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Cohérence et rentabilité en élevage laitier : "Le système naisseur-engraisseur est le plus abouti"
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn bio depuis 1996, le GAEC Les Rocs, basé en Vendée et adhérent à Biolait, a fait le choix, 7 ans auparavant, de ne pas augmenter sa production laitière, mais plutôt de se lancer dans lengraissement. Aujourdhui, les 4 associés et un salarié pilotent une ferme de 205 hectares, dont 65 % de la surface est en herbe, avec un troupeau de 75 vaches laitières Monbéliardes (qui produisent 500 000 litres de lait/an) et valorisent tous les animaux nés sur lexploitation dans la filière viande bio. Comme lexplique Jean-Marie Roy, un des associés, vice-président dUnébio, ce choix a été notamment motivé par le souhait davoir une bonne qualité de vie et de ne pas sendetter avec de nouveaux bâtiments, ce qui aurait été nécessaire si la production laitière avait été augmentée jusquà 700 ou 800 000 litres, comme le permettait la surface en herbe disponible. Les bufs (castrés à 15 jours) peuvent être finis entre 26 et 32 mois, voire plus si besoin en fonction de la disponibilité en herbe. Pour le renouvellement du troupeau, une quarantaine de vaches sont inséminées en Montbéliard. Le reste des vaches sont inséminées en Charolais. Les veaux issus des génisses croisées en monte naturelle avec un taureau Bazadais sont valorisés en viande. Pour ces éleveurs (qui ont aussi fait le choix dintégrer des pommes de terre et des poireaux dans leur rotation), le système laitier naisseur-engraisseur est le plus résilient. Ils ont ainsi choisi un système qui se tient au niveau agro-écologique, mais aussi avec une capacité à ne pas trop subir les crises d'où qu'elles proviennent.
Innovations et nouvelles pratiques agroécologiques : Des solutions techniques testées par les éleveurs avec leurs techniciens
Le programme So_Perfects de la région Nouvelle-Aquitaine a permis à des éleveurs et à des techniciens de coopératives, à des organisations agricoles et à des organismes denseignement et de recherche de travailler sur les enjeux de durabilité en élevages ovins. Ce document regroupe les communications de la journée de restitution du programme du 10 février 2023, qui constituent de nouvelles références sur des sujets en lien avec l'agroécologie : - le pâturage des brebis derrière les vaches en hiver ; - le pâturage du sorgho et du millet en été ; - le pâturage de légumineuses moins communes (fenugrec et sainfoin) ; - la silphie, nouvelle plante plus résistante à la sécheresse ; - les pistolets drogueurs connectés, pour limiter les doses d'antiparasitaires ; - la qualité du colostrum ; - le tænia chez les agneaux ; - les luttes naturelles de printemps ; - la dolomie en litière ; - la tonte des brebis et des agneaux...
Note de lecture : Accès à lextérieur des animaux terrestres
Cette note de lecture précise les règles spécifiques aux herbivores pour laccès au pâturage, dans le cadre de la nouvelle réglementation bio : principe daccès permanent au pâturage lorsque les conditions le permettent, avec les cas particuliers pour les bovins mâles de plus de 1 an, pour les veaux et pour les animaux en fin dengraissement à la sortie de lhiver. Elle précise aussi les règles applicables aux aires dexercice pour quelles puissent être considérées comme des espaces de plein-air.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
Les chiffres des premiers croisés de Thorigné
François D'ALTEROCHE, AuteurDans le Maine-et-Loire, la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, conduite en agriculture biologique, travaille sur un nouvel itinéraire technique visant à produire des bouvillons et des génisses abattus plus jeunes et plus légers. Les animaux concernés sont issus de croisements entre des génisses limousines et un taureau Angus. Lancée en 2019, cette expérimentation a publié ses premiers résultats à l'automne 2022, présentés dans cet article.
Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ; Lola JEANNINGROS, AuteurEn élevage bio, produire des bufs peut permettre de créer de la valeur économique sur lexploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, dabord, de la demande du marché pour des bufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état dengraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le buf augmente le chargement global, si on nopère pas une réduction des vêlages. Le type de buf produit (période de naissance et âge à labattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. Cest ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou, qui montrent lintérêt doptimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier dune alimentation riche à moindre coût) ; limportance dun pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes lhiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, laide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à lengraissement. Au final, la production de bufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.
Mémoire de fin détudes : Analyses de trajectoires de conversion à lagriculture biologique dans des élevages bovins allaitants bio du Massif Central finissant leurs animaux à lherbe
Ce mémoire de stage de fin d'études a été réalisé par Capucine Simon, élève ingénieure à AgroParisTech, dans le cadre du projet BioViandes. Ce projet a été impulsé par les acteurs des filières viande bovine et viande ovine biologiques du Massif central, soucieux de développer des débouchés locaux pour commercialiser la viande bio produite à lherbe sur ce territoire. Lun des besoins exprimés par ces acteurs était de mieux anticiper lévolution des volumes de viandes bovines et ovines bio qui arrivent sur le marché, ainsi que leur qualité. Une méthodologie a ainsi été testée afin didentifier des trajectoires types dévolution des élevages suite à leur conversion à lagriculture bio. Léchantillon étudié était composé de 14 élevages bio, répartis sur le Massif central, qui possèdent un atelier de bovins allaitants, et dont au moins une partie était engraissée en 2021, avec une part dherbe majoritaire dans la ration. Des données ont été collectées sur leur situation initiale (données qui caractérisent les exploitations avant leur conversion) et sur leur situation finale (situation en 2021). Des entretiens avec les éleveurs ont permis de comprendre les motivations et les déterminants des changements opérés entre ces deux périodes, ainsi que les difficultés rencontrées suite à la conversion. Différents traitements statistiques (ACM et CHCP) ont ensuite été réalisés afin danalyser la diversité des trajectoires présentes dans cet échantillon, et de comprendre si certains facteurs expliquent cette diversité. Ils ont permis didentifier cinq variables influençant lévolution des élevages bio : le taux de finition, la consommation en concentrés, la race, les débouchés et les investissements associés à la charge de travail. Quatre trajectoires types ont aussi été mises en évidence, caractérisées par des évolutions différentes de la proportion danimaux finis, en fonction des choix de race et de la prévalence initiale (ou non) de la vente directe dans le système.
Mieux valoriser ses ovins viande : « Le premier levier : maîtriser la consommation de concentré » ; Au Gaec Ty Mad'Bio, des agneaux toute l'année ; Ovins viande - Témoignages : Gaec du Caïre : quatre périodes d'agnelage
Frédéric RIPOCHE, AuteurComment mieux valoriser les agneaux issus de troupeaux allaitants biologiques, avec une demande, du consommateur ou des filières, qui s'étale toute lannée, avec néanmoins certaines périodes-clés, comme Pâques, alors que cest une production plutôt saisonnée, avec un pic de vente à lautomne ? Cest sur cette question que travaille le projet Casdar en cours, Revabio, avec comme clé dentrée la complémentarité, entre bassins de production ou entre types de systèmes. Ainsi, le nord de la France a plutôt tendance à commercialiser ses agneaux au cours du second semestre et le sud plutôt au cours du premier. Or, pour répondre à la demande de produits plus locaux, il existe un intérêt à développer la complémentarité entre systèmes au sein dun même bassin. Aussi, dans Revabio, sont étudiés les divers leviers mobilisés dans les fermes, comme la contre-saison (agnelage dautomne pour les races qui dessaisonnent), lavance de saison ou encore le report (des agneaux nés au printemps pour être vendus au printemps suivant). Deux éleveurs témoignent de leurs pratiques, lun en Loire-Atlantique qui a notamment recours au report, dans une logique darticuler filière longue et vente directe, et l'autre en Hautes-Alpes, qui dessaisonne avec quatre périodes dagnelage sur lannée. Dans tous les cas, produire tout au long de lannée sous-entend un surcoût. Les premiers résultats de Revabio, à confirmer, montreraient que ce surcoût serait de lordre de 5 euros par kilogramme de carcasse. Ainsi, maîtriser les coûts de production est un élément-clé avec, en premier lieu, la maîtrise de la consommation de concentrés. Optimiser la valorisation de lherbe, en particulier via le pâturage, est aussi un point majeur.
