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Apports de fourrages grossiers en porc : Des résultats bénéfiques à tous niveaux ! ; Des éleveurs témoignent : Le meilleur pour les porcs
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe projet Casdar Valorage porte sur la valorisation de parcours et de fourrages riches en protéines par les poules pondeuses et les porcs bio. Ce dossier revient sur les résultats d’essais de pâturage et de distribution d’enrubannage menés, entre 2022 et 2023, chez trois éleveurs engraisseurs de porcs, dans un contexte où le règlement de l’AB oblige, depuis 2021, d’apporter des fourrages frais, secs ou ensilés dans l’alimentation de ces animaux. Chaque producteur avait fait le choix des pratiques à tester sur son élevage, l’apport de fourrages étant mené en parallèle d’un rationnement plus ou moins important de la ration (jusqu’à 20 %). Même si tous les résultats ne sont pas encore connus, ils montrent déjà plusieurs intérêts à ces pratiques avec, en premier lieu, un effet évident sur le bien-être animal, avec des porcs beaucoup plus calmes. On peut noter une baisse de la consommation de concentrés et, donc, du coût alimentaire hors fourrages. Les carcasses sont moins grasses avec une amélioration du taux de muscles, du TMP, donc du prix payé. Les essais montrent aussi la faisabilité du pâturage tournant dynamique, avec des mélanges à adapter, les porcs préférant les légumineuses ou encore la chicorée. Les tests de distribution d’enrubannage de luzerne montrent notamment que les porcs préfèrent les fourrages les plus humides, un taux de 50 % de matière sèche semblant un bon compromis. Les résultats complets sont à attendre courant 2024.
Cohérence et rentabilité en élevage laitier : "Le système naisseur-engraisseur est le plus abouti"
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn bio depuis 1996, le GAEC Les Rocs, basé en Vendée et adhérent à Biolait, a fait le choix, 7 ans auparavant, de ne pas augmenter sa production laitière, mais plutôt de se lancer dans l’engraissement. Aujourd’hui, les 4 associés et un salarié pilotent une ferme de 205 hectares, dont 65 % de la surface est en herbe, avec un troupeau de 75 vaches laitières Monbéliardes (qui produisent 500 000 litres de lait/an) et valorisent tous les animaux nés sur l’exploitation dans la filière viande bio. Comme l’explique Jean-Marie Roy, un des associés, vice-président d’Unébio, ce choix a été notamment motivé par le souhait d’avoir une bonne qualité de vie et de ne pas s’endetter avec de nouveaux bâtiments, ce qui aurait été nécessaire si la production laitière avait été augmentée jusqu’à 700 ou 800 000 litres, comme le permettait la surface en herbe disponible. Les bœufs (castrés à 15 jours) peuvent être finis entre 26 et 32 mois, voire plus si besoin en fonction de la disponibilité en herbe. Pour le renouvellement du troupeau, une quarantaine de vaches sont inséminées en Montbéliard. Le reste des vaches sont inséminées en Charolais. Les veaux issus des génisses croisées en monte naturelle avec un taureau Bazadais sont valorisés en viande. Pour ces éleveurs (qui ont aussi fait le choix d’intégrer des pommes de terre et des poireaux dans leur rotation), le système laitier naisseur-engraisseur est le plus résilient. Ils ont ainsi choisi un système qui se tient au niveau agro-écologique, mais aussi avec une capacité à ne pas trop subir les crises d'où qu'elles proviennent.
