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Traité de libre échange Europe - Etats-Unis : Conserver l'exception agriculturelle
Antoine BESNARD, AuteurMarc Dufumier est venu présenter le Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement (TAFTA) à un collectif breton. Il est tout d'abord revenu sur la théorie du libre-échange et des avantages comparatifs qui a structuré l'organisation du commerce mondial et sur l'évolution historique des accords sur le commerce international. Il a rappelé le poids très fort des lobbies des multinationales sur les différentes négociations, puis a brossé un tableau alarmant des différentes conséquences du traité TAFTA. En effet, ce traité a deux objectifs : plus de libre échange et moins de distorsion de concurrence. Avec ce traité, le libre-échange sera étendu aux services (y compris les services publics) et les barrières tarifaires et non tarifaires seront abolies. Cela pourra aboutir à la privatisation totale de la santé, l'éducation, l'eau, l'énergie, la recherche, les transports, la sécurité sociale, les services financiers et d'assurance. Et la société civile est exclue de ces négociations mais elle peut encore agir sur les gouvernements et parlements.
Vandana Shiva : Pour une désobéissance créatrice : Entretiens
Emblème mondial de la révolution écologique et chef de file du mouvement altermondialiste, Vandana Shiva a basé son travail sur la pédagogie par lexemple. Partie seule à pied sur les chemins de lInde à la fin des années 1980, en quête de semences menacées par lindustrie, elle en est revenue à la tête dun cortège de 500 000 manifestants paysans et activistes et dun réseau de 120 banques de graines. Ses initiatives ont pollinisé les cinq continents et ses engagements contre les multinationales lui ont valu de nombreuses récompenses, dont le prix Nobel alternatif. Elle exhorte chacun de nous à jouer un rôle, à devenir ce petit rien qui inversera la tendance et permettra à un changement de paradigme dadvenir dès les prochaines années. Cette série dentretiens aborde alternativement les grands enjeux actuels et le parcours original de cette héritière de Gandhi. Vandana Shiva montre en quoi labondance pour les uns et la pénurie pour les autres procèdent dune même perte de souveraineté alimentaire pour tous. Elle explique ce quest lécoféminisme et en quoi il représente une opportunité majeure, tout autant pour les femmes que pour les hommes et la planète. Elle aborde les questions de démocratie et de paix et apporte sa vision dune mobilisation citoyenne face aux menaces qui pèsent sur lenvironnement et sur la société. Pour elle, la désobéissance civile est la traduction en actes du concept de « combat pour la vérité » exprimé par Gandhi et indissociable de la non-violence.
L'agroécologie selon la Via Campesina
LA VIA CAMPESINA, Auteur« Les terres détenues selon des principes féodaux ne peuvent pas être considérées comme agroécologiques, même si elles sont exploitées sans aucun agent chimique. Une ferme contrôlée par des hommes sans que les femmes aient un pouvoir de décision ou dans laquelle les femmes ont une charge de travail plus importante n'est pas non plus agroécologique. L'agriculture biologique qui remplace les intrants chimiques coûteux par des intrants biologiques sans modifier sa structure de monoculture n'est pas agroécologique ». Ces quelques phrases sont issues de la « Déclaration de Surin » (http://viacampesina.org) des délégués de Via Campesina réunis en Thaïlande en novembre 2012, pour la première rencontre mondiale de l'agroécologie et des semences paysannes. Il s'agissait certes pour Via Campesina de réaffirmer que la souveraineté alimentaire, son cheval de bataille depuis 20 ans, passe par des semences paysannes adaptées et libres de droits ; mais aussi, on le comprend dans ces quelques phrases d'introduction, que l'agriculture bio est autant, sinon plus, un changement de paradigme que de techniques : réforme agraire, plafonnement des aides et des surfaces, égalité homme-femme, relocalisation de la production et distribution : autant de conditions à réunir pour une vraie agroécologie.
