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Pesticides : C'est dans l'air ! : Épisode 3 : Focus sur trois zones agricoles
Ce rapport de Générations Futures met en évidence linsuffisance des zones de non traitement (ZNT) actuelles (de 5 à 10 mètres), censées protéger les riverains des expositions aériennes aux pesticides, en zones agricoles. De nouvelles analyses d'air ont été effectuées dans 3 régions : le Nord (contexte de grandes cultures), la Gironde et le Rhône (zones viticoles). Les résultats indiquent que, même à plusieurs dizaines de mètres des zones traitées, les concentrations de pesticides dans lair demeurent élevées. Jusquà 35 substances pesticides différentes, dont le glyphosate (classé cancérogène probable), ont été détectées en 7 semaines. Face à ces constats, Générations Futures appelle à des mesures plus efficaces, pour protéger la santé publique, notamment : - lextension des ZNT à au moins 150 mètres ; - le retrait du marché des pesticides contenant des substances les plus dangereuses ; - la tenue électronique des registres dépandage accessibles au public ; - lintégration de mesures, dans la stratégie Ecophyto 2030, pour réduire lexposition aérienne aux pesticides.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Artificialisation : Un débat trop "superficiel" ?
Stéphane THEPOT, AuteurLe 21 juillet 2023, a été votée la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) dont l'objectif est de limiter l'artificialisation des terres - agricoles et naturelles - et d'atteindre un niveau nul en 2050. Cette loi fait l'objet de nombreux débats et de batailles de chiffres. Les principaux avis et arguments des défenseurs et détracteurs de la loi ZAN sont rapportés dans cet article. Là où certains y voient un indispensable outil de protection des sols, d'autres condamnent une loi "ruralicide", qui pénalisera le développement des communes rurales. Dans une interview, Philippe Pointereau, agronome et co-fondateur de l'entreprise associative Solagro, développe son opinion sur la question.
Atlas des pesticides : Faits et chiffres sur les substances chimiques toxiques dans l'agriculture
Johanna BÄR, Auteur ; Jules HEBERT, Auteur ; Jill MADELENAT, Auteur ; ET AL., Auteur | BERLIN (Schumannstr. 8, 10 117, GERMANY) : HEINRICH BÖLL STIFTUNG | 2023Cet Atlas, fruit dune coopération entre la Fondation Heinrich Böll, Friends of the Earth Europe, Bund für Umwelt und Naturschutz et le Pesticide Action Network Europe, est publié dans sa version française, enrichie de plusieurs chapitres, par le bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll et La Fabrique Écologique. Au travers d'une vingtaine de chapitres, cet Atlas, visant à alimenter le débat et à contribuer au développement de solutions alternatives aux pesticides, propose des réponses, appuyées par des faits et des chiffres, aux questions suivantes : Pourquoi utilisons-nous tant de pesticides et depuis quand ? Quels sont les impacts sur la santé et sont-ils différenciés selon le genre ? Quels impacts sur la biodiversité et notamment sur les insectes ? Qui détient les clés du marché mondial ? Que fait l'Europe, et que fait la France pour réduire leur utilisation de pesticides ? Quelles sont les alternatives aux pesticides qui existent et qui se développent dans le monde et à travers les territoires, en France hexagonale et dans les Outre-mer, particulièrement touchés par leur usage ?
Bien manger pour vivre mieux : Manifeste pour un monde plus bio et plus juste
Alors que la désinformation autour de la bio, linflation et le greenwashing brouillent les pistes et menacent le développement d'un système agro-alimentaire durable, Pierrick de Ronne, à Biocoop depuis 2009, montre, dans cet ouvrage, que les enseignes ont un rôle à jouer dans la transition alimentaire. D'après lui, de la même manière que, après la Seconde Guerre mondiale, des moyens gigantesques et des législations hors norme ont été mobilisés pour développer lagriculture intensive et garantir la souveraineté alimentaire, il est temps, à lheure de la crise écologique, de mettre les sociétés et les institutions en action pour réussir une nouvelle transition alimentaire.
Le bio peut-il nourrir le monde ? Position de la recherche et de la pratique
Beat GROSSRIEDER, AuteurLes aléas climatiques récurrents et le conflit russo-ukrainien ont fait remonter les questions de sécurité alimentaire dans l'ordre des priorités des agendas politiques. Dans ce contexte, la place de l'agriculture biologique et le rôle qu'elle peut jouer font débat. Si certains estiment que ce mode de production n'est pas en capacité de nourrir le monde, plusieurs chercheurs et experts expliquent, dans cet article, comment l'agriculture biologique peut, au contraire, contribuer à la sécurité alimentaire, voire en quoi elle peut être essentielle. Adrian Müller, du FiBL, reprécise notamment que faire de l'agriculture bio ne consiste pas "juste" à se passer d'engrais chimiques et de pesticides. C'est une agriculture qui s'appuie sur des connaissances et des pratiques indispensables pour optimiser la fertilité des sols ou encore la présence d'auxiliaires, limitant ainsi les baisses de rendements par rapport au conventionnel. Autre point-clé souligné par Hans Herren, fondateur de Biovision : la nécessité de revoir notre système alimentaire dans son ensemble, pour limiter le gaspillage, ou encore produire des protéines végétales directement destinées à l'alimentation humaine et non pas à celle du bétail.
Biosécurité en élevage de porcs plein-air : Comprendre et se défendre !
La réglementation « biosécurité » et ses obligations de moyens est appliquée à lensemble des élevages de porcs, sans distinction, depuis 2020. Cette réglementation, pensée pour lélevage confiné en bâtiment, impose des obligations de moyens rarement compatibles avec le fonctionnement et la configuration des élevages plein-air. Ce guide a pour objectif principal de faire connaître la réglementation telle quelle est actuellement en vigueur. Pour chaque point abordé (nettoyage des bâtiments et parcours, protéger sa ferme des contaminations extérieures, etc.), un encart apporte des éléments sur la compatibilité des mesures avec l'élevage plein-air. Chaque éleveur et chaque éleveuse peut également sen saisir pour préparer déventuels contrôles « biosécurité », ou encore pour rédiger le plan de biosécurité (un document-type est proposé en annexe). Pour finir, la Confédération Paysanne formule des propositions pour faire évoluer la réglementation.
Chauffage des serres en bio : les tomates en hiver ne passeront pas !
BIOFIL, AuteurAfin d'éviter la vente de légumes bio d'été dits "ratatouille" (tomates, concombres...) produits sous serres chauffées en hiver, une mesure a été mise en place, le 11 juillet 2019, qui interdisait la commercialisation de ces légumes entre le 21 décembre et le 30 avril. Quatre ans après, en juillet 2023, sur décision du Conseil d'État saisi par des acteurs conventionnels engagés dans la bio, le Cnab (Conseil national de l'agriculture biologique) de l'Inao a dû revenir sur cette mesure, remise en cause pour des raisons de distorsion de concurrence. Plusieurs organisations bio - la Fnab, le Synabio, Forebio et le Synadis - regrettent fortement ce retour en arrière qui met à mal l'un des principes de l'agriculture biologique : le respect des cycles naturels et donc des saisons.
Comparaison de la toxicité et de l'écotoxicité des pesticides utilisés en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle
En mai 2023, en réponse à des polémiques autour des substances utilisables et utilisées en agriculture biologique, visant à minimiser les bienfaits de ce type d'agriculture pour l'environnement et la santé humaine, Générations Futures a publié un rapport comparant la dangerosité des pesticides autorisés et employés en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, dans le but d'objectiver la situation. Les résultats, obtenus à partir de des bases de données publiques officielles, montrent que sur 231 substances conventionnelles et 33 substances biologiques ayant une AMM : - 224 substances conventionnelles sont classées dangereuses, contre 17 substances biologiques ; - 31 % (71/231) des substances conventionnelles autorisées en France sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), alors que 6 % (soit 2/33) des substances biologiques (spinosad et azadirachtine) sont classées, de manière non officielle jusqu'à validation par l'Europe, « toxiques pour la reproduction ». Le rapport conclut que les substances homologues et utilisées par agriculture biologique sont globalement bien moins toxiques pour les milieux aquatiques et pour la santé humaine que celles autorisées en agriculture conventionnelle.
Construire ensemble une agriculture qui fonctionnera sans énergie fossile
Philippe POINTEREAU, AuteurPhilippe Pointereau, agronome et cofondateur de l'association Solagro, partage son opinion sur la mobilisation des énergies renouvelables en agriculture, et ce, en réponse à de précédents articles publiés dans la revue Campagnes Solidaires, éditée par la Confédération Paysanne. Selon lui, l'agriculture va nécessairement devoir opérer une transition énergétique, au fait de l'épuisement des ressources fossiles, mais aussi pour sortir du nucléaire. Aussi, des projets controversés, comme la méthanisation ou l'agrivoltaïsme (qui associe panneaux photovoltaïques et agriculture sur une même parcelle), ne sont pas forcément aberrants sous réserve qu'ils soient "bien pensés" et qu'ils fassent "l'objet d'une gestion collective".
Crise de la bio : Arrêt sur limage
Lucie GILLOT, AuteurAprès plusieurs années de forte croissance, la consommation de produits biologiques connaît un coup darrêt, en France. Elle se heurte à la crise inflationniste. Dans ce contexte, et avec un surcoût estimé à 30 % par rapport au conventionnel, les produits bio ont moins séduit les consommateurs. Le décalage entre loffre et la demande a entraîné des déclassements (produits bio réorientés vers le conventionnel), ainsi que des déférencements dans les grandes et moyennes surfaces. Le risque de déconversions inquiètent la France, dautant quelle sest engagée, comme dautres pays européens, à accroître ses surfaces agricoles bio. Cette crise nest, toutefois, pas causée uniquement par linflation. Le label AB pâtit également dun problème dimage. La bio est concurrencée par une multitude dautres logos et le phénomène de « conventionnalisation » de la bio (intensification des modes de production et distanciation avec les consommateurs) a également engendré de la méfiance. Les consommateurs doutent que les produits soient « totalement bio », alors que lobtention du logo AB est soumise à une réglementation stricte. Parallèlement, le programme de recherche Metabio a montré que la bio tire les pratiques agricoles vers le haut : à mesure que la bio se développe, les pratiques conventionnelles tendent aussi à sagroécologiser. Un effet positif pour lagriculture, mais qui a tendance, pour les consommateurs, à mettre la bio au même niveau que les autres modes de production. Par ailleurs, le développement de la bio ne dépend pas uniquement du marché, il dépend aussi des politiques publiques. Globalement, la bio est peu aidée au regard des services environnementaux quelle génère. Cet article est accompagné de trois encarts : lun résume lhistoire de la bio, un autre effectue un point sur l'évolution de la bio en Europe, et le dernier propose un remodelage du label AB (avec intégration du bilan carbone et de dimensions sociales).
Dossier : Main basse sur les terres
Michel MERLET, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; AMIS DE LA TERRE (LES), Auteur ; ET AL., AuteurCrise climatique, défrichement massif des forêts, pollutions, chute de la biodiversité, accroissement des inégalités et de la faim, conflits Pour les auteurs de ce dossier, toutes ces dérives sont liées, de façon directe ou indirecte, à la mainmise sur les terres et les ressources. Pour comprendre laccaparement des terres, il faut faire le lien avec la concentration, la financiarisation et la numérisation à outrance des oligopoles agro-industriels mondiaux, qui contrôlent toujours plus les différents maillons agricoles et alimentaires. Ainsi, 4 multinationales détiennent, à ce jour, 50 % du marché des semences et 62 % de lagrochimie, à léchelle mondiale En pharmacie animale, ce sont 6 firmes qui contrôlent 72 % du marché mondial Et leurs lobbies sont très puissants. Aujourdhui, ces géants agricoles restructurent lensemble de leurs activités autour des Big Data Par ailleurs, lartificialisation des sols a concerné 7 % des terres agricoles, ces 30 dernières années, en France. Ses impacts à court et long terme sur les propriétés des sols (capacité à retenir leau, à stocker les matières organiques ou le carbone ) et sur la biodiversité sont importants. Pour faire face à tout cela, des leviers existent : la SAFER, outil de service public mais dont le financement public réduit limite ses possibilités daction ; lassociation Terre de Liens, qui favorise laccès à la terre à de nouveaux agriculteurs ; ou sont à mettre en place, comme la création de nouveaux communs, la reconnaissance de lexistence de droits de différentes natures sur la terre et dayants droit multiples, individuels et collectifs, etc. De plus, des citoyens se mobilisent pour laccès aux ressources naturelles (sol, eau ) : les soulèvements de la terre, les collectifs bassines non merci, le forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles avec des alliances citoyennes campagne-ville pour stopper laccaparement des terres à léchelle mondiale
Dossier : Les paysan.nes face au réensauvagement et à la financiarisation de la nature
Christophe MORANTIN, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Fanny MÉTRAT, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les auteurs apportent leurs éclairages et leurs points de vue sur deux phénomènes qui concernent les terres agricoles : le réensauvagement et la financiarisation de la nature. Dans un premier article, Nicolas Lescureux, ethno-écologue au CNRS de Montpellier, apporte quelques éléments sur la notion de réensauvagement, bien qu'elle soit difficile à définir. Il s'agit d'un retrait total de l'homme et de ses activités d'un territoire donné, comme c'est le cas dans les cinq Réserves de vie sauvage® qui existent à ce jour en France. Les conséquences, pointées du doigt dans ce dossier par le chercheur et par des paysannes et paysans, sont l'intensification des activités agricoles sur d'autres territoires, la perte de foncier pour des activités d'élevages extensifs comme le pastoralisme, la fermeture des paysages et la perte de biodiversité qui en découle (réenfermement du paysage). Selon eux, le respect de la biodiversité et de la nature doit plutôt passer par la notion de "composer avec". Autre tendance remise en cause : la financiarisation de la nature. Il s'agit de donner une valeur marchande aux services écosystémiques fournis par la nature (fourniture de bois, pollinisation...) afin, notamment, de pouvoir mettre en uvre des marchés de compensation lors de projets de construction. Là encore, le risque de concurrence pour l'usage des terres n'apparaît pas négligeable, pour les auteurs.
Dossier : Pourquoi produire et manger bio ?
Claude AUBERT, AuteurLauteur fait le point sur les atouts des produits bio, à partir de différentes études comparatives. Les produits bio sont plus riches en nutriments (avec notamment des teneurs en antioxydants beaucoup plus élevées quen conventionnel. Pour les produits animaux aussi (lait, viande, ufs, poulets), les différences sont très nettement en faveur du bio, en particulier pour les teneurs en acides gras oméga 3. Ceci sexplique par une alimentation plus riche en herbe. Par ailleurs, le bien-être animal est un objectif important en agriculture biologique. Toutes les études confirment que les aliments bio contiennent beaucoup moins de résidus de pesticides que les conventionnels (180 fois moins !), beaucoup moins de cadmium et de nitrates. Enfin, ils ont, en général, moins de mycotoxines et n'ont pas dOGM. Lauteur rappelle que les techniques de transformation en bio sont également plus respectueuses (additifs moins nombreux, ingrédients peu ou pas raffinés ). Différentes études montrent des liens entre les pesticides et le développement de maladies. Ainsi, des corrélations existent entre lexposition maternelle à divers pesticides et lincidence de la leucémie chez lenfant. Des liens sont suspectés pour lautisme aussi. Lagriculture biologique permet de préserver lenvironnement, notamment en réduisant lempreinte carbone et en augmentant la séquestration de carbone dans le sol, mais aussi en préservant la qualité de lair et de leau, en permettant une plus grande biodiversité Bien que des méta-analyses montrent que les rendements en bio sont inférieurs de 19 % à ceux en conventionnel, cette différence samoindrit lorsque les systèmes font de bonnes rotations.
Dossier de presse : Élevage en France : Des fermes, pas des usines !
Dans ce dossier de presse, Greenpeace France dénonce l'industrialisation de la production animale et, en particulier, le phénomène des fermes-usines. Après une présentation des chiffres-clés de ce phénomène en France (répartition par territoire, répartition par filières, nombre d'animaux...), ce dossier fait le point sur ses impacts sur l'environnement (pollution de l'eau, de l'air, émissions de gaz à effet de serre, déforestation importée), sur le bien-être et la santé des animaux (confinement, entassement, diffusion des maladies animales et des zoonoses...), sur la situation économique des éleveurs (perte d'autonomie, endettement, intransmissibilité des fermes...) et sur les territoires (disparition des fermes, hyper-concentration des productions, accaparement des terres...). Le cas emblématique de la méga-porcherie "Avel Vor", à Landunvez (29), est relaté. Face aux crises actuelles, Greenpeace France recommande la mise en place d'un "Plan Marshall" visant à mettre fin à l'élevage industriel au profit d'un modèle d'élevage écologique, local et indépendant.
Dossier de presse : Polluants éternels à l'Assemblée nationale : Le député Nicolas Thierry fait analyser les cheveux de ses collègues
Ce dossier de presse a été diffusé dans le cadre de la proposition de loi PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées, aussi connues sous le nom de « polluants éternels ») de Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde, visant à lutter contre les risques liés à ces polluants (cancers, altération de la fertilité...). Les conclusions du rapport commandité, en 2022, par la Ministre de la transition écologique, ainsi que les résultats des tests réalisés sur les cheveux de 14 députés ont révélé, non seulement que ces polluants s'accumulaient dans les organismes vivants plusieurs années encore après leur interdiction, mais aussi que le PFNA se retrouvait chez 86 % des députés testés, ce qui indique une exposition quasi-systématique à ce PFAS. Ce dossier présente les différentes étapes du combat porté par Nicolas Thierry à l'Assemblée : courriers, discours, synthèse des résultats d'analyses, état des lieux de la connaissance des PFAS, texte de la proposition de loi, revue de presse...
Élevage bovin : comment sortir de l'impasse ? : Préserver la planète et les éleveurs : L'urgence d'une feuille de route de la fourche à la fourchette
Elyne ETIENNE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Thomas UTHAYAKUMAR, Auteur ; ET AL., Auteur | BOULOGNE-BILLANCOURT (6 Rue de l'Est, 92 100, FRANCE) : FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH) | 2023Dans ce document, la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) apporte sa contribution au débat concernant l'avenir de l'élevage bovin. Elle dresse un état des lieux de la filière bovine et propose différents axes de travail pour accompagner la transition agroécologique de l'élevage bovin. Face à la double difficulté environnementale et socio-économique dans laquelle se trouve la filière, la FNH formule six recommandations pour améliorer les politiques publiques existantes : 1 - Adopter une gouvernance interministérielle de la transition agroécologique et alimentaire ; 2 - Faire évoluer l'environnement alimentaire afin d'inciter à consommer moins et mieux de produits animaux et plus de végétaux ; 3 - Mettre un terme aux tendances d'agrandissement-concentration, de spécialisation et d'intensification des pratiques ; 4 - Lancer une réflexion pour réguler les volumes, les prix, et le partage de la valeur au sein des filières ; 5 - Réguler les échanges commerciaux pour réduire la concurrence internationale déloyale que subissent les éleveurs bovins ; 6 - Refondre les enveloppes financières existantes en modulant les soutiens à l'élevage pour l'orienter vers une baisse des volumes de production et une amélioration des pratiques.
Énergie solaire : Le photovoltaïque au service de l'agriculture ?
Elisabeth CHESNAIS, AuteurL'agrivoltaïsme est défini comme la production conjointe, sur une même parcelle, d'électricité solaire et d'une activité agricole. Cette dernière, qui ne doit pas être pénalisée par la présence des panneaux photovoltaïques mais peut, au contraire, en tirer des avantages, peut être une production végétale ou animale. Dans cet article, plusieurs expériences sont rapportées. Dans les Pyrénées-Orientales, sur le domaine de Nidolères, quatre hectares de vignes sont cultivés sous des panneaux installés à 4 m de hauteur. Ceux-ci apportent une protection aux cultures face aux évolutions du climat, avec des températures plus chaudes sous les panneaux par temps de gel et, à l'inverse, des températures plus fraîches et moins d'évapotranspiration en été, avec des impacts positifs sur la qualité des raisins. Des observations similaires sont faites dans la Drôme, sur la ferme expérimentale d'Étoile-sur-Rhône qui cultive pêchers, cerisiers et abricotiers sous des panneaux. En Ariège, Sabine Leray, éleveuse de brebis allaitantes et de porcs en agriculture biologique, est, elle aussi, satisfaite de son expérience : ses 120 brebis pâturent un parc photovoltaïque au sol de 25 hectares. L'herbe y reste plus verte et les panneaux fournissent de l'ombre aux animaux. Cependant, les projets d'agrivoltaïsme divisent toujours, et les expériences ne sont pas toutes aussi positives. L'enjeu est notamment de permettre le maintien, voire l'installation, d'une activité agricole sur les parcelles concernées, en limitant la densité des panneaux - et donc le niveau d'ombrage - et la taille des projets pour une meilleure acceptation par tous, dont les citoyens attachés à leurs paysages.
Énergies fossiles dans nos assiettes : La face cachée des engrais
Sarah CHAMPAGNE, Auteur ; Manon CASTAGNÉ, Auteur ; Catherine MOLLIERE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL (MUNDO M, 47 Avenue Pasteur, 93 100, FRANCE) : AMIS DE LA TERRE (LES) | 2023Dans ce rapport, l'association Les Amis de la Terre France met en lumière les liens étroits entre lindustrie des engrais azotés et celle des énergies fossiles. Elle indique que la fabrication des engrais renforce notre dépendance aux énergies fossiles, avec un coût environnemental exorbitant et des risques géopolitiques. De plus, indexé sur les fluctuations du prix du gaz, le prix des engrais azotés, en hausse, est un facteur-clé dans linflation des produits alimentaires. Face aux critiques sur limpact climatique et énergétique des engrais, lindustrie promeut notamment le remplacement des énergies fossiles nécessaires à la fabrication dengrais par des énergies soi-disant renouvelables, et la limitation des émissions de CO2 par des dispositifs de captation et de stockage de carbone (CCS, « carbon capture and storage »), voire même par des mécanismes de « compensation carbone ». En réalité, ces fausses solutions sont soit immatures, soit inefficaces ou nécessitent elles-mêmes beaucoup dénergies fossiles pour fonctionner. Les Amis de la Terre prônent une sortie de lagriculture intensive et de lélevage industriel pour retrouver le cycle naturel de lazote, la réforme de la PAC et le remplacement des engrais chimiques par des légumineuses.
La filière de la betterave sucrière est entraînée vers "un modèle féodal"
Roxanne MITRALIAS, AuteurStéphane Delmotte est agriculteur, installé sur la ferme familiale dans le Pas-de-Calais, mais aussi médecin urgentiste et engagé à la Confédération paysanne. Dans son secteur géographique, fortement "agro-industriel", rares sont les exploitations biologiques comme la sienne. Il y produit des céréales, des légumes, ainsi que de la betterave sucrière. Dans cet article, il décrypte la filière betterave sucrière, qu'il estime coincée dans un "système féodal", "capitalistique". Alors qu'aujourd'hui seuls 10 % de la production de betterave sucrière sont transformés en sucre en poudre - le reste étant principalement destiné à la filière bioéthanol -, Stéphane Delmotte estime que des rendements de 60 tonnes par hectare en agriculture biologique pourraient couvrir les besoins alimentaires en sucre.
Filière laitière : Mieux partager la valeur pour assurer un élevage durable en France
Elyne ETIENNE, Auteur ; Thomas UTHAYAKUMAR, Auteur ; Christophe ALLIOT, Auteur ; ET AL., Auteur | BOULOGNE-BILLANCOURT (6 Rue de l'Est, 92 100, FRANCE) : FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH) | 2023Dans ce document, la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) s'attelle à l'étude des aspects socio-économiques, ainsi qu'à la compréhension de la structuration de la filière laitière, pour caractériser les causes de l'impasse économique dans laquelle la filière se trouve. Cette publication présente d'abord la filière laitière, florissante mais de plus en plus inégalitaire, et s'intéresse notamment : aux résultats de la loi Egalim 1, à l'explication des inégalités croissantes dans la filière laitière (oligopoles de l'industrie laitière et de la grande distribution). L'évolution du partage de la valeur et des bénéfices générés par les ventes de produits laitiers (entreprises de l'aval...) est abordée, avec un focus sur la brique de lait et sur la plaquette de beurre pour illustrer les inégalités entre différents maillons de la filière. Suite aux résultats de cette étude, la FNH formule des propositions en faveur d'un plan ambitieux de transformation de la filière laitière.
Guide : La gestion quantitative de l'eau en agriculture
Dans le contexte d'accélération du changement climatique, la question de la gestion quantitative de l'eau et de sa disponibilité pour l'agriculture est devenue d'autant plus cruciale que, dans toutes les régions de France, des projets très controversés de stockage de l'eau (les « méga-bassines ») ont émergé. La première partie de ce document fait le point sur les cadres réglementaires qui régissent l'usage de l'eau à l'échelle nationale, européenne et internationale. La seconde partie présente les institutions et les organisations qui mettent en uvre les politiques liées à la gestion de l'eau. Les grands principes et les outils de la gestion de l'eau en France sont présentés dans la troisième partie (SDAGE, contrats de rivière...). La dernière partie de ce document est consacrée à des pistes de réflexion qui visent à s'orienter vers des solutions plus justes et réellement efficaces pour répondre aux enjeux actuels.
Mémoires terrestres
Depuis les forêts himalayennes de son enfance jusquaux tribunes de lONU, Vandana Shiva offre, pour la première fois, le récit de son combat pour la vie et pour la Terre. Dans une écriture à la fois sensible et rebelle, elle revient sur près de cinquante années de lutte contre la déforestation et contre laccaparement de leau et des semences. Défenseuse infatigable de lautonomie alimentaire, des connaissances autochtones et de la démocratie directe, elle établit, par ses actes et par sa pensée, les liens entre crise écologique, patriarcat et capitalisme. Lutte contre les OGM, catastrophe de Bhopal, mouvement Chipko : ces Mémoires terrestres font retraverser un demi-siècle de résistances planétaires en faveur de lécologie et de la Terre-Mère. Par son destin hors du commun, la militante indienne incarne lidée, aux côtés de tant dautres, que les femmes sont « les véritables gardiennes des connaissances liées à la biodiversité ».
Non-disclosure of developmental neurotoxicity studies obstructs the safety assessment of pesticides in the European Union
Axel MIE, Auteur ; Christina RUDÉN, AuteurEn Europe, les études de toxicité sur les produits phytosanitaires sont très largement commandées par les entreprises qui les produisent. D'après la législation en vigueur au sein de l'Union Européenne, ces études doivent être remises aux autorités en charge des demandes d'approbation ou de renouvellement des substances actives. Dans cet article, les auteurs ont évalué dans quelle mesure les études liées à la neurotoxicité du développement et soumises à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) avaient effectivement été transmises aux autorités européennes compétentes. Pour 26 % des 35 études identifiées (soit 9 études), cela n'a pas été le cas, avec un probable impact réglementaire réel ou potentiel pour sept de ces neuf études. Face à ces non-divulgations des études de toxicité de produits phytosanitaires, les auteurs émettent de fortes réserves quant à la capacité de l'Union Européenne à évaluer de manière fiable les risques liés aux pesticides et formulent des recommandations pour améliorer cette situation.
Pesticides : Au péril de l'expertise
Valérie PÉAN, AuteurCertains pesticides et leurs usages sont sources de vifs débats : avis d'experts contradictoires, interventions de lanceurs d'alerte, lobbying, ou encore décisions politiques contestées sèment le trouble auprès des consommateurs. À l'échelle française, l'Anses est l'agence de sécurité sanitaire en charge d'évaluer les risques - depuis sa création en 1998 - mais aussi de gérer en partie ces risques grâce à l'instruction des AMM (Autorisations de Mise sur le Marché), créées dans la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt de 2014. Ainsi, ces deux rôles, qui avaient été volontairement séparés, sont à nouveau gérés en partie par une seule et même structure. À travers ce dossier, l'auteure décrypte ce fonctionnement et ses écueils, éclairée par les regards de Catherine Dargemont, directrice de recherche au CNRS et ancienne membre du conseil scientifique de l'Anses, de Charlotte Grastilleur, directrice du pôle "produits réglementés", et de Mathieu Schuler, responsable du pôle "sciences pour l'expertise" de l'agence.