"Je souhaite vivre de mon métier"
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2017, cinq ans après son arrivée sur l’exploitation familiale dans le Maine-et-Loire, Stéphanie Mocques-Goure, éleveuse, à la tête aujourd’hui d’un troupeau de 65 mères Rouges des prés, s’est retrouvée face au constat que ses annuités étaient plus élevées que son EBE. Elle a alors transformé en profondeur son système naisseur-engraisseur de bœufs, dans le but de vivre de son métier. Aujourd’hui, le pari est gagnant avec un système bio très pâturant. La part de la surface fourragère est passée de 26 à 90 % en cinq ans. Cela a demandé un gros travail de mise en place de clôtures sur le parcellaire morcelé, ou encore la disparition des parcelles de maïs semence, remplacées par de l’herbe ou de la luzerne. En plus de rallonger la saison de pâturage, l'éleveuse a mis en place deux périodes de vêlages (septembre à octobre et mars à avril) et les charges, en particulier de mécanisation, ont été réduites autant que possible. Ainsi, l’exploitation ne compte plus qu’un tracteur au lieu de quatre en 2017. Le système alimentaire est simple, centré sur l’herbe, si possible pâturée (une seule fauche par an). Les performances techniques se sont nettement améliorées (ex. les bœufs sont commercialisés 8 mois plus tôt, avec 20 kg de plus qu’auparavant). La très grande majorité de la production est valorisée en direct : drive, vente directe, collectivités et magasins de producteurs. La jeune femme a d’ailleurs monté, avec deux autres associés, un magasin de producteurs avec atelier de découpe.
Zoom attentes de la filière : Les systèmes bovins allaitants biologiques du Massif central qui engraissent majoritairement à l’herbe répondent-ils aux attentes de la filière ?
Suite aux suivis d’élevages bovins viande biologiques basés dans le Massif central, effectués dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences, un zoom a été réalisé sur la qualité des carcasses des animaux finis (conformation, état d’engraissement et poids carcasse) de onze de ces exploitations. Globalement, ces élevages bio, qui valorisent au maximum l’herbe dans l’alimentation de leurs animaux, obtiennent des poids carcasses équivalents à ceux obtenus dans d’autres exploitations. Au sein de l’échantillon étudié, les qualités de carcasse sont majoritairement conformes aux différentes attentes de la filière longue. La vente directe permet de commercialiser les animaux qui ne correspondent pas aux attentes des circuits longs. Après cette approche générale, des focus sont réalisés sur les différents types d’animaux commercialisés en filière longue : les femelles (vaches et génisses) et les mâles (bœufs et veaux). Pour chacune de ces catégories, les qualités des carcasses obtenues dans les élevages étudiés sont illustrées par des graphiques : poids carcasse, conformation, état d’engraissement et, pour les veaux, couleur de la viande.
Zoom : Estimation des coûts de production 2022 des élevages suivis en référence sur le Massif central
Cette synthèse présente une première estimation des coûts de production 2022 des élevages bovins allaitants biologiques du Massif central suivis dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences. L’année 2022 a été marquée, sur le plan climatique, par une sécheresse quasi généralisée sur l’ensemble du territoire français et, sur le plan économique, par une forte inflation des intrants (+ 20 % en un an). Cette inflation est, en partie, compensée par la hausse des prix des gros bovins et des animaux maigres (type broutard). Comment s’en sortent les élevages allaitants bio (suivis depuis plusieurs années dans le cadre de ces projets) ? Qu’en est-il de l’évolution de leurs coûts de production entre 2020 et 2022 ? Des graphiques détaillent les évolutions, pour les élevages étudiés, des coûts de production des systèmes naisseurs-engraisseurs de bœufs bio et des systèmes naisseurs-engraisseurs de veaux bio. Globalement, même si les élevages étudiés sont de faibles consommateurs de concentrés, ils en achètent néanmoins une petite part et ils ont subi l’augmentation des prix entre 2021 et 2022. Par ailleurs, l’impact de la hausse du prix du carburant se traduit par une hausse importante des charges de mécanisation. Ainsi, comme l’ensemble des charges ont augmenté entre 2021 et 2022, les coûts de production des systèmes étudiés ont connu une hausse de 10 %.