La bio au cur de la transition agroécologique
La FNAB propose, au travers de ce cahier thématique, un tour d'horizon des pratiques et des initiatives qui contribuent au développement de l'agro-écologie. Après une courte définition, on découvre donc les multiples facettes de cette démarche tournée vers l'équilibre de la terre et la santé de l'homme. Parmi les retours d'expériences cités : exemple des céréaliers bio dans le Gers proposant des techniques innovantes en grandes cultures, celui du dispositif intraparcellaire de la Bergerie de Villarceaux (95), ou encore l'outil de diagnostic des pratiques utilisé par Bio de Provence. Les thèmes de la biodynamie et de l'agroforesterie sont également abordés, ainsi que différents éléments de réflexion sur ce que suppose la transition agro-écologique, que ce soit au niveau de l'implication locale autant que sur l'enjeu mondial qu'elle représente. A voir aussi, le zoom sur les 6 axes du programme 2014-2020 de l'ITAB, qui intègre les composantes de l'agro-écologie.
Dossier Les agriculteurs, pour la paix alimentaire
Gérard RENOUARD, Auteur ; Delphine JEANNE, Auteur ; Eric CHARON, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier s'intéresse à la problématique de la sécurité alimentaire dans le Monde et aux défis alimentaires à relever dans les années à venir. Après deux analyses politiques de l'analyste géopolitique, Sébastien Abis, et du président de la plateforme nationale des riziculteurs du Mali, Faliry Boly, les questions de l'accès au foncier agricole et de la formation technique des paysans sont abordées. La diffusion des techniques et du matériel est, par exemple, au cur du travail des associations Fert et Afdi, au Maroc et au Mali. En collaboration avec des ingénieurs locaux, elles ont mis en place des essais du semoir « semis direct/semis sous couvert » du Cemagref, adapté aux tracteurs de faible puissance, en prévision de sa diffusion. La reconnaissance du métier de paysan apparaît également comme un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire.
Dossier : Souveraineté alimentaire
Jacques CAPLAT, Auteur ; Claude AUBERT, Auteur ; Pierre GEVAERT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, intitulé "Souveraineté alimentaire", est composé des articles suivants : - Préservons les paysanneries autonomes ; - Au menu : local et végétal ; - L'agroécologie, un défi majeur ; - Quand il n'y aura plus de poissons... ; - Libérons l'accès aux terres agricoles ; - Agrocarburants : fausse solution et vraie menace ; - Main basse sur les semences ; - L'eau : un bien commun devenu marchandise ; - Dictature alimentaire : les grandes figures de la résistance.
Jacques Caplat : « L'urgence est de rappeler ce qu'est véritablement la bio »
Dominique PARIZEL, AuteurLa question de faire comprendre ce qu'est la bio reste toujours importante. Jacques Caplat a publié, en 2012, un livre, « L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité », sur cette question et sur les enjeux autour de l'AB. L'idée que la bio ne peut pas se développer à grande échelle reste encore très prégnante et constitue, d'après l'auteur, un frein majeur à son développement. Un des buts de son livre est de montrer que l'AB marche à grande échelle. Par ailleurs, l'idée que certains pays doivent nourrir le monde est aussi discutée. L'alimentation de pays ne doit pas dépendre d'autres états ou de l'industrie agro-alimentaire. La souveraineté alimentaire est cruciale et, dans beaucoup de pays, le modèle agricole dominant suit les techniques de l'agriculture biologique à travers l'agriculture paysanne. Autre question souvent débattue : celle des rendements. Si on considère les rendements par unité de main d'uvre, effectivement ceux de l'AB sont plus faibles. Mais, en termes de rendement énergétique, c'est l'inverse. De plus, est-ce pertinent de raisonner en termes de rendement par unité de main d'uvre amenant à une logique de réduction des emplois dans un contexte de chômage ? Cependant, le point essentiel, pour l'auteur, est de rappeler que l'AB ne peut pas être définie seulement par la notion d'agriculture sans produit chimique. Le cur de l'AB est de développer, à l'échelle de l'exploitation, un agro-écosystème faisant le lien entre l'environnement, les troupeaux et les cultures et l'humain, ce qui exclut de fait, pour Jacques Caplat, produits chimiques et OGM. L'absence de ces éléments est donc une conséquence des principes de l'AB. Ces principes sont plus que jamais à rappeler dans un contexte de « lutte » des mots entre AB et agroécologie, terme non protégé qui peut désigner des concepts très différents, de la quintessence de l'AB à une agriculture avec un peu de chimie. Il est urgent, pour l'auteur, qu'il y ait débat sur le type réel d'agriculture à développer.