Philippe Camburet, président de la Fnab : « Lutter contre le discrédit porté sur la bio » ; Colloque Fnab : Les enjeux cruciaux de la fertilité des sols ; Colloque Fnab sur la fertilité des sols : Trois témoignages : vers le plus d'autonomie possible
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÀ loccasion de lassemblée générale et du colloque de la Fnab des 18 et 19 avril 2023, son président est revenu sur les grands défis de la bio aujourdhui : continuer à développer lAB, rassurer les consommateurs sur ses garanties, accompagner les producteurs bio les plus touchés par la crise, ou encore le défi de la fertilité des sols et du bouclage des cycles. Cest ainsi quont été présentés, à loccasion du colloque, les résultats dune étude prospective, commanditée par lÉtat, sur lestimation des besoins actuels et futurs de lagriculture bio en fertilisants organiques. Quen est-il notamment du déficit en fertilisants organiques utilisables en AB (UAB) ? Cette étude a répertorié et cartographié les gisements UAB de MAFOR (matières fertilisantes organiques dorigines résiduaires ou renouvelables, regroupant celles dorigines animales, forestières, urbaines déchets verts ou tri alimentaire à la source - et industrielles). À ce jour, les Mafor mobilisables en AB pourraient couvrir « entre 90 % et 150 % des besoins nets en azote efficace des cultures bio conduites en France », mais en mobilisant des ressources issues du conventionnel. De plus, le volet prospectif de létude montre, quel que soit le scénario retenu : - que lazote reste le facteur limitant majeur ; - que, dans la majorité des scénarii étudiés, les effluents délevages conventionnels restent une ressource prépondérante ; - que les déséquilibres observés à léchelle nationale sont encore plus criants au niveau régional. Il y a donc un enjeu majeur à travailler sur ces questions de fertilité du sol. Si le défi est dimportance, des solutions sont déjà à luvre, comme le montrent les témoignages de 3 producteurs bio sur leurs pratiques en la matière : arrêt du travail du sol ou du compostage, développement des légumineuses, augmentation de la diversité cultivée, introduction de lélevage
Planet-score : lutter contre le greenwashing
BIOFIL, AuteurLaffichage environnemental sur les produits alimentaires est issu de la loi Climat et Résilience de 2021. Il vise à apporter, aux consommateurs, des informations sur limpact écologique des produits alimentaires. Le 22 juin 2023, les avancées liées à la mise en place de cet étiquetage ont été présentées à lAssemblée Nationale. Prévu pour être obligatoire en 2026, laffichage nest pas encore finalisé. Lambition des services de lÉtat était davoir défini, pour début 2024, la méthode à employer pour cet affichage environnemental, mais il s'avère que celle-ci fait lobjet de nombreux débats. Les visions divergent entre deux propositions existantes : le Planet-score et lEco-score. Le Planet-score valorise plus les démarches de progrès, notamment la conduite en agriculture biologique, en proposant une approche qui prend en compte les pesticides, le climat et le bien-être animal. L'Ecoscore, qui s'appuie sur l'analyse du cycle de vie et sur la base de données Ecobalyse (outil de calcul mis en ligne par lAdeme en avril 2023), est sujet à controverses puisquil discrimine peu les origines : un buf bio étranger est, par exemple, mieux noté quun buf bio français, et les impacts sur la déforestation sont peu visibles Ecobalyse a aussi tendance à valoriser lintensification (et donc à pénaliser les systèmes extensifs) et ne prend pas en compte les pollutions diffuses (ex : les impacts sur la qualité de leau).
Plantes cultivées : "Il faut penser les nouvelles technologies génomiques avec une approche politique globale"
Valérie PÉAN, AuteurDepuis les années 2000, se sont développées les NTG (Nouvelles Techniques Génomiques), et notamment le CRISPR-Cas9, encore appelées « OGM cachés ». Dans le même temps, les critiques fusent, identiques à celles qui existaient 20 ou 30 ans auparavant à propos des OGM, sur le modèle économique et ses effets de concentration ou ses conséquences sur la biodiversité, sur la traçabilité de ces nouvelles variétés et sur linformation du consommateur. La question porte surtout sur la réglementation à laquelle doivent être soumises les plantes issues de ces technologies. Bernard Chevassus-au-Louis, qui a piloté lavis de lacadémie des technologies sur le sujet, avis rendu public le 15 février 2023, est interrogé sur cette thématique.
PNPP : Actes du colloque « Cultivons avec le vivant des alternatives aux pesticides » 29-30 novembre 2022, Villeurbanne (Rhône)
Jean-François LYPHOUT, Auteur ; Bruno PRINTZ, Auteur ; Hélène TIBON, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : CONFÉDÉRATION PAYSANNE | 2023Afin de favoriser l'autorisation et pour la reconnaissance des alternatives naturelles aux pesticides que sont les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), un colloque a été organisé, les 29 et 30 novembre 2022, à Villeurbanne (69), par la Confédération paysanne nationale, l'ASPRO-PNPP (ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) et Trame, en partenariat avec la FNAB, le Grab Avignon et AVSF. Ce colloque avait pour objectif de faire le point sur la réglementation, les pratiques et les recherches associées aux PNPP. Les interventions ont porté sur les thèmes suivants : 1 - La France veut réduire les pesticides mais elle bloque toujours les alternatives ; 2 - Subtilités et contradictions de la réglementation ; 3 - "Nous nous sentons dans notre droit, sinon dans notre devoir" ; 4 - PNPP en arboriculture ; 5 - PNPP et jardin créole ; 6 - Plaidoyer pour les hydrolats ; 7 - PNPP et ravageurs du pommier. En plus de la synthèse des présentations et des témoignages, ce document restitue également les échanges entre les participants et les pistes de développement qui ont été proposées.
La propriété des terres agricoles en France : À qui profite la terre ? : Létat des terres agricoles en France n°2 | 2023
Nathalie BLIN, Auteur ; Maurice DESRIERS, Auteur ; Coline SOVRAN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2023La propriété privée est un droit sacré en France depuis la Révolution française. Malgré la mise en place du fermage en 1946 - une victoire du droit d'usage sur le droit de propriété -, les propriétaires de terres gardent un pouvoir de décision important quant à l'usage des terres agricoles. Persuadé que les propriétaires de terres agricoles ont un rôle à jouer dans lavenir de lagriculture, pour préserver lusage agricole et nourricier des terres, pour faciliter les nouvelles installations et pour favoriser des pratiques agricoles écologiques, le mouvement Terre de Liens lève le voile sur qui sont, aujourdhui, en France, les propriétaires des terres agricoles et analyse limpact de leurs stratégies sur le renouvellement des générations et sur lavenir de notre agriculture. Ce rapport est également une alerte sur les évolutions récentes de la propriété, et notamment l'arrivée des sociétés d'exploitation à capital ouvert comme propriétaires de terres, une tendance déjà bien inscrite dans le paysage des fermes françaises, qui semble désormais prendre pied dans la propriété, avec un risque accru de financiarisation de l'agriculture.
Qui veut la peau des vaches ?
NATURE & PROGRES, AuteurLes vaches sont accusées d'être en partie responsables du réchauffement climatique parce qu'elles rejettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Toutefois, le problème relève principalement de l'élevage intensif et pas de l'élevage à l'herbe bien mené. En effet, les émissions (naturelles) de méthane peuvent être totalement compensées par le pâturage, une prairie bien gérée pouvant séquestrer, dans le sol, jusqu'à 1 t/ha/an de CO2, autre gaz à effet de serre et principal responsable du réchauffement climatique. Dans cet entretien, Claude Aubert, agronome et auteur du livre "Qui veut la peau des vaches ?" (éditions Terre vivante), balaie les idées reçues autour des vaches et, plus largement, autour de notre rapport à la viande, à l'abattage et à l'élevage.
Ré-autorisation du glyphosate : Les agences européennes ignorent les alertes de la recherche médicale française : Générations Futures vous explique ce scandale ! Septembre 2023
Les effets néfastes du glyphosate sur l'environnement et la santé des populations ne sont plus à démontrer. En effet, un rapport d'expertise collective sur les liens entre pesticides et santé, publié par l'Inserm en 2013 et actualisé en 2021, consacrait une partie spécifique au glyphosate et aux formulations d'herbicides en contenant. Pourtant, c'est uniquement sur la base des évaluations des agences européennes que la Commission européenne prendra la décision de ré-autoriser ou non le glyphosate... Dans ce rapport, Générations Futures illustre les différences d'analyse entre la recherche médicale française (Inserm) et les agences européennes évaluatrices (EFSA, ECHA) concernant différents points de toxicité du glyphosate (génotoxicité et stress oxydant ; effets reprotoxiques et perturbateurs ; toxicité mitochondriale ; modes d'actions épigénétiques et transgénérationnels ; effets sur le microbiote ; neurotoxicité). Face aux enjeux majeurs de santé publique, Générations Futures demande à ce que, lors du comité Scopaff de mi-octobre 2023, la France vote contre la ré-autorisation du glyphosate en Europe.
Recommandations pour une Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles ambitieuse
Face à un changement climatique rapide et à un déclin de la biodiversité sans précédent, le modèle agricole productiviste, dont les conséquences sont désastreuses pour la nature, doit laisser place, pour Générations Futures, à une nouvelle organisation reposant sur lagronomie et la protection du vivant. La concertation sur la Loi dOrientation et dAvenir Agricoles a été lancée, en décembre 2022, autour de trois axes de travail : - lorientation et la formation ; - la transmission et linstallation des jeunes agriculteurs ; - la transition et ladaptation face au climat. Dans ce document, Générations Futures formule des recommandations et des alternatives afin de répondre aux enjeux alimentaires, sanitaires, climatiques, sociétaux et environnementaux actuels.
Le retour du loup en Bretagne
Simon BROSSILLON, AuteurPatrick Thomas est un éleveur laitier breton à la retraite, passionné de faune sauvage. Il a observé le loup, durant plusieurs mois, sur un territoire où ce dernier est déclaré officiellement absent. Il a ainsi rejoint lObservatoire Du Loup (ODL). Selon les pouvoirs publics, en 2022, seul un loup filmé à Berrien était présent sur le territoire. Mi-2023, ils ont concédé la présence de 3-4 loups, alors que les observateurs estiment leur nombre entre 30 et 35. LÉtat a la charge du suivi du loup, par lintermédiaire de lOffice Français de la Biodiversité (OFB). Toutefois, selon Patrick Thomas, lEtat nassume pas pleinement sa mission pour des motifs budgétaires (lOFB manque actuellement de moyens et de compétences), au détriment des éleveurs. Les troupeaux situés dans des zones potentiellement à risque devraient être protégés par des chiens et des clôtures adaptées. Pour trouver des solutions, certains syndicats agricoles parlent de tuer les loups (abattages). Selon Patrick Thomas, ce nest pas la bonne solution, car tuer un loup peut déstructurer la meute, qui peut alors éclater. Dans ce cas, ses membres ont tendance à délaisser les proies sauvages pour chasser plus danimaux domestiques. Un autre syndicat agricole prône plutôt les moyens de prévention, notamment en intégrant les chiens de protection. Parallèlement, un groupe est en cours de formation au sein de lODL afin de former au pistage et aux bons réflexes à adopter vis-à-vis du loup.
Secrets toxiques : Faire face ensemble au scandale des pesticides
Andy BATTENTIER, Auteur ; Martin RIEUSSEC-FOURNIER, Auteur | SAINT JULIEN EN GENEVOIS CEDEX (BP 90107, 74 161, FRANCE) : ÉDITIONS JOUVENCE | 2023Cancers, maladies chroniques, infertilité.. Le rôle des pesticides dans l'émergence de problèmes de santé des humains et dans la disparition des insectes est démontré par de nombreux travaux scientifiques. Ce livre vise à donner, aux citoyennes et aux citoyens, les clés pour comprendre et agir sur ce sujet. L'origine pétrolière des produits est trop souvent oubliée. L'inadéquation des méthodes d'évaluation utilisées est mal connue. Mais, cet ouvrage ne se cantonne pas à dénoncer un problème, il constitue un véritable appel à l'action : il propose des solutions concrètes pour agir et faire entendre sa voix, pour défendre le droit à une alimentation sans résidus de pesticides, ainsi qu'à une meilleure protection de la population et de la nature.
La terre aux paysan·nes, l'agro-industrie hors champ ! : Décryptage et solutions face à l'accaparement des terres en France
Avec une importante partie de la population agricole approchant de l'âge de la retraite, prévue dans les dix prochaines années, la moitié des terres agricoles va changer de main. La taille moyenne des fermes a doublé en 30 ans pour atteindre 69 ha. Cependant, il existe des entreprises ou des personnes qui contrôlent des dizaines d'exploitations et totalisent des milliers d'hectares, qui ne sont pas comptabilisés dans le recensement agricole comme une seule exploitation. Avec leur puissance d'achat, ces propriétaires prennent le contrôle de toujours plus de terres, sans que les SAFER ne puissent réagir. L'accaparement des terres va souvent de pair avec l'agrandissement des exploitations et avec un modèle agricole hyper industrialisé, bloquant le développement de l'agroécologie. Dans ce rapport, les Amis de la Terre formulent des recommandations.
Vaches, amies ou ennemies ?
Claude AUBERT, AuteurLes vaches et autres ruminants délevage nont pas, aujourd'hui, « bonne presse » : on peut notamment lire que le méthane quelles éructent réchauffe la planète et qu'on peut se passer de leurs produits dans notre alimentation. Cet article pose alors la question de la place des vaches et autres ruminants. Il aborde et argumente sur divers aspects à prendre en compte dans ce débat : la question du méthane (dont la cause principale démission est lexploitation des énergies fossiles), limportance des ruminants dans la gestion des paysages, la réflexion à conduire sur le type d'élevage qui pourrait se développer (plus extensif, avec des animaux produisant moins mais vivant plus longtemps ), la souffrance animale, labattage, la qualité des viandes et celle des laits et des fromages produits à lherbe, particulièrement intéressante pour lalimentation humaine et peu remplaçable par des produits dorigine végétale sans ajouts et compléments. Pour lauteur, les « vaches sont nos amies, comme lont compris tous nos ancêtres [ ] »
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
L'agrivoltaïsme, un avenir pour la vigne ?
Catherine GERBOD, AuteurL'agrivoltaïsme, association de panneaux photovoltaïques et de cultures sur une même parcelle, les panneaux devant apporter un ou plusieurs services à la culture en question (protection contre les aléas climatiques...), pose beaucoup de questions, en viticulture comme dans les autres filières. Il représente une solution au développement des énergies renouvelables en France, mais ne doit pas s'étendre, notamment, au détriment de la préservation des terres agricoles. Fin 2022, un amendement sur l'agrivoltaïsme doit intégrer le projet de loi d'accélération des énergies renouvelables.
Alerte Alimentation : Une succession de crises ; Le bio : Des consommateurs pas assez fidèles ; Contrôles des aliments : Changement de crémerie
Elsa CASALEGNO, AuteurLes difficultés rencontrées par lagriculture française sont nombreuses et se sont accentuées, ces dernières années : hausse du prix des intrants, grippe aviaire, changement climatique, vieillissement des agriculteurs et problème de renouvellement des exploitations... La bio est, elle aussi, touchée. Même si elle conserve des intérêts environnementaux et sanitaires certains, la consommation de produits biologiques baisse. Cette diminution est notamment due à des prix plus élevés, une confusion des labels et la concurrence du « local ». Quant à la surveillance de la qualité de nos aliments, elle a été retirée au ministère de lÉconomie au profit de celui de lAgriculture, en passant de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRP) à la Direction générale de lalimentation (DGAL). Ce transfert inquiète certains acteurs. Par ailleurs, comme les agents ne sont pas assez nombreux pour faire tous les contrôles nécessaires, une partie de ces contrôles pourrait être déléguée à des acteurs privés (bureaux détudes et laboratoires privés), ce qui présente des risques de conflit dintérêt et dopacité.
Chocolat durable : Une étiquette, et après ?
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Domitille VEY, AuteurJugés en partie responsables du désastre écologique lié au marché mondialisé du cacao, les grands groupes de négociants et de transformateurs industriels déclarent s'engager pour développer la durabilité de la filière cacao d'ici 2025. Cependant, l'origine des fèves de cacao reste difficilement traçable, le niveau de vie des agriculteurs demeure très bas et la transition de la filière vers un label équitable est très lente. Aujourd'hui, à peine 8 % des volumes mondiaux sont labellisés équitables, les grands groupes soutenant plutôt la certification environnementale Rainforest Alliance-UTZ, moins contraignante, qui néglige cependant la durabilité sociale. Rémunération des cacaoculteurs, lutte contre le travail des enfants, lutte contre la déforestation, qualité des produits transformés... Le chemin sera long pour répondre à ces enjeux. UFC-Que Choisir livre son enquête.
Compilation bibliographique sur les scénarios, les prospections et les questionnements liés à lélevage de ruminants à lhorizon 2030-2050
Cette compilation bibliographique regroupe une cinquantaine de références, éditées entre 2008 et début 2022, autour des scénarios prospectifs, des études prospectives et des controverses liés à lélevage, et plus particulièrement à lélevage biologique de ruminants, à lhorizon 2030 et 2050. Les études et scénarios prospectifs qui questionnent les systèmes alimentaires et les systèmes agricoles en abordant des thématiques pouvant impacter lélevage (ex : place des protéines animales dans les régimes alimentaires, rôle des effluents délevage dans la fertilisation et les flux dazote) ont également été pris en compte. Ces références ont été extraites de la Biobase, la plus importante base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique qui réunit actuellement plus de 43 000 références documentaires. Les documents sélectionnés ont été classés selon léchelle géographique considérée (échelle mondiale, européenne, nationale ou régionale) et selon les grandes thématiques abordées (environnement, économie et sociologie). Cette compilation bibliographique a été réalisée dans le cadre du projet BioViandes (tranche 2, 2021-2022), dont une des actions consiste à mener collectivement un travail de réflexion et de prospective sur le développement et la durabilité des filières viandes biologiques basées sur lherbe dans le Massif Central.
Dossier : Agriculture Bio : Thermomètre d'une crise de croissance
AUVERGNE AGRICOLE (L'), Auteur ; Mélodie COMTE, Auteur ; C. ROLLE, Auteur ; ET AL., AuteurD'après des estimations encore provisoires, environ 4 % des fermes bio françaises auraient entamé une déconversion en 2021. Si ce chiffre est relativement stable par rapport aux années précédentes, il pose tout de même question dans un contexte de crise de la filière bio. Dans ce dossier, plusieurs acteurs agricoles - agriculteurs, conseillers, acteurs de l'aval - apportent leurs éclairages sur ce constat : Quelles pourraient en être les raisons (départs à la retraite, retour au conventionnel suite à des problèmes de rentabilité ou de débouchés...) ? Quelles sont les filières les plus concernées ? Dans le Puy-de-Dôme, la déconversion reste encore marginale et correspond surtout à des départs à la retraite non renouvelés.
Dossier : Agrivoltaïsme : Des terres à protéger du soleil
Dominique VOILLAUME, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Cathy BOUFFARTIGUE, Auteur ; ET AL., AuteurL'agrivoltaïsme correspond à l'utilisation de terres agricoles pour la production d'électricité, via des panneaux solaires installés au sol, en y combinant toutefois une production agricole (pâturage, par exemple). Bien que fructueuse, avec des prix de location proposés par les entreprises pouvant atteindre 4000 /ha/an pour des terres de garrigue estimées à moins de 1000 /ha à la vente, cette source de revenu complémentaire pour les agriculteurs pose, toutefois, de nombreuses questions et rencontre des détracteurs. Certains d'entre eux s'expriment dans ce dossier, s'appuyant sur des exemples concrets, et mettant en lumière plusieurs types de dérives : projets démesurés couvrant des centaines, voire des milliers d'hectares ; électricité produite en milieu rural mais qui n'alimente pas directement la population locale ; envolée des prix des fermes équipées ; serres photovoltaïques sous lesquelles la production agricole est finalement abandonnée ; etc. Des exemples de mobilisation paysanne sont présentés. Pour finir, un témoignage positif est néanmoins apporté de la part d'un maraîcher bénéficiant d'une serre photovoltaïque à taille humaine de 66 m de long sur 12 m de large.
Dossier : Irriguer oui, mais pour quoi faire ?
Isabelle HIBON, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jacques PASQUIER, Auteur ; ET AL., AuteurDepuis une quinzaine dannées, la gestion de leau et le partage de cette ressource sont devenus une source de tension. Les projets de bassines (réserves deau géantes) se multiplient pour stocker leau, sans forcément prendre en compte tous les enjeux liés à la gestion de ce bien commun, et sans questionner les pratiques agricoles actuelles. Ce dossier vise, justement, à interroger les systèmes de production et avance des propositions concrètes pour une irrigation compatible à la fois avec lagriculture et avec les écosystèmes. Il commence par une interview de Florence Habets, directrice de recherche en hydrométéorologie au CNRS, qui explique les conséquences que peuvent avoir les « bassines » sur le milieu naturel. Le second article dénonce le fait que le développement des bassines soit principalement financé par des fonds publics, alors que celles-ci tendent à une utilisation individuelle de leau. Les deux articles suivants mettent en avant des incohérences liées à des modèles de production nécessitant beaucoup deau (ex : développer des bassines pour lélevage hors-sol ou pour des cultures gourmandes en eau destinées à lexport). Dautres articles abordent des solutions. Ils reviennent notamment sur limportance du sol dans le cycle de leau (et donc sur limportance de préserver les sols), proposent des solutions pour mieux gérer laccès à leau, et décrivent des exemples dirrigation durables et responsables. Un article est également consacré à la lutte contre laccaparement de leau dans le Marais poitevin.
Dossier : Le marché du carbone met la main sur lagriculture
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique MARCHESSEAU, Auteur ; ET AL., AuteurFace au dérèglement climatique, certains dans le monde prônent le marché du carbone comme solution : les sols agricoles et forestiers peuvent stocker du carbone (potentiel de stockage additionnel estimé à 5.78 millions de tonnes de CO2 par an, sur les 30 premiers cm du sol), ce qui représente une base pour alimenter un marché du carbone, axé sur la vente de crédits carbone à des entreprises désireuses de compenser leurs émissions. Ce dossier met en avant les limites de cette approche. En premier lieu, la priorité nest pas à la compensation mais, avant tout, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la compensation pouvant intervenir dans un second temps pour sapprocher de lobjectif de neutralité carbone. Par ailleurs, la capacité de stockage des sols est limitée dans le temps et peut être remise en question dans son efficacité par laugmentation des températures. De plus, stocker du CO2 dans les sols sous-entend de sanctuariser, sur du très long terme, ces derniers pour ne pas relarguer le gaz, ce qui pose la question de leurs usages à lavenir ou encore de lautonomie de décision des agriculteurs. De plus, cette approche est basée sur une vision à la parcelle ou à la pratique et non à léchelle du système : on peut imaginer vendre des crédits carbone à des tiers alors que sa ferme est fortement émettrice de CO2. Est-ce quà terme les producteurs devront acheter des crédits carbone pour continuer de produire ? À cela, sajoute la spéculation, des acteurs économiques sétant emparés du marché pour vendre des crédits carbone, quitte à saccaparer des terres. Non régulé, ce marché devient la jungle où le prix de la tonne de CO2 est faible, amenant peu de retombées aux producteurs. Se pose aussi la question de comment certifier les projets de réduction démissions de GES. Lactuel Label Bas Carbone, réfléchi pour encourager à réduire les émissions, mais non pour soutenir les systèmes vertueux, favorise plutôt les exploitations intensives, sans prise en compte des enjeux de leau ou encore de la biodiversité. Le marché du carbone ne serait ainsi qu'une démarche de financiarisation de la nature, sans pour autant permettre la mise en uvre de politiques réellement efficaces pour lavenir dune planète viable.
Dossier du mois : Commerce alimentaire : Des chemins tortueux jusquà notre assiette
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Elisa OUDIN, AuteurLa guerre en Ukraine a mis en évidence la forte prédominance de quelques grands groupes sur le commerce alimentaire mondial et les faiblesses de ce système. Limpact de cette guerre tient au fait que les belligérants sont des fournisseurs majeurs de blé, d'orge, de tournesol et de maïs. Sajoutent à cela les conséquences de ce conflit sur le coût des énergies. Ceci amène à une flambée des prix et à des risques de pénuries, dautant plus que le commerce alimentaire est devenu mondial. Dans ce système, les denrées, devenues sources de spéculation, font des kilomètres à travers la planète avant darriver par cargos géants dans nos ports, puis dans nos assiettes. Connaître lorigine des produits que lon consomme devient souvent quasi impossible, surtout avec un étiquetage aux mentions obligatoires très parcellaires. Le but ? Tirer les prix vers le bas et répondre aux demandes de lagroalimentaire et de la grande distribution qui veulent des produits standardisés et peu chers. Ce système, opaque, est aussi plus à risques en termes de fraudes. En plus de présenter les coulisses du marché mondial des denrées alimentaires, ce dossier fait des focus sur certains produits de base comme le blé ; les huiles de tournesol, de colza, de palme ; le poulet ; le sucre ; la viande de buf ; le lait ; les tomates fraîches ; le cacao et le café : origine, traçabilité, qualité selon lexistence de signes de qualité ou non, part de production et de consommation en France, risque de pénurie ou dinflation suite à la guerre ou au changement climatique . Pour faire face à ces risques de chocs, la souveraineté alimentaire devient un enjeu majeur. Certains présentent alors le productivisme agricole comme la solution, quitte à faire fi des questions environnementales ou de santé. Dautres dénoncent le lobbying de lagrochimie qui cherche à « instrumentaliser la guerre » à son bénéfice. Stocker, réguler pour sadapter aux crises, réduire les importations, favoriser les filières plus modestes, mieux tracées et rémunérant mieux les producteurs sont les moteurs dune autre approche, basée sur une résilience alimentaire réfléchie à léchelle des territoires, à partir daliments locaux diversifiés.
Dossier du mois : Parcs Naturels Régionaux : Derrière le label, quel engagement ?
Elisabeth CHESNAIS, AuteurSi, selon la revue « Que Choisir », les Parcs Naturels Régionaux (PNR) ne sont parfois pas assez engagés dans la préservation et la défense de lenvironnement, il est acquis quils engendrent des externalités positives. Un PNR na pas de pouvoir réglementaire (il sappuie sur lengagement des communes adhérentes). Il doit prendre en compte les activités humaines et y intégrer des enjeux écologiques, tout en ayant une mission dexpérimentation. Et ces expérimentations engendrent des réussites. Cest le cas, par exemple, pour lagriculture biologique : elle est globalement plus présente dans les PNR quailleurs. Les Parcs peuvent ainsi être des territoires moteurs pour développer la bio. Cest le cas du PNR de lAvesnois (Hauts-de-France) : comme 75 % des communes sont implantées sur des aires de captage deau, le PNR a souhaité développer lagriculture biologique pour préserver cette ressource. Au départ, la bio, qui était globalement peu présente dans cette région, ne représentait que 1,5 % de la surface agricole du PNR. En 2020, elle représentait 10 %. Le PNR de lAvesnois a incité les agriculteurs à passer en bio et a mobilisé des opérateurs économiques pour trouver des débouchés aux productions biologiques.
Dossier : Pesticides : L'alarme s'intensifie
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur ; COLLECTIF FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT 82, Auteur ; ET AL., AuteurMalgré des mesures pour la réduction de l'usage de pesticides, ceux-ci étant impliqués dans l'effondrement de la biodiversité, les chiffres indiquent encore une augmentation de leur usage. La Commission européenne, de son côté, semble satisfaite des propositions pour la mise en uvre de l'objectif du « Pacte Vert européen » prévoyant la diminution de 50 % des pesticides d'ici à 2030. Inquiètes, certaines associations écologistes veillent à ce que les actions et les outils mis en uvre répondent réellement aux exigences du Pacte Vert européen. Au sommaire de ce dossier : - Les institutions confirment l'impact délétère des pesticides sur le vivant ; - Alimentations, pesticides et santé humaine : De nouvelles études remarquables ; - Pesticides : Des cancers plus fréquents chez des riverains de vergers ; - Le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest ; - « Oasis Réunion » : Faire de la Réunion « la première oasis 100 % agro-bio-écologique de la planète » ; - Secrets toxiques, une campagne qui avance bien.
Dossier : Quels outils, pour quels paysans ?