Alimentation des porcs bio : Matières premières et protéines en questions ; Alimentation des porcs bio - Témoignages
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre flambée des prix et difficultés d’approvisionnement, notamment en apports protéïques, comment s’adaptent les éleveurs de porcs bio, dans ce contexte, d’autant plus sous pression que le marché du porc bio est en baisse (- 3 % entre 2020 et 2021, selon l'Agence BIO) ? A travers les témoignages de Pascal Petit, responsable technique du groupement Bio Direct, et d’éleveurs naisseurs plein-air ou naisseurs-engraisseurs en bâtiments, ces articles montrent un panel de solutions et d’approches mises en œuvre. Point-clé : la maîtrise des coûts de production, avec la recherche d’un niveau d’autonomie d’au moins 50 %, ou encore l’optimisation de l’alimentation via le rationnement et la chasse au gaspillage. Il est aussi important de travailler sur les performances d’élevage : réduire le nombre de porcelets à la naissance, mais avoir des nouveau-nés plus gros ; avoir des lots homogènes d’animaux ; ne pas aller chercher les derniers kilos, trop coûteux à produire… Autant d’éléments qui réduisent la consommation d’aliments. Sécuriser les approvisionnements, en privilégiant le local, est aussi un point important. Mais, le contexte amène à chercher des alternatives ou/et à retravailler les formulations des aliments pour s’adapter. Ainsi, par exemple, Bio Direct travaille sur l’utilisation de la levure de bière, incorporée jusqu’à 5 % dans ses formulations. Yannick Raud du GAEC Le Lambert, éleveur naisseur-engraisseur en Vendée, a recours à l’achat de bouchons de luzerne, tout en optimisant son outil de fabrication d’aliments à la ferme pour des rations plus précises valorisant le maïs en grain humide. Gildas Alleno, éleveur naisseur-engraisseur dans les Côtes d'Armor, préfère avoir moins de porcelets, mais des sevrés plus homogènes et de qualité. Marie Scherrier, éleveuse en plein-air, travaille à réduire la part d’aliments achetés en intégrant le pâturage ou en développant un projet de fabrication d’aliments à la ferme avec l'achat de matériel d’occasion.
Dossier de presse : Collectif BioRéférences : réflexions sur les évolutions et les pistes d’avenir pour les élevages biologiques ruminants du Massif Central
Héloïse BUGAUT, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Julie GRENIER, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2022L’acquisition de références technico-économiques est essentielle pour aider au développement de l’agriculture biologique. Dans le Massif Central, cette activité est au cœur de travaux menés par différents acteurs de la bio depuis de nombreuses années. Ces acteurs ont peu à peu développé des habitudes de travail communes. Ils ont ainsi harmonisé leurs collectes de données et leurs outils. Ils se sont ensuite fédérés sous le nom de « Collectif BioRéférences ». Après sept années de collecte et de traitement de données, ce collectif a organisé un colloque de restitution, le 28 novembre 2022, pour présenter des références technico-économiques sur les élevages bio du Massif Central. Ce dossier de presse reprend les principaux apports de cette journée. Il commence par présenter les grandes tendances d’évolution de ces élevages entre 2014 et 2018 (agrandissement des structures, bonnes performances technico-économiques des exploitations, avec toutefois des résultats économiques en baisse, notamment fragilisés par les sécheresses à répétition), ainsi que des pistes d’amélioration pour augmenter leur résilience. Des focus sont ensuite réalisés sur chaque filière : la filière caprine bio continue de croître, mais reste fragile ; la filière bovins lait bio voit globalement ses revenus menacés par les sécheresses successives et la stagnation du prix du lait ; les élevages naisseurs-engraisseurs de bovins viande bio restent économes, mais voient leur rémunération diminuer au fil des ans ; les élevages ovins lait bio reposent sur des systèmes en filière longue qui se sont modernisés ; la filière ovins viande bio tend vers une diversification des exploitations et des débouchés. Un focus est également réalisé sur l’évolution des coûts de production en 2022 (année marquée par des contextes climatiques et économiques relativement compliqués).