Produire des mâles bio finis pour la RHD
Cyrielle DELISLE, AuteurLancé en janvier 2021, le projet Proverbial, porté par l'Institut de lÉlevage et auquel participent une quinzaine de partenaires, s'intéresse à l'épineuse question de la valorisation des bovins mâles en agriculture biologique. En effet, alors même que la demande en viande bovine bio est importante, de nombreux broutards issus d'élevages biologiques sont finalement commercialisés dans les filières conventionnelles, et ce pour plusieurs raisons d'ordre technique, mais aussi économique. Ainsi, après avoir réalisé un état des lieux des bovins mâles produits (broutards, mais aussi veaux, bufs...) et vendus dans les filières biologiques, les partenaires du projet Proverbial se donnent pour objectif d'identifier comment la production pourrait mieux répondre aux besoins de la restauration collective.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
Valorisation des bovins allaitants : « Maximiser le taux de finition » ; Valorisation des bovins allaitants - Témoignage : Mâles et femelles finis en bio
Frédéric RIPOCHE, AuteurRépondre aux demandes du marché, en produisant des animaux finis valorisant au mieux lherbe et en limitant la consommation de concentrés, est un point-clé en élevage bovin allaitant biologique. Les travaux conduits depuis de nombreuses années sur la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou ont permis, notamment, de définir 2 itinéraires techniques permettant de produire, avec de bons résultats, des bovins finis en race limousine. Deux limites ont cependant été identifiées : des animaux avec des poids carcasse trop lourds et une consommation de concentrés, certes autoproduits, encore à réduire. Pour ce faire, la ferme expérimentale sest engagée, depuis 2019, dans de nouveaux essais centrés sur le croisement avec de lAngus en voie terminale pour gagner en précocité. Les premiers résultats sont intéressants, mais restent à finaliser et à compléter. Deux éleveurs de 180 mères limousines en AB, à cheval sur la Haute-Vienne et la Vienne, témoignent de leurs pratiques et de leurs choix pour finir tous leurs animaux, mâles et femelles, en valorisant lherbe au mieux. Exploitant 100 ha de prairies permanentes, 250 ha de prairies temporaires et plus de 40 hectares de méteil, ces producteurs visent lautonomie complète. Pour faire face aux aléas climatiques, ils cultivent aussi, depuis 4 ans, du sorgho fourrager et ont réduit la taille de leur troupeau de 20 mères. Avec deux périodes de vêlages, ils visent à produire des animaux âgés de 28 à 36 mois, bien finis, mais pas trop lourds, car plus faciles à vendre. Aujourdhui, face à lapplication du nouveau cahier des charges bio, ils réfléchissent à de nouvelles conduites de finition. Parmi les pistes envisagées : optimisation du pâturage tournant et du parcours à lherbe, ou encore mise en place de plateformes de distribution au champ avec des protections contre la pluie.
Un éleveur expérimente le pâturage des porcs
Florence MAUPERTUIS, AuteurCarl Sheard, éleveur de porcs en agriculture biologique dans le Maine-et-Loire, pratique, sur sa ferme, le pâturage par les porcs en finition. Il est accompagné, dans la mise en place de cette pratique innovante, par l'Itab, l'Idele et la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire. Dans cet article, sont présentés les aménagements qui ont été nécessaires sur les parcelles (clôtures, paddocks...), la ration (réduction des quantités d'aliments), les cultures fourragères implantées, ainsi que les premiers résultats obtenus sur les performances des animaux.
