systèmes agroalimentaires face aux chocs et aux situations de stress. Ce contexte a entraîné une augmentation de linsécurité alimentaire et de la malnutrition à l'échelle mondiale. Face à ce constat, il est nécessaire de prendre des mesures pour rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients, efficients, durables et inclusifs. Ce rapport réalise un état des lieux, à léchelle mondiale, de la situation de l'alimentation et de l'agriculture. Il présente notamment des indicateurs sur la résilience des systèmes agroalimentaires, en les illustrant par des exemples concrets. Ces indicateurs permettent de mesurer la solidité de la production primaire et la garantie de laccès (physique et économique) à lalimentation, et ainsi, dévaluer la capacité des systèmes agroalimentaires à absorber des aléas (aspect essentiel de la résilience). Ce rapport détaille également les différents points de vulnérabilité des chaînes dapprovisionnement et la manière dont les ménages ruraux font face aux risques et aux chocs. Des solutions sont également apportées afin de parvenir au meilleur équilibre possible entre le renforcement de la résilience, l'efficience et l'inclusivité. Ce rapport a ainsi pour objectif de donner des indications aux décideurs politiques pour renforcer la résilience des chaînes dapprovisionnement alimentaire et assurer de façon durable, même en cas de perturbation, laccès de tous à une alimentation suffisante, sûre et nutritive.
Système alimentaire des Hauts-de-France : Diagnostic de sa durabilité et de sa résilience
Fin 2020, lADEME (lAgence de la transition écologique) a commandité un diagnostic du système alimentaire des Hauts-de-France. Cette étude a été réalisée en lien étroit avec la Région et la DRAAF. Lobjectif était dorienter les politiques daccompagnement des démarches territoriales autour de lagriculture, des filières agro-alimentaires et de lalimentation. Ce diagnostic a été mis en uvre conjointement par le Bureau dAnalyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC) et par Bio en Hauts-de-France, entre janvier et mai 2021. Il a mobilisé un large ensemble de bases de données publiques, détudes et de rapports publiés par la recherche académique, par des institutions et par des acteurs locaux. Ce diagnostic révèle que la région des Hauts-de-France apparaît comme excédentaire en terres agricoles par rapport aux besoins alimentaires de ses 6 millions dhabitants (elle pourrait nourrir 1,8 million dindividus supplémentaires). Ses capacités de transformation agroalimentaire et les volumes demplois associés sont, en revanche, insuffisants pour répondre à la demande en produits transformés des habitants. Du point de vue de la durabilité, son système alimentaire génère des pressions environnementales et sociales sur le territoire : paysages peu favorables à la biodiversité, dégradation de la qualité des sols et de leau, érosion des emplois Il est néanmoins possible de faire évoluer le système alimentaire actuel vers un système plus vertueux. Pour identifier la mise en uvre potentielle de feuilles de route stratégiques, deux scénarios pour 2050 ont été établis, le scénario "Tendanciel" et le scénario "Résilience et préservation". Dans ce dernier, les surfaces en AB passent à 50 %, les emplois agricoles augmentent de 58 %, etc.
Abattoirs paysans : Eleveurs, consommateurs, tous engagés ! Pour une fin de vie digne des animaux
Coline JOSSE, Auteur ; Martial GRANJON, Auteur ; Stéphanie MOULIN, Auteur ; ET AL., Auteur | LYON (58 Rue Raulin, 69 007, FRANCE) : RÉSEAU AMAP AUVERGNE-RHONE-ALPES | 2020Le projet TRAPPAPAE (TRAnsfert Par et Pour les Agriculteurs, Pour une transition Agro-Ecologique) a été lauréat du programme « Animation régionale des partenariats pour linnovation et le développement agricole » de 2019. Dans le cadre de ce projet, le Réseau AMAP Auvergne-Rhône-Alpes a animé un groupe de travail sur la thématique de labattage de proximité, en collaboration avec la FADEAR et la Confédération paysanne. Les différents travaux effectués ont notamment conduit à la rédaction de cette brochure qui apporte un éclairage sur la situation de labattage en France et donne des arguments pour soutenir labattage de proximité. Elle commence par fournir des données chiffrées sur le nombre (en forte diminution) dabattoirs en France. Elle explique ensuite pourquoi la réappropriation de labattage par les producteurs est un enjeu important pour développer des filières durables et de proximité. Elle sappuie pour cela sur six principaux arguments : 1 soutenir lélevage paysan ; 2 aider à atteindre la souveraineté alimentaire ; 3 respecter la dignité animale ; 4 garantir lautonomie des paysans ; 5 optimiser la qualité de la viande ; 6 améliorer les conditions de travail des membres de cette filière.
Les avis du CESE : Pour une alimentation durable ancrée dans les territoires
Les effets de la récente crise sanitaire (nombre croissant de personnes en situation précaire, fragilités de certains modèles de production et circuits de distribution ) ont contribué à refaire de lalimentation un enjeu de société majeur. Le système alimentaire mondialisé construit au XXème siècle, du fait de ses impacts sur le climat, la santé et les ressources naturelles, nest pas durable et doit être repensé en privilégiant une approche territoriale systémique. Les initiatives autour des circuits courts, des circuits de proximité et des Projets alimentaires territoriaux (PAT) se multiplient et amorcent une transition vers des modèles plus résilients. Cependant, elles restent encore éparpillées. Les politiques publiques, trop cloisonnées, se confrontent aux stratégies économiques de segmentation commerciale, avec le risque de renforcer les ségrégations sociales. La transition alimentaire suppose une large accessibilité des régimes alimentaires durables, en permettant aux citoyennes et aux citoyens dêtre acteurs de ce changement. Cest pourquoi, dans ce rapport, le Conseil économique social et environnemental (CESE) apporte son avis et formule des préconisations afin de permettre laccès de toutes et tous à une alimentation durable, de qualité, saine, équilibrée et ancrée dans les territoires. Il commence par détailler les différents enjeux. Il identifie ensuite les différents obstacles à une plus grande autonomie des territoires, avant dexpliquer la nécessité dune approche systémique et deffectuer des préconisations.