Mémoire de fin d’études : Analyses de trajectoires de conversion à l’agriculture biologique dans des élevages bovins allaitants bio du Massif Central finissant leurs animaux à l’herbe
Ce mémoire de stage de fin d'études a été réalisé par Capucine Simon, élève ingénieure à AgroParisTech, dans le cadre du projet BioViandes. Ce projet a été impulsé par les acteurs des filières viande bovine et viande ovine biologiques du Massif central, soucieux de développer des débouchés locaux pour commercialiser la viande bio produite à l’herbe sur ce territoire. L’un des besoins exprimés par ces acteurs était de mieux anticiper l’évolution des volumes de viandes bovines et ovines bio qui arrivent sur le marché, ainsi que leur qualité. Une méthodologie a ainsi été testée afin d’identifier des trajectoires types d’évolution des élevages suite à leur conversion à l’agriculture bio. L’échantillon étudié était composé de 14 élevages bio, répartis sur le Massif central, qui possèdent un atelier de bovins allaitants, et dont au moins une partie était engraissée en 2021, avec une part d’herbe majoritaire dans la ration. Des données ont été collectées sur leur situation initiale (données qui caractérisent les exploitations avant leur conversion) et sur leur situation finale (situation en 2021). Des entretiens avec les éleveurs ont permis de comprendre les motivations et les déterminants des changements opérés entre ces deux périodes, ainsi que les difficultés rencontrées suite à la conversion. Différents traitements statistiques (ACM et CHCP) ont ensuite été réalisés afin d’analyser la diversité des trajectoires présentes dans cet échantillon, et de comprendre si certains facteurs expliquent cette diversité. Ils ont permis d’identifier cinq variables influençant l’évolution des élevages bio : le taux de finition, la consommation en concentrés, la race, les débouchés et les investissements associés à la charge de travail. Quatre trajectoires types ont aussi été mises en évidence, caractérisées par des évolutions différentes de la proportion d’animaux finis, en fonction des choix de race et de la prévalence initiale (ou non) de la vente directe dans le système.
Mémoire de Fin d’Etudes : Evaluation des performances techniques, économiques et environnementales des systèmes allaitants biologiques du Massif central qui engraissent en majorité à l’herbe
Ce mémoire de stage de fin d'études a été réalisé par Simon Brossillon, élève ingénieur à l’ESA (École supérieure d'agricultures), dans le cadre du projet BioViandes. L’objectif de ce stage était de caractériser au mieux les systèmes allaitants biologiques du Massif central qui valorisent l’herbe dans l’alimentation de leurs animaux. Pour cela, les performances de 28 élevages bovins allaitants bio de ce territoire, qui engraissent la majorité de leurs animaux, ont été évaluées selon : 1) leur capacité à répondre aux attentes de la filière viande bio ; 2) leurs résultats économiques et les coûts de production de l’atelier viande ; 3) leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) ; 4) leurs impacts en matière de compétition feed-food et d’utilisation des terres. Les résultats montrent que les qualités des carcasses obtenues sont majoritairement conformes aux attentes de la filière longue, la vente directe permettant de commercialiser les animaux les moins conformés. Concernant le volet économique, les systèmes qui valorisent le plus l’herbe sont économes en intrants et maîtrisent leurs charges de mécanisation : ils semblent ainsi plus rémunérateurs que les autres systèmes. Les émissions de GES des exploitations bio étudiées, par unité de surface, ainsi que ramenées à l'unité produite, sont équivalentes, voire inférieures à celles des exploitations conventionnelles. Les systèmes qui maximisent l’herbe concurrencent très peu l’alimentation humaine et sont ainsi producteurs nets de protéines consommables par l’Homme. Pour produire de la viande, les systèmes étudiés mobilisent une surface de terres équivalente aux références disponibles. La majorité de ces surfaces sont toutefois des terres non labourables, qui ne sont donc pas en concurrence directe avec la production pour l’alimentation humaine.