Finition au pâturage : quels impacts sur la qualité de la viande ?
Nathan MORSEL, AuteurLa finition des bovins et des ovins au pâturage, sans concentrés, est une pratique peu courante qui présente pourtant des avantages : réduction du temps de travail, des charges alimentaires et des charges de mécanisation. Mais, quid de la qualité de la viande ? Avec cette pratique, la période de finition dépend de la pousse de lherbe, ce qui allonge la durée dengraissement (2 à 4 fois supérieure). La conformation et létat dengraissement obtenus peuvent être conformes aux attentes des filières longues, mais la finition à lherbe est plus facile pour les bovins (où il ny a pas dâge limite de vente) que pour les ovins (les agneaux ne doivent pas dépasser 12 mois). Comme les animaux font plus dexercice et sont abattus plus tardivement, la viande est souvent plus rouge, plus persillée et plus riche en omégas 3, en CLA, en vitamines (A, E, B) et en fer. En revanche, ceci entraîne aussi une diminution de la tendreté, avec une maturation de la viande moins efficace. Néanmoins, ces inconvénients peuvent être compensés par une durée de maturation plus longue et par le recours à la croissance compensatrice (augmentation de la vitesse de croissance dun animal après une période de restriction alimentaire).
Provence-Alpes-Côte d'Azur : Mieux valoriser les agneaux bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'élevage d'agneaux bio relève d'une production traditionnelle, très extensive. Cette filière bio progresse dans la région, attirant notamment des bergers, des porteurs de projet hors cadre familial et quelques éleveurs en conversion. En 2019, elle enregistrait + 13 % de fermes engagées et + 11 % de cheptel par rapport à 2018. Toutefois, le manque de valorisation en bio et divers freins techniques pénalisent les éleveurs. Pour les accompagner au mieux, plusieurs programmes de recherche sont en cours, localement (projet leader piloté par la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes) ou à l'échelle nationale (projet Casdar Revabio porté par l'Itab), et un GIEE Agneau Bio a été lancé par Agribio 05 en 2021.
Des réformes bio souvent trop peu finies
REUSSIR BOVINS VIANDE, AuteurGlobalement, en élevage bovin allaitant biologique, les vaches de réforme sont moins bien finies qu'en agriculture conventionnelle. C'est l'une des conclusions issues des données d'abattage produites par Normabev et l'Institut de lÉlevage et présentées, dans cet article, pour les vaches de races Limousine, Charolaise, Blonde d'Aquitaine, Aubrac et Salers.
Des agneaux engraissés au marc de raisin
Bérenger MOREL, AuteurDans un contexte de changement climatique où les récoltes de céréales savèrent de plus en plus aléatoires, un groupe de chercheurs sud-africains et italiens ont essayé dintégrer du marc de raisin dans la ration de finition des agneaux. Il faut savoir quen cas de pénurie alimentaire, les paysans sud-africains avaient pour habitude de donner du marc de raisin à leurs brebis. Ce dernier est riche en fibres, mais il contient souvent des teneurs en fibres insolubles et en oligo-proanthocyanidines qui diminuent labsorption des nutriments et la digestibilité. Ces équipes de recherche ont ainsi testé plusieurs rations contenant des granulés avec des concentrations différentes en marc de raisin. Les résultats montrent que cet aliment ninfluence pas négativement labsorption de lazote. Certains points restent cependant à approfondir.