Covid-19 et agriculture, on va tous mûrir ?
FORME-TOI DURABLE, Auteur ; SUR LA ROUTE DE NOS ASSIETTES, Auteur ; AGRINOVENT, Auteur ; ET AL., Auteur | FRANCE : FORME-TOI DURABLE | 2020La crise de la Covid-19 révèle les failles de notre système alimentaire. Neuf étudiants en agronomie à Montpellier SupAgro, engagés via différents projets dans la transition agroécologique, ont réalisé une vidéo pédagogique pour décrypter les impacts de la Covid-19 sur le système alimentaire français. Cette vidéo fait un état des lieux rapide des problèmes liés à l'agriculture actuelle, comme la dépendance aux énergies fossiles, la production mondialisée qui peut provoquer des difficultés daccès en temps de crise ou lartificialisation des sols. Les pistes damélioration à explorer, pour la France, sont nombreuses et diverses : mise en uvre de pratiques agroécologiques, réappropriation des équipements de production par les agriculteurs, renforcement de lemploi agricole Cependant, le changement de système doit prendre en compte le contexte mondial. Il faudrait renégocier les accords internationaux et assurer à chacun la souveraineté alimentaire. Les citoyens et les acteurs politiques doivent s'intéresser au système alimentaire et être à l'écoute du monde agricole pour réussir un changement durable.
Document d'information médias d'Oxfam : Le virus de la faim : comment le coronavirus sème la faim dans un monde affamé
En 2019, on estimait à 821 millions le nombre de personnes vivant dans linsécurité alimentaire, dont environ 149 millions souffrant de la faim à un niveau critique. Dans certains endroits du monde, la faim gagnait déjà du terrain avant l'apparition de la pandémie de COVID-19. Le coronavirus est venu sajouter à un contexte déjà fragilisé par des conflits, des inégalités croissantes et une crise climatique qui saggrave. Ce rapport étudie comment la pandémie de COVID-19 aggrave la situation. Il relève 10 foyers de famine extrême qui, ensemble, concentrent 65 % des personnes souffrant de la faim à un niveau critique dans le monde : Yémen, République démocratique du Congo, Afghanistan, Venezuela, Sahel et pays d'Afrique de l'Ouest, Éthiopie, Soudan, Soudan du Sud, Syrie et Haïti. De nouveaux pays accusent des niveaux de sous-alimentation croissants (Inde, Afrique du Sud et Brésil) avec des personnes qui ont basculé dans la pauvreté. Ce rapport met également en lumière un système alimentaire mondial qui échoue à distribuer équitablement la nourriture et plonge des millions de personnes dans la faim sur une planète qui produit pourtant suffisamment pour nourrir tout le monde. Oxfam préconise 6 mesures à mettre en uvre immédiatement par les gouvernements.
Dossier : L'accaparement des terres
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Michel MERLET, Auteur ; Quentin MATHIEU, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier apporte des éclairages sur le phénomène d'accaparement de terres agricoles à travers le monde, qui représente, selon lONG GRAIN, environ 30 millions d'ha sur les 10 dernières années. Il aborde notamment les points suivants : achat de terres, en France, par des investisseurs étrangers ; introduction de fonds d'investissement ou de sociétés de gestion d'actifs dans la propriété des entreprises et des exploitations agricoles ; appropriation de terres pour des activités d'extraction de ressources ou de plantations intensives en chassant les populations locales qui y pratiquaient lagriculture vivrière. Certaines expériences positives, à léchelle française, sont ensuite présentées : achat de terres par Terre de Liens pour linstallation paysanne en AB ; commune de Moëlan-sur-Mer (29) qui a réussi à remettre en culture 120 ha de terres inoccupées.
Dossier : Terre paysanne
Jean-François PÉRIGNÉ, Auteur ; Jean CABARET, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier revient sur La Via Campesina, le vaste réseau paysan mondial qui rassemble des milliers de paysans. Il a été fondé en 1993, à Mons, en Belgique, et il est issu du rassemblement de syndicats et dorganisations paysannes issus de 35 pays différents. La Via Campesina a été fondée pour défendre les droits des paysans et pour les représenter de manière indépendante (indépendance vis-à-vis des ONG et des autres financeurs). Ce dossier regroupe une dizaine de témoignages de paysans français, européens et dautres régions du monde, impliqués de près ou de loin à La Via Campesina. Ces témoignages permettent de retracer lhistoire de ce réseau et de rappeler ses objectifs, ainsi que les actions quil a menées. Ces témoignages détaillent également le rôle de représentation des paysans de La Via Campesina au sein de différentes instances internationales (ONU, FAO ).