Pascal PAVIE, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; Daniel COUTAREL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à l'évolution des machines et des outils agricoles. Étant actuellement dans la troisième révolution agricole (automatisation...), certains paysans souhaitent retrouver une autonomie et une créativité pour leurs outils. Les articles qui composent ce dossier traitent des sujets suivants : - le monde-machine et la dépendance du biotope humain à la technologie ; - le retour de la traction animale face à la motorisation ; - le bélier hydraulique, un outil pour remonter l'eau sans électricité ; - la machine et le paysan ; - L'Atelier Paysan : du lien aux machines à l'intérêt général ; Présentation d'outils de l'Atelier Paysan : colonne de tri densimétrique, épandeur maraîcher, four à pain.
L'élevage pris en tenaille dans la lutte contre le changement climatique
Alizée JUANCHICH, AuteurLors du Space 2022, de nombreux débats ont tourné autour de la question suivante : Comment lélevage peut-il réduire son impact sur le climat ? Lélevage souffre, en effet, de sa dualité : il contribue aux émissions de gaz à effet de serre - GES - (il représente 21 % des GES émis en France et il est le deuxième secteur dactivité le plus émetteur), tout en offrant des services directs (production daliments avec de bonnes valeurs nutritionnelles, création demplois ), ainsi que des services écosystémiques (entretien du paysage ). Cet article analyse cette controverse qui traverse la société française et apporte des pistes pour réduire les émissions de GES au sein des élevages laitiers : limiter les animaux improductifs, implanter des légumineuses, jouer sur la génétique avec la sélection de vaches qui émettent moins de méthane par kilogramme de matière sèche ingérée, etc.
Exploitations agricoles : Comment cesser de battre en retraite ?
Yann KERVENO, AuteurLa transmission des exploitations agricoles est un défi majeur à ce jour. Or, les exploitations nont cessé de grossir pour rester compétitives. Par conséquent, le prix de vente des exploitations est de plus en plus élevé, prix auquel il faut souvent rajouter des frais liés aux mises aux normes et autres investissements. Ainsi, le coût dune installation individuelle classique (par exemple, en 2021, en Bretagne) dépasse, en moyenne, 300 000 et devient hors de portée de jeunes candidats à linstallation. Et paradoxalement, alors que le coût dachat est important, les revenus restent faibles pour les agriculteurs Par ailleurs, les exploitations agricoles sont très endettées, en France, avec un taux de renouvellement de matériel très élevé, lié notamment au système damortissement et de défiscalisation. Aussi, la vente de la ferme au prix du capital est justement attendue par les cédants pour compléter leurs faibles retraites. La revalorisation de ces pensions est un levier qui pourrait être actionné par lÉtat pour aller vers des ventes reposant sur dautres critères que le capital, mais cela coûte cher La valeur patrimoniale dune exploitation est encore un peu un dogme en agriculture, même si, peu à peu, la valeur économique est intégrée dans les réflexions. Une nouvelle méthode dévaluation a été mise en place par le cabinet Optimes, avec une cinquantaine de critères pour définir la valeur la plus juste dune exploitation (valeur des actifs, valeur économique, risques ) et mettre en lumière ses forces et ses faiblesses. Alors que faire ? Faut-il changer de méthode et ne se reposer que sur la valeur économique comme dans dautres pays et secteurs ? Ou transformer des grandes fermes mises en vente en « grappes de fermes », comme le propose la start-up Eloi ? Ou encore accompagner les jeunes techniquement et financièrement comme la Ciap en Loire Atlantique ? Ou encore tout simplement relever le prix payé aux agriculteurs pour leurs productions pour éviter cette course en avant et faire des installations progressives ?
La face cachée de nos consommations : Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?
Philippe POINTEREAU, Auteur ; Augustin BILLETDOUX, Auteur ; Isabelle CHAROTTE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2022Cette étude, menée par Solagro, apporte un éclairage sur la question des importations françaises. Elle sest intéressée aux surfaces agricoles et forestières qui produisent des produits importés par la France pour produire des biens de consommation courants, dordre alimentaire (viande, café, cacao, etc.) et non-alimentaire (coton, caoutchouc, bois duvre, etc.). Elle présente les différents impacts (environnementaux, sociaux, économiques) induits par lexploitation de ces surfaces à lautre bout de la planète. Loriginalité de cette étude repose sur le fait quelle ne quantifie pas seulement les importations en euros et en tonnes de marchandises, mais qu'elle mesure aussi ces importations en surfaces, ce qui permet de souligner les enjeux environnementaux. La France est exportatrice nette de 2,7 millions dhectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux dimports et dexports. La France reste, en effet, très dépendante de létranger. Les produits importés nécessitent une surface de 14 millions dhectares (soit un quart de la surface de la France), et la plupart de ces produits génèrent de fortes pressions environnementales dans les pays exportateurs : déforestation, assèchement des nappes phréatiques, usage massif de pesticides... Ce document effectue un focus sur huit principaux produits importés en France (le soja, le cacao, le café, lhuile de palme, le coton, les fruits et légumes, les produits issus du bois, ainsi que les produits issus de la pêche et de laquaculture) et détaille les conséquences. Il présente également des leviers pour réduire lempreinte carbone de ces produits importés : sobriété, efficience, relocalisation, substitution et équité.
Une ferme résiste à la bétonisation des terres du Grand Paris
Damien ANDOUARD, AuteurDepuis 2011, à Villiers-le-Bâcle (91), la ferme Vandame lutte contre la ligne 18, projet du Grand Paris, prévue pour traverser le plateau agricole de Saclay, où se trouve leur exploitation. Cristiana et Emmanuel Vandame, installés sur la ferme familiale depuis 1997, cultivent aujourd'hui, avec leurs salariés, des grandes cultures (luzerne, blé, maïs, sarrasin...) et des légumes bio sur 230 ha. Ils commercialisent les légumes, ainsi que les pains, brioches et gâteaux qu'ils confectionnent dans leur fournil en circuits courts (à la ferme, AMAP, marché, etc.). Leur clientèle est majoritairement composée de chercheurs qui travaillent au centre de recherche de Saclay, accolé à la ferme. C'est précisément le projet de faire du plateau de Saclay un pôle technologique et scientifique, en urbanisant ses terres fertiles, qui menace la ferme Vandame, ainsi qu'une quinzaine d'autres exploitations. Dans cet article, les Vandame, engagés dans cette lutte avec différentes associations, racontent leur combat.
Fruits, légumes, céréales Des pesticides à risque partout !
Elsa ABDOUN, Auteur ; Cécile LELASSEUX, Auteur« Les produits phytosanitaires les plus problématiques pour la santé sont censés être interdits dusage en Europe. Notre étude suggère pourtant quun aliment sur deux, en France, contient des résidus potentiellement dangereux ». Pour arriver à cette conclusion, les auteures ont repris des résultats danalyses faites, en 2019, par les autorités françaises sur plus de 14 000 aliments et qui avaient abouti à la détection de 238 résidus de pesticides. Cette liste de résidus présents dans les aliments a été comparée à deux listes établies en 2021, soit par lANSES, soit par lEurope, de substances à effet potentiel sur les voies hormonales ou cancérigènes, mutagènes ou encore reprotroxiques, montrant que plus de 50 % des denrées végétales non bio analysées contenaient au moins un de ces résidus de pesticides et même plusieurs pour un tiers dentre elles. Les produits bio, du fait du cahier des charges lié à cette production, sont beaucoup moins concernés : 1 aliment végétal bio sur 8 touché, mais dans ce cas pour cause de pollutions accidentelles. Par ailleurs, les substances analysées sont interdites dusage en Europe depuis 2009. Néanmoins, des subtilités dans la législation permettent encore leur présence dans les aliments : des différences danalyses des risques selon les organismes ; des délais importants pour la prise en compte des apports de la recherche ou pour faire de nouvelles évaluations des risques ; des dérogations possibles aux interdictions ou encore des interdictions qui ne sappliquent pas aux produits importés. Bruxelles promet de nets progrès comme la « non-utilisation de pesticides dans lUnion Européenne prévue à lhorizon 2050 ». Si cela savérait, ce serait un vrai bouleversement pour les acteurs agricoles, mais aussi pour les citoyens, sachant quaujourdhui personne néchappe totalement à la contamination par les pesticides, étant donné les niveaux de pollution dans nos environnements.
Glyphosate : Un risque mal dosé
Elsa ABDOUN, AuteurUn rapport d'évaluation sur les effets du glyphosate a été publié par des agences réglementaires européennes, indiquant qu'« aucune classification de danger cancérogène n'est justifiée pour le glyphosate ». Cette assertion, mise en doute par l'association Générations Futures, présente un enjeu de taille, puisque si elle est validée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), elle pourrait amener Bruxelles à renouveler, fin 2022, l'autorisation de cet herbicide en Europe. L'association française Générations Futures, qui lutte contre l'usage des pesticides, a identifié deux problèmes majeurs dans le document européen : 1) l'exclusion de 98 % des études académiques, en particulier celles qui s'intéressent, notamment, aux effets du glyphosate sur les animaux non-mammifères et à ses mécanismes d'action aux niveaux moléculaire et cellulaire ; 2) des données fournies par les industriels, qui ont tout intérêt à présenter des résultats rassurants, ont été jugées fiables, malgré de sérieuses faiblesses méthodologiques dans leurs expérimentations. Cet article fait le point sur les différentes études qui ont été menées sur les effets du glyphosate.
Grandes cultures : Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie ; Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; Les engrais perlés végétaux : très controversés ; "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier, consacré à la fertilisation en grandes cultures bio, comporte 4 articles : - Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie : Les fortes tensions sur les volumes et les prix des fertilisants utilisés en grandes cultures bio remettent en cause les pratiques de fertilisation en vigueur. Pour s'adapter, un nombre croissant de praticiens misent sur l'autonomie ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Les engrais perlés végétaux : très controversés : Depuis 2019, un nouveau type de fertilisant a été introduit en France : les EPV - engrais perlés végétaux -, qualifiés par certains de "billes noires". Ils sont sujets à controverse. Qu'en est-il aujourd'hui ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation" : Gilles Salitot, ingénieur méthodes et références en bio à la Chambre d'agriculture de l'Oise, interpelle sur les stratégies à adopter pour adapter la fertilisation au contexte actuel.
Grippe aviaire : situation et gestion catastrophiques
Anne UZUREAU, AuteurAu printemps 2022, la Vendée a connu une brusque flambée des contaminations de grippe aviaire (virus H5N1), alors que les cas ont dhabitude plutôt tendance à se concentrer dans les élevages du Sud-Ouest. Avec les départements limitrophes, près de 6 millions de volailles (canards mulards, canards Pékin, canards de Barbarie, dindes, cailles, faisans, poulets de chair, poules pondeuses ) ont été abattues pour endiguer cette épidémie. Face à cette situation, les services de lÉtat ont vite été débordés. Comme léquarrissage narrivait plus à suivre, certains éleveurs ont dû enfouir plusieurs milliers de tonnes danimaux malades dans leurs fermes, sans équipements de protection appropriés. Dautres directives ont été lancées pour arrêter la ventilation afin de provoquer la mort des animaux par asphyxie, ce qui est un cauchemar pour les éleveurs. Toute la filière est impactée, de lamont (reproducteurs, couvoirs) à laval (abattoirs). Dans ce contexte, des questions plus globales se posent. Même si la faune sauvage est un facteur dintroduction du virus sur le territoire, la forte propagation de celui-ci est surtout due à la densité des élevages, aux déplacements des intervenants et aux transports danimaux vivants. La claustration nest donc pas une solution viable à long terme pour lutter contre ce virus, qui a continué de se propager malgré lenfermement des volailles. De plus, en pleine crise, une tendance semblait se dégager : les petits élevages seraient moins touchés par la grippe aviaire.
Hold-up sur la terre
Cest un phénomène secret mais puissant qui transforme radicalement lagriculture française : laccaparement des terres. Naguère « réservé » aux pays du Sud, il se répand rapidement dans notre pays. De grandes entreprises achètent la terre par centaines dhectares. Elles profitent des failles de la législation. Ce livre, résultat dune enquête de plusieurs années et nourri de nombreux reportages, révèle cette mutation souterraine, que lon peut qualifier de « hold-up ». Un hold-up qui ne se traduit pas seulement par une concentration foncière toujours accrue, mais qui stimule une agriculture industrielle et chimique, visant une production maximale au détriment de la biodiversité. L'arrivée des grands propriétaires fonciers prolétarise aussi les travailleurs de la terre : les paysans deviennent des sous-traitants et perdent toute autonomie. Une transformation radicale se déroule, qui signifie, pour l'auteure, la fin de lagriculture traditionnelle. Dans cet ouvrage, l'auteure propose des solutions simples, fondées sur lécologie, la liberté des paysans, et une maîtrise de la terre au service de lintérêt général.
Les instituts techniques réaffirment leur soutien à la bio
BIOFIL, AuteurLACTA, lassociation coordinatrice des 18 instituts techniques agricoles (ITA), a affirmé, en juillet 2022, son soutien à la bio dans un communiqué de presse. Ce communiqué de presse fait écho au rapport de la Cour des comptes, édité en juin 2022, qui mettait en avant le manque de mobilisation des ITA sur la bio. La Cour des comptes a dénoncé, pour les ITA, une programmation spécifique à la bio « limitée et peu lisible ». LActa explique pourtant que la R&D spécifique à la bio mobilise 120 équivalents temps plein (sur 2 000) et 12,8 millions deuros (sur 200 millions), soit environ 5 % de leurs ressources. Néanmoins, selon la Cour des comptes, cette R&D reste modeste au regard des 10 % de surfaces agricoles désormais cultivées en bio en France.
Label bas carbone : décryptage
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLa France sest fixée pour objectif datteindre la neutralité carbone dici 2050. Le Label Bas Carbone, mis en place en 2019 par le Ministère de la Transition Écologique, doit contribuer à atteindre cet objectif : sur une base volontaire, les entreprises, les collectivités et les citoyens peuvent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en rémunérant des actions bénéfiques pour le climat. Ces actions bénéfiques sont mises en place par des exploitations agricoles ou forestières, et sont garanties par le Label Bas Carbone. Différentes méthodes ont été approuvées pour comptabiliser les émissions de GES des exploitations. La méthode la plus répandue est dénommée Carbon-Agri. Elle a été développée par lInstitut de lÉlevage et se base sur loutil de diagnostic CAP2ER : un diagnostic initial et un diagnostic final (5 ans après) sont réalisés pour vérifier la mise en application de pratiques réduisant les émissions de GES sur une exploitation agricole. La France pousse lUnion Européenne à adopter ce modèle dincitation économique (dénommé Carbon Farming). Toutefois, selon le Réseau Action Climat (fédération dassociations luttant contre les causes du changement climatique), ce label est inefficace. La méthode Carbon-Agri regarde les GES émis par kilo de produit agricole, alors que lobjectif est de diminuer les émissions de GES en valeur absolue. De plus, ce système rémunère uniquement les progrès (les agriculteurs aux systèmes déjà vertueux sont exclus de ce dispositif). Réseau Action Climat dénonce aussi le fait que ce label soit développé à la place de politiques publiques.
Linking the diversity of ecologisation models to farmers' digital use profiles
Eléonore SCHNEBELIN, AuteurLa digitalisation est promue par les acteurs privés et publics comme un moyen de contribuer à lécologisation de lagriculture. Cette idée reste cependant controversée. Le débat est dautant plus crucial quil existe différents modèles décologisation et que lagriculture connaît de nouveaux niveaux dindustrialisation. Dans la littérature, lusage du numérique en agriculture a principalement été abordé dans une perspective dadoption, mais il a rarement été relié à lécologisation des pratiques. Cette étude a cherché à définir les profils dusage numérique des agriculteurs et à expliquer comment ils sarticulent avec les modèles décologisation. Dans le cadre de ces travaux, une distinction a été réalisée entre les technologies liées à la production et celles liées à l'information. Des entretiens ont été réalisés auprès de 98 agriculteurs basés en Occitanie. Les résultats montrent quil existe une diversité de profils numériques. Grâce à une méthodologie mixte, ces profils ont été reliés à un ensemble de variables représentant la transformation écologique et économique de l'agriculture. Globalement, certains profils numériques ont été reliés à la poursuite de lindustrialisation de lagriculture, avec une écologisation faible ou symbolique. Certains usages numériques ont, néanmoins, été reliés à de nouvelles formes décologisation fondées sur la substitution des intrants. Les résultats de cette étude montrent ainsi que lutilisation du numérique ne semble pas systématiquement soutenir une écologisation de lagriculture. Ils mettent aussi en évidence le risque dun modèle unique de digitalisation qui ne favoriserait quun seul type de parcours décologisation.
Logistique : Quand le local a le mal des transports
Stéphane THEPOT, AuteurUne foire bio existant depuis 1974 qui peine à redémarrer après le confinement, dans une commune de lIndre. Une boutique de producteurs bio qui ferme en novembre 2021 dans la même commune, après avoir connu laffluence pendant le confinement, avec chaque jour des files de consommateurs venus acheter bio et local. Avec la crise sanitaire, bien des dynamiques sétaient développées pour plus de local et de circuits courts. Aujourdhui, tout semble être redevenu comme avant, avec, plus fort que jamais, le e-commerce, avec ses entrepôts géants, des flux de camions ou encore, en bout de chaîne, des livreurs en sous-traitance et souvent précarisés. En fait, le confinement a montré certes des faiblesses mais, surtout, au final, la force de la logistique. Ce secteur dactivité ne sest pas arrêté pendant la crise sanitaire. Globalement, cette dernière a profité au e-commerce, même si on peut observer de plus en plus des signes de résistance, notamment à linstallation dentrepôts géants, malgré les annonces de créations demplois que généreraient ces structures. La logistique est un domaine qui, avec notamment la seconde guerre mondiale, a connu un investissement majeur en recherche, ressources humaines ou techniques, avec lobjectif dune gestion toujours plus optimale des flux. Face à cela, comment recréer des circuits locaux qui ont disparu. Si des initiatives locales existent, comme ce groupe de producteurs des environs de Châteauroux qui se sont organisés pour décrocher des marchés en restauration collective, avec un investissement dans la logistique via la création dune entreprise dinsertion dédiée à cela, il reste beaucoup à faire.
La marchandisation de l'eau : Comment mettre en place une arnaque (ou l'art de nous faire acheter ce qui nous appartient)
Pierrick BERTHOU, AuteurL'eau est un bien commun que nous nous devons de préserver et qu'il semble inconcevable de marchandiser. Dans cette "Bio d'humeur", Pierrick Berthou, de la Ferme de Poulfang, dans le Finistère, présente son opinion sur la question de l'eau et de sa gestion, ponctuée d'exemples positifs, historiques (par les Romains, les Aztèques, les Incas) ou plus récents (en Amérique du Sud, au Portugal). Selon lui, une bonne gestion de l'eau doit reposer, en premier lieu, sur le respect de son cycle. Dans son discours, il critique aussi bien les « pro-bassines » que leurs opposants, et prône notamment des bassins de rétention qui permettent de recharger les aquifères et d'humidifier les terres environnantes.
La méthanisation agricole à la croisée des chemins
Gabriel OMNÈS, AuteurDepuis 2010, et grâce à des incitations réglementaires et budgétaires, les unités de méthanisation agricole se sont fortement développées dans les fermes françaises. Toutefois, dix ans après, cette dynamique connaît un coup d'arrêt : tarifs d'achat du biogaz revus à la baisse, contraintes réglementaires plus fortes... Ces nouvelles orientations pourraient condamner la méthanisation agricole au profit d'unités industrielles.
Note juridique à destination de la Commission européenne sur la compatibilité avec le droit de lUnion de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE)
Suite à la décision du Ministère en charge de lAgriculture, à la fin de lannée 2021, dintégrer le label franco-français HVE (Haute Valeur Environnementale) dans les aides environnementales de la PAC (Politique Agricole Commune), la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique) a fait réaliser, par un cabinet davocats (le cabinet PDGB), une analyse juridique. Cette note montre quen rémunérant des pratiques agricoles qui, en réalité, napportent pas réellement de bénéfices pour lenvironnement et le climat, avec largent de la PAC destiné aux aides environnementales, la France propose un cadre stratégique contraire aux règles européennes en matière de protection de lenvironnement et de protection des consommateurs. Selon cette analyse, toute décision de la Commission européenne qui entérinerait cette proposition de la France serait invalide au regard du droit européen et pourrait être contestée devant les juridictions européennes.
Nouveaux OGM : Les NBT alimentent la polémique
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Florence HUMBERT, AuteurLa sélection des cultures se voit révolutionnée par de nouvelles techniques de modification génétique, les New Breeding Technologies (NBT), qui permettent une modification ciblée du génome, sans transgénèse, cest-à-dire sans introduction dun gène étranger, technique à la base des OGM. Les promoteurs des NBT y voient de nombreuses vertus : technique plus rapide, moins coûteuse que la sélection traditionnelle ou les OGM, plus précise aussi, ou encore la possibilité de jouer sur le goût ou la qualité nutritionnelle des produits, de renforcer la tolérance des plantes au changement climatique ou aux ravageurs A contrario, pour dautres, les NBT sont loin davoir montré leur absence de danger pour la santé ou la biodiversité, ou encore leur intérêt pour une agriculture plus durable ou pour faciliter un vrai développement de lagroécologie. Cependant, certains promoteurs des NBT voudraient que la législation européenne ne donne plus à ces produits le même statut quaux OGM, afin de nêtre plus dans lobligation dévaluation des risques, détiquetage et de traçabilité. Or, sans étiquetage, quid de la liberté pour le consommateur de choisir son alimentation ? De même, quen est-il de la privatisation du vivant quinduirait le développement de ces techniques, basées sur des brevets qui sont la propriété de grandes industries ? Les pro NBT ont obtenu que la législation européenne en la matière soit revue en 2023. Or, la question divise le Parlement européen et certains états membres, comme la France sont pour un assouplissement. Face à ce manque de volonté politique à réglementer les NBT, le débat sur ces techniques risque de ne pas avoir lieu et une dérégulation pourrait être décidée sans concertation.
Peut-on se passer des engrais azotés de synthèse ?
Gilles BILLEN, Auteur ; Josette GARNIER, Auteur ; Julia LE NOË, AuteurLa crise actuelle du coût énergétique et la guerre en Ukraine viennent plus que jamais souligner limportance de travaux récents qui montrent que la France, lEurope ou même le monde peuvent nourrir, dici 2050, une population grandissante (jusquà 11 milliards dhabitants au niveau mondial), sans recours aux engrais chimiques. Trois grands leviers sont mobilisables et à associer pour y arriver : i) Des systèmes de cultures basés sur des rotations longues intégrant des légumineuses, adaptées aux territoires et qui permettent un même niveau de production en protéines que les systèmes culturaux actuels basés sur les engrais de synthèse ; ii ) Le rétablissement de la complémentarité entre systèmes de cultures et élevage, avec le retour du bétail, surtout des ruminants, en zones céréalières, mais avec une densité de cheptel fortement réduite. Cette complémentarité cultures-élevage doit être associée à un renforcement de la concordance entre production et consommation locale et à un bouclage des cycles de nutriments intégrant une valorisation significative des excréments humains, notamment lurine, comme fertilisants ; iii) Une modification du régime alimentaire humain, avec des produits animaux ne représentant que 25-35 % de la ration protéique totale. La méthode de comptabilité biogéochimique GRAFS, développée par les auteurs, montre que lon peut ainsi nourrir le monde, tout en sauvegardant lenvironnement et en limitant les gaz à effet de serre, le tout sans utiliser dengrais chimiques. Les freins à la réalisation dun tel scénario sont plutôt de lordre des verrouillages sociotechniques et politiques, en cours aujourdhui pour maintenir une agriculture industrielle.
Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse
Noémie CALAIS, Auteur ; Clément OSÉ, Auteur | PARIS (104 Boulevard Arago, 75 014, FRANCE) : TANA ÉDITIONS | 2022Quand Noémie lui dit quelle élève maintenant des cochons bio dans le Gers, Clément décide daller voir de ses propres yeux. Il en était resté à Sciences Po, Hong Kong, Londres, la carrière et il découvre son ancienne camarade, dans la ferme collective où elle sest installée, en train daider une truie à mettre bas au plus froid de la nuit. Il laccompagne aussi dans les ténèbres de labattoir et sous les néons de latelier où elle découpe les carcasses, bouchère parmi les bouchers. Clément, qui est plutôt végétarien, se pose des questions sur lélevage à lheure où le climat se dérègle. Témoin du corps-à-corps de Noémie avec la terre, avec lanimal, avec la vie, avec la mort, il appréhende la complexité dun sujet trop souvent réduit au débat « pour ou contre la viande ». Lélevage quil voit nest pas celui des vidéos-choc qui circulent sur Internet. Il préfigure le rôle que peuvent jouer les animaux dans un système alimentaire durable, sevré des énergies fossiles, aux antipodes dune agro-industrie dans limpasse. Mais, pour lheure, les normes favorisent le modèle intensif dominant et poussent Noémie et dautres petits éleveurs à se battre pour survivre et pouvoir continuer à travailler dans le respect du vivant, guidés par une joyeuse solidarité. Dans ce récit immersif, sensible et politique, les voix de Clément Osé et de Noémie Calais se conjuguent pour nous emmener des cabanes à cochons au modèle de société qu'ils estiment que nous devons choisir pour continuer, demain, à nourrir nos corps et nos âmes.
Pollution des eaux par des métabolites de pesticides : Les autorités ont sciemment mis et laissé sur le marché des pesticides engendrant des pollutions prévisibles par des métabolites
Pauline CERVAN, Auteur ; François VEILLERETTE, Auteur ; Nadine LAUVERJAT, Auteur | PARIS (179 Rue de Lafayette, 75 010, FRANCE) : GÉNÉRATIONS FUTURES | 2022Suite aux révélations, fin septembre 2022, des enquêtes menées par le magazine Complément denquête et par des journalistes du Monde, Générations Futures se saisit du problème de pollution de leau du robinet par les métabolites de pesticides. Dans ce dossier sous forme de questions/réponses, Générations Futures explique la faiblesse de la réglementation actuelle ayant engendré, de manière prévisible, de telles pollutions. Les manquements de lévaluation toxicologique des métabolites des substances contenues dans les pesticides, avant leur mise en marché, sont illustrés par les exemples concrets du chloridazone et du S-métolachlore. Pour finir, Générations Futures adresse aux autorités ses demandes, notamment le retrait immédiat de certains produits.
Pour l'amour des bêtes
Corine PELLUCHON, Auteur ; Jocelyne PORCHER, Auteur | PARIS (3 Place de l'Odéon, 75 006, FRANCE) : MIALET-BARRAULT ÉDITEURS | 2022La condamnation de l'exploitation industrielle des animaux est partagée par un grand nombre de personnes, et en particulier par Jocelyne Porcher et Corine Pelluchon. Pourtant, au nom de l'amour des bêtes, ces dernières s'opposent radicalement. Si Corine Pelluchon estime que la mise à mort d'un animal élevé pour sa chair est moralement problématique, Jocelyne Porcher, qui fut éleveuse, considère que c'est par le prisme du travail qu'il faut interroger la place de la mort dans nos relations avec les animaux. Cette question abyssale - a-t-on le droit de tuer des animaux ? - est au cur de l'argumentation des deux auteures qui font part de leur expérience, en partageant à la fois leurs certitudes et leurs doutes.
Qui veut la peau des vaches ?
Les vaches ont la réputation de contribuer à détruire la planète car leurs éructations produisent du méthane, un gaz à effet de serre aux impacts néfastes bien connus. Des voix sélèvent pour exiger la suppression des élevages de bovins, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Et si le problème venait uniquement des élevages intensifs ? Car, en y regardant de plus près, de façon neutre et dépassionnée, et à lappui de nombreuses études, on saperçoit que, élevées sur des pâturages ou dans les estives, les vaches émettent moins de méthane et favorisent largement la recapture du CO2, tout en enrichissant le sol. Un autre aspect souvent méconnu est que la présence de bétail dans les prairies est un atout essentiel pour la préservation de la biodiversité, avec de nombreux insectes et papillons, ainsi quune grande variété despèces végétales. De plus, ces vaches fournissent un lait riche en précieux nutriments, ainsi quune viande d'excellente qualité (à consommer avec modération). Pour finir, ce sont des animaux doux et apaisants, qui contribuent à lesthétique globale dun paysage.