Rapport de Stage de fin d’études : Pour une juste valorisation du cheptel bovin viande - Analyse des choix techniques et commerciaux des éleveurs allaitants bio du Massif central
Ce rapport de stage de fin d'études a été réalisé par Marie Bernard, élève ingénieure à l’ENSAIA, dans le cadre du projet BioViandes. Ce projet a été impulsé par les acteurs des filières viandes bio du Massif central, soucieux de développer des débouchés locaux pour commercialiser la viande biologique produite à l’herbe sur ce territoire (afin d’éviter que les animaux issus de ces élevages n'alimentent des filières conventionnelles). L’objectif du stage de Marie Bernard était d’analyser comment certains éleveurs bovins bio, qui engraissent majoritairement à l’herbe et valorisent l’intégralité de leur production dans des circuits de distribution bio, réfléchissent et effectuent leur commercialisation. Pour cela, trois aspects ont été étudiés : 1 - Quelles sont les stratégies de commercialisation de ces éleveurs ? ; 2 - En quoi les formes de commercialisation modifient le fonctionnement technique et organisationnel d’une exploitation (et réciproquement) ? ; 3 - Quelles sont les caractéristiques des carcasses vendues en circuits courts et sont-elles compatibles avec les critères d’achat des consommateurs ? Pour cela, huit élevages ont été enquêtés. Ces derniers présentent la particularité de commercialiser leur production en combinant des circuits courts et des circuits longs, ou 100 % en circuits courts. Ils produisent différents types d’animaux : des veaux sous la mère/veaux lourds, des broutards ou des bœufs. Les résultats montrent que les éleveurs enquêtés ont su faire preuve d’adaptation et d’ingéniosité pour re-internaliser l’activité de vente. Ils montrent aussi que le développement de nouveaux débouchés (autres que celui de la filière longue) crée de nouvelles tâches souvent chronophages. Ces éleveurs activent également plusieurs leviers pour pallier l’équilibre matière et la fluctuation de la demande. En complément de ce mémoire, des monographies détaillent les stratégies de commercialisation de cinq exploitations.
La relocalisation de l’engraissement : Synthèse de l’étude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin d’étudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le bœuf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bœufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes d’engraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de l’engraissement.
Stratégie de commercialisation des exploitations du Massif Central : 5 monographies d’élevages bovin viande biologiques à l’herbe commercialisant tout ou partie de leurs productions en circuit court
Ces monographies ont été réalisées par Marie Bernard, élève ingénieure à l’ENSAIA. Elles viennent compléter le rapport de stage de fin d’études de cette étudiante, réalisé dans le cadre du projet BioViandes (tranche 2), qui visait à analyser les choix techniques et commerciaux des éleveurs bovins allaitants bio du Massif central (étude réalisée sur huit élevages bovins bio de ce territoire, qui engraissent leurs animaux majoritairement à l’herbe, et qui commercialisent au moins une partie de leur production en circuits courts). Ces monographies présentent, de manière détaillée, les stratégies de commercialisation de cinq de ces élevages, en apportant des informations sur les adaptations techniques et organisationnelles mises en place pour répondre aux besoins et/ou aux contraintes de leurs débouchés. Trois de ces élevages produisent principalement des veaux sous la mère, les deux autres produisent principalement des bœufs. Chacune de ces monographies s’articule de la manière suivante : 1 – Le contexte de l’étude et les caractéristiques de l’exploitation ; 2 – La description de l’itinéraire technique de la ferme (données techniques et schéma global de fonctionnement) ; 3 – La description de l’itinéraire commercial (circuits de commercialisation et schéma d’organisation des différents circuits de commercialisation) ; 4 – L’adaptation de la conduite zootechnique à la stratégie de commercialisation ; 5 – Les résultats économiques ; 6 - Le retour de l’éleveur sur ses pratiques commerciales ; 7 – Des éléments de compréhension (lexique et légendes).