Dossier : Zoom sur les ruralités dans lépidémie de Covid-19
Jade LEMAIRE, Auteur ; Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jean-Sébastien PIEL, Auteur ; ET AL., AuteurLépidémie de Covid-19 a entraîné de nombreux changements dans notre société. Ce dossier sintéresse plus particulièrement aux changements engendrés dans les territoires ruraux. Il donne la parole à différents acteurs (agriculteurs, habitants, responsables associatifs ) afin quils partagent des initiatives ou des réflexions soulevées par cette crise, notamment sur lapprovisionnement local et la souveraineté alimentaire. Certaines incohérences de notre système alimentaire ont en effet été mises en évidence durant le printemps 2020 : alors que les filières étaient désorganisées et que certaines dentre elles étaient en surproduction, la pauvreté et les distributions sociales de produits alimentaires ont augmenté en France. Une tribune, publiée le 12 mai par un collectif dassociations et de syndicats (dont la Confédération paysanne, le Réseau Civam ), questionnait la souveraineté alimentaire et démontrait limportance du rôle des paysans dans celle-ci. Pour les Civam, cette épidémie a en effet mis en avant la nécessité de mettre en place des systèmes de production autonomes et économes. Elle a aussi souligné limportance des collectifs dagriculteurs. Par ailleurs, pour faire face à la fermeture des marchés et autres débouchés, des agriculteurs se sont mobilisés pour pouvoir continuer à vendre en circuits courts. Les AMAP ont été très résilientes grâce à la pertinence de leur modèle basé sur la solidarité entre les producteurs et les consommateurs. Plusieurs autres initiatives en lien avec les circuits courts sont décrites : vente à la ferme, épicerie paysanne, groupement dachat de produits locaux, possibilité doffrir des paniers de produits locaux à des personnes dans le besoin, plantation de pommes de terre et de courges dans des tiers-lieux pour éviter les fins de mois difficiles Dautres initiatives et réflexions, moins en lien avec le secteur agricole, sont également abordées dans ce dossier.
Organic Farming in India - A Summary
S. ALAGAPPAN, AuteurL'Inde produit une grande diversité de cultures vivrières, notamment des céréales, des légumineuses et des oléagineux. L'agriculture diversifiée est la priorité du gouvernement. Un soutien technique et financier est apporté aux agriculteurs pour encourager la diversification, en particulier dans les domaines du maraîchage, de l'horticulture, des plantes médicinales et aromatiques, de l'apiculture et de la sériciculture (élevage de vers à soie). En ce qui concerne les techniques de l'agriculture biologique, elle sont pratiquées en Inde depuis des milliers d'années. La population indienne a prospéré grâce à ce type dagriculture. Depuis la colonisation du pays et larrivée de lagriculture moderne, des effets néfastes ont été constatés : augmentation des résidus de pesticides dans les matières alimentaires, eutrophisation des eaux de surface et souterraines, augmentation des émissions de protoxyde d'azote qui nuisent à la couche d'ozone Les écologistes font pression pour mettre en place des systèmes de production plus durables, notamment en agriculture biologique. Cet article analyse l'importance de l'agriculture biologique en Inde. Pour cela, il sintéresse aux principes de l'agriculture biologique, à la place de ce type dagriculture dans l'économie rurale, aux modes de consommation et à l'exportation de produits biologiques.
Programme national pour lalimentation : 39 projets lauréats de lappel à projets 2019-2020
La crise sanitaire Covid-19 a souligné la nécessité de renforcer la résilience du système alimentaire français et limportance de relocaliser notre agriculture et notre alimentation. Dans ce contexte, le ministère de lAgriculture et de lAlimentation a souhaité renforcer le développement des projets alimentaires territoriaux (PAT). Ces projets, portés par une collectivité, une association ou un collectif dagriculteurs, sont construits sur un territoire et fédèrent lensemble de ces acteurs afin de favoriser lancrage local de lalimentation : création de circuits courts, approvisionnement de cantines scolaires par les producteurs locaux, structuration de filières locales pour rapprocher loffre de la demande Ce document présente les 24 nouveaux PAT retenus dans le cadre de la sixième édition de l'appel à projets du Programme national pour l'alimentation (édition 2019-2020). Il présente également 15 projets innovants ou pilotes pouvant servir à lessaimage de démarches exemplaires. Parmi les lauréats : des projets dapprovisionnement de cantines scolaires avec des produits locaux et bio ; des projets déducation à lalimentation ou de lutte contre le gaspillage ; des programmes daccès à une alimentation de qualité pour des populations précaires ou encore des magasins solidaires et des marchés de producteurs locaux. Pour rappel, le Programme national pour lalimentation fait suite aux États généraux de lalimentation et à la loi EGAlim.
Vers la résilience alimentaire : Faire face aux menaces globales à léchelle des territoires
Ce rapport est le fruit dun an et demi de recherches menées par lassociation Les Greniers dAbondance, en partenariat avec de nombreux scientifiques, experts et acteurs du terrain. Il expose les vulnérabilités du système alimentaire contemporain face à différentes crises systémiques : changement climatique, épuisement des ressources énergétiques et minières, effondrement de la biodiversité, dégradation et artificialisation des sols Après avoir effectué un état des lieux détaillé de ces menaces vis-à-vis de nos systèmes alimentaires, ce rapport propose une liste dindicateurs et doutils pour diagnostiquer la résilience alimentaire dun territoire. Afin quune collectivité puisse augmenter la résilience de son système alimentaire, onze leviers dactions sont ensuite détaillés : augmenter la population agricole, préserver les terres agricoles, favoriser lautonomie technique et énergétique des fermes, diversifier les variétés cultivées et développer lautonomie en semences, évoluer vers une agriculture nourricière, généraliser lagroécologie Ces leviers dactions ont été réfléchis de manière pragmatique et pour quils soient réalisables par les collectivités, en prenant en compte leurs compétences réglementaires, ainsi que leurs contraintes politiques et budgétaires. Ces leviers sont illustrés à laide dexemples concrets de projets innovants déjà mis en uvre en France et dans dautres pays. Enfin, des conseils méthodologiques sont apportés pour structurer, animer et financer un projet de résilience alimentaire territorial.