Complémentation des animaux à la pâture : Un choix à raisonner
Nicolas DESMARIS, AuteurUn éleveur peut choisir de complémenter ses animaux à la pâture : cela peut permettre de réduire la durée de finition ou de compenser une herbe moindre en qualité ou/et en quantité. Cela doit être alors un choix raisonné, selon ses objectifs techniques et économiques, son système, lherbe disponible ou encore les animaux produits. Par exemple, la complémentation peut avoir un effet marqué chez les veaux, mais il semble intéressant de ny recourir que si la croissance permise par lherbe ne correspond pas aux objectifs attendus. De même, pour les bufs, cette pratique nest à envisager que si la ressource en herbe devient limitante. Dans tous les cas, et surtout en systèmes bovins allaitants biologiques où la part de lherbe est importante, la priorité est une bonne gestion de cette dernière, par le pâturage tournant par exemple.
Dossier : Bovins Bio : Des pistes pour réussir lengraissement
Lucie POUCHARD, AuteurLa production de viande bovine biologique continue à se développer avec, par exemple, 5 % du troupeau allaitant français engagé en AB en 2019. Or, la finition rencontre certaines contraintes techniques en bio, notamment à cause du prix élevé des concentrés, ce qui incite à favoriser les ressources produites sur la ferme. Aussi, finir en bio sous-entend une gestion rigoureuse de lherbe, aussi bien pâturée que récoltée, comme le montre le témoignage de Jérôme Maugeais, naisseur-engraisseur dans le Maine-et-Loire, qui engraisse tous ses animaux pour la vente en filière longue, tout en étant autonome au niveau alimentaire. Cela demande aussi dadapter sa production au potentiel de son exploitation. La question de lâge à labattage est également à prendre en compte pour s'en sortir économiquement. La Ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou a analysé les données recueillies sur 356 vaches limousines élevées en AB et suivies de 2000 à 2015. Les résultats obtenus montrent, en plus de fortes variations individuelles dans les performances des animaux, quengraisser des vaches de plus de six ans est moins rentable : « Les derniers kilos coûtent cher à produire ». Par ailleurs, produire des carcasses plus légères est une piste à étudier, même si les filières traditionnelles peinent à valoriser les plus légères. Avoir des animaux plus précoces serait une solution pour faciliter la finition en AB, soit grâce au croisement (par ex. avec de lAngus, piste étudiée sur la Ferme de Thorigné, mais aussi par lINRAE sur le site expérimental de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme), soit en faisant évoluer la génétique des races françaises, sélectionnées aujourdhui plutôt pour produire des broutards qui partent à l'engraissement à l'exploitation.
Dossier Viande Bio : La viande bio ignore la crise
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Nicole OUVRARD, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; ET AL., AuteurLa viande bovine biologique suit la tendance générale de lAB et continue donc son développement. La crise de la Covid 19 a plutôt conforté lengouement pour la bio, même si les données statistiques 2020 ne sont pas encore connues : il faudra notamment voir léventuel impact de la crise économique prévue pour lautomne. Ce dossier, après un retour sur les chiffres relatifs à la croissance de lAB, présente une interview croisée des responsables du Synabio, de la FNAB et de lAgence Bio, pour qui le développement de cette agriculture se poursuivra, avec parmi les points-clés, la question des aides publiques, la place de lAB dans la future PAC ou encore le risque de décroissance de la démographie agricole dans les prochaines années. Par ailleurs, des références technico-économiques issues du Massif Central montrent la diversité des systèmes allaitants biologiques, avec des stratégies de commercialisation elles aussi diverses, pouvant associer vente directe et circuit long, et plusieurs productions (veaux, génisses, bufs ). Cest ce quillustre notamment lexploitation bio corrézienne du GAEC des Gariolles, qui associe plusieurs ateliers (noix, volailles ) à la production de viande qui représente plus de 50% de son chiffre daffaires global. Elle produit notamment des veaux rosés, commercialisés en vente directe ou par le biais de la Société coopérative agricole Le Pré Vert. Cette dernière, en 100 % bio, sest largement développée ces 20 dernières années en diversifiant ses débouchés, notamment la restauration hors domicile. Enfin, ce dossier revient sur un des enjeux techniques clés en viande bovine biologique : la production danimaux finis plus jeunes (difficulté avec les races allaitantes françaises en limitant la consommation de concentrés ; croisement avec de lAngus testé sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou).
