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Adéquation entre l'offre et la demande en bovins viande bio sur le Massif central - Fiches rééditées en 2023 dans le cadre de la tranche 2 de BioViandes
Ces quatre fiches synthétisent les attentes exprimées par les opérateurs économiques des filières de viande bovine biologique basés sur le Massif central. Chacune de ces fiches porte sur une catégorie d'animaux : bufs, génisses, vaches ou veaux (qu'ils soient de races allaitantes ou laitières). Sous forme de graphiques, elles indiquent les caractéristiques attendues en matière dâge, de poids carcasse, de conformation et de note détat d'engraissement, selon les principaux débouchés auxquels ces viandes peuvent être destinées : la boucherie artisanale, les rayons traditionnels de magasin (avec un boucher), les rayons libre-service de magasin, la restauration hors domicile, la transformation (ex : en steaks hachés ou en plats préparés). En complément, une analyse des données dabattage 2021 des bovins bio allaitants nés sur le Massif central permet de visualiser la proportion danimaux qui répondent à ces attentes. Ces fiches ont été réalisées dans le cadre du projet BioViandes tranche 2. Il sagit dune réactualisation des fiches éditées en 2020 dans le cadre de la tranche 1 de ce projet.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Améliorer la santé des veaux et des porcelets grâce aux plantes médicinales : Potentiel de la phytothérapie d'un point de vue scientifique
Hannah AYRLE-STAUSS, Auteur ; Michael WALKENHORST, Auteur ; Sonja WOPFNER, Traducteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023Lutilisation de plantes médicinales peut contribuer à la prévention et au traitement des maladies affectant les jeunes animaux, notamment les veaux et les porcelets. En complément des traitements vétérinaires, elle permet, en outre, de soutenir le rétablissement des animaux. Ce document présente les plantes médicinales les plus utilisées traditionnellement et les plus prometteuses dun point de vue scientifique, et explique comment les utiliser dans la pratique. Il inclut des mesures simples, qui permettent souvent de neutraliser les agents pathogènes à un stade précoce et de réduire la vulnérabilité des animaux aux maladies.
Communiqué de presse : Observatoire des viandes bio 2022
Selon les chiffres de lAgence BIO, le marché bio a été marqué, en 2022, par une baisse de la consommation de produits biologiques (environ - 9 % en volume). Le secteur de la viande bio s'inscrit dans cette tendance. Il se caractérise par une baisse de 6 % des volumes d'abattage (cest la première diminution observée depuis la mise en place de l'Observatoire des viandes bio) et par une augmentation des produits ne trouvant pas de valorisation sur le marché bio. Du côté des circuits de distribution, la vente de viande bio (toutes espèces confondues) est en diminution : lAgence BIO a observé une baisse générale de 21 % des volumes. De fortes baisses ont, en effet, été observées en magasins spécialisés (- 27 %), en boucheries artisanales (- 29 %) et en GMS (- 21 %). En revanche, la vente directe se maintient (+ 1 %), et la RHD connaît une croissance importante (+ 24 %). Globalement, les filières ont dû redoubler d'efforts pour valoriser la production, en trouvant de nouveaux débouchés et en amplifiant les leviers de régulation, mis en place dès 2021, pour gérer l'équilibre entre production et débouchés (export, déclassement, stockage, mise en place de quotas de production ). Ce communiqué de presse propose ainsi une analyse globale de la filière viande bio en 2022 et effectue des zooms sur différentes productions (viande bovine, viande ovine et viande porcine). Il apporte également des repères sur la production et la consommation de viande bio en France, ainsi que les chiffres-clés de létude Opinionway, menée au printemps 2023, qui portait sur la perception des viandes bio par les consommateurs. Il rappelle aussi que des actions de communication, à destination du grand public, ont été menées pour rappeler les raisons de consommer de la viande bio (dans le cadre de la campagne Bioréflexe).
Développer les boucheries bio : Une stratégie progressive
Frédéric RIPOCHE, AuteurPour contrer la baisse des ventes de viande bio dans les rayons traditionnels des grandes et moyennes surfaces, Unebio (Union des éleveurs bio) continue dinvestir dans des boucheries bio. Selon Jean-Marie Roy, éleveur bio en Vendée, vice-président dUnebio et président du Comptoir des Viandes Bio (outil de transformation de ce groupement), le mot « bio » fait peur au consommateur. Il vaut mieux parler de local, de biodiversité, de qualité de leau, de captation de CO2 Le terme « boucherie bio » napparaît pas forcément sur les enseignes des boucheries du groupement et a été remplacé par « boucherie des éleveurs ». Malgré quelques fermetures, 25 points de vente restent ouverts en France. Les éleveurs du conseil stratégique dUnebio ont dailleurs réaffirmé la stratégie de développement du réseau de boucheries. Deux nouvelles enseignes vont ouvrir, début septembre, en Pays de la Loire, et des projets sont à létude pour la région parisienne. Selon Jean-Marie Roy, plus que lemplacement dune boutique, la qualité des équipes (motivées et formées pour être capables de parler des externalités de la bio) est primordiale. Par ailleurs, pour ne pas perdre ses clients, il faut compter un temps de conversion avant quune boucherie du groupement ne propose la totalité des produits en bio. Le buf passe dabord en bio, puisquil ny a pas décart de prix avec le conventionnel, ensuite le veau, le porc et, enfin, la volaille. Il faut compter environ trois ans pour que tous les produits proposés soient bio.
En direct de lInao : Vivre damour et dherbe fraîche : la recette du bonheur ?
Léa ROUZEYROL, AuteurEn élevage bio, les animaux doivent bénéficier dun accès permanent à un espace de plein air dès que les conditions le permettent, et, de préférence, à des pâturages. Suite au Cnab (Comité national de lagriculture biologique) du 7 mars 2023, une note de lecture est parue pour expliquer cette obligation. Les bovins, ovins, caprins, équins, cervidés et lapins doivent avoir accès à des pâtures et léleveur doit maximiser le pâturage. Il convient donc de privilégier les pâtures à une aire dexercice extérieure (cette aire doit être ouverte sur trois côtés et être découverte sur au moins la moitié de sa surface). Les herbivores doivent aussi pâturer le plus tôt possible. Toutefois, comme les veaux, les chevreaux et les agneaux ne sont pas considérés comme des herbivores, ils ne sont pas soumis à cette obligation. La note de lecture fixe des âges daccès aux aires dexercice extérieures et au pâturage pour les veaux, mais pas encore pour les chevreaux et les agneaux. Par ailleurs, pour tous les herbivores, lobligation daccès à lextérieur nest effective que lorsque les conditions météorologiques, létat du sol et la santé des animaux permettent leur sortie. En cas de fortes chaleurs, de froid humide, de pousse dherbe insuffisante, de soins vétérinaires, etc., il nest pas obligatoire de donner aux animaux un accès à un espace de plein air. Cet article est accompagné dune interview de Philippe Sellier, président de la Commission bio dInterbev et éleveur de bovins bio. Il répond aux trois questions suivantes : Quels sont les impacts de ces règles sur les systèmes délevage ? Vers quoi va tendre lélevage bio ? Est-ce que le nouveau règlement bio améliore le bien-être des animaux ?
Élevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice en production laitière : Systèmes de garde permettant un élevage respectueux des animaux
Gilles WEIDMANN, Auteur ; Sophie THANNER, Auteur ; Anet SPENGLER NEFF, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023De plus en plus de productrices et de producteurs laitiers font le choix de garder les veaux sous la mère au-delà des premières heures de vie, tout en maintenant la traite. Lobjectif est de renforcer la relation naturelle entre la vache et son veau. Cette fiche technique, qui s'appuie sur l'expérience de plusieurs éleveuses et éleveurs de bovins bio en matière délevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice, propose des méthodes d'élevage des veaux conformes aux besoins de lespèce. Elle explique comment organiser lélevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice et comment adapter laménagement de létable. Les fermes décrites sont localisées en Suisse, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Faire pâturer ses jeunes veaux laitiers
Solène ROUSSELET, AuteurConduire ses jeunes génisses laitières de renouvellement au pâturage permet doptimiser leur croissance et de les éduquer à pâturer, tout en réduisant le coût de leur élevage. Dans cet article, deux fermes du réseau CIVAM, basées dans lOuest de la France, apportent leur expérience. Lune dentre elles est en bio : celle de François et de Claire, adhérents du GRAPEA (Groupe de Recherche pour une Agriculture Paysanne Econome et Autonome). La réglementation impose, aux élevages laitiers conduits en agriculture biologique, de prévoir un accès à lextérieur pour les veaux à partir de six semaines et du pâturage à partir de six mois (quand les conditions le permettent). Le système de François et de Claire repose sur deux périodes de vêlages : 2/3 ont lieu à lautomne et 1/3 en fin dhiver. Les génisses de renouvellement naissent durant la première période, entre septembre et octobre, et sont élevées à laide de vaches nourrices. Les génisses commencent ainsi à pâturer dès lautomne, avec les vaches nourrices. En hiver, le lot rentre en bâtiment et ressort dès que les conditions le permettent. Les génisses sont sevrées fin mars-début avril. Avec cette conduite, les croissances des génisses sont bonnes et la majorité sont en mesure deffectuer le premier vêlage à deux ans.
Filières : Volveau et chevreaulait : En route vers des filières cohérentes !
Léonie CHABAUD, AuteurEn élevage laitier, les jeunes animaux non utilisés pour le renouvellement du troupeau sont devenus des coproduits. En agriculture biologique, la majorité dentre eux rejoignent des ateliers dengraissement conventionnels, ce qui pose problème à de nombreux éleveurs bio : prix dachat dérisoire des animaux, conditions délevage loin des valeurs de la bio, dépendance à une filière non bio Cest pourquoi Agrobio35 a travaillé sur la structuration de filières de valorisation des veaux laitiers et des chevreaux bio en Ille-et-Vilaine. Techniquement, lengraissement à la ferme de ces jeunes animaux est possible. Plusieurs élevages bio le font déjà. Il faut commencer par définir le type danimal que léleveur souhaite produire (Veau de lait ou buf ? Chevreaux de 2, 5 ou 7 mois ?), ainsi que la conduite délevage (sous les mères, avec des nourrices, au seau ?). La mise en place dun partenariat avec un autre agriculteur (ex : éleveur allaitant) est également une solution pour valoriser les veaux laitiers. Du point de vue économique, le prix de revient de ces jeunes animaux engraissés a été calculé. Les deux postes de dépenses les plus élevés sont le lait consommé et la main duvre. Il est difficile de diminuer la consommation de lait ; en revanche, il est possible de gagner en efficacité sur la main duvre, en optimisant son organisation du travail, en augmentant le nombre danimaux engraissés (pour diluer les charges fixes) ou en sappuyant sur des circuits de distribution déjà existants. Côté consommateurs, plusieurs actions ont été menées afin de les sensibiliser à la problématique des jeunes animaux non gardés pour le renouvellement en élevage laitier et à la consommation de viande de veau et de chevreau.
Note de lecture : Accès à lextérieur des animaux terrestres
Cette note de lecture précise les règles spécifiques aux herbivores pour laccès au pâturage, dans le cadre de la nouvelle réglementation bio : principe daccès permanent au pâturage lorsque les conditions le permettent, avec les cas particuliers pour les bovins mâles de plus de 1 an, pour les veaux et pour les animaux en fin dengraissement à la sortie de lhiver. Elle précise aussi les règles applicables aux aires dexercice pour quelles puissent être considérées comme des espaces de plein-air.
Le point avec Ecocert : Guide de lecture : les nouvelles modifications
Stéphane LEROYER, AuteurSuite au Comité national de lagriculture biologique (Cnab) du 25 octobre 2022, des modifications ont été apportées au Guide de lecture de lInao. Les trois principales modifications touchent les productions animales. La première concerne la laine issue des ovins, caprins, lapins, lamas et alpagas. Si la laine nétait pas certifiable dans lancien règlement européen bio, il est maintenant possible de la certifier AB en respectant les règles précisées dans le Guide de lecture. La laine doit impérativement provenir danimaux certifiés bio (et non danimaux en conversion) et la tonte doit être effectuée par du personnel qualifié, tout en respectant les bonnes pratiques délevage et le bien-être des animaux. Le deuxième point porte sur lélevage de lapins. Il est indiqué dans le règlement européen bio que des matériaux à ronger doivent être mis à disposition à lintérieur et à lextérieur des bâtiments pour répondre à un besoin éthologique de ces animaux. Le Guide de lecture précise les matériaux utilisables : blocs de bois non traités après abattage, branches darbres, foin bio, herbe bio, racines bio, paille bio, etc. Les graines entières et les aliments granulés ne sont pas considérés comme des matériaux à ronger. La troisième modification porte sur la distinction entre ébourgeonnage et écornage. Lébourgeonnage peut être pratiqué sous dérogation et doit être privilégié à un écornage (qui est plus douloureux). Lépointage peut toujours être pratiqué sans dérogation préalable.
Prix de la viande bovine en AB en 2022 : Enquête des prix de base des carcasses par catégories état 3 dengraissement rendu abattoir
Cette fiche apporte des informations chiffrées sur lévolution de la cotation de la viande bovine biologique au cours de lannée 2022, en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle indique les prix moyens pratiqués en février, en juin et en octobre 2022 pour : les vaches de races allaitantes de moins de 10 ans (catégories U et R), les génisses de plus de 30 mois (catégories U et R), les bufs de moins de 42 mois (catégories U et R), les veaux rosés de moins de 8 mois (catégories E, U et R), les veaux de lait rosés clairs de moins de 6 mois (catégories E, U et R), les vaches laitières de réforme (catégories O et P) et les taureaux (toutes races). Ces prix moyens ont été acquis grâce à des enquêtes menées auprès des opérateurs économiques de la filière sur les prix de base des carcasses rendues abattoir. Cette fiche offre aussi des indications sur les plus-values (ex : engagement, planification, qualités bouchères ) et les moins-values (état dengraissement supérieur ou inférieur à 3, vaches de plus de 10 ans, bufs de plus de 42 mois ) pratiquées par ces opérateurs économiques.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
Vers losmose, homme, animal, végétal
Gilles GAPIHAN, AuteurFrancis Coste est éleveur de bovins viande (production de veaux rosés), à Sainte-Féréole, en Corrèze, et en agriculture biologique depuis 5 ans. La ferme comporte 73 ha de grandes cultures et 68 ha de SFP (dont une large part en prairies permanentes). Francis Coste limite les interventions sur son troupeau (il ne déparasite plus les animaux et n'intervient plus sur les vêlages) et consacre beaucoup de temps à lobservation. Il est suivi par un conseiller pour la génétique animale, avec un critère important sur la croissance à lherbe de printemps. La relation homme-animal est un point-clé de cet élevage.
Zoom attentes de la filière : Les systèmes bovins allaitants biologiques du Massif central qui engraissent majoritairement à lherbe répondent-ils aux attentes de la filière ?