D’un système naisseur conventionnel à 100 % bio naisseur-engraisseur
Cyrielle DELISLE, AuteurInstallés en 1996 sur une ancienne ferme laitière, Angélique et Thierry Radiguet, éleveurs dans l’Orne ont conduit, pendant vingt ans, leur troupeau de 125 mères charolaises en système naisseur conventionnel tout herbe avec achat d’aliments pour les broutards. Avec la perspective de l’installation de leur fils et la possibilité d’agrandir la SAU de 60 hectares, dont 30 labourables, le choix a été fait de s’engager en bio en 2016, avec un système naisseur-engraisseur et avec la finition de tous les animaux. Le troupeau a été progressivement réduit pour avoir 88 vêlages par an, étalés de janvier à mars. Les mâles sont castrés à l’élastique pour produire des bœufs vendus à 36 mois, avec des carcasses de 475 kg maximum. Six taureaux sont présents sur la ferme et un travail de sélection est conduit pour, notamment, conforter les capacités laitières des mères ou la docilité. La SAU compte 200 hectares de prairies et 15 ha de méteil conduits en alternance avec 15 autres hectares de trèfle violet. Les conditions très séchantes et des terres pauvres amènent à affourager en période estivale 9 années sur 10 et, pour finaliser les rations, les acheteurs achètent des balles de luzerne. Pour renforcer le potentiel fourrager, depuis 2017, plus de 60 hectares de prairies ont été ressemés, en privilégiant des légumineuses et des graminées plus résistantes à la sécheresse. Pour optimiser la production, et en particulier la finition, les animaux sont régulièrement pesés. Les éleveurs amènent eux-mêmes leurs animaux à l’abattoir, notamment pour le bien-être de ces derniers.
"L’herbe est pâturée le plus longtemps possible"
François D'ALTEROCHE, AuteurD’abord en conventionnel à son installation en 1990, avec alors deux ateliers naisseurs-engraisseurs, un en bovins et un en porcs, Jean-Pierre Bousseau, producteur en Loire-Atlantique, est aujourd’hui en AB et a un atelier bovins viande qu’il conduit au maximum à l’herbe. Pour tenir compte de ses 129 hectares très séchants qui ne peuvent être cultivés en méteil que sur 12 hectares, cet éleveur a mis le pâturage au cœur de son système qui compte un troupeau de 57 vaches. Disposant de terrains portants, les animaux profitent au mieux des pousses d’automne et d’hiver, alors que les ressources en herbe sont plutôt limitées en été. Avec une conduite très rigoureuse de son troupeau (fort taux de renouvellement, vêlages à 2 ans, mise à l’engraissement des vaches non gravides, vêlages entre fin août et début septembre…) et du pâturage tournant, cet éleveur finit tous ses animaux, dont les mâles, qui sont, par ailleurs, castrés peu de temps après la naissance à l’élastique. Il produit ainsi des bœufs de 30 mois, qui passent l’hiver dehors et dont la mise à l’engraissement démarre en fin d’été, avec des rations à base d’ensilage d’herbe à volonté, complété par du méteil, puis par du maïs grain. Cette conduite très fine, valorisant fortement le pâturage, se traduit par de bons résultats économiques.
Bovins allaitants : Produire du bœuf bio : une alternative à la production de broutards ?
Lise FABRIÈS, AuteurEn 2018, seuls 3 % des mâles bovins biologiques étaient valorisés en bœufs (contre 43 % en broutards exportés, 44 % en jeunes bovins, 7 % en veaux de boucherie...). Quels avantages à mettre en place un atelier naisseur-engraisseur ? Pour Michel et Pierre Besson, éleveurs en AB depuis 2016 dans le Cantal, c’est une solution pour engraisser tous les animaux, sans vendre de broutards hors des circuits bio. Pour s’adapter au mieux aux demandes de la filière (besoin de bœufs de 400 à 480 kg pour 30 à 38 mois d’âge, avec une conformation R=/+ et une finition de 3), ces éleveurs ont aussi fait évoluer leur cheptel. Ils ont introduit de l’Angus avec leurs Limousines pour obtenir des carcasses plus légères et des animaux plus précoces, tout en diminuant le nombre de vêlages, mais un nombre d'UGB constant. Des données économiques (INRAE et Institut de l’Elevage) de 2018 montrent qu’un système naisseur-engraisseur est un peu plus rentable qu’un système broutards classique. Cette production demande une autonomie alimentaire importante, de bien valoriser l’herbe et le pâturage, d’avoir de la trésorerie en période de transition (compensable par la vente de vaches dont le nombre diminue pour rester à un niveau d’UGB constant), ou encore d'avoir des bâtiments adaptés, avec assez de place pour loger tous les animaux en période d’hivernage. Néanmoins, produire des bœufs est peu exigeant en main d’œuvre, avec un temps de travail moins important qu’en broutards (avec le même nombre d'UGB), hors phase de finition.