Rapport : Le vrai chiffre des résidus de pesticides dans les denrées végétales non bio enfin dévoilé par Générations Futures
Dans ce rapport, l'association Générations Futures présente de nouveaux éléments au sujet des pesticides contenus dans les aliments végétaux non bio. Les données officielles des plans de surveillance de la présence de résidus de pesticides ont été actualisées, grâce une nouvelle méthode d'analyse plus représentative. Les résultats révèlent que la présence de ces résidus était jusque-là sous-estimée. Pour finir, Générations Futures rappelle que s'orienter vers une intensification de la production serait synonyme d'une utilisation accrue de pesticides et que cela remettrait en cause, de façon inquiétante, les objectifs du Pacte vert pour l'Europe, qui prévoit, notamment, de réduire l'usage des pesticides de 50 % d'ici 2030.
Sécheresse : On nentend plus chanter les oiseaux en alpage
Fanny DEMARQUE, Auteur ; Céline BERTHIER, AuteurLes alpages sont des milieux fragiles. Ils sont particulièrement touchés par les sécheresses. À lautomne 2022, les torrents étaient souvent à sec, les insectes sétaient raréfiés, tout comme les chants doiseaux. Faute de neige durant lhiver précédent, et donc deau, les animaux auraient dû redescendre des alpages plusieurs semaines avant la date habituelle afin déviter de les surpâturer. Cependant, lherbe et le foin manquaient aussi dans les prairies situées plus bas et les éleveurs et les bergers se sont retrouvés face à un dilemme. Le manque deau ne joue pas seulement sur la ressource en herbe, il complique aussi labreuvement des troupeaux. Le passage des troupeaux vers des points deau restreints entraîne de lérosion et de la poussière qui provoque des problèmes respiratoires chez les animaux. Cette pénurie deau a également des impacts négatifs sur les performances zootechniques des troupeaux. Elle complique aussi les choses en élevage laitier : sans eau, il est impossible dactionner les machines à traire et de faire de la transformation fromagère. Parallèlement, les aménagements touristiques, notamment pour le ski, se poursuivent. Comment les bergers et les défenseurs des alpages peuvent lutter contre les milliards deuros de chiffre daffaires générés par lindustrie du tourisme ? Certains bergers tentent de sadapter : mise en place de poches deau pour récupérer la fonte des neiges, faire des allers-retours avec des tonnes à eau lorsque lalpage est accessible avec un véhicule, creuser des bassins pour récupérer de leau de pluie (mais lévaporation colossale limite cette méthode de stockage).
Les soutiens publics aux éleveurs de bovins Période 2015 à 2022
Lélevage bovin est une composante significative de lagriculture française : en 2020, il représentait 91 123 exploitations et occupait 32,7 % de la surface agricole utile française. Il est de loin le secteur agricole le plus subventionné, à raison de 4,3 milliards deuros daides publiques par an. Cette enquête, menée par la Cour des comptes, vise à chiffrer les soutiens publics apportés à lélevage bovin et à en évaluer les résultats au regard des objectifs qui leur sont assignés. Grâce à ces aides massives, la France occupe en matière de production de viande la première place européenne en matière de production de viande et la deuxième en matière de lait. Toutefois, ce soutien ne garantit pas la pérennité des élevages, dont le modèle économique est fragile et dont la viabilité dépend fortement du niveau daides publiques. La situation est particulièrement préoccupante pour les élevages allaitants. En plus des faiblesses au niveau de leur modèle économique, ces élevages sadaptent difficilement aux évolutions de la consommation et pâtissent du manque de structuration de la filière (une partie des aides est captée par des acteurs en amont et en aval de la filière, et les éleveurs ne sont pas en bonne position pour négocier avec eux). Côté environnemental, lélevage bovin bénéficie datouts : valorisation de terres non arables, maintien des paysages ruraux, stockage de carbone Cependant, en particulier pour les systèmes de production peu herbagers, ces atouts ne suffisent pas à compenser les impacts des intrants, de l'importation de tourteaux de soja et des émissions de gaz à effet de serre (notamment de méthane). Ainsi, pour la Cour des comptes, le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane appelle à une diminution du cheptel, accompagnée dune baisse de la consommation de viande. La Cour des comptes préconise de clarifier la politique de soutien à l'élevage bovin, en visant de meilleures performances économiques et sociaux-environnementales, et en se tournant vers un système daides individualisées.
Variétés exemptes de fusion cellulaire pour la culture maraîchère
FIBL, Auteur ; BIOLAND, Auteur ; BIO SUISSE, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022Dans le cadre de la reproduction hybride, la lignée mère ne doit pas sautoféconder. Aussi, pour de nombreuses espèces végétales, les sélectionneurs sappuient sur la stérilité mâle cytoplasmique (CMS) naturelle. Toutefois, aucune CMS naturelle na encore été observée chez les espèces de choux et les salades du groupe Cichorium, comme la chicorée, le radicchio et la chicorée pain de sucre. Cest pourquoi la fusion cellulaire (technique de génie génétique) a commencé à être utilisée à partir des années 1970 pour transférer la CMS aux brassicacées et chicorées. Les associations dagriculture biologique en Allemagne, en Autriche, en France et en Suisse rejettent cette technique de sélection et de multiplication. Elles souhaitent promouvoir la disponibilité de variétés qui nont pas été produites avec cette méthode de sélection discutable. Ce document présente la liste de toutes les variétés disponibles de choux, dendives, de radicchio, de chicorée pain de sucre et de persil racine qui nont pas été obtenues grâce à une CMS transmise par fusion cellulaire pour 2022/2023. Cette liste est mise à jour chaque année et est contraignante (donc obligatoire) pour les producteurs de Bioland, Naturland, Demeter, Bio Austria, Label FNAB, Bio Cohérence et Biobreizh.
Viandes bio : Interbev vise léquilibre du marché
BIOFIL, AuteurDans son rapport sur l'AB, la Cour des comptes avait fait des remarques à Interbev (interprofession de la viande française) en lui reprochant de ne consacrer quune part infime de son budget à la promotion de la bio : 300 000 chaque année sur un montant global de 15 millions deuros par an. En exerçant son droit de réponse, linterprofession rectifie ce chiffre : en 2022, ce budget sélève à 632 500 (en augmentation de 22 % par rapport à 2021), et ce, alors que les ventes de viandes bio ne représentent que 4 % du chiffre daffaires du marché alimentaire bio selon lAgence Bio. Interbev rappelle également quelle est pourvue, depuis 2004, dune commission bio qui a pour objectifs : de travailler sur lobservatoire économique des viandes bio, de mener des actions de communication et de soutenir lAgence Bio. Linterprofession rappelle que lobjectif de doubler les volumes de viandes bio en cinq ans (entre 2015 et 2020) a été atteint. La filière des viandes bio a dailleurs continué sa croissance globale en 2021, avec une hausse des volumes dabattage de 10 %. Par ailleurs, en ces temps de contraction de la demande, Interbev participe à #BioRéflexe (la première campagne collective de promotion de la bio pilotée par lAgence Bio, déployée durant lété et lautomne 2022 pour stimuler le marché).
60 Millions de consommateurs : Hors-série n°209 : Manger bio : Les vrais bienfaits ; Les déceptions
Adeline TREGOUET, Auteur ; Cécile KLINGER, Auteur ; Elisabeth BOUVET, Auteur ; ET AL., AuteurPour tester la qualité des produits bio, 60 Millions de consommateurs a passé au crible 100 références : équilibre nutritionnel, nombre d'additifs, promesses marketing... Comparés aux mêmes références en conventionnel, comment les produits bio se distinguent-ils ? Ce Hors-série de la revue 60 Millions de consommateurs se compose de 4 parties : - Le bio, quésaco ? : Rappel des grands principes du bio, en culture, en élevage ; Informations sur les labels ; - Le bio et les autres : Tout d'abord, ce qu'en dit la science ; Puis, 100 références, dans 8 familles de produits, sont décryptées et comparées aux références conventionnelles (sucres ajoutés, additifs, pourcentage et origine des matières premières, acides gras saturés...) ; - Le bio paysan : Passage en revue de 3 filières (Riz de Camargue, porcs, sésame) et freins au développement des conversions (monocultures en riz...) ; - Le bio business ; Les produits bio de la grande distribution sont-ils des produits bio au rabais ? ; Comment le réseau bio spécialisé se démarque-t-il ?
Afterres2050 : La place de l'élevage face aux enjeux actuels : Eléments de réflexion
Christian COUTURIER, Auteur ; Michel DURU, Auteur ; Antoine COUTURIER, Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2021Selon les auteurs de cette note, le débat sur lélevage doit sémanciper des postures pro/anti et retrouver de la nuance. Pour cela, le débat devrait se focaliser sur la comparaison de scénarios contrastés de réduction de lélevage dans une large plage, par exemple de -30 %, -50 % ou -70 %. Par ailleurs, il est indispensable de distinguer systématiquement les différents types de productions (lait/viande, ruminants/monogastriques) et les formes délevage (extensif/intensif), et de ne pas simplifier la réalité de manière outrancière, car chaque système présente ses avantages et ses inconvénients. En outre, il existe un continuum entre les différents systèmes. De plus, le débat ne doit pas être centré sur un seul enjeu. Il doit intégrer lensemble des problématiques, notamment le climat, la biodiversité, les enjeux déconomie rurale et déquilibre des territoires. Sur la question climatique, la discussion ne doit pas porter uniquement sur les questions datténuation, mais aussi sur la vulnérabilité, ladaptation et la résilience des agricultures. Ainsi, le document aborde différentes questions sur lesquelles les auteurs apportent des chiffres et des éléments de réflexion : Les animaux sont-ils indispensables au maintien de la fertilité des sols ? ; Produire bio sans élevage est-il possible ? ; Consommations de viande et de lait : Peut-on réduire l'une sans l'autre ? ; etc.
Agribalyse et Eco-Score, un piège pour les produits bio
Claude AUBERT, AuteurLa méthode des ACV (Analyses de cycles de vie) consiste à évaluer, pour un produit donné, tous ses impacts sur l'environnement (pollutions, consommation d'énergie, émissions de GES...), depuis sa fabrication jusqu'à son élimination finale, afin de le comparer avec d'autres produits rendant le même service. La déclinaison de cette méthode aux aliments n'est pas sans poser problème. L'auteur explique que, avec les calculs utilisés actuellement, l'impact sur la fertilité des sols ou sur la biodiversité n'est pas pris en compte. De plus, en basant ses calculs sur les produits et non sur les surfaces, cette méthode, conçue pour l'industrie, conduit à favoriser des produits issus de l'agriculture conventionnelle au détriment de produits exempts de traitements chimiques... L'initiative privée Eco-Score, encore confidentielle, tend à corriger ces travers, mais ses résultats continuent d'interpeller sur leur pertinence.
Approche technico-économique des céréales bio ; Le bio priorisé par les consommateurs ; Congrès mondial de la bio en France, une première ! ; Les agriculteurs bio mobilisés
Elodie DE MONDENARD, Auteur ; Pierre GARCIA, Auteur ; C. ROLLE, AuteurQuatre articles sont consacrés à des actualités de la bio en Auvergne-Rhône-Alpes : - Approche technico-économique des céréales bio : Le collectif "Bio Motivés de Limagnes" (GIEE), composé de 12 céréaliers bio, s'est attaché, pendant 3 ans, à construire les premières références technico-économiques sur des systèmes céréaliers bio en Limagnes, avec l'appui de Bio 63 et en partenariat avec l'Afocg 63 ; - Le bio priorisé par les consommateurs : Une enquête OpinionWay pour le Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes sur la perception du label AB par les consommateurs (9-11 juin 2021) montre que, dans cette région, l'attachement au bio se confirme, avec une attention de plus en plus portée aux produits locaux et peu transformés ; - Congrès mondial de la bio en France, une première ! : Cette vingtième édition du Congrès a eu lieu à Rennes, du 6 au 9 septembre 2021, sous le parrainage de Nicolas Hulot ; - Les agriculteurs bio mobilisés : Le 23 juin 2021, des producteurs bio d'Auvergne-Rhône-Alpes ont manifesté pour dénoncer certains arbitrages du ministère de l'Agriculture dans le cadre de la future PAC, dont notamment l'égalité de traitement entre Agriculture Biologique et certification HVE (Haute-Valeur Environnementale).
Avec la Boussole des Labels, fais le tri dans ton caddie !
Alexia DELFOSSE, Auteur ; Marion DORÉ, Auteur ; Alissa SCHOLL, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL (10 Rue Beaumarchais, 93 100, FRANCE) : BIO CONSOM'ACTEURS | 2021De nombreux labels ont fait leur apparition dans le commerce ces dernières années, et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Ce document, réalisé par Bio ConsomActeurs, Fair(e) un monde équitable et Actionaid, aide à décrypter les labels, marques et logos et ce qu'ils apportent comme garanties dun point de vue environnemental, social et sociétal. Un tableau comparatif permet notamment de saisir rapidement ces éléments. Même si plus de 80 % des produits issus du commerce équitable sont également labellisés bio et que de plus en plus de labels privés bio sont également équitables, la meilleure solution, pour la planète et pour une plus juste rémunération des agricultrices et agriculteurs, reste de consommer de préférence bio, local, de saison et équitable.
Biased from the outset: The EU Commissions working document on new GM techniques fails to uphold environmental and consumer protection standards
IFOAM - ORGANICS INTERNATIONAL, Auteur ; GREENPEACE, Auteur ; GÉNÉRATIONS FUTURES, Auteur ; ET AL., Auteur | BONN (Charles-de-Gaulle-Strasse 5, 53113, ALLEMAGNE) : IFOAM - ORGANICS INTERNATIONAL | 2021Ce document retranscrit l'analyse critique dune soixantaine dorganisations non gouvernementales (ONG) et dassociations, suite à la publication dun document sur les nouveaux OGM par la Commission Européenne (CE). En avril 2021, la direction santé de la Commission européenne (DG SANTÉ) a publié un document de travail qui pourrait conduire à une proposition de déréglementation des nouvelles techniques de modification génétique (OGM de deuxième génération). Cette déréglementation viserait à ne plus obliger les contrôles de sécurité, ni l'étiquetage des OGM sur les produits (étiquetage visant à informer le consommateur), ni à exiger une traçabilité ou une surveillance des produits post-commercialisation. Les différentes ONG et associations qui ont signé cette réponse à la CE sopposent fermement aux propositions contenues dans ce document. Elles dénoncent le fait que ce « document de travail » est biaisé en faveur des intérêts de lindustrie des biotechnologies agricoles. Par ailleurs, elles dénoncent les impacts négatifs quaurait cette déréglementation : elle présenterait des risques inacceptables pour la santé humaine, la santé animale et l'environnement ; elle interdirait aux citoyens de savoir ce qu'ils mangent et aux agriculteurs de savoir ce qu'ils sèment ; elle soulèverait également des questions de biosécurité, de transparence de l'information et de protection des consommateurs.
Big Corps, hyper monopoles ! : Opportunités et menaces pour la bio (1/2)
Sauveur FERNANDEZ, AuteurCette première partie traite de l'influence des « big corps » (multinationales, grandes enseignes de la distribution) sur le marché agroalimentaire aux États-Unis et en France. Côté américain, les magasins considérés peu rentables par les grands distributeurs voient leurs portes se fermer, au détriment des populations des régions les plus défavorisées : on déplore la disparition de plus de 30 % des épiceries en 25 ans. De même en France, l'économie est aussi concentrée. Cependant, les défis environnementaux et l'intérêt du consommateur pour des produits bio, sains et locaux peuvent imposer certains changements positifs. Les menaces et les opportunités qui attendent la bio spécialisée seront traitées dans le prochain numéro de Bio Linéaires.
Bio C' Bon : Des milliers d'épargnants leurrés
Elisa OUDIN, Auteur ; Elsa CASALEGNO, AuteurAprès une croissance record de 2009 à 2020, le réseau de magasins alimentaires bio, Bio c bon, est désormais en faillite. De plus, lexamen du montage financier de ce réseau est sujet à controverse et de nombreux investisseurs particuliers risquent de perdre lintégralité de leur mise. Un encart présente la structure capitalistique (coopérative, filiale, majorité actionnariale...) dautres enseignes bio.
Biobreizh : Travailler sur la diversité des choux-fleurs
Franck JOURDAIN, AuteurBiobreizh continue davancer dans sa sélection de choux-fleurs. Cette coopérative bretonne de légumes bio a décidé de mettre en place sa propre sélection pour disposer, à terme, de variétés de choux-fleurs qui ne soient pas à CMS (stérilité mâle cytoplasmique). Les légumes à CMS sont issus dune méthode de sélection variétale qui consiste à stériliser le caractère mâle en introduisant une cellule externe dans la graine. Cette technique est particulièrement utilisée sur les crucifères afin déviter lautofécondation et de garantir une production plus homogène. Biobreizh a banni dès 2002 les variétés à CMS de son catalogue, refusant les manipulations biotechnologiques.
Biocoop : La forteresse assiégée
Florence HUMBERT, AuteurDepuis sa création, le réseau coopératif Biocoop est un cas particulier dans le paysage de la distribution alimentaire. Fondé sur la volonté de développer une agriculture biologique équitable, Biocoop, malgré des résultats à deux chiffres, voit son contexte se durcir : plus de concurrence de la part de la grande distribution qui capte un volume important du marché bio ; la reprise de ses valeurs fondatrices par d'autres acteurs du commerce ; une évolution de sa clientèle, peut-être moins militante et plus regardante sur les prix. Comment garder son âme et en même temps survivre face à la concurrence ? Biocoop a besoin de prendre en compte la guerre des prix engagée par la concurrence et, pour ce faire, vise à être plus performant en matière de productivité. Par ailleurs, le nombre de magasins de lenseigne se développe, mais de plus en plus avec des dirigeants de points de vente qui ont une vision plus centrée sur le chiffre daffaires. Ceci se traduit notamment par le fait que les magasins Biocoop ayant le statut de Scop (société coopérative et participative) sont devenus minoritaires dans le réseau face aux magasins avec des structures juridiques plus classiques, type SARL. Par ailleurs, les conflits sociaux sont maintenant plus fréquents au sein du réseau, surtout quand la recherche du profit se fait au détriment des salariés. Aux clients de rester vigilants sur les pratiques de leur magasin (ex. part de produits locaux, niveau du turn over du personnel ) et peut-être, ainsi, de limiter les dérives.
Biolait, pour moi cest fini !
Ghislain MAILLARD, AuteurCet article a été écrit par un éleveur laitier bio du Grand Ouest. Cet éleveur explique pourquoi il a quitté Biolait : cette entreprise de collecte ne valorisait pas son lait de foin. Dans son témoignage, il soulève aussi la difficulté pour Biolait (qui na quune activité de collecte, sans activité de transformation laitière, ni de marque propre) à valoriser son cahier des charges spécifique. Ce dernier va plus loin que celui de lagriculture biologique : il garantit, par exemple, lorigine France de lalimentation des animaux.
Celle qui nous colle aux bottes
En fin de cursus aux Arts Déco, la jeune narratrice de cette histoire noue avec son père, agriculteur, un dialogue inédit autour de la terre et de lenvironnement, au prétexte den faire son mémoire de fin détudes. Leur échange, souvent heurté, mais toujours affectueux, trahit vite tout ce qui sépare et peut-être oppose les générations. Lui, fort de son expérience personnelle, se sent tenu de défendre lagriculture conventionnelle, même sil en connaît les défauts : il faut bien faire manger la planète Elle, pétrie de culture alternative et nourrie des références de lécologie politique, saccroche à ses convictions. Et si leurs positions respectives provenaient en partie didées reçues ? Et si lurgence était surtout dapprendre lun de lautre ? Dans cette bande dessinée, Marine de Francqueville retrace ce choc des valeurs et des sensibilités, et brosse en filigrane le tableau de la relation père-fille. À travers leur touchante histoire commune, manifestement autobiographique, cest un débat dune brûlante actualité qui sincarne, autour des enjeux cruciaux de lagriculture de demain.
Divorce dans le bio
Damien HARDY, AuteurLe groupement de producteurs Chèvres Bio France, créé en 2016, est passé, en cinq ans, de 17 à 60 fermes. Malheureusement, en 2021, de forts désaccords entre producteurs - sur le désaisonnement, la clientèle, ou encore le prix du lait - ont conduit à l'explosion du groupement. Si une trentaine d'éleveurs en restent adhérents, les autres ont fait le choix de partir vers de nouveaux horizons (nouveau groupement ou retour à l'indépendance). Explications dans cet article.
Dossier : Agriculture 2040 : Quel avenir pour lagriculture en France dans vingt ans ? Comment mangerons-nous en 2040 ?
Michel PETIT, Auteur ; Pierre GUY, Auteur ; Anne JUDAS, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier questionne le système agricole et alimentaire français de 2040. Le premier article répond à la question « Quel avenir pour lagriculture en France dans vingt ans ? ». Rédigé avec de nombreux contributeurs, principalement des agronomes, cet article partage différents points de vue sur les possibles évolutions de lagriculture et soulève un certain nombre de questions. Il fait notamment un point sur les controverses et les enjeux liés au milieu agricole, sur les deux visions de lagriculture qui saffrontent (productionniste vs préservationniste) et sur la nécessité de développer des systèmes agricoles durables pour concilier agriculture et biodiversité, mais aussi agriculture et société. Le second article se positionne du côté du consommateur : « Comment mangerons-nous en 2040 ? ». Il a été rédigé par Pascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprise du CREDOC (Centre de Recherche pour lÉtude et lObservation des Conditions de vie). Il présente les résultats dune enquête réalisée régulièrement auprès des consommateurs afin de mettre en avant lévolution de leurs besoins et de leurs désirs en matière dalimentation. Les résultats des enquêtes 2021 montrent, dun côté, une envie grandissante de manger des produits bio (qui sont souvent associés à des aliments de qualité) et, dun autre côté, la préoccupation du prix des aliments qui augmente. Ainsi, seule une petite moitié de consommateurs peut se permettre de consommer des produits plus chers, jugés plus sains et durables. Cet article fait également un point sur les attentes de la génération « mieux manger » (consommateurs jeunes et éco-anxieux).
Dossier : Agriculture : Gare à la propagande verte !
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Silvia PEREZ-VITORIA, Auteur ; François VEILLERETTE, Auteur ; ET AL., AuteurL'agriculture, de manière générale, se veut de plus en plus durable. En témoignent la croissance de l'agriculture biologique, certes, mais aussi l'émergence de nouvelles lois, de nouveaux labels et autres appellations. Dans ce dossier, les auteurs dénoncent, derrière tout cela, des opérations de propagande verte qui ne feraient qu'embellir l'image de l'agriculture sans en limiter réellement les impacts sur l'environnement, la qualité de vie des agriculteurs ou encore la souveraineté alimentaire.
Dossier : L'agriculture « de précision », son monde et ses marchés
Morgan ODY, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Céline BERTHIER, Auteur ; ET AL., AuteurLe terme agriculture de précision est né aux États-Unis, dans les années 1990. Il a initialement été employé par la communauté scientifique, lorsque des agronomes et des pédologues ont réfléchi à la manière de produire des savoirs en agriculture en utilisant des données numériques pour caractériser des variations au sein des parcelles. Lagriculture de précision a ensuite été développée en lien avec des acteurs industriels de lagro-machinisme. Ce concept a été importé en France à la fin des années 1990. Au début, ce fut un échec. Cest larrivée du GPS dans les tracteurs, au milieu des années 2000, qui a lancé le marché français. Depuis, les technologies liées à lagriculture de précision ne cessent de se développer. Ce dossier, qui est consacré à ce sujet, commence par définir plus précisément ce quest lagriculture de précision et par présenter son historique. Il aborde ensuite les différentes limites et les risques liés à ce type dagriculture : investissements onéreux, perte dautonomie, devenir du stockage des données enregistrées par les outils, charge mentale liée aux alertes électroniques, orientation des aides vers lagriculture de précision, consommation accrue de terres rares pour fabriquer ces technologies, industrialisation de lagriculture
Dossier : Atouts des élevages
Eric ZINS, Auteur ; Jacques CAPLAT, Auteur ; Katja KLUMPP, Auteur ; ET AL., AuteurMalgré la mise en place de quelques politiques publiques pour limiter le changement climatique, ce dernier ne fait quempirer. La population peut toutefois agir, notamment par le biais de ses actes dachats, en soutenant des filières respectueuses de lenvironnement. Le système de production biologique et le label AB garantissent justement le respect de lenvironnement : préservation des sols, de la qualité de leau, de la biodiversité Ces externalités positives sont encore peu connues par le grand public. Ce dossier vise justement à les mettre en avant, et plus particulièrement dans le cadre de lélevage laitier biologique. Dans un contexte où la place de lélevage est de plus en plus questionnée par la société, Jacques Caplat (agronome et ethnologue) rappelle les bienfaits de lélevage bio, des prairies et du pâturage. Des ingénieurs de recherche dINRAE reviennent ensuite sur les avantages offerts par le pâturage sur le stockage de carbone et la fertilité des sols, ainsi que sur lesthétisme des espaces ouverts permis avec les prairies. Un naturaliste, Jean-Pierre Laffont, détaille les atouts des élevages laitiers bio en matière de biodiversité. Plusieurs associations environnementalistes ou de consommateurs (Greenpeace France, WWF France, Basic et UFC-Que Choisir) reviennent ensuite sur une étude quelles ont menée sur différents labels et expliquent pourquoi le bio reste lunique valeur sûre en matière de préservation de lenvironnement. Plusieurs articles sont également consacrés à limportance de la communication pour valoriser lélevage laitier bio : ils apportent des conseils aux éleveurs pour savoir se présenter et expliquer leurs pratiques ; des témoignages déleveurs qui ouvrent régulièrement leurs portes au grand public ; des arguments et des paroles déleveurs permettant de déconstruire des idées reçues ; des propositions pour réconcilier le monde agricole et la société civile. Les aides à la communication mises en place par Biolait sont aussi présentées.
Dossier : Industrialiser le bio ? Mais jusquoù ?
Dominique PARIZEL, Auteur ; Julie VAN DAMME, Auteur ; Mathilde RODA, AuteurCe dossier apporte des éléments de réflexion sur lindustrialisation de la bio. Il est constitué de quatre parties. La première, intitulée « Les nouveaux « progrès » de lagro-industrie », aborde des sujets sensibles liés à lindustrialisation de lagriculture en général : les nouveaux OGM, le prion de la vache folle (ESB), les farines animales ou PAT (protéines animales transformées), la corrélation entre lalimentation industrielle et le surpoids ou lobésité La seconde partie, dédiée à « Lintrouvable vitamine B2 pour coco.tte.s », dénonce les filières biologiques qui reposent sur lutilisation dintrants controversés (ex : la vitamine B2 pour lalimentation des volailles) et les filières qui cherchent à remplacer lun de ces intrants par un produit alternatif, sans avoir une réflexion globale ou une approche plus éthique. La troisième partie, « Les défis de notre agriculture et la réponse industrielle : lavis dun producteur », rapporte le témoignage dAndré Grevisse, un éleveur belge dAngus bio. Ce dernier donne son avis sur lévolution de la bio, lindustrialisation de certains élevages, ainsi que sur des problèmes de cohérence (réglementaire ou organisationnelle) au sein de certaines filières. La quatrième partie, « Être ce que lon mange, manger tel quon est ! », apporte des éléments de réflexion sur lalimentation des animaux délevage et les dérives que peut entraîner la recherche de performances zootechniques (recours aux OGM, brevetage du vivant, farines animales ).
Dossier : PAC 2014-2020/2021 : Chronique dune mise à nu de lagriculture biologique
Antoine BESNARD, Auteur ; Elsa CHANEL, AuteurFin mai 2021, des paysans et des paysannes ont dénoncé la politique gouvernementale appliquée aux aides bio à travers le hashtag #LaBioAPoil. Le 2 juin 2021, ils étaient 400 agriculteurs bio à manifester à Paris. Ce dossier explique pourquoi le réseau FNAB sest mobilisé au printemps dernier et rappelle les enjeux (pour la bio) de la nouvelle programmation PAC (Politique Agricole Commune). Pour cela, il retrace un historique de lévolution des aides bio, depuis 2014 jusquau printemps 2021, et met en avant leur diminution. Les changements annoncés pour la prochaine PAC (2023-2027) sont illustrés à laide dun schéma. Ce schéma symbolise également les revendications soutenues par la FNAB. Ces revendications portent sur les aides couplées (ex : garder laide veau bio ) ; le soutien à linstallation (ex : augmenter le plafond des aides DJA à 100 000 et lâge plafond à plus de 40 ans ) ; lÉcoRégime (ex : un soutien à la bio supérieur à celui de la HVE) ; laide à la conversion (ex : un budget à la hauteur des objectifs de 20 % des surfaces bio en 2027). Ce dossier revient également sur les différences de chiffres avancés par le réseau FNAB, qui dénonce une baisse de 66 % des aides destinées à la bio, et ceux avancés par le Ministre en charge de lagriculture, qui communique sur une enveloppe en augmentation. Enfin, il explique pourquoi il est anormal que le label HVE, qui est moins contraignant que la bio, soit rémunéré à la même hauteur que lagriculture biologique.