Main basse sur la terre : Land grabbing et nouveau colonialisme
Stefano LIBERTI, Auteur ; Rosalie DELPECH, Traducteur | PARIS (16-18 Quai de la Loire, 75 019, FRANCE) : ÉDITIONS RUE DE L'ÉCHIQUIER | 2013Depuis la grave crise alimentaire de 2008, une véritable ruée sur les terres arables se déroule dans les pays du Sud. Les fonds de pension et les multinationales du secteur de l'énergie, ainsi que l'industrie agroalimentaire et certaines nations arabes et asiatiques, négocient l'achat ou la location de millions d'hectares en Afrique et en Amérique du Sud. Le land grabbing se pratique au détriment des ressources et des populations locales, et, pour l'auteur, dans un climat de corruption généralisée. Pour la première fois, un journaliste a mené une enquête de terrain sur cette politique de la terre bradée. Stefano Liberti a rencontré tous les acteurs en présence, en Éthiopie et au Brésil, dans le Middle West américain et à la Bourse de Chicago, en passant par l'Arabie saoudite, la Tanzanie et la Suisse. Au terme de trois années d'investigation, il met en évidence que l'agriculture constitue la nouvelle "valeur refuge" de la finance internationale. Publié initialement en Italie, ce livre a déjà été traduit en allemand, en anglais et en espagnol.
"De paysan à paysan" : histoire d'une révolution agroécologique
Manon ROBERT, AuteurAvec l'effondrement de l'Union soviétique à la fin des années 80 et durant la décennie 90, Cuba est tout à coup privée des aides massives qu'elle recevait, notamment en matière d'intrants (pétrole, engrais, pesticides, tracteurs...). Dès lors, comment continuer à produire l'alimentation nécessaire aux cubains ? Une immense réorientation est décidée : les terres étatiques sont remises en usufruit à plus de 140 000 familles paysannes, avec la consigne de les faire produire sans intrants... et donc par la force des choses, en traction animale et en agroécologie. Résultats : si les productions agricoles avaient baissé de 40 à 80% entre 1988 et 1994 (-77% pour les haricots par exemple), elles ont par contre bondi entre 1994 et 2007 (jusqu'à + 351% pour les haricots). Sur le plan technique, les méthodes agrobiologiques ont été appliquées : engrais verts, lombriculture, compostage, traction animale, microorganismes efficients, auxiliaires de cultures, pièges à phéromones, rotations, associations... Rien n'a été laissé au hasard. Mais comment un changement d'une telle ampleur a-t-il pu être atteint ? En partie, par la méthodologie « de paysan à paysan », expérimentée dans les années 70 et 80 surtout en Amérique centrale : le technicien n'est plus celui qui apporte les changements techniques, la transmission principale se fait depuis le paysan innovateur (appelé référent) jusqu'au paysan « récepteur », avec l'aide d'un « facilitateur » qui organise les réunions de terrain et autres activités d'échanges. Cette conception est particulièrement innovante en Amérique latine où les paysans sont généralement moins valorisés que les ingénieurs et techniciens.
Produire mieux pour manger tous d'ici 2050 et bien après
Pour l'auteur, la planète ne pourra pas nourrir neuf milliards d'humains d'ici 2050 si on continue de fonder les échanges sur une concurrence mondialisée avec une localisation des productions selon la vieille théorie des avantages comparatifs de David Ricardo. Poursuivre dans cette voie revient à multiplier les famines sur fond de réchauffement climatique. Avec ce troisième livre en moins de cinq ans, l'auteur propose de nombreuses pistes pour relever le défi alimentaire des prochaines décennies. Cela passe par les rotations des cultures, le travail simplifié des sols, l'agroforesterie, les ceintures vertes autour des grandes villes. Il s'agira de produire mieux pour manger tous, de capter du carbone au lieu d'en libérer, de privilégier la souveraineté alimentaire, la règle verte et la planification écologique par des contractualisations souples. C'est ainsi que l'on mettra en valeur les terroirs de France avec une production agricole diversifiée. Ce livre balise donc de nouvelles pistes pour bien se nourrir sans manger dans l'assiette des autres, tout en gardant des capacités d'exportation. Ce qui suppose aussi de réduire la part des protéines animales dans notre alimentation quotidienne et de diversifier l'alimentation des animaux que nous élevons pour le lait et la viande. Il s'agit d'un défi passionnant que les agriculteurs, les décideurs politiques et les consommateurs devront relever ensemble.