Vers la résilience alimentaire : Faire face aux menaces globales à l'échelle des territoires
Cette publication marque laboutissement dun travail de recherche et d'enquêtes dun an et demi, conduit par lassociation Les Greniers dAbondance et de nombreux partenaires scientifiques, experts et acteurs de terrain. L'ouvrage dresse un état des lieux transversal et détaillé du système alimentaire français contemporain et de ses vulnérabilités face à différentes crises systémiques : changement climatique, épuisement des ressources, effondrement de la biodiversité Des voies de résilience et des leviers d'action sont identifiés et décrits (augmenter la population agricole, favoriser l'autonomie technique et énergétique des fermes, généraliser l'agroécologie, simplifier et raccourcir la logistique et l'achat alimentaire, etc.). Des outils concrets sont proposés, destinés aux acteurs du territoire, aux collectivités, aux entreprises, aux agriculteurs et aux citoyens, pour bâtir un système alimentaire plus résilient, soutenable et équitable. Un chapitre est consacré à la construction et au financement de projets de résilience alimentaire.
Your land, my land, our land: Grassroots strategies to preserve farmland and access to land for peasant farming and agroecology
Véronique RIOUFOL, Auteur ; Ivan MAMMANA, Auteur ; Alisha SESUM, Auteur | BRUXELLES (Rue Grisar 38, 1070, BELGIQUE) : NYELENI (Food sovereignty movement in europe and central asia) | 2020En Europe, un nombre important d'actions et d'expériences foncières sont nées et se sont développées au cours de ces dernières décennies pour protéger les terres agricoles et accorder l'accès à la terre aux acteurs de l'agriculture paysanne et agroécologique. Ces initiatives se font, dans de nombreux cas, de manière collective et communautaire. Malgré les difficultés, ces actions montrent qu'il existe bel et bien des moyens pour protéger les terres agricoles, en tant que ressource fondamentale et collective, tout en luttant contre l'accaparement, la concentration et la destruction des terres. Ce manuel est publié par lassociation Nyéléni Europe et Asie centrale, un mouvement qui lutte pour la souveraineté alimentaire. Ce manuel vise à fournir de l'espoir et de l'inspiration aux différentes actions et expériences foncières, et à soutenir des luttes locales. Il a également pour objectif de nourrir de nouvelles initiatives, en s'appuyant sur un large éventail d'approches et d'options stratégiques basées sur des histoires et des expériences réelles et réussies à travers toute lEurope.
La Déclaration de lONU sur les droits des paysan.ne.s : Outil de lutte pour un avenir commun
Ce livre raconte lépopée dune initiative paysanne devenue une Déclaration de lONU Après 17 ans de lutte, les paysan.ne.s et leurs allié.e.s voient leurs efforts récompensés : une Déclaration de l'ONU sur les droits des paysans a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies, le 17 décembre 2018. Ce combat pour la protection des droits des paysans a une longue histoire. Il est mené depuis sa fondation par la Vía Campesina, qui regroupe aujourd'hui plus de 250 millions de paysans et paysannes à travers le monde. Le CETIM (Centre Europe Tiers Monde) l'a accompagné depuis le début. Les moments forts, les rapports de force, les stratégies et les étapes de cette aventure sont relatés. La Déclaration y est également présentée : un instrument indispensable pour une alimentation saine, pour les semences paysannes, la préservation de l'environnement et de la biodiversité, et la protection des producteurs de nos aliments eux-mêmes. Un instrument pour bien d'autres luttes futures communes...
S'adapter au changement climatique
Adrien LASNIER, Auteur ; Guy DUBON, AuteurCertains impacts du changement climatique se font déjà ressentir sur les cultures : augmentation des températures, aléas climatiques intenses et fréquents, augmentation des ravageurs Selon le dernier rapport du Giec (Groupe intergouvernemental sur lévolution du climat), la dégradation des sols et le réchauffement climatique sont deux phénomènes liés : la croissance de lutilisation des terres aggrave le réchauffement climatique et ces sols stockent moins de CO2. Ce phénomène devrait menacer à terme la souveraineté alimentaire de régions entières. Le Giec préconise une refonte de nos systèmes alimentaires en consommant plus de produits végétaux et animaux durables. Toutefois, selon une étude de lAcadémie américaine des sciences (PNAS), les récoltes de légumes mondiales pourraient chuter de 30 % dici la fin du siècle. LAdeme (Agence de lenvironnement et de la maîtrise de lénergie) a publié, en septembre 2019, un guide méthodologique pour développer une stratégie dadaptation au changement climatique à léchelle dune filière agroalimentaire. Cette méthode est actuellement expérimentée sur les filières pommes en Pays-de-la-Loire, bovins viande en Bourgogne et maïs en Occitanie. En parallèle, un second article présente Oracle, lObservatoire régional sur lagriculture et le changement climatique de Nouvelle-Aquitaine.
Et si on changeait déchelle ? : Autonomie alimentaire territoriale
Domitille POULIQUEN, AuteurDans le cadre du projet ECLAT (Expérimenter avec des collectifs locaux une agroécologie territoriale), le GRAPEA (Groupe de Recherche pour une Agriculture Paysanne Econome et Autonome) propose de traiter la thématique de lautonomie alimentaire territoriale. Pour ce faire, trois points ont été abordés : les complémentarités entre les fermes du territoire, l'identification des acteurs à impliquer et les bénéfices et valorisations possibles.