Dossier : La problématique des nouveaux OGM
Catherine WATTIEZ, Auteur ; Laura VLÉMINCQ, AuteurCe dossier est consacré aux récentes modifications de la réglementation en matière d'OGM. Pour les auteurs, les OGM, pour la menace qu'ils font peser sur la souveraineté des agriculteurs et sur l'avenir de notre alimentation, doivent être mieux connus du grand public. Après un rappel de la définition des OGM et des explications sur les dernières évolutions technologiques (les "nouveaux OGM"), ce dossier examine les risques d'avoir des OGM "cachés" dans notre alimentation du fait d'une législation insuffisamment poussée, ainsi que ceux qui peuvent peser sur la santé et l'environnement.
Dossier : Propriété : Réarmer notre réflexion collective
Morgan ODY, Auteur ; Christian BOISGONTIER, Auteur ; Marie GAZEAU, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les auteurs abordent la délicate question du foncier agricole, et notamment de son accaparement et des règles de primauté entre droit de propriété et droit dusage. Après un rapide historique relatif à la propriété des terres agricoles, des débuts de la sédentarisation de lHomme aux lois en vigueur aujourdhui, plusieurs auteurs semparent du sujet pour partager leurs témoignages sur les aspects réglementaires notamment, mais aussi sur des initiatives et des outils de régulation innovants et/ou collectifs.
Dossier : Sauvons lélevage de plein air !
Sylvie COLAS, AuteurA travers plusieurs témoignages déleveurs de volailles, de porcs ou de ruminants, ce dossier revient sur limpact, sur les élevages de plein-air, des mesures sanitaires renforcées, notamment suite à la grippe aviaire ou à la peste porcine. Ces mesures, peu ou pas adaptées à ce type délevage, causent dimportantes charges financières, du surplus de travail ou encore du stress pour les éleveurs et risquent donc de faire disparaître lélevage de plein-air ou/et sous signe de qualité en faveur dune production industrielle. Pourtant, lélevage de plein-air, avec de faibles concentrations danimaux, une limitation des transports entre les fermes ou encore avec le choix de races plus résistantes, peut être un atout face à des risques sanitaires qui sont plutôt favorisés par lélevage industriel (grande concentration et fort brassage danimaux, importants transports danimaux )
Ecolos, mes produits de jardin ?
Guylaine GOULFIER, AuteurCet article passe en revue des produits dorigine naturelle utilisés couramment aujourdhui dans les jardins. Lauteure sinterroge sur la composition et la provenance de ces produits et donne des conseils sur leur bonne utilisation dans le respect de lenvironnement, notamment pour : - le terreau ; - la vermiculite et la perlite ; - le lithothamne et la terre de diatomée ; - les insecticides naturels ; - les huiles essentielles ; - les granulés anti-limaces.
Lélevage paysan et le dérèglement climatique
Jérôme GOUST, AuteurSelon une étude de la FAO, lélevage produirait 18 % des émissions globales de GES, bien avant celles causées par le transport. Lauteur revient ici sur ces chiffres et rappelle que ces 18 % concernent toute la chaîne de production (déforestation, élevage, production et transport des aliments pour les animaux, transformation et stockage des denrées animales produites ). Il souligne la différence de taille entre lélevage paysan et lélevage intensif concernant cet impact et ne pense pas que les élevages de porcs et de volailles soient moins fautifs que les élevages de ruminants. Il rappelle que le pâturage des herbivores permet de maintenir des prairies (puits de carbone) et dentretenir des parcours, voire des haies ; ces différents éléments étant propices à la biodiversité. Selon lui, il faudrait redonner la priorité à un élevage paysan, bio et agroforestier pour que lélevage retrouve son rôle positif. Ceci ne serait possible que par un changement dalimentation et non par le véganisme (fausse solution pour lauteur).
Fertilisants organiques : Vigilance sur leur composition !
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLarrivée sur le marché bio de fertilisants organiques affichant des teneurs élevées en azote et une origine végétale sans transformation chimique pose question. Ils se nomment Azopril, Orgamax, Natastan (ou peuvent être rebaptisés pour des marques distributeurs), sont importés hors-Union européenne (souvent de Chine) et sont issus de process de fermentation bactérienne de végétaux (canne à sucre, maïs, manioc ). Au regard de leur composition, les organismes certificateurs ont donné leur feu vert pour une utilisation en bio en France. Ces produits sont dailleurs de plus en plus employés : 3 000 t en 2019, puis 30 000 t en 2021. Toutefois, lAfaïa lassociation des fabricants dengrais organiques alerte sur les risques liés à leur usage et émet des doutes sur lorigine de lazote (le taux dazote est très important pour des produits à base de végétaux sans transformation chimique). Il faut savoir que jusqualors, les contrôles effectués sur ces fertilisants ont été réalisés via des déclaratifs de process et des contrôles documentaires, puisque les audits nétaient pas évidents à réaliser sur place avec la crise sanitaire.
HVE et bio : Une histoire compliquée
Tanguy DHELIN, AuteurLe développement de la certification HVE Haute valeur environnementale a entraîné sa comparaison, voire sa confrontation avec la bio. Si certaines voix alertent sur les dangers de confusion pour le consommateur, dautres prônent lapaisement et la complémentarité. La HVE peut, en effet, être vue comme une première marche pour permettre aux producteurs darriver à la certification bio. Néanmoins, en 2021, lattribution de 76 millions deuros de crédit dimpôt à la certification HVE a engendré des tensions. Déjà, en décembre 2020, des syndicats et des ONG avaient tenu une conférence de presse pour dénoncer "lillusion de transition écologique" de la HVE. Certains producteurs bio cumulent les deux certifications. Ils sont notamment intéressés par la dimension biodiversité de la HVE. Pour autant, France Nature Environnement souligne que les critères de la HVE ne vont pas assez loin. De plus, les systèmes biologiques entraînent déjà le développement dune certaine biodiversité. La différence essentielle entre ces deux certifications réside dans la possibilité dutiliser des produits phytosanitaires de synthèse avec la HVE. Les IFT à respecter pour obtenir la certification environnementale font dailleurs débat (pas assez restrictifs), ainsi que la liste des produits de traitement autorisés.
HVE : lillusion de la transition
Claire GARROT, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Cécile CLAVEIROLE, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, la Confédération paysanne critique le label HVE (Haute Valeur Environnementale) quelle estime trop laxiste. Pour elle, ce label ne protégerait ni le consommateur, ni lenvironnement, et risque de monopoliser des aides au détriment du financement de pratiques plus écologiques et sociales. A laide dexemples théoriques, détudes de cas et de témoignages (de producteurs, de France Nature Environnement, de représentants de syndicats agricoles ), ce dossier explique en quoi consiste réellement cette certification, ainsi que les impacts en matière de politique agricole.
HVE : Qu'y a-t-il vraiment derrière ces trois lettres ?
Adrien LISEE, AuteurIssue du Grenelle de l'environnement de 2007 et mise en place par le ministère de l'Agriculture, la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) vise à faire reconnaître l'amélioration des pratique entre l'agriculture conventionnelle et la bio. Cependant, elle entre ainsi dans une certaine compétition avec l'agriculture biologique. Dans cet article, le GABBAnjou, groupement des agriculteurs biologiques et biodynamistes du Maine-et-Loire, présente les deux voies - jugées peu contraignantes - qui permettent aux exploitations d'obtenir la certification HVE. La plus contraignante d'entre elles, bien que jugée légère par rapport à la bio, est basée sur des critères de biodiversité, de stratégie phytosanitaire, de fertilisation et d'irrigation.
Integrated pest management: good intentions, hard realities. A Review
Jean-Philippe DEGUINE, Auteur ; Jean-Noël AUBERTOT, Auteur ; Alain RATNADASS, Auteur ; ET AL., AuteurCes dernières années, la protection intégrée des cultures, et plus particulièrement la lutte intégrée contre les ravageurs (LIR), s'est efforcée de promouvoir des formes d'agriculture reposant sur une moindre utilisation des pesticides de synthèse. Néanmoins, l'utilisation de pesticides s'est poursuivie, avec des impacts négatifs sur lautonomie des agriculteurs, la préservation de la biodiversité et le droit humain à l'alimentation. Cest pourquoi cette étude examine le développement de la LIR et évalue si ce concept est toujours adapté aux défis actuels. Malgré de nombreuses bonnes intentions, le bilan est négatif. Premièrement, dimportantes faiblesses ont été identifiées : 1 les multiples définitions de la LIR génèrent des confusions ; 2 - des incohérences entre les concepts, la pratique et les politiques ; 3 les agriculteurs se sont insuffisamment appropriés la LIR et ne comprennent pas forcément les bases des concepts écologiques sous-jacents. Deuxièmement, en s'écartant des principes fondamentaux de la LIR, l'intégration des pratiques s'est faite de manière fortuite, la LIR sest avérée inefficace et a donné des résultats non satisfaisantes. Troisièmement, dans la majorité des cas, la lutte chimique reste à la base des programmes phytosanitaires. Quatrièmement, la recherche sur la LIR est souvent en retard et n'accorde pas suffisamment d'attention au fonctionnement écologique des agroécosystèmes. Cinquièmement, depuis les années 1960, les règles de la LIR ont été déformées, ses concepts fondamentaux se sont dégradés et sa mise en uvre concrète n'a pas progressé. Pour remédier à cela, les chercheurs proposent de se baser sur une protection des cultures agroécologiques.
J'achèterai des courgettes à 3,50 le kilo !
Elsa CASALEGNO, AuteurLes maraîchers français subissent fortement la concurrence des fruits et légumes espagnols qui sont bien moins chers, que ce soit en bio ou en conventionnel. En avril 2021, Matthieu Follet, maraîcher bio installé dans la ceinture de Dax (Landes), avait exprimé son désarroi dans un tweet : « Après tout ce boulot, je récolte les premières courgettes. Je les vendrai 3,50 le kilo. Elles sont à 1 chez le grossiste bio origine Espagne. Deux fois moins chères que les miennes en magasin, même si elles font 1 000 kilomètres. Je réfléchis à changer dactivité avant de devenir complétement aigri. ». Dans cet article, ce maraîcher explique pourquoi ses premières courgettes (cultivées sous serre en début de saison) sont vendues à 3,50 /kg, puis comment il arrive à baisser son tarif, compris entre 2 et 2,50 /kg à partir du mois de juin, en culture de plein champ. Il explique également quil ne peut pas descendre en dessous de ce prix en raison de ses charges. Ces dernières sont plus élevées que celles de ses voisins espagnols, notamment tout au sud dans la région dAlméria.
Label HVE : On frise la tromperie
UFC-QUE CHOISIR, AuteurLe label HVE (Haute valeur environnementale) a été mis en place par le ministère de l'Agriculture français, afin de promouvoir des exploitations avec de bonnes pratiques agricoles d'un point de vue environnemental. Celles qui décrochent ce label peuvent prétendre à certaines aides de la PAC, au même titre que les exploitations en agriculture biologique, et leurs produits font partie des exigences de 50 % de produits durables et/ou de qualité de la loi Egalim vis-à-vis de la restauration collective. Or, un rapport, réalisé par l'Office français de la biodiversité (OFB) en 2021, pointe les insuffisances de ce label. A ce jour, ce rapport a été classé confidentiel.
La méthode Lemaire-Boucher : Dans les coulisses d'une mise en pratique précoce de l'agriculture biologique - 2ème partie
Florian ROUZIOUX, AuteurCet article poursuit lexploration des origines du mouvement de lagriculture biologique à partir du rôle joué par Raoul Lemaire (1884-1972) et Jean Boucher (1915-2009), fondateurs de la méthode agrobiologique qui porte leurs noms. La société Lemaire-Boucher occupe une place importante, avec ses nombreuses activités : organisation de sa chaîne de production semences/blé/farine, lancement du pain biologique Lemaire (1964), création du Répertoire International Lemaire. Après 10 ans dexistence, la méthode Lemaire-Boucher accompagne plus de la moitié des agriculteurs engagés dans lagriculture biologique en France, avec également des activités en Belgique. Larticle revient aussi sur les dimensions scientifiques de la méthode. La scientificité avancée par les fondateurs, concernant la vie du sol, et notamment l'utilisation du lithothamne comme solution d'amendement universelle, fait naître une polémique. Du côté du mouvement biologique, André Louis et Mattéo Tavera choisissent de se retirer de lAFAB (Association Française d'Agriculture Biologique, quils avaient créée avec Jean Boucher en 1961), pour fonder une association sans attache commerciale. En 1968, Raoul Lemaire cède les rênes de la société à ses 2 fils, Jean-François et Pierre-Bernard, puis séteint en 1972 à lâge de 88 ans. Dans le même temps, certaines voix du mouvement écologique naissant se font entendre. Le respect de la nature, au sens des écosystèmes, devient le cur de lagriculture biologique. Linfluence de Jean Boucher au sein de la société Lemaire-Boucher décline peu à peu. Au final, avec son circuit semence-blé-farine-pain et ses nombreuses initiatives, la société Lemaire-Boucher aura marqué les débuts de la culture biologique et la structuration de la filière malgré les critiques qui lui ont été adressées (approche trop commerciale, lithothamne non adapté aux sols calcaires...).
Mettre fin au massacre des poussins ; Des jeunes coqs chez les jeunes poules
René SCHULTE, AuteurEn Suisse, chaque année, près de trois millions de poussins mâles (issus de lignées de ponte) sont éliminés car ils ne pondront pas dufs et engraissent moins bien. Près dun quart dentre eux sont des poussins bio. Les membres bio de la filière sont daccord sur le fait que cette pratique doit prendre fin, et tentent de trouver des solutions. Actuellement, ils misent sur lélevage de races mixtes pour engraisser les mâles. Toutefois, cette technique pose des questions en matière de rentabilité (coûts de production élevés et petitesse du marché). Afin dobtenir plus de références technico-économiques sur lengraissement des poussins mâles, une expérimentation est en cours chez des éleveurs suisses. Elle est conduite sur des fermes rassemblant quatre unités de 4 000 poussins mâles de race Brown Nick (un hybride de ponte très performant) et sept unités de 500 poussins. Dautres méthodes, qui reposent sur des technologies plus poussées, permettent de déterminer le sexe du poussin dans luf à couver, via la détermination des hormones ou des chromosomes sexuels dans le liquide du sac allantoïque de lembryon. Ces méthodes sont plutôt plébiscitées par les élevages conventionnels.
Notre situation face au diktat sanitaire
Dimitri BON, Auteur ; Estelle BON, AuteurDimitri et Estelle Bon, producteurs avicoles bio (ufs et volailles de chair) dans le Jura, témoignent de leurs difficultés face à lapplication des règles sanitaires liées à la grippe aviaire et à la dégradation du bien-être animal qui en découle.
Observations sur les technologies agricoles
Ce livre dessine la trajectoire historique de lindustrialisation de lagriculture et le rôle grandissant de la machine agricole. Cet ouvrage, qui fait suite à lessai « Reprendre la terre aux machines », publié par la coopérative (Seuil, 2021), comporte trois parties : - Linexorable disparition des paysans et la transformation de ceux qui restent ; - Du plan Monnet au plan de relance : les politiques dites « publiques » du complexe agro-industriel ; - Une industrie du machinisme agricole florissante.
Perturbateurs endocriniens : Il est temps d'agir ! : L'exemple des pesticides perturbateurs thyroïdiens Volume 2
P.-M. PÉRINAUD, Auteur ; R. MAZURIER, Auteur ; M. NICOLLE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (179 Rue de Lafayette, 75 010, FRANCE) : GÉNÉRATIONS FUTURES | 2021Ce rapport examine l'évaluation de plusieurs pesticides suspectés de perturber la fonction thyroïdienne, et en cours de renouvellement à l'échelle européenne. En 2018, l'Europe a adopté une définition réglementaire des perturbateurs endocriniens (PE) utilisés comme pesticides et biocides. Dans ce document, Générations Futures met en avant les dysfonctionnements des évaluations et formule des recommandations.
Recherche : Est-elle toujours à notre service ?
Fabienne MALEYSSON, AuteurAlors que les travaux des chercheurs ont un impact concret pour chacun, larticle questionne les modalités de financement de la recherche, en France ou encore en Europe. Qui décide de ce qui doit être financé ou pas ? Selon quelles priorités ? Quid des moyens financiers de la recherche, de leur attribution ou encore des liens entre privé/public ? Alors que les moyens alloués à la recherche publique sont largement insuffisants, que la Cour des comptes indiquait déjà, en 2013, que les documents issus du ministère de la recherche ne permettaient pas « de rapprocher priorités scientifiques et programmes budgétaires », certains constats viennent encore sajouter. Le financement sur projet, maintenant généralisé, aboutit à une perte énorme de moyens, de temps et dargent, amenant à démotiver les chercheurs qui doivent toujours passer plus de temps à trouver des financements quà faire de la recherche. Par ailleurs, certains domaines de recherche sont les parents pauvres, notamment létude des risques (santé, environnement...) par rapport aux études sur les innovations. Ce déséquilibre est fortement lié au poids des partenariats privé-public, qui sont très fortement favorables au monde de lentreprise, ce dernier décidant dans certains cas, de ce qui est financé ou pas, sans contrôle par le politique. Le crédit dimpôt-Recherche illustre, à son niveau, cette dérive, ce dispositif permettant aux entreprises de financer des projets parfois à lintérêt douteux pour la société. Dans ce contexte, la voix des citoyens nest que très peu prise en compte, alors que ce sont les premiers intéressés. Pourtant, une meilleure communication entre société et monde de la science semble nécessaire, ne serait-ce que pour « restaurer la confiance dans la parole scientifique ».
Reprendre la terre aux machines : Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire
LAtelier Paysan accompagne la conception et la diffusion des technologies paysannes. Les auteurs de cet ouvrage, paysans, syndicalistes et militants, sociétaires de la coopérative, font le constat que les alternatives paysannes, aussi incroyablement riches soient-elles, ont un faible poids face au complexe agro-industriel. Ce manifeste remet en cause lappel à la responsabilité individuelle, au "chacun doit faire sa part", car c'est inefficace au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement à bas coûts, une machine à confisquer les savoirs et les savoir-faire, à enrichir les filières technologiques, à déshumaniser. Laugmentation du bio, le développement des circuits courts, la prise de conscience écologique nébranlent pas suffisamment le modèle. Les quantités de pesticides épandus nont pas diminué depuis 10 ans, les terres arables continuent de reculer, le nombre dactifs agricoles diminue, des dizaines de fermes disparaissent chaque semaine. Pour inverser la tendance, les auteurs soulignent la nécessité dun mouvement social collectif qui se donne une ambition politique, qui soit en capacité de rompre la logique de libre-échange et de sortir lagriculture paysanne "de sa niche". Lagriculture doit être remise au cur du fonctionnement social. La question agricole et la question alimentaire doivent être pensées ensemble. Il est indispensable de soutenir linstallation de nombreux paysans partout en France. Ce manifeste se veut une contribution à lémergence dun large mouvement populaire pour lautonomie paysanne et alimentaire. Les auteurs apportent des précisions sur cet objectif et proposent des pistes pour agir.
Ressource en eau : Des tensions en cascade
Elisabeth CHESNAIS, AuteurAvec des sécheresses de plus en plus intenses, les conflits sur lusage de la ressource en eau se multiplient. Entre les prélèvements deau pour les productions agricoles et les pompages industriels, cette ressource est fortement sollicitée, certaines fois au détriment des citoyens et de lenvironnement. Cet article fait le point sur trois cas : 1 - celui du bassin de lAdour-Garonne, où la culture du maïs (culture gourmande en eau durant la période estivale) est fortement présente et où la Chambre dagriculture du Lot-et-Garonne a construit illégalement un barrage destiné à retenir leau pour pouvoir irriguer cette culture ; 2 - celui, dans les Vosges, de lindustriel Nestlé (eaux minérales Contrex, Hépar et Vittel) et de lentreprise lErmitage (industrie agroalimentaire qui fabrique du fromage), qui effectuent une forte pression sur leau et qui, pour faire face à la raréfaction de cette ressource, ont tenté de saccaparer ce bien commun ; 3 - le cas de Danone (eau minérale Volvic), en Auvergne, qui est soupçonné de provoquer lassèchement de trois sources qui alimentent une pisciculture historique située en contrebas.
Saffirmer antispéciste sans mordre la main qui vous nourrit
Joachim PERROCHEAU, AuteurJoachim Perrocheau élève des vaches laitières en Loire-Atlantique. Avec ses trois associés, il conduit son troupeau en agriculture biologique avec un système herbager. Sa ferme a néanmoins été récemment la cible dattaques antispécistes : tags sur les murs, sur les véhicules et sur du matériel Dans cet article, Joachim Perrocheau souhaite répondre aux auteurs de ces actes, en les amenant à réfléchir aux êtres vivants qui peuvent vivre et avoir un habitat grâce à sa ferme et grâce à ses pratiques respectueuses de lenvironnement. Il explique ainsi en quoi le bien-être de ses vaches est respecté, notamment au pâturage, et comment la biodiversité est favorisée sur son exploitation (pas dutilisation de pesticides, présence de prairies permanentes et de 38 km de haies, enherbement le long des chemins ).
Serres chauffées : Quelle dépense d'énergie ?
Manu BUÉ, AuteurLes agriculteurs bio défendent un usage responsable de l'énergie, et notamment en ce qui concerne le chauffage des serres. Le chauffage des serres est réglementé et très peu utilisé en bio (moins de 15 structures sur 789 en Bretagne). Dans cet article, l'auteur, technicien légumes au GAB 29, détricote les arguments parfois avancés en faveur du chauffage des serres en bio. Il relève en particulier que, pour une tomate bio moyenne de 140 g (calibre 67) cultivée sous une serre chauffée, il faudra en moyenne 15 cl de fioul, soit l'équivalent d'un verre...
Stop à la désinformation : Vérification des faits : Episode 3 : Les aliments issus de l'agriculture biologique sont-ils bons pour la santé ?
Les médias diffusent parfois des affirmations catégoriques sur labsence supposée de bénéfices sanitaires des aliments issus de lagriculture biologique. Quen est-il vraiment ? Ce document met en évidence que de nombreuses études témoignent deffets positifs dune alimentation bio sur la santé, par exemple : moins de syndromes métaboliques (syndromes qui augmentent considérablement le risque de diabète de type 2) ; moins de maladies cardiaques et daccidents vasculaires cérébraux. Pour dautres pathologies, létude française Nutrinet démontre que les gros consommateurs de bio ont un risque de cancer globalement réduit de 25 %. Dans le détail, les réductions les plus fortes et statistiquement significatives sont observées pour le cancer du sein post ménopause (-33 %), les lymphomes (-76 %) et tout spécialement les lymphomes non hodgkiniens (-86 %). Plus dune trentaine détudes publiées au cours de ces quinze dernières années ont été consacrées aux conséquences, pour la santé, de la consommation daliments bio, avec une accumulation de résultats convergents.
La vache sans cornes : Débat brûlant autour de ce symbole des bovins
Aline LÜSCHER, AuteurEn Suisse, plus de 80 % des vaches nont pas de cornes. Labsence de cornes présente plusieurs avantages : moins daccidents et de blessures au sein des troupeaux, plus de sécurité pour léleveur, les vaches prennent également moins de place dans les bâtiments délevage Néanmoins, 40 % des veaux présentent des signes chroniques de souffrance, trois mois après leur écornage. Larrêt de cette pratique en bio a suscité de nombreux débats, et il aurait plusieurs conséquences négatives (ex : certains bâtiments ne sont pas adaptés à des bovins avec des cornes) et lalternative à lécornage, le gène sans cornes, nest pas encore assez développée. Les taureaux sans cornes sont, en effet, encore rares et il ne faudrait pas que lintérêt pour ces quelques reproducteurs augmente la consanguinité au sein des troupeaux. En biodynamie, les cornes sont obligatoires : lécornage est interdit, tout comme le recours au gène sans cornes. Les cornes jouent, en effet, un rôle important pour lanimal. Ton Baars, de luniversité dUtrecht, a notamment étudié leur rôle sur la régulation corporelle des bovins : les cornes permettent de refroidir le cerveau et contribuent à la thermorégulation de tout le corps (rôle important dans un contexte de changement climatique).
ACCEPT Acceptabilité des élevages par la société en France : cartographie des controverses, mobilisations collectives et prospective
C. ROGUET, Auteur ; E. DELANOUE, Auteur ; M-L. GRANNEC, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte de profondes remises en cause des systèmes et des pratiques délevage en France et en Europe, le projet Casdar ACCEPT (2014-2018) a analysé la controverse sur lélevage afin de répondre à trois principaux objectifs : i) recenser et analyser les sujets de controverse sur lélevage, ii) étudier comment ces controverses pénètrent la société française et saisir la diversité des attentes des citoyens envers lélevage, iii) identifier les mécanismes sociaux à luvre et les mobilisations collectives. Cette étude avait pour objectif final daider les filières animales à renouer le dialogue avec la société en adaptant leurs stratégies, pratiques et communication. Les différents travaux menés au sein de ce projet ont permis de produire une cartographie des controverses, de mesurer laudience des débats dans la population française et de réaliser une typologie des citoyens français. Le projet a également recensé, en France et dans cinq autres pays européens, diverses initiatives mises en place par des filières animales pour mieux répondre aux attentes sociétales. Il a aussi conduit à la construction dun outil destiné aux éleveurs afin de les aider à mieux positionner leurs projets dans leur environnement local. Enfin, un travail prospectif a permis dimaginer cinq scénarios pour le monde de lélevage à lhorizon 2040.
L'agriculture biologique : controverses et enjeux globaux de développement en Afrique
Ludovic TEMPLE, Auteur ; Hubert DE BON, AuteurEn se basant sur différentes situations en Afrique subsaharienne, un tour des controverses et des enjeux du développement de la bio en Afrique est réalisé, notamment autour des questions de sécurité alimentaire durable. Les normes des pays industriels ne pouvant rendre compte de la diversité des réalités agricoles africaines, de nouvelles formes de certification émergent. Un besoin de nouveaux indicateurs intégrant les questions de sécurité nutritionnelle et sanitaire est mis en avant, ainsi que de recherche de nouvelles méthodes pour comparer les systèmes biologiques et conventionnels.
Agronomie et méthanisation
Philippe PRÉVOST, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; Héloïse BOUREAU, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, la méthanisation est en pleine expansion. Elle permet de recycler des coproduits et des déchets urbains, tout en réduisant la dépendance aux fertilisants dorigine fossile. Il existe néanmoins des controverses liées à la valorisation des digestats et à la modification (potentielle) des assolements et des systèmes de production à léchelle dun territoire. Ceci interroge sur le risque dévolution de cette pratique (qui a été développée pour valoriser des déchets agricoles et accompagner la transition agroécologique) vers une industrie où lagriculture ne serait plus que pourvoyeuse de matières premières. Afin de faire un point sur létat de développement de la filière et sur les données scientifiques disponibles concernant les impacts agronomiques de la méthanisation, lAssociation Française dAgronomie (Afa) a consacré un numéro de sa revue à ce sujet. Ce numéro contient notamment plusieurs retours dexpériences qui permettent davoir différents points de vue sur les évolutions en cours. Néanmoins, comme le sujet de la méthanisation est loin dêtre épuisé, il est nécessaire d'assurer une veille active. Celle-ci doit contribuer à éclairer le débat et à identifier les conditions de gouvernance, ainsi que les leviers techniques et organisationnels qui permettent dexploiter pleinement le développement de la méthanisation, tout en accompagnant la transition énergétique et agroécologique, et en prévenant les risques de dérive identifiés.