Circuits courts : Bruxelles reconnaît l'agriculture paysanne
Geneviève SAVIGNY, AuteurLe 20 avril 2012, la Commission européenne a organisé un colloque sur « Agriculture locale et circuits courts ». Plusieurs intervenants ont mis en avant l'agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire : est-ce le début d'un changement de paradigme ? Le Commissaire à l'agriculture a annoncé un changement progressif, qui aura besoin de consultations et d'études, dont ce colloque constitue un premier ingrédient...
Dossier - Campagne "Alimentons 2012", nourrir les régions et la démocratie
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Eliane ANGLARET, Auteur ; Emmanuel ANTOINE, Auteur ; ET AL., AuteurLa question de l'alimentation à l'échelle mondiale semble aujourd'hui paradoxale : dans certains pays, on meurt de faim alors que dans d'autres, on gaspille la nourriture ; et ces écarts peuvent également être observés à l'intérieur d'un même pays. Les trois quarts des personnes mal nourries seraient des paysans, ceux-là même à qui on demande de nourrir le monde. Les auteurs de ce dossier s'intéressent à la question de l'agro-écologie et de la souveraineté alimentaire. Tout d'abord, la campagne « Alimentons 2012 », menée par Minga et Nature & Progrès, est présentée. Elle prône la souveraineté alimentaire, définie comme le droit des peuples à une alimentation saine, comme moteur de mobilisation paysanne et citoyenne. D'autres initiatives sont présentées comme celle qui vise à ramener la question de l'alimentation au cur des débats politiques, celle de « Territoires Bio » pour développer le bio dans les cantines avec un approvisionnement local, ou encore la mise en place de groupements d'achat. Un article fait également un état des lieux des droits d'usage de glanage et de grapillage, toujours en application aujourd'hui, mais qui sont menacés de disparition pour non-utilisation. Un point est également fait sur les semences et les OGM, suite aux lois récentes qui ont été votées sur ces thématiques. Ce dossier contient également un petit glossaire des multiples visages de l'agriculture.
La fin des terres : Comment mangerons-nous demain ?
André ASCHIERI, Auteur ; Maud LELIÈVRE, Auteur | PARIS (8 Rue Saint-Marc, 75 002, FRANCE) : ÉDITIONS SCRINEO | 2012Si l'on ne réagit pas rapidement, l'humanité ne produira bientôt plus assez pour se nourrir et le prix des aliments sur le marché seront hors de portée de la majorité de la population. En France, aujourd'hui, disparait l'équivalent d'un département de terres agricoles tous les 7 ans ! Augmentation de la démographie, migrations de population, sur-exploitation des terres agricoles, urbanisation intensive, les causes sont multiples. Loin des recommandations du Grenelle de l'environnement, la France continue à consommer ses terres et à réduire chaque année sa capacité de production agricole s'obligeant à importer au prix fort de l'énergie des produits alimentaires et risquant à terme de mettre en péril sa souveraineté alimentaire. Plus largement, partout dans le monde, les terres sont menacées par l'accaparement des sols par les pays riches et les entreprises puissantes (exemple de l'Éthiopie où les autorités ont cédé 350 000 hectares aux compagnies étrangères entre 2008 et 2011), la pression foncière (en ces temps de crise, le sol représente une valeur refuge), l'exploitation trop intensive (qui est en passe d'anéantir la richesse biologique des sols) et le poids des lobbies (qui influencent souvent les décisions des gouvernements). Si des initiatives locales sont déjà prises, signe d'un réveil et montrant que ces solutions sont viables, elles demeurent encore trop rares. S'appuyant sur l'exemple de Mouans-Sartoux (où la ville propose aux cantines scolaires une alimentation biologique de qualité et de proximité, restant très raisonnable en termes de coût) et de quelques communes exemplaires, et sur le rapport de l'ONU sur l'agroécologie ("L'agroécologie peut doubler la production alimentaire en 10 ans", présenté le 8 mars 2011), les auteurs de ce livre s'attachent à démontrer qu'il est possible de nourrir la planète avec ce type d'agriculture, contrairement à ce que les lobbies industriels et agroalimentaires voudraient laisser penser !