Suite aux suivis délevages bovins viande biologiques basés dans le Massif central, effectués dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences, un zoom a été réalisé sur la qualité des carcasses des animaux finis (conformation, état dengraissement et poids carcasse) de onze de ces exploitations. Globalement, ces élevages bio, qui valorisent au maximum lherbe dans lalimentation de leurs animaux, obtiennent des poids carcasses équivalents à ceux obtenus dans dautres exploitations. Au sein de léchantillon étudié, les qualités de carcasse sont majoritairement conformes aux différentes attentes de la filière longue. La vente directe permet de commercialiser les animaux qui ne correspondent pas aux attentes des circuits longs. Après cette approche générale, des focus sont réalisés sur les différents types danimaux commercialisés en filière longue : les femelles (vaches et génisses) et les mâles (bufs et veaux). Pour chacune de ces catégories, les qualités des carcasses obtenues dans les élevages étudiés sont illustrées par des graphiques : poids carcasse, conformation, état dengraissement et, pour les veaux, couleur de la viande.
Zoom bovins allaitants : Les systèmes allaitants biologiques du Massif central qui engraissent majoritairement à lherbe sont-ils performants sur le plan technique, économique et environnemental ?
Le projet BioViandes (tranche 2) a cherché à évaluer les performances des exploitations bovins viande bio du Massif central. Pour cela, 28 exploitations qui engraissent la majorité de leurs animaux en valorisant la ressource herbagère du territoire ont été étudiées. Afin de regarder leurs performances en fonction de leur degré de valorisation de lherbe (ces exploitations reposent toutes sur des systèmes herbagers, mais certaines ont une valorisation de l'herbe supérieure à celles des autres élevages), un indicateur a été créé pour discriminer les fermes selon la part dherbe dans la ration. Du point de vue de la performance économique, cet indicateur a permis de montrer que les fermes qui valorisent le plus lherbe ont une meilleure efficacité économique et semblent dégager un meilleur niveau de revenu. Concernant les performances techniques, ce projet a démontré quil est possible dengraisser la majorité des animaux avec une quantité limitée de concentrés et que les carcasses sont majoritairement conformes aux attentes de la filière longue. Pour le volet des performances environnementales, lensemble des systèmes étudiés a des émissions de gaz à effet de serre limitées et est peu consommateur dintrants. Une tendance semble également se détacher : une valorisation de lherbe plus importante améliore lempreinte carbone. Dun point de vue sociétal (emprise de lélevage en matière de surfaces et compétition feed-food), ces élevages valorisent des prairies non labourables pour produire des aliments (viande) pour lHomme. La plupart des élevages qui valorisent beaucoup lherbe sont même des producteurs nets de protéines disponibles pour lHomme. Une schématisation de ces différentes performances, sous forme de radar, a été développée afin didentifier rapidement les points forts et les points faibles des systèmes, et de faciliter les comparaisons entre les différents systèmes de production.
Zoom : Estimation des coûts de production 2022 des élevages suivis en référence sur le Massif central
Cette synthèse présente une première estimation des coûts de production 2022 des élevages bovins allaitants biologiques du Massif central suivis dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences. Lannée 2022 a été marquée, sur le plan climatique, par une sécheresse quasi généralisée sur lensemble du territoire français et, sur le plan économique, par une forte inflation des intrants (+ 20 % en un an). Cette inflation est, en partie, compensée par la hausse des prix des gros bovins et des animaux maigres (type broutard). Comment sen sortent les élevages allaitants bio (suivis depuis plusieurs années dans le cadre de ces projets) ? Quen est-il de lévolution de leurs coûts de production entre 2020 et 2022 ? Des graphiques détaillent les évolutions, pour les élevages étudiés, des coûts de production des systèmes naisseurs-engraisseurs de bufs bio et des systèmes naisseurs-engraisseurs de veaux bio. Globalement, même si les élevages étudiés sont de faibles consommateurs de concentrés, ils en achètent néanmoins une petite part et ils ont subi laugmentation des prix entre 2021 et 2022. Par ailleurs, limpact de la hausse du prix du carburant se traduit par une hausse importante des charges de mécanisation. Ainsi, comme lensemble des charges ont augmenté entre 2021 et 2022, les coûts de production des systèmes étudiés ont connu une hausse de 10 %.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Peu après la crise laitière de 2009, il rencontre des éleveurs dont les fermes reposent sur des systèmes plus herbagers et plus autonomes. Depuis, Éric a arrêté les céréales au profit de l'herbe (cette dernière occupe 53 ha sur sa SAU totale de 56 ha). Il a converti sa ferme à l'agriculture biologique en 2019. Tout au long de lannée 2022, il explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il gère le pâturage et son troupeau. Dans cet article, écrit au début du printemps, l'éleveur détaille comment sest déroulé le déprimage de ses parcelles. Il revient aussi sur sa manière délever ses génisses pour le renouvellement de son cheptel : à la naissance, il administre aux veaux du kéfir ou du vinaigre de cidre jusquà ce quils soient bien vifs ; parallèlement, les veaux sont allaités par leur mère durant trois semaines ; puis, ils sont allaités par des vaches nourrices jusquà lâge de 7-8 mois (une vache nourrice pour deux ou trois veaux), tout dabord dans des cases séparées, puis dans des paddocks.
"Avoir des vaches dociles, ça change la vie" ; "Adopter un regard différent sur l'animal"
Emeline BIGNON, AuteurSe former au comportement animal et à léducation positive : un moyen détablir des relations de confiance avec son troupeau et ainsi de gagner en qualité de travail et en sécurité. Audrey Thonnet, éleveuse en Haute-Loire, met en uvre ces principes : « Au départ, cela demande un investissement en temps pour sapproprier la démarche et la mettre en uvre concrètement [ ] mais cest un tel gain par la suite ! ». Elle travaille à instaurer une relation homme-animal de confiance, en tenant compte du comportement des bovins (ex. : gratter ses vaches avec des brosses, des gants avec picots et, ainsi, répondre à un besoin naturel de lanimal, tout en le familiarisant avec le contact et la manipulation). Cette éleveuse pratique aussi lenrichissement sensoriel du milieu avec les veaux, après la séparation avec les mères. En mettant des objets divers (cônes de chantier, ballons, bouées ) dans leurs cases, les veaux apprennent à gérer leurs émotions face à linconnu, une manière de les rendre moins peureux, une fois adultes. Résultat : des animaux plus dociles, faciles à manipuler (ex. pour la pose dun licol), doù un travail plus aisé et avec une plus grande sécurité. Dans le Cantal, Pauline Garcia est éleveuse de bovins viande et comportementaliste animal. Elle propose des formations sur l'éthologie.
Bien-être en question : Du matériel pour l'améliorer
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe respect du bien-être animal est fondamental en agriculture biologique. A l'occasion du Space, plusieurs matériels susceptibles d'y contribuer ont été présentés aux visiteurs, parmi lesquels : la niche pour veaux modulable Hybrid, l'écorneur électrique Cosmos, le manteau pour veaux de la marque Tough Covers et le grattoir pour vaches Grat'O Gratte/Dairy Scratchy. Les éleveurs ne sont pas en reste : pour les aider à porter des charges lourdes ou soulager certains mouvements, le fabricant Comau a conçu un exosquelette.
Les BioThémas 2022 : Agriculture biologique et environnement : quelles adaptations et quels impacts ?
Marc BENOIT, Auteur ; Simon BROSSILLON, Auteur ; Marie MIQUEL, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2022Le 6 octobre 2022, plusieurs résultats de projets de R&D en lien avec les adaptations et les impacts de lagriculture biologique sur lenvironnement ont été présentés à loccasion des BioThémas (un cycle de conférences dédié à lagriculture biologique et à ses pratiques, co-organisé par le Pôle Bio Massif Central et lItab à loccasion du Sommet de lElevage). Marc Benoit, dInrae, a inauguré ce cycle de conférences en sinterrogeant sur « Quel élevage pour une agriculture biologique performante et adaptée au contexte énergétique à venir ? ». Léquipe du projet BioViandes, qui a pour objectif de contribuer au développement de filières durables de viandes biologiques de ruminants sur le Massif Central, a ensuite présenté les travaux dun stagiaire sur limpact du degré de valorisation de lherbe sur les performances des systèmes allaitants bio du Massif Central. Léquipe du projet CapProtéines, dont le volet élevage vise à accroître lautonomie protéique des élevages de ruminants et des territoires, a ensuite apporté des repères sur lautonomie protéique en ovins viande bio. Léquipe du projet Salamix, qui compare des systèmes délevages herbagers autonomes et valorisant lherbe au maximum, a ensuite présenté les diverses performances engendrées par une association ovins-bovins en système herbager bio. Léquipe du projet BioRéférences, qui produit des références technico-économiques actualisées sur les élevages bio du Massif Central, a présenté les travaux dune stagiaire sur ladaptation et la résilience au changement climatique des systèmes allaitants bio du Massif Central. Enfin, la FNAB a présenté les travaux autour de la création doutils dévaluation environnementale spécifiques à la bio. Il est également possible de regarder ces différentes conférences (qui ont été enregistrées) sur la chaîne YouTube du Pôle Bio Massif Central.
En chantier : Pour une meilleure valorisation des bovins mâles
Fabien CHAMPION, AuteurEn France, la majorité des bovins allaitants mâles sont destinés à lexport (en vif ou sous forme de viande). Les veaux laitiers mâles sont, quant à eux, destinés au marché du veau de boucherie ou à lexport en vif. Les incertitudes liées à ces marchés et la dépendance aux exportations questionnent les éleveurs depuis des années. En 2021, la Confédération Paysanne a analysé des initiatives conduisant à une meilleure valorisation des bovins mâles. Cette étude sest déroulée en deux phases : une enquête téléphonique auprès dune soixantaine déleveurs volontaires qui mettent en place des initiatives, et un examen technico-économique approfondi de 25 élevages. Plus de 80 % des fermes interrogées durant la première phase sont en agriculture biologique. Les mâles sont essentiellement valorisés en bufs ou en veaux sous la mère (VSLM). Les fermes qui engraissent des bufs reposent sur des systèmes très herbagers. La quasi-totalité des fermes valorisent au moins deux types de mâles (VSLM, buf, broutard ) et/ou conduisent une activité en plus de lélevage bovin (maraîchage, gîtes, élevage caprin ). Concernant la commercialisation, 44 pratiquent la vente directe, 18 la vente en circuit court avec un intermédiaire et 38 la vente en circuit long. Cette enquête a aussi mis en évidence la complémentarité entre la valorisation des mâles et les autres activités de la ferme (débouchés, fertilisation, valorisation de certaines parcelles ). Létude technico-économique approfondie montre également que ces pratiques sont rémunératrices. La Confédération Paysanne souhaite que ce travail danalyse débouche sur des propositions politiques pour lever les principaux freins au développement de ces initiatives.
Communiqué de presse : Observatoire des viandes bio 2021
En France, le marché des viandes bio 2021 (bovins, ovins et porcs) sinscrit dans un contexte de défis à relever. Cette année a vu une augmentation de 10 % des volumes dabattage en AB, plus marquée en porcs. Parallèlement, pour les trois filières, les cheptels se sont peu développés en 2021 et, pour les ruminants, la concurrence du conventionnel a été significative. Par ailleurs, la filière des viandes bio a continué sa croissance, mais à un rythme moindre que précédemment, avec un second semestre plus difficile. Les évolutions sont différentes selon les circuits de commercialisation : les ventes ont progressé en magasins spécialisés (+4 %), en boucherie (+7 %), en vente directe (+10 %) ou encore en restauration hors domicile (+21 %), alors que les GMS ont vu un recul de 9 % de leurs ventes de viandes bio. Ceci montre une évolution dans les habitudes dachat des consommateurs qui privilégient de plus en plus le local. Si, en ovins, ladéquation entre offre et demande sest renforcée, on note, en 2021, des problèmes importants déquilibre carcasse en bovins (difficulté à vendre les morceaux nobles) et en porcs (forte demande en certains produits comme les lardons). Face à cette situation, les opérateurs cherchent à sadapter (export, déclassement, stockage...), mais le contexte reste incertain avec la flambée du prix des aliments et des autres charges, comme lénergie, le transport, les emballages, avec la hausse exceptionnelle des prix dachat en conventionnel (gros bovins et agneaux) et avec les changements dhabitudes des consommateurs.
Dossier : Le pâturage
Nathalie DELAGNES, Auteur ; ÉQUIPE DE CONSEILLERS TECHNIQUES BIOLAIT, Auteur ; Erwan LE ROUX, Auteur ; ET AL., AuteurL'herbe, et notamment le pâturage, est une des clés de voûte de l'élevage de bovins biologiques. Dans ce dossier, réalisé après un été 2022 sec et chaud partout en France, des conseillers, des experts techniques et des agriculteurs partagent leurs expériences autour de la gestion du pâturage en bio, et ce, à différents stades de vie des bovins. Bien qu'étant une pratique ancestrale, le pâturage n'en requiert pas moins une certaine technicité, et il ne cesse d'être testé et évalué. Sont ainsi abordées différentes thématiques et techniques : les principes de base à respecter, les différentes techniques (libre, au fil, topping...), l'aménagement du parcellaire (sur le GAEC du Coteau de l'Aber, dans le Finistère), le pâturage tournant et ses variantes (dynamique ou simplifié), les points de vigilance quant à la couverture des besoins alimentaires et à la gestion des risques sanitaires, la gestion du parasitisme lors de la mise à l'herbe des génisses (chez Jean Raynal, éleveur dans le Doubs), le pâturage des veaux dès le plus jeune âge (sur la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, et chez Mathias Ploteau et Noémie Richard, en Loire-Atlantique), la complémentation de la ration avec des feuillages d'arbres (chez Joël Clavel, éleveur en Haute-Loire), le technopâturage (sur la SCEA de la Ferme du Parc dans l'Aube, chez Emmanuel Desbois en Loire-Atlantique et sur le GAEC de la Renardière dans la Manche), l'élevage de bufs croisés à l'herbe en complément d'un système laitier (chez Stéphane Mancel dans la Manche), le pâturage des vaches taries (au GAEC les Prés de Trégréhen dans le Morbihan), le pâturage régénératif pour les taries et les génisses (chez Jean-Marc Huet, en Sarthe), le pâturage toute l'année (sur l'EARL du Grand Molard, dans le Rhône), et le co-pâturage, pâturage de plusieurs espèces d'herbivores (au GAEC du Coudray, dans l'Eure).
Ecornage des bovins : Quelles sont les bonnes pratiques ?
Marion ANDREAU, Auteur ; Philippe DESMAISON, Auteur ; Fabrice ROCHE, Auteur | BORDEAUX (FRAB NOUVELLE-AQUITAINE, 347 Avenue Thiers, 33 100, FRANCE) : BIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2022Lécornage des animaux délevage consiste à couper leurs cornes ou à les empêcher de pousser. Sil est effectué au stade de bourgeon cornual, cest-à-dire quand la corne nest pas encore soudée à los du crâne (ce qui est le cas durant les deux premiers mois de vie des veaux), on parle débourgeonnage. Lébourgeonnage et lécornage sont réalisés dans le but de limiter les blessures entre animaux, de sécuriser les éleveurs et de faciliter la manipulation des animaux. Le cahier des charges bio européen interdit lécornage des adultes, sauf urgence vétérinaire. Lébourgeonnage (sur les jeunes animaux) est autorisé dans un cadre dérogatoire, et doit être réalisé de préférence avant deux mois pour les bovins (sauf justification). Il existe deux techniques pour réaliser lébourgeonnage : de manière chimique (via une pâte caustique) ou thermique. En bio, lébourgeonnage thermique doit absolument être privilégié. Sil est réalisé sur des veaux de moins de quatre semaines, une analgésie est obligatoire et une anesthésie est conseillée. Passé quatre semaines, une anesthésie (locale ou générale) est obligatoire. Cette fiche précise le texte réglementaire et sa retranscription dans le guide de lecture français. Elle revient également sur la pratique de lécornage, en détaillant lanatomie et le développement de la corne chez les bovins, ainsi que les conséquences induites sur la réalisation de lécornage et de la gestion de la douleur. Pour finir, la fiche détaille les différentes étapes pour réaliser un ébourgeonnage dans de bonnes conditions.