Alimentation : Notre pays en quête d'autonomie
Elsa CASALEGNO, AuteurDurant le confinement, les ruptures de stocks pour certaines denrées alimentaires (notamment les pâtes et la farine) ont inquiété les consommateurs, les transformateurs et les distributeurs. Au-delà de ça, cette crise sanitaire a ainsi relancé le débat sur lautonomie alimentaire de notre pays. En théorie, la production française répond largement à nos besoins, mais en pratique, elle ne correspond pas exactement à ce que nous consommons : nous produisons deux fois plus de céréales que ce que nous mangeons, mais trop peu de fruits, de légumes ou de poissons. Ce déséquilibre est lié à nos préférences alimentaires et il est creusé par les entreprises qui sapprovisionnent souvent en fonction du prix sur des marchés mondiaux. Par exemple, des grandes surfaces préfèrent proposer de lagneau néo-zélandais (plutôt que français) car il est disponible hors saison à un tarif inférieur. Autre inconvénient, ces prix bas cachent souvent un dumping social, fiscal et environnemental, même au sein de lUnion Européenne. Si la France na pas vocation à être totalement autonome, des marges de progrès sont néanmoins possibles : il faut rebâtir des filières sur lensemble de notre territoire, repenser les systèmes alimentaires à une échelle plus locale, consacrer des terres à des productions déficitaires, accroître les circuits courts, développer lapprovisionnement local
Animaux sous tension : Un si long combat
Benoît DUCASSE, AuteurLassociation nationale Animaux sous tension (Anast) intensifie son combat pour faire reconnaître les troubles délevage dus aux courants électromagnétiques vagabonds : film enquête, recours judiciaires, augmentation du nombre dadhérents Outre la reconnaissance de ce préjudice, cette association a également pour objectif dobtenir la résolution matérielle des problèmes et lindemnisation des dommages subis. Sous la coordination de François Lafforgue (avocat), une douzaine de dossiers sont en cours dinstruction ou seront très prochainement déposés dans les juridictions locales de plusieurs départements. Pour chacun de ces cas, un collectif sest formé pour soutenir léleveur concerné.
Azadirachtine pour larboriculture : Le dossier est toujours sur le feu
Marion COISNE, AuteurActuellement, en AB, les traitements à base dazadirachtine (Neemazal T/S, Oikos et Azatin) sont autorisés uniquement sous abri et seulement sur certaines cultures ornementales et maraîchères. Cette année, face au manque de solutions en arboriculture bio pour lutter contre les pucerons, des discussions entre la profession et le ministère de lAgriculture ont abouti à la mise en place de dérogations pour que les arboriculteurs bio puissent utiliser (sous certaines conditions) du Neemazal T/S et de lOikos dans leurs vergers. Toutefois, le système de dérogation nest que transitoire et beaucoup darboriculteurs se questionnent sur le devenir de lazadirachtine. En 2015, Andermatt, la société qui commercialise le Neemazal T/S, avait demandé une autorisation pour utiliser ce produit en arboriculture bio (en plein champ et contre les pucerons), mais cette dernière avait été refusée par lAnses à cause du peu de données disponibles. Actuellement, Andermatt a réitéré sa demande. Par ailleurs, en France, les produits à base dazadirachtine sont classés H361d « susceptibles de nuire au ftus » (décision prise par lAnses et non appliquée dans les autres pays européens). Andermatt a également déposé une demande de suppression de cette mention pour le Neemazal T/S.
Bien-être animal : Le consommateur détient la clé
Elsa CASALEGNO, AuteurLa plupart des consommateurs veulent de meilleures conditions de vie pour les animaux délevage. Face à cette demande, la grande distribution a lancé, depuis quelques années, des initiatives en faveur du bien-être animal et a entraîné ses fournisseurs dans son sillage. Les filières animales ont adopté des pratiques plus respectueuses du bien-être (ex : volailles de chair en plein air, poules pondeuses en bâtiment et non en cage ) et la recherche sest également emparée du sujet (ex : reconception des bâtiments délevage, sélection génétique ). Toutefois, ces améliorations ne sont pas toujours faciles à mettre en place chez les éleveurs : accroissement des surfaces sans pour autant augmenter le revenu, création de nouvelles problématiques (blessures, nouveaux problèmes de santé ). De plus, la mise en uvre de ces pratiques engendre souvent des modifications dampleur et de gros investissements sur les bâtiments délevage, notamment en élevage porcin. Ainsi, en filigrane, cest le modèle délevage intensif et industriel qui est questionné. Autre interrogation : les consommateurs sont-ils prêts à payer le surcoût de production ? Les Pays-Bas, précurseurs en la matière, ont mis en place un nouveau label : Beter Leven. Il définit trois niveaux dexigence en matière de bien-être animal et associe à chacun un prix différent.
Bio : Vers les travers du conventionnel
VEGETABLE, AuteurLe cabinet détudes Xerfi Precepta a publié une étude intitulée « La distribution de produits alimentaires biologiques Mutations de la distribution, perspectives du marché et du jeu concurrentiel à lhorizon 2022 ». Cette étude met en avant le risque grandissant de voir le bio dénaturé de ses valeurs originelles face aux offensives de la grande distribution. Le marché alimentaire bio est en pleine croissance (+ 14 % en 2019), ce qui engendre une guerre des prix et une industrialisation de la production. Pour l'auteur, le bio a ainsi tendance à se rapprocher des travers du conventionnel. Par exemple, comme la France nest pas autosuffisante en matière de produits alimentaires biologiques, elle importe des produits pour répondre à la demande, ce qui engendre du transport et impacte lenvironnement. Dun point de vue commercialisation, la grande distribution représente plus de la moitié du marché. Les GMS ont dailleurs développé des marques spécifiques (ex : Carrefour Bio) ou se sont rapprochées denseignes bio (ex : Intermarché sest allié aux Comptoirs de la Bio). Une nouvelle génération de start-up développe également le e-commerce (ex : Aurore Market). Quant aux enseignes spécialisées, certaines adoptent les codes de la grande distribution et des enseignes indépendantes disparaissent. Le marché du bio devient ainsi de plus en plus homogène.
Biocontrôle : Le Bacillus thuringiensis (Bt) en question
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurBacillus thuringiensis (Bt) est un groupe de bactéries, utilisées depuis près de 60 ans en agriculture biologique, notamment sur le chou et le brocoli, pour leur propriété insecticide, contre différentes chenilles. Avec laugmentation des pratiques nutilisant pas ou peu dinsecticides conventionnels, lANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) prévoit une hausse de l'application de ces bactéries et, par mesure de précaution, souhaite mieux étudier les impacts éventuels de Bacillus thuringiensis sur la santé humaine et sur lenvironnement. Une première alerte avait été lancée en 2012, suite à une forte concentration en Bacillus cereus (groupe incluant Bacillus thuringiensis) trouvée sur un lot de persil biologique, traité avec Bt. Deux projets de recherche ont été menés par lITAB, lAdria, lActalia et de nombreux partenaires : le projet Casdar RT BtID et le projet VegExpoBt. Leurs objectifs étaient de mieux caractériser les espèces Bt, de faciliter leur identification en laboratoire et détablir des recommandations dutilisation de ces produits sur les cultures. En effet, un point sensible est la différenciation des souches Bt des souches voisines, appartenant également au groupe Bacillus cereus mais pouvant être pathogènes. La restitution conjointe de ces deux projets sest tenue en janvier 2020 et un outil daide à la décision à destination des transformateurs verra bientôt le jour. Du côté des fabricants dinsecticides, les AMM se complexifient et découragent certains qui ne sy retrouvent plus entre le coût élevé des évaluations demandées et le marché encore trop restreint des produits de biocontrôle.
Consolidons nos filières ! (Edito du Biofil 128 Mars-avril 2020)
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCet éditorial revient sur le rapport dinformation du Sénat n° 277 sur les financements publics consacrés à lagriculture biologique. Lauteure signale que de nombreuses erreurs ou approximations y sont présentes, comme la remise en cause de lintérêt des prairies permanentes et des surfaces fourragères ou la soi-disante réduction des périodes de conversion Elle considère que, contrairement à ce qui est dit dans le rapport, les objectifs du plan Ambition Bio 2022 restent atteignables et elle montre une certaine incompréhension quant à la critique de la fiabilité de certains organismes bio alors que le secteur de lagriculture biologique se développe de façon plutôt harmonieuse en France.
Controversial topics in agroecology: A European perspective
Paola MIGLIORINI, Auteur ; Paolo BARBERI, Auteur ; Alexander WEZEL, Auteur ; ET AL., AuteurDans INTERNATIONAL JOURNAL OF AGRICULTURE AND NATURAL RESOURCES - IJANR (N° Vol. 47, n° 3 ) / p. 159-173 (15)Cet article scientifique présente et discute sept sujets liés à lagroécologie qui peuvent potentiellement faire lobjet de controverses. Des discussions sont menées à léchelle européenne, en comparant notamment la position d'Agroecology Europe à celle de la littérature scientifique et à dautres points de vue. Il faut savoir qu'Agroecology Europe (AEEU) est une association européenne de promotion de l'agroécologie, créée en 2016. Elle regroupe des membres issus de 10 pays européens et elle a, entre autres, travaillé sur la notion dagroécologie, via une approche itérative et participative avec ses différents membres. Les sept sujets discutés dans cet article sont : 1 - lutilisation de produits agrochimiques ; 2 lagriculture à petite échelle et paysanne versus les grandes exploitations ; 3 - les innovations technologiques et l'agriculture de précision ; 4 les biotechnologies et le génie génétique ; 5 - les circuits alimentaires locaux et courts ; 6 - la justice sociale ; 7 la notion de genre. Les résultats montrent divers points de vue sur ces sujets, en fonction de l'aire géographique et des contextes. Cependant, il existe plusieurs points de convergence, notamment celui de repenser les systèmes agricoles et alimentaires comme des leviers pouvant répondre à plusieurs enjeux, et celui de considérer l'agroécologie avec une approche holistique, participative et multi-acteurs.
Découverte : Haro sur la viande de buf en Finlande
Pierrick BOURGAULT, AuteurGustav et Heidi Rehnberg sont des agriculteurs bio finlandais, basés à 50 kilomètres à lOuest dHelsinki. Sur leur ferme, ils associent élevage, grandes cultures (avoine, orge, pois et fèves), sylviculture et agrotourisme. Leur revenu provient, à 40 %, de leurs récoltes de céréales quils vendent à des entreprises agroalimentaires. La viande de buf représente 20 % de leur revenu. Gustav et Heidi Rehnberg la vendent en direct, conditionnée sous vide, ce qui leur permet de la commercialiser à 17 /kg alors quelle serait vendue 12 /kg dans des grandes surfaces. Dans cet article, ces deux éleveurs, ainsi que dautres membres du secteur agricole finlandais, salarment face à la décision de luniversité dHelsinki : cette dernière vient dexclure la viande de buf de ses menus (elle sert près de 10 000 repas par jour) afin de réduire son empreinte carbone. Cette décision est globalement très contestée car la viande de buf est lune des rares productions possibles sous les latitudes finlandaises. Cette viande produite à léchelle nationale sera donc remplacée par des produits importés.
Dossier : L'accaparement des terres
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Michel MERLET, Auteur ; Quentin MATHIEU, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier apporte des éclairages sur le phénomène d'accaparement de terres agricoles à travers le monde, qui représente, selon lONG GRAIN, environ 30 millions d'ha sur les 10 dernières années. Il aborde notamment les points suivants : achat de terres, en France, par des investisseurs étrangers ; introduction de fonds d'investissement ou de sociétés de gestion d'actifs dans la propriété des entreprises et des exploitations agricoles ; appropriation de terres pour des activités d'extraction de ressources ou de plantations intensives en chassant les populations locales qui y pratiquaient lagriculture vivrière. Certaines expériences positives, à léchelle française, sont ensuite présentées : achat de terres par Terre de Liens pour linstallation paysanne en AB ; commune de Moëlan-sur-Mer (29) qui a réussi à remettre en culture 120 ha de terres inoccupées.
Dossier : Au cur du monde des PPAM
Benoît JOULAIN, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Marie-Hélène CHAMBRETTE, Auteur ; ET AL., AuteurLes plantes à parfum, aromatiques et médicinales ont une place particulière car elles se situent aux frontières entre aliment, médicament, bien-être ou encore cosmétique. Ceci amène les producteurs.trices à devoir faire face à une forte complexité juridique et réglementaire. Par ailleurs, la demande étant forte, le développement des filières se fait essentiellement par les acteurs de laval. Dans un tel contexte, les petits producteurs ou les cueilleurs de plantes sauvages ont du mal à commercialiser leurs produits, à faire face aux contrôles administratifs ou encore à vivre de leur métier. Ce dossier, à travers des témoignages de producteurs, montre les difficultés rencontrées par ces derniers et les solutions quils mettent en place. Parmi ces solutions, figure la création de dynamiques collectives (via des groupements par ex.), en divers endroits de France, pour mieux négocier face aux acteurs de laval, sentraider, échanger des expériences ou du matériel, ou simplement ne pas entrer en concurrence. Ce dossier revient aussi sur les démarches de la Confédération Paysanne pour mieux défendre les droits et les revendications de ces petits producteurs ou ceux des éleveurs qui veulent pouvoir soigner leurs animaux avec des plantes.
Dossier : Les clés dune méthanisation vertueuse
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Véronique BARGAIN, Auteur ; ET AL., AuteurLa France compte actuellement près de 600 unités de méthanisation agricole. Plus de mille trois cents autres unités seraient en projet. Bien quelles puissent contribuer au maintien de lélevage, les controverses liées aux méthaniseurs se sont multipliées, ces dernières années. En cause, des pollutions provoquées par certaines unités ou des systèmes trop dépendants des cultures qui, lors de sécheresses, font monter les enchères sur les fourrages et co-produits nécessaires aux éleveurs. Il est essentiel que lemballement pour la méthanisation naboutisse pas au montage de projets peu cohérents ou qui ne sinscriraient pas dans leur territoire. Ce dossier, consacré à la méthanisation vertueuse, commence par expliquer pourquoi et comment la méthanisation agricole, quelle soit petite, moyenne ou très grande, peut être agroécologique et participer au développement territorial. Dans une interview, Jean-Marc Onno, président de lAAMF (Association des agriculteurs méthaniseurs de France), décrit le modèle défendu par lAAMF, ainsi que les différents travaux réalisés par cette association pour que les ateliers de méthanisation soient plus cohérents (maîtrise technique, guide de bonnes pratiques, charte ). Les deux articles suivants apportent des informations sur la valorisation des co-produits de la méthanisation : lun explique comment le digestat, sil est bien utilisé, peut être bénéfique en matière de fertilisation ; lautre présente lun des premiers méthaniseurs avec récupération de CO2 (le biogaz est constitué à 55 % de CH4 et à 45 % de CO2, ce dernier peut être utilisé pour les tomates sous serre). Ce dossier fournit ensuite les principaux résultats dun suivi, réalisé par lInstitut de lÉlevage durant un an, sur deux petites unités de méthanisation : ces dernières sont rentables à condition de viser une autonomie en intrants la plus complète possible. Le dernier article présente une très grande unité de méthanisation, lunité Agrimaire (3 600 kW de puissance), qui sinscrit dans un objectif déconomie circulaire et repose à 85 % sur des effluents délevage qui proviennent de 110 fermes.
Dossier : Et maintenant, laprès !
Véronique MARCHESSEAU, AuteurLa Confédération paysanne alerte, depuis plusieurs années, sur la nécessité de réorienter les modèles agricoles vers des systèmes plus viables. La pandémie de Covid-19 a mis en exergue des secteurs dactivités jusqualors relégués dans lombre (santé, agriculture, alimentation ) et a remis en avant quelques enjeux liés à notre système alimentaire. Ce dossier commence par dénoncer le manque de résilience de notre système alimentaire. Il dépeint ensuite les nuisances provoquées par lindustrialisation de lélevage sur notre environnement (perte de biodiversité, réchauffement climatique ) et celles provoquées par la malbouffe sur notre santé. A la suite, il propose plusieurs solutions pour tendre vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables (chacune dentre elles fait lobjet dun article) : arrêter les accords de libre-échange ; annuler les dettes des pays pauvres ; changer de politique agricole en mettant la priorité sur le commerce local et régional pour assurer la sécurité alimentaire ; relocaliser les productions ; développer les PAT (projets alimentaires territoriaux) ; remettre en place des outils de régulation pour les filières longues afin de mieux adapter loffre au marché ; favoriser les installations et les petites exploitations pour ne pas dépendre des travailleurs détachés
Dossier : (Re)vivre ensemble en milieu rural
Véronique MARCHESSEAU, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Christian BOISGONTIER, Auteur ; ET AL., AuteurDétachés du terme « agribashing » dans lequel ils ne se reconnaissent pas, des membres de la Confédération paysanne (auteurs de ce dossier) soulignent limportance de recréer du dialogue dans les territoires ruraux afin datténuer des tensions de plus en plus présentes. Un fossé est en effet en train de se creuser entre la réalité des campagnes et limage idéalisée que peuvent en avoir certaines personnes coupées des milieux ruraux depuis une ou plusieurs générations Il arrive alors que certains néo-ruraux viennent ainsi sinstaller à la campagne avec des attentes incompatibles avec lagriculture : ce territoire devient alors un espace de convoitises et de conflits dusages. Ce dossier commence par présenter la préoccupation de certains agriculteurs face à une montée de lintolérance vis-à-vis de leurs activités agricoles. Xavier Guiomar, enseignant-chercheur à AgroParisTech, analyse ensuite la fracture entre le monde paysan et le reste de la société. Lavis de la Confédération paysanne sur la cellule Demeter (cellule de la gendarmerie nationale qui a pour objectif dassurer un suivi des atteintes au monde agricole) est également détaillé : la création de cette cellule ne serait pas la méthode pour apaiser ces tensions, il faudrait avant tout revoir la politique agricole pour mieux répondre aux différentes attentes. Enfin, plusieurs pistes sont évoquées pour renouer le dialogue avec la société, notamment en multipliant les contacts : organiser des visites de ferme et dautres évènements en lien avec lagriculture, convier la population à des réunions organisées pour sortir de l« agribashing », faire preuve de pédagogie
L'entretien : « Remplacer les produits animaux par des substituts plus rentables »
François D'ALTEROCHE, AuteurDans cette interview, Jocelyne Porcher, directrice de recherches à lInra, explique la collusion dintérêt quil existe entre certaines associations de défense des animaux et des start-up qui développent la « viande cellulaire », aussi appelée « viande in vitro ». Ces start-up ambitionnent en effet dexclure les produits animaux de notre alimentation au nom de la « cause animale ». Pour y parvenir, elles soutiennent des associations de défense des animaux pour que ces dernières leur préparent le terrain. Jocelyne Porcher dénonce ainsi le fait de vouloir remplacer des produits animaux par ce type de substituts.
Evaluer les impacts environnementaux de lagriculture biologique : lanalyse du cycle de vie doit faire mieux
Hayo VAN DER WERF, Auteur ; M. KNUDSEN, Auteur ; C. CEDERBERG, AuteurL'analyse du cycle de vie (ACV) est la méthode la plus utilisée pour évaluer les impacts environnementaux des produits agricoles. Toutefois, la méthodologie et les études actuelles d'ACV ont tendance à favoriser les systèmes agricoles intensifs utilisant beaucoup dintrants, et à donner une image inexacte des systèmes agroécologiques moins intensifs, tels que l'agriculture biologique. Ces tendances sexpliquent en partie par l'approche de l'ACV : cette dernière se focalise sur les produits, sans prendre en compte les autres services écosystémiques des systèmes agricoles, notamment ceux que l'agroécologie vise à améliorer (santé des sols, biodiversité, autres impacts liés à la diminution des pesticides). Cet article présente des recommandations afin daméliorer cet outil dévaluation. Il propose de : 1 prendre en compte des indicateurs supplémentaires ; 2 se baser sur une vision élargie (ne pas se restreindre au produit) ; 3 - prendre également en compte les effets indirects.
Les Imposteurs du BIO
Pour réaliser cet ouvrage, lauteur, ancien trader de lagroalimentaire et maintenant consommateur de produits bio, montre comment certaines multinationales de lagroalimentaire, profitant de lengouement des consommateurs pour les produits biologiques, ont lancé une multitude de produits supposés bio, écoresponsables, éthiques, etc. Le constat de lauteur est que ces produits, souvent vendus avec des marges abusives, ne sont pas tous bons pour la santé des consommateurs ou pour la planète. Dautant quen France, un tiers des produits bio sont importés, avec certains issus de pays lointains où le laxisme, voire la corruption, sont de véritables fléaux. Lauteur alerte ainsi sur les abus du greenwashing du food-business.
Oui, ré-autoriser les néonicotinoïdes serait un recul majeur que la France ne doit et ne peut se permettre. Explications.
FONDATION NICOLAS HULOT POUR LA NATURE ET L'HOMME, Auteur ; POLLINIS, Auteur ; GÉNÉRATIONS FUTURES, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (179 Rue de Lafayette, 75 010, FRANCE) : GÉNÉRATIONS FUTURES | 2020Le 27 octobre 2020, le Sénat devait se prononcer en assemblée plénière sur le projet de loi du gouvernement remettant en cause linterdiction dutiliser, pour les betteraves, des insecticides contenant des néonicotinoïdes. Ce document a été rédigé à lattention des sénateurs, en amont du vote, par une vingtaine dorganisations (associations environnementales, associations de défense des consommateurs, syndicats agricoles et apicoles) afin de détailler les conséquences économiques, agronomiques, environnementales et sanitaires quengendrerait une ré-autorisation des néonicotinoïdes en France. Ces différentes organisations rappellent que la filière betteravière souffre de difficultés économiques structurelles (dérégulation du marché) et proposent des solutions économiques et agronomiques (sans néonicotinoïdes) pour préserver les emplois et rendre cette filière plus résiliente. Elles insistent également sur les impacts causés par ces insecticides sur la santé et sur lenvironnement en se basant sur de très nombreuses études scientifiques. Ils mettent ainsi en avant la contamination et la persistance des néonicotinoïdes dans les cours deau et les sols (au-delà des parcelles traitées), les effets mortels de ces insecticides sur les pollinisateurs (dont les abeilles) et sur de nombreuses autres espèces, notamment par effet ricochet sur les chaînes alimentaires (ex : poissons, oiseaux).
Le pari fou du bio
Nelly PEGEAULT, AuteurEn 1970, Claude Aubert, qui était entre autres rédacteur en chef de la revue Nature & Progrès, avait publié « LAgriculture biologique : une agriculture pour la santé et lépanouissement de lhomme. ». Cinquante ans plus tard, après une longue carrière au service de la bio, il publie « Le pari fou du bio ». Dans ce livre, il témoigne du contexte difficile et des combats à contre-courant quont dû mener les pionniers de la bio à une époque où triomphait lagriculture chimique et industrielle. Cet article retranscrit une interview de Claude Aubert, suite à la parution de ce livre. Il commence par expliquer dans quel but il a écrit cet ouvrage : faire découvrir, surtout aux jeunes générations, lagriculture bio, comment elle est née, ses acteurs Il est ensuite interrogé sur son combat pour faire émerger la bio dans nos sociétés, et notamment sur ce qui a été le plus difficile, mais aussi le plus motivant. Il est également questionné sur les polémiques qui remettent en cause certains bienfaits de la bio et il est invité à parler de la polémique qui la le plus choqué. Il est aussi amené à expliquer son point de vue sur lagriculture biologique industrielle et lagriculture de conservation. En fin dentretien, il est invité à parler de Roland Chevriot, lun des plus emblématiques présidents de lassociation Nature & Progrès (de 1965 à 1978), qui a été lun des fers de lance du développement de la bio en France.
Les plantes, ces alternatives aux pesticides encore interdites
Fabrice BUGNOT, AuteurEn novembre 2019, lors dun colloque sur les alternatives naturelles aux pesticides, les participants ont dénoncé lincohérence de la réglementation portant sur l'usage des préparations naturelles à base de plantes (telles que les purins, les infusions, les macérations ou encore les décoctions) et ont demandé une action politique rapide pour favoriser le développement de leur utilisation. Les exigences réglementaires de ces préparations naturelles ont été créées par la loi dorientation agricole de 2006. Cette dernière a notamment introduit lobligation dobtenir une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour les commercialiser. Cette réglementation a, depuis, été précisée et distingue deux catégories au sein des PNPP (Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) : les « substances de base » (contre les bioagresseurs) et les SNUB (Substances Naturelles à Usage Biostimulant). Cette classification et les différentes exigences réglementaires font que, pour les participants au colloque, lutilisation de ces préparations naturelles est en pratique quasiment interdite (ou du moins très restreinte). Les participants dénoncent également le fait que cette réglementation bénéficie principalement aux firmes phytopharmaceutiques au détriment de l'autonomie des exploitations.
Pour une meilleure comparaison entre agriculture biologique et conventionnelle
INRAE, AuteurLes impacts environnementaux liés à lagriculture et à lalimentation font lobjet de nombreuses études. La méthode la plus couramment utilisée pour quantifier ces impacts est lanalyse de cycle de vie (ACV). Certaines études (qui utilisent cette méthode) montrent que lagriculture biologique n'est pas meilleure pour lenvironnement que lagriculture conventionnelle. Ceci sexplique notamment par le fait que lAB produit des rendements plus faibles et utilise plus de terres pour compenser cela. Cependant, trois chercheurs européens viennent de publier une analyse critique sur les études ACV : ils démontrent que cette méthode est souvent mise en uvre de manière trop simpliste et quelle passe à côté de certains avantages majeurs de la bio. Ces chercheurs signalent notamment que les ACV prennent rarement en compte la biodiversité alors que cette dernière joue un rôle crucial pour la santé et la résilience des écosystèmes. Par ailleurs, les ACV ne tiennent pas compte des résidus de pesticides contenus dans le sol, leau et les aliments, alors quils peuvent être nocifs pour la santé humaine. Enfin, elles ne considèrent pas les problèmes liés à la dégradation des terres et à la réduction de la qualité des sols résultant dune gestion non durable des agroécosystèmes. Ces oublis peuvent conduire à des conclusions erronées lorsquil sagit de comparer agriculture biologique et conventionnelle.
Pour une Sécurité sociale de l'alimentation
Emmanuel MARIE, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Dominique PATUREL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, réalisé par la Confédération Paysanne met en lumière l'aide alimentaire (en tant que dons de produits fournis par les agriculteurs) telle qu'elle existe aujourd'hui et ses dérives : aussi vertueuse soit-elle pour les personnes dans le besoin, cette aide s'appuie sur un système de défiscalisation favorable à une production alimentaire intensive, et ne permet pas, ou très peu, à ses bénéficiaires de faire le choix d'une alimentation de qualité, qui s'appuierait sur des systèmes agricoles locaux et/ou paysans. Ainsi, à travers divers articles, les auteurs de ce dossier prônent la création d'une Sécurité sociale de l'alimentation pour améliorer, non pas l'aide alimentaire, mais l'accès à l'alimentation.
Pourquoi lusage de produits phytosanitaires augmente-t-il en France ?
Yves GUY, Auteur ; Pierre GUY, AuteurAlors que plusieurs centaines de millions deuros de subventions sont versées chaque année en faveur de lagroécologie et que le nombre de conversions à lagriculture biologique ne cesse daugmenter en France, lusage des produits phytosanitaires ne diminue pas. Il a même tendance à augmenter. La puissance des lobbys et l'inertie humaine sont souvent incriminées. Sans nier leur existence, cet article vient pointer dautres causes ordinaires et moins polémiques, telles que : laugmentation des grandes cultures dans la surface agricole utile (SAU), laugmentation des surfaces consacrées à des cultures exigeantes, la pression exercée par les consommateurs et laval de la filière (produit homogène et sans défaut visible), la diminution du ratio nombre dagriculteurs / surface cultivée, lâge des exploitants (avec une faible modernisation du matériel avant la retraite sil ny a pas de repreneurs)
Projet de loi visant à réintroduire les néonicotinoïdes en France : Le vrai et le faux de la communication gouvernementale
GÉNÉRATIONS FUTURES, Auteur ; Unaf, Auteur ; GREENPEACE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (179 Rue de Lafayette, 75 010, FRANCE) : GÉNÉRATIONS FUTURES | 2020Ce document a été rédigé en réaction à un projet de loi visant à ré-autoriser lutilisation de néonicotinoïdes en culture de betteraves sucrières en France. A travers ce document, seize organisations paysannes, environnementales et apicoles sadressent aux députés français pour déconstruire quelques arguments favorables au retour des néonicotinoïdes. Il décrit en quoi ces insecticides présentent des risques pour les pollinisateurs, même si les betteraves sont récoltées avant leur floraison. Pour cela, il démontre la toxicité importante de ces insecticides, ainsi que leurs grandes rémanences et leurs capacités à contaminer lenvironnement. Ce document explique pourquoi le changement de pratique proposé (ne plus pulvériser de néonicotinoïdes mais enrober des semences avec ces insecticides) nest pas une solution durable et est en contradiction avec les objectifs du plan Ecophyto. Il présente aussi pourquoi la jaunisse (maladie transmise par des pucerons et contre lesquels les néonicotinoïdes sont utilisés) nest pas la principale cause de la crise que la filière betterave traverse en France. Cette crise est majoritairement due à des causes plus structurelles, telles que la dérégulation du marché et les sécheresses. Enfin, quelques chiffres, en lien avec les diminutions de rendement engendrées par linterdiction dutiliser des néonicotinoïdes et les emplois menacés au sein de la filière, sont contestés et réévalués.