Un million de révolutions tranquilles : Travail/Argent/Habitat/Santé/Environnement... : Comment les citoyens changent le monde
Ils sortent de la faim et de la pauvreté des centaines de milliers de personnes. Ils sauvent des entreprises. Ils construisent des habitats coopératifs, écologiques et solidaires. Ils ouvrent des cliniques gratuites, des microbanques, des épiceries sans but lucratif ou des ateliers de réparation citoyens. Ils reverdissent le désert et régénèrent les éco-systèmes. Ils financent des emplois ou des fermes bio. Et partout dans le monde, ils échangent sans argent des biens, des services et des savoirs, redynamisent l'économie locale ou rendent leur village autonome grâce aux énergies renouvelables. Qui sont-ils ? De simples citoyens et citoyennes. Mais, ils sont les pionniers de nouveaux modes de vie, qui sont en train de transformer la planète. Bénédicte Manier, journaliste, a parcouru plusieurs pays et observé la réussite de ces révolutions silencieuses. Son livre appréhende la dimension mondiale de ces alternatives qui foisonnent depuis trois décennies et ne cessent de se développer. Des initiatives qui n'émanent pas de groupes marginaux, mais de classes moyennes bien intégrées, aspirant à vivre dans un monde plus juste. Il s'agit là d'un mouvement inédit, mené par une société civile lucide, ayant décidé de reprendre en main les enjeux qui la concernent et qui, des États-Unis à l'Inde, du Canada à la France, de l'Argentine au Japon, fait émerger des solutions innovantes à la plupart des maux de la planète. Peu à peu, elle dessine ainsi les contours d'une société plus participative, plus solidaire, plus humaine.
Les moissons du futur : Comment l'agroécologie peut nourrir le monde
"Si on supprime les pesticides, la production agricole chutera de 40 % et on ne pourra pas nourrir le monde." Prononcée par le patron de l'industrie agroalimentaire française, cette affirmation est reprise par des promoteurs de l'agriculture industrielle. De son côté, Olivier de Schutter, le rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation des Nations Unies, affirme qu'il faut "changer de paradigme", car "l'agriculture est en train de créer les conditions de sa propre perte". Pour lui, "seule l'agroécologie peut relever le défi de la faim et répondre aux besoins d'une population croissante". D'après la FAO, il faudra augmenter la production agricole de 70 % pour nourrir 9 milliards de Terriens en 2050. Comment y parvenir ? C'est à cette question que répond ici Marie-Monique Robin, en menant l'enquête sur quatre continents. S'appuyant sur les témoignages d'experts mais aussi de nombreux agriculteurs, elle dresse le bilan du modèle agro-industriel : non seulement il n'est pas parvenu à nourrir le monde, mais il participe largement au réchauffement climatique, épuise les sols, les ressources en eau et la biodiversité, et pousse vers les bidonvilles des millions de paysans. Et elle explique que, pratiquée sur des exploitations à hauteur d'homme, l'agroécologie peut être hautement efficace et qu'elle représente un modèle d'avenir productif et durable. Du Mexique au Japon, en passant par le Malawi, le Kenya, le Sénégal, les États-Unis ou l'Allemagne, son enquête étonnante montre que l'on peut "faire autrement" pour résoudre la question alimentaire en respectant l'environnement et les ressources naturelles, à condition de revoir drastiquement le système de distribution des aliments et de redonner aux paysans un rôle clé dans cette évolution.