Lalimentation bio dans le monde : au cur des territoires, saine et accessible : Références bibliographiques sélectionnées pour le Séminaire International de lAgence BIO du 29 mars 2018
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Anna CARRAUD, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2018Cette sélection bibliographique a été réalisée dans le cadre du 13ème Séminaire International sur l'agriculture biologique organisé par lAgence BIO, qui s'est déroulé le 29 mars 2018 à Paris et qui portait sur le thème : « Lalimentation bio dans le monde : au cur des territoires, saine et accessible ». Elle a été réalisée principalement à partir de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique, accessible à ladresse : http://abiodoc.docressources.fr, et gérée par ABioDoc (service de VetAgro Sup et missionné par le Ministère de lAgriculture). Les références bibliographiques sélectionnées pour ce document portent sur les thématiques des tables rondes du séminaire : Souveraineté alimentaire et alimentation bio dans les territoires ; Alimentation bio et santé ; Alimentation bio, des produits de qualité dans nos assiettes ; Alimentation bio dans les cantines.
Bees coop : Etre l'acteur de sa propre souveraineté alimentaire
Dominique PARIZEL, AuteurLe modèle de Park Slope Food Coop de New York a inspiré une cinquantaine de "supermarchés" participatifs en France. En Belgique, le magasin bio Bees coop, qui a ouvert dans un quartier de Bruxelles il y a 3 ans, est aussi inspiré de ce modèle. Son objectif : donner accès à une alimentation de qualité à prix abordables pour tout le monde en offrant une alternative globale - avec une gamme complète de produits - à la grande distribution classique. Quiconque peut venir y faire ses courses, à la condition de devenir coopérateur. Il suffit de prendre au moins une part, et de s'engager à venir travailler deux heures quarante-cinq minutes toutes les 4 semaines. Cette organisation implique le consommateur, qui devient partie prenante du magasin où il fait ses courses. Aujourdhui, Bees coop compte 1 600 membres. Quentin Crespel explique en détail comment fonctionne le magasin, quels sont ses partenaires (producteurs, transformateurs, Ville de Bruxelles, écoles, Université...), les difficultés rencontrées, mais aussi les projets. Si 90 % des produits proposés à Bees coop sont bio, le premier objectif reste la qualité au bon prix. Un des axes militants du projet consiste à faire de la pédagogie et à montrer que les prix pratiqués dans la grande distribution classique ne reflètent pas la réalité La finalité sociale du projet comprend une partie éducative et une partie partage des connaissances. Bees coop organise de nombreuses actions de sensibilisation afin de questionner lacte de manger aujourdhui. Ancrée dans son quartier, la coopérative souhaite conserver une taille humaine. Elle est prête à partager son expérience pour que dautres magasins participatifs puissent voir le jour à Bruxelles, afin de créer des endroits pour faire ses courses qui soient aussi des lieux de rencontres porteurs de vraies valeurs autour de lalimentation.
Burkina-Faso : Un collectif citoyen en lutte pour lagro-écologie
Christian LEGAY, AuteurAu Burkina-Faso, le CCAE (Collectif citoyen promoteur de lagro-écologie) lutte contre les OGM. La culture de coton Bt a commencé dans les années 2000 malgré les réserves de scientifiques indépendants et de la société civile et, selon le CCAE, en violation de la convention sur la diversité biologique de 1992 et du protocole sur la biosécurité de 2000. Face aux résultats mauvais de la culture de ces OGM (peu de hausse de rendements, semences coûteuses, fibre de mauvaise qualité), les sociétés cotonnières ont abandonné la production de coton OGM en 2016. Aujourdhui, le niébé Bt (haricot très consommé en Afrique) est en station de recherche et pourrait sortir en plein champ en 2019. Cela serait une menace contre la souveraineté alimentaire du pays et entraînerait la privatisation des semences et laccentuation du processus dérosion des variétés locales par des contaminations. Face à ces menaces, le CCAE a organisé une marche, le 2 juin 2018, à Ouagadougou, qui a rassemblé des producteurs venant de tout le pays. Un mémorandum a été remis aux autorités pour demander un moratoire de 10 ans.
Dossier : Le printemps de l'agriculture citoyenne et territoriale
Hélène BUSTOS, Auteur ; Fabrice BUGNOT, Auteur ; Joël DURAND, Auteur ; ET AL., AuteurLe Pôle Inpact (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale), créé en 2003, réunit aujourd'hui dix associations de développement agricole : l'InterAFOCG, le réseau Civam, la Fadear, Terre de Liens, Solidarité Paysans, le Miramap, Accueil Paysan, Nature et Progrès, le MRJC et l'Atelier Paysan. A travers des témoignages et des initiatives, ce dossier présente ce collectif qui uvre pour le développement d'un modèle de souveraineté alimentaire et un projet de société reposant sur des agricultures à taille et finalités humaines. Depuis deux ans, ensemble, ces dix structures travaillent sur une remise à plat du projet politique collectif qu'elles portent. Celui-ci repose sur deux piliers : mener collectivement des actions (études, analyses, formations...) et travailler à leur reconnaissance au sein des institutions pour contribuer à la réorientation des politiques publiques.
Dossier : La souveraineté alimentaire
Bénédicte BONZI, Auteur ; Serge MULLER, Auteur ; Josie RIFFAUD, Auteur ; ET AL., AuteurLa souveraineté alimentaire, terme utilisé pour la première fois par la Via Campesina en 1996, peut être définie comme le droit de choisir comment se nourrir. A travers des témoignages et des points de vue, ce dossier apporte quelques éléments de définition et de réflexion sur ce concept, dans lesquels apparaît, parfois, la place des OGM. Les positions et engagements de certaines institutions sont présentés (FAO, G8), de même que les situations dans certains pays (Inde, Burkina Faso, Argentine, Moyen-Orient...).