Résidus de pesticides dans les fruits et légumes
François VEILLERETTE, Auteur ; Aurèle CLÉMENCIN, Auteur ; Nadine LAUVERJAT, Auteur | PARIS (179 Rue de Lafayette, 75 010, FRANCE) : GÉNÉRATIONS FUTURES | 2020Selon Générations Futures, les chiffres exacts relatifs à la présence de résidus de pesticides dans les fruits et légumes non bio ne sont pas rendus publics en France. Dans ce rapport, lassociation précise cette affirmation et explique que, dans les chiffres officiels annuels présentés par la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) en matière de contrôle et de surveillance des résidus de pesticides dans les fruits et légumes, les échantillons issus de lAB sont compris dans les chiffres globaux, bien qu'ils soient aussi présentés dans une rubrique à part. Cette procédure minimise ainsi le volume de contamination des produits issus de l'agriculture conventionnelle. Ce rapport présente les calculs des pourcentages de contamination des fruits et légumes non bio par des résidus de pesticides quantifiés.
Sénat : Rapport d'information N° 277
Alain HOUPERT, Auteur ; Yannick BOTREL, Auteur | PARIS CEDEX 06 (15 Rue de Vaugirard, 75 291, FRANCE) : SÉNAT | 2020Ce rapport d'information, fait au nom de la commission des finances, sur les financements publics consacrés à l'agriculture biologique, par Alain Houpert (sénateur LR de Côte d'Or) et Yannick Botrel (sénateur PS des Côtes d'Armor) a été enregistré à la Présidence du Sénat le 29 janvier 2020. Ce rapport examine la situation actuelle et future de l'agriculture biologique, avec ses questionnements et dans le contexte du changement d'échelle.
Tribune : « Pour sauver notre Agriculture, engageons une transformation numérique ambitieuse »
Hervé PILLAUD, AuteurHervé Pillaud, agriculteur et membre du Conseil national du numérique, alerte contre la « privatisation de la transformation numérique du système agricole ». Sa tribune a été signée par des élus agricoles, des dirigeants dentreprises et des parlementaires. Il y dénonce la perte dautonomie des agriculteurs induite par lintégration de toute la chaîne des données agricoles (de la collecte au traitement) par des grands groupes. Les géants du numérique, principalement américains et chinois, sassocient avec des grands groupes agricoles (ex : Alibaba sest associé à lagro-chimiste Bayer pour développer un système de traçabilité basé sur la blockchain pour les produits agricoles) ou soutiennent des startups agricoles aux offres commerciales assez agressives. Pour éviter cela, il est nécessaire de réaliser une transformation numérique du système agricole. Néanmoins, cette dernière ne peut seffectuer quà trois conditions : 1 Le modèle français de lagriculture doit se réinventer de façon collective ; 2 Une filière européenne agro-numérique doit être développée ; 3 Il est nécessaire de trouver des fonds damorçage pour faire émerger cette filière agro-numérique.
Vers une autorisation de lélectrodialyse en bio ?
Justine GRAVÉ, AuteurEn 2020, une pétition demandant lautorisation dutiliser lélectrodialyse pour la stabilisation tartrique des vins bio a recueilli une centaine de signatures. Cette technique, également nommée « stabilisation écosélective », est une méthode séparative qui consiste à soumettre un vin à un champ électrique continu afin dentraîner la migration des ions tartrate, potassium et calcium à travers une membrane. Le vin est ainsi débarrassé de ces ions qui risquent de précipiter par la suite. Toutefois, le recours à cette technique ne fait pas lunanimité au sein de la profession bio. Cet article explique le pour et le contre.
Volailles : Des règles sanitaires à repenser pour les petits élevages
Benoît DUCASSE, AuteurLes éleveurs de volailles ont lobligation de procéder à des analyses bactériologiques tous les deux mois. Pour la première fois, une analyse a révélé la présence de salmonelles proscrites chez Denis Surgey, éleveur de volailles de chair bio dans le Vaucluse. Ses 2 000 volailles en production avaient dû être abattues. En effet, la loi oblige labattage dans les plus brefs délais. Or, il est possible de vendre et de consommer ces volailles (la salmonelle est détruite à la cuisson à partir de 65 °C). Denis Surgey a pu négocier avec les services de lÉtat pour abattre ses volailles de Noël en décembre et son autre lot en janvier. Il a ainsi pu vendre 95 % de son cheptel via son Amap. Toutefois, entre labattage du dernier lot, la désinfection des installations et la mise en élevage des nouveaux lots, Denis Surgey na pas pu tirer de revenu de cet atelier durant six mois. Les aides ne sont accessibles quaux éleveurs ayant signé une charte sanitaire qui répond au modèle industriel et qui est trop contraignante pour les petits élevages. Après avoir exposé sa situation, Denis Surgey fait des propositions afin de repenser certaines règles sanitaires pour quelles soient mieux adaptées aux petits élevages de volailles.
Vu des fermes : Dautres modèles plus cohérents sont à inventer
François SOULARD, AuteurFrançois Soulard est éleveur de brebis laitières et de vaches allaitantes biologiques en Dordogne. Il est installé depuis cinq ans (installation hors-cadre familial). Il témoigne de son vécu et de ses réflexions sur l'agriculture au temps de la pandémie de Covid-19.
Abattage : Mourir dans la dignité
Stéphane THEPOT, AuteurFace aux critiques des organisations animalistes, les éleveurs multiplient les pistes pour abattre leurs animaux de boucherie dans les meilleures conditions. Certains paysans choisissent même de tuer leurs animaux chez eux, en dehors du cadre légal. Cest le cas de Stéphane Dinard, éleveur en Dordogne, qui tue ses animaux à la ferme avec un calibre 22. Il souhaite obtenir une autorisation légale, comme il est actuellement possible en Suisse ou en Allemagne. La loi française pourrait évoluer dans ce sens. Emilie Jeannin, quant à elle, souhaite importer de Suède un camion-abattoir itinérant. Ces deux projets remettent tous deux en cause les abattoirs « industriels ». En effet, le nombre dabattoirs a fortement baissé en France (110 abattoirs fermés entre 2002 et 2010), entraînant la création dabattoirs de grande capacité fonctionnant « à la chaîne » et engendrant un éloignement pour de nombreux éleveurs. Des solutions annexes à ces grands abattoirs éloignés sont mises en place : travail des éleveurs dans les abattoirs, recours aux bouchers-abatteurs, abattoirs mobiles, et de nouveaux projets voient le jour, comme labattoir robotisé. Des questions de financement et de faisabilité sont toujours à létude.
Agir sans attendre : Notre plan pour le climat
Alain GRANDJEAN, Auteur ; Marion COHEN, Auteur ; Kévin PUISIEUX, Auteur | PARIS (2 Impasse de Conti, 75 006, FRANCE) : ÉDITIONS LLL, LES LIENS QUI LIBÈRENT | 2019Alain Grandjean est président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et lHomme (FNH), polytechnicien, docteur en économie, spécialiste reconnu des questions environnementales. Kévin Puisieux est ancien conseiller politique au Parlement européen et responsable économie et finance de la FNH. Marion Cohen est experte associée de la FNH. Selon les auteurs, les investissements ne sont pas à la hauteur, loin de là, pour développer une économie sobre et durable. Les gouvernements sont guidés principalement par le court-termisme et la priorité exclusive donnée aux contraintes économiques. Cet ouvrage déconstruit un à un les arguments qui justifient linaction et propose une piste de sortie par le haut. En effet, aucune règle ne nous empêche dagir. Il est temps de modifier les politiques car, aujourdhui, cest un véritable plan vert qui simpose. Cette transition nécessaire, qui met au cur la question écologique, doit d'abord être pensée ensemble, politiquement - dans le cadre des traités actuels -, plutôt que par l'unique prisme économique.
Billet d'humeur : Le bio espagnol au milieu de la polémique
Tomas GARCÍA AZCÁRATE, AuteurLagriculture biologique espagnole, et plus particulièrement celle pratiquée dans la région dAlmería (culture de tomates bio sous serre), est au cur dune polémique. Un article était paru dans Le Monde en septembre 2019 et dénonçait des dérives, notamment en matière de conditions de travail. Tomás García Azcárate répond ici à cet article. Pour cela, il recontextualise certains points et rappelle que le règlement bio européen nencadre pas le droit du travail.
La Bio est-elle la réponse ?
Jean HARZIG, Auteur ; Cécile PRALY, AuteurEn amont de son forum davril 2019 sur le thème de « Alimentation et attentes sociétales : la bio est-elle la réponse ? », Vegetable posait, à onze spécialistes de la production biologique (chercheurs, producteurs bio et/ou conventionnels, responsables professionnels, metteurs en marché, consultants), quatre grandes questions : 1- Pourquoi le bio apparaît-il comme la « presque » seule solution aux attentes sociétales actuelles ? ; 2 - Quelles en sont les limites : agronomiques, techniques, économiques, sociologiques ? ; 3 - Quelles autres solutions existent ou sont à envisager pour répondre aux attentes sociétales ? ; 4 - A quelles conditions des systèmes agricoles plus vertueux peuvent-ils se développer ? Les réponses aux deux premières de ces questions sont présentées ici, celles relatives aux deux dernières questions faisant lobjet dun dossier dans le Vegetable de mars 2019. Des diverses réponses obtenues, on peut retenir certains points généraux. Parmi eux : sil y a des points de vue différents, il y a aussi des convergences et des enrichissements mutuels. Les polémiques virulentes opposant bio/conventionnel semblent plutôt être du passé. Reste que lAB ne répond pas à toutes les attentes sociétales (ex : être accessible pour tous), même si son message clé « pas de produits de synthèse » assoie son image auprès du consommateur en recherche de qualité et de santé. La question du coût reste en effet centrale. Notamment, comment éviter que le prix ne soit le seul régulateur de la relation offre/demande ou encore comment permettre une bio accessible à tous sans pour autant dégrader la rémunération des producteurs. Par ailleurs, les lignes bougent aussi en agriculture conventionnelle, parfois sous limpulsion de lAB, et larticulation entre ces deux modes de production reste aussi une question clé.
Bio : le vertige de la croissance
Bérengère LAFEUILLE, Auteur ; Justine PAPIN, AuteurDepuis quelques années, l'agriculture biologique connaît un changement d'échelle important, aussi bien à l'échelle mondiale qu'à l'échelle française : le nombre de producteurs certifiés dans le monde a doublé entre 2007 et 2017, et le marché mondial a atteint plus de 92 milliards d'euros en 2017. Cette forte croissance a fait sortir l'agriculture biologique de son marché de niche, et elle doit désormais se positionner entre les principes historiques des pionniers de la bio et les nouvelles attentes du marché et des consommateurs. Certaines des difficultés rencontrées sont discutées dans cet article. Les débats portent notamment sur la question des serres chauffées, ou encore sur l'agrandissement des élevages, par exemple en volailles.
Le blé Renan est-il un OGM ?
Frédéric PRAT, AuteurLa variété de blé Renan est la plus utilisée en bio, mais certains sinterrogent sur ses origines (OGM ?) en raison de croisements quils jugent « non naturels ». Cependant, selon les règlementations européenne et internationale, Nicole Maïa, obtentrice des ancêtres de ce blé, affirme que le blé Renan nest pas OGM. En effet, la création du blé Renan, à partir dun croisement entre une graminée sauvage et un blé, a utilisé linduction polyploïde (doublement du nombre de chromosomes) qui peut se produire naturellement (phénomène rare mais régulièrement observé et qui ne modifie pas substantiellement les chromosomes ainsi multipliés). Le Renan peut donc être cultivé en bio. Ce sont les techniques de mutagenèse chimique de synthèse ou dirradiation qui sont refusées en agriculture biologique. Cependant, il nexiste à ce jour encore aucune obligation dinformation sur les procédés dobtention variétale.
Cause animale, cause du capital
Pour le bien des animaux, celui de la planète et pour préserver notre santé, il faudrait de toute urgence renoncer à l'alimentation carnée, voire à tous les produits animaux et, en clôturant dix mille ans de vie commune avec les vaches et les brebis, librement consentir à une agriculture sans élevage. Après des décennies de silence médiatique et politique sur la violence industrielle contre les animaux, pourquoi cette soudaine prise de conscience ? En reprenant le fil de l'industrialisation de l'élevage depuis le XIXème siècle et ses liens historiques avec la "cause animale", lauteure éclaire la situation actuelle et décrit le développement des start-up de la "viande propre", amie des animaux et des milliardaires. Pourtant, sortir les animaux des systèmes industriels, sans les sortir de nos vies, est possible. Pour lauteure, la seule véritable alternative à la violence contre les animaux en systèmes industriels est lélevage paysan.
La cause animale. pour le meilleur ou pour le pire ?
Jocelyne PORCHER, AuteurCet article, publié initialement dans la revue Droit, Ethique et Sciences N°100, revient sur la question de la cause animale telle quelle apparaît dans notre société. Une majorité dacteurs de cette cause appuient leur logique non pas sur un questionnement autour de la place des animaux domestiques dans nos sociétés ou sur le lien entre ces derniers et lhomme, mais sur lidée de lexistence, comme seul schéma, dun rapport de domination de lhomme sur les animaux, impliquant alors quil faut « libérer les animaux car ils sont dirréductibles victimes de la domination humaine ». En posant lanimal comme victime et non comme être vivant (qui peut être victime), cela mène à ne pas prendre en compte lensemble des droits et rôles de ces mêmes animaux, ni la véritable nature du lien qui unit homme et animal domestique depuis des millénaires, plus basé sur le travail partagé que sur la domination. Cette approche, réductrice, amène à limiter la place de lanimal, voire à ne pas lui en donner, à limage du capitalisme et de lagriculture industrielle qui ne parlent pas danimaux mais de productions animales, évaluées par des critères techniques et économiques et qui voudraient voir, parfois, lanimal remplacé par la production de viande de synthèse. Ainsi, pour lauteure, ces démarches pour la cause animale concourent donc à « labolitionnisme et à la destruction de la culture du travail avec les animaux », à renier le lien entre homme et animal domestique, à ne plus donner une place à ces derniers, mais aussi à détruire une part de notre humanité (lhomme sest construit en lien avec lanimal domestique). Ainsi, le progrès aujourdhui serait plutôt de « construire avec les animaux, les plantes et la nature et non contre eux », voire sans eux.
Chauffage des serres : Un compromis loin de faire consensus
Frédérique ROSE, AuteurLa délibération du Cnab (Comité national de lagriculture biologique de lInao) du 11 juillet 2019 sur l'encadrement du chauffage des serres suscite de nombreux commentaires. Le compromis stipule que la commercialisation, au stade de la production, des légumes d'été bio est interdite entre le 21 décembre et le 30 avril. Ce compromis limite aussi fortement le recours au chauffage, avec notamment lobligation dutiliser uniquement des énergies renouvelables. Cette décision ne fait pas lunanimité. Pour la Fnab, la Confédération paysanne ou lAgence Bio, ce choix illustre la volonté de respecter une bio éthique, durable, qui responsabilise aussi distributeurs et consommateurs. En revanche, pour la FNSEA, l'APCA, Légumes de France, Felcoop et Coop de France, la décision du Cnab est décevante, notamment concernant les dates de non-production quils souhaitaient limiter au 1er avril et non au 30 avril, afin de ne pas pénaliser les exploitants. Selon eux, cette date a été choisie arbitrairement et pénalisera les productions de début de saison, qui seront probablement remplacées par des produits importés. Ce collectif pense aussi que ces mesures vont freiner la conversion.
Chauffage des serres : À la recherche du compromis
Frédérique ROSE, AuteurLe chauffage des serres en agriculture biologique est un sujet sensible et qui divise. De ce fait, le vote du Comité national de lagriculture biologique (Cnab) concernant lencadrement de ces pratiques a de nouveau été reporté. Dans le nouveau règlement européen qui entrera en vigueur au 1er janvier 2021, le chauffage des serres restera toléré. Mais la question de la compatibilité avec la bio se pose, spécialement au niveau de trois fondamentaux : le respect des cycles naturels, de la saisonnalité et de lusage responsable dénergie. En parallèle, certains acteurs français craignent la concurrence européenne en cas dinterdiction de production en serre chauffée en France. Pour la Fnab et le Synabio, cet argument ne tient pas puisquactuellement les légumes importés ne proviennent pas de serres chauffées et que lutilisation de ces serres en France entraînerait au contraire une concurrence aux productions de saison. George Guézénoc (président de la commission bio du Cerafel) indique que le chauffage des serres diminue la pression fongique, et, par conséquent, lutilisation de traitements, mais quil faut tout de même faire attention aux dérives pour respecter les valeurs de la bio.
Un compromis est adopté dans le respect des cycles naturels
BIOFIL, AuteurLe 11 juillet 2019, sest réuni le Comité national de lagriculture bio (Cnab) de lInao afin dadopter les dispositions concernant la production de légumes dété (courgette, aubergine, poivron, concombre et tomate) sous serre chauffée. Un compromis a été trouvé : le chauffage des serres sera uniquement possible si ces dernières sont chauffées avec des énergies renouvelables (applicable en janvier 2025 pour les exploitations déjà certifiées) et dans le respect des cycles naturels. Au niveau de la commercialisation, cela signifie que les légumes dété bio ne pourront pas être vendus entre le 21 décembre et le 30 avril. Les productions de plants ne sont pas concernées. LInao se félicite du niveau dexigence atteint par les professionnels français.
En direct de l'Inao : Logement des bovins : moins dexceptions dès 2021
Magalie DUPUY, AuteurAvec lentrée en vigueur, à partir du 1er janvier 2021, du nouveau règlement européen bio, il y aura moins de possibilités dexceptions pour les élevages bovins en termes de logement et dattache. Par exemple, la phase finale dengraissement des bovins adultes en bâtiment, sans sortie des animaux pendant la période de pacage, ne sera plus possible (plus de dérogation envisageable). Les possibilités de dérogations pour lattache (en théorie interdite) seront plus limitées quactuellement : elles ne seront possibles que pour des exploitations comportant un maximum de 50 animaux (hors jeunes). Autant déléments qui risquent dimpacter fortement certains systèmes de production, notamment en zone de montagne, qui, sils ne peuvent sadapter, seront peut-être amenés à se désengager de lAB.
Dossier : 2018 : Offensives multiples sur les OGM
Christophe NOISETTE, Auteur ; Eric MEUNIER, Auteur ; Joël SPIROUX DE VENDÔMOIS, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier effectue une rétrospective des éléments marquants de lannée 2018 à propos des OGM. Arrivés il y a plus de 20 ans dans les champs américains, les OGM ont tout dabord connu une progression rapide, avant que leur diffusion stagne depuis quelques années. 2018 marquera les esprits avec larrêt de la Cour de Justice de lUnion Européenne sur le statut des OGM résultant dune mutagénèse. Dun autre côté, la Commission Européenne a autorisé limportation de 32 nouveaux OGM. Au-delà du chiffre en lui-même, ce sont les conditions de délivrance des autorisations qui marquent un tournant en 2018 (les produits des nouvelles techniques de mutagénèse sont reconnus comme des OGM). Quant aux industriels, pour Inf'OGM, ils ont plutôt envie de changer le cadre réglementaire européen et de réduire lévaluation des nouveaux OGM afin dencourager « linnovation ». Par ailleurs, six ans après « laffaire Séralini », deux projets de recherche (un européen et un français) ont conclu à labsence dimpact sanitaire de deux maïs OGM. Cependant, pour Inf'OGM, ces recherches ne sont pas une répétition de l'étude du chercheur français et leur objectif était de donner aux autorités politiques un argument scientifique pour lever lobligation de fournir des analyses toxicologiques dans les procédures dautorisation des OGM. Lannée 2018 na pas non plus fait exception en matière de contamination : depuis que des OGM sont cultivés, la présence fortuite de variétés non autorisées dans les champs ou les aliments na pas diminué.
Dossier : Alimentation : Une place à table pour tous !
Hélène BUSTOS, Auteur ; Mélanie THÉODORE, Auteur ; Mathieu DALMAIS, Auteur ; ET AL., AuteurLes agriculteurs du réseau des Civam s'interrogent : Comment se peut-il quun système de production nourrisse mal un nombre croissant de ses consommateurs et ne permette pas de vivre à une partie de ses producteurs ? Quel rôle les acteurs agricoles ont-ils à jouer pour répondre à la nécessité de laccès de tous à une alimentation de qualité et durable ? Pour répondre à ces questions, le Réseau Civam sest associé, de 2016 à 2019, à des partenaires du secteur social, de la recherche et de la formation, dans le cadre du projet de recherche-action Accessible. Le séminaire final de ce projet a eu lieu le 28 mars 2019, à Paris. Au cours du séminaire, intervenants et participants ont mis en évidence la multiplicité des enjeux liés à lalimentation et les moyens pour repenser la solidarité alimentaire. Ce projet a notamment permis de créer des livrets pour la mise en place d'un jeu de rôle sur l'accès de tous à une alimentation durable ; un film « La part des autres », des modules de formation, etc. Ce dossier aborde, par ailleurs, léconomie sociale et solidaire ainsi que les concepts de gratuité de lalimentation et de sécurité sociale de lalimentation.
Dossier : Amérique Latine : Droguée aux OGM
Frédéric PRAT, Auteur ; Christophe NOISETTE, Auteur ; Leonardo MELGAREJO, Auteur ; ET AL., Auteur41 % des OGM transgéniques cultivés dans le monde sont produits par 12 des 20 pays qui composent lAmérique Latine. Les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) détiennent la quasi-totalité de ces surfaces cultivées en OGM. Ce dossier, composé de sept articles, fait un point sur ces productions en Amérique Latine et sur les impacts quelles peuvent avoir. Le premier article a été rédigé suite à laccord signé entre les pays du Mercosur et lUnion Européenne. Il liste les OGM autorisés en Amérique Latine et ceux autorisés, ou non autorisés, à limportation en Europe. Le deuxième sintéresse aux accords de libre-échange relatifs aux OGM. Il dénonce la place des intérêts commerciaux : ces derniers lemportent sur la santé des populations et de lenvironnement. Larticle suivant est consacré à la culture de soja en Amérique Latine : il répertorie tous les méfaits (environnementaux et sociaux) quelle engendre. Un focus est ensuite réalisé sur le Brésil : il explique le rôle et le poids industriel de lagroalimentaire dans le développement de la culture dOGM transgéniques. Il est suivi par un article consacré au Chili. Ce pays, qui ne cultive pas dOGM transgéniques pour son marché intérieur, autorise la culture dOGM pour la production de semences cultivées en contre-saison pour lexportation. Lavant-dernier article est consacré à une déclaration effectuée communément par lArgentine, le Brésil, le Chili, le Paraguay et lUruguay : ils souhaitent déréglementer les nouveaux OGM, notamment pour éviter les obstacles à leur commerce. Enfin, ce dossier est clôturé par une description de différentes résistances citoyennes contre les OGM en Amérique Latine.
Dossier Bio Fruits et légumes bio : Zéro pesticide, vraiment ? ; Distribution et prix : Ne perdre ni son âme ni les clients ! ; Fraudes : Menaces sur les contrôles
Marie-Noëlle DELABY, Auteur ; Cécile LELASSEUX, Auteur ; Elsa CASALEGNO, Auteur ; ET AL., AuteurLa consommation de produits bio continue sa croissance et représente désormais 5% du budget alimentaire des Français. Pour 69 % dentre eux, la santé reste la première motivation dachat de ces produits. De plus en plus détudes vont dans le sens dun lien entre meilleure santé et alimentation bio, probablement en lien avec une moindre exposition aux résidus de pesticides. Une étude, présentée dans ce dossier, a porté sur la recherche de résidus de pesticides sur 79 aliments (fruits, légumes et lait), dont 41 en bio. Plus de 500 molécules ont été recherchées. 28 des produits conventionnels testés sont contaminés par au moins un résidu de pesticide, contre 2 en bio (présence probablement liée à des contaminations accidentelles pour ces derniers). Le maintien de la qualité des produits bio est un point essentiel mais cela sous-entend des prix en adéquation, permettant une rémunération juste des divers maillons de la filière et notamment des producteurs, avec un prix juste et correct. Or, face à une demande croissante, il peut y avoir tentation de chercher à faire du volume, à faire pression sur les prix ou de se donner des critères de qualité moins rigoureux. Le débat récent sur les serres chauffées pour produire des tomates bio à contre saison illustre bien cette situation et la pression croissante de certains acteurs, moins enclins à tenir compte de principes comme le respect de la saisonnalité, pourtant au cur de la démarche en AB. La question de la qualité des produits bio et du maintien de ceele-ci reste donc majeure. Or, certaines évolutions ne vont pas dans le sens d'améliorer les mesures de surveillance des produits bio, comme la récente limitation du pouvoir denquête des inspecteurs de la répression des fraudes en matière de résidus de pesticides ou lallègement, à venir, du dispositif de visites des organismes certificateurs.
Dossier : Changer la Politique Agricole Commune (PAC) : une urgence !
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Christine CHEMNITZ, Auteur ; Christian REHMER, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, des réorientations dans le fonctionnement et les objectifs de la Politique Agricole Commune (PAC) sont proposées, afin de favoriser la mise en place de systèmes allant vers lagro-écologie, et qui soient plus résilients face au changement climatique. Notamment : - des soutiens mieux répartis entre les petites et les grandes exploitations ; - des incitations plus fortes pour développer des modèles agricoles plus respectueux de lenvironnement et du bien-être animal ; - une meilleure prise en compte des souverainetés alimentaires des paysanneries du Sud. Les douze priorités de la plateforme française « Pour une autre Pac » sont présentées. Cette dernière regroupe trente-huit structures issues dorganisations paysannes, dassociations de citoyens, de protection de lenvironnement et d'organisations internationales de solidarité, ayant réfléchi à une refonte de la PAC. Un entretien avec le président de la plateforme, Jacques Morineau clôture le dossier.
Dossier : La face cachée du mouvement végan
Bernard GRIFFOUL, AuteurCe dossier s'intéresse aux mouvements anti-élevage (végans, animalistes, antispécistes ) à leur idéologie, à leurs revendications, à leurs actions, mais aussi à leurs limites, à leurs excès, aux conflits dintérêts, à leur face cachée (avec notamment le lobby de la viande artificielle en embuscade), en établissant bien la différence entre ces mouvements et ceux qui défendent le bien-être animal (les welfaristes), en travaillant avec les acteurs de la filière viande.
Dossier : Santé naturelle : mais pourquoi tant de haine ?
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Arnaud LERCH, Auteur ; COLLECTIF POUR LA SANTÉ NATURELLE EN ÉLEVAGE, Auteur ; ET AL., AuteurDans la société, une tendance va vers les médecines alternatives, tant en élevage quen santé humaine. Cependant, certaines évolutions semblent aller dans la direction contraire (plus forte pénalisation de lacte dautomédication de léleveur soignant son troupeau ; fronde grandissante contre les médecines dites alternatives, qualifiées de non efficaces, de potentiellement à risque, de cause de pertes de chances pour le malade, voire de dérives sectaires ; déremboursement de lhoméopathie). Ce dossier sinterroge sur les logiques à luvre expliquant un tel contexte (lobbying des laboratoires pharmaceutiques notamment), alors que limpact dune médecine basée sur la chimie sur la santé des hommes et des animaux et ses conséquences en matière denvironnement (pollution des eaux, impact sur la biodiversité ) font lobjet dalertes répétées. Ainsi, entre contraintes réglementaires et pressions, bien des freins existent au développement dautres approches de la gestion de la santé, plus basées sur les plantes, les processus du vivant, la prévention et donnant une plus grande place à dautres acteurs que le médecin ou le vétérinaire, comme par exemple léleveur ou même le citoyen.