Elevage des veaux laitiers sous la mère : Une expérience innovante à la Ferme d'Esclaye-Henin
Mathilde RODA, Auteur ; Marc-André HENIN, Auteur | JAMBES (520 Rue de Dave, 5100, BELGIQUE) : NATURE & PROGRÈS BELGIQUE | 2022La ferme d'Esclaye-Henin est une ferme familiale belge, située à Pondrôme, dans la Province de Namur, convertie à l'agriculture biologique depuis 2009 et certifiée Nature & Progrès depuis 2018. Attachée à son terroir, la famille Henin vise l'autonomie alimentaire pour son troupeau laitier : les vaches pâturent pendant sept à huit mois et les concentrés sont produits sur la ferme, à l'exception des tourteaux de lin et de tournesol. Le lait est transformé sur la ferme en beurre et en fromages à pâte dure au lait cru. Dans ce document, les quatre associés (le père de famille et ses trois enfants) présentent leur projet d'élevage de veaux laitiers sous la mère. Depuis quelques années, en effet, ils élèvent des veaux sous vaches nourrices, à raison de quatre veaux par vache. Leurs objectifs : optimiser le bien-être animal, en particulier des veaux, mais aussi améliorer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de la ferme. Leur cheminement et leurs essais sont explicités : contexte de départ, méthodologie mise en place et objectifs, résultats obtenus en matière de production et de qualité du lait, de fertilité des vaches, de croissance des veaux et de production de viande, de santé des veaux et de bien-être animal, d'organisation du travail et de qualité de vie des éleveurs.
Engraisser des bovins à l'herbe en agriculture biologique
Monique ROQUE, AuteurDans le cadre du projet Proverbial, piloté par l'Institut de lÉlevage et qui réunit une douzaine de partenaires, les performances de finition des bovins mâles à l'herbe sont étudiées. Alors qu'en agriculture biologique, seuls 29 % des bovins abattus en France sont des mâles, et que de nombreux veaux partent à l'export dans des filières broutards conventionnelles, l'enjeu est de mieux valoriser cette voie mâle dans la filière bio. Ainsi, ce projet explore différentes conduites techniques pour l'engraissement à l'herbe, sur des fermes ou en stations expérimentales. Les premiers résultats obtenus concernent des veaux, sur la Ferme des Bordes d'Arvalis, dans l'Indre, et à l'Inrae de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, et concernent également des bufs rajeunis sur la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou, dans le Maine-et-Loire. Ces résultats ont été présentés lors de conférences organisées, au Sommet de lÉlevage, par le Pôle Bio Massif Central et l'Itab.
Evolutions en élevage biologique
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurLe nouveau règlement européen biologique 2018/848 (Annexe II, partie 2, point 1.4.1g) introduit une restriction vis-à-vis des aliments dallaitement utilisés en remplacement du lait maternel chez les ruminants. Désormais, ces aliments ne pourront plus contenir de composants de synthèse ou dorigine végétale. Les aliments dallaitement contenaient jusqualors souvent des matières grasses végétales (souvent issues de tournesol, de coprah ou en encore de colza biologiques) afin de ré-engraisser la poudre de lait écrémée. Des fluidifiants étaient aussi ajoutés pour pouvoir utiliser ces aliments dans des machines dallaitement sans obstruer les matériels.
Maraîchine, une microfilière pour valoriser la biodiversité
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2019, était créée la microfilière Biodiversités maraîchines, à linitiative de deux magasins bio vendéens, des éleveurs de lassociation pour la valorisation de la race bovine maraîchine (particulièrement adaptée aux marais, aux bocages et aux prairies humides) et de la LPO Vendée. Lobjectif est la fourniture de viande bio issue délevages locaux « engagés dans les biodiversités sauvage et domestique ». Cette démarche sappuie sur un cahier des charges qui ne fixe pas dobligations de production, mais qui engage des éleveurs par le biais d'un « catalogue de pratiques favorables à la biodiversité ». Chaque éleveur s'engage aussi dans un programme de visites de fermes, ainsi que dans une logique damélioration de ses pratiques. La filière compte, aujourdhui, une vingtaine déleveurs de Vendée et de Charente-Maritime et sest ouverte à dautres acteurs, comme de nouveaux magasins, des restaurants, la restauration collective. Un groupe de pilotage, comptant des représentants de chaque partie, gère au quotidien la microfilière. Le prix de vente a été défini au départ pour valoriser les engagements des éleveurs en faveur de la biodiversité.
« Mon projet d'exploitation et d'installation est mûrement réfléchi » (in Dossier éleveuses)
Gilles GAPIHAN, AuteurEn 2019, Claire Dumas, jeune éleveuse de bovins viande biologiques, a rejoint son père, François, sur sa ferme, pour créer la SCEA de Las Faissas, à Voingt (63). La ferme comprend 80 ha de prairies naturelles, éclatées en 120 parcelles, qui sont pâturées par le troupeau de 50 Limousines, divisé en petits lots, en pâturage tournant. Les vaches vêlent toute l'année, ce qui permet d'approvisionner régulièrement la filière bio de l'entreprise Sicaba en veaux rosés sous la mère. Les vaches de réforme sont commercialisées en filière bio à Bovi Auvergne. Excellente animalière depuis son enfance, Claire a développé des compétences en bien-être animal, mais aussi en mécanique agricole. Elle a passé son permis poids lourds, Fimo et CAPtav pour transporter elle-même ses veaux et ses vaches finies à l'abattoir et pour participer aux concours limousins. Au quotidien, Claire s'occupe plutôt des travaux en intérieur (tétée des veaux sous la mère et suivi des génisses de renouvellement dans les bâtiments, pâturages proches des bâtiments, suivis administratifs) pendant que son père, lui, est plus souvent dans les champs. En 2022, un petit atelier ovin a été mis en place, pour permettre à Claire d'expérimenter la vente directe, en production d'agneaux.
Du nou-veaux sur le logement !
Alexandre SAILLARD, Auteur ; Gilles DUCHEMIN, Auteur ; Benjamin AUGRAIN, AuteurAu GAEC du Thielley, à Magneville (50), Alexandre Saillard et Gilles Duchemin élèvent, en bio, des bovins lait et des ovins, sur une surface de 193 ha, dont 178 ha en herbe. Chaque année, ils élèvent 65 veaux, dont 35 génisses pour le renouvellement du cheptel et 30 bufs. Le reste des veaux est vendu à 15 jours. Afin de simplifier leur système, les associés ont investi dans des igloos collectifs pour l'élevage des veaux, depuis 2014, ce qui leur a permis de s'adapter facilement à la nouvelle réglementation bio. Ainsi, après un premier jour avec leurs mères, les veaux sont mis en pouponnière à plusieurs pendant 4 jours. Ils sont ensuite mis en case individuelle pour encore 4 jours, pour l'apprentissage de la buvée au seau, avant d'être conduits en igloos collectifs, où ils consomment lait, foin, eau et maïs grain. Le temps de travail pour les repas est facilité par une cuve, installée dans la laiterie, équipée d'un chauffe-lait. À 3,5 mois, les veaux commencent à être sevrés et sont mis au pâturage quand les conditions météorologiques le permettent. Ce système a permis, non seulement de simplifier le travail pour les associés, mais aussi d'améliorer la croissance et la santé des veaux : retour d'expérience. La dernière page est consacrée à la réglementation concernant les espaces de plein-air pour les veaux.
L'observation du troupeau bovin 3ème édition
Joop LENSINK, Auteur ; Hélène LERUSTE, Auteur ; Vitor H. B. FERREIRA, Auteur | PARIS CEDEX 10 (8 Cité Paradis, 75 493, FRANCE) : ÉDITIONS FRANCE AGRICOLE | 2022Comment observer son troupeau ? Quels signes observer ? Quelles décisions prendre ? Grâce à cet ouvrage et aux méthodes proposées, les auteurs donnent aux éleveurs des clés pour : - comprendre le comportement des bovins ; - améliorer leur bien-être ; - garantir le maintien ou lamélioration des performances techniques et de la qualité de la production. Cette nouvelle version de louvrage inclut de nouveaux chapitres et paragraphes pour mieux intégrer les enjeux des changements climatiques sur le comportement du troupeau, mais aussi pour mieux tenir compte des capacités cognitives des bovins dans la gestion de lélevage au quotidien. Les apports théoriques sont éclairés par des situations délevage permettant de déceler lensemble des anomalies les plus courantes (changement de comportement, perturbations métaboliques, boiteries ). Pour chaque cas, le lecteur trouvera des solutions et pourra en inventer de nouvelles, grâce à des grilles danalyse, l'ouvrage représentant un véritable outil daide à la décision pour léleveur.
Le pâturage des veaux n'affecte pas leur croissance
Emeline BIGNON, AuteurTrois fermes laitières expérimentales du Grand Ouest (fermes de Trévarez en bio -, de la Blanche-Maison et des Trinottières) ont regardé les effets du pâturage des veaux, dès lâge de 15 jours, en regardant leurs performances de croissance. Les résultats ont montré que les performances zootechniques de ces veaux étaient équivalentes aux performances obtenues à laide dune conduite classique (en bâtiment), que ce soit pendant la phase lactée ou pendant la phase post sevrage. Sortir les veaux à lherbe dès leur plus jeune âge présente dailleurs des avantages : la transition au pâturage est facilitée, les veaux consomment moins de lait et moins de concentrés (en compensant par lherbe ingérée), et lutilisation de paille est réduite.
Pâturer avec un robot à l'EARL Beaufour Holstein
Thierry SINGEOT, Auteur ; Tanguy RELAVE, AuteurThierry Singeot s'est installé en 2005, à Eancé, en Ille-et-Vilaine, avec un troupeau composé d'une soixantaine de bovins lait, conduits en pâturage tournant. Son exploitation, en bio depuis 2018, s'étend sur 95 ha de SAU, dont 34 ha sont divisés en 20 paddocks pour les différents lots (les vaches laitières, les nourrices et les veaux, les génisses pleines et les taries, les génisses en IA). Dans cet article, Thierry, équipé d'un robot trayeur depuis 2006, explique le fonctionnement de son système de traite, respectueux des rythmes physiologiques des vaches, et sa gestion du pâturage. Ce système, complété par l'alimentation des veaux par les nourrices, supprime des contraintes de travail importantes. Néanmoins, des progrès sont possibles : les 4 km de haies, replantées depuis 2016, ne sont pas encore assez développées ; la clôture de nouveaux champs, prévue par l'éleveur, pourra permettre aux génisses d'accéder à davantage de surfaces de pâture.
Portrait d'éleveur : « L'herbe, une culture » au GAEC de Villechaise, à Saint-Maurice-des-Lions (Charente)
Sylviane et Stéphane Rainaud, récemment rejoints par leur fille Florine, sont éleveurs de bovins lait et viande bio, à Saint-Maurice-des-Lions (16). Le GAEC de Villechaise compte un troupeau de 60 vaches laitières (de races Prim'Holstein, Normande, Abondance, Jersiaise) et un troupeau de 48 vaches allaitantes (Salers), sur une SAU de 169 ha, dont 64 ha de prairies permanentes, 58 ha de prairies temporaires, 27 ha de mélanges prairiaux à base de légumineuses et 20 ha de méteil. Ce portrait d'éleveur, réalisé par la Chambre d'agriculture de la Charente, aborde les points suivants : - Données de l'exploitation ; - L'atelier bovins lait ; - L'atelier bovins allaitants ; - La stratégie du passage en AB ; - Les spécificités de l'élevage ; - Les indicateurs économiques ; - Les facteurs de réussite.
Le portrait du mois : Monotraite pas monotone
Antoine BESNARD, AuteurPascal Gapihan, producteur installé depuis 1990 dans le Morbihan et en bio depuis 2014, à la tête dun troupeau de 39 vaches laitières dont le lait est vendu en circuit long, a progressivement fait évoluer son système vers la monotraite. Ses raisons principales ? Moins de travail et plus dautonomie. Dès les années 2000, la réflexion sest axée sur une meilleure gestion de l'herbe. La monotraite sest peu à peu mise en place et, pendant 10 ans, elle était pratiquée 6 mois de lannée, à partir davril, avec des vêlages dautomne. Avec le choix de passer en bio, et la décision dabandonner le maïs et daller vers plus dautonomie, la période de vêlage a été progressivement décalée sur le printemps, pour une production de lait au maximum sur la pousse de l'herbe. Le passage en monotraite totale a été effectif en février 2020, avec un arrêt complet de la traite du 20 décembre au 20 février. Lhiver, les vaches, taries, sont nourries au foin. Un système de vaches nourrices a été mis en place pour alimenter les veaux. Moins de travail, un lait avec de meilleurs taux, des vaches en bonne santé, une bonne autonomie en intrants mais aussi économique (ex. Cuma intégrale, maximum dauto-construction ), un revenu jugé satisfaisant : les résultats sont là. Pour cet éleveur, sa ferme est aussi plus facilement transmissible et, déjà, il travaille à ce nouveau défi, comme un point dorgue au long travail dévolution mis en place.
Production de jeunes mâles allaitants : exemples de filières existantes : Synthèse
Actuellement, près de 60 % des veaux mâles biologiques alimentent des filières conventionnelles. Le projet Casdar Proverbial (2021-2024) cherche à valoriser localement les bovins mâles biologiques issus des élevages allaitants, en testant des itinéraires alternatifs (production de jeunes bovins de 12 mois et de bufs rajeunis de 24 26 mois) pour produire de la viande bio à destination de la restauration collective. Ce projet a notamment commencé par dresser un état des lieux des filières déjà existantes qui valorisent des jeunes bovins mâles en France, que ce soit en agriculture biologique ou en agriculture conventionnelle. Pour cela, des entretiens qualitatifs ont été réalisés auprès dopérateurs de ces filières. Cette fiche de synthèse présente les principaux enseignements liés à ces entretiens. Les filières qui valorisent les jeunes bovins mâles sont historiquement présentes dans le Massif central et le Sud-Ouest de la France. Sept filières ont été enquêtées : trois en bio (Veau rosé bio de la SICABA, Veau rosé de la SCA le Pré Vert et JB Tendre dOc) et quatre en conventionnel (Très jeunes bovins conventionnels dAltitude, Limousin junior, Veau dAveyron et du Ségala, Rosée et Vedell des Pyrénées Catalanes). Cette fiche met en avant les différentes stratégies de valorisation mises en uvre (selon les opportunités régionales), ainsi que les différents systèmes de production adoptés pour produire de jeunes bovins (qui sont adaptés à leur zone et à leur débouché). Elle présente également une analyse des atouts, des faiblesses, des opportunités et des menaces quant à la valorisation de jeunes bovins mâles bio en restauration collective.