Annadana, semer pour la vie
Françoise MARISSAL, AuteurA Bangalore, dans le sud de l'Inde, la fondation Annadana Seed and Soil Savers uvre en faveur des petits paysans. A sa tête, Sangita Sharma, qui s'indigne qu'il ne reste plus que 5 000 variétés de riz aujourd'hui, en Inde, contre 200 000 jadis. L'association a pour but de collecter et de préserver les semences traditionnelles afin de les redistribuer aux paysans. Elle a été fondée en 2001, avec le soutien de Kokopelli. Sur 2 ha, une ferme pédagogique et de conservation a été mise en place. Deux-tiers de la surface sont consacrés à la culture biologique de variétés anciennes afin d'alimenter la banque de semences, l'autre tiers servant à nourrir la vingtaine de fermiers et leurs familles qui y habitent et y travaillent. Un autre enjeu est de montrer aux paysans qu'avec l'agriculture bio, ils peuvent produire leurs propres graines et réaliser eux-mêmes leurs produits de lutte contre les maladies et les ravageurs, sans se ruiner. En 2015, l'association a acheté une ferme de 10 ha dans la vallée de Sharavathi, avec l'idée d'en faire un centre expérimental et de formation à l'AB.
Dossier : Pour une transition agroécologique paysanne
Michel PIMBERT, Auteur ; Kevin MOREL, Auteur ; Julien VUILLEUMIER, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à l'analyse des raisons pour lesquelles les systèmes alimentaires industriels continuent de se développer dans le monde. Il propose d'en expliquer les raisons, tout en mettant aussi en lumière les multiples initiatives qui vont à contre sens de cette logique, et qui s'organisent comme autant d'actes de résistance, en renforçant la souveraineté alimentaire et en mettant en uvre une authentique agroécologie paysanne sur les territoires. Parmi ces initiatives, figurent notamment : les microfermes, les villes qui s'engagent à mettre en place des systèmes alimentaires durables (en France et dans le monde), les paysans boulangers, les AMAP, le supermarché participatif de Genève (Suisse), etc.
Ne pas cultiver en bio, un énorme coût environnemental
Claude AUBERT, AuteurLe précédent numéro de la revue dressait les conséquences des pesticides et des engrais chimiques sur la santé. En matière environnementale, l'agriculture conventionnelle présente d'autres inconvénients. La menace sur la fertilité des sols est une des conséquences majeures : il faut au moins 10 ans pour redonner un bon niveau de fertilité à un sol dégradé par des décennies d'agriculture conventionnelle intensive, à grand renfort de fertilisants organiques, d'engrais verts et de rotations vertueuses... Cela a un coût, que supportent les consommateurs de produits bio, mais aussi les agriculteurs dans les premières années de leur conversion. Quant à la contribution de l'agriculture au réchauffement climatique, elle est estimée à environ 20 % du total des émissions. L'agriculture biologique permet en partie de réduire cette part (pas d'engrais chimiques azotés). De plus, on estime que la conversion à l'agriculture biologique permet de séquestrer dans le sol, pendant 30 à 50 ans, environ 500 kg de carbone par hectare et par an. A ces problématiques de dégradation de l'environnement, s'ajoutent des interrogations sur les liens entre l'agriculture industrielle et la perte de biodiversité, et des doutes, de plus en plus partagés, sur les capacités du modèle agricole dominant à assurer la souveraineté alimentaire.
Entretien avec... Marc Dufumier : Des repères pour manger autrement
Marc Dufumier est agronome et économiste, fin connaisseur du terrain, des multiples terrains des agricultures du monde. Il sexprime sur les limites de la manière dont nous sommes organisés pour produire notre alimentation, sur les pistes pour améliorer la situation, en préservant à la fois la fertilité des sols et le bien-être de toutes les populations. Lentretien aborde plusieurs questions clés : Les agricultures paysanne ou familiale sont-elles efficaces ? Pourquoi parle-t-on de système agro-écologique ? L'agroforesterie est-elle la même au Nord et au Sud ? Doit-on parler de sécurité ou de souveraineté alimentaire ? ...
Une autre route du lait : retour sur un parcours professionnel
A. PFLIMLIN, AuteurAu cours de sa vie professionnelle à l'Institut de lÉlevage, A. Pflimlin a fait de nombreuses missions et rencontres qui ont nourri sa réflexion. Les plus marquantes ont été celles avec les éleveurs laitiers herbagers autonomes. Malgré de bons résultats économiques et écologiques associés à la qualité de vie, malgré le soutien de la recherche pour mieux comprendre leur fonctionnement et leur résilience, ces systèmes semblent néanmoins discrédités par la suppression des quotas. Celle-ci relance la course à l'intensification, aux dépens du pâturage, et le surinvestissement des laiteries dans la poudre de lait pour l'exportation : une double impasse à court terme pour l'auteur, face à un marché mondial étroit, très volatil et inéquitable, mais aussi à long terme par rapport aux résolutions de la COP 21 et à la souveraineté alimentaire des pays du Sud.