Dossier : Semences : Des initiatives paysannes
Frédéric PRAT, Auteur ; INF'OGM, Auteur ; Giada BELLIA, Auteur ; ET AL., AuteurLa disparition progressive des paysans et de leurs savoir-faire n'épargne pas la gestion et l'utilisation des semences à la ferme. En effet, les entreprises semencières sont aujourd'hui fortement présentes sur le marché des semences, détenant des droits de propriété sur les variétés créées. Toutefois, dans le monde entier, des initiatives essaiment afin de sauvegarder et développer le savoir-faire autour des semences paysannes. Après un rappel sur le cadre réglementaire en vigueur, des exemples de résistances et de combats, au niveau mondial, européen, et français, sont présentés dans ce dossier : en Afrique, en Inde, en Équateur, au Vénézuela, en Catalogne espagnole (association Les Refardes), et en France (association des artisans semenciers et association Pétanielle). En France, la vente de semences de variétés non-inscrites au catalogue officiel est très restreinte, y compris pour le jardinier lambda. Au final, la modernisation agricole a eu des effets négatifs sur le vivant et sa diversité, ces initiatives montrent que les paysans semblent prêts à résister et à se faire ré-entendre.
Enquête Apache 2
En février 2013, était publiée lenquête Apache par lassociation Générations Futures en collaboration, sur le terrain, avec Marie-Lys Bibeyran. Lanalyse de mèches de cheveux de 5 riverains listracais (Listrc-Médoc, en Gironde), de 5 habitants éloignés de zones agricoles et de 15 travailleurs des vignes listracais (ne manipulant pas les produits et neffectuant pas de traitements avec des pesticides) avait révélé la contamination de ces groupes de personnes, pourtant exposés aux pesticides seulement de manière indirecte. Les associations Collectif Info Médoc Pesticides (CIMP) et Eva Pour La Vie (EPLV) ont voulu savoir si la situation avait évolué suite aux efforts demandés par les autorités administratives et viticoles. Entre autres, la question se posait de savoir si les molécules les plus dangereuses, cest-à-dire classées cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, avaient vraiment été bannies de lusage viticole. L'enquête s'est focalisée sur deux catégories de personnes exposées indirectement aux pesticides : d'une part, les riverains (en particulier enfants et femmes enceintes domiciliés dans le Médoc, avec leur habitation située entre 2 et 50 mètres des vignobles), et d'autre part, les travailleurs des vignes (employés viticoles domiciliés dans le Médoc ne manipulant pas de pesticides ni ne procédant à leur application). Il s'avère que les analyses de mèches de cheveux prélevées ont révélé des résidus de pesticides, les molécules détectées étant parmi les plus dangereuses pour la santé humaine.
Faut-il interdire aux vaches de manger des pissenlits ?
Maxime BERGONSO, AuteurLe collectif « Plantes en élevage » se mobilise pour que les médecines vétérinaires alternatives soit autorisées. L'article explique comment la réglementation en vigueur empêche actuellement les éleveurs de pratiquer pleinement la phytothérapie et laromathérapie, alors quune diminution des antibiotiques est prônée par les pouvoirs publics.
Guillaume Riou, président de la Fnab : « Gare à la conventionnalisation de la bio »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurGuillaume Riou, président de la Fnab, réaffirme les valeurs défendues par les paysans bio du réseau et les lignes rouges à ne pas dépasser. Dans cette interview, il rappelle les deux principales pratiques mises en cause dans la bio qui sont le chauffage des serres et lutilisation deffluents délevages industriels sur des cultures bio. Il évoque ensuite les moyens de lutter contre la conventionnalisation de la bio au travers notamment du développement de lautonomie (renforcement des échanges entre éleveurs bio, culture dengrais verts, développement de la polyculture-élevage, etc.) et propose des perspectives.
Hors série : "Le meilleur du bio"
Sylvie METZELARD, Auteur ; Adeline TREGOUET, Auteur ; Christelle PANGRAZZI, Auteur ; ET AL., Auteur60 millions de consommateurs a testé de nombreux produits bio. Pour chaque type de produit, sont pointés les atouts (présence supérieure de nutriments intéressants, absence ou quantité très faible de pesticides, etc.), mais aussi les points de vigilance (emballages, quantité de sucre dans certains desserts, présence dadditifs, contaminations environnementales de certains produits bio, etc.). Des comparaisons avec des produits conventionnels sont parfois établies. Le sujet des dérives alimentaires (en bio comme en conventionnel) qui conduisent à la déforestation, à lexploitation de salariés, à des problèmes de santé publique, etc. est également abordé. Des explications pour mieux comprendre les labels bio sont apportées. Les moyens de consommer bio et éthique sont abordés en fin de document (circuits courts, vrac, magasins spécialisés, etc.).
InfOGM vous informe : 20 ans déjà !
Eric MEUNIER, Auteur ; Christophe NOISETTE, Auteur ; Frédéric PRAT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier retrace lhistorique du journal InfOGM, avec limplication notamment de la fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de lhomme, ainsi que ses missions : informer sur les OGM, les biotechnologies, les semences, mais aussi échanger avec des partenaires français et étrangers. Des témoignages de militants complètent le tableau, militants paysans et/ou impliqués dans des associations partageant les préoccupations des membres de la revue. Lactualité et lavenir sont aussi abordés (veille, information, éducation).
Interdiction des effluents issus d'élevages industriels : Les enjeux de la définition
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes agriculteurs biologiques doivent faire face à un réel déficit de fertilisants organiques biologiques et ont donc parfois recours à des effluents issus d'élevages conventionnels, avec parfois peu d'informations sur leurs conditions de production. Ce déficit est d'autant plus fort que de nombreuses exploitations en grandes cultures se sont converties à l'AB ces dernières années. Le cahier des charges européen n°889/2008 autorise l'utilisation de tels intrants en précisant toutefois que les effluents issus d'élevages industriels sont interdits en bio. Or, si la définition d'"élevage industriel" est ici essentielle, notamment pour rendre la bio plus cohérente, le guide de lecture français ne l'avait jusqu'alors pas établie. C'est désormais chose faite. La définition adoptée par le Cnab (Comité national de l'agriculture biologique de l'Inao) le 13 décembre 2018 est la suivante : "Sont considérés comme des élevages industriels, au sens de l'annexe I du RCE 889/2008, les élevages de porcs sur caillebotis ou grilles intégrales et les élevages de volailles en cages". Le débat reste malgré tout houleux sur cette question : - d'une part, parce que cette définition suscite encore de nombreuses critiques (à noter qu'elle varie d'un pays européen à l'autre) et qu'elle prive les agriculteurs biologiques d'un grand nombre de sources actuelles de fertilisants ; - d'autre part, parce que sa date d'application, au 1er janvier 2020, est jugée trop rapide. Ainsi, de nouvelles réunions professionnelles étaient prévues pour permettre un nouveau vote au Cnab sur cette question le 11 juillet 2019.
Millésime bio : Le cuivre au cur des débats
Frédérique ROSE, AuteurLors du salon Millésime bio, la problématique du cuivre a alimenté les échanges durant plusieurs conférences et différents points de vue sont ressortis. Jacques Carroget, viticulteur dans le Muscadet et secrétaire général viticulture FNAB, insiste sur les conclusions de lEsco (Expertise scientifique collective) menée par lINRA : pour linstant, il nest pas possible de se passer du cuivre même si les doses ont cependant été largement réduites. Il ressort également de cette étude que des alternatives sont déjà bien utilisées par les viticulteurs, et ce depuis plusieurs années. Michel Gendrier, viticulteur dans le Loir-et-Cher, aborde la piste des cépages résistants, ainsi que le risque de contournement des résistances et de leur spécificité parfois sur une seule maladie. Patrick Guiraud, président de Sudvinbio, confirme que les vignerons utilisent tous les moyens mis à leur disposition pour lutter contre le mildiou. Il sinterroge également sur les taux de cuivre dans le sol : sont-ils si élevés ? Lun des objectifs du plan cuivre de la FNAB est dailleurs de réaliser des analyses de sol à grande échelle pour évaluer la teneur en cuivre réelle des sols viticoles. Eric Chantelot, directeur de lIFV Rhône-Méditerranée et expert national Ecophyto, rappelle que lEfsa a identifié des risques pour la santé des travailleurs dans l'utilisation du cuivre et que cela peut induire le port obligatoire dEPI (équipement de protection individuel phytosanitaire) en post-délai de rentrée.
Nouveaux OGM : Les éléments du débat public
Zoé JAQUINOT, Auteur ; Frédéric PRAT, Auteur ; Christophe NOISETTE, Auteur ; ET AL., AuteurLes nouvelles techniques de mutagénèse sont en plein essor et les laboratoires se retrouvent dans une course incessante pour développer toujours plus de nouvelles ressources génétiques, représentant des enjeux économiques énormes. Ce dossier, de dix articles, donne les éléments clés du débat sur ces nouveaux OGM qui représentent aussi un enjeu démocratique. Les nouvelles techniques de modification génétique sont traitées comme un ensemble ; ce dossier aborde ainsi la définition réglementaire, les différentes techniques de modifications génétiques (production de protéines, mutagénèse, transgénèse, insertion dADN, etc.), les risques, les différences entre anciens et nouveaux OGM ou encore la lutte des citoyens et des agriculteurs.
OGM - Les risques d'allergies sont-ils sous-estimés ?
Eric MEUNIER, AuteurUne étude de l'Université nationale autonome du Mexique a mis en évidence le possible risque allergène de la protéine Cry1Ac, une protéine insecticide produite par de nombreuses plantes OGM. Pourtant, l'AESA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, ne prévoit pas pour autant de remettre en question ses précédents avis sur cette protéine, estimant que l'étude mexicaine manque de rigueur scientifique sur certains aspects. L'AESA indique toutefois avoir pris note de la pertinence de ce sujet.
On achève bien la paysannerie
NATURE & PROGRES, AuteurLors du Forum international de la robotique agricole qui s'est tenu en décembre 2018, à Toulouse, le collectif occitan "Les Chimpanzés du futur" s'est mobilisé afin de faire connaître son refus du "tout technologique" dans le domaine agricole. Les membres de ce collectif ont appelé les acteurs du milieu agricole et paysan à se positionner par rapport à des innovations présentées dans les salons professionnels agricoles (par exemple, le puçage électronique) et, plus largement, ont interpellé sur les dérives d'une société hyperconnectée et sur les conséquences environnementales, économiques et sociales de l'exploitation des ressources nécessaires à la fabrication des produits technologiques.
Ondes électromagnétiques : des éleveurs engagent des procédures judiciaires
Véronique BARGAIN, AuteurLes éleveurs de lassociation Anast (Animaux sous tension) vont engager des procédures judiciaires afin de faire reconnaître les troubles induits par des ondes électromagnétiques sur leurs animaux. Les responsables visés (opérateurs de lélectricité, opérateurs des télécommunications ) seront attaqués pour « trouble anormal du voisinage ». Actuellement, une douzaine de dossiers sont complets, selon Serge Provost, président de lAnast. LAnast a aussi saisi le tribunal administratif de Paris pour réclamer, au ministère de lAgriculture et au GPSE (Groupement Permanent de Sécurité Électrique), les rapports dexpertises produits par le GPSE. Des éleveurs laitiers ayant des robots de traite indiquent également quils disposent de chiffres prouvant la différence de production avant et après linstallation de la source dondes électromagnétiques, ainsi que le retour à une production normale lorsque les ondes sarrêtent.
Paroles paysannes sur les relations humain-animal : Plaidoyer pour l'élevage paysan
Ce livre recueille 45 paroles d'éleveurs et d'éleveuses paysans.nes sur leur métier. Celles et ceux qui font et vivent la nature au quotidien sexpriment dans un discours positif sur l'élevage paysan. Ils exposent la cohérence de l'éthique paysanne et des choix concrets sur leurs fermes. Ainsi reprennent-ils la parole sur leur métier, leurs savoir-faire et leur vision de la nature, dans un temps où il est plus que jamais nécessaire de redonner du sens à l'élevage en tant que relation Humain-Animal et de la valeur au métier d'éleveur. Ils parlent de leur relation à leurs animaux : "Pour nous, nos animaux ne sont pas des machines vivantes, nos fermes ne sont pas des usines" ; "C'est l'altérité qui m'intéresse, voir leur corps se mouvoir, nos regards se croiser, cherchant le contact, improbable sans le langage commun, mais l'envie est là, on aimerait bien discuter ensemble, comme des extra-terrestres curieux de connaître la vie de l'autre"... Les témoignages permettent aussi de mieux comprendre les difficultés rencontrées en élevage paysan. Ils contribuent à défaire les généralités et les idées reçues sur l'élevage paysan. Porteur de solutions via l'agriculture paysanne, ce recueil ouvre le dialogue avec la société sur l'agriculture et l'alimentation que nous souhaitons avoir.
Le portrait dune femme, le combat dune éleveuse
Benoît DUCASSE, AuteurÉmilie Jeannin, éleveuse de bovins, en Côte-dOr, fait lobjet dun film documentaire « La ferme dÉmilie », disponible en libre accès sur internet. Nathalie Lay, réalisatrice du film, avait contacté Émilie en raison de ses pratiques délevage et de son projet dabattage mobile. Ce film illustre tous les aspects de la vie dÉmilie en tant quéleveuse, mère et militante, et qui porte le message de la Confédération paysanne, mais aussi qui casse le tabou de labattage. La société par actions simplifiées « le Buf éthique », qui donne son nom à labattoir mobile, en est à la levée de fonds pour le projet de 1,5 million deuros. Émilie Jeannin dénonce la pression exercée par les grandes entreprises de la viande qui ont peur de ce nouveau type de projet indépendant. Selon elle, cest la raison pour laquelle aucune subvention ne leur a été accordée.
Prix agricoles en berne et inflation en rayon
CONFÉDÉRATION PAYSANNE, Auteur ; UFC-QUE CHOISIR, Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : CONFÉDÉRATION PAYSANNE | 2019La loi Agriculture et Alimentation intègre deux mesures emblématiques pour relever le revenu agricole : le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) à 10 % pendant 2 ans et le rééquilibrage des conditions de négociations commerciales. Un an après lentrée en vigueur de cette loi, lUFC-Que Choisir et la Confédération Paysanne tirent un bilan de ces mesures. Pour ce qui est de limpact du relèvement du SRP, létude présentée dans ce document montre une inflation de +0.83 % en moyenne des prix alimentaires pour le consommateur, entre janvier et février 2019 au moment du relèvement du SRP, avec des hausses plus marquées en hypermarchés, ou encore sur les grandes marques nationales. Cette inflation, sur les 2 ans de mise en place de ce relèvement du SRP, représente de lordre de 1.6 milliard d'euros de dépenses en plus pour les ménages, sans répercussion de hausse de prix pour les producteurs. Pour ce qui est de la question des négociations commerciales, on ne peut pas noter de rééquilibrage en faveur des agriculteurs : la distribution impose toujours ses exigences, ne prend pas en compte les prix de revient à la production (même par exemple pour le lait bio). Ces éléments amènent les auteurs à demander labandon immédiat du relèvement du SRP, la transparence totale dans la construction des prix via la publication des niveaux de marges nettes réalisées, le rééquilibrage des négociations commerciales via la publication des conditions de ces dernières, des contrôles officiels et lapplication de sanctions en cas de non-respect de la loi, et enfin un dispositif pour déterminer des prix agricoles rémunérateurs traduisant les efforts qualitatifs des exploitants aussi bien aux niveaux sanitaire, environnemental que nutritionnel.
Quand l'ONU s'intéresse (enfin) au sol
Claude AUBERT, AuteurEn 2018, le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur lÉvolution du Climat) publiait un rapport sur la dégradation des sols dans le monde, en particulier liée à l'évolution des pratiques agricoles entre 1961 et 2017, période pendant laquelle l'augmentation du recours aux engrais minéraux a été multipliée par 9 quand les rendements n'ont été multipliés que par 3, et ce, malgré le doublement des surfaces irriguées. Parmi les remèdes préconisés dans ce rapport, figurent des pratiques agricoles plus durables. Mais l'auteur regrette que les solutions avancées ne fassent mention de l'agriculture biologique qu'à la marge, alors que, selon ce spécialiste, l'agriculture biologique est le meilleur moyen, avec l'agroforesterie, pour séquestrer du carbone dans le sol, ce qui présente le double avantage d'améliorer sa fertilité et d'absorber une partie des émissions de CO2. Par ailleurs, le GIEC préconisait aussi un changement d'habitudes alimentaires vers plus d'aliments végétaux, mais ne condamnait pas clairement l'élevage industriel et ne soulignait pas non plus la nécessité de réduire considérablement la consommation de produits animaux.
Reconnaissance de nos spécificités : Des légumes bio pour le Grand Est
Nicolas HERBETH, AuteurLa croissance du marché des légumes bio est de + 22 % en GMS, + 17,7 % en magasin bio et de + 6,3 % en vente directe. La part de marché des légumes en vente directe a donc baissé et les importations augmentent pour approvisionner la GMS. Sous ce constat, s'exprime une inquiétude par rapport au développement d'une bio à 2 vitesses et à l'industrialisation du bio. Dès lors, comment les agriculteurs bio peuvent-ils faire face ? Ces questions ont été débattues lors des tables rondes du Forum Maraîchage Bio du Grand Est, en avril 2019. L'importance de créer des collectifs de maraîchers et de se fédérer a été rappelée comme un enjeu incontournable. Emmanuel Antoine, directeur de MINGA (Fédération d'acteurs engagés dans une réflexion et d'initiatives pour promouvoir un commerce et une économie plus équitables), a préconisé que les agriculteurs puissent, de plus en plus, travailler sur leur territoire avec d'autres corps de métiers qui sont eux aussi inquiets de l'industrialisation des filières alimentaires. L'article présente des témoignages de producteurs de légumes bio. Ils s'expriment sur les spécificités et sur le sens de leur métier, sur les difficultés actuelles à l'exercer et montrent en quoi le travail en collectif constitue ou constituerait un soutien et ouvre des perspectives.
Sanitaire : Soigner ses animaux avec des plantes : une démarche périlleuse
Roxanne MITRALIAS, AuteurLes éleveurs qui souhaitent utiliser des traitements alternatifs à base de plantes pour soigner leurs animaux (aromathérapie, phytothérapie, etc.) doivent faire face à un cadre réglementaire très strict (seuls les médicaments homéopathiques bénéficient dune procédure dautorisation spécifique). Selon la réglementation, les traitements à base de plantes doivent être réglementés de la même manière que les traitements vétérinaires, cest-à-dire quils doivent être évalués, puis obtenir une autorisation de mise sur le marché. Actuellement, seuls huit médicaments vétérinaires à base de plantes sont autorisés. En conséquence également, les échanges de savoirs et de savoir-faire sont limités par cette réglementation. Le champ des formations sur lutilisation des plantes a dailleurs été fortement restreint depuis quun rappel réglementaire a été envoyé aux organismes de formation par Vivea (le fonds dassurance formation des agriculteurs). Un collectif regroupant la Confédération paysanne, des organismes de formation, des éleveurs et des vétérinaires se mobilise pour changer la réglementation, et propose une liste de plantes qui pourraient être autorisées en tant que substances naturelles à usage biostimulant. Leur utilisation seffectuerait en dehors du cadre réglementaire des médicaments vétérinaires, sans prescription, sans LMR, sans AMM.
Les serres chauffées divisent la bio
Adrien LASNIER, AuteurLa question du chauffage des serres a divisé les acteurs français de la bio, entre le respect des fondamentaux et les risques d'augmentation des importations. La décision du CNAB est finalement arrivée le 11 juillet 2019 : « le chauffage des serres est possible uniquement dans le respect des cycles naturels ».
Sortie des veaux : quelles obligations pour les producteurs bio ?
Niels BIZE, AuteurDepuis 2016, le guide de lecture du règlement bio précise que les jeunes animaux (sous alimentation lactée) doivent pouvoir accéder aux surfaces intérieures et aux aires dexercice extérieures, même si leur sortie au pâturage nest pas obligatoire. Pour Éleveurs Bio de France (EBF), la sortie des veaux biologiques comporte des effets défavorables, notamment en phase dengraissement, avec des répercussions techniques, sanitaires et économiques. Pour la FNAB, cette obligation est en cohérence avec les principes de lagriculture biologique. Elle défend une sortie a minima dans un espace de plein-air et, si possible, au pâturage. Des discussions sont en cours, auprès de lINAO (Institut national de l'origine et de la qualité) et en lien avec les filières, notamment sur lâge à partir duquel la pratique du pâturage serait obligatoire.
Tout n'est pas vert dans le bio : Le vrai, le faux, le frelaté...
CANARD ENCHAÎNÉ, AuteurLe bio est en plein essor et les produits bio rencontrent un franc succès, en magasins bio comme en grandes surfaces. La demande n'a cessé de croître ces dernières années, pour un ensemble de raisons. Le Canard Enchaîné a enquêté pour comprendre les ressorts de cette dynamique, sans faire l'impasse sur les aspects financiers. Si le bio coûte plus cher au consommateur, c'est qu'il coûte aussi plus cher à produire. Cependant, en dépit du boom de la demande, l'offre locale ne suffit pas toujours. Le bio rapporte de l'argent, et l'on ne peut faire l'impasse de s'interroger sur les dérives engendrées par cet engouement pour le bio. Que penser de certaines pratiques commerciales, des serres espagnoles, des tomates chinoises, des saumons bio plus lourds en métaux que leurs congénères ordinaires, des jus de fruits très riches en sucres, etc. ? L'augmentation de la quantité rime-t-elle avec une baisse de la qualité ? Le Canard Enchaîné s'est penché sur de nombreux produits et aborde de nombreuses questions sur le bio et la santé, le bio et la distribution, le bio et les questions de société..., sans se départir de l'humour propre à sa ligne éditoriale, comme l'illustrent les titres des articles qui composent ce dossier ("Manger bio coûte du blé" ; "Ça la fish mal" ; "Sucré, ça l'est !" ; "La faim et les moyens"...).
Tuer les poussins : Il ny a pas encore dalternative praticable
Claudia FRICK, AuteurEn Suisse, lensemble des acteurs de la bio, dont Bio Suisse, cherchent une alternative viable à labattage des poussins mâles de poules pondeuses. À ce jour, cette pratique est encore autorisée en bio mais soulève des questions déthique. Des alternatives voient le jour, mais aucune nest encore valable à court terme. La première possibilité serait lengraissement de ces « frères coqs » bien quils soient plus petits et plus maigres que les poulets de chair. Aussi, le secteur de la transformation serait sollicité afin dadapter ses outils. Les fermes Demeter et quelques fermes Bourgeon ont déjà lobligation dengraisser au moins un « frère coq » par poule pondeuse. Une seconde alternative serait dadapter la race. En effet, les poules à deux fins pondent certes un peu moins, mais lengraissement des mâles est satisfaisant. La Coop est déjà engagée dans cette démarche et vend les ufs et les poulets de cette race. Enfin, une troisième alternative serait le tri des ufs après détermination du sexe. Le but serait de pouvoir déterminer très tôt le sexe des embryons afin de ne pas faire éclore les ufs mâles. Mais cette possibilité questionne, car, à ce jour, le cahier des charges Bio Suisse interdit le spermasexing en bovin. En attendant de trouver une solution viable, Bio Suisse compte sur le soutien des consommateurs pour faire valoir ces alternatives.
ufs bio : Vers une crise de la filière ?
SYMBIOSE, AuteurLe 14 novembre 2017, les acteurs de la filière uf bio se sont rassemblés à Nanterre, dans le cadre dun séminaire co-organisé par la FNAB et le SYNALAF (Syndicat National des Labels Avicoles de France). Tous les acteurs partageaient le même constat : cette filière franco-française est en pleine expansion (+ 13 % de croissance de marché) et la grande distribution tire la demande vers le haut. D'un côté, les failles de cette filière avaient été soulevées : un cahier des charges qui ne fixe pas de limite de taille pour les élevages, une réglementation sur les parcours et laccessibilité à lextérieur laxiste, un lien au sol facilement contournable Dun autre côté, les industriels avaient insisté sur la nécessité de répondre à la demande afin déviter que des ufs bio venus dautres pays n'inondent le marché français. La FNAB et le réseau GAB-FRAB Bretagne avaient alerté sur les dangers que pouvait occasionner laugmentation de la taille des élevages : densification, spécialisation des régions, dissociation des zones délevage et des zones de cultures. En 2018, la filière bretonne était totalement engorgée. En France, un tiers des poules bio était élevé dans cette région (la moyenne est de 6 600 poules par élevage et plusieurs dizaines de structures ont plus de 18 000 poules). Les collecteurs ont de grosses difficultés à écouler les stocks et les élevages se réorientent vers dautres démarches de qualité (ex : ufs plein air).
Activateur de sols : De la poudre... aux yeux ?
Manu BUÉ, AuteurAprès avoir publié, en 2014, une synthèse sur les programmes de recherche autour des activateurs de sols, l'institut technique Arvalis - Institut du Végétal s'est penché sur la gamme de fertilisants ou amendements qui permettraient d'améliorer, après plusieurs années d'application, la fertilité chimique, la fertilité biologique et la fertilité physique. Ainsi, il a mis en place des essais multisites sur plusieurs années, avec, à chaque fois : une modalité avec le produit activateur, une modalité avec une fertilisation N et/ou P et/ou K selon les sols, à divers niveaux (dose conseillée, réduite (N), ou impasse (P, K)). Les critères mesurés, sur céréales essentiellement, sont le rendement, le taux de protéines, et parfois des paramètres d'activité microbiologique (après 2 à 3 ans d'apport). L'article présente plusieurs de ces produits connus qui ont ainsi été testés, ainsi que les conclusions. Si certains activateurs permettent d'obtenir des gains de rendement s'ils sont associés à une fertilisation, en revanche, ils ne permettent pas d'envisager une substitution, même partielle, d'une fertilisation N, P, K classique sans risquer de pénaliser les rendements. Pourtant, sur le terrain, certains agriculteurs trouvent de l'intérêt à utiliser ces produits. L'auteur rappelle qu'un meilleur fonctionnement du sol, essentiel au rendement, passe d'abord par une bonne structuration c'est-à-dire une bonne circulation de l'eau comme de l'air, éléments indispensables aux bactéries du sol, moteur de sa fertilité.
Alimentation : Les 87 additifs dont il faut se méfier
Noëlle GUILLON, Auteur ; Claire GARNIER, Auteur ; Cécile LELASSEUX, AuteurDans l'Union européenne, plus de 300 additifs alimentaires sont autorisés. Ils doivent faire l'objet d'une réévaluation régulière par l'Efsa, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, afin de garantir la protection du consommateur sur le long terme. Ainsi, tous les additifs autorisés depuis 2009 devront être réévalués d'ici à 2020, délai qui semble toutefois difficile à tenir au vu des retards déjà pris. Ces évaluations doivent en effet faire face à de nombreux écueils qui les rendent complexes : pureté des substances, diversité des scénarios d'exposition des consommateurs, action simultanée de plusieurs additifs... La difficulté est aussi de prendre en compte la balance entre danger et éventuels effets protecteurs, notamment en ce qui concerne les conservateurs. A partir d'un travail bibliographique approfondi, l'UFC-Que choisir propose, dans cet article, une première évaluation à travers un classement en quatre catégories de ces additifs : à éviter, peu recommandable, tolérable, acceptable. Ainsi, 87 additifs sont à éviter ou peu recommandables. Parmi ceux là, trois sont autorisés en agriculture biologique (sur 48 additifs autorisés en tout en AB). Mathilde Touvier, de l'Université Paris 13, conseille de privilégier les produits bruts.
Des arguments pour défendre l'élevage
Damien HARDY, AuteurCe dossier revient sur les services rendus à la société et à lenvironnement par lélevage caprin (paysage, emploi, biodiversité, stockage du carbone, occupation du territoire ). Avec les dernières controverses alimentaires et la volonté du consommateur de donner du sens à son alimentation, linterprofession caprine cherche à communiquer et à dialoguer auprès des citoyens et à véhiculer une image positive. Dans cette optique, Joël Mazars, éleveur caprin dans lAveyron, organise des visites de sa ferme et utilise les réseaux sociaux. Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint « agriculture » de lINRA, rappelle la complémentarité du couple « herbivore-prairie » pour la protection des sols et du paysage. Concernant la concurrence entre alimentation animale et humaine, de récentes études du GIS Élevage Demain remettent en perspective lefficience protéique des ruminants selon la part dherbe consommée. Un dernier article traite des régimes végétariens et végétaliens (estimés à 2% de la population française) et des carences induites en minéraux et oligoéléments.