Rapport de Stage de fin détudes : Pour une juste valorisation du cheptel bovin viande - Analyse des choix techniques et commerciaux des éleveurs allaitants bio du Massif central
Ce rapport de stage de fin d'études a été réalisé par Marie Bernard, élève ingénieure à lENSAIA, dans le cadre du projet BioViandes. Ce projet a été impulsé par les acteurs des filières viandes bio du Massif central, soucieux de développer des débouchés locaux pour commercialiser la viande biologique produite à lherbe sur ce territoire (afin déviter que les animaux issus de ces élevages n'alimentent des filières conventionnelles). Lobjectif du stage de Marie Bernard était danalyser comment certains éleveurs bovins bio, qui engraissent majoritairement à lherbe et valorisent lintégralité de leur production dans des circuits de distribution bio, réfléchissent et effectuent leur commercialisation. Pour cela, trois aspects ont été étudiés : 1 - Quelles sont les stratégies de commercialisation de ces éleveurs ? ; 2 - En quoi les formes de commercialisation modifient le fonctionnement technique et organisationnel dune exploitation (et réciproquement) ? ; 3 - Quelles sont les caractéristiques des carcasses vendues en circuits courts et sont-elles compatibles avec les critères dachat des consommateurs ? Pour cela, huit élevages ont été enquêtés. Ces derniers présentent la particularité de commercialiser leur production en combinant des circuits courts et des circuits longs, ou 100 % en circuits courts. Ils produisent différents types danimaux : des veaux sous la mère/veaux lourds, des broutards ou des bufs. Les résultats montrent que les éleveurs enquêtés ont su faire preuve dadaptation et dingéniosité pour re-internaliser lactivité de vente. Ils montrent aussi que le développement de nouveaux débouchés (autres que celui de la filière longue) crée de nouvelles tâches souvent chronophages. Ces éleveurs activent également plusieurs leviers pour pallier léquilibre matière et la fluctuation de la demande. En complément de ce mémoire, des monographies détaillent les stratégies de commercialisation de cinq exploitations.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
Et si les veaux laitiers étaient élevés au pis de leur mère ? : Essai à la Ferme d'Esclaye
Mathilde RODA, AuteurTenir compte, jusquau bout, du devenir des veaux en élevage laitier, de leur bien-être, tout en veillant à la viabilité de lexploitation, aussi bien en termes économiques que de qualité de vie de léleveur, autant denjeux qui ont amené la Ferme d'Esclaye, en bio et située en Belgique, à mener un essai sur lélevage au pis de veaux issus de son troupeau de 60 vaches Holstein. Cet essai, réalisé grâce à un financement participatif, a porté sur cinq couples mères-veaux, ces derniers étant nés entre le 13 février et le 10 mars 2021. Sevrés à huit mois, les trois mâles du lot furent abattus pour produire de la viande et les deux femelles ont intégré le troupeau de renouvellement. Restés constamment avec leurs mères jusquau 13 mars, les cinq veaux ont ensuite passé la nuit en case commune pour rejoindre leurs mères et le troupeau au pré, après la traite du matin. Des observations rigoureuses sur le comportement des animaux, leur état de santé et les performances ont été réalisées tout au long de cet essai. Les cinq mères ont montré une perte de 35 % de volume de production et de 10 % de matière grasse, en moyenne. Cependant, les veaux ont représenté une nouvelle source de revenu, avec une viande produite à un coût minimal. Les animaux ont été en bonne santé et ont montré un comportement plus riche en interactions sociales. L'apprentissage du pâturage a été plus rapide pour les veaux. Autant déléments qui poussent ces éleveurs à vouloir approfondir ce système, en associant à cette pratique des vêlages groupés au printemps pour profiter de la pousse de lherbe. Ce système permettrait aussi de réduire la charge de travail et de renforcer lautonomie de la ferme, d'autant plus que la ferme dispose d'un atelier de fromagerie.
Stocker plus de fourrages pour faire face aux aléas climatiques
Vincent VIGIER, Auteur ; Stéphanie LACHAVANNE, AuteurLes éleveurs doivent faire face à des sécheresses de plus en plus fréquentes, au printemps, en été ou parfois même les deux. Plusieurs conseillers des Chambres d'agriculture de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Puy-de-Dôme, Cantal et Savoie Mont Blanc notamment) ont travaillé sur l'évaluation des impacts techniques et économiques de ces sécheresses et sur les leviers mobilisables par les éleveurs. Ils ont utilisé, entre autres, les références issues du projet BioRéférences Massif Central. À titre d'exemple, pour une sécheresse de printemps-été induisant une baisse de 30 % des ressources fourragères disponibles, l'impact économique pour un élevage de veaux lourds peut dépasser les 30 000 . Dans un tel contexte, la constitution de stocks, à distribuer ensuite lors d'un trou d'été, est indispensable. Plusieurs leviers peuvent permettre d'y parvenir : la diminution du chargement, la mise en place de cultures céréalières, le semis en direct d'un méteil fourrager et d'espèces prairiales dans une prairie vivante et, bien évidemment, le bon entretien de la prairie.
Stratégie de commercialisation des exploitations du Massif Central : 5 monographies délevages bovin viande biologiques à lherbe commercialisant tout ou partie de leurs productions en circuit court
Ces monographies ont été réalisées par Marie Bernard, élève ingénieure à lENSAIA. Elles viennent compléter le rapport de stage de fin détudes de cette étudiante, réalisé dans le cadre du projet BioViandes (tranche 2), qui visait à analyser les choix techniques et commerciaux des éleveurs bovins allaitants bio du Massif central (étude réalisée sur huit élevages bovins bio de ce territoire, qui engraissent leurs animaux majoritairement à lherbe, et qui commercialisent au moins une partie de leur production en circuits courts). Ces monographies présentent, de manière détaillée, les stratégies de commercialisation de cinq de ces élevages, en apportant des informations sur les adaptations techniques et organisationnelles mises en place pour répondre aux besoins et/ou aux contraintes de leurs débouchés. Trois de ces élevages produisent principalement des veaux sous la mère, les deux autres produisent principalement des bufs. Chacune de ces monographies sarticule de la manière suivante : 1 Le contexte de létude et les caractéristiques de lexploitation ; 2 La description de litinéraire technique de la ferme (données techniques et schéma global de fonctionnement) ; 3 La description de litinéraire commercial (circuits de commercialisation et schéma dorganisation des différents circuits de commercialisation) ; 4 Ladaptation de la conduite zootechnique à la stratégie de commercialisation ; 5 Les résultats économiques ; 6 - Le retour de léleveur sur ses pratiques commerciales ; 7 Des éléments de compréhension (lexique et légendes).
Dun système naisseur conventionnel à 100 % bio naisseur-engraisseur
Cyrielle DELISLE, AuteurInstallés en 1996 sur une ancienne ferme laitière, Angélique et Thierry Radiguet, éleveurs dans lOrne ont conduit, pendant vingt ans, leur troupeau de 125 mères charolaises en système naisseur conventionnel tout herbe avec achat daliments pour les broutards. Avec la perspective de linstallation de leur fils et la possibilité dagrandir la SAU de 60 hectares, dont 30 labourables, le choix a été fait de sengager en bio en 2016, avec un système naisseur-engraisseur et avec la finition de tous les animaux. Le troupeau a été progressivement réduit pour avoir 88 vêlages par an, étalés de janvier à mars. Les mâles sont castrés à lélastique pour produire des bufs vendus à 36 mois, avec des carcasses de 475 kg maximum. Six taureaux sont présents sur la ferme et un travail de sélection est conduit pour, notamment, conforter les capacités laitières des mères ou la docilité. La SAU compte 200 hectares de prairies et 15 ha de méteil conduits en alternance avec 15 autres hectares de trèfle violet. Les conditions très séchantes et des terres pauvres amènent à affourager en période estivale 9 années sur 10 et, pour finaliser les rations, les acheteurs achètent des balles de luzerne. Pour renforcer le potentiel fourrager, depuis 2017, plus de 60 hectares de prairies ont été ressemés, en privilégiant des légumineuses et des graminées plus résistantes à la sécheresse. Pour optimiser la production, et en particulier la finition, les animaux sont régulièrement pesés. Les éleveurs amènent eux-mêmes leurs animaux à labattoir, notamment pour le bien-être de ces derniers.
Veaux laitiers : L'empire du mâle
Clémence BOUGET, AuteurDans les élevages laitiers bio, le devenir des veaux mâles suscite de nombreuses questions, notamment sur leur départ rapide de la ferme, ainsi que sur l'absence de valorisation dans la filière biologique... En 2014, 83 % des veaux laitiers mâles bio ont terminé dans la filière conventionnelle. Malgré cela, l'élevage de veaux mâles bio peut générer une plus-value pour les éleveurs qui adaptent leurs pratiques d'élevage et développent la vente en circuit court, et parfois en restauration collective. Deux éleveurs de veaux mâles laitiers bio des Côtes d'Armor, Benoît Allain et Sylvain Haurat, partagent leurs témoignages.
Accès à lextérieur des veaux : Trouver les clés du grand air !
Frédéric RIPOCHE, AuteurAlors que le futur règlement européen sur la production biologique entrera en vigueur en janvier 2022, un groupe de travail sest constitué, à lInao, sur le sujet de laccès des veaux (lait et viande) à des aires dexercice extérieures. Or, le cahier des charges actuel précise bien que les jeunes animaux (veaux, chevreaux, agneaux) qui ont encore une alimentation lactée doivent pouvoir accéder à des aires dexercice extérieures dès que les conditions climatiques le permettent. Lobjet de ce groupe de travail est de clarifier les règles, en tenant compte de la cohérence des systèmes, du bien-être des animaux, mais aussi de la charge de travail des éleveurs. Les questions débattues portent sur la définition des aires dexercice, lâge pour y accéder ou encore lâge dobligation du pâturage. En attendant que les règles soient clarifiées, lInao a communiqué auprès des organismes certificateurs pour quil ny ait pas de déclassement des animaux. Des décisions devraient être prises dici lété. Dans tous les cas, la FNAB plaide pour une mise en conformité qui puisse se faire sur le long terme, par exemple 5 ans, et qui soit financée, pourquoi pas notamment par le volet agricole du plan de relance de lÉtat. En attendant, des éleveurs mettent en place des solutions, comme en Normandie où des éleveurs laitiers ont installé, par exemple, des igloos avec courettes sur aire bétonnée, un bâtiment avec auvent attenant à une aire dexercice, des parcs à veaux sur prairies, ou démarré lélevage des veaux avec des vaches nourrices.
Cow Calf Dairies, une initiative britannique pour mettre en avant lélevage des veaux avec leur mère en élevage laitier
Guillaume JOURDAIN, AuteurCow Calf Dairies est une initiative britannique qui réunit une dizaine délevages laitiers et met en avant leur engagement à élever leurs veaux sous leur mère. La majorité de ces fermes adhèrent à la Soil Association (principal organisme de promotion et de contrôle de la bio au Royaume-Uni) et ont le label Pasture for Life (label qui garantit une alimentation tout herbe, sans concentrés, et qui oblige à garder les veaux sur la ferme jusquà leur sevrage). En plus de nourrir les veaux sous leur mère, les fermes du réseau Cow Calf Dairies doivent ainsi garder les veaux jusquau sevrage (minimum 12 semaines). Certains éleveurs vendent les mâles sevrés à des élevages allaitants, mais la plupart les élèvent jusquà labattage et les valorisent en vente directe, comme le reste de leurs produits, afin de créer de la valeur ajoutée. Sam Bullingham fait partie de ce réseau. Il est installé, avec sa compagne, sur une exploitation laitière biologique au Sud-Ouest de lAngleterre. Il souhaite avoir une conduite délevage la plus éthique et la plus respectueuse de lanimal possible. Les prix des produits de sa ferme sont assez élevés, mais la démarche éthique associée ne fait pas reculer les consommateurs, bien au contraire.
Dossier : Quelles solutions face à des difficultés rencontrées sur lélevage des veaux ?
Cindy SCHRADER, Auteur ; Maxime LEQUEST, AuteurCe dossier regroupe cinq témoignages déleveurs et déleveuses laitiers de Bretagne, sur la conduite délevage de leurs veaux. Deux dentre eux sont en bio. Elisabeth Beuzit, éleveuse en conversion, fait vêler ses vaches tout au long de lannée. Après avoir observé des problèmes respiratoires sur ses veaux en hiver, elle a contacté le GDS pour faire un diagnostic de bâtiment, puis a réaménagé sa nurserie afin daméliorer la ventilation. Benoît Cabaret, en bio, effectue également des vêlages toute lannée et élève ses veaux sous leur mère. Avec cette pratique, il gagne en confort, tout en simplifiant le travail, et les problèmes de diarrhées sont rares.
Dossier : Soigner le relationnel avec ses bovins
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; François D'ALTEROCHE, Auteur ; Cyrielle DELISLE, AuteurComment entretenir une bonne relation avec son troupeau ? Retour sur plusieurs démarches. Pauline Garcia, éleveuse de 130 Salers et comportementaliste, pratique une "conduite positive du bovin", afin davoir un troupeau calme et coopératif. Elle propose également des formations et explique sa démarche : visite positive gratuite sans modération (de l'éleveur à ses animaux), gestes souples, voix posée, allure lente, adaptation de son attitude au statut social de lanimal, récompenses, patience, mise en place dun sevrage progressif et stimulation des veaux lors de cette période-clé Amélie Charrin propose des formations à la communication inter-espèces basée sur une combinaison entre kinésiologie, réflexologie crânio-sacrée et communication animale. Éleveur dans le Cantal, Benoit Souvignet réalise également régulièrement, avec son père, des formations sur le dressage bovin. Cette méthode nest pas basée sur un rapport de force mais sur un bon relationnel entre lhomme et lanimal, avec un travail en douceur. Les animaux deviennent ainsi moins stressés pour les interventions et plus confiants, ce qui facilite le travail au quotidien. Le dossier se termine par un article sur les liens entre le numérique et le bien-être animal. Depuis une dizaine dannées, les outils numériques se sont beaucoup développés en élevage (capteurs environnementaux, de nutrition, de santé, monitorage ). Ces outils permettent dévaluer les besoins physiques des ruminants, mais sont également prometteurs pour évaluer le bien-être des animaux. Cependant, ces outils ne doivent pas entraîner une perte de contacts avec ses animaux et des lacunes dans le suivi au quotidien.