Dossier : Agriculture et effet de serre
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Nicolas HAERINGER, Auteur ; Christophe NOISETTE, Auteur ; ET AL., AuteurRédigé peu avant la tenue de la COP21, ce dossier aborde la question du réchauffement climatique sous l'angle de l'urgence à agir, et choisit de présenter plusieurs points de vue : - Crime climatique STOP ! : Parole à Vandana Shiva. Dans cet entretien, Vandana Shiva rappelle ses engagements au sein d'associations comme le réseau d'échange de semences, ou Navdanya, pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers ; elle souligne quelles sont, pour elle, les véritables solutions alternatives pour éviter de remettre en cause le futur de notre propre espèce ; pour elle, une nouvelle démocratie est en émergence : "Pour la première fois dans l'histoire, nous sommes en train de créer, à l'échelle globale, une politique de la biodiversité". ; - OGM : les faux-amis du climat. L'auteur montre comment la biotechnologie, loin de permettre de "dépasser" la chimie et de s'affranchir des engrais et des pesticides, contribue, en particulier avec les OGM, à aggraver le bilan écologique et climatique. ; - Effet de serre : et l'agriculture française dans tout ça ? Cyrielle Denhartigh, responsable "Agriculture et Alimentation" du Réseau Action Climat-France (RAC-F), s'exprime sur le rôle estimé de l'agriculture française dans les émissions de gaz à effet de serre et sur les actions possibles pour réduire son impact sur le climat. ; - Agriculture : des pistes pour refroidir la planète. Philippe Desbrosses est docteur en science de l'environnement et agriculteur bio. Pour lui, pour bien évaluer l'impact de l'agriculture sur le climat, il ne faut pas tenir seulement compte du secteur d'activité, mais aussi des pratiques alimentaires et des modes de consommation engendrés par le modèle dominant : technologies, transports, emballages... ; - Gare à l'agriculture "climato-intelligente", un faux-nez de l'agro-industrie ; - REDD c'est quoi ? Pourquoi faut-il s'y opposer ? ; - Le scénario AFTERRES 2050 ; - Karland, une bière qui rafraîchit... le climat ! Le mode de vie de la famille Garland, dans le Tarn, témoigne d'une recherche constante d'amélioration de son empreinte écologique.
Réapprendre à faire ses semences : mode ou engagement ?
Julie ALLUIN, Auteur ; Guillaume LOHEST, AuteurFaire les choses par soi-même est une tendance qui s'applique désormais à de nombreux domaines : bricolage, jardinage, construction... L'article examine comment cette pratique se décline au niveau des semences, en s'attachant à montrer, au-delà des savoir-faire qu'elle implique, les changements qu'elle provoque dans la société et, en particulier, le rapport entre les citoyens et leur alimentation. Pour les auteurs, la passion individuelle de nombreux jardiniers, en rencontrant l'inquiétude collective, peut se muer en véritable processus de "résistance". La mise en route de la révision de la réglementation "Semences" au niveau européen, en 2011, a sans doute provoqué un déclic dans les consciences. Des Maisons des Semences Paysannes ont vu le jour, et un mouvement s'est enclenché, mettant en réseau des initiatives du monde entier. Deux grands objectifs président à ces modèles alternatifs pour gérer les semences : l'autonomie par rapport aux intérêts de l'agrobusiness, et la biodiversité comme bien commun à préserver. C'est la souveraineté alimentaire de nombreux peuples qui est en jeu. Pour Michel Benasayag, auteur d'essais, cité par les auteurs, l'acte militant a changé : il ne s'agit plus, comme par le passé, de participer à l'application d'un "programme de certitudes" en référence à un modèle social idéal, mais toujours à venir, mais d'un engagement qui part de la situation, et qui cherche à répondre aux défis qu'elle pose.
Agriculture et alimentation : Idées reçues et propositions
A travers la dénonciation de dix-sept idées reçues sur l'agriculture et l'alimentation, ce livre décrypte les objectifs qui se cachent derrière ces affirmations apparemment de bon sens. Il analyse cinquante ans d'industrialisation de l'agriculture et dénonce la suprématie actuelle de l'industrie agro-alimentaire. Il pointe ses conséquences sur le monde paysan, au Nord comme au Sud, ainsi que sur notre alimentation, son goût et ses impacts sur notre santé. Après avoir déconstruit ces idées reçues, ce livre invite à aller plus loin. En s'appuyant sur des travaux et des études de spécialistes et de chercheurs de l'agriculture et de l'alimentation, il propose seize principales mesures ou orientations pour combattre ce double fléau incarné par les souffrances de la faim au Sud et, au Nord, par la montée de l'obésité et des maladies dues à une mauvaise alimentation.
Changeons d'agriculture
Le modèle agricole qui s'est imposé depuis quelques décennies est de plus en plus critiqué en raison de ses conséquences néfastes sur l'environnement, l'emploi et la santé humaine et animale. Pourtant, sa remise en cause est souvent écartée au nom de l'urgence alimentaire : il serait le seul capable de nourrir l'humanité. Contrecarrant cette affirmation, cet ouvrage a pour objet de détailler les alternatives qui permettront d'élaborer une autre agriculture, capable de réconcilier paysans, environnement et société. L'auteur explique quels ont été les choix scientifiques, économiques et politiques qui ont présidé à l'élaboration du modèle conventionnel, et démontre que d'autres choix tout aussi performants sont possibles. Il décrit alors les étapes d'une transition en s'appuyant sur la réalité de milliers de paysans passés de l'agriculture conventionnelle à l'agriculture biologique.
Le choix variétal des fruits
Marc FASOL, AuteurPour maintenir les droits fondamentaux des paysans à utiliser leurs semences pour les resemer, permettant ainsi la sécurité et la souveraineté alimentaire des peuples, il est important, pour l'auteur, de préserver la biodiversité cultivée. Cela est valable tout d'abord pour les semences des plantes potagères et des céréales, mais cela concerne aussi les variétés fruitières, avec quelques différences toutefois. La variété de pomme Pink Lady est l'exemple type d'une variété créée pour répondre aux standards de l'industrie agroalimentaire mondiale, tandis que la grande distribution ne commercialise plus qu'une demi-dizaine de variétés de pommes. Si l'on prend la poire, elle comptait, il y a un siècle, onze cents variétés, chacune avec ses spécificités propres, ses avantages culinaires et domestiques. L'article développe la problématique de la préservation de la diversité et de la variabilité génétique des variétés anciennes, plus que jamais d'actualité si l'on veut pouvoir adapter les productions fruitières aux besoins des générations futures. Il propose également un focus sur plusieurs variétés de fruits : pommes (6 variétés), poires (4 variétés), prunes (4 variétés), pêches (1 variété), griottes (1 variété) .