Ovins viande dans le Massif Central : Optimiser ses performances à lherbe
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa question de la valorisation de lherbe pour lengraissement des agneaux est un point-clé dans le Massif Central, important bassin de production de viande ovine, avec des contextes pédoclimatiques très variables et parfois peu productifs, et où la rentabilité des élevages ovins bio nest pas toujours facile. Dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, sur sept départements de ce territoire, des élevages ovins biologiques ont été enquêtés. Ces élevages avaient une bonne valorisation de lherbe, étaient économes en concentrés et proposaient une production répondant aux besoins de la filière. Il ressort de l'enquête que ces systèmes mettent en place diverses solutions : un chargement adapté au potentiel du système, des vitesses de croissance différentes avec une production par lot, des agnelages parfois à diverses dates, des agneaux de report, la réalisation de divers croisements ou encore une gestion optimisée de lherbe, avec combinaison de plusieurs ressources fourragères (prairies naturelles, temporaires à flore variée, méteils, parcours ), en particulier pour faire face aux sécheresses de plus en plus nombreuses et marquées. Cette diversité de solutions est illustrée par le témoignage de trois éleveurs bio du Massif Central, issus de Haute-Loire, de lAllier et de lAveyron, et pilotant chacun des systèmes très différents, avec des troupeaux comptant de 90 à 750 brebis, mais tous avec la volonté de valoriser lherbe au mieux, selon les potentiels du système, et avec des questionnements récurrents face aux sécheresses.
Poulets de chair bio fermiers : Formuler les rations
Philippe DESMAISON, AuteurEn production de poulets de chair bio fermiers, avec vente directe, utiliser des aliments produits sur la ferme ou localement, dans la ration des animaux, peut être un plus pour maîtriser le coût alimentaire. Or, pour garantir des croissances correctes, une bonne finition et faire que la réduction du coût alimentaire ne soit pas synonyme de problèmes de santé ou de baisse de la qualité des produits, il faut respecter certains principes dans la conduite délevage ou dans la formulation des rations. Cet article présente une synthèse de ces principes et aborde notamment des questions-clés comme la valeur alimentaire des aliments, les compositions de ces derniers selon le stade physiologique des poulets (démarrage, croissance, finition), lâge dabattage, léquilibre en acides aminés ou les facteurs antinutritionnels. Si fabriquer ses aliments à partir de ressources produites sur la ferme peut être un plus, lachat daliments de démarrage ou de compléments vitaminés reste une option car, en cas de problèmes sur ces deux éléments, les conséquences peuvent être très importantes et non récupérables (arrêt de croissance, maladies ).
Production danimaux issue des cheptels bio : Résumé de létude - Septembre 2020
A partir de lanalyse croisée de différentes bases de données, cette étude a analysé, pour 96 % des exploitations en AB ayant, de 2010 à 2018, des bovins (laitiers et allaitants), quels animaux étaient produits et leur devenir. Létude montre notamment que la production est dynamique et en progression, pour atteindre 37 000 tonnes équivalent carcasse danimaux finis en 2018 (contre 15 000 en 2010). Cependant, il existe une importante « fuite » danimaux issus de ces cheptels vers les filières conventionnelles : en 2018, 142 000 bovins produits en AB ont quitté la filière bio (ex. vente de broutards bio en conventionnel), chiffre à rapporter aux 129 000 bêtes issues de ces mêmes élevages et abattues la même année. Par ailleurs, en synthèse, on peut retenir que les bovins abattus en AB ont, globalement, des poids moyens inférieurs à ceux obtenus en conventionnel, avec aussi une proportion plus forte danimaux maigres et de conformation inférieure, en lien avec la difficulté rencontrée en bio pour la phase de finition. On peut aussi noter quil est produit plus de bufs en bio pour le cheptel allaitant (11 % des mâles vs 3 %) ; que lengraissement de jeunes bovins est largement minoritaire en bio (ex. 6 % des bovins bio allaitants vs 41 % en conventionnel) ; que la finition de génisses de boucherie est moins répandue en AB ou encore que les veaux finis en allaitant sont plus représentés en bio, avec un âge dabattage plus vieux. Autre résultat : le croisement est plus fréquent parmi les éleveurs laitiers bio, avec un tiers des naissances en 2018, vs 18.3% en conventionnel. Les résultats de cette étude sont autant déléments pouvant aider à identifier de possibles leviers daction pour augmenter la production de viande bio, au-delà de la simple augmentation des cheptels suite aux conversions, toujours en progression depuis 2018.
Production de boeufs bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude menée, en 2018, sur l'offre en bufs bio sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données de 2017. Léchantillon analysé, denviron 750 têtes, est composé en majorité de bufs de races Charolaise (39 %) et Limousine (33%), à 9 % de races mixtes et laitières, à 7 % de races viandes et rustiques, et à 12 % de croisés laitiers. Les conformations et les notes détat dengraissement des bufs à labattage sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. Pour les bufs, il est recommandé de viser les notes U3 et R3, pour des animaux de 360 à 450 kg. Deux graphiques indiquent les prix constatés des bufs bio issus de léchantillon 2017, ainsi que leur évolution sur lannée. Ils montrent une variation selon létat dengraissement, la conformation, la saisonnalité et la planification. Le prix médian constaté, tous états corporels confondus, varie de 4,25 à 4,52 pour les bufs charolais, et de 4,41 à 5,01 pour les races rustiques.
Production de génisses bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude, menée en 2018, sur l'offre en génisses bio sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données de 2017. Léchantillon analysé, denviron 1 000 têtes, est composé à 50 % de génisses de race Charolaise, à 25 % de race Limousine, le reste provenant de races à viande rustiques et de croisements avec des races laitières. Les conformations et les notes détat dengraissement des génisses à labattage sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. Pour les génisses, les débouchés existent pour toutes les classes de poids, tant que les animaux sont bien finis (état dengraissement 3). Des besoins et attentes spécifiques, comme la couleur des carcasses, peuvent exister selon les opérateurs ou les régions. Un graphique indique les prix constatés des génisses bio issues de léchantillon 2017, et un autre leur évolution sur lannée. Ils montrent une variation selon létat dengraissement, la conformation, la saisonnalité et la planification. Le prix médian constaté, tous états corporels confondus, varie de 4,15 à 4,56 pour les génisses charolaises, et de 4,13 à 4,75 pour les races rustiques.
Production issue des élevages bovins biologiques
Eva GROSHENS, Auteur ; Michel DOUGUET, Auteur ; Philippe CHOTTEAU, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2020Présentée lors de la 7ème édition des conférences Grand Angle Viande, le 17 novembre 2020, cette étude de l'Institut de lÉlevage, commanditée par la Commission Bio d'Interbev, avait pour objectif de faire un état des lieux de la production issue des élevages bovins biologiques français. Pour ce faire, différentes bases de données ont été utilisées et croisées (Agence BIO, BDNI, Normabev), pour les campagnes de 2010 à 2018. Les cheptels ont fortement augmenté ces dernières années, passant de 58 000 vaches allaitantes bio au 1er janvier 2010 à 163 000 au 1er janvier 2018. Toutefois, nombre de ces animaux ne sont pas valorisés en bio, avec notamment une part importante de veaux mâles nés dans les élevages bio qui sont vendus en maigre dans la filière conventionnelle. Aussi, les enjeux sont importants pour limiter les non valorisations en bio. Sont également présentées les caractéristiques à l'abattage pour les vaches, bufs et veaux bio.