Dossier : Valoriser les jeunes animaux de la filière laitière
Annabelle WÜRBEL, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique LEON, Auteur ; ET AL., AuteurQue faire des jeunes mâles en élevage laitier, aussi bien les veaux, les chevreaux que les agneaux ? Majoritairement vus comme des « sous-produits » de la production laitière, ils sont globalement envoyés en systèmes dengraissement, organisés diversement selon les filières. Or, ces animaux sont achetés à des prix de plus en plus bas aux éleveurs, souvent en deçà du coût de production. Dans un contexte global de moindre consommation de viande en France, la crise Covid, synonyme de baisse des débouchés (ralentissement des exportations de ces jeunes animaux, ou de la restauration hors domicile), a mis en lumière la dépendance des éleveurs envers les engraisseurs, ainsi que la question plus globale de la cohérence des filières laitières aujourdhui. Les modèles actuels de production laitière, basés notamment sur lhyperspécialisation, ne sont-ils pas à questionner ? Quid du bien-être animal, de lengraissement industriel à la poudre de lait, des schémas de sélection de races, ou encore du manque doutils dabattage/transformation de proximité ? Ce dossier, via plusieurs témoignages, se fait le relai de questionnements de producteurs ou encore dinitiatives de certains pour trouver, seuls ou collectivement, des alternatives : lélevage des cabris sous la mère pour cette éleveuse productrice de fromages en Aveyron ; le passage de lélevage caprin laitier à lengraissement de veaux, de chevreaux et de cochons pour ce couple de producteurs dans lIndre ; une dynamique collective dans les Hautes-Alpes pour une filière « chevreaux » locale autour dun abattoir de proximité géré par des éleveurs ; le projet de création dun label rouge « chevreau lourd » par le Syndicat caprin de la Drôme ; lallongement des lactations, voire le développement de la lactation induite (stimulation de la production de lait par la traite sans mise bas) ; ou encore la mise en place dun système engraisseur à lherbe de veaux laitiers par un producteur du Pas-de-Calais qui achète les veaux à des éleveurs près de sa ferme Au-delà de ces initiatives locales, aller plus loin demandera échanges, réflexions et aussi un engagement des pouvoirs publics.
Engraissement des bovins allaitants : Produire des veaux bio adaptés aux besoins de la filière
BIO BOURGOGNE, AuteurLa production de veaux bio présente de nombreux avantages : valorisation, durée du cycle de production, dynamisme du marché. Cet article présente les attentes de la filière en termes de qualité de carcasse pour les veaux de lait et les veaux rosés ; il détaille ensuite les éléments à prendre en compte pour répondre à ces besoins dans la production de veaux de lait. La couleur de la viande est encore le critère le plus déterminant et toute décision de sélection ou de conduite doit donc en tenir compte. Une importante consommation dun lait de qualité est ainsi essentielle. La conformation bouchère est le second critère à prendre en compte ; elle dépend des choix de sélection, mais lexpression du potentiel génétique est influencé par la conduite. Le veau ne doit ni avoir dexcès, ni de déficit de dépôt graisseux. Les types raciaux et les souches délevage sont déterminants. Pour terminer, sont détaillées les pratiques de Nicolas Boucherot, en Côte dOr, qui engraisse la totalité de ses veaux mâles et une partie des femelles.
Êtes-vous prêt à élever vos veaux à lherbe dès 8 - 15 jours ?
Emeline BIGNON, AuteurQuatre éleveurs laitiers, dont trois éleveurs bio, répondent à la question « Êtes-vous prêt à élever vos veaux à lherbe dès 8 - 15 jours ? ». Concrètement, les veaux peuvent, soit accéder directement à des paddocks proches des bâtiments, soit suivre des vaches nourrices dans des pâtures. Ces éleveurs décrivent brièvement les avantages et les inconvénients de ces pratiques.
Les exploitations en viande bovine en agriculture biologique du Massif Central - Résultats campagne 2019
Cette synthèse présente les principales références technico-économiques de 13 élevages de bovins viande biologiques du Massif Central pour la campagne 2019 (ces données ont été collectées dans le cadre du projet BioRéférences, un projet piloté par le Pôle Bio Massif Central). Ces 13 exploitations peuvent être distinguées en deux groupes : les fermes produisant principalement des veaux lourds ou des veaux sous la mère, et les fermes produisant majoritairement des jeunes bovins ou des bufs. Pour chacun de ces groupes, cette synthèse présente : la structure des exploitations suivies, les résultats technico-économiques de leur atelier bovins viande, les résultats économiques des exploitations, ainsi que les coûts de production de leur atelier bovins viande.
Fiches filières Lait n°16
Emeric GUYARD, Auteur ; Anne UZUREAU, AuteurCette fiche, dédiée à la filière lait biologique à léchelle nationale et en région Pays de la Loire, apporte des éléments de conjoncture permettant dexpliquer la période délicate traversée par cette filière, période qui sapparente à une crise de croissance. La filière lait bio a, en effet, atteint un palier en France, avec larrivée massive de fermes converties en bio depuis ces cinq dernières années. La collecte a ainsi été dynamique en 2020 (+ 11 % vs 2019) et la France reste en 2ème position pour la collecte laitière bio. Le prix payé aux producteurs tend à stagner, voire à régresser. Dautant que les ventes de produits laitiers bio marquent le pas depuis le premier confinement, ces ventes étant dailleurs en recul sur le premier semestre 2021. Concernant les Pays de la Loire, cette région a connu une forte progression du nombre de fermes bio (+ 78 % entre 2015 et 2020). Une ferme laitière bio typique de ce territoire a, en moyenne, 63 vaches laitières, 104 ha de SAU et est spécialisée dans le lait. Cette fiche effectue également un point sur lévolution de la réglementation concernant les conditions de logement des veaux : ces derniers devront avoir accès à un espace extérieur dès que possible, et au plus tard à 6 semaines, sauf en période hivernale. La période de transition et les financements prévus pour amorcer ce changement sont également détaillés. Pour terminer, cette fiche présente aussi le témoignage de Philippe Tanguy, un éleveur laitier bio qui a recours à des vaches nourrices.
Des génisses sous la mère : Ce nest pas la mer à boire !
Fabrice ROCHE, AuteurEn bovins lait, lélevage des veaux sous leur mère ou avec nourrices se développe en AB. En lien avec le cahier des charges bio, la demande sociétale et la recherche de performances zootechniques, la conduite des futures laitières au pis est une piste dintérêt. Cest ce quont pu découvrir, à loccasion dun voyage détude, des éleveurs venus visiter le GAEC des fleurs bio, dans le Cantal, ainsi que le site INRAE de Marcenat. Dans le GAEC visité, le choix est dobliger toutes les mères à nourrir les génisses. Pour cela, à chaque traite, 4 vaches, pas toujours les mêmes, sont mises avec les génisses pour nourrir chacune 3 à 4 veaux et sont alors non traites. Entre chaque traite, les velles restent avec leur mère. Sur le site expérimental de Marcenat, diverses modalités sont testées, afin de mettre au point des méthodes délevage de veaux laitiers, mâles et femelles, sous leur mère. Autre approche, développée par des éleveurs bretons : le recours à des vaches nourrices. Dans ce cas, les génisses sont laissées en permanence avec des nourrices qui sortent du troupeau. Cette approche fait lobjet, depuis 2016, dune étude sur le site INRAE de Mirecourt. Même si les résultats des expérimentations INRAE ne sont pas encore tous connus, on peut noter plusieurs avantages, plutôt appréciés : une très bonne santé des veaux, un meilleur apprentissage du pâturage, voire de la traite, une très bonne croissance des animaux qui peuvent être mis plus tôt à la reproduction, ou encore une meilleure qualité du travail et un bien-être animal supérieur.
Le nouveau règlement bio sappliquera en janvier 2022
Sophie BOURGEOIS, AuteurLentrée en vigueur, le 1er janvier 2022, du nouveau règlement biologique européen amène des changements en élevage de bovins viande. Plusieurs domaines sont concernés : le logement des veaux et lengraissement des adultes en bâtiment, qui ne seront plus possibles sans accès à lextérieur ; une réduction des possibilités de dérogation pour lattache des animaux en hiver (qui ne sera possible que pour les élevages comptant moins de 50 animaux adultes, mâles de plus de 2 ans et femelles ayant mis bas); lobligation dun accompagnement approprié de la douleur pour lébourgeonnage et la castration, avec justification de ces actes ; le passage à 70 %, en 2024, de la part des aliments distribués aux animaux devant être issus de lexploitation ou dautres opérateurs bio ou en conversion de la région (= France), pourcentage devant passer ensuite à 80 %. Ces changements ne seront pas sans conséquences pour les éleveurs : sadapter pourra être synonyme dimportants investissements... À noter que le nouveau règlement mentionne aussi la création dune base de données des bovins conduits en AB, dans le but de recenser les disponibilités en animaux bio, et de limiter ainsi les demandes de dérogations pour lachat danimaux conventionnels : mise en uvre prévue dès 2022.
Nouvelle réglementation bio en élevages : les principaux changements à partir de 2022
Anne HAEGELIN, Auteur ; Solenn BRIOUDE, Auteur ; Marie REDON, AuteurLes nouveaux contours de la réglementation européenne biologique se dessinent : après la parution du règlement de base de mai 2018 (RUE 2018/848) qui pose les principes généraux du mode de production biologique et donne des règles globales, une quinzaine de textes réglementaires ont été, petit à petit, publiés pour constituer, ensemble, le nouveau cahier des charges européen. Concernant les productions animales, de nouvelles productions et produits seront couverts par le règlement européen : lapins, cervidés, poulettes pré-pondeuses, laine, peaux (brutes et non traitées), cire dabeille Le principe dautonomie alimentaire est également renforcé : 30 % de lalimentation des monogastriques et 70 % de lalimentation des ruminants devront être produits sur la ferme ou dans la « région ». La part daliments en C2 pouvant être achetés diminue de 30 à 25 %. Des évolutions sont également prévues concernant le bien-être animal : interdiction de la coupe des queues et des dents des porcs, de lépointage des becs, de lécornage Autre changement (plus transversal) : lINAO reprend la gestion des dérogations, exceptées celles qui concernent les semences et plants.
Observatoire des viandes bio 2020
Cet observatoire montre que le marché des viandes bio a poursuivi sa belle progression et a atteint son objectif : doublement de la production en 5 ans. Cest une réussite pour cette année 2020 très particulière avec la crise Covid qui a bouleversé les habitudes des consommateurs et contraint la filière viande à sadapter, notamment pour trouver le juste équilibre entre loffre et la demande. Le document souligne dailleurs le travail des différents professionnels de la filière. Le point est fait sur les différentes filières (bovine, ovine, porcine) et sur les différents circuits de commercialisation (GMS, boucheries, magasins spécialisés, RHD, vente directe). Les efforts doivent être poursuivis pour réduire le déséquilibre matière en gros bovins et stabiliser le marché en porcins.
Pierre Mainaud et la ferme des Beguets
Hélène DARRAS, AuteurPierre Mainaud est installé, depuis 10 ans, à la ferme des Beguets, à Saint-Menoux, dans l'Allier. Ses parents étaient agriculteurs en biodynamie et, après un BTS agricole, c'est en Alsace, puis en Suisse, où il a rencontré des biodynamistes, qu'il a débuté son parcours, avant de revenir à la ferme des Beguets. Celle-ci appartient à une fondation à laquelle Pierre Mainaud loue la totalité des terres. La ferme, adossée à un centre de formation anthroposophique, est aussi un lieu d'interaction avec les stagiaires et elle accueille, chaque année, des élèves du BPREA en agriculture biodynamique. C'est aussi un lieu de vie avec un garage et des petites entreprises de transformation. La ferme sétend sur 200 ha en polyculture-élevage. Avec son associé, Pierre Mainaud élève des vaches allaitantes de race Aubrac, pour la production de veaux sous la mère, et de race Highland Cattle, pour la production de bufs et de génisses. Un des atouts importants de la ferme est la présence d'un abattoir à 5 km. Les produits sont commercialisés en circuits courts (à la ferme, sur des marchés, via des Amap, dans des magasins bio...). Les agriculteurs fournissent également Dynamis France, un grossiste certifié Demeter à Rungis. Selon Pierre Mainaud, le socle d'une ferme Demeter réside dans la notion d'organisme agricole. Depuis 2019, Pierre Mainaud est président de Demeter France.
Le point avec Ecocert : Herbivores : nouvelles règles
ECOCERT, AuteurCet article synthétise les principaux changements dans la nouvelle réglementation bio concernant lélevage dherbivores (hors cervidés). Ces modifications, applicables au 1er janvier 2022, sont à retrouver dans le nouveau règlement de base R(UE) 2018/848, et dans les deux actes secondaires R(UE) 2020/464 et R(UE) 2020/2146. Elles concernent : le renforcement de lautonomie alimentaire (au 1er janvier 2024) ; la diminution daliments en conversion provenant de lextérieur ; les aliments dallaitement autorisés avant le sevrage ; le bien-être animal (la mutilation coupe des queues chez les ovins et écornage -, lattache des bovins et la fin de lengraissement en intérieur) ; le logement des animaux (le cas du pâturage sur sol humide, lobligation davoir des espaces ombragés en extérieur, les conditions de logement des veaux) ; les pratiques dérogatoires (les achats danimaux, les achats de races menacées, le recours à de lalimentation non bio en cas de perte de production suite à certains aléas, laccès au pâturage et la densité des animaux dans les bâtiments et au pâturage en situation de catastrophe, la possibilité de diminuer le pourcentage de matière sèche dans les rations sous certaines conditions).
Rearing system with nurse cows and risk factors for Cryptosporidium infection in organic dairy calves
C. CONSTANCIS, Auteur ; N. RAVINET, Auteur ; C. CHARTIER, Auteur ; ET AL., AuteurL'élevage de veaux laitiers avec des vaches nourrices est de plus en plus appliqué par les éleveurs biologiques français. Toutefois, cette pratique reste peu documentée quant à son impact sur la santé des veaux, notamment par rapport à la gestion des cryptosporidioses (parasites intestinaux). Les objectifs de cette étude sont de décrire les pratiques liées à lélevage des veaux avec des vaches nourrices et d'évaluer la prévalence, l'intensité et les facteurs de risque d'infection par Cryptosporidium chez ces veaux. Pour cela, les pratiques de 20 fermes bio françaises ont été analysées en 2019. Des fèces ont également été prélevées chez des veaux. Dans la pratique, lélevage des veaux sous nourrices comprend une première phase avec la mère, suivie d'une phase facultative d'allaitement artificiel (avec le lait entier de la ferme), puis d'une phase finale dallaitement par la vache nourrice (qui démarre vers lâge de 8 jours). Chaque nourrice allaite entre 1 et 5 veaux d'âges similaires. Les résultats montrent que la prévalence de l'excrétion d'oocystes des veaux était similaire à celle des veaux élevés classiquement. Néanmoins, l'intensité de l'excrétion et la prévalence des diarrhées semblaient plus faibles avec les vaches nourrices. Des facteurs de risque ont également été identifiés : veaux nés en fin de période de vélage ; veaux nés entre janvier et juillet vs août et septembre ; veaux nourris dans l'étable vs au pâturage ; veaux ayant une phase d'alimentation au lait artificiel vs uniquement au lait maternel ; veaux en contact avec des pairs, notamment avec un veau excréteur d'oocystes (ce qui souligne laugmentation des risques en bâtiment par rapport au pâturage, ce dernier étant plus fréquent avec des vaches nourrices).
Renouer le cordon entre les vaches et les veaux
Bérangère CAREL, AuteurEn élevage laitier, et en particulier en élevage biologique, de plus en plus d'exploitations s'essayent à l'allaitement naturel pour les veaux, soit par leur mère, soit par des vaches nourrices. Plusieurs projets européens se sont aussi penchés sur cette pratique. Les principales observations qui en ressortent sont présentées dans cet article. La santé des veaux en est améliorée, de même que le bien-être animal (dans une certaine mesure, le sevrage restant une étape délicate) et celui de l'éleveur (avec un sentiment de revalorisation de son travail). D'un point de vue économique, les résultats sont mitigés.
Repères technico-économiques - Conversion en agriculture biologique : Cas concret : Valorisation des mâles de races allaitantes
La conversion à lagriculture biologique amène les éleveurs de bovins allaitants à se questionner sur la valorisation de leurs veaux mâles et sur le type danimal quils vont vendre. Cette fiche a pour objectif daider les éleveurs dans leur choix. Pour cela, quatre hypothèses liées à la valorisation des veaux mâles sont simulées : 1 Veaux sous la mère (avec 75 % de veaux mâles gras) ; 2 100 % broutards ; 3 Bufs finis (soit à 26 mois, soit à 30 mois, soit à 36 mois) ; 4 Inséminations artificielles sexées pour produire un maximum de femelles et un minimum de mâles. Ces différentes hypothèses ont été simulées sur un système naisseur-engraisseur de femelles et de taurillons, basé dans les Deux-Sèvres, comprenant 38 vêlages en race charolaise. Avant sa conversion en bio, cet élevage a déjà des pratiques proches de lagriculture bio : absence de fertilisation azotée, autonomie alimentaire, finition des femelles à lherbe et finition des taurillons à laide de luzerne et dun mélange triticale-pois... Cette fiche détaille, pour chacune des hypothèses testées, les changements au niveau du système de production, ainsi que les résultats économiques obtenus après le passage en bio de lélevage. Les meilleurs résultats économiques sont obtenus avec la production de bufs jeunes (26 mois) ou de veaux sous la mère.
Réussir sa production de « veaux sous la mère » (VSLM) en agriculture biologique
Christèle PINEAU, Auteur ; Amélie GIDEL, Auteur ; Aurélie BELLEIL, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2021Mobilisant des résultats et des références issues des projets BioRéférences et BioViandes, tous deux portés par le Pôle Bio Massif Central, cette fiche de synthèse a pour vocation dapporter quelques conseils et recommandations aux éleveurs souhaitant se lancer dans la production de veaux sous la mère en agriculture biologique : veaux rosés clairs légers et veaux rosés lourds. De nombreuses questions techniques, logistiques, mais aussi les aspects réglementaires doivent, en effet, être considérés en amont. Après quelques données sur les attentes du marché (issues du projet BioViandes), les atouts et les contraintes des systèmes d'élevage produisant des veaux sous la mère sont explicités pour les types de veaux considérés : conduite d'élevage, ration, travail... Dans une dernière partie, les principaux résultats technico-économiques obtenus par cinq élevages biologiques du Massif central, suivis sur les campagnes 2014 à 2019 (dans le cadre du projet BioRéférences), sont présentés.
La vache sans cornes : Débat brûlant autour de ce symbole des bovins
Aline LÜSCHER, AuteurEn Suisse, plus de 80 % des vaches nont pas de cornes. Labsence de cornes présente plusieurs avantages : moins daccidents et de blessures au sein des troupeaux, plus de sécurité pour léleveur, les vaches prennent également moins de place dans les bâtiments délevage Néanmoins, 40 % des veaux présentent des signes chroniques de souffrance, trois mois après leur écornage. Larrêt de cette pratique en bio a suscité de nombreux débats, et il aurait plusieurs conséquences négatives (ex : certains bâtiments ne sont pas adaptés à des bovins avec des cornes) et lalternative à lécornage, le gène sans cornes, nest pas encore assez développée. Les taureaux sans cornes sont, en effet, encore rares et il ne faudrait pas que lintérêt pour ces quelques reproducteurs augmente la consanguinité au sein des troupeaux. En biodynamie, les cornes sont obligatoires : lécornage est interdit, tout comme le recours au gène sans cornes. Les cornes jouent, en effet, un rôle important pour lanimal. Ton Baars, de luniversité dUtrecht, a notamment étudié leur rôle sur la régulation corporelle des bovins : les cornes permettent de refroidir le cerveau et contribuent à la thermorégulation de tout le corps (rôle important dans un contexte de changement climatique).
« Valoriser au mieux nos bêtes »
François D'ALTEROCHE, AuteurSébastien, Benoît et Nicolas Héry, les trois associés du Gaec du Bois Joli, élèvent 115 vaches Blondes dAquitaine bio sur 194 ha. Leur ferme est en Loire-Atlantique, à 40 km de Nantes. Ces associés ont fait le choix de ne pas augmenter leurs volumes, mais de porter une attention particulière à la valorisation de leur production. Chaque année, ils passent une vingtaine de bovins en vente directe, soit environ une vache par mois et un veau tous les deux mois. Ils proposent trois types de colis de viande (« tradition », « découverte » et « grillade »), à des tarifs oscillant entre 13 et 15,50 /kg, selon le type danimal et le type de colis. Les autres animaux sont vendus à Unébio, exceptés les broutards qui sont écoulés via Bovinéo dans des circuits conventionnels. Ces broutards restent cependant assez bien valorisés (1 076 /tête en moyenne durant lannée 2020). Comme Unébio sanctionne les carcasses de plus de 510 kg, les trois agriculteurs passent prioritairement en vente directe les vaches les plus lourdes et les moins bien conformées. Cette année, les associés ont également vendu à Unébio six jeunes femelles (non destinées à la reproduction) valorisées en veaux rosés.
« Les veaux commencent à pâturer à 15 jours »
Franck MECHEKOUR, AuteurDavid Barbot sest installé, en 1999, sur une exploitation laitière située dans la Manche. En 2016, il a converti sa ferme en bio. Il livre actuellement 320 000 L de lait, avec un troupeau de 70 vaches. Lun de ses objectifs est de simplifier son travail, tout en se dégageant assez de revenu. Pour cela, il a décidé délever ses veaux femelles, nés au printemps en plein air, dans un enclos aménagé, dès lâge de dix jours. A noter que, pour produire du lait toute lannée, David Barbot a opté pour deux périodes de vêlages groupés : 40 % au printemps et 60 % à lautomne. Les veaux femelles nés au printemps sont laissés au minimum une semaine avec leur mère. Ils passent ensuite en case individuelle pendant quelques jours, pour les habituer à boire à la tétine ; puis, ils sont mis dans un enclos aménagé et passent à un repas par jour (5 à 7 L de lait). Dès quils ont 15 jours, ils commencent à sintéresser à lherbe. Ils reçoivent cependant également un kilo de concentré fermier tous les jours. Ils seront sevrées à trois ou quatre mois. Léleveur apprécie cette simplification du travail et la croissance des génisses induite avec ce système.
Veaux sous la mère : Boulot simplifié et santé améliorée
Olivia TREMBLAY, AuteurLélevage des veaux laitiers sous leur mère, ou sous des vaches nourrices, intéresse de plus en plus déleveurs et déleveuses, notamment en agriculture biologique. La simplification du travail est lune des principales motivations pour la mise en place de cette pratique. La deuxième motivation est lamélioration de la santé des veaux, en limitant les facteurs exogènes pouvant favoriser les maladies infectieuses et digestives (notamment les diarrhées). Cette pratique peut également permettre dêtre en conformité vis-à-vis de lobligation daccès à lextérieur des veaux en agriculture biologique. Selon lobjectif des éleveurs, plusieurs conduites sont pratiquées en bio : 1 - les veaux sont exclusivement élevés sous leur mère jusquà leur vente ou leur sevrage ; 2 les veaux sont élevés sous leur mère durant une période, puis sont regroupés et alimentés au seau jusquà la vente ou le sevrage ; 3 - les veaux sont élevés sous leur mère durant une période, puis sont allaités par une vache nourrice jusquà la vente ou le sevrage. Deux éleveurs bio, basés en Bretagne, apportent leurs témoignages : Jean-Luc Gicquel laisse les veaux mâles avec leur mère jusquà leur vente, tandis que les génisses de renouvellement restent une semaine avec leur mère, avant dêtre allaitées par une vache nourrice ; Christian Guémené laisse tous les veaux avec leur mère jusquà trois semaines, puis les mâles sont vendus et les génisses de renouvellement sont regroupées et nourries au seau.
Les Vêlages Groupés de Printemps : Travailler avec la nature pour améliorer sa qualité de vie et son revenu
Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Maud CLOAREC, Auteur ; Gérard GRANDIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PLÉRIN CEDEX (2 Av. du Chalutier Sans Pitié, BP 332, 22 190, FRANCE) : CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome) | 2021Ce livre présente le système laitier herbager durable, basé sur les prairies permanentes et le regroupement des vêlages au printemps. Recueil d'expériences et de données chiffrées, il montre un modèle agricole peu exigeant en capitaux et en temps de travail, valorisant au mieux les ressources naturelles et dégageant un bon revenu pour les éleveurs. Les bases du système sont détaillées, à partir des pratiques réalisées sur les fermes d'éleveurs, de plusieurs régions et d'ailleurs dans le monde. La commercialisation des produits et les bilans environnementaux sont également traités. Des conseils sont apportés pour les futurs paysans non issus du milieu agricole.
Accès à lextérieur obligatoire pour les veaux en AB
Cécile BROUILLARD, AuteurLa réglementation bio européenne stipule que les animaux délevage doivent bénéficier dun accès permanent à des espaces en plein air lorsque les conditions climatiques le permettent. Si le pâturage est obligatoire pour les herbivores adultes, le cas des jeunes bovins navait pas encore été réellement pris en compte. En avril 2018, lINAO a rappelé, dans le guide de lecture, que les jeunes bovins, qui sont encore sous alimentation lactée, doivent avoir accès à des espaces en plein air de 1,1 m2/tête pour les animaux de moins de 100 kg, puis de 1,9 m2/tête jusquà 200 kg. Une enquête, réalisée par les Chambres dagriculture, montre que les ¾ des exploitations laitières bio ou produisant des veaux sous la mère bio ne seraient pas conformes. Pour respecter la réglementation, le pâturage doit être démarré le plus tôt possible (hors période hivernale). Dautres solutions sont envisageables, telles que des aménagements reposant sur une aire extérieure bétonnée (ex : aire découverte ou partiellement découverte, igloos collectifs avec courette extérieure) ou sur un accès à des parcours enherbés (ex : paddock accolé au bâtiment).
Adéquation entre l'offre et la demande en bovins viandes bio sur le Massif Central
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Rédigées dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, ces quatre fiches synthétisent, sous forme de graphiques, les attentes exprimées par les opérateurs économiques des filières de viande bovine bio (âge, poids carcasse, conformation et état d'engraissement des bovins) pour les quatre catégories d'animaux (bufs, génisses, vaches et veaux), qu'ils soient de race allaitante ou laitière. Les données proviennent d'enquêtes, réalisées en 2018 par des partenaires du projet, sur ladéquation offre-demande en viande bovine bio, auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données de 2017. En face des attentes des opérateurs, les données effectives d'abattage sont présentées.
Le bio, entre prévention et médecines alternatives
Bernard GRIFFOUL, AuteurEn Rhône-Alpes, une enquête a été réalisée auprès de 17 éleveurs laitiers bio afin de cerner les évolutions de leurs pratiques vétérinaires depuis leur conversion. Globalement, les antibiotiques et les traitements systématiques sont moins utilisés en AB. Les éleveurs bio misent beaucoup sur la prévention : alimentation, propreté des logements, gestion des parasites Par ailleurs, ils ont davantage recours aux médecines alternatives : phytothérapie, homéopathie et aromathérapie. Cet article présente les méthodes préventives et alternatives utilisées en bio en matière de santé mammaire, de santé des veaux, de gestion du parasitisme et de prévention des boiteries. Il apporte aussi quelques données économiques sur les frais vétérinaires (en /VL, et en /1000 L) ainsi que sur les coûts des traitements.
Le biocontrôle pour lutter contre les infections du veau
Véronique BARGAIN, AuteurLe système immunitaire des très jeunes veaux étant fragile, la société Dietexion propose un mélange bactérien pour limiter linstallation de bactéries pathogènes dans la litière (comme E. coli, Streptococcus uberis, ou encore Staphylococcus aureus), permettant ainsi de diminuer certaines diarrhées de cause bactérienne. Ce produit de biocontrôle se présente sous forme de poudre (soluble ou asséchante) à appliquer sur la zone de couchage, et peut être utilisé en élevage biologique.
Complémentation des animaux à la pâture : Un choix à raisonner
Nicolas DESMARIS, AuteurUn éleveur peut choisir de complémenter ses animaux à la pâture : cela peut permettre de réduire la durée de finition ou de compenser une herbe moindre en qualité ou/et en quantité. Cela doit être alors un choix raisonné, selon ses objectifs techniques et économiques, son système, lherbe disponible ou encore les animaux produits. Par exemple, la complémentation peut avoir un effet marqué chez les veaux, mais il semble intéressant de ny recourir que si la croissance permise par lherbe ne correspond pas aux objectifs attendus. De même, pour les bufs, cette pratique nest à envisager que si la ressource en herbe devient limitante. Dans tous les cas, et surtout en systèmes bovins allaitants biologiques où la part de lherbe est importante, la priorité est une bonne gestion de cette dernière, par le pâturage tournant par exemple.
Dossier : Le logement des veaux
Élise SCHEEPERS, Auteur ; Danaé GIRARD, Auteur ; Amélie LENGRAND, AuteurEn élevage bio, le cadre réglementaire concernant le logement des veaux, quelle que soit la production (bovins lait et viande), prévoit notamment les points suivants : interdiction de maintenir les veaux en case individuelle dès quils atteignent 7 jours, accès obligatoire à une aire extérieure avec une surface minimale et en partie découverte, obligation de bénéficier dune surface minimale en bâtiment, dont au moins la moitié construite en matériau dur. Ces éléments réglementaires ne sont pas forcément connus de tous les éleveurs. Cet article détaille les dispositions du règlement bio pour le logement des veaux. Il fait aussi une étude comparative des équipements existants pour le logement des veaux (case individuelle en bâtiment, niche individuelle extérieure, cases collectives intérieures et extérieures) et de leur adéquation avec la réglementation. Enfin, une enquête, menée dans le Grand Est et ayant rassemblé 64 réponses déleveurs, montre que, chez 78 % dentre eux, les veaux nont pas accès à une aire extérieure et que la mise en conformité sur ce point sera compliquée, voire très compliquée, pour la très grande majorité dentre eux.
Dossier : Veaux mâles
Jean-François DEGLORIE, Auteur ; Jean-Louis PEYRAUD, Auteur ; Paul-Marie AUBERT, Auteur ; ET AL., AuteurLe devenir des veaux mâles laitiers dans la filière biologique devient un sujet de préoccupation. L'absence de débouchés est un problème, peut-être plus éthique qu'économique. Dans la majorité des cas, ces veaux sont orientés vers des élevages conventionnels de type industriel. Pourtant, la viande issue du cheptel laitier offre des réponses très pertinentes aux défis écologiques actuels. Alors, pourquoi cette question a-t-elle du mal à progresser ? La réponse est complexe, tenant à la fois du politique et du culturel. Pour comprendre les enjeux et tenter de saisir toute la complexité du sujet des veaux mâles en élevage laitier bio, ce dossier alterne interviews de scientifiques et témoignages d'éleveurs qui ont mis en place des ateliers de valorisation de ces animaux.
Dossier Viande Bio : La viande bio ignore la crise
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Nicole OUVRARD, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; ET AL., AuteurLa viande bovine biologique suit la tendance générale de lAB et continue donc son développement. La crise de la Covid 19 a plutôt conforté lengouement pour la bio, même si les données statistiques 2020 ne sont pas encore connues : il faudra notamment voir léventuel impact de la crise économique prévue pour lautomne. Ce dossier, après un retour sur les chiffres relatifs à la croissance de lAB, présente une interview croisée des responsables du Synabio, de la FNAB et de lAgence Bio, pour qui le développement de cette agriculture se poursuivra, avec parmi les points-clés, la question des aides publiques, la place de lAB dans la future PAC ou encore le risque de décroissance de la démographie agricole dans les prochaines années. Par ailleurs, des références technico-économiques issues du Massif Central montrent la diversité des systèmes allaitants biologiques, avec des stratégies de commercialisation elles aussi diverses, pouvant associer vente directe et circuit long, et plusieurs productions (veaux, génisses, bufs ). Cest ce quillustre notamment lexploitation bio corrézienne du GAEC des Gariolles, qui associe plusieurs ateliers (noix, volailles ) à la production de viande qui représente plus de 50% de son chiffre daffaires global. Elle produit notamment des veaux rosés, commercialisés en vente directe ou par le biais de la Société coopérative agricole Le Pré Vert. Cette dernière, en 100 % bio, sest largement développée ces 20 dernières années en diversifiant ses débouchés, notamment la restauration hors domicile. Enfin, ce dossier revient sur un des enjeux techniques clés en viande bovine biologique : la production danimaux finis plus jeunes (difficulté avec les races allaitantes françaises en limitant la consommation de concentrés ; croisement avec de lAngus testé sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou).
Élevage laitier : Elevage des génisses laitières sous la mère et par des nourrices
Lise FABRIÈS, AuteurLe cahier des charges biologique indique que lélevage des veaux et des petites génisses doit se faire avec du lait maternel, aussi, pourquoi ne pas laisser les veaux téter ? Ainsi, lélevage des veaux sous la mère, ou avec une vache nourrice intéresse de plus en plus déleveurs bio en élevage laitier. Deux élevages bovins lait bio du Cantal témoignent de leur expérience sur la mise en place de la tétée des veaux, en parallèle de la traite, avec des modalités adaptées à leurs systèmes. Cet article revient aussi sur les premiers résultats dun projet mené sur cette question par INRAE via lHerbipôle de Marcenat, toujours dans le Cantal. Tous ces éléments montrent que cette pratique présente plusieurs avantages, malgré son impact (plutôt limité) sur les volumes et sur la qualité du lait trait (diminution du TB, augmentation du TP) : simplification du travail, gain de temps, meilleur comportement des veaux et des génisses (un passage en traite facilité, ainsi quune meilleure éducation au pâturage ou au fil ).
Elevage - Des veaux sous nourrices
Frédéric RIPOCHE, AuteurLélevage de génisses de renouvellement sous nourrices fait lobjet dune recherche, depuis 2016, à la Ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt, dans le cadre dune expérimentation système en bio, conduite en herbivorie stricte. Les mises-bas sont regroupées au printemps, ce qui permet davoir assez danimaux de même gabarit pour les adoptions. Après 24 h sous leur mère (pour le colostrum), 4 à 5 jours en nurserie en case collective, les veaux sont réunis à 3 avec une nourrice, une vache choisie pour des problèmes de cellules, de boiteries ou de reproduction, mais surtout avec un bon caractère maternel. Une fois adoptés, les veaux vont au pâturage avec leur nourrice et ne sont alors nourris quà lherbe. Rentrées en bâtiment en novembre, les génisses sont sevrées à 7 ou 8 mois. Létude montre que la période critique est la phase dadoption. Cependant, les résultats sont là : bonne croissance des génisses, bonne acquisition du comportement alimentaire, meilleure immunité naturelle contre les strongles, pas de problème de santé particulier, bien-être animal respecté, travail simplifié, suppression de lastreinte de distribution de lait. Prochaine étape : étudier cette pratique dans le cas de vêlages dautomne. Deux éleveurs bio, lun en Meurthe-et-Moselle et lautre en Bretagne, qui pratiquent lélevage de génisses sous nourrices depuis respectivement 3 et 11 ans, font les mêmes retours sur les avantages de cette pratique et soulignent aussi limportance de bien veiller à la phase dadoption.
L'essentiel de l'homéopathie en élevage laitier
Ce document a été réalisé pour les éleveurs laitiers qui ont suivi la formation « Lessentiel de lhoméopathie en élevage laitier », dispensée par Bio Nouvelle-Aquitaine. Il a été réfléchi afin de donner des repères simples permettant de commencer à utiliser lhoméopathie après avoir suivi la formation. Lutilisation de ce livret seffectue en fonction de ce que souhaite soigner ou améliorer léleveur : le vêlage, la santé des veaux, les mammites, les boiteries ou encore le parasitisme. Pour chacune de ces parties, une situation observée est décrite. Par exemple, dans la partie boiteries, lune des situations est « Boiteries dorigine traumatique », dautres sont « Boiteries suite au temps humide », « Panaris sans complication », etc. Pour chacune de ces situations, une liste de remèdes homéopathiques est indiquée. En face de chaque remède, une description indique les symptômes plus précis pour lesquels il est recommandé de lutiliser. La posologie et le mode dadministration ne sont pas décrits dans ce livret, mais ont été abordés lors de la formation dispensée par Bio Nouvelle-Aquitaine.
Evolution de la réglementation pour le logement des veaux
Olivier CESBRON, Auteur ; Jean-Claude BESNARD, Auteur ; Grégory BEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa réglementation de l'agriculture biologique est en cours d'évolution. Les changements à venir devraient notamment concerner l'accès à une aire d'exercice extérieure pour les veaux. Dans cet article, des éleveurs laitiers bio, partout en France, présentent les adaptations qu'ils ont d'ores et déjà mises en place sur leurs fermes : création d'ouvertures dans les bâtiments d'élevage pour donner accès à une aire paillée ou bétonnée, élevage des veaux sous leurs mères ou par des nourrices, accès aux pâtures pendant leurs premiers mois de vie, etc.
Les exploitations en viande bovine en agriculture biologique du Massif Central - Résultats campagne 2018
Cette synthèse présente les principales références technico-économiques collectées dans le cadre du projet BioRéférences, porté par le Pôle Bio Massif Central, pour 16 élevages de bovins viande biologiques du Massif Central sur la campagne agricole 2018. Ces 16 exploitations peuvent être distinguées selon trois groupes : les éleveurs de veaux lourds ou de veaux sous la mère, les éleveurs de jeunes bovins ou de bufs, et un groupe intermédiaire entre ces deux systèmes. Dans cette synthèse, sont notamment présentés : les structures des exploitations suivies, les résultats technico-économiques de l'atelier bovins viande, les résultats économiques de l'exploitation et les coûts de production de l'atelier bovins viande. Les résultats pluriannuels de cet échantillon d'exploitations, pour les campagnes 2014 à 2018, sont également présentés, permettant ainsi de suivre l'évolution de ces fermes sur cinq ans.
Fiche technique : Elevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice en production laitière
Gilles WEIDMANN, Auteur ; Anet SPENGLER NEFF, Auteur ; Claudia SCHNEIDER, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2020En bovins lait bio, lélevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice intéresse de plus en plus d'éleveurs. Ceci permet de garder les veaux sous la mère plus longtemps, tout en maintenant la traite et en respectant mieux le comportement naturel des animaux, doù plus de cohérence avec lAB. Ce document propose de nombreuses informations et idées pour mettre en place cette pratique. En premier lieu, une synthèse est faite sur le comportement naturel entre un veau et sa mère, avec des éléments à avoir en tête pour assurer un bon suivi de cette pratique qui demande plus dobservation des animaux. En sappuyant sur la littérature et sur des retours dexpériences déleveurs, le document reprend aussi les points forts et les points faibles de ce type délevage, et ce, sur divers critères : comportement et santé des animaux, croissance des veaux et performance laitière, temps de travail, par exemple. Trois grands systèmes sont identifiés : i) Allaitement à long terme avec accès limité entre mère et veau (le plus souvent, chaque veau tête sa mère), ii) Allaitement à long terme avec accès illimité et traite supplémentaire (le contact entre mère et veau est plus long, voire permanent par rapport au précédent cas), iii) Allaitement de longue durée (période dallaitement complète) sans traite supplémentaire (les vaches concernées sont nourrices de 2 à 4 veaux étrangers). Ces systèmes et leurs variantes, selon les modalités de contact entre vaches et veaux, ou de sevrage, sont illustrés par 11 descriptions dexploitations suisses, avec, pour chacune, lorganisation des bâtiments, de la traite, le calendrier de mise en uvre depuis la naissance ou encore les points-clés à prendre en compte.
Films : Exemples de systèmes d'élevage de veaux sous la mère ou avec une vache nourrice
Ces vidéos (en allemand, sous-titrées en français) proposent trois témoignages d'agriculteurs et d'agricultrices sur leurs pratiques d'élevage des veaux. Le premier présente la ferme Grieder, qui pratique l'élevage de remontes pour l'engraissement (broutards) avec des vaches de race mixte qui nourrissent à la fois leurs propres veaux et d'autres achetés à une ferme laitière. Les vaches sont également traites, pour la vente directe, mais aussi pour l'observation et la docilité. Dans la ferme Betschart, les veaux tètent leur mère durant trois jours après le vêlage, puis sont élevés avec des vaches nourrices. Dans la ferme Glauser et Schneider, les éleveurs ont un système similaire et gardent les veaux jusqu'à 6 mois. Ceux qui sont destinés à être broutards partent dans une autre ferme.
Guide 2019 : Elevage biologique en Bourgogne-Franche-Comté : Partie 1 : Les Bovins
Elodie FAYEL, Auteur ; Sarah BESOMBES, Auteur ; Christian FAIVRE, Auteur ; ET AL., Auteur | BRETENIÈRE (1 Rue des Coulots, 21 110, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ | 2020Ce guide synthétise les expériences et le savoir des conseillers en élevage bovin (allaitant et laitier) biologique de Bourgogne-Franche-Comté. Il compile une quarantaine de fiches techniques réparties en cinq grands thèmes : les fiches « Conduite des animaux délevage bovin » ; les fiches « Alimentation » ; les fiches « Sanitaires » ; les fiches « Logement et équipement » ; les fiches « Gestion du système fourrager ». Ces fiches permettent daccéder à des références techniques, conseils techniques, conseils pratiques
Guide éleveur.se.s : Elever des bovins allaitants bio
Ce guide rassemble des données sur la production de viande bovine bio, issues d'un travail de recherche bibliographique, d'échanges avec des experts de la production de viande bovine bio et de relevés de pratiques d'éleveur-se-s de 9 fermes en Pays de la Loire en systèmes naisseur-engraisseur, engraisseur ou veaux de lait sous la mère. La coordination agrobiologique des Pays de la Loire souhaite ainsi accompagner les porteurs de projets d'installation ou de conversion en viande bovine bio. Ce document souligne, en particulier, l'intérêt de trouver le modèle qui correspond à chacun, mais avec une constante, celle d'arriver à une autonomie satisfaisante en matière d'alimentation des animaux, ainsi qu'à une bonne valorisation de ses produits. Les étapes de l'installation ou de la conversion en bovins bio allaitants sont décrites, la réglementation est rappelée ; puis, des références technico-économiques sont présentées, ainsi que des informations sur l'alimentation et l'autonomie alimentaire, le choix du type d'animaux, l'adaptation à la sécheresse, la production de veaux, la santé du troupeau, la commercialisation et l'abattage à la ferme.
Le kéfir pour hygiéniser le tube digestif des veaux
Sophie BOURGEOIS, AuteurLe kéfir est une boisson fermentée utilisée depuis des siècles en santé humaine. Il commence à être utilisé par des éleveurs, notamment pour soutenir les veaux face aux pathogènes. Les levures et bactéries qui composent le kéfir ont pour effet de rendre le milieu très acide (pH de 2,5 à 3), ce qui empêche bon nombre de pathogènes de se développer. Les grains de kéfir lyophilisés sachètent à de multiples endroits (ou peuvent séchanger entre voisins) et peuvent être conservés indéfiniment en les multipliant à chaque fois que lon en a besoin, puis en les conservant au réfrigérateur. La boisson est fabriquée à partir de lait ou dun mélange deau et de sucre. Emmanuelle et Stéphane Poirier sont éleveurs biologiques dans la Creuse (95 Limousines) et ont découvert le kéfir lors dune formation Obsalim. Depuis, léleveuse fabrique sa boisson et en donne à tous les nouveau-nés. Elle en administre également, une fois par semaine, à leur quinzaine de veaux sous la mère. Léleveuse observe une meilleure immunité (moins de soucis de gros nombrils, de diarrhées et de problèmes respiratoires), même sil est difficile de quantifier leffet réel du kéfir. Dominique Sigaud (éleveur conventionnel dans lAllier) utilise du kéfir en septembre pour hygiéniser le sol de son bâtiment sur caillebotis. Cette pratique lui a été conseillée par son vétérinaire. Dans le Morvan, Lætitia et Benoît Lamarre donnent du kéfir à leurs veaux dès la naissance.
Observatoire des viandes bio 2019
Chiffres à l'appui, la Commission bio d'Interbev (Interprofession Bétail et Viande) montre que la filière viandes bio continue de se développer. Parmi les chiffres 2019 présentés, figurent les volumes dabattage, en augmentation (+16 % vs 2018), en particulier en porcins (+32 % vs 2018) ; les ventes dans les différents circuits de distribution, avec une demande qui a continué à augmenter, notamment en restauration hors-domicile (+34 % en volume vs 2018).
Organic Animal Husbandry systems challenges, performance and potentials: Proceedings of the IAHA Video-Conference on Organic Animal Husbandry, 21. and 22. September 2020
Otto SCHMID, Auteur ; Marion JOHNSON, Auteur ; Barbara FRÜH, Auteur ; ET AL., Auteur | BONN (Charles-de-Gaulle-Strasse 5, 53113, ALLEMAGNE) : IFOAM - ORGANICS INTERNATIONAL | 2020Cette conférence, intitulée "Systèmes d'élevage biologiques - défis, performances et potentiels", a été organisée, en septembre 2020, en pré-conférence du Congrès mondial de la bio 2021 d'Ifoam OI (OWC 2021), par l'IAHA (IFOAM Animal Husbandry Alliance, soit le groupe thématique sur lélevage de la fédération mondiale de lagriculture biologique). Les différentes présentations ont été regroupées dans des sessions qui portaient sur les thèmes suivants : 1 un aperçu des projets « Core organic » en lien avec lélevage ; 2 des études sur lélevage des veaux dans les fermes laitières bio (santé des veaux, pâturage des veaux, gestion du parasitisme pour les veaux élevés par des vaches nourrices ) et sur lélevage porcin bio (émissions dammoniac par les porcs à lengraissement, innovations en élevage porcin bio ) ; 3 des apports sur la gestion du parasitisme et le remplacement dintrants de synthèse controversés (études sur différentes médecines animales alternatives, proposition dalternatives aux antibiotiques, aux antiparasitaires et aux vitamines de synthèse ). Ce livre des contributions regroupe également les différents posters présentés lors de cette conférence. Ces posters portent sur des thèmes variés : poster sur le projet européen OK-Net EcoFeed pour tendre vers une alimentation 100 % bio des monogastriques ; poster sur le projet européen LIFE POLYFARMING pour une nouvelle approche des systèmes agro-sylvo-pastoraux afin daméliorer leur rentabilité dans les zones de montagne ; poster sur lobservation du comportement des truies et des porcelets dans une case de mise-bas en liberté, avec un focus sur le nid des porcelets
Production danimaux issue des cheptels bio : Résumé de létude - Septembre 2020
A partir de lanalyse croisée de différentes bases de données, cette étude a analysé, pour 96 % des exploitations en AB ayant, de 2010 à 2018, des bovins (laitiers et allaitants), quels animaux étaient produits et leur devenir. Létude montre notamment que la production est dynamique et en progression, pour atteindre 37 000 tonnes équivalent carcasse danimaux finis en 2018 (contre 15 000 en 2010). Cependant, il existe une importante « fuite » danimaux issus de ces cheptels vers les filières conventionnelles : en 2018, 142 000 bovins produits en AB ont quitté la filière bio (ex. vente de broutards bio en conventionnel), chiffre à rapporter aux 129 000 bêtes issues de ces mêmes élevages et abattues la même année. Par ailleurs, en synthèse, on peut retenir que les bovins abattus en AB ont, globalement, des poids moyens inférieurs à ceux obtenus en conventionnel, avec aussi une proportion plus forte danimaux maigres et de conformation inférieure, en lien avec la difficulté rencontrée en bio pour la phase de finition. On peut aussi noter quil est produit plus de bufs en bio pour le cheptel allaitant (11 % des mâles vs 3 %) ; que lengraissement de jeunes bovins est largement minoritaire en bio (ex. 6 % des bovins bio allaitants vs 41 % en conventionnel) ; que la finition de génisses de boucherie est moins répandue en AB ou encore que les veaux finis en allaitant sont plus représentés en bio, avec un âge dabattage plus vieux. Autre résultat : le croisement est plus fréquent parmi les éleveurs laitiers bio, avec un tiers des naissances en 2018, vs 18.3% en conventionnel. Les résultats de cette étude sont autant déléments pouvant aider à identifier de possibles leviers daction pour augmenter la production de viande bio, au-delà de la simple augmentation des cheptels suite aux conversions, toujours en progression depuis 2018.
Production de veaux bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude menée en 2018 sur la production de veaux bio (en quantité et en qualité) sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données 2017. Les conformations et les notes détat dengraissement à labattage des veaux de races dites à viande sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. La majorité des veaux font entre 120 et 170 kg poids carcasse. Les besoins de la filière restent faibles et variables selon les territoires. Les prix constatés sur 2017 sont hétérogènes, allant de 6,30 à 7 en prix médian, selon le poids, la race, la couleur de la viande, létat dengraissement, la conformation, mais aussi selon la saisonnalité.
Quel usage pour les huiles essentielles ? ; « Favoriser la réussite à linsémination » ; « Prévenir les risques respiratoires des veaux »
Sophie BOURGEOIS, AuteurJoannick Dorso, vétérinaire conseil et formateur chez Naturélevage, explique les conditions dans lesquelles les éleveurs ont le droit dutiliser des huiles essentielles. La réglementation interdit aux éleveurs davoir recours à lautomédication. Lusage dhuiles essentielles à des fins médicales doit donc être encadré par une ordonnance d'un vétérinaire qui indique notamment les délais dattente afin déviter des risques de résidus pour les consommateurs (28 jours pour la viande conventionnelle, 56 jours pour la viande bio). Actuellement, très peu de vétérinaires ont recours à laromathérapie, notamment car cette dernière nest pas enseignée dans le cursus vétérinaire français. En plus de lutilisation dhuiles essentielles à des fins médicales, comme citée précédemment, il existe deux autres voies dutilisation : laromathérapie informationnelle (molécules aromatiques respirées de manière passive ; à ne pas confondre avec la nébulisation dhuiles essentielles) et les compléments alimentaires contenant des huiles essentielles. Dans tous les cas, Joannick Dorso conseille de se former à laromathérapie afin de connaître ses droits et de lutiliser correctement. Deux témoignages déleveurs allaitants viennent compléter cet article : François Fouqueron utilise des huiles essentielles pour favoriser la réussite à linsémination et Emmanuel Dinand met en place de laromathérapie informationnelle pour prévenir les maladies respiratoires des veaux.
Réglementation : Obligation de sortie des veaux en AB : Comment lappliquer dans mon élevage ?
Marianne PHILIT, AuteurLe cahier des charges bio impose que les herbivores aient un accès permanent à des espaces en plein air. Si, jusquà présent, cette mesure navait pas fait lobjet de sanctions en ce qui concerne les jeunes animaux (notamment les veaux), lINAO a demandé aux organismes certificateurs dinciter les éleveurs à mettre leur élevage en conformité durant lannée 2020. Lobligation daccès à lextérieur, pour les jeunes animaux en phase lactée, figure déjà dans le guide de lecture. Ainsi, cette obligation nest pas une évolution de la réglementation, mais une évolution de son application. Les veaux peuvent rester en case individuelle pendant leur première semaine de vie. Ensuite, ils doivent être dans des logements collectifs. C'est à ce moment quils doivent avoir accès à une aire dexercice extérieure (lorsque les conditions climatiques le permettent). Le texte officiel définissant les caractéristiques de ces aires est attendu. Quelques informations sont quand même disponibles : il sera interdit de couvrir totalement cette aire (elle pourrait être couverte jusquà 95 %), les côtés ne devront pas être bardés, le sol pourra être bétonné ou recouvert à 50 % de caillebotis. Il est toutefois préférable dattendre des éclaircissements avant dentamer des travaux. Cet article propose différentes possibilités daménagements pour respecter cette règle (un tableau liste les atouts et les contraintes de ces possibilités).
Réseau Bio Massif Central : - Finir femelles et mâles en bio ; - Intérêt d'engraisser les mâles
Ces deux posters ont été réalisés à l'occasion du Rendez-vous Tech&Bio Élevage qui s'est tenu les 9 et 10 septembre 2020 en Bourgogne-Franche-Comté. Ils présentent une partie des résultats obtenus pour la filière Bovins viande, dans le cadre du projet BioRéférences piloté par le Pôle Bio Massif Central. Ce projet réalise, entre autres, depuis la campagne 2014, le suivi de 70 fermes de ruminants bio sur le Massif Central, parmi lesquelles une quinzaine en bovins viande. Sont décrits les principaux résultats technico-économiques obtenus : prix au kg vendu, soldes disponibles, coûts de production..., pour trois types de systèmes de production : producteurs de veaux, producteurs diversifiés, producteurs de bufs ou de jeunes bovins. Un zoom sur les résultats des naisseurs-engraisseurs de veaux et de bufs ou de jeunes bovins est présenté.
Les systèmes naisseurs-engraisseurs en élevage bovin bio, un modèle éthiquement responsable pour nos filières
Myriam LOLOUM, Auteur ; Blandine MASSOT, Auteur ; Hervé MOINEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa gestion des veaux mâles nés dans les élevages laitiers biologiques, et plus particulièrement leur difficile valorisation en bio, pose de nombreuses questions éthiques. Le sujet, abordé précédemment dans le dossier "Veaux mâles" publié dans la Voix Biolactée n°99 de mars 2020, a encore du mal à progresser. Pourtant, comme le montrent les initiatives présentées par le groupement de producteurs Unébio et par deux éleveurs laitiers, des solutions plus éthiques, écologiques et favorables à une cohérence globale des systèmes d'élevage existent. Unébio a mis en place, en 2015, un contrat Buf. Cette garantie d'enlèvement des bufs, sous trois conditions principales, vise à encourager les éleveurs bovins laitiers et allaitants à valoriser leurs mâles en AB. Sur leurs élevages laitiers situés respectivement dans le Maine-et-Loire et en Normandie, les associés de l'EARL Bureau et de l'EARL Mercher élèvent quelques veaux sous la mère ou sous une vache nourrice, ainsi que des bufs. Leurs démarches et les résultats techniques, économiques et éthiques qu'ils en retirent sont présentés. Outre la meilleure valorisation des mâles, cette démarche a par exemple permis à l'EARL Bureau de faire face au dispositif de réduction des volumes de lait sur le 2ème trimestre, mis en place par Biolait en 2019 pour mieux gérer l'afflux de lait bio (baisse de 10 % du lait livré).
Vaches nourrices : Des coopérations pour plus de bien-être animal
Claudia FRICK, AuteurLes veaux issus de fermes laitières biologiques sont souvent vendus à des exploitations conventionnelles car leur engraissement nest pas rentable en bio. En Suisse, pour augmenter la cohérence de la filière laitière bio, le FiBL travaille sur la mise en place de partenariats entre des fermes qui se concentrent sur la production de lait et dautres qui se spécialisent dans lélevage des veaux à laide de vaches nourrices. Pour cela, une enquête a été menée sur six fermes bio qui élèvent des veaux avec des vaches nourrices (et qui ont arrêté la production laitière). La santé de 64 veaux a ainsi été évaluée. Les résultats montrent que les veaux ont moins de diarrhées et que ces élevages utilisent très peu dantibiotiques et dantiparasitaires. Les recommandations des éleveurs sont dutiliser des vaches nourrices de race laitière (elles acceptent mieux les veaux qui ne sont pas les leurs), capables de nourrir au moins quatre veaux. Il est également recommandé de nacheter les veaux quà une ou deux fermes, afin de limiter les risques sanitaires.
Les 17 exploitations suivies dans le cadre du projet BioRéférences
Cette fiche présente les résultats technico-économiques, durant la campagne 2017, de fermes biologiques en bovins viande du Massif Central. Ces données ont été collectées grâce à au suivi de 17 exploitations, réalisé dans le cadre du projet BioRéférences. Pour analyser les résultats, ces fermes ont été classées en trois grands groupes selon leur système de production : le groupe « veaux sous la mère » (5 fermes), « mixte » (4 fermes) et « bufs » (8 fermes). Cette fiche présente les grandes caractéristiques de ces groupes : SAU, surface en herbe, nombre de vêlages, nombre dUGB, production de viande vive/UGB, productivité animale, kilos de concentrés/UGB Certaines de ces données sont comparées à celles obtenues, en 2014, dans le cadre du même suivi réalisé par le collectif BioRéférences. Cette fiche présente également le coût de production moyen 2017 pour les groupes « veaux sous la mère » et « boeufs ». Globalement, la productivité par UGB sest maintenue depuis 2014, elle a même progressé en système bufs. En revanche, lautonomie alimentaire des exploitations doit être préservée.
1er janvier 2021 : des évolutions du cahier des charges européen appellent à la vigilance !
Brigitte LAMBERT, Auteur ; Cécile BROUILLARD, AuteurLe 1er janvier 2021, lacte de base (UE) 2018/848 sur l'agriculture biologique, adopté le 30 mai 2018, viendra abroger le texte 2007/834. Ce nouveau règlement répond à plusieurs objectifs : protéger le climat, contribuer à un environnement non toxique, encourager la production locale et les circuits courts. Ce nouveau règlement de l'agriculture bio entraînera des changements qui nécessiteront des adaptations tant à léchelle des exploitations que des filières. Cet article commence par détailler les changements liés à lalimentation animale (ruminants et monogastriques). Il aborde ensuite les évolutions liées au logement des animaux (logement des veaux en phase lactée, logement des truies gestantes et allaitantes, configuration des parcours des volailles et interdiction de lattache). Il effectue également un point sur les évolutions à venir concernant lélevage des poulettes (poules pondeuses) et des poussins (volailles de chair). Enfin, il aborde des points liés à la certification : le nouveau règlement autorisera la certification de groupe et abaissera les fréquences de contrôles (sous certaines conditions).
Analyse technico-économique d'une exploitation agricole en production laitière avec un projet de vente directe pour assurer l'arrivée d'un troisième associé
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement", suite à un stage dans une exploitation agricole en production laitière bio. Le GAEC des Iversonnes, situé dans la commune d'Arsac en Velay (Haute-Loire), est en bio depuis avril 2018. Le lait représente le produit principal de la ferme, mais l'exploitation vend aussi des veaux d'un mois en circuit conventionnel (pas de filière locale bio structurée), des veaux de lait et des génisses pour la viande. 72 ha sont consacrés aux prairies permanentes et 16 ha aux prairies temporaires. Des cultures complètent l'activité d'élevage : blé panifiable (5 ha), méteil (14 ha), maïs (10 ha) et Lentille Verte du Puy en AOP (2 à 3 ha). Le stage a porté sur la réalisation d'une analyse technico-économique du GAEC Iversonnes dans le but d'envisager une nouvelle activité en vue d'accueillir un nouvel associé. De plus, des pistes d'actions ont été étudiées pour comprendre comment sécuriser le système : Vaut-il mieux développer la vente directe de lait cru ? Renforcer la vente directe de Lentilles Vertes du Puy ?...
Bovins lait bio : Qui aime bien tarit bien
Elisa DUBOIS, AuteurParticulièrement en AB où la prévention prime, gérer au mieux la phase de tarissement dune vache est essentiel pour la santé de cette dernière, celle du veau à venir ou encore pour la lactation suivante. Réussir le tarissement, cest : tenir compte de la physiologie de la mamelle et des besoins de lanimal ; respecter certains points-clés (présentés ici) et bien observer. Ainsi, par exemple, il faut une ration alimentaire adaptée, permettant de remettre daplomb un animal si besoin mais pas trop riche pour éviter que les vaches nengraissent trop pendant le tarissement (risques au vêlage). Il faut aussi assurer une bonne couverture en oligo-éléments. Il est, par ailleurs, important de bien calibrer la durée du tarissement et de tarir dans de bonnes conditions délevage : pas de litière sale, lidéal étant plutôt de mettre les animaux à la pâture si possible. Il est plutôt conseillé déviter les traitements systématiques au tarissement et, en cas de suspicion de problème de mamelle, il faut intervenir au cas par cas, voire quartier par quartier. Comme en témoigne Véronique Le Bars, éleveuse de vaches laitières dans les Côtes d'Armor, lhoméopathie peut être une aide précieuse.
Communiqué de presse Interbev Bio : Observatoire des Viandes bio 2018 : Une filière en constante évolution qui s'inscrit dans le Plan Ambition Bio 2022
Pour la Commission bio d'Interbev (Interprofession Bétail et Viande), la filière viandes bio sinscrit parfaitement dans la dynamique du mieux manger, dans le respect de la planète et du vivant, et continue de se développer. C'est ce que montrent les chiffres 2018 de l'Observatoire des viandes bio : les volumes d'abattage, tous animaux confondus, ont augmenté de 23 % (46 238 tonnes) en 2018, par rapport à 2017. Sont présentés : l'évolution des volumes depuis 2005, par type de viande ; des focus sur les filière bovins, ovins et porcins ; la progression des différents circuits de distribution et de la restauration hors domicile.