Les jardins de la Fount : naissance d'une oasis en permaculture
Eole BONNEAULT, AuteurÀ l'origine de la création de la ferme, située dans les Corbières maritimes (façade méditerranéenne, Aude), Laurence Carretero a traversé de nombreuses étapes avant d'ouvrir le lieu à d'autres personnes pour définir un projet commun. L'article décrit le parcours de Laurence, ainsi que l'ensemble des caractéristiques du lieu : le site naturel dans lequel il est implanté, les différents équipements et bâtiments, les cultures, les partenaires de travail... Aujourd'hui, des activités annexes à la production émergent : un café restaurant, des activités de transformation, des animations...
Traité de libre échange Europe - Etats-Unis : Conserver l'exception agriculturelle
Antoine BESNARD, AuteurMarc Dufumier est venu présenter le Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement (TAFTA) à un collectif breton. Il est tout d'abord revenu sur la théorie du libre-échange et des avantages comparatifs qui a structuré l'organisation du commerce mondial et sur l'évolution historique des accords sur le commerce international. Il a rappelé le poids très fort des lobbies des multinationales sur les différentes négociations, puis a brossé un tableau alarmant des différentes conséquences du traité TAFTA. En effet, ce traité a deux objectifs : plus de libre échange et moins de distorsion de concurrence. Avec ce traité, le libre-échange sera étendu aux services (y compris les services publics) et les barrières tarifaires et non tarifaires seront abolies. Cela pourra aboutir à la privatisation totale de la santé, l'éducation, l'eau, l'énergie, la recherche, les transports, la sécurité sociale, les services financiers et d'assurance. Et la société civile est exclue de ces négociations mais elle peut encore agir sur les gouvernements et parlements.
Vandana Shiva : Pour une désobéissance créatrice : Entretiens
Emblème mondial de la révolution écologique et chef de file du mouvement altermondialiste, Vandana Shiva a basé son travail sur la pédagogie par lexemple. Partie seule à pied sur les chemins de lInde à la fin des années 1980, en quête de semences menacées par lindustrie, elle en est revenue à la tête dun cortège de 500 000 manifestants paysans et activistes et dun réseau de 120 banques de graines. Ses initiatives ont pollinisé les cinq continents et ses engagements contre les multinationales lui ont valu de nombreuses récompenses, dont le prix Nobel alternatif. Elle exhorte chacun de nous à jouer un rôle, à devenir ce petit rien qui inversera la tendance et permettra à un changement de paradigme dadvenir dès les prochaines années. Cette série dentretiens aborde alternativement les grands enjeux actuels et le parcours original de cette héritière de Gandhi. Vandana Shiva montre en quoi labondance pour les uns et la pénurie pour les autres procèdent dune même perte de souveraineté alimentaire pour tous. Elle explique ce quest lécoféminisme et en quoi il représente une opportunité majeure, tout autant pour les femmes que pour les hommes et la planète. Elle aborde les questions de démocratie et de paix et apporte sa vision dune mobilisation citoyenne face aux menaces qui pèsent sur lenvironnement et sur la société. Pour elle, la désobéissance civile est la traduction en actes du concept de « combat pour la vérité » exprimé par Gandhi et indissociable de la non-violence.
L'agroécologie selon la Via Campesina
LA VIA CAMPESINA, Auteur« Les terres détenues selon des principes féodaux ne peuvent pas être considérées comme agroécologiques, même si elles sont exploitées sans aucun agent chimique. Une ferme contrôlée par des hommes sans que les femmes aient un pouvoir de décision ou dans laquelle les femmes ont une charge de travail plus importante n'est pas non plus agroécologique. L'agriculture biologique qui remplace les intrants chimiques coûteux par des intrants biologiques sans modifier sa structure de monoculture n'est pas agroécologique ». Ces quelques phrases sont issues de la « Déclaration de Surin » (http://viacampesina.org) des délégués de Via Campesina réunis en Thaïlande en novembre 2012, pour la première rencontre mondiale de l'agroécologie et des semences paysannes. Il s'agissait certes pour Via Campesina de réaffirmer que la souveraineté alimentaire, son cheval de bataille depuis 20 ans, passe par des semences paysannes adaptées et libres de droits ; mais aussi, on le comprend dans ces quelques phrases d'introduction, que l'agriculture bio est autant, sinon plus, un changement de paradigme que de techniques : réforme agraire, plafonnement des aides et des surfaces, égalité homme-femme, relocalisation de la production et distribution : autant de conditions à réunir pour une vraie agroécologie.
La bio au cur de la transition agroécologique
La FNAB propose, au travers de ce cahier thématique, un tour d'horizon des pratiques et des initiatives qui contribuent au développement de l'agro-écologie. Après une courte définition, on découvre donc les multiples facettes de cette démarche tournée vers l'équilibre de la terre et la santé de l'homme. Parmi les retours d'expériences cités : exemple des céréaliers bio dans le Gers proposant des techniques innovantes en grandes cultures, celui du dispositif intraparcellaire de la Bergerie de Villarceaux (95), ou encore l'outil de diagnostic des pratiques utilisé par Bio de Provence. Les thèmes de la biodynamie et de l'agroforesterie sont également abordés, ainsi que différents éléments de réflexion sur ce que suppose la transition agro-écologique, que ce soit au niveau de l'implication locale autant que sur l'enjeu mondial qu'elle représente. A voir aussi, le zoom sur les 6 axes du programme 2014-2020 de l'ITAB, qui intègre les composantes de l'agro